Invité
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 | | Mar 14 Juil 2015, 01:06 | |
|  Flamiche est malade. Flamiche est fatiguée. Elle a vécu les pires jours de sa vie.
Le lien d'Etincelle et de Flamiche s'est brisé. La fae l'a lâchement abandonnée. Elle est partie sur un autre continent par un bateau, alors que les vagues menaçaient déjà de le retourner. Elle a préféré à Flamiche, sa sœur et sa meilleure amie de toujours, les flots ensorcelés. Elle ne peut la blâmer, et c'est ça le pire. Etincelle a toujours été comme ça, ce n'est pas de sa faute. Mais à cause de cette décision, elle va se faire décimer par les flots. Elle va finir en miettes dans l'océan, et la poussière de ses ailes voguera pour l'éternité. Quant à Flamiche, elle est laissée à l'abandon. Elle est seule au milieu des marais, recroquevillée alors que les entrailles de la terre tentent de l'avaler par ses gloussements incessants. Flamiche ne passera pas la nuit.
Quand la secousse cesse enfin, la bélua regarde les étoiles avec nostalgie. Elle pense à tout ce qu'elle a vécu jusqu'ici, à ses proches et à ses meilleurs souvenirs... puis le fil de la pensée l'amène jusqu'à ses regrets. Tant de choses qu'elle aurait aimé faire encore, tant de choses à découvrir. Elle aurait aimé dormir au Rocher du clair de lun, visiter la magnifique ville de Megido... rencontrer des anges, connaître l'amour, même, qui sait... mais tout ça lui serait impossible, car un linceul l'envelopperait bientôt et masquerait le monde autour d'elle. La bélua n'avait plus d'espoir. Elle était tellement triste qu'elle n'avait plus le cœur à pleurer.
Autour d'elle, tout est silencieux. Les animaux autant que les humains semblent avoir laissé ce lieu désert. Au loin, Flamiche voit l'ombre de quelques bâtisses sûrement abandonnées. Allongée sur le sol boueux, elle regarde autour d'elle, espérant un miracle. Ah, si elle pouvait remonter dans le temps... elle oublierait tout. Elle annulerait son voyage irréfléchi avec Etincelle. Elles seraient restées en famille, et pendant tous ces événements, elles auraient été protégées par les montagnes. Flamiche n'aurait pas été seule ou désemparée.
Mais soudain, quelque chose interrompt ses incessantes lamentations. Un bruit de pas, bien trop proche de Flamiche à son goût. Si elle y avait porté une quelconque attention, elle aurait pu l'entendre bien avant, mais elle avait été trop distraite. Une seule question la taraude : qui ou quoi marche vers elle ? Serait-ce pour le meilleur ou pour le pire ? A vrai dire, la bélua ne s'intéresse pas réellement à la réponse. Qu'elle meure par les mains d'un ennemi ou par la nature vengeresse, c'est la même chose. Néanmoins, elle se retrouve forcée de regarder la source du bruit quand, après s'être progressivement rapproché, a cessé à quelques centimètres de son oreille. Ce qui ou quoi s'est arrêté tout près d'elle, et il attend. Flamiche ne réagit pas, mais il reste planté là. Flamiche ne sait pas combien de temps ils restent tous les deux comme ça, immobiles. Mais finalement, elle trouve le courage de tourner la tête pour découvrir la source de son dérangement. Il semble attendre une réaction, alors elle lui en donnera une, et il sera content.
Flamiche détache ses yeux du ciel étoilé qui trône au-dessus d'elle. Quand son regard bouge, elle a l'impression d'avoir été tirée d'un monde merveilleux à un monde plus lugubre. Les marais s'étalent devant elle, source de pourriture et d'eau stagnante abritant les poissons les plus laids qui soient. Et dans ce paysage, deux pieds en obstruent une partie. Flamiche suit ces pieds jusqu'à la tête.
FLAMICHE : Qui... qui es-tu ?
Flamiche n'a pas la force de relever la tête, mais une étincelle s'illumine dans son regard quand il rencontre un être vivant. Néanmoins, elle déchante vite quand elle reconnaît la race de cet inconnu : il a les yeux brillants et le sourire qu'il vient d'esquisser révèle des canines. C'est un vampire. Un être maléfique. Alors qu'une foule d'hypothèses embrunit son esprit, elle n'en retient qu'une seule : elle va être vidée de son sang par un vampire au milieu de nulle part.
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