« Edelwyn. Tu... ». Un petit sourire apparut sur le visage de la jeune femme, fixant le paysage glacé qui s'étendait devant elle, plongé dans l'obscurité. Jun se tenait à ses côtés, la nuit les berçant tout deux en son sein. « Oui. ». Il n'y avait nulle autre réponse. Elle l'était parce que c'était tout ce qu'elle devait être. Nulle autre essence ne lui correspondait et ne lui correspondrait jamais. Vampire. C'était ainsi qu'elle avait choisi de vivre lorsque Mitsuko lui avait donné la possibilité d'envisager la liberté. Simple clone par le passé, prenant la place de l'originale quand celle-ci le désirait, elle était devenue quelqu'un à la suite de son élévation. Elle avait voulu être vampire, c'était une volonté qui lui était propre, le choix de sa vie. Alors, quand elle était devenue ange, par la suite, elle avait eu beau essayé, jamais elle n'avait pu s'acclimater. Une femme vivant dans le château Malkavian, auprès de son époux et de tous les vampires du clan, ne pouvait tirer un trait sur son existence passé. Son mari était son père et à chaque fois qu'il posait ses yeux sur elle, elle savait qu'il ne souhaitait qu'une chose : qu'elle règne avec lui sur le clan. Depuis toujours il le souhaitait, et à jamais il le voudrait. Seulement, les choses évoluaient vite, les prétendants n'étaient pas rares. Elle devrait redoubler d'efforts, redoubler d'intelligence pour se hisser au sommet du clan. Le Chaman sourit avant de lui confier à son tour : « Il risque également d'y avoir quelques changements dans mon existence d'ici quelque temps. ». « Ah oui ? ». « Je vais m'élever. ». Edelwyn tourna les yeux vers lui, s'approchant de l'homme avant de poser ses deux mains sur ses épaules. « Tu le mérites. Je l'ai toujours su. Mais fais attention, Jun, c'est une entreprise risquée. ». « Ma vie n'a jamais cessé d'être risquée, tu ne penses pas ? ». Il marqua une courte pause. « Seulement, je sais que c'est ce que je dois faire ; ce qui a été écrit pour moi. Mais avant, je dois y voir plus clair sur mon identité véritable. Et puis, je ne laisserai pas mon peuple sans un roi digne de ce nom. Jamais. Je l'ai déjà fait pour les sorciers jadis, je ne recommencerai pas. ». Elle sourit. « Certes. De plus, avec ce qu'il se passe dans le monde, ce serait risqué en ce moment. J'ai vu Mitsuko il n'y a pas longtemps... ». « Ah oui ? ». Il était toujours intéressé par les actes de la déesse de la justice. Ce qu'il ne savait pas, c'est que, même dans l'élévation, ils resteraient liés à jamais. « Elle est enceinte. ». Le regard de Jun se tourna de nouveau vers le paysage immaculé. « La question reste à savoir de qui. Elle ne m'a rien dit. Sais-tu quelque chose ? ». Il rit. « Ha ha, même si je le savais, je ne dirai rien. ». « Elle a déjà choisi le prénom. ». « Je me doute qu'elle n'a pas attendu l'avis du père. ». « Je crois qu'aucun homme ne pourra se mettre entre son enfant et elle désormais. ». « Tant mieux. ». Il sourit. « Et dis moi, comment se nommera ce bébé ? ». « Si c'est une fille, Arthémise. Si c'est un garçon, Azaël. ». « Je suppose qu'elle sait déjà de quel sexe est l'enfant. ». « Bien sûr, mais, cela aussi, elle ne souhaite pas le révéler. ». Jun semblait amusé de cette situation, ce qui, visiblement, en faisait pas rire la vampire qui aurait aimé en savoir davantage. La curiosité était un vilain défaut et, malheureusement, comme l'originale, elle y était fortement soumise.

Jun finit par changer de sujet, remarquant les vêtements de la jeune femme ainsi que le sac qui était posé à ses pieds. « Tu vas quelque part ? ». « Oui. Des chercheurs se sont penchés sur le trou qui a fait place au château des cavaliers sans tête. Ils pensent qu'il pourrait y avoir quelque chose là dessous et ont lancé une annonce afin de trouver des individus souhaitant se joindre à une expédition. Je vais donc y aller. C'est le devoir de mon clan de palier au manque d'attrait pour les sciences des autres vampires. De plus, je suis certaine, moi aussi, que cela n'est pas apparu pour rien. J'aimerai en savoir plus. ». « J'aurai aimé t'accompagner mais j'ai quelque chose de plus urgent sur le feu. Une petite chaman croit pouvoir me cacher des informations impunément. Je vais lui montrer qu'elle se trompe. ». Il sourit. Parfois, Edelwyn le trouvait bon, mais ce sentiment s'estompait rapidement. Jun était changeant, et, une chose était sûre, il détestait que l'on essaye de le tromper. Ainsi, la vampire pensa qu'elle ne souhaiterait pas être à la place de la concernée.

818 mots

Edelwyn marchait depuis un bon moment déjà, son navire ayant accosté sur le continent mystérieux quelques heures auparavant. Elle n'avait guère eu le loisir de contempler le château en ruine mais elle se doutait que cela avait dû en choquer plus d'un. Le monument était si ancien, symbole même de la disparité qui existait entre le bien et le mal. Et puis, il était également connu pour receler bien des trésors, des énigmes, des mystères. Quoi qu'il en soit, heureusement, le rendez-vous avait été fixé à la tombée de la nuit, ce qui permettrait à la vampire de sortir de sous l'épaisse cape qui la recouvrait depuis un bon moment déjà. Elle avait chaud cachée au cœur de cette dernière mais, à vrai dire, elle était une nécessité pour sa survie. La faiblesse l'avait de nouveau gagné et il lui était même difficile de contrôler ses pulsions, soumise de nouveau aux difficultés que ressentaient les nouveaux nés. Seulement, elle devrait lutter, se nourrir uniquement d'animaux comme les principes de son clan le voulaient. Pourtant, alors qu'elle discutait avec Jun plus tôt, elle n'avait pu résister. La puissance de l'homme l'avait mise à rude épreuve, même si elle avait tout fait pour le cacher. Il avait finis par deviner. « J'ai l'impression que tu as des vues sur moi ma chère. » avait-il plaisanté. « Hum. ». C'est que, son cou était si... tentant. Il était puissant, son sang devait être délicieux et, l'avantage, c'est qu'elle ne pourrait le tuer par ce procédé. Il la repousserait avant qu'elle ne l'atteigne trop si elle perdait le contrôle. Elle avait hésité à lui demander, consciente que si elle goûtait de nouveau au sang des Hommes, elle pourrait vite en vouloir de nouveau. La tentation était quelque chose qui la hanterait. Elle en avait conscience et c'était déjà un pas vers le contrôle d'elle-même. Mais là, aux côtés de cet homme, c'était si... difficile. Jun finit par rire, se penchant doucement vers elle afin qu'ils soient à la même hauteur. « Je t'offre mon sang si cela peut te faire plaisir. Je préfère que tu t'abreuves du mien plutôt que de celui du premier inconnu qui croisera ta route. ». Il la sauvegardait, elle le savait, comme s'il avait compris qu'elle ne souhaitait plus tuer. Si proche de lui, elle ne pouvait que sentir le sang pulser dans ses veines, observer le faible mouvement qui rythmait le côté de son cou qui se présentait à elle. C'était si... irrésistible. Aussi, sans un mot, elle approcha ses lèvres du cou de l'homme, fascinée par son essence, par la flagrance qui se dégageait de lui. Elle le mordit, emportée par un divin délice qui se répercuta dans l'esprit du Chaman. Il était comme Mitsuko, y prenant un plaisir sans fin. Un peu brutalement, il finit par attraper la taille de la jeune femme afin de la soulever contre lui et de caler ses fesses sur la rambarde du balcon. Il possédait la maîtrise de son corps. S'il la lâchait, elle tombait. Pourtant, il ne l'aurait fait pour rien au monde. Pour lui aussi c'était une épreuve. Il devait modérer son plaisir afin de pouvoir donner une limite aux agissements de la princesse de la nuit. Il ne devait pas céder, car ses forces déclineraient vite et avec elles la possibilité de la repousser. C'était aussi pour cela qu'il lui avait fait prendre cette position. Il suffisait d'un rien pour la tuer, un rien pour la dégager de lui, une simple pulsion. Il en avait la force, la dominant de ce point de vue.

Edelwyn fixait à présent le trou béant qui avait été creusé dans le sol. Le plus étonnant était sans doute de penser que, justement, nul individu n'avait exercé de magie afin de le créer. La couche supérieure de terre s'était simplement effondrée pour laisser apparaître quelque chose qui ne figurait dans aucun livre de géographie. Et pourtant, cela ne s'était pas créé seul. Il y avait quelque chose en dessous, la jeune femme en aurait mis sa main à couper. « Vous venez pour l'expédition ? » lui demanda un homme bedonné. Avec sa corpulence, la vampire doutait qu'il puisse se frayer un chemin sur les parois rocheuses mais, après tout, il fallait parfois se méfier des apparences. « Oui c'est exact. ». « Bien, allez vous mettre avec le groupe là bas. Nous n'allons pas tarder à descendre. J'espère que vous n'avez pas le vertige parce que d'ici, l'on ne voit même pas le fond du puits. ». En réalité, le seul vertige qu'Edelwyn avait à ce moment précis était celui de la connaissance. Elle était curieuse de découvrir ce qui se cachait là.

782 mots

La descente n'était guère facile. Edelwyn aurait eu bien plus de facilité si elle avait possédé, comme jadis, ses ailes angéliques. Seulement, pour rien au monde elle ne voulait retrouver cet état si vertueux. Elle n'était pas née pour être Ange, elle était née pour incarner la nuit, l'une de ses enfants. La vampire savait que les derniers temps qu'elle avait passé au château Malkavian sous cette forme pure qu'elle détestait à présent, avaient été une véritable épreuve pour ceux de son camp. Le sang des anges étaient si tentant qu'ils avaient dû faire preuve d'un sang froid à toute épreuve afin de ne pas se jeter sur elle. Les plus jeunes vampires avaient d'ailleurs l'interdiction de l'approcher, tout comme elle l'avait de les côtoyer. Elle avait senti ce qu'était le fait d'être une proie, le fait de se retrouver devant l'impuissance la plus grande. La soif des vampires était parfois irrépressible et si de leur point de vue cela semblait découler de la pure logique, il fallait changer de race pour comprendre le danger. Un Ange. Elle avait été un Ange, sans piquants, sans épines. Elle préférait être une créature de la nuit, libre, indomptable, bestiale. « A quoi pensez-vous ? ». Un homme à ses côtés venait de lui adresser la parole, souriant de toutes ses dents. Elle le discernait malgré l'obscurité comme lui pouvait également le faire. Elle sentait qu'il était comme elle, qu'ils étaient semblables. Mais peut-être leurs idéaux étaient-ils différents. C'était comme tout, dans un même peuple régnait des divergences. Néanmoins, puisqu'il ne semblait pas agressif, elle ne perdait rien à lui répondre avec franchise. « Je pense à la relation qui unit prédateur et proie. J'ai retrouvé mon essence depuis peu alors, il me semble que je suis bien placée afin de disserter sur la question. ». « Ah oui ? Et qu'étiez-vous il y a 'peu' comme vous dîtes ? ». « Ange. ». « Outch ! ». « Effectivement. Mais ainsi semblent être les lois qui régissent notre monde. J'ai sacrifié ma vie pour sauver celle de mon époux, il fallait que mon acte soit récompensé. Mais finalement, tout se devait de rentrer dans l'ordre. ». Discuter pendant la descente était un bon moyen de passer plus vite le temps. « Néanmoins, j'aurai préféré rester vampire, j'aurai sans doute moins perdu de temps. ». « Oh vous savez, cela ne veut rien dire. Chaque expérience est bonne à prendre. ». Ce vampire semblait des plus posés dans ses façons d'agir. Ce pourrait-il qu'il soit l'un des membres du clan Malkavian ? Là en resta l'interrogation d'Edelwyn. En effet, à peine avait-elle pensé cela qu'elle sentit une sorte de tissu se poser sur sa bouche et son nez, un produit fort s'en dégageant au point de lui tourner la tête. Quelques secondes plus tard, elle perdit connaissance.

« Qu'est ce que c'est que ces choses ! ». « Elles me font peur... ». « Je ne les comprend pas, que disent-elles ? ». La jeune femme se réveilla sous les murmures apeurés des courageux aventuriers qui avaient parcouru une grande distance avec elle dans ce puits sans fond. Elle avait mal à la tête mais elle l'oublia à la seconde où elle ouvrit les yeux, la face d'une créature étrange très proche de son propre visage. Sursautant, elle ne paniqua pourtant pas, à l'image de la femme qui se tenait à ses côtés qui pleurait toutes les larmes de son corps en enfouissant son visage dans l'épaule de son voisin qui semblait accabler de devoir la supporter. Et pour cause, ce dernier n'était autre que le vampire avec lequel elle avait un peu parler. Elle le distinguait un peu mieux, tout comme lui. Et à la minute où il fixa la jeune femme, il fut troublé, demandant alors : « Mère ? ». Edelwyn se mit à rire ce qui provoqua une drôle de réaction chez la créature ayant subi une mutation due au temps. La vampire aurait pu s'expliquer mais un homme faisant partie du groupe sourit avant de déclarer : « Ils appartiennent à mon peuple ! Ce sont des elfes ! ». Il expliqua qu'il avait reconnu le langage qui, bien qu'ayant disparu depuis de longs siècles, étaient toujours appris par les plus érudits et intéressés. Heureusement, il en faisait parti et après une conversation qui ne dura guère très longtemps, ces fameux elfes décidèrent de les détacher, entrant dans une conversation des plus vives avec le représentant de leur espèce, laissant le groupe les bras ballants pendant au moins une demi-heure.

« Je ne suis pas votre mère. Néanmoins, nous sommes très proches. ». Il était étonné. « Je ne savais pas qu'elle avait une jumelle. Vous semblez néanmoins plus... ». « Plus accessible ? Plus maléfique ? ». « J'allais dire plus bavarde. ». Il rit, elle aussi, les deux surveillants les elfes du coin de l’œil. « Mitsuko n'est en effet pas connu pour être une mère des plus attentionnée et bienveillante. Mais, peut-être n'est-ce qu'une forme d'incompréhension générale après tout ? ». Là était le mystère non résolu par la plupart des enfants Taiji, mais puisque la vampire pensait comme son originale, elle savait que l'Æther surveillait de loin ses enfants, quels qu'ils soient, où qu'ils soient.

881 mots

Si en partant pour ce qui avait été jadis le château des cavaliers sans tête Edelwyn avait prévu de faire une découverte fascinante, ce ne fut rien comparé à ce que la réalité lui imposa. Tout d'abord, elle rencontra l'un des enfants de Mitsuko, l'un des rares à l'avoir déjà rencontré et qui, malgré ses petits commentaires, semblait l'apprécier. La jeune femme ignorait ce qui unissait un enfant à sa mère, n'ayant elle-même jamais eu de famille à proprement parler. Elle était née de la magie et si, à présent, le clan Malkavian était cette famille pour elle, cela n'empêchait pas le fait qu'elle n'en demeure pas moins inexpérimentée sur ce que vivait son reflet avec ces fils qu'elle avait créé jadis. Et puis, la nouvelle était tombée, celle d'un véritable bébé qui naîtrait d'ici quelques mois. La vampire, curieusement, avait envie de le voir, de l'éduquer un minimum, de lui inculquer des valeurs propres à son peuple bien qu'elle se doute qu'il ne serait pas l'un des leurs. Et pourtant, peut-être. Nul ne savait qui était le père de cet enfant et si Jun ne savait pas – ou se gardait bien d'en parler, alors personne ne saurait jamais. Elle soupira mais ce soupire ne fut guère bien long, coupé par l'homme qui était, auparavant, en pleine discussion avec les elfes qui vivaient en ce lieu. L'elfe qui, lui, était l'un de la surface, finit par leur dire, à haute voix, alors qu'un autre préparait quelque chose, une mixture qui intrigua Edelwyn au plus haut point. « Ces êtres qui nous ont capturé ne sont, en réalité, que les gardiens d'un trésor des plus merveilleux. Plus loin, si nous continuons par ce tunnel, nous découvrirons alors les Yggdrasils, arbres funestes des elfes éternels, souverains de la race aujourd'hui défunts. ». Défunts, ce n'était peut-être pas le mot juste car ils continuaient à vivre dans ces arbres majestueux. Néanmoins, la vampire n'en savait rien, ne connaissant cette légende que comme étant un conte pour enfant. Pourtant, elle était vieille, ne comptant plus les années depuis un certain temps. Depuis quand existait-elle ? Elle avait connu l'ère qui avait vu les pylônes de Delix s'ériger, elle avait connu le fléau d'Orion, le chaos du cristal, tant d'événements qui avaient forgé son existence, qui lui avait fait acquérir une culture certaine de son environnement. « Les arbres funestes régissent la nature présente sur les terres du Yin et du Yang mais malheureusement, comme certains ont dû le constater, cette dernière se meure... car les arbres se meurent. Je suis sûr que si le Destin nous a mis sur ce chemin, nous a fait nous enfoncer progressivement dans ce puits semblant sans fond, c'est qu'il y a une raison. Les elfes m'ont parlé d'autres étrangers qui étaient arrivés ici avant nous, ceux-ci acceptant de soigner les arbres. Leur intervention fut d'une grande aide mais, selon eux, nous devons continuer à prodiguer des soins aux Elfes Éternels déchus. ».

Edelwyn accepta, possédant des dons de magie blanche depuis qu'elle avait acquis des ailes blanches, ailes qu'elle n'avait plus mais qu'importe, elle gardait tout de même la faculté de soigner, n'ayant, en plus de cela, pas retrouver ses pouvoirs vampiriques. C'était un véritable problème, comme s'ils ne souhaitaient plus revenir, se sentant trahis par les changements qui avaient emprisonné la jeune femme un temps. Elle les acquerrait de nouveau, elle s'en faisait la promesse la plus absolue. En attendant, elle devait répondre à ce que son instinct lui dictait de faire. Bien sûr, tout comme Mitsuko, Edelwyn aimait la nature, bien que cet amour soit un peu moins marqué que celui que lui portait la Déesse. Elles étaient différentes mais, après tout, Edelwyn ne portait que le deuxième prénom de son reflet, elle ne pouvait pas la copier entièrement. C'était ainsi qu'elle voyait les choses. Mitsuko Edelwyn Taiji Stark, un deuxième prénom que cette dernière n'avait jamais révélé à quiconque. C'était pour cela que la vampire l'avait choisi, parce qu'elle avait longtemps été au sein même de son ombre, se faisant passer pour elle lors des conseils, lors des apparitions publiques de la reine la plus énigmatique de tous les temps. Et, à présent, elle se retrouvait en face de ces arbres somptueux, quelques peu défraîchis, certes, mais qui respiraient la grandeur. Ils lui semblèrent être des modèles à suivre. Son passé n'était qu'illusion mais depuis que l'Æther lui avait rendu la liberté, elle pouvait aspirer à une vie de grandeur. Elle resterait toujours dans l'ombre, mais c'était parce qu'elle l'avait voulu, parce que son essence le lui imposait. Pourtant, dans cette obscurité, elle brillerait de mille feux. Ses mains s'éclairèrent, posées sur le tronc d'un arbre géant, le soignant lentement mais sûrement. Oui, si elle avait un vœu à faire, c'était celui de la lumière.

800 mots