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 Ce n'est pas par là ! [PV Ezechyel ♥]

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Dim 26 Avr 2015, 12:15

Un pas.. deux pas.. trois pas.. Depuis sa récente rencontre avec la jeune elfe qui cohabitait à présent avec elle, Mircella ne s'éloignait que trop peu de la capitale elfique, y passant le plus clair de son temps. Elle aidait les premiers venus, accueillait parfois les visiteurs pour les faire visiter lors de son temps libre, jouait avec les enfants qui passaient par là, prenait le temps de parler à la famille Saphir qui lui avait ouvert les bras à maintes et maintes reprises. L'Elfe de Cristal ne se rendait pas bien compte de la teneur de son rôle, et bien qu'elle sache qu'elle était à présent à la tête d'une famille Elfique, cela ne représentait pas d'énorme responsabilités ou en tout cas, elle ne ressentait aucune pression, aucun stress handicapant. Elle savait ce qu'elle devait faire, le faisait et le ferait en toutes circonstances, alors pourquoi s'angoisser ? C'est une question que l'on devrait poser à toutes les femmes, tout simplement, car la gente féminine trouve toujours le moyen de s'inquiéter pour la moindre petite chose. « T'as fini de faire les cents pas dans la baraque là ? C'est pas que j'aime pas ça, mais ça fait du bruit, et pour une fois que la tête de nœuds dort j'ai pas super envie qu'elle se réveille pour venir m'embêter. ».

La blonde des bois s'arrêta brusquement, posant son regard sur sa jeune compagne à la longue chevelure immaculée qui se tenait là, immobile, devant elle. « Et puis arrête de courir comme ça dans tous les sens, on dirait un chien qui cherche son maître. ». Julia se retourna, poussant un long soupir. Elle ne vivait presque plus avec l'Elfe, s'éloignant progressivement de ce monde qui n'était, de toute manière, pas le sien. Toute cette nature, cette joie de vivre, ce bonheur dans laquelle sa maîtresse était engluée, bloquée, et dont elle ne voulait pas sortir lui donnait envie de vomir. Elle leva les yeux, doucement, vers le Démon qui se tenait dans un coin de la bâtisse, éloigné du reste comme toujours. Lui aussi, elle le haïssait. Du plus profond de son être. Pourtant, de par la volonté de la jeune femme de les réunir et d'en apprendre plus sur son passé, elle se retrouvait à ses côtés jour et nuit, craignant qu'il ne devienne hors de contrôle et finisse par massacrer Earudien en entier. Cette pensée la fit doucement sourire, avant qu'elle ne retourne se murer dans un silence presque religieux.

Attrapant la main de la petite fille, Mircella l'embarqua dehors sans prévenir qui que ce soit et sans donner d'heure de retour. « Mais qu'est-ce que tu fous, sérieux ? ». Une main vint se poser sur son épaule, délicate, tandis que l'elfe plongeait son regard dans le sien. « Ecoute. J'y ai beaucoup réfléchi, mais maintenant je suis sûre de ce que je veux faire. ». Elle marqua une légère pause, prenant une grande inspiration. « Je veux que tu rencontres ma famille. Ils me demandent depuis si longtemps de te voir qu'aujourd'hui, je ne peux plus refuser, et ce serait un grand honneur que tu me ferais si tu acceptais de venir à leur rencontre à mes côtés. ». Prise entre l'envie de rire et celle de s'enfuir en courant, la petite ne sut pas quoi répondre. Accepter d'aller se traîner dans la forêt aux milles clochettes pendant des heures et des heures pour rencontrer une famille d'Elfes aussi mous les uns que les autres ou refuser au risque de se retrouver avec une maîtresse complètement déprimée sur le dos ? Pour quelqu'un de sensé, le choix n'aurait pas été dur à faire, mais elle, se posait sérieusement la question.

Après une mince hésitation, elle haussa les épaules. « C'comme tu veux. ». Cela lui importait peu, après tout. Et tant qu'elles bougeaient un peu, alors ça lui allait. Dans un élan de joie incontrôlée, la jeune femme la souleva et la serra dans ses bras. « Mais oh, j'ai dis comme tu veux, j'ai pas dit que j'voulais bien le faire, calme toi ! ». Elle tentait de l'écarter, refusant son étreinte, gémissant pour retrouver sa liberté. « Merci Julia. C'est important pour moi que tu sois là. Je leur ai tellement parlé de toi ! ». Et sans attendre, elle se mit à léviter dans les airs, invitant la petite fille à en faire de même. Elle déploya ses grandes ailes noires et, pliant les genoux, virevolta à ses côtés jusqu'à atterrir au beau milieu de la forêt aux milles clochettes, se posant sur le sentier. « Alors, elle est ou ta maison ? Non parce que faudrait pas prendre trois heures non plus ». Croisant les bras, elle attendit. Ce qu'elle attendait, elle l'ignorait, mais il ne tarderait sûrement pas à se manifester.
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Ezechyel
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Ezechyel
Ven 08 Mai 2015, 23:45


« Tu comptes entrer ou poireauter ici encore longtemps? » Une masse de cheveux bleus entra dans mon champ de vision, éclatante. Une couleur qui se démarquait parmi les autres, qui convergeait l’attention de plusieurs regards curieux. Habituellement, c’était l’un de ses traits qui ramenait quiconque s’égarait entre rêve et réalité, qui brisait toutes les bulles qui se façonnaient par la solitude pour n’u apercevoir que ce bleu cobalt. Je me surprenais plus de fois que je pouvais le croire mes iris se diriger vers ses cheveux, me questionner sur leur étrange nature qui les avaient rendus ainsi. Pourtant aujourd’hui, en ce jour uniquement, je ne les voyais plus. Mon regard ne se détacha pas des immenses arches de pierre qui trônaient en face de moi. Je me détournai à peine des structures de style ancien pour démontrer un semblant d’intérêt aux paroles du Fae. Je ne savais pas quoi lui répondre pour expliquer mon soudain arrêt devant les portes larges ouvertes d’Earudien ou prononcer les mots justes pour justifier une raison solide, acceptable. Sans que ça ne lui paraisse trop complexe, peut-être illogique aux oreilles de ce jeune homme simpliste. Je ne lui reprochais pas d’être lent d’esprit, d’être ainsi. Je respectais sa personnalité telle qu’elle était, comme il respectait la mienne.

Mais je continuais à croire, peut-être à tort ou à raison, qu’il ne comprendrait rien. J’hésitais à poser le pied dans la ville, je songeais à mes actes futurs : si je devais y aller ou si je demeurais à l’extérieur des murs. Il y avait si longtemps que je n’étais pas venu, que je n’avais pas observé les changements de qui avaient été fait durant une absence qui datait depuis la reconstruction de cette cité où la nature trônait en principale maîtresse. J’ignorais pourquoi je réagissais ainsi, pourquoi j’avais si peur d’entrer une nouvelle fois à Earudien, de poser les yeux sur son renouveau. J’essayais de me souvenir de la raison qui me contraignait à agir de la sorte, je tentai de faire ressurgir ces mémoires de ma tête, les pensées qui m’avaient traversé la tête lorsque j’avais commencé à nourrir une certaine appréhension à l’idée de revenir ici. Je tentais, je tentais. Mais toutes les tentatives se terminaient par un échec dont les répercussions me frappaient avec une force colossale.

« Hé, est-ce que tu m’écoutes? La terre appelle l’Elfe! Hé, oh! » Les doigts fins du Fae s’agitaient devant mes yeux à toute vitesse pour me remettre les pieds dans la réalité, pour attirer l’attention qu’il avait perdu. Je réprimai à la dernière seconde le sursaut qui voulut traverser mon corps. « Excuse-moi. Qu’est-ce que tu disais déjà? » Une moue désapprobatrice s’invita sur le visage pâle du Fae. Bien que faussement désespéré, je ne remarquai pas réellement la différence entre sa comédie et la viridité. « Moi qui pensait que les Elfes avaient une mémoire aussi grande qu’un éléphant… » Il secoua vivement la tête. Un sourire vint se dessiner sur ses lèvres, brisant ces airs désapprobateurs qu’il affichait plus tôt. « Je disais donc : Tu ne comptes pas entrer? » Un court silence s’interposa entre nous, entrecoupé par les voix des visiteurs ou les habitants eux-mêmes qui passaient sous les arches, sortant ou quittant la cité des Elfes. Je baissai, quoique très légèrement pour être à peine perceptible, les yeux et entrouvrit mes lèvres, murmurant presque ma réponse, qui obligea Chayns à se pencher vers l’avant. « Non. …Enfin, oui. C’est compliqué. »« Mais tu peux toujours essayer. J’aime les défis, crache le morceau! » Cette fois, mes yeux échappèrent entièrement aux siens. « Laisse, ce n’est pas important. » Je me souvenais à présent pourquoi je craignais si fortement de revenir à Earudien et de poser une nouvelle fois mon regard sur ses nouvelles architectures. C’était à cause de la maladie. De ce double qui vivait en moi, qui prenais le contrôle lorsque je me laissais envahir par mes faiblesses et par des émotions relativement négatives, tournées vers le mal. Je ne pouvais pas y aller car, à mes yeux, ça signifiait presque comme si… j’abandonnais toute lutte, que je baissais immédiatement les bras. Comme si je me résignais à demander l’aide à l’Elfe Éternel pour qu’il me change définitivement en arbre, une part de la nature. Loin de l’idée que ça me faisait peur, que cette mort honorifique en fusionnant avec une telle merveille fasse trembler mes membres ou perturber mon esprit.

Simplement que, je ne me sentais pas prêt à renoncer maintenant. J’étais certain de posséder la force de vaincre cette maladie, de la surpasser à son propre jeu. Je refusais de retourner à Earudien tant et aussi longtemps que je n’aurais pas accompli ce que je voulais obtenir. Ça pouvait sembler stupide, certes, mais, pour moi, ça avait toute son importance, sa signification. Je fis rapidement un demi-tour, tournant le dos aux glorieuses arches qui se dressaient de toute leur hauteur. Mes pas me guidèrent sur la route de la forêt aux milles clochettes, bois qui avoisinait cette ville. Je ne dis rien à Chayns, absolument rien. Sur mes intentions, sur la signification de ce retournement. Je poursuivis ma route, vers la forêt où les arbres étincelaient d’une lumière féerique. Dans mon sillage, le jeune Fae calquait ses pas aux miens sans se défaire de son immense sourire qui semblait, d’ailleurs, s’être élargi davantage. Je m’arrêtai aussitôt au milieu de la voie lorsque je remarquai sa présence derrière mon dos, en le toisant avec un regard indescriptible. « Tu n’es pas obligé de me suivre tu sais. » - « Et pourquoi pas? » J’inspirai profondément. J’étais surpris.

Ça ne lui ressemblait pas vraiment d’accepter de me suivre ainsi. Surtout en sachant que les belles femmes se trouvaient de l’autre côté, pas du mien. Il ne voyait pas l’intérêt de s’intéresser au monde. Je ne tardai pas à lui exprimer ma surprise, légèrement ébahi. « Je pensais que tu venais ici pour… trouver une femme idéale. » Je peinais à croire que je venais de prononcer ces mots. Il y avait quelques jours encore, je ne me serais jamais imaginé entrain de les dire avec une si grande banalité… Mais avec lui, c’était devenu qu’une autre part de mon quotidien. Désormais. « Mais quand je suis avec toi, les belles filles pleuvent tout d’un coup. Je ne peux pas rater une chance pareille. » J’haussai les sourcils, peu convaincu par son argument. « … …Qu’est-ce qui te fait croire que ça arrivera aujourd’hui? » Il éclata de rire, manquant de perdre le contrôle de la magie qui maintenant sa forme humaine. « L’instinct du grand séducteur mec. L’instinct. » Il me devança de plusieurs mètres en m’invitant à le suivre, les bras nonchalamment passés derrière sa nuque. Ses explications ne rimaient à rien mais, face à quelqu’un comme lui, le combat se perdait d’avance. Il n’y avait pas vraiment quelque chose à comprendre.

~~~

« Hé! Tu as vu ces deux trésors là-bas? J’te l’avais dit : les belles femmes pleuvent! Quelle aubaine! » Il me laissa à peine le temps de décocher quelques paroles pour le dissuader d’agir ainsi mais, avant que je puisse faire le moindre geste, sa silhouette fine s’élança vers la droite, se frayant un passage entre d’épais buissons. « C’est pas vrai… », murmurai-je, les dents serrés. Décidément, rien n’échappait à son « œil de fauve » dès que les femmes entraient en jeu. Je suivis sa trajectoire dans les fougères, remarquant immédiatement celle qui fut désignée comme étant sa « première cible », sur laquelle il avait passé un bras autour de ses épaules, lançant quelques brefs regards vers la blonde à ses côtés.

Il s’était incrusté entre elles, sans ressentir une quelconque gêne et profitait de la confusion créé par la soudaine apparition d’un jeune homme de petite taille aux cheveux bleus éclatants pour débuter bien tranquillement sa séance de séduction. « Mais que vois-je ici? Deux magnifiques jeunes demoiselles perdues dans les bois. Vous n’arrivez pas à retrouver votre chemin? Je peux vous guider jusqu’à Earudien, je connais le chemin! », dit-il sans même remarquer les oreilles pointues de la femme blonde qui démontrait, sans l’ombre d’un doute, son appartenance au peuple elfique. « Laissez-moi me présenter : Chayns pour vous servir. » Il fit une petite révérence devant celle aux cheveux blancs, avant de s’approcher d’elle, limitant l’espace qu’il y avait entre eux. Je me dépêchai de le rejoindre, prêt à mettre un terme à ses enfantillages plutôt dérangeants mais, j’eus rapidement oublié son comportement déplacé lorsque mes yeux croisèrent ceux de l’Elfe, agrandis par une surprise de taille. Soudainement, je ne me préoccupais plus des techniques de séduction du Fae qui tentait de s’attirer le bel œil de Julia. Je ne distinguais plus rien, ma vision se brouillait. Je ne voyais plus que elle, debout devant moi, hypnotisé par ses iris émeraudes qui brillaient. Un murmure franchit mes lèvres, perturbé par sa présence. « Mircella… »

La dernière fois que je l’avais vu, nous étions emprisonnés dans un rêve, confrontés à de nombreux dangers, confrontés à la mort. La dernière fois que je l’avais vu, nos rapports s’étaient indéniablement rapprochés : nous avions exprimé clairement nos pensées, nous nous étions tous racontés sur ce que nous ressentions avec notre prochain. Et nous avions conclu ce rêve avec un… La peau de mon visage rougit tandis que les souvenirs liés au jeu des âmes piégées défilaient dans ma tête, à toute vitesse, en boucle. « C-Comment vas-tu? », lui dis-je, incapable de faire taire mes bégayements. Je ressentais un tel malaise qui perturbait le flux de mes pensées. Que pouvais-je lui dire sans faire monter la gêne qui accélérait les battements de mon cœur? « Que fais-tu ici? » Je contournai délibérément toutes mentions liées au jeu en les recouvrant par des questions banales, quotidiennes. Mais pendant combien de temps parviendrai-je à éviter le sujet sans qu’il ne revienne à la charge? Sans doute pas très longtemps. Et je ne voulais pas me contenter d’oublier ces souvenirs, de les rejeter. Car ils m’étaient trop précieux pour que j’ose les abandonner.


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Mar 12 Mai 2015, 08:54

L'Elfe plissa les yeux, visiblement concentrée sur un point fixe dans le paysage, avant qu'un sourire ne vienne égayer ses traits d'une douceur incomparable. Elle se revoyait, alors jeune ignorante d'à peine quelques années, vagabondant dans l'antre de ces bois qu'elle connaissait comme sa poche, dansant devant les cimes des plus petits arbres, caressant leurs feuilles au passage de ses petites mains encore innocentes. Sa chevelure virevoltait au vent, déjà plutôt longue pour son âge, tandis qu'elle courait après sa petite sœur qui tenait à peine sur ses jambes, titubant à chaque pas. Pourtant, elle lui faisait croire qu'elle ne parvenait pas à la rattraper, lui laissant l'illusion d'une rapidité qu'elle ne possédait pas. Tout était l'art de rendre les gens heureux, même si c'était un mensonge, il n'était pas des plus odieux et jamais Sierlla n'aurait pu lui en vouloir d'avoir commis une telle exception à la règle qu'elles s'étaient fixées. Petit à petit, l'ombre de sa jeune silhouette s'évanouit dans celle d'un chêne non loin, disparaissant sous ses yeux très doucement, comme s'il lui laissait le loisir d'apprécier ces derniers instants. Mircella n'était pas si nostalgique que cela, non. Mais depuis qu'elle avait retrouvé sa famille, plus rien n'était pareil.

Tout à coup, une chevelure bleue vint obstruer sa vision, tandis qu'elle baissait les yeux, et elle ne put que s'étonner de cette soudaine arrivée. Le jeune homme ne se gêna pas pour approcher de bien trop près la Dullahan, sous sa forme de jeune femme à la poitrine plantureuse, qui pourtant, ne lui en tint pas rigueur, presque ravie d'être draguée de la sorte même si c'était de bien piètre façon. Elle ne put retenir un léger rire quand il aborda le sujet d'Earudien, montrant de la tête les oreilles pointues de sa maîtesse. « Vous êtes bien gentil, monsieur, mais je pense que vos capacités d'observations ne sont pas si bonnes que ce que vous croyez. Madame est une Elfe, alors je ne pense pas que nous pourrions ignorer ou se trouve la Cité. ». Non seulement il s'emballait sans raison, s'excitait dans tous les sens, mais en plus il ne possédait pas beaucoup de jugeotte, celui-là. Elle se fichait de lui, se moquait de son extravagance trop poussée, sans pour autant l'affirmer clairement. Cependant, elle décida de rentrer dans son jeu, pour une raison qui lui échappait promptement, et répondit donc aux présentations. « Je m'appelle Julia. ». C'était simple, concis, mais au moins, il ne l'oublierait pas. Retirant doucement la main qu'il venait de passer autour de ses épaules, elle se tourna ensuite et ne put s'empêcher de sourire. « Quant à l'Elfe qui se tient à côté de moi, je crois qu'elle vous a complètement oublié. ».

En effet, elle n'avait pas tort. La blonde des bois venait de se retourner vers le premier bruissement de feuille suivant l'arrivée du petit être bleuté, et venait de se bloquer complètement sur place, écarquillant les yeux. Pourquoi ici, maintenant, dans de telles circonstances ? Les souvenirs du Temple Des Esprits lui revinrent en milles, frappant son coeur de plein fouet, lui infligeant pires souffrances qu'elle aurait pu imaginer. Elle le revoyait, sombrer dans l'abîme de la mort après avoir torturé maintes et maintes fois sans qu'elle ne puisse rien faire, démunie devant ce spectacle qui lui arrachait l'âme avant de la réduire en bouillie. Elle avala sa salive, puis le Jeu des Âmes Piégées prit place dans son esprit, poussant le rouge à monter à ses joues à son tour, sans pour autant qu'elle réussisse à se résoudre à bouger ou à articuler quoi que ce soit. La Morte observait le comportement de la jeune fille, un large sourire sur les lèvres, d'une élégance qui lui était rare mais dont elle usait astucieusement. La voir paniquer ne l'aurait pas amusé, mais voir s'installer une gêne entre ces deux là s'avérait beaucoup plus intéressant. Car si en temps normal ils se seraient salués normalement et auraient papoté de tout et de rien, quelque chose semblait les déranger. Et ce fut Ezechyel qui brisa le silence.

Comment elle allait ? C'était une question à laquelle elle n'aurait su répondre. Elle était incroyablement heureuse de le revoir, elle ne pouvait le démentir. Mais l'idée qu'il puisse mourir à ses yeux l'empêchait de réagir correctement à ses paroles. Alors, débloquant enfin ses jambes, se permettant ainsi de se mouvoir comme elle le désirait, elle se mit à courir dans sa direction et lui sauta dans les bras, prenant son visage dans ses mains, le tâtant pour s'assurer qu'il était bien réel. « Ezechyel ? Oh tu es là ! ». Le serrant de toutes ses forces, jusqu'à presque l'étouffer, elle mit un temps certain à se détendre, mais ne lâcha miraculeusement aucune larme, détendant ses muscles uns à uns, avant de s'éloigner légèrement. « Désolée.. Je t'expliquerais plus tard. Enfin. Si tu veux. ». Souriant enfin, elle entreprit de répondre à ses questions. « Je vais... » avec une pointe d'hésitation dans la voix « plutôt bien. ». Avant de passer une main dans sa longue chevelure dorée. Puis elle tourna la tête vers le bleuté qui s'amusait visiblement beaucoup, riant aux éclats avec la jeune Dullahan devant ce couple qui ne s'assumait pas. « Je suis venue pour présenter ma famille à Julia. ». Elle baissa légèrement les yeux, un peu gênée, triturant ses propres doigts. « Mais je ne pensais pas te croiser à un moment pareil. ».

Une panique la gagna légèrement. « Pas que je ne sois pas agréablement surprise de te voir, non, pas du tout ! ». Elle s'emmêlait les pinceaux, perdue entre ses souvenirs et sa soudaine apparition. Il fallait qu'elle se sorte de ce problème, et vite. Rougissant, elle détourna les yeux. « J'ai.. un peu de temps devant moi si tu veux. Ils ne sont pas au courant que je vais venir leur faire une petite visite alors.. ». Elle n'osait pas exprimer clairement ses pensées, alors elle se décida à changer de sujet d'une manière plus ou moins délicate. « Ce jeune homme voyage avec toi ? Il a l'air de bien s'entendre avec Julia. Si tu ne l'as pas reconnue, elle a changé d'apparence, mais c'est bien elle. ». Et si cette phrase paraissait anodine, quand la Morte acceptait de garder qui que ce soit à ses côtés, cela ne témoignait jamais d'une bonne intention. Elle avait toujours quelque chose derrière la tête qu'il serait impossible de deviner et encore plus de désarçonner. Et son regard perçant croisa celui de sa maîtresse, avant qu'elle ne se retourne vers Chayns. « T'es plutôt sympa en fait. Un peu lourd, mais marrant quand tu t'y mets. ».

1 117mots
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Ezechyel
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Ezechyel
Lun 18 Mai 2015, 01:59

Ses mains s’approchèrent de mon visage. Elles s’avançaient avec rapidité, avec dextérité sur la peau de mes joues. La jeune Elfe tâtait mon faciès de ses doigts de fée. Au creux de ses prunelles étincelantes, une vague d’émotion puissante, si forte qu’elle me faisait chavirer dans un autre monde. Si lointain, si éloigné de la réalité. Je ne comprenais pas l’intensité de ses actes, je n’arrivais pas à cerner la source de ces émotions. Si j’étais là? Bien sûr que j’étais ici, que ma présence était réelle. « Je suis là, Mircella. Ce n’est pas un rêve, ce n’est pas un rêve. », répétai-je doucement pour taire ses inquiétudes dont j’ignorais tout de leur source. Je ne voulais pas qu’elle me remarque comme une simple illusion, comme une simple création d’un rêve. Nous n’étions plus plongés dans un songe. Nous étions ensemble, véritablement. Je le croyais, je le croyais sincèrement. Même si je nourrissais des sensations inimaginables, hors de l’ordinaire, je continuais à prier, à supplier qu’elle ne disparaisse plus entre mes doigts, tel un nuage de fumée. Comme ça avait été le cas lors de la fin du Jeu des Âmes Piégées, lorsque son corps s’était évaporé dans le monde immaculé d’un blanc pur. Les derniers souvenirs que je répétais inlassablement dans ma tête, dans les profondeurs de mon esprit, avaient été ses magnifiques iris émeraude, ses lèvres collées contre les miennes lors de notre séparation. Un frisson parcourut l’ensemble de mon corps. Agréable, nouveau. Je n’étais pas encore familier avec toutes ces émotions qui me traversaient, qui me frappaient de plein fouet.  À chaque fois que je me retrouvais si proche d’elle, que je ressentais sa présence à mes côtés. J’avais peur, si peur mais à la fois si heureux de sentir ces sensations courir dans mes veines, se propager dans les profondeurs les plus éloignées de mon cœur. Je me sentais si bien, trop bien. Que mes joues en rougissaient de gêne, incapable d’admettre la réelle nature de ces sentiments inconnus, jusqu’à ce que les événements du rêve viennent troubler le terme « d’amitié » avec l’Elfe blonde qui m’enlaçait si fermement. Je lui caressai les cheveux, jouai avec ses mèches rebelles qui lui tombaient devant les yeux. Des pupilles si brillantes, si étincelantes. Comme si… elle se retenait de verser des larmes sur ses joues rougies.

J’avais de plus en plus de mal à respirer, à reprendre mon souffle. Sa forte emprise n’y était peut-être pas étrangère mais, je craignais également que ses pleurs lui coulent sur les joues. Je ne voulais pas être la source de sa tristesse. Je ne souhaitais que lui procurer du bonheur, lui faire esquisser de magnifique sourire. Des sourires… aussi éblouissant que celui qu’elle m’avait offert lorsque nous nous étions avoué les troubles qui obscurcissaient notre conscience. Pourtant, Mircellla semblait s’être reprise de ses émotions, de son immense surprise. Elle recula de quelques pas, me fit face sans encore oser dessiner un sourire sur ses lèvres. Elle me demanda de lui pardonner, qu’elle m’expliquerait tout si je le désirais. Avant de sourire, joyeuse, heureuse. Je ne pus que l’imiter dans son entreprise, même si la perturbation orchestré par ses gestes et ses paroles ne s’était pas encore totalement envolée de mon esprit agité. « Tu as piqué ma curiosité. » Mon sourire s’élargit davantage, hésitant, gêné. « Je t’écouterai lorsque tu seras prête à tout me raconter. » J’étais toujours prêt. Je serais toujours prêt à entendre ses histoires, écouter toutes les paroles qui quitteraient sa bouche. Mais je n’osai pas lui dire, lui avouer tout ce que j’étais capable de faire pour elle. Je la laissai continuer, me dire qu’elle allait bien malgré l’hésitation qui transparaissait dans sa voix. Je préférai éviter de l’interroger sur le doute qui avait fait trembler sa voix, lui répondant tout simplement : « Je suis heureux de te l’entendre dire. » Un court silence s’installa entre nous, accentuant cette gêne qui planait au-dessus de nos têtes. Je ne savais pas quoi lui dire pour briser ce calme dérangeant, pour reprendre la conversation. Derrière nos dos, Chayns et la femme aux cheveux blancs riaient aux éclats, ne se privant pas de rigoler devant ce spectacle délectable. Mircella fut la première à reprendre la parole, m’avouant qu’elle était venue jusqu’ici pour présenter sa famille à la Dullahan. Dans un mouvement harmonieux, nous baissâmes tous les deux les yeux au sol, chacun ayant ses raisons de se comporter ainsi devant l’autre.

La famille… C’était une joie que je n’aurais jamais la chance de ressentir à nouveau. Elle était morte, tuée durant les temps de guerre qui avaient touchés les Elfes. Alors que j’avais eu l’occasion de les sauver, je m’étais enfui, les abandonnant seuls sur le champ de bataille. Désormais, je ne pouvais apprécier le confort familial qu’avec de lointains souvenirs, des mémoires marquées au fer rouge. Les meilleurs… comme les plus douloureux, les plus morbides. C’était eux qui revenaient le plus souvent à la charge, qui remontait inlassablement dans ma tête comme pour me rappeler de toutes les erreurs que j’avais commis par le passé. C’était si dur à supporter, si dur à garder sur mes épaules qui s’affaissaient d’années en années, incapable d’en endurer plus. Une étincelle de tristesse passa dans mon regard, rapide et bref alors que je me ressassais de souffrances que je m’étais pourtant promis d’oublier. Je ne voulais pas que Mircella m’aperçoive dans cet état, me voit me morfondre dans les profondeurs de la tristesse. Je lèverais la tête lorsque je serais certain qu’aucune émotion négative ne se refléterait dans mes yeux, yeux qui, contre toute volonté, laissaient librement passés tous sentiments qui traversaient mon esprit. Les seuls mots que je trouvai à dire furent : « Ta famille habite dans les environs? » Avant de me rendre compte de l’absurdité de la question.

L’Elfe avoua sa surprise de me rencontrer à un moment pareil, avant de se reprendre rapidement en précisant qu’elle était heureuse d’avoir croisé ma route. Remarquant la panique qui semblait la gagner, je lançai rapidement : « Ne t’inquiète pas, je ressens la même chose. » Je marquai une courte pause, le rouge me montant aux joues, la respiration sifflante, saccadée. Demeurer si longuement en sa présence me faisait perdre le fil de toutes mes pensées, de toutes mes réflexions. Elle avait encore du temps devant elle avant d’aller les voir et faire une visite. Étrangement, ses aveux me soulagèrent. Comme si mon esprit refusait qu’elle s’en aille, qu’elle parte alors que nous étions restés si peu longtemps ensemble. Je voulais rester auprès de la jeune femme pendant des heures, des jours, pour l’éternité même. Malgré toute la gêne qui me gagnait lorsque j’étais à ses côtés, malgré les battements féroces de mon cœur qui s’agitaient à chaque fois que j’humais son délicieux parfum. J’avais la sensation qu’elle finirait par me rendre fou. Mes mains tremblaient, le monde bougeait sans que je parvienne à suivre son mouvement. Arriva ensuite son questionnement sur le Fae, ajoutant que la femme qui se trouvait à ses côtés n’était rien d’autre que Julia. « O-Oui. Il s’appelle… » - « Chayns pour vous servir mademoiselle! »

Le jeune homme apparut entre nous, faisant une courte révérence devant Mircella avant de lui embrasser le dos de la main. Son large sourire n’échappa pas à mon regard ainsi que ses méthodes n’ayant pour but que de séduire. Sans raison, une vague de jalousie s’empara de moi, que je tentai de camoufler sous un sourire forcé. « N-Ne soit pas si surprise. Il est toujours comme ça… » Le sourire de la Fae s’élargit davantage. Il se retenait d’éclater de rire, de se moquer des agissements de ces deux Elfes qui refusaient de s’avouer leur amour évident. Le Fae reporta quelques secondes son attention sur Julia avant de revenir à nous, toujours plus moqueur. « Alors quoi, on est jaloux? Tu n’veux pas que je t'vole ta petit'-amie? » Il ne put retenir ses rires devant la mine déconfite que j’affichai, profitant de chaque trait de mon expression, dévorant toutes les secondes où il avait la chance de regarder ce faciès. « Je l'savais… C’est à cause d’elle que tu n’as pas osé entrer à Earudien. » Il riait de si bon cœur que des larmes commençaient à perler sous ses yeux. « Ça explique un tas de choses… » Le jeune homme retourna auprès de Julia, laissant les deux Elfes dans une ambiance gênante. La malice des Fae l’envahissait peu à peu, au fil de la construction d’un plan que lui seul était capable de bâtir. « Si vous me trouvez si drôle, vous serez épatée d’admirer mes talents en matière d’amour. » Il nous lança un bref coup d’œil. « Surtout si celui-ci s’obstine à rester inavoué. » Il commençait sérieusement à apprécier cette femme et une main supplémentaire pour assouvir ses plans ne serait jamais de trop. « Ça vous tente de vous amuser un peu? » Il avait la sensation que cette journée serait plus intéressante qu’une simple chasse aux magnifiques jeunes femmes.

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Jeu 21 Mai 2015, 15:17

Le cœur de l'Elfe la faisait constamment souffrir. Revoir sa silhouette si caractéristique, recroiser son beau regard dans lequel elle se perdait immédiatement ne provoquait en elle qu'une immense douleur à l'idée-même que ses souvenirs auprès de l'esprit du temple ne deviennent réels. Elle avala sa salive, se retenant de faire une crise de panique incontrôlée qu'elle ne saurait calmer. Lâchant une grande respiration, elle se reprit, affichant un large sourire. Il était là, et il ne partirait plus. Il se trouvait devant elle, il n'était pas un rêve, bien qu'elle crut un instant regretter qu'ils aient quitté le Jeu des Âmes Piégées dont seule l'évocation réussissait à la faire rougir. Elle ferma les yeux. Tout irait bien à présent. Elle n'oublierait pas, tout simplement car elle était incapable de le faire. Elle souhaitait le garder en son cœur, le confiner au plus profond de sa mémoire afin que jamais il n'en sorte, il ne disparaisse. Elle appréciait se le remémorer tard le soir, alors que tout le monde l'eut quitté et qu'elle sombrait dans les bras de Morphée et cela aurait été mentir de dire que depuis leur dernière rencontre, elle ne rêvait pas de ce dernier, ne le rencontrait plus dans ses songes. Elle le voyait chaque jour, chaque nuit, chaque fois qu'elle fermait les yeux son visage agissait comme un voile sur son monde et elle se sentait vibrer à chacune de ses apparitions.

Elle ne pouvait détacher son regard d'Ezechyel, tentant de reprendre son souffle, d'apaiser sa peine immense de voir ses craintes se réaliser qui ne cessait de la tourmenter. Depuis ce jour, elle appréhendait leur nouvelle rencontre, redoutant qu'elle n'arrive jamais et produise chez elle un puissant effet de paranoïa qui la pousserait à se noyer dans une anxiété certaine. Mais tout cela n'arriverait point. Elle pouvait à présent souffler, relâcher les poings, se voir détendue devant la non-réalisation de ses peurs. Il survivrait. Ne lui avait-il pas promis ? A bien y réfléchir, elle s'en voulut. Elle s'en voulut de s'être ainsi inquiétée dans le vide, de ne pas avoir cherché à le contacter auparavant. Elle eut une certaine hésitation, désirant prendre sa main, mais se résigna. Était-ce l'idée qu'il disparaisse qui la torturait ainsi, ou juste le fait qu'il lui aurait donc menti, qu'il n'aurait pas tenu sa promesse ? Mircella n'était pas rancunière, et elle en avait bien trop souffert pour oser le faire subir à qui que ce soit. Mais là.. là.. elle ne sut quoi dire. Lui avouer le fond de ses pensées ? Elle ne le pouvait pas. Ou en tout cas, se l'interdisait. Parfois, il fallait savoir se taire, et elle osa se dire que cela ne lui ferait aucun mal de ne pas tout savoir. Elle, par contre, dans un claquement de doigt, pouvait lire son esprit. Mais quel intérêt aurait-elle à le faire ? Elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, ressentait sa joie de la revoir l'envahir complètement sans même essayer. Un sourire naquit enfin sur son visage. Oh, décidément, elle ne pouvait plus s'en passer.

Mais elle devrait lui expliquer ce qui la tracassait, car il se préoccuperait bien plus d'elle qu'elle ne l'aurait souhaité. L'évocation de la famille ne la brisa qu'encore plus. Quand elle comparait sa situation à celle de son congénère, elle ne pouvait que se haïr. Elle qui les avait fui pendant des années, refusant de leur adresser la parole, de répondre à leurs lettres, de ne leur consacrer ne serait-ce que quelques secondes. Comment pouvait-elle se permettre un tel comportement alors que juste à ses côtés se trouvait une personne qui aurait absolument tout donné pour revoir ses proches ? Ce n'était pas le même contexte. Elle n'avait aucune raison valable de s'en vouloir. Et pourtant.. Le visage perturbé de celui qu'elle chérissait agissait chez elle autant que comme un baume apaisant que comme un poignard que l'on s'amusait à tourner et retourner dans sa plaie. « Désolée d'avoir abordé le sujet. ». Elle baissa à nouveau les yeux, n'osant plus affronter son regard, de peur qu'il ne l'accuse de tous les torts du monde, de crainte d'avoir réveillé en lui des souvenirs qu'il aurait préféré ne jamais ressasser. Elle était terriblement maladroite, mais maintenant, il devait la savoir. Il la connaissait par cœur après tout. Elle se reprit doucement. « Ma famille habite dans la forêt aux milles clochettes depuis que je suis née. Je suis la seule qui ne vit plus à cet endroit par ailleurs. ». Elle fit une légère pause. « Ma mère s'occupe de mon père qui est malade depuis bien des années. Je ne saurais pas te dire si je l'ai connu alors que le mal ne l'habitait pas encore. ». Elle ne paraissait pas triste, seulement gênée. « J'ai également une sœur, nommée Sierlla. ». Puis, timidement, elle poursuivit, fuyant son regard. « Peut-être que tu les rencontreras un jour.. ».

L'idée même qu'il doive rencontrer sa famille voulait tout dire. Qu'ils iraient bien plus loin qu'une simple amitié, et ainsi, elle se l'avouait enfin. Ses paroles auraient des conséquences certaines qu'elle assumerait, et elle en était parfaitement consciente. C'était comme une demande indirecte, qui ne quitterait jamais l'entre ouverture de ses lèvres, trop perplexe pour suivre le fil de ses propres pensées et les amener à leur terme. Alors que le silence s'installait à nouveau, sans pour autant briser l'harmonie et la complicité qui les liait, la petite teigne bleue fit son apparition, cassant le romantisme de la scène, qu'elle retrouverait juste en se plongeant à nouveau dans la contemplation de son semblable. « Ravie de te rencontrer, Chayns. ». Elle le tutoyait naturellement, ayant observé son comportement aux côtés de la Morte du coin de l'oeil. Il avait quelque chose derrière la tête, et ce détail ne lui échapperait pas. Elle s'interrogea quelques secondes sur l'origine de la couleur singulière de la chevelure bleutée comme la nuit du Fae, puis en détourna son attention. Ce n'était pas le moment de divaguer.

Au vu de la gêne manifeste de son compagnon, elle ne put s'empêcher de rire. « Ne t'inquiète pas. Cela ne me dérange pas. ». Même si cela aurait été mentir de dire que le baise main était une marque de politesse habituelle à son égard. La Jalousie.. Mircella plissa les yeux, n'ayant pas l'air de comprendre ce qui se passait. Ce sentiment lui était complètement inconnu et pour cause, la seule personne qu'elle avait cru aimer ne côtoyait aucune autre jeune femme qu'elle. Elle se mit à imaginer que quelqu'un d'autre se permette d'enlacer l'Elfe, de se blottir dans ses bras comme si elle le faisait si souvent, et ressentit une pointe de rage la gagner. Etait-ce cela, que la jalousie ? Elle ne le saurait jamais avant de le vivre réellement. Ce qui la gênait plus particulièrement par contre, si l'on pouvait appeler ça une gêne, c'était le terme de « petite amie » utilisé pour la définir par rapport à Ezechyel. Croisant ses mains, elle ne put s'empêcher de reculer de quelques pas, rouge comme une pivoine. « P..p...petite amie ? ». Avant qu'elle n'ait pu continuer sa phrase, la frimousse du Fae venait de disparaître avec celle de la Blanche.

Il ne restait plus qu'eux. Seuls avec leur conscience, avec leur gêne, leur embarras qu'avait installé la tornade cobalt qui venait de les déranger dans leur conversation. Le coeur de l'Elfe frappait contre les parois de sa poitrine, la faisant trembler considérablement, brûlant un peu plus sa gorge chaque fois qu'elle tentait de parler. Que pouvait-elle bien dire, maintenant, pour rebondir ? Son cerveau carbura à toute vitesse, revoyant en boucle les paroles de l'Elfe, les agissements de l'être féérique, y cherchant une faille. Puis, elle eut un éclair de génie. Ne pouvant calmer ses tremblements et cacher la rougeur de ses joues, elle se contenta de baisser la tête en balbutiant quelques mots. « Tu.. tu te rendais à Earudien ? Tu y cherchais quelque chose peut-être ? ». C'était une manière comme une autre de passer à autre chose, même si elle aurait peut-être préféré rester sur le premier sujet. « Cela fait longtemps que tu fréquentes ce jeune homme ? Vous avez l'air… proches. ». Et enfin elle se permit d'afficher un sourire. Timide, à peine perceptible, mais bel et bien présent. Elle osa regarder l'endroit vers lequel Julia se dirigeait, sans pour autant l'arrêter. « J'ai bien peur que les laisser ensemble ne nous attire que des ennuis. Julia n'est pas un ange, et Chayns ne m'as pas l'air – sans vouloir te vexer ou le vexer – de vouloir calmer ses ardeurs ». Mais elle ne parvenait pas à bouger. Elle était comme bloquée sur place. Bloquée près de lui, se retenant de sauter dans ses bras, calant ses pieds sur le sol tant qu'il en était possible.

La Dullahan, de son côté, se laissait entraîner par ce type dont elle ne connaissait absolument rien, se moquant avec lui de la gêne béante qui trônait entre les deux êtres sylvestres. « Vous seriez donc une sorte d'entremetteur ? Si c'est le cas, désolée de vous dire que vous êtes en retard, ces deux là se sont trouvés bien avant que vous ne fassiez votre apparition. ». Elle lui fit alors un léger clin d'oeil. « Mais c'est vrai que la situation ne se clarifie pas assez vite que ce que j'espérais. ». Elle parut ensuite blasée. « Depuis qu'elle a quitté l'autre imbécile, elle ne parvient pas vraiment à retrouver quelqu'un, et ça devient vite énervant. ». En effet, Julia s'ennuyait de la lassitude de sa maîtresse à renouer des liens. Elle avait connu l'amour, et le détestait, à n'en point douter, mais souhaitait que l'Elfe le connaisse au moins une fois. Elle aurait peut-être plus de chance qu'elle après tout. « Ezechyel n'a pas l'air d'être un mauvais gars, mais il est pas mal coincé. Mimi aussi, remarque. ». Elle haussa les épaules, une mine dégoûtée sur le visage. Ils ne lui apporteraient donc rien de bon. « Si vous avez un plan, je ne serais pas contre le suivre. Ces deux là ne peuvent pas indéfiniment rester dans cet état là. A ce rythme, l'amour va mourir ou s'enfuir en courant vers quelqu'un d'autre. ». Puis elle posa une main sur l'épaule du Fae. « T'es sympa. Ca te dérange si je te tutoie ? J'ai pas trop l'habitude d'agir aussi poliment. Ah, aussi. Mon apparence réelle n'est pas celle que tu vois, alors évite de tomber sous le charme, tu vas être vite déçu. ». Elle rit alors, craquant ses doigts, replaçant sa longue tresse blanche derrière elle. S'associer à ce jeune homme lui procurerait au moins une occupation pour la journée, et il était bien plus amusant de ridiculiser les autres que soi-même.
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Ven 29 Mai 2015, 01:49


C’était de la folie, une émotion incontrôlable, des sensations perturbantes qui faisaient tambouriner mon cœur lorsque mes yeux émeraude rencontraient les siens. Je me noyais dans un océan de bonheur, d’euphorie. Mais possédais-je le courage nécessaire de m’y laisser tomber ou résisterais-je contre la force de ces flots? Je l’ignorais. Il y avait tant de choses que j’ignorais, que je ne parvenais pas encore à déchiffrer. Avec elle, avec celle qui créait tous ces troubles au cœur de sentiments que j’avais cru comprendre. Il ne me manquait qu’un élan de témérité, un souffle de courage pour oser regarder les changements qui s’opéraient, sur la Vérité qui me murmurait à l’oreille de foncer vers les dangers, de briser le voile de l’incompréhension et de vivre par sa révélation. Mais pouvais-je réellement comparer ces sentiments à un véritable danger, à quelque chose auquel je devais échapper? Risquerais-je de percuter un mur si je choisissais de mon plein gré de tâter, de m’aventurer sur des lieux jamais explorés? Je détournai le regard avec lenteur, aux prises à une gêne semblable à un enfant qui préparait une bêtise. La curiosité était une partie intégrante de mes défauts. Cependant, aujourd’hui, je nourrissais la certitude que cette facette curieuse qui m’habitait surpassait, et de loin, une simple mauvaise habitude mais, au contraire, me rapprochait de la plus belle qualité, de la meilleure face de mon entière personnalité. Je refusais de fuir, de me cacher à nouveau du regard des autres, de brimer les émotions qui troublaient mon quotidien. Je voulais obtenir plus avec elle, toujours plus. Comme une soif que j’étais incapable d’apaiser, comme une faim éternelle. Je vivais quelque chose qui ne possédait aucune valeur mais qui, pourtant, se changeait pour devenir le bien le plus précieux, le plus dispendieux à mes yeux qui ne cessaient de la dévisager, de se perdre dans ses immenses pupilles. Je ne souhaitais que foncer, me jeter vers l’inconnu. Quoiqu’il advienne au détour de ce chemin, quoiqu’il puisse se produire dans un futur proche ou lointain. Je ne désirais qu’une chose : elle. Mais je n’étais toujours pas prêt à esquisser le premier pas, à lui déclarer ouvertement qu’un feu ardent me brûlait, m’opprimait la poitrine lorsque nous étions si loin l’un de l’autre.

Je ne pouvais plus supporter l’expression honteuse, gênée, qui était collée sur ses traits depuis que le mot « famille » avait fait éruption. Je devais lui dire quelque chose, je devais faire le possible pour lui redonner le sourire. « …Tu n’as pas besoin de t’en vouloir. Ce qui s’est passé avec ma famille ne résulte pas de tes erreurs. » Je faillis ajouter uniquement des miennes mais, je préférai taire cette partie, la garder pour moi-même. Je me blâmais à l’instar de rejeter la faute sur le Destin, je m’apitoyais sur le passé, revivais ses pires traumatismes pour mieux me remettre debout, pour mieux faire face au monde dans lequel nous vivions. Deux voies s’ouvraient désormais devant mes yeux. La Vérité ou le Désespoir. J’avais besoin de courage, j’avais besoin d’une forte volonté pour continuer à laisser sortir les mots de ma bouche. Les yeux de l’Elfe me donnaient le sentiment que je recherchais avec une si grande avidité, m’offraient la possibilité de lui dire ce que je ne lui avais jamais dit lors du Jeu des Âmes Piégées. Et que j’avais toujours tût, refoulé dans les ténèbres de souvenirs chaotiques. « Ma famille a toujours été fidèle à la famille Rubis et ce, depuis des générations. Pourtant, ils n’ont jamais aimé les conflits mais, la seule raison qui les poussaient à continuer vers ce chemin était le peuple. » Je marquai une légère pause. « Notre peuple, les Elfes. » Plus le monologue se poursuivait, plus le contact avec les iris de Mircella durait, plus je nourrissais la sensation d’avoir raison, d’avoir enfin compris les pensées qui avaient animé mon père lorsque les disputes avaient éclaté entre nous. Mais il en avait fallu du temps. Du temps avant que je comprenne, avant que je sache la véritable signification de ses mots. « Ils sont morts en voulant protéger la Cité et ses habitants qu’ils chérissaient. » Je revoyais les visages de mes parents défilé devant mes yeux, souvenirs de l’époque où ils m’avaient appris les rudiments de l’escrimeur et les techniques à l’épée. Je baissai de nouveau les yeux. « Ce n’est pas de la peine ou du désespoir que je devrais ressentir en pensant à eux. »

Je souris faiblement. « Mais de la fierté pour tout ce qu’ils ont accomplis au fil des générations. Même si leur nom semble s’être effacé des mémoires. » Je fis un pas vers l’avant. La distance entre l’Elfe et moi se raccourcissait au point de ne laisser que quelques centimètres entre elle et moi. Sa présence me rassurait, me gonflait d’un courage encore plus grand que celui que j’avais désiré obtenir. Elle balayait tous mes doutes, effaçait toutes mes hésitations, brisait toutes les barrières. Je voyais désormais le monde baigné dans une lumière plus vive, plus brillante que les rayons du soleil. Simplement grâce à elle, simplement par sa présence à mes côtés. « Ne te sens pas triste ou désolée pour moi. » Je passai une main dans ces cheveux, faisant jaillir les mémoires des événements du Jeu. Avec une intensité renouvelée. « Ça n’aurait aucun sens. Ni pour toi, ni pour moi. Pas après tout ce qu’ils ont accomplis. Nous en souffririons inutilement. Je souhaite… conserver la meilleure image possible d’une famille à présent éteinte et oubliée mais, qui a su se démarquer au cours des événements passés. » Mon sourire s’élargit davantage. « Je serais heureux de rencontrer ta famille. Je ne te demanderais pas pourquoi tu as choisi de t’éloigner d’eux si tu ne le désires pas mais, sache que la famille est quelque chose de précieux, d’unique, qui ne sera jamais remplaçable par qui que ce soit. Ne l’oublie pas. » Rencontrer sa famille signifiait plus que ses mots voulaient prouver, semblaient montrer. C’était un pas de plus, une acceptation, un aveu qui hurlait que nous désirions chacun plus qu’une simple amitié. Sans que nous osions l’avouer avec des termes plus explicites. « Nous devrions éviter de les faire attendre trop longtemps. » Et passer plus de temps ensemble. Mais le reste de la phrase demeura coincée dans ma force. Comme les questions à propos de la maladie de son père, comme les raisons qui les incitaient à demeurer dans ces bois. Je ne voulais pas paraître impoli, je ne voulais pas qu’elle songe que je désirais aller plus vite, dépasser son propre rythme.

Le malaise que Chayns laissa derrière son sillage me pesait sur les épaules, me plongeait dans un immense malaise. « Petite amie. » Considérais-je Mircella comme tel? Je l’ignorais, encore une fois. Les sentiments qui se déployaient à ses côtés surpassaient les limites d’une relation amicale. Mais, l’unique problème était que je n’arrivais plus à distinguer jusqu’où mes émotions se dirigeaient, voltigeaient si goulûment. Mircella finit par briser le silence avec une question qui me paralysa, me figea sur place. Pourquoi me rendais-je à Earudien? J’inspirai profondément, essayant de trouver la réponse au cœur de ces pensées embrouillées. « P-Pas vraiment. Je ne suis pas entré dans la ville à proprement parler, malgré mes curiosités à propos de ses changements depuis ma dernière visite. » Ce n’était pas ce que je considérais comme une véritable réponse mais, ce n’était pas un mensonge non plus. Simplement que… je n’étais plus sûr de rien. Était-ce réellement la maladie, la crainte lié à mon abandon qui me poussait à me tenir éloigné de l’enceinte d’Earudien? Je ne le croyais plus désormais. Comme plusieurs choses qui me frappaient à une vitesse folle ces jours-ci. C’était moi qui n’arrivais plus à suivre un rythme. « Je l’ai rencontré que récemment, par l’intermédiaire d’une amie. » Je lançai un bref regard au Fae et à Julia, à la suite de son deuxième commentaire. « Je ne peux pas encore le juger ou me faire une idée précise de ses intentions. » Les actes du Fae étaient imprévisibles. Trop pour que je parvienne à le suivre d’un simple regard.  « Mais je pense qu’il ne serait pas bête de se préparer à toutes les éventualités. »  

Un sourire béant déformant les traits de son visage, Chayns parvint à trouver un moyen de l’élargir. Les idées tournaient dans sa tête en pleine ébullition – lui qui n’avait pas l’habitude de réfléchir était désormais au cœur d’une profonde réflexion. Ses obsessions et ses délires sur le véritable amour, sur le malaise entre les deux Elfes qui parlaient sans avouer, le plongeait dans une folie que seul lui semblait comprendre, se ravir de ses plans tordus qui se créaient. Julia pimentait ses idées, lui révélait des informations qui ne faisaient qu’accroître le chaos dans son esprit. « Ils sont lents. Beaucoup trop lents. L’amour est un sentiment qui s’évapore trop vite pour que nous lui laissions la chance de filer. C’est plutôt dommage qu’ils ne soient même pas conscients d’une notion aussi basique. » Il ricana. Son rôle était de démolir ces hésitations inutiles après tout. « Elle n’en est pas à son premier amant? La peine que laisse sa séparation peut compliquer la tâche, remarquez. » Il analysait tous les facteurs, tous les comportements qui pouvaient entraver la Vérité, leur offrir une raison pour continuer à se voiler la face. Ses yeux brillaient avec une intensité de confiance absolue. Il était devenu quelqu’un de nouveau, une autre personne. « Ils ont simplement besoin de se faire pousser un peu et il y a plusieurs façons d’y arriver. » La femme aux cheveux blancs était prête à le suivre dans ses plans? Son empathie pour elle ne fit que s’accroître, autant par sa motivation que par le plaisir qu’elle semblait prendre.

« Déçu? Je ne le pense pas, non. Mon apparence réelle est aussi… décevante. Mais tu sais quoi? Moi aussi je t’aime bien mais, jusqu’où t’es prête à aller pour que l’amour entre ses deux-là reprenne ses droits? » Pour lui, toutes méthodes étaient à prendre à considération, même les plus extrémistes. Il haussa légèrement les épaules. « La méthode la plus efficace est toujours la simple dans c’genre de cas. J’appelle ça… la technique de la Jalousie. Y’a rien qu’à regarder la tête que foutait Ežechyel après que j’me sois présenté à Mircella. » Il adorait offrir un nom à toutes les méthodes qu’il employait pour « séduire » la gente féminine. « Bon, au début, on va commencer doucement OK? Quelques trucs de drague à l’encontre de Mircella. On va bien pouvoir nourrir le feu, non? » Il marqua une légère pause. À bien y penser, il n’avait pas réfléchi à une multitude de plans pour parvenir à ses fins. Le jeune Fae préférait agir dans le feu de l’action plutôt que de songer à une stratégie bien ficelée. Le monde se créait grâce à l’instinct, non pas par la réflexion. C’était son avis en tout cas. « Pis si ça foire, j’te fais bien confiance pour monter l’niveau. J’ferais pareil avec Mimi. » Après tout, qui se souciait du comment alors qu’il y avait de l’action? L’objectif était de faire bouger les choses non? Il était impatient de commencer. Pour son plaisir personnel et pour le bien commun. N’est-ce pas?

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Jeu 04 Juin 2015, 15:48

Il se tenait là, juste devant elle. Derrière sa silhouette qu'elle aurait su reconnaître entre milles, une forêt féérique, à la douceur inégalable, aux senteurs fleuries qui chatouillaient ses narines, le soleil tapant fort mais ses rayons ne pouvant retomber sur la chevelure dorée de l'elfe, bloqué par l'ombre des feuilles qui leur retombaient dessus. Sa main voulut encore une fois aller chercher la sienne mais elle ne s'y risqua point. Son coeur lui hurlait de se jeter dans le vide, de foncer dans l'antre de ses bras afin de s'y réfugier, de s'enfermer, son corps contre le sien, respirer son doux parfum boisé qu'elle connaissait par coeur, auquel elle s'était fait depuis leur dernière rencontre. Elle se souvenait avec tendresse mais également avec douleur de la sensation qu'elle éprouvait lorsqu'elle se blottissait contre son torse. Elle le désirait à un point qui approchait la folie, la transcendance. Sa poitrine la torturait continuellement de ne pouvoir accéder à son Saint Graal, son Paradis qui ne se profilait qu'à quelques centimètres mais dont la seule approche lui brûlerait les ailes. Son souffle se fit de plus en plus court au fur et à mesure que le stress montait dans son corps, une poussée d'adrénaline qu'elle n'arrivait plus à contenir, faisant trembler ses membres inlassablement. C'était à peine perceptible pour un œil habitué, mais elle le ressentait en milles fois plus fort à chacune de ses injonctions. Sa manière de la regarder, de passer sa main dans ses cheveux. Son regard fuyant, ses joues rougies par la gêne. Les épis qui remontaient sur le haut de son crâne, contrastant avec ceux qui tenaient en place. Tout lui plaisait chez lui, la perturbait, la bouleversait, et à chacun de ses mouvements, le cheminement de ses pensées s'en retrouvait chamboulé et elle ne le retrouvait plus, concentrée sur le froncement de ses sourcils, le dilatement de sa pupille lorsqu'il la regardait.. Elle le sondait complètement, jusqu'à ce que cela en devienne gênant pour sa propre personne, car elle ne pouvait soutenir son regard plus de quelques secondes, les souvenirs du Jeu des Âmes Piégées lui revenant de plus en plus fort, frappant sur son crâne comme si il désirait s'y enfoncer définitivement, s'y ancrer, afin que jamais elle n'oublie. Qu'elle se remémore ce jour encore et encore, comme le jour ou sa nouvelle vie eut commencé.

« Je ne pensais pas à mes propres erreurs. » lui avoua t-elle, timidement, sans oser affronter son regard, embarrassée de le mettre dans un tel état. Puis quand l'évocation de la famille Rubis vint enfin, son cerveau se mit à carburer, cherchant dans sa mémoire si un livre lui en avait appris sur ses anciens membres, sur ceux qui s'y trouvaient fidèles. A mieux y repenser, elle ignorait beaucoup d'Ezechyel, et cette sensation lui brisa le coeur, la brisa en deux. Elle le cotoyait relativement souvent, sans pour autant réussir à obtenir des renseignements plus profonds sur sa personne, mais ne pouvait céder à l'envie de s'immiscer dans ses pensées. Elle le respectait bien trop pour aller fouiller d'elle-même dans ses ressentiments. Il lui dirait quand il trouverait le temps, et surtout la force. Le brusquer ne ferait que le renfermer sur lui-même,et c'est tout ce qu'elle désirait éviter. Elle admirait les membres de la Famille Rubis. Ils étaient l'armée, ceux qui protégeaient les citoyens, qui risquaient leurs vies pour celle des autres, celle de personnes dont ils ignoraient même l'existence. C'était une expérience fastidieuse à laquelle elle n'aurait pu convenir, mais elle ne qualifiait aucune famille de supérieure à une autre. Toutes avaient leurs domaines, car l'on ne pouvait parler de qualité ou de défauts. Un sourire arqua ses lèvres, un bref instant. Ils étaient deux figures du Destin. Elle marmonna brièvement, n'osant hausser la voix pour qu'il l'entende. « Je suis sûre qu'ils seraient si fiers de toi.. ». S'ils pouvaient encore te voir comme moi je te vois. Son coeur balança encore une fois, avant qu'elle ne se reprenne. Il la faisait tant rêver..

Lorsque sa main alla de nouveau se balader entre les maigres fils formant sa chevelure d'or, elle se sentit défaillir. Pourquoi.. Pourquoi n'arrivait-elle pas à poser des mots sur ses sentiments, sur ce qu'elle ressentait à ces côtés ? Comment définir ce torrent qui jaillissait en elle, qui aurait pu lui donner la force de soulever des montagnes, de combattre des ouragans, pour qu'une esquisse de sourire n'apparaisse sur ce visage angélique. Son coeur faisait des montagnes russes, son bonheur ruisselait par tous les pores de sa peau. Et son sourire s'élargit encore et encore, tandis qu'elle se laissait aller aux souvenirs qu'elle refoulait depuis qu'elle l'avait retrouvé. Maintenant, elle n'imaginait plus le quitter. C'était inconcevable, et les quelques centimètres qui les séparaient parurent des kilomètres entiers, et tant de jours avaient passé sans qu'elle ne retrouve son éclat doré qu'elle chérissait tant. S'éloigner de sa propre famille l'avait poussé à se débrouiller seule, à avancer sans que jamais personne ne la suive. Qui m'aime me suive n'avait alors aucun sens. Pendant plusieurs années, elle avait erré. Seule Julia l'accompagnait, sans pour autant l'apprécier de quelque manière que ce soit. Mais elle avait eu une présence à ses côtés. Imaginer qu'Ezechyel vagabondait depuis que sa famille eut disparu, perdu entre culpabilité et tristesse, la secoua de toutes parts, sans qu'elle ne parvienne à se résoudre à lui offrir ce qui ne s'apparentait aucunement en pitié, mais plus en affection qu'elle lui donnerait avec une joie incomparable. Son amour croissant pour le jeune homme l'empêchait d'agir sans prendre en compte les évenements récents, car elle ne pouvait s'en séparer. « Je t'en parlerais un jour, ne t'en fais pas. ». Cela viendrait, inévitablement. Et l'idée qu'il rencontre sa famille marquait un passage obligé dans leur relation. Il allait entrer dans l'intimité de la jeune femme, là ou jamais personne ne s'était aventuré. Pas même Julia, encore moins Héliana. C'était un endroit secret qu'elle gardait avec ardeur et presque violence, de peur qu'il ne soit dévoilé trop vite. Fuguer avait quelque chose de honteux, qu'elle n'assumait toujours pas, et dont elle se soignait chaque jour.

Le changement de sujet eut l'effet escompté, et la gêne disparut peu à peu entre les deux êtres sylvestres, permettant enfin à la blonde des bois de se détendre. « Je te comprends. J'ai vu les changements de mes propres yeux.. ». Elle lança un regard vers l'horizon, pensive pendant quelques secondes. « Et je ne puis pas dire que je n'en suis pas fière. Nous sommes forts, et nous parvenons enfin à le montrer. ». Un large sourire apparut sur son visage, d'une candeur et d'une innocence rare. Elle croyait en les siens, voyait en eux tout un potentiel qu'ils n'eurent jamais l'occasion de montrer au monde entier. Tous agissaient dans la discrétion, bien que cela ne leur fasse pas défaut. Mais pour ne plus être le bouc-émissaire, pour garder leur Cité aussi belle qu'elle l'était à présent, il fallait passer à l'attaque. Se montrer résistant face à l'adversaire, lui opposer ce qui les détruirait, les pousserait à rebrousser chemin et à abandonner leur soif de conquête. Ils ne réussiraient plus à prendre la ville. Ces catastrophes venaient de prendre fin et elle ne les laisserait plus recommencer. Pour elle. Elle leva les yeux vers Ezechyel, à nouveau. Pour eux. Pour qu'un avenir radieux puisse se dessiner sous leurs yeux ébahis. Elle se battrait pour que ce futur existe. Un rire sortit de la bouche de la jeune femme, cristallin, libre. « Je ne dis pas qu'il est des plus odieux, ou quoi que ce soit de ce genre. » Elle s'arrêta, calmant son excitation trop soudaine pour être compréhensible. « Je pense juste qu'en compagnie de Julia, il est rare que l'on devienne plus sage. Alors je ne m'étonnerais pas de les voir revenir pour.. » Elle fut coupée par cette dite arrivée quelques minutes après.

La conversation s'était poursuivie dans l'ombre, sans qu'ils en aient conscience ou qu'ils puissent imaginer ce qui se mijotait sous leur nez. Le complot prenait forme. Aux remarques du Fae, la Morte ne put s'empêcher de rire à son tour. « Amant ? Je ne sais pas si on peut appeler ça comme ça. Ils se sont embrassés et.. je crois que c'est tout. Après, il est devenu dingue et a cherché à tuer tout ce qui bougeait autour de lui. L'amour rend fou, j'veux bien, mais c'était un peu abusé. ». Elle haussa les épaules, cherchant à chasser ce souvenir de son esprit. « Elle n'a pas supporté qu'il tue des inconnus comme ça. Je peux la comprendre. Elle est très attachée à tout ce qui concerne la justice, et ne tolère pas qu'on fonce dans le tas. ». Elle sourit alors. « Ezechyel n'est pas un fonçard, mais pas non plus un incroyable coincé. Ca devrait le faire. ». La Dullahan était confiante en ses actes, et elle connaissait sa maîtresse par coeur pour suggérer ses agissements ou ses réactions à telle situation. Elle croisa les bras, décidée à faire bouger les choses. « Jusqu'à ou je suis prête à aller ? ». Son sourire s'élargit encore, alors qu'elle replaçait sa tresse mécaniquement. « Ton audace me plaît, je dois te l'avouer. Je n'aurais pas pensé trouver aussi extraverti en compagnie d'Ezechyel, c'est une surprise, mais relativement agréable. ».

Elle poursuivit, plongeant son regard dans le sien comme si elle sondait son âme afin qu'ils puissent passer ce contrat à l'amiable. « Je suis prête à tout ce que tu pourras me proposer pour les réunir. Elle est seule depuis bien trop longtemps. Elle a dépassé les un siècle d'existence, et je pense pas que ça doit durer éternellement, surtout si quelqu'un lui plaît autant que ton pote. ». Elle pouffa alors de rire une nouvelle fois, se dédouanant de toutes conséquences mauvaises s'il venait à y en avoir. « Et puis, ce n'est pas comme si on forçait véritablement les choses. On les fait avancer, nuance. Il y a quelque chose entre les deux là, qu'ils ne s'avouent pas, et ça m'énerve de les voir stagner. Elle ne m'as rien raconté de leur dernière rencontre, et elle rougit dés que j'aborde le sujet. Ils nous cachent un truc, et j'aime pas vraiment ça. Les secrets, ça n'a jamais été mon truc, mais je pense que pour toi, je peux faire un effort. ». Elle tendit sa main, et attendit qu'il la serre, pour fixer leur accord. C'était conventionnel, mais peu importe. Cela marquait leur coopération. Et, sans attendre, quand il la serra, elle le tira à ses côtés, se précipitant de nouveau auprès du couple inavoué. Elle s'installa auprès d'Ezechyel, contre toute attente, et s'accrocha à son bras. « Ca fait longtemps que nous ne nous sommes pas croisés, tu te rappelles de moi au moins ? Je suis sûre que oui ! En tout cas, moi, je n'aurais jamais pu t'oublier.. ». D'un faible claquement de doigt, elle fit grossir sa fausse poitrine de jeune femme, désirant titiller les instincts les plus primaires de l'être sylvestre. Face à ce geste, Mircella ne put que réagir exagérément, haussant la voix sans qu'elle ne le voit, animée uniquement par une jalousie et une colère incontrôlée envers les soudaines et inhabituelles marques d'affection de la Morte. « Mais qu'est-ce que tu fabriq.. ». Et avant qu'elle ne s'en aperçoive, elle aussi était victime de la fourberie du duo.
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Ezechyel
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Ezechyel
Mar 23 Juin 2015, 19:50


Être si près de son corps, sentir ses douces senteurs me monter par la tête, faire bouillir mon sang glacé à l’origine de ces inexorables frissons d’adrénaline enfouies et inavouables qui me hurlait de la toucher, de la serrer contre mes bras, comme nous l’avions vécu lors du Jeu sanguinaire. Ça me rendait fou de garder ces quelques centimètres entre nous, figé devant la réponse à mon bonheur, à mes volontés de vivre et la seconde moitié de mon âme qui ne souhaitait que se compléter avec sa paire. Mon cœur ne cherchait qu’à battre au même rythme que le sien, créer la plus merveilleuse mélodie au milieu de ces bois lumineux. Mes émotions chaviraient dans un Océan formé par une pure idylle, un rêve qui se bâtissait dans notre réalité, une réalité où nous nous avouions notre Amour forgé dans le roc. Je voulais le lui dire, hurler ces deux mots qui se coinçaient au fond de ma gorge. Mes lèvres s’entrouvraient pour ensuite se refermer : je me noyais au sein de mon propre corps, à jamais condamné à garder le silence insurmontable d’un aveu qui ferait toute la différence entre nous, qui changerait assurément l’image de notre relation. Mais n’était-ce pas notre vœu à tous les deux? Pourquoi résister quand nous pouvons nous y jeter? Je rêvais du jour où nos langues se délieraient pour surmonter l’inavouable et lâcher prise au-devant de la retenue pour vivre dans l’harmonie. C’était mon désir caché, les mots que je cherchais à extirper de ma bouche en parfaite symbiose au « je t’aime » qui ne cessait de se perdre à l’intérieur de ma tête.

J’avais égaré la franchise et la confiance de mes paroles dès que j’avais ouvert les yeux lors de la déchirante conclusion du rêve aux conséquences réelles – envolé avec un minuscule souffle d’air. Lorsque les mots de la jeune femme atteignirent le creux de mes oreilles en pointe, le rouge m’avait immédiatement monté aux joues, aussi visible que sa propre gêne. « C’est mon erreur, je suis désolé. » Dans le cœur de notre discussion, ses propos m’avaient semblé provenir d’un niveau plus… personnel. Je me sentais honteux mais, également dérouté par la subtilité de ses déclarations. Je me promettais, terré une nouvelle fois dans le silence, de faire davantage attention au sens de ses mots. Je voulais la comprendre avec autant d’habileté qu’elle parvenait à lire en moi. Je laissai un flux de paroles traverser mes lèvres pincées, ouvrant mes histoires, mon identité à celle qui possédait toutes les parcelles de mon cœur et de mon âme sans même que je sache moi-même qu’elle les détenait précieusement entre ses doigts. J’étais prêt à lui confier toutes mes possessions, tous mes biens pour que nous puissions partager notre vie ensemble, inséparables. Je ne me rendais pas compte de la folie qui m’assaillait lorsqu’elle entrait au centre de l’équation. Je ne me comprenais plus. Ma voix laissa tomber le voile sur mes véritables sentiments, animés aussi par les vestiges de la fierté ainsi que de la volonté transmise d’une famille oubliée par les temps.

Mircella ne m’interrompit jamais au cœur de mon monologue, telle l’image parfaite de l’oreille attentive. Je crus l’entendre murmurer quelques mots lors de la conclusion mais, jamais je ne pourrais être sûr des avoirs un jour perçus. Je déglutis en croisant ses yeux à la brillance unique et envoûtante, aux éclats jeunes et souriants qui perlaient en eux. La main enfouie parmi les fils d’or de sa chevelure, je désirais humer leur arôme, m’avancer vers mes interdits qui brimaient mon raisonnement. Je souhaitais m’égarer dans l’Amour, vivre en suivant le cours de mes pulsions refrénées. La distance qui nous séparait se comptait désormais en millimètres mais, elle demeurait toujours trop loin de moi. « J’attendrai le temps que tu souhaites. C’est une promesse. » Le sujet épineux de la famille prit fin, emportant avec lui gêne et embarras. Mon sourire s’élargit à sa mention d’Earudien. « Je me rappellerai toujours de la femme qui a plongé la ville entière dans la panique. » Ainsi que ce jour qui avait marqué notre deuxième rencontre. « Ça offrira la chance aux insécurisés comme elle de prouver que notre Cité ne tombera plus sous les assauts de nos ennemis. » Je lui serrai la main. « Car ce jour marque une nouvelle ère pour notre peuple. J’en suis fermement convaincu. » Après avoir courbé l’échine durant de nombreux siècles, Earudien renaissait de ses cendres pour prendre un nouvel envol, comme un phénix si longtemps persécuté qui pouvait enfin goûter à l’essence d’une liberté nouvelle, son véritable renouveau parmi les Terres du Yin et du Yang. Je fixai inlassablement les iris de la jeune femme. Nous serions là pour changer ce rêve en réalité. Nous allions contribuer à emmener ce futur que tout un peuple attendait. Son rire de fée me berça davantage dans mes convictions. Je souris. « Non, je comprends mais… évite de le sous-estimé. » Je ris à mon tour, avec nervosité. « Il ne cherchera pas à faire du mal à proprement parlé mais… » C’était Chayns dont nous parlions après tout.  

~~~

« Hum… » Au fil des réponses qui sortaient de la bouche de Julia, le Fae fouillait parmi les informations qu’elle lui relâchait sur Mircella en les associant à ses connaissances sur la personnalité d’Ežechyel. Ce n’étaient pas les ressemblances qui manquaient entre eux mais, un couple où les deux membres qui le composaient étaient presque identiques devenait, à la longue, ennuyeux. Particulièrement pour quelqu’un comme lui qui savourait ses plats avec une quantité hallucinante d’épices. « Personne n’est en mesure de prédire les limites de ses émotions. Mais quand l’on aime quelqu’un, on s’assure toujours de plaire à son prochain, sinon, ça ne s’appelle plus de l’amour mais de l’égoïsme. Il a oublié d’appliquer ce principe fondamental. »  Il secoua la tête. Le sourire de la Dullahan esquissa entretemps contribua à élargir le sien. « Quand l’amour nous possède, nous ne sommes plus pareils. » Le jeune homme commença à marcher en rotation, incapable de tenir davantage plus de temps sur place. « Il finira par céder, j’en suis convaincu. » Il s’arrêta abruptement, le commentaire de la morte-vivante lui arrachant un fou rire. « La vie n’est jamais prévisible, n’est-ce pas? Il a une chance inouïe de m’avoir à ses côtés, même s’il semble pas s’en rendre compte. » Le Fae avait confiance : le temps finirait par se charger de lui annoncer. Les deux pupilles de Julia se figèrent dans les siens, aussi dangereux qu’agréables, comme un préambule aux finalités de leur contrat. « Oh, ça me fait plaisir d’entendre ça! » Sa sympathie envers cette femme ne faisait que s’accroître de seconde en seconde. « J’aime beaucoup ta façon de voir les choses, tu sais? »

Il se répétait, mais ne s’en préoccupait à peine. « Le silence ne va pas pouvoir durer bien longtemps si on s’y met sérieusement. » Il serra volontiers la main tendue de la Dullahan, n’offrant aucune résistance lorsqu’elle l’entraîna en direction des deux Elfes, bondissant sur Ežechyel. Il ricana devant la tête ahurie, mal à l’aise et rougissante de l’homme aux oreilles pointues tout en se délectant du cri que poussa Mircella dès que le contact s’opéra. Il marcha jusqu’à elle, esquissant son plus beau sourire. « Ce n’est qu’une salutation chaleureuse. »  Sans ménagement, il passa ses mains autour de sa taille, s’attisant un vif regard jaloux. « Pas la peine d’en faire tout un plat, d’accord? », lui murmura-t-il en se redressant sur la pointe de ses pieds, les lèvres si proches des siennes. Comme le commencement d’un vrai baiser. « Tu… » Son visage s’éloigna soudainement de celui de l’Elfe, sans toutefois retirer son bras. Un sourire faussement innocent lui défigurait les traits tandis qu’il interrompait l’avancée de son ami. « Je commence à m’ennuyer. Ça vous allume une petite balade? Nous pourrions en profiter pour mieux se connaître. Parler de nos passions, de ce que nous aimons… » Petit regard rempli de sous-entendu à Mircella. «  Qu’est-ce que vous en dites? » Il n’accepterait aucun refus. En espérant qu’ils aient tous capté le message.

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Ven 26 Juin 2015, 22:00

Une promesse.. A bien y réfléchir, les deux êtres sylvestres se faisaient beaucoup plus de plans d'avenirs que l'on aurait pu le croire. Ils parlaient du futur ensemble, et affirmaient que chacun survivrait pour l'autre, sans même se demander si au petit matin ils se reverraient. Ils ne croisaient jamais leurs doigts, ne se mentaient point. C'était d'une tendresse et d'une innocence presque trop belle pour être vraie, d'une douceur sans égale. Ils se dévisageaient, et auraient pu le faire des heures durant. Mircella n'interrompit pas le flux de ses pensées, les laissant divaguer alors que son regard se perdait dans celui d'Ezechyel. Il la faisait rêver, lui donnait des ailes lui permettant de s'envoler encore plus haut que le Paradis, et il ne le savait pas. Elle ignorait s'il le saurait un jour, si elle aurait le courage de prononcer ces mots qui lui brûlaient les lèvres, qui lui arrachaient constamment la gorge. Son esprit alla se tourner vers la dernière personne a qui elle eut donné son cœur,  et pendant quelques secondes elle se sentit hésitante. A tout faire trop vite, ils se perdraient dans la passion, dans le désir, et louperaient de peu le véritable amour qu'ils se portaient mutuellement. Sa main se serra doucement. Cette histoire, ce qu'elle bâtissait en ce moment même avec l'Elfe la mettait dans tous ses états, la rendait folle. Elle tremblait de peur mais l'adrénaline la poussait sans cesse en avant, vers lui, inexorablement comme si son Destin était de se trouver sur son chemin. Elle se rappelait de toutes leurs rencontres, de tous les millièmes de secondes ou elle l'eut cherché dans la foule d'Earudien sans jamais mettre la main dessus. Il ne fréquentait que trop peu la cité pour qu'elle puisse l'y remarquer, mais le seul jour ou il eut daigné s'y rendre, ils ne s'étaient pas manqués. Un sourire arqua les lèvres de la Haute Elfe. Les Aetheris veillaient manifestement sur eux, et elle n'eut plus aucun doute que l'Aether de l'Amour posait de grands espoirs sur leur relation, mais pas aussi grands que ceux que Mircella elle-même souhaitait.

Ses yeux brillaient d'un éclat que jamais personne n'eut réussi à susciter chez la jeune femme, donnant une importance encore bien plus importante que l'on aurait pu le croire à la présence de l'être sylvestre. Il représentait Tout pour elle. Il était sa première rencontre, sa première fois auprès de son peuple. Il l'avait connu terrorisée à l'idée seule de se retrouver en face d'Elfes, prête à s'évanouir dés que l'on daignait lui parler de peur que les reproches n'affluent qu'envers sa personne. Mircella ne ressentait aucune honte à propos de cette partie de sa vie, et ne la mettait en aucun cas en arrière. Elle constituait l'être qu'elle était aujourd'hui et jamais elle ne nierait cette souffrance, cette douleur qui eut tant forgé son caractère. Elle craquait. Pour toutes ses qualités mais également tous ses défauts. Pour sa manie de passer sa main dans ses cheveux, pour son regard fuyant et ses habitudes qu'elle apprenait à connaître au fil du temps. Pour ses manières enjouées qui lui rappelaient la fraîcheur de l'enfance qui contrastait tant avec ce visage sérieux, qui avait vu tant de personnes tomber. Ils s'accordaient, concordaient, s'assemblaient parfaitement. L'un avait ce que l'autre n'avait pas et lui donnait en milles. La jeune femme avait la Peur, il avait le Courage. Elle possédait la Spontanéité et lui le Calme après la tempête. Il l'apaisait et la mettait dans un état second, et elle aurait tué celui qui se serait permis d'entrer dans cette bulle qu'elle leur réservait, qu'un jour elle créerait véritablement, s'enfermant dans un lieu que seuls eux connaissaient pour se concentrer sur leurs sentiments et non pas tout dans le paysage environnant. Il leur manquait une chose essentielle, qu'ils ne pourraient jamais négliger : le temps. Le monde était troublé, saccagé de toutes parts. Et quand il connaissait une seconde de répit, c'était pour s'enflammer de plus belle l'instant d'après. Elle ferma les yeux quelques secondes, priant peut-être pour se voir accorder ces moments dont elle rêvait tant. Juste lui et elle. Seuls contre le Monde et toutes ses horreurs. Elle sortit de sa rêverie. Il était là, devant elle. Et elle n'aurait su le décevoir.

~~~

La vision qu'avait le Fae de l'Amour, des sentiments et ressentiments qui l'entouraient aurait pu donner à la Morte l'envie de vomir. Elle haïssait le simple fait d'éprouver de l'affection envers qui que ce soit, ne reconsidérant jamais son histoire avec le Démon dans un autre contexte que celui existant. Pour elle, ces niaiseries ne pouvaient tout simplement durer, et s'inscrivaient dans une durée prédéterminée avant qu'une trahison n'arrive. Cependant, pour sa maîtresse, elle espérait que ce ne soit pas le cas. Malgré le contrat qui les liait, elle était loin d'être la parfaite entre-metteuse, et encore moins une meilleure amie digne de ce nom. Elle ne savait pas lui remonter le moral, et c'est à peine d'ailleurs si elle essayait de le faire, de peur de retourner le couteau dans la plaie, d'enfoncer le clou. Elle n'avait pas pour habitude de s'incruster dans les histoires d'amour de la jeune femme, aussi peu régulières soient-elles. Il y avait eu l'Alfar complètement fou, et le Vampire polygame. Tous deux affichaient une tendresse sans faille à l'égard de la jeune Elfe, semblaient devenir de doux agneaux lorsqu'elle était dans les parages avant de se transformer en monstres assoiffés de sang dés qu'ils en avaient l'occasion. Une chance qu'Ezechyel, malgré son caractère changeant et l'influence du double maléfique qui l'habitait de par sa nature elfique, ne soit pas en vérité un parfait psychopathe. Cela lui aurait fait un beau combo de malades mentaux, à croire que c'était elle qui avait véritablement un problème dans sa tête. Craquant ses doigts, elle se prépara. Ce n'était plus qu'une question de temps à présent. Elle ferait de son mieux, mais savait qu'elle n'aurait pas à aller trop loin avant que Mircella ne tolère plus ce comportement. Ils étaient si risibles..

Elle se tenait là, sur la pointe des pieds, toute proche du visage du jeune homme, narguant allègrement sa maîtresse qui bouillonnait intérieurement de rage de la voir s'attirer les faveurs de celui qui la faisait chavirer. Ses mains en trembleraient presque. Laissant le jeune Fae procéder à la suite de leur plan, elle ne put s'empêcher de lâcher un petit rire en le voyant s'approcher sans gêne de la blonde des bois, lui accordant des étreintes qu'elle n'eut jamais vécu auparavant, la prenant par la taille comme s'ils étaient des amants de longue date. Elle, s'accrochait fermement au bras d'Ezechyel. « C'est vrai qu'on s'ennuie ici. Une petite balade ne serait pas de refus, nous avons du temps avant que tu doives te rendre chez tes parents, n'est-ce pas Mimi ? ». Une pointe de sournoiserie dans le regard, elle l'observait paniquer. Elle lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle laissait transparaître la moindre de ses émotions, incapable de les retenir devant tant de fourberie. La jeune femme fronça enfin les sourcils, semblant vouloir se détâcher de l'emprise du Fae qui commençait à devenir beaucoup trop collant pour elle. Mais elle se reconcentra cependant vite sur ce que Julia essayait de lui faire comprendre, prise d'une jalousie qu'elle ne connaissait que trop peu, qu'elle ne sut donc comment contrôler. « Julia, tu veux bien venir par ici ? Je pense que nous avons à parler toutes les deux. ». La Dullahan rit encore une fois. « Oh, et de quoi ? Pourquoi tu ne pourrais pas me parler d'ici ? Nous ne sommes pas si loins, après tout.. ». Elle releva la tête, gratifiant Ezechyel de son plus beau sourire, autant charmeur que suggestif.

Mircella voyait rouge. Complètement rouge. Elle n'allait pas tarder à craquer sous la pression, et la Morte le savait éperdument. Elle contrôlait sa colère, mais à trop la provoquer, elle exploserait et causerait un ras de marée sur son passage. Le but n'était pas de la pousser à bout, mais bien de lui montrer que si elle ne se dépêchait pas, l'Amour allait lui filer entre les doigts avant qu'elle n'ait eu le temps de dire Ouf. « Je t'ai demandé de venir ici. ». D'une voix autoritaire et ferme, la blonde des bois réitérait sa proposition ou non plutôt, son ordre. L'on sentait dans sa manière de parler une certaine animosité envers la belle aux cheveux blancs, dont l'excitation ne cessait de monter. Mais elle crut bon d'arrêter pendant quelques secondes leur petit jeu, avant que la jeune femme ne pète littéralement une crise et décide de s'en aller pour ne plus avoir à subir leurs petites plaisanteries. Lâchant progressivement le bras du jeune homme, elle lui fit un clin d'oeil avant de s'avancer vers sa maîtresse, confiante. Elle ne craignait ni sa sentence, ni ses paroles, car plus rien ne la touchait. Mais avant qu'elle ait pu se mettre devant elle, un cri s'échappa de la bouche de Mircella, qui se mit à reculer rapidement. « Julia, ne fais plus un pas, tu vas tomber ! ». La Dullahan baissa les yeux, ne trouvant rien susceptible de la faire trébucher. « T'as encore bu un coup avec Lully ou quoi ? L'alcool t'a jamais réussi, j'pensais que tu le savais, et c'est pas une bonne idée de se saouler avant d'aller voir ses parents, tu peux m'croire. ». Aucune réponse, mis à part un profond regard d'incompréhension. Et ce n'était que le début d'une longue après-midi qui se partageraient entre amour, jalousie, fourberie et illusions d'optiques des plus extraordinaires..
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Ezechyel
Mar 30 Juin 2015, 16:41

Rester auprès d’elle, et elle m’offrait du courage, une détermination que je n’aurais jamais espéré posséder un jour. Elle me poussait vers la voie d’une seconde possibilité d’avenir, là où mes vœux avaient une infime chance se réaliser, comme un rêve qui ne se finirait jamais. J’avais peur de fermer les yeux, peur que, lorsque j’allais les ouvrir dans la lumière, il ne s’évapore comme les fils d’une cruelle illusion, perdant l’intensité des nouvelles émotions qui couraient à travers mes veines. J’avais défait les chaînes qui m’avaient lié les chevilles pendant de longues années à fuir un souvenir qui me collait à la peau, à courir loin, si loin des Hommes pour me reclure seul avec mes démons. Mais depuis que les entraves qui serraient mon cour jusqu’aux limites que je pouvais supporter, avaient quittés mes lèvres pour résonner dans l’oreille de l’Elfe, que ses yeux n’avaient  jamais rompu le contact, je m’étais véritablement senti renaître d’un monticule de cendres et de poussières, comme l’oiseau de légende, plus heureux que tous, plus amoureux que ce qu’il était permis, sans connaître la grandeur infinie du réel Amour, celui qui vivait en moi – en nous – liant nos Destins. Telle une preuve irréfutable du courage qui m’envahissait, je n’hésiterais pas à sacrifier ma vie pour sauver la sienne. C’était la main qui s’était tendue, non pas pour me sortir de l’obscurité, mais pour accepter mon passé sans le renier et vivre des anciennes tragédies pour me relever et apprendre des erreurs commises. Elles étaient là, gravées au creux d’un esprit si longtemps déchiré, exactement comme elle qui, désormais, était la seule vers qui mes pensées ne cessaient de se retourner.

Je la voyais comme cette infime possibilité du futur, elle était la pièce qui manquait inlassablement au puzzle, celle qui déterminait et créait l’image finale, donnant enfin un sens à mon existence qui n’avait été bâti que de regrets que je m’efforçais à intégrer parmi ce que j’étais. Pour qu’elle cesse de me donner ce courage et qu’à mon tour, je puisse lui propager ce sentiment. Elle en aurait besoin, je le savais : pour tout ce qu’elle désirait accomplir dans l’enceinte d’Earudien, là où tout avait commencé et là où tout se poursuivrait inexorablement vers la vision d’un futur inoubliable qui se forgerait dans les mémoires. Je l’espérais, j’y croyais dur comme fer. Je n’hésiterais plus à sortir de nouveau les armes rengainées pour protéger à jamais mon Idéal. Pour elle, pour notre Amour qui demeurait inavouable, coincé entre nos lèvres serrées, partagé au moindre des regards que nous échangions, tel un choc électrique qui parcourait mon dos, agréable, euphorisant. Je souris, m’immergeant au cœur ces frissons orchestrés, comme un passage vers un Paradis grandiose, inégalé dans ce monde gigantesque dans lequel nous avancions, pas à pas, sans même y distinguer ses limites. Car ce que j’apercevais au bout du chemin était plus grand que ces Terres entières, à commencer par l’Amour que je ressentais, indéniablement proche de la folie, que je partageais avec l’Elfe qui avait su dérober mon cœur et le faire battre au même rythme que le sien. Plus jamais mes émotions s’égaraient, figées au cœur d’un matériau inaliénable, plus solide que le fer, plus dur que le diamant.

~~~

Le jeu comportait son lot de risques : si, au contraire de ses prévisions, sa stratégie les séparait au lieu de les assembler? Qu’ils perdent de vue leur Amour pour centraliser leur colère sur ses actes futurs, car désormais, c’était lui qui en tenait les rênes? Parfois, les doutes l’assaillaient sur le terrain miné contre lequel il progressait, tâtait à l’aveuglette sans réfléchir aux possibilités convergentes et divergentes qui se dressaient sur le chemin. La haine n’était jamais trop éloignée de l’amour et, comme de parfaits contraires, s’échangeait en claquant des doigts. Il suffisait d’une petite étincelle pour faire jaillir l’un ou l’autre. Tout était question d’un dosage précis. Mais de quel côté est-ce que la balance devait se pencher pour abaisser l’une de ses plateformes et hisser la seconde? Voilà où résidait la donnée manquante, invisible de presque tous, mais là, indéniablement. Un sourire fendit le visage du Fae. Il aimait courir sur les fils tendus au-dessus du vide, se délectant de la poussée d’adrénaline et de la peur qui lui tordait les entrailles : il ne fuirait pas, il attaquerait de front comme une bête (simple métaphore, hein) sans songer aux éventuelles conséquences qu’il affronterait au détour, si tant elles se manifesteraient dans sa figure. L’accord était scellé. Désormais, il n’y avait que la victoire qui se dressait sur la voie. Avec Julia, il n’aurait jamais rêvé d’une meilleure alliée. Et comme elle l’avait si bien affirmé, ils ne feraient, simplement, qu’accéléré un mouvement déjà mis en marche.

Mircella répondit à la provocation de la jeune femme aux cheveux blancs, lui tonnant de la rejoindre immédiatement. Chayns étouffa un rire, à la fois surpris et heureux que le plan débute si bien, au-delà même de ces espérances. L’Elfe, qui était sous l’emprise de la morte-vivante, se remit du brusque « intérêt » de la Dullahan pour planter ses yeux verts dans ceux du jeune homme, énorme sourire au visage, qui en profita pour se rapprocher davantage – provocateur – du Haut-Elfe qui semblait vouloir le repousser sans mener au bout son geste. La jalousie se dessina sur son visage, telle une colère furieuse. Le Fae ricana, ne manquant pas une miette de son vif mouvement de recul lorsque la femme s’éloigna. Il se détacha légèrement de la blonde, esquissant quelques pas vers l’Elfe silencieux qui le toisait d’un regard noir. Quand il commença à parler, Chayns demeura stupéfait par le calme qu’il essayait ardument de conserver, trahissant son énervement par les tressaillements de sa voix.  « Je peux savoir à quoi tu joues? » La mimique provocatrice du jeune homme à la tignasse cobalt s’agrandit, à l’image de l’insolence qui le caractérisait. « Mais à rien pourquoi? », demanda-t-il, faussement innocent. Ežechyel plissa les yeux. « Arrête, ne le fais plus avec elle. » Le silence s’installa, alourdi par les paroles qu’il avait prononcées. Le Fae se pencha vers l’avant, hilare. « Oh, si ce n’est pas un peu mignon! Dis-le lui maintenant que tu l’aimes et j’arrête tout, promis. » Sa bouche s’ouvrit pour se refermer ensuite. Le rouge lui monta aux joues, redoublant les fous rire de son interlocuteur. « Penses-y. Je ne ferai pas cette proposition deux fois. »

Le cri de ladite Elfe résonna, manquant de lui faire une belle crise cardiaque. Un trou? Chayns se rapprocha, curieux. Il baissa les yeux avant de les porter en direction de la blonde. Il n’y avait rien, seulement la terre et l’herbe de la forêt. « J’pense qu’il est temps de respirer un nouvel air, non? Ça commence à devenir malsain. » Le jeune homme aux cheveux bleus prit soudainement Mircella par le bras, la tirant sur le chemin un peu plus loin, tout en faisant signe aux autres de suivre leurs pas. Il s’arrêta au pied d’un arbre, regardant derrière son dos et profita du bref éloignement de Julia et d’Ežechyel pour lancer : « Si tu veux tenter ta chance, n’attend pas trop longtemps, OK? Ça part vite ce genre de chose et quand on le perd, on le regrette bien souvent. » C’était le seul et dernier conseil qu’il pouvait lui offrir. C’était à eux, et seulement eux, de décider s’ils voulaient l’appliquer ou non. Chayns lui fit un clin d’œil, se promettant intérieurement que s’ils laissaient leur chance s’éloignée au loin, il ferait tout pour obtenir son cœur. Après tout, une fille aussi jolie que l’Elfe, ça ne courait pas vraiment les rues.

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Mar 14 Juil 2015, 22:46

Mircella baissa la tête. Pourquoi se trouvait-elle là, au beau milieu de tout ce monde ? Qu'attendaient-ils d'elle, au juste ? Ses yeux commençaient doucement à se remplir de larmes, tandis qu'elle fixait le sol ou se trouvait un trou. Immense, béant, l'appelant vers lui, lui criant de venir le rejoindre, car la était sa place. Un frisson parcourut l'épiderme gelé de la jeune femme, qui ne prit pas même la peine de se couvrir afin de se réchauffer. Une brise balança sa longue chevelure doré dans son dos, tandis qu'elle s'agenouillait pour observer ce que les autres ne voyaient pas. Ce qui n'existait pas à leurs yeux, mais ce qu'elle se représentait comme peut-être le vide de son propre esprit. Bientôt, elle n'entendit plus le raffut autour d'elle, se concentrant sur cet indice qui n'en était sans doute pas un. Elle ignorait pourquoi, mais se retrouvait plongée dans un état presque de déprime, perdue dans ses pensées, ne sachant plus sur quel pied danser, ou ce qu'elle allait bien pouvoir faire. La mélancolie venait de la gagner d'un seul coup, la frappant brutalement comme l'aurait fait un fouet, laissant une trace qui ne s'en irait qu'au fil du temps. Ses doigts s'enfoncèrent doucement dans la terre qu'elle ne vit pas se déformer sous sa pression, et ses yeux s'écarquillèrent. Une illusion. Tout s'expliquait à présent. Si elle était la seule à voir cette faille dans le sentier, c'est parce qu'il n'existait que dans sa tête. Pour approfondir sa théorie, elle plongea sa main libre dans le dit trou qu'elle voyait, mais se retrouva heurtée à une paroi invisible, qu'elle caressa vaguement avant qu'elle ne disparaisse. Lentement, son corps se redressa, et elle fut enfin de nouveau levée, laissant planer l'incompréhension sur ses actes. Personne ne saurait ce qui se tramait dans son esprit, tant que personne ne posait la question. La Dullahan observait sa maîtresse, haussant un seul sourcil. « T'as un problème ? Ca t'as tant perturbée que ça que j'aille enquiquiner ton p'tit chéri ? ».

Elle fronça les sourcils, devenant tout à coup plus sérieuse et moins rieuse qu'auparavant. Elle se tourna tout d'abord, croisant les bras, lui montrant son dos. « T'as décidé de bouder parce que j'ai tapé dans le mille ? Ca t'énerve donc tant que je sache tout ce qui se passe dans ta tête de linotte ? ». Elle passa devant la jeune femme, l'empêchant de la fuir, saisissant son visage entre ses mains pour la forcer à la regarder. « Mimi. Tu as peur. Ca se voit dans tes yeux, dans ta façon de le regarder. ». Une douleur vive saisit le coeur de l'être sylvestre, qui feint de regarder vers l'horizon pour éviter de croiser le regard de sa jeune amie, qui avait raison sur toute la ligne. « Il ne va pas rester là toute ta vie. En tout cas, pas si tu ne fais rien pour le garder. Il pourra t'aimer plus fort que tous les Aetheris du monde, personne n'a une patience illimitée. ». Pour elle qui haïssait l'amour, de telles paroles auraient pu sonner fausses. Pourtant, elles tonnaient comme pleines de sincérité aux oreilles de la blonde des bois qui leva les yeux au ciel sans répondre, se perdant presque à nouveau dans sa réflexion. C'était quitte ou double. Si elle se lançait maintenant et qu'il la rejetait, c'en serait fini de leur début de romance si elle osait la nommer ainsi, mais également de l'amitié qu'ils entretenaient depuis si longtemps. Se voyait-elle gâcher une telle relation par égoïsme, par désir de ne l'avoir que pour elle ? Elle l'ignorait. Triturant ses doigts nerveusement, elle finit par se retourner vers la Morte. « Je n'ai pas peur. ». Un sourire arqua les lèvres de Julia, victorieuse. « Tu meurs de trouille. Tu ne veux pas que le carnage qui a eu lieu avec Kohei se reproduise. Tu veux oublier Lokys, le supprimer de ta mémoire. Mais tu sais très bien que ni toi ni moi n'avons le pouvoir d'effacer ces souvenirs. ». Comme si elle désirait véritablement les détruire. Ils la constituaient. Elle n'aurait pas su vivre sans ces deux avertissements. « Ezechyel n'est pas un mauvais gars. T'as du le comprendre depuis le temps. Je sais pas pourquoi t'hésites encore. Un type pareil, je me demande comment une autre nana ne lui a pas déjà sauté dessus. ». « Tais-toi. ». Mircella ne supportait plus de voir la vérité en face.

« Je me tairais quand tu auras répondu à trois de mes questions. Je veux que ce soit sincère, sinon cela n'aura aucun intérêt. Te prêtes-tu au jeu ? ». Par pur esprit de contradiction, de volonté de mettre le plan de sa compagne à plat, la réponse fut instantanée. « Je n'ai pas peur de toi, pas plus que je n'ai peur de lui, ou de ce qui pourrait advenir de cette situation. ». « Je vais prendre ça pour un oui. ». Les questions s'enchaînèrent à une vitesse hallucinante, laissant à peine le temps à l'Elfe de réfléchir, et cette rapidité s'avérait de grande efficacité. La Haute Elfe répondait par spontanéité, sous le coup de l'action, et disait donc automatiquement la vérité. Elle n'avait tout simplement pas le temps de penser à une autre manière de tourner ses phrases afin qu'elles puissent avoir plusieurs sens. Elle était à présent piégée, entre les filets tordus de la Dullahan qui n'aurait de cesse de la faire voltiger jusqu'à ce qu'elle crache le morceau. « Mimi, je n'ai pas envie d'utiliser ça, et tu le sais très bien. ». L'Elfe recula de quelques centimètres, effrayée. Les pouvoirs de la jeune femme se développaient bien trop vite pour qu'elle ne suive la cadence. Et elle n'en connaissait même pas la moitié. « Tu n'oserais pas. ». « Oh que si. ». Un rictus écarta le visage de la morte vivante, tandis qu'elle s'approchait de sa maîtresse. « J'en appelle aux Paroles Sombres. Que cette jeune femme ne puisse se retenir de dire la vérité, le fond de ses pensées, chaque fois qu'elle ouvrira la bouche. ». Et doucement, elle baissa la main pour prendre celle de l'Elfe. « Tu me remercieras. ». Puis elle la tira avant de s'arrêter brusquement, remarquant un arbre qui n'était pas là auparavant au beau milieu du chemin. « Heu, t'as pété une durite et décidé de faire pousser des arbres un peu partout, c'est ça ? Tu vas ériger une armée pour m'empêcher d'avancer ? ». « Julia, je .. je ne vois aucun arbre devant toi. ». Et cela ne pouvait être un mensonge. Se penchant vers le Fae, elle l'invita à venir la rejoindre. « On a pas choisi le meilleur endroit pour les tourtereaux. La forêt a l'air de vouloir nous jouer des tours si tu vois ce que je veux dire. ». Elle semblait presque perturbée par l'esprit espiègle des lieux. Ils allaient devoir dénouer le vrai du faux, mais quelque chose ne la tromperait pas. Le sortilège qu'elle venait de lancer sur sa maîtresse. « Mircella, n'as-tu point quelque chose à dire à Ezechyel ? ». Elle tenta de fermer la bouche, retenant le flot de paroles qui lui serrait la gorge. « Idiote. » voulut-elle dire, mais il semblait évident qu'elle s'en trouvait incapable.

Et quand elle croisa le regard de l'Elfe Féerique, tout son univers parut basculer, se teintant de couleurs merveilleuses, de teintes magiques. D'un simple signe de main, elle peint le ciel dans des couleurs chaudes, ainsi que la forêt toute entière. Ses pouvoirs agissaient sans même son consentement, ou alors elle ne s'en rendait tout simplement pas compte, obnubilée par le jeune homme qui traversait toutes ses pensées, qui se baladait dans ses rêves depuis déjà bien trop longtemps sans qu'elle n'ose lui avouer. Tout se manifestait sans son accord, à cause du sort lancé par la petite qui riait intérieurement de sa mauvaise blague. Tout cela irait bien plus loin que ce que Mircella pouvait imaginer, mais jamais elle ne le regretterait. Il fallait qu'elle lui fasse entièrement confiance. Elle baignait à présent dans un halo de lumière, tandis qu'elle avançait vers Ezechyel, ignorant ce qui se trouvait sur son passage. Personne ne vit alors la branche dans laquelle elle se prit le pied, atterissant directement dans les bras de celui qui se tenait en face d'elle. Désolée. C'est ce qu'il aurait été bon de dire. Mais de sa bouche, cela ne sortit pas du tout de la même manière. Un faible murmure se fit entendre. « Enfin.. ». Puis elle rougit presque instantanément, sans pour autant parvenir à se délivrer de l'emprise de l'Elfe. Elle se sentait si bien dans ses bras, mais plus important. Sa cheville venait de se tordre, et lui arrachait des gémissements de douleurs relativement réguliers dés lors qu'elle essayait de bouger. Elle sentit la fatigue la gagner, tandis qu'elle se laissait bercer dans les bras de celui qu'elle aimait, qu'elle chérissait. Rien au monde ne l'aurait rendue plus heureuse, et un sourire arqua doucement ses lèvres. Elle se sentait mieux que nulle part ailleurs. La jeune femme aux cheveux blancs prit la main du Fae, l'attirant en arrière doucement. Un miracle allait se produire, et il fallait que personne n'intervienne. « Fais-moi confiance. ». Elle allait toucher le gros lot, le jackpot. Ils allaient enfin sortir, arrêter de stagner. « Qu'est-ce que tu meurs d'envie de lui dire, Mimi ? ». Une pointe de malice naquit dans les yeux de la Blanche. Elle était folle à lier. Mircella ferait le premier pas, qu'elle le veuille ou non. « Je t'aime. ».
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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◈ Parchemins usagés : 838
◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
◈ Âme(s) Soeur(s) : Mircella Rumblee
◈ Activité : Stratège
Ezechyel
Lun 07 Déc 2015, 19:12

Mon souffle s’arrêta quelques secondes, qui semblèrent s’étirer pour défier le temps. Interminables, comme si le moment refusait de prendre fin, je sentis mes yeux s’écarquillés sous l’écrasante force de la surprise que ma tête avait peine à encaisser alors que, pourtant, elle n’avait pas encore dit le moindre mot. Mes mains, serrées autour de sa taille, étaient devenues moites et tremblantes à son seul contact, touchant les courbes de ses hanches avec une telle délicatesse comme si je craignais de la briser. Le rythme de mon cœur s’accélérait, se saccadait, se perdait dans la folie. Je ne me contrôlais plus. L’adrénaline parcourant mes veines, la vision trouble, les oreilles grondantes, j’essayais d’ouvrir la bouche, j’essayais de lui parler, de lui murmurer un mot, mais aucun son ne réussissait à s’y en échapper, coincé au fond de ma gorge sèche. Mon corps tremblait, je ne parvenais plus à garder mon expression impassible, incapable de détacher mes yeux du doux visage de l’elfe. Elle était la seule que je distinguais parmi la brume qui m’aveuglait, le seul élément concret au cœur de cette forêt qui ne cessait de tournoyer jusqu’à me donner le tournis, se mouvant à une allure qui m’était impossible de suivre à l’œil nu, qui perturbait toutes mes perceptions, m’arrachaient aux piliers qui me maintenaient au centre de la réalité. Il y avait tant d’émotions qui m’assaillaient d’un seul coup, tant de sentiments indescriptibles qui faisaient frémir mon corps, ma tête, mon cœur… J’en perdais mes repères, j’en perdais complètement la raison. Mais elle m’empêcha de tomber : elle me rattrapait alors que je me faisais engloutir, elle bravait la tempête autour de moi et me retenait d’une prise ferme. Mircella brillait littéralement de mille feux, dissipant ces ombres qui s’accrochaient à mes pieds. Elle était tout pour moi : ce que je n’avais jamais ressenti, toutes ces perceptions, ces sensations qui n’avaient jamais effleurés ma peau. Elle me rendait fou. Je la désirais encore plus, toujours plus et ainsi collée à moi, c’était difficile de résister à la tentation, aux murmures qui me poussaient à agir. Là, maintenant, sans hésitation. Sans regrets. Mais je restais paralysé, muet comme une tombe tandis que sa voix, simple chuchotement, caressait mes oreilles fuselées avec la tendresse d’une plume. Mon cœur battait si fort, tellement fort que je me demandais si elle ne l’entendait pas cogner contre mon torse avec une puissance herculéenne, complètement instable. Lentement, mes joues se coloraient de rouge, mécaniquement, mes mains lui frottaient le dos et la berçaient, doucement, au rythme du vent qui sifflait à travers les feuilles des arbres. Je percevais à peine ces petits gémissements de douleur qui brisaient le calme des lieux, m’abreuvant de ce moment irréel, unique. Magique. L’elfe m’avait ensorcelé mais je n’osais pas m’y libérer. Le puis-je seulement? C’était merveilleux, époustouflant. Les mots n’avaient même pas le pouvoir et la force nécessaire pour décrire tout ce que je vivais, tout ce que je ressentais. M’y accrocher farouchement était le seul acte de sensé auquel je pouvais réfléchir en plein cœur d’une telle situation.

« Je t’aime. » Les mots de Mircella avaient quelque chose de semblable à un rêve, un paradis que j’avais aperçu sans que mon bras soit assez long pour l’atteindre. Mais aujourd’hui, il se tenait enfin à portée de main. Je ne pouvais pas rester éternellement muet : je devais délier ma langue, de me forcer à parler en dépit de l’onde de choc brutale d’une émotion indescriptible qui semblait vouloir m’en dissuader à tout prix. J’avais toujours voulu avoir le courage de lui admettre – de me l’admettre – que je ressentais des forts sentiments pour elle mais je n’avais jamais osé. Par peur du rejet, par crainte d’avoir été le seul à les posséder, à vivre un tel plaisir, une idylle parfaite comme je n’avais jamais vécu auparavant. Et voilà qu’elle avait enfin articulé les mots que j’avais impatiemment attendus puisqu’ils n’avaient jamais pu franchir les pans de mes propres lèvres. Il était trop tard pour reculer à présent : je ne pouvais plus me défaire de l’inévitable. Je refusais que l’occasion s’échappe de lui dire, de lui avouer avant que la terreur ne vienne comprimer mon estomac. Je ne me pardonnerais pas de conserver mon mutisme, de garder la bouche fermé en la fixant dans les yeux alors qu’elle veut entendre la réponse de ma part. Alors pourquoi? Pourquoi étais-je incapable de prononcer une seule parole? Malgré la joie, le plaisir, l’excitation et le désir qui se gonflaient en moi, pourquoi ma bouche refusait-elle de s’entrouvrir? Pourquoi était-ce l’amour qui m’empêchait-il de m’exprimer? C’était ça que je ressentais pour elle non? Le sentiment que je n’arrivais pas à décrire et qui, pourtant, m’envahissait à chaque fois que nos regards venaient à se croiser. L’Amour, amour... Le mot se répétait inlassablement dans ma tête, accélérant la vitesse de mon rythme cardiaque qui en prenait des proportions quasi inhumaines. Aussi étrange que cela puisse sembler, il m’éclairait l’esprit, m’extirpait de ma léthargie. Je n’étais peut-être pas doué avec les mots, je n’étais pas un maître de la poésie, mais les actes pouvaient avoir plus de valeur qu’eux…

Je me penchai vers le visage de la jeune femme, plongeant mes iris émeraude dans les siens. J’admirais sa beauté, j’admirais sa lumière, sa sagesse, son esprit libre, sa force, son courage… Il y avait tant de mots, tant de choses qui pouvaient la décrire, qui la représentait. Tant de petites choses qui me rendaient dément lorsque j’étais à ses côtés, qui renforçaient ces sentiments, cet Amour, qui en venait à surpasser ma compréhension, que j’avais voulu repousser, nié, comme de vulgaires illusions car je n’arrivais pas à les comprendre, à y déceler une once de logique, de rationalité parmi cette vague déferlante.

Mais à présent, je me fichais bien de la logique.

« … Je t’aime aussi Mircella. » murmurais-je après une courte hésitation. Je ne rougissais plus, m’approchant si près de l’elfe que nos fronts se touchèrent et, vivement, je vins déposer mes lèvres sur les siennes et l’embrassai d’abord un peu avec timidité avant de me laisser entraîner par la passion torride et l’adrénaline que je sentais grimper en moi. J’étais en plein cœur du paradis, emporté dans un autre monde : un monde parfait éclairé par la lumière qui se dégageait de son corps, qui chatouillait mon esprit de sa caresse d’angélique. « Je t’aime… »

Debout aux côtés de la charmante Dullahan, Chayns ne manquait aucune miette du spectacle, bouche bée, toisant tour à tour Mircella, puis ensuite Ezechyel, abasourdi. OK, il ne comprenait plus rien, ne saisissant pas comment ils avaient pu en arriver jusque-là aussi vite. Que c’était-il passé? Il y avait quelques minutes à peine, le grand malaise que les deux elfes avaient engendrés dû à leur mutisme respectif avait été si tendu qu’on aurait pu aisément le trancher au couteau et d’un coup BOUF! La jeune femme avait fait ses aveux et ils étaient là, un peu plus loin, à s’embrasser comme s’ils avaient toujours été seuls au monde. Le fae s’était senti dépassé par l’étrange situation au moment exact où l’elfe, trébuchant sur une racine sortie d’il ne savait trop où, avait atterrit en plein dans les bras de son ami avant de prononcer les mots fatidiques après que Julia lui ait posé sa question. Que c’étaient-elles dites lorsqu’elles s’étaient éloignées? Les yeux curieux du jeune homme aux cheveux bleus pivotèrent sur la Blanche, incapable de s’y détacher, tentant de répondre à son questionnement en la dévisageant peu discrètement. Mais comme il s’y en doutait, il ne parvint à rien en employant cette méthode et préféra lui demander sans détour ce qui le tracassait. « …Qu’est-ce que tu lui as fait? » On pouvait déceler une pointe d’admiration dans sa voix – même s’il ne tentait pas de la cacher - alors qu’un sourire farceur venait s’esquisser sur ses lèvres, lui donnant un air fourbe et joueur au fur et à mesure que l’excitation montait en lui à une vitesse impressionnante. « Enfin… ENFIN! » Il mettait tout en œuvre pour éviter que ses cris ne fassent pas trop d’échos. « Ils l’ont fait! Ils l’ont fait! C’était pas trop tôt par la grâce de Phoebe! » Chayns avait vu juste : ça aurait été impossible que ça en soit autrement aussi. C’était une grande victoire qu’il n’oublierait pas de sitôt.

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Mar 08 Déc 2015, 10:19

Le coeur de l'Elfe battait à tout rompre, frappait contre les parois de sa cage thoracique, hurlant des mots d'amour qui ne franchiraient point la limite de ses lèvres. Ses mains, collées au corps de son aimé, posées sur son épaules, tremblaient légèrement, comme teintées d'une angoisse incontrôlable, mêlée à l'appréhension et à la joie que lui avait procuré cette déclaration importunée. Elle baissa doucement les yeux, honteuse et embarrassée. Dans ses plus beaux rêves, dans ses plus grands songes, Mircella imaginait milles et une manière de le lui confier. Sous les étoiles, dans une grande fête, au cours d'une danse endiablée, au coucher du soleil, à un moment crucial de sa vie, en plein combat ou au détour d'une ruelle qu'ils parcourraient ensemble un soir de pleine lune.. Et parmi toutes ces options toutes aussi mirobolantes les unes que les autres, son choix s'était, malgré elle, porté sur la spontanéité la plus profonde dont pouvait faire preuve un être humain. Elle ne pouvait pas dire qu'elle s'en voulait d'avoir mal fait les choses : y avait-il seulement une manière de bien les faire ? Et qui avait fixé ces règles de bienséance, après tout ? Collant sa tête contre son épaule, profitant de son étreinte aussi tendre que la brise qui vint envoyer sa chevelure dorée en arrière, elle profita infiniment de ce moment qui n'appartenait qu'à elle. Son souffle se fit plus apaisé, alors qu'elle sentait s'insuffler en elle une dose de soulagement, qu'elle voyait l'adrénaline quitter son corps détendu et presque endolori. La jeune femme frémissait au moindre contact, à la plus douce des caresses à laquelle elle eut droit. Elle en raffolait, ne parvenait plus à s'en passer. En quelques instants, son addiction, sa drogue, sa raison de vivre lui était apparue. Et, n'écoutant plus les émotions qui se bousculaient dans son esprit, et encore moins les interrogations qui lui brouillaient la mémoire, elle ferma les yeux, se lovant contre son torse qu'elle tapotait faiblement, au rythme de son coeur qui lui, battait la chamade. La pénombre venait de disparaître de son champ de vision, alors que la silhouette d'Ezechyel prenait vie devant ses yeux ébahis, mais pourtant incapables de se décrocher de son visage dont elle connaissait les traits, la moindre ridule, et auquel elle avait tant réfléchi durant ces longues nuits d'été, seule. Personne ne contrôlait ses pensées, c'était ce qu'on lui disait. Pourtant, cette fois, le fait de penser au jeune homme des heures durant ne faisait que la conforter dans l'idée qu'elle s'en faisait. Il n'était pas un preux chevalier, encore moins une figure de force imbattable comme tant de femmes superficielles en réclamaient. Il ne possédait pas de titres, encore moins de grandes terres que tous lui enviaient, une richesse à faire pâlir les plus grands de ce monde. Il détenait quelque chose que personne ne lui volerait, caché au plus profond de son âme là où personne n'irait le chercher. L'Elfe se perdait dans le regard profond du jeune homme qui la maintenait contre son corps chaud, entre ses bras réconfortants qui la serraient de toutes parts. Au diable la puissance qu'elle possédait, les nombreuses batailles qu'elle eut traversé et les innombrables sentiers qu'elle eut parcouru. Tout cela n'importait plus, dés lors qu'il se trouvait sur son chemin. Jamais un tel sentiment n'avait saisi l'âme en peine de l'être sylvestre et ne l'avait secoué de la sorte. Sa perception, brouillée, culminait en un seul point. Mircella regrettait de ne pas avoir vu le temps lui filer entre les doigts, de s'être remise en question un milliard de fois, alors que prononcer ces trois petits mots pouvait s'avérer si.. aisé ? C'était bel et bien le terme adapté. Elle prononçait des millions de phrases par jour, d'amorcer ses envies et ses pensées par ce biais, pourtant, pour une raison qui lui échappait complètement, qui ne tenait plus d'un raisonnement logique. C'était nouveau. Ezechyel était son renouveau.

Fourvoyée à son propre jeu, la blonde des bois s'éclipsa dans ce monde qui n'appartenait qu'à eux, qu'ils gardaient farouchement comme le plus précieux des trésors. Laissant un léger soupir s'échapper de l'entre ouverture de ses lèvres rosées, elle fut cependant prise d'un stress conséquent. Depuis le début, depuis que ces mots avaient fait vibrer ses cordes vocales, elle agissait comme si tout était acquis. Comme si la réponse viendrait d'elle-même, qu'aucun doute ne pouvait la saisir. Et pendant quelques secondes, l'idée que l'Elfe refuse ses sentiments la fit tressaillir. Elle verrait son utopie s'échapper, lui filer sous le nez sans crier gare, et cette idée, cette seule idée, la paralysa complètement. Elle ne respirait plus, complètement bloquée. Son organisme ne répondait plus, son cerveau était aux abonnés absents, et son regard se figea totalement dans celui de l'élu de son coeur. Ses mains ne glissaient plus sur la musculature de ses épaules mais s'y accrochaient fermement comme si elle craignait de tomber dans le vide, de perdre pied et de se retrouver en bas du précipice. Elle ne cachait point son émotion de crainte, la laissait prendre le contrôle de ses traits, peu importe si cela la rendait laide ou provoquait une hésitation chez son aimé. Elle ne pourrait pas tolérer.. non, ce n'était pas une question de tolérance. Des larmes commencèrent à humidifier son regard, et sa vision devint de plus en plus insuffisante pour distinguer ce qui se passait autour d'elle. Elle ne supporterait pas un refus. Elle en.. Elle écarquilla les yeux, sans comprendre les soubresauts qui la prirent tout à coup. Elle en mourrait. Son rythme cardiaque s'emballa de plus belle, l'affolement augmentait petit à petit, envoyant valser tous ses acquis, tout ce sur quoi elle comptait et qui lui semblait évident. Plus rien ne l'était, à présent. Le choix n'appartenait plus qu'à lui. La compléter, ou la briser en milles morceaux. Elle s'en voulait. Elle s'en voulait de lui imposer une telle responsabilité, et se serait damnée de l'avoir en retour. Mais maintenant, les dés en étaient jetés, et elle ne pouvait plus revenir en arrière. Le silence de mort s'installant entre eux ne la brusqua que de plus belle, et elle se surprit à prier qu'il lui réponde, qu'on en finisse. Que ce soit dans le bon sens ou dans le mauvais, elle commençait à ne plus tenir le coup, à ne plus suivre la cadence de l'appréhension assénant de violents coups sur son moral déjà bien mal en point. Elle ignorait ce qu'il était bon de faire, et osa se demander ce que les autres feraient dans une telle situation. Mais cela ne l'aidait pas. Elle n'arrivait pas à aligner les mots les uns avec les autres, à former une phrase correcte. Sa bouche s'ouvrait légèrement, mais aucune sonorité n'en sortait, si ce n'est un faible gémissement proche des sanglots qu'elle ne put contenir, confuse. L'attente était insoutenable, douloureuse, odieuse et si pesante qu'elle en venait à le supplier intérieurement d'y mettre un terme, et son esprit se baladait entre son coeur qui hurlait et sa raison qui lui chuchotait que ses actes n'avaient plus aucun sens. Tout se mélangeait, tout se bousculait en une mélodie totalement désaccordée, une harmonie bouleversée que jamais on ne retrouverait. Mircella se sentait terriblement niaise en repensant à tout ce qui avait traversé son esprit en l'espace d'une secondes. Toutes ces nuits, toutes ces journées, à attendre de le croiser, à l'observer de loin dés lors que l'occasion se présentait.. Et pourtant, dés qu'il la remarquait, elle reprenait son attitude fière, ses manières de Haute-Elfe prête à tout pour sa Famille et les responsabilités qui pesaient sur son épaule. Elle mettait une barrière entre elle et le jeune homme et se refusait complètement à briser la glace, l'entretenant avec parcimonie, repérant une fissure de temps à autre qu'elle hésitait à réparer ou à accentuer. C'était un dilemme qu'elle ne résoudrait jamais, et qui semblait pourtant trouver une fin, un aboutissement à tout ce chemin parcouru. Et se retrouver face à la vérité.. la terrorisait.

Alors qu'il se rapprochait avec une lenteur et une douceur proportionnelle, elle fut incapable de bouger ne serait-ce qu'un cil. Le voir de si près la remuait, la retournait inlassablement, et sentir son souffle à proximité de ses lèvres la fit succomber. Elle ne tenait plus le coup, elle ne tenait plus le choc. Ses sentiments la dominaient, l'abattaient plus bas que terre. Elle n'était plus qu'une proie devant ses émotions, véritable prédateur qui la surveillait de près, s'assurant qu'elle restait face au danger, qu'elle ne pouvait fuir devant l'adversité. La blonde avait refoulé ses instincts les plus primaires pour devenir une personne mesurée, mais aujourd'hui, plus rien n'était comme avant. C'était un tournant définitif qu'elle ne pouvait éviter en un claquement de doigt. Ici, aucune magie ne lui viendrait en aide. Elle pourrait utiliser toute la force du monde qu'elle n'échapperait pas à cette déclaration qui provoquait en elle une déferlante d'émotions différentes et soudaines. Et lorsqu'il ouvrit la bouche, une larme vint rouler sur sa joue déjà rougie par les propos qu'elle avait tenu plus tôt. Elle mit un temps à comprendre ce qui lui arrivait, et voulut se reculer pour prendre le temps de saisir les tenants et les aboutissements de sa réponse à ses sentiments mais il ne lui en laissa pas le temps, la saisissant un peu plus dans ses bras, resserrant son étreinte et déposant un baiser sur ses lèvres. Un frisson parcourut son épiderme, agissant sur chaque pore de sa peau, comme un aphrodisiaque, et elle se sentit s'envoler. Mircella ne contrôlait plus ses membres, et encore moins ses larmes qui continuaient de couler inlassablement, allant se perdre dans son cou, parfois sur le visage d'Ezechyel dés lors qu'elle eut posé sa main sur sa joue. Ses seuls et uniques baisers n'avaient rien à voir avec ce qu'elle avait vécu auparavant. Elle ne s'en rappelait plus. Tout venait de s'effacer, pour ne laisser place qu'à sa présence qui complétait chaque parcelle de son âme. Il l'aimait.. aussi. Qu'est-ce que cela voulait dire ? Qu'il ressentait les mêmes choses qu'elle ? Quelque chose qui s'en rapprochait ? Elle l'ignorait. Elle ne pouvait pas lire dans son esprit. Pourtant, dans l'instant présent, elle ne s'en était jamais sentie aussi proche. La délicatesse et le velouté de son contact la faisait fondre, et elle s'abandonna dans ses bras, à ses lèvres dont elle ne voulait plus se séparer. Elle priait pour que cela ne se termine jamais, pour qu'ils restent ainsi pour toujours, et elle aurait été capable de les enfermer dans une bulle pour que personne ne vienne déranger leur intimité. Cependant, elle sentait que cela ne pouvait durer trop longtemps. S'attelant au baiser avec autant de minutie que le plus soigneux des artisans, elle en profita au maximum, tentant de suivre la cadence de son aimé, de suivre la danse qu'il lui imposait et qu'elle acceptait avec le plus grand des bonheur. Plusieurs minutes passèrent. Elle ne comptait pas, elle ne comptait plus, elle n'avait jamais compté. Tous ces instants resteraient gravés dans sa mémoire, ne la quitteraient jamais. Et quand il fallut terminer, mettre un terme à ce contact si délicieux, ce fut avec une finesse sans faille. Sans quitter son regard de flamme, elle s'apaisa doucement, balbutiant avec difficulté, tentant de trouver ses mots. « Je.. je.. ». Elle n'hésita plus, avalant sa salive, prenant son courage à deux mains. « Je t'aime vraiment, Ezechyel. ». Elle ne plaisantait pas, et elle tenait à ce qu'il sache qu'elle était on ne peut plus sérieuse. Puis, baissant les yeux, rougissant, comme embarrassée, elle tritura ses doigts. « Je t'aime.. ». Elle releva les yeux. « Depuis longtemps maintenant. ». L'univers entier venait de disparaître autour d'eux. Elle ne se rappelait pas ou était partie la Dullahan, mais c'est presque comme si elle ne s'en préoccupait pas. Descendant sa main le long de son bras en partant de son épaule, elle prit sa main dans la sienne, intimidée. « Je suis.. désolée de te l'avoir caché tout ce temps. ». C'était un nouveau départ pour leur relation. Plus jamais ils ne battraient de l'aile.

Les mains sur ses hanches, un sourire fier sur le visage et presque chantonnante, la Défunte se délectait du spectacle qu'elle avait provoqué, des miracles que son sort donnait. Un très léger rire fit vibrer ses cordes vocales. C'était un maléfice minuscule, aux effets normalement si minimes qu'ils ne donnaient qu'un léger malaise à leur victime mais cette fois.. Ce n'était pas sa magie qui était à l'origine de cette déclaration. Certes, elle avait forcé les choses, et peut-être n'aurait-elle pas dû, mais le résultat était simplement époustouflant. Regardant de loin la scène comme l'aurait fait un artiste fier de sa toile, elle se tourna vers le petit être aux cheveux bleus, le gratifiant d'un sourire digne et noble. La Dullahan ne lésinait pas sur les moyens pour arriver à ses fins. « Ce que je lui ai fait ? ». Elle rit encore une fois, tout doucement, de manière presque imperceptible. « Pas grand-chose. Un petit sort de rien du tout qui l'obligeait à obéir à mes demandes. ». Elle haussa légèrement les épaules. « Je n'ai pas tant que ça forcé la déclaration. Je lui ai simplement demandé de dire ce qu'elle mourrait d'envie de lui avouer. Donc on va simplement dire.. ». Elle passa une main dans sa chevelure immaculée, l'envoyant balancer en arrière, ballottée par le vent. « Que j'ai accéléré les choses. ». Craquant méthodiquement les os de son cou, elle vit la forêt changer du tout au tout, mais ne s'en préoccupa pas plus que ça. Elle n'exprimait aucune joie à voir les deux tourtereaux finalement se mettre ensemble, non. Uniquement une petite victoire personnelle qu'elle finirait par oublier rapidement, tout du moins c'est ce qu'elle pensait et ce qu'elle espérait. « C'était bien drôle, quand même. Je ne vois jamais Mircella aussi dévergondée, la pauvre a du être secouée. ». Elle éclata de rire, s'adossant contre le premier arbre venu. Sa vision commençait à se dégrader, et des racines apparaissaient un peu partout. Magie des elfes ou tour de passe-passe de la forêt ? Elle l'ignorait. Mais pour l'heure, ce n'était pas la chose la plus importante dans les parages..

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Ezechyel
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◈ YinYanisé(e) le : 27/08/2014
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Ezechyel
Lun 09 Mai 2016, 00:04

Les gouttes d’eau salées qui tombaient de la paire de prunelles couleur forêt du Haut-Elfe imbibaient désormais mes joues au contact de ses doigts fins et humides, recouverts par ces mêmes larmes s’écoulant de son regard rougi, sur ma peau. Prise entre mes bras, je pouvais sentir son corps se faire parcourir, envahir de légers tremblements, mais la fougue à laquelle elle m’échangeait ce baiser, l’ardeur à laquelle elle se mouvait, s’amusait à contraster, contredire l’état physique que je voyais. Lentement, mes paupières se fermèrent. Guidé par les pulsations qui hurlaient en moi et un instinct qui m’était toujours autant inconnu, je me laissai mener, guider du bout du nez par une avalanche d’adrénaline grisante se prolongeant au fur et à mesure que le contact de nos lèvres perdurait. Le temps s’était arrêté. Les secondes, les minutes ou les heures – si je les avais vraiment comptées – s’étaient envolées comme des feuilles au souffle du vent, contournant nos corps collés l’un à l’autre comme si nous n’existions plus. Je ne maîtrisais rien, plus rien, comme si j’en avais déjà possédé le contrôle entre mes doigts. Ce n’était pas le cas. Ça n’avait jamais été le cas : je le savais, je le savais si bien. Cette envie qui me faisait bouger là, maintenant et ce désir qui explosait littéralement en moi à chaque regard que je posais sur elle, à chaque fois où j’entendais sa voix chantante résonner, dépassait toute ma compréhension. Et tous mes moyens. Nos sentiments étaient meneurs de cette danse enflammée. Ils créaient le rythme de la musique, ils contrôlaient chacun de nos pas et de nos gestes, nous rendant complètement vulnérable face à cette possession duquel nous ne souhaitions pas sortir. Nous faisions face à des émotions puissantes qui nous assaillaient, qui nous cognaient sans répit, aussi impitoyable les uns des autres. Pourtant, je refusais de résister. Je refusais avec violence de les enfouir pour reprendre la maîtrise de mon être si tant ce n’était pas impossible. J’avais lutté bien trop souvent pour retenter une chose aussi stupide que de les renier, puis de les oublier et les dissimuler à ces iris émeraude qui me faisait perdre pied en m’arrachant à la réalité. Dans ses conditions, il n’y avait plus la place à la logique, où qu’elle soit. J’avais fui pendant beaucoup trop longtemps en essayant de résister aux sensations qui me parcouraient, qui complétaient enfin la seconde part de mon âme qui m’était restée douloureusement incomplète durant tant d’années.

J’ignorerais comment l’encaisser à nouveau si je venais à la perdre à vrai dire. Je me rendais compte que maintenant qu’il n’y avait qu’à ses côtés où je me sentais entier et euphorique, marchant sans me soucier sur la délimitation incertaine entre la démence et la raison. Je lui échangeais ce baiser si ardemment, comme s’il était le seul air me garder en vie. Mon sang était en ébullition tandis qu’il voyageait dans mes veines, pompait mon cœur à un rythme fou. Cette violente vague d’énergie m’électrisait inlassablement, augmentant toujours et toujours la ferveur et la passion de notre acte. Je ne me ressemblais pas : agir avec une telle férocité ne s’accordait plus à mon portrait. Et pourtant, jamais je ne m’étais senti aussi proche de Mircella qu’en ce moment. Alors que nous ne nous ressemblions même plus. Nous n’avions même pas à articuler des mots pour mieux comprendre le prochain. Après tout, il n’y avait plus aucun moyen de décrire avec un langage quelconque tout ce qui se déroulait entre nous. C’était beaucoup plus qu’une simple addiction, mais une véritable drogue contre laquelle nous ne possédions aucun pouvoir, aucun impact si nous avions vraiment souhaité se débattre sur cette emprise qui dépassait notre savoir combiné. Avec une douceur qui s’opposait à la sauvagerie du contact de nos lèvres, je commençai à lui caresser tendrement le dos. Mes mains grimpèrent jusqu’au milieu, à peu près, de ses omoplates. Incapable de le retenir, incapable de le freiner, mon corps entier fut secoué par un frisson délectable apporté sur un courant d’excitation qui électrisa le bout de mes doigts, avant de se propager au travers de mon esprit qui, en perdant totalement la raison – à vrai dire, je ne saurais dire exactement quand celle-ci m’a quitté – commença à en réclamer plus. Toujours plus. Pourtant, il n’y avait rien qui me comblait davantage que ce magnifique baiser qui nous avait happés au cœur du Paradis. Tout simplement, je ne pouvais plus m’arrêter. En fait, je ne voulais pas m’arrêter : j’augmentais volontairement l’intensité de notre échange comme si rien n’existait, comme si rien n’avait d’importance – après tout, c’était exactement ce que je ressentais. Je n’hésitais plus à abattre mes doutes. Je n’hésitais plus à me soustraire de ma gêne. Je les dégageais d’un balayage simple, à l’efficacité incontestable. Je l’aimais. Elle m’aimait. Nous nous aimions et ce, véritablement.

Mircella se détacha finalement de mes lèvres sans toutefois reculer. La déception parut s’esquisser quelques instants sur mes traits, mais la réalité me gifla rapidement. Mes joues s’empourprèrent légèrement. Et après, les mots vinrent soudainement franchir ses lèvres rosées en faisant tomber toutes mes parcelles de timidité tandis que son regard profondément ancré au mien manqua me convaincre à reprendre là où l’Elfe nous avait interrompus, grugé par une envie envoûtante. Je parvins à résister tant bien que mal à cette avide tentation en rattrapant assez de sérénité pour parler, et ce, malgré ma gorge nouée. « Je ne t’en veux pas. », murmurai-je doucement. « Je ne t’en voudrais jamais, peu importe ce que tu fais. » Avec délicatesse, je lui renvoyais sa caresse : je posai mes doigts sur ses joues rouges avant de les remonter jusqu’à ses longues mèches dorées. Ce geste m’était si familier à présent… Je ne pouvais simplement plus m’empêcher de l’esquisser avec elle – j’étais même incapable de songer à en faire autrement maintenant. Notre relation avait beaucoup changée. « J’ai moi-même longtemps hésité à t’avouer mes sentiments. C-C’était tout nouveau pour moi et je n’arrivais à… les comprendre. Alors… » Un petit sourire s’arqua inconsciemment aux bouts de mes lèvres. « Alors, pardonne-moi aussi de ne t’avoir rien dit. »

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Ezechyel
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Ezechyel
Dim 15 Mai 2016, 22:50

Le Fé arqua un sourcil, à la fois sceptique et surpris, en entendant les mots de Julia. Sérieusement, elle n’avait rien fait?...À qui tentait-elle d’y faire croire au juste!? Le jeune homme reposa les yeux sur Ezechyel et Mircella, dont le baiser durait et durait, sans fin. L’Air était aussi chaud qu’une fournaise autour de leur corps soudés l’un à l’autre, le vent frisquet semblant si insignifiant pour refroidir leurs ardeurs et leur passion de Feu. Alors qu’il y avait tout juste deux minutes, ces Elfes refusaient de se toucher, voire de se rapprocher de l’autre de trop près. « Désolé ma chérie, mais c’est dur à croire, vous ne pensez pas? » Pourtant, ce n’était pas comme si Chayns et la Dullahan n’avaient jamais essayé de précipiter légèrement les choses. Lui-même s’était à plusieurs reprises collé sur Mircella rien qu’en ayant le but de forcer une réaction de la part d’Ezechyel qui devait savoir, au fond, que d’une manière ou d’une autre, les agissements du Fé n’étaient pas tout à fait feints et innocents – au contraire. La Haut-Elfe possédait des charmes qui ne le laissaient pas indifférent. Un sourire apparut à la commissure de ses lèvres alors qu’il dévorait du regard les généreuses formes de la jeune femme. Décidément, il avait de la misère à comprendre les hésitations précédentes du soldat. Comment pouvait-on, biologiquement parlant, refuser d’admettre ses sentiments à une Elfe aussi séduisante? « Bah, peu importe enfaite. C’est les résultats qui comptent. » Il se craqua le cou, puis les doigts et il esquissa un pas en avant qui manqua de peu de lui casser la gueule. Sortie de nulle part, une racine épaisse s’était entremêlée dans ses pieds, alors qu’il jurerait que ce truc n’avait pas été là, y’a genre… quatre secondes? Fronçant les sourcils, Chayns recula en titubant : mauvaise idée. Le jeune homme perdit brusquement l’équilibre par en arrière, son dos venant durement fracasser le sol. Ses cheveux bleus clair s’enduisirent aussitôt de terre noire qu’il délogea en se redressant, secouant énergiquement la tête. Sonné, le Fé appuya sa paume contre l’écorce d’un érable juste à côté de lui… qui disparut comme un écran de fumée, l’envoyant débouler la petite pente du terrain dont il conclut la descente en cognant violemment et bruyamment un conifère. Par tous les Dieux! Péniblement, il se releva, crachant l’humus qui s’était accumulé dans sa bouche lors de ses tonneaux.

« Chayns!? Ça va? » En levant les yeux, l’interpellé remarqua tous les regards rivés sur lui, en particulier celui d’Ezechyel qui le toisait avec un air mi étonné, mi inquiet. L’Elfe allait faire un pas dans sa direction, mais le cri d’avertissement que poussa le Fé l’en dissuada aussitôt. « Mais t’es aveugle ou quoi? Tu vois pas l’trou juste devant toi? » - « Quel trou? » - « Comment ça " quel trou? " ? Celui qui est juste là pardi! » Confus, le soldat se tourna vers Mircella dont les sourcils se froncèrent, pensive. Cependant, la Haut-Elfe finit, lentement, pas secouer de la tête : toutefois, elle se pencha à l’oreille d’Ezechyel, lui murmurant quelque chose que Chayns n’entendit pas. Pourtant, ce dernier semblait avoir confiance en elle pour le croire. Après tout, l’Elfe elle-même s’était faite prendre au piège tout à l’heure, lorsqu’elle avait aperçu un trou que personne d’autre ne voyait. Le soldat hocha légèrement la tête avant de s’adresser, de nouveau, au Fé : « Ça devient dangereux de rester ici… » - « Sans blague! » Maugréa Chayns, mais Ezechyel l’ignora. « Nous partons maintenant. » Là, tu parles mon vieux! Le Fé ne savait pas ce qu’il se passait exactement et, sincèrement, ça ne l’intéressait pas vraiment. Sûr, la Forêt aux Mille Clochettes avait l’une de ces sales ambiances inhabituelles aujourd’hui, mais, personnellement, il ne se sentait à prêt à devenir carrément cinglé pour satisfaire sa curiosité. Tout ça lui mettait un peu trop les nerfs en boule en fait pour qu’il se perde à essayer de chercher des réponses. Rapidement, le jeune homme aux cheveux bleus abandonna son apparence humaine au prix de son minuscule corps, voulant faciliter ses mouvements. Puis, il voltigea à toute allure dans la direction du couple elfe quand soudainement, Ezechyel cria : « Attention! » Celui-ci voyait une grosse branche filer à grande vitesse sur Chayns, mais à sa surprise, le Fé – coincé dans son élan – passa au travers, comme si ça n’avait été que du vent. L’être sylvestre cligna des paupières : et lorsqu’il ouvrit ses prunelles vertes, le bouleau contenant la branche s’était évaporé. Un soupir qui mélangeait angoisse et soulagement franchit l’entrouverture de ses lèvres pincées : il n’en pouvait plus  à vrai dire – de toutes ces illusions et de tous ces pièges cachés.

Le Fé parvint à les rejoindre, essoufflé. Sans se gêner, il se posa sur la tête d’Ezechyel, s’étendant de tout son long en respirant bruyamment – les courses, ce n’étaient pas trop son fort. « J’en ai… marre. » Souffla-t-il entre deux inspirations. Du revers de la main, Chayns repoussa les branchages agaçants d’un arbre dont la forme tombante de ses branches laissait retomber ses feuilles sur eux – plus précisément sur le visage du jeune homme – mais celle-ci ne réussissait pas à les toucher et ressentir leur contact. Intrigué, le Fé fronça les sourcils, puis ferma les yeux avant de les rouvrir lentement : l’arbre n’existait pas évidemment. Il grogna, irrité. Ça devenait vraiment chiant toutes ces c*nn*ries… m*rde! Au moment où ce p’tit rendez-vous amoureux commençait à devenir intéressant en plus! La vie était trop cruelle.

Se rendre jusqu’à Earudien parut sans fin. La route était longue et pénible à parcourir avec ces pièges, parfois illusoires, parfois réels, qui pleuvaient sur eux comme des cadeaux à Noël. Pourtant, arrivés au bout des épreuves agaçantes qui n’avaient pas cessé de les ralentir, Chayns ressentit une étrange satisfaction n’étant même pas lié au terme du calvaire qu’ils avaient enduré. Tel un automatisme, ses yeux se rivèrent sur Mircella et Ezechyel, pétillants d’un éclat indescriptible. Quand même, on a réussi à leur faire avouer leur sentiment. Ils se sont même embrassés! Le Fé ricana. Et tout ça, grâce à moi! …Et Julia aussi, hein. Faut pas l'oublier. Un sourire étira ses traits, espiègle. Malgré toutes les emmerdes, ils avaient réussi à manipuler l’amour, non?

Et donc officiellement, ces deux tourtereaux formaient un couple. Un très joli couple…

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