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 La curiosité est un vilain défaut - quête [avec Aëran]

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Sam 25 Juil 2015, 16:16

Comme à son habitude, Anariell marchait sans faire attention à ce qui l’entourait, perdue dans ses pensées et faisant confiance à son écureuil pour la prévenir en cas de danger.

Pour une fois dans sa vie, la jeune alfar devait réfléchir avant d’agir, elle devait résumer les options qui s’offraient à elle, les comparer, les évaluer et, enfin, décider de ce qu’il serait le plus juste de faire. Cela faisait maintenant un certain temps qu’elle avait quitté Drosera, quelques mois qu’elle errait plus ou moins sur le continent. Allant de rencontre en rencontre, d’aventure en aventure. Elle commençait à désespérer de retrouver un jour son demi-frère. Qu’elle idée elle avait eue de vouloir le retrouver, des elfes, sur le continent naturel, ce n’était pas ce qui manquait, elle aurait bien du mal à en retrouver un en particulier, surtout si elle ne savait de lui que le fait que sa mère était humaine.

Sentant son écureuil lui mordiller légèrement l’oreille, Anariell sortit de ses pensées et s’arrêta pour regarder autour d’elle. Aucune différence ne se faisait sentir, elle espérait ne pas s’être trompée de chemin. Elle sortit la carte qu’elle avait très récemment acquise et se plongea dans sa contemplation, tâchant de comprendre tous les symboles et lignes qui s’entrecroisaient sur le bout de parchemin. Après un certain temps, la jeune alfar poussa un soupir d’exaspération et replia sa carte d’un geste sec avant de la ranger à nouveau dans sa sacoche. Outre cette dernière, l’alfar portait au côté son carquois, ce qui avait le don d’intriguer les autres archers qu’elle croisait, et, dans le dos, son épée qui, finalement, ne lui servait pas à grand-chose étant donné qu’elle ne savait pas vraiment la manier. Sa tenue était aussi sobre qu’à son habitude, le temps, relativement doux, lui avait permis d’enfiler une chemise vert sombre, légère, qui ressemblait plus à une tunique qu’à une chemise et retombait sur un pantalon de tissu noir. Prenant Scar dans ses bras et, le caressant doucement, Anariell se remit en marche.

Après encore une centaine de mètres, la jeune blonde sentit enfin qu’elle approchait de « quelque chose », elle le sentait dans l’air, un changement presque imperceptible, un tout petit peu plus de vent, une odeur légèrement différente. Bientôt, le sol changea également et Anariell n’en cru pas ses yeux quand elle débarqua sur une plage de sable. Elle n’avait définitivement pas lu la carte dans le bon sens !

D’un naturel curieux et opportuniste, l’alfar ne s’énerva pas, préférant sourire de son incompétence et s’avança plus avant sur la plage pour découvrir ce que cette dernière avait à offrir à ses visiteurs. Elle se baissa pour laisser son écureuil se dégourdir les pattes et fit un tour d’horizon. La plage s’étendait à perte de vue, la petite blonde semblait soudain entourée de sable. C’était un véritable changement pour l’alfar qui était plus habitué à se mouvoir en forêt, ici, elle sentait quelque peu exposée, il n’y avait aucun endroit où se cacher. Mais cela signifiait également qu’il n’y avait aucun endroit où un intrus pourrait se cacher.

Alors qu’Anariell déambulait sur la plage, appréciant pour la première fois l ‘air marin qui lui fouettait le visage, elle aperçut au loin une épave à moitié échouée sur le sable. Intriguée, elle s’approcha doucement, l’état assez piteux dans lequel se trouvait ce bateau lui confirma qu’il s’agissait d’une épave abandonnée depuis déjà un certain temps. La jeune alfar fit rapidement le tour de la partie échouée sur le sable, la plupart du navire étant englouti par les eaux. Anariell n’avait jamais vu de bateau de sa vie, seulement des représentations, et elle était captivée par cette vision, ne pouvant que s’imaginer la prestance de ce bateau lorsqu’il était encore en état de naviguer sur l’océan.

Absorbée par ses rêveries, Anariell en oublia ce qui l’entourait et ne fut tirée de ces pensées que lorsqu’elle sentit son écureuil essayer désespérément de grimper sur sa jambe pour attirer son attention. Récupérant prestement Scar et le plaçant sur son épaule, Anariell eue cette horrible sensation, celle d’être observée à son insu.
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Mer 12 Aoû 2015, 14:57


La brise marine venait de se lever, et l’odeur de la mer devint plus forte au fur à mesure que j’avançai. Les pieds du macchabée trainaient dans le sable fin, creusant de légers sillons dans le sol. Mes muscles étaient contractés à devoir porter un cadavre encore plus lourd maintenant. Celui-ci était tout simplement mort de coups sans précédent, suite à quelques imprévus sans queue ni tête. En réalité, à partir du moment où j’avais le dessus, il ne me suffisait de pas beaucoup pour porter le coup final… c’était dans les cas critiques que j’utilisais mon cerveau, ou dans le cas où je voulais absolument parvenir à mon but.

Le corps fut jeté dans l’océan, happé par les vagues et emmené vers l’étendue d’eau salée. Ce fut d’ailleurs à ce moment-là que je vis au large une épave, le mat d’un bateau dont les voiles avaient été arrachés par les marées, la coque malmenée par les flots. Mon regard arpentait l’eau, la plage aussi, au cas où elle aurait emmené quelques trésors s’échouer sur le sable. L’océan avait cela de bien qu’elle semblait chanter, une mélodie silencieuse entre mer et terre. Ce calme, cette énergie émanant du lieu, me plongea dans mes pensées, tellement que je ne vis pas au loin une femme qui venait d’arriver. Mozaga et Prune, mes filles, étaient au centre de tout… conscient que bientôt, la crise entre leur mère et moi allait sans doute les marquer… me demandant également si Kohei pouvait prendre place dans cette famille, si les filles l’apprécieraient, en sachant qu’il était entre leur mère et moi. Dans tous les cas, il était plus facile pour moi de tuer, de massacrer ou d’assassiner que de créer des liens durables.

Mon regard se focalisa enfin sur la femme. Frêle, au premier coup d’œil, Alfar. Un écureuil pour compagnon, tandis que mon Aquape grogner en leur direction. « Du calme » fis-je simplement en caressant sa tête. Restant loin d’elle, ne tentant rien, je vis tout bonnement Nöm descendre de mon épaule pour aller agresser l’autre rongeur. Fronçant des sourcils, je dus maintenant m’aventurer vers la petite blondinette, aux oreilles pointues. Nous pouvions entendre les cris stridents poussés par l’Aquape, voulant dument croquer ce quadrupède. Nöm était agressive, rejeter par ses compères, elle haïssait à peu près tous les rongeurs possibles inimaginables. L’attrapant par la collerette, je la relevais pour qu’elle ne touche plus le sol : « Désolé, elle n’est pas toujours comme ça… » Un gros mensonge en réalité. « Hé ! Hé ! » fit alors un homme à l’allure de rat. Essoufflé, il posa ses mains sur ses genoux, pointant ensuite du doigt l’épave : « Joli bateau hein ? Enfin… ça devait être un bel engin quoi, quand il avait des voiles et tout ! Je vous ai vu le regarder, vous avez l’air… dégourdis tous les deux. Je me disais que peut-être, vous voudriez y jeter un coup d’œil ? Un petit coup comme ça… m’voyez, j’ai certains dons qui me permettent de faire respirer certaines personnes sous l’eau… et comme je fatigue assez vite » Il mit sa main sur son ventre gras, dépassant largement de son haut : « Bah vous pourriez y aller, et ma contribution serait de jolies branchies en plus de ma jolie barque ! En contrepartie, je voudrais quelques pièces, quelques rubis, trente pour cent du butin chacun… m’voyez ? » Je hochais un sourcil, en plus d’avoir une allure plus qu’horrible, son cerveau devait être saturé de graisse… n’avait-il pas vu que nous étions des Alfars ? « Bien sûr…» fis-je simplement : « Je vais juste dire deux mots à cette femme, si vous le permettez… » « Bien sûr ! Bien sûr ! Faite ! »

Emmenant la femme par le bras, je chuchotai : « C’est une aubaine qui se présente… Il est assez stupide pour nous faire confiance, et nous assez bêtes pour accepter… » Je souris : « Bon évidemment, nous ferons cinquante pour cent chacun… cela va de soit je pense… » Détournant le regard, je m’adressai à elle : « Tu en penses quoi ? » Mon regard n'était emplie d'aucune malice, les mots sortant d'entre mes lèvres de la manière la plus naturelle qu'il soit. Mon visage était impassible, je ne comptais que m'enrichir sur le dos d'un homme en faisant cela avec une de mes compères, sans savoir que nous filions droit dans un piège et que l'océan allait nous préparer quelques surprises.

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Jeu 03 Sep 2015, 00:01


Après avoir balayé l’horizon du regard, Anariell tenta de se persuader qu’elle ne craignait rien et que seule son imagination lui jouait des tours. Elle fit redescendre Scar de son épaule, et, c’est à ce moment-là que son écureuil se fit attaquer par un animal ressemblant à un Aquape. Du peu que la jeune alfar savait sur eux, ils n’étaient pas agressifs, mais elle n’était pas la plus doué dans ce domaine. Elle récupéra rapidement Scar, le mettant à l’abri dans ces bras avant de tenter de calmer la bête enragée qui tentait de croquer son compagnon.

Le propriétaire de l’Aquape finit par se montrer, il attrapa l’animal par le cou en s’excusant de son mauvais caractère. Anariell sourit timidement tout en dévisageant le nouveau venu. Il était plutôt jeune, les cheveux longs et blonds, presque blancs, des yeux perçants qui auraient fait frissonner la petite blonde si elle n’avait pas eue d’autres préoccupations en tête. Comme savoir si les oreilles pointues qu’elle voyait dépasser de sa chevelure indiquaient que son nouveau compagnon était un elfe ou un alfar. Mais avant qu’aucun des deux protagonistes n’ait eue le temps de reprendre la parole. Un homme ressemblant très étrangement à un rat surgit à côté d’eux. Tout dans son attitude donnait envie à la jeune alfar de s’éloigner au plus de cet étrange individu. Mais la proposition qu’il leur fit mis la puce à l’oreille de la petite blonde. Explorer cette épave ? Elle en mourait d’envie. Mais quels étaient ces dons ? Pouvait-on vraiment ce fier à cet… "homme" ?

L’autre inconnu la tira de ses pensées en lui agrippant le bras avant de l’attirer quelques pas plus loin et de s’adresser à elle à voix basse. Ce qu’il lui a proposa ensuite ne laissa pas de doute dans l’esprit d’Anariell. L’alfar en face d’elle lui proposait purement et simplement de garder pour eux ce qu’ils récupèreraient de leur aventure sous-marine. Ses yeux résolus fixés sur elle la rendaient d’autant plus nerveuse.
Respire Anariell, respire, ce n’est pas ton père, cet alfar ne te veut aucun mal.
Mais la jeune blonde avait du mal à reprendre pieds, plongée dans les spirales de ses souvenirs, les coups qu’elle avait encaissés, le regard haineux de son père abusif, la souffrance et la mort. La petite alfar serra les poings dans l’espoir, dérisoire, de stopper leur tremblement. Son esprit s’emballait, si elle n’arrivait à reprendre rapidement le dessus, elle ne serait plus capable de se contrôler.
Réveilles toi Ana, il attend que tu répondes à sa proposition !

L’alfar, respira profondément, aspirant de grande goulée d’air frais. Scar dû sentir la détresse de sa maîtresse, car il se mit à grimper sur elle, s’enroulant doucement autour de son coup et diffusant une chaleur rassurante qui permit à Anariell de se ressaisir. Elle adressa un demi-sourire à l’alfar en face d’elle et lui adressa enfin la parole.

« On devrait pouvoir s’en sortir face à cet "chose". Je suis partante. »

C’était la première fois que la blonde se laissait aller et faisait confiance à quelqu’un, qui plus est un alfar et de surcroit pour arnaquer une tierce personne qui, bien que repoussante, ne semblait pas bien dangereuse…. Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans sa petite tête d’alfar ?  Mais avait-elle vraiment le choix ? Elle avait grandi avec un père alfar qui ne supportait pas d’être contredit sur le moindre détail, elle ne se risquerait pas à aller à l’encontre des plans prévu par l’impressionnant alfar qui lui faisait fasse. Il était bien plus impressionnant, plus déterminé et aussi plus violent, c’était cette étincelle malveillante dans ces yeux. Il aurait réduit Anariell au silence en un coup d’œil.

La petite alfar confirma ses dires en hochant fermement la tête avant de se retourner vers l’homme à l’allure de rat.

« Bien, votre offre nous intéresse. Comment comptez-vous nous faire respirer sous l’eau ? »

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Dim 13 Sep 2015, 18:37


Le malaise de la femme se lisait dans ses yeux, mais aussi dans ses gestes, ainsi que dans le comportement de son animal. Je ne m’en préoccupai pas, je ne savais pas d’où cela pouvait venir, et de toute évidence, ça ne m’intéressait pas non plus. Je restai droit et mes yeux la foudroyaient, attendant silencieusement une réponse… réponse que j’espérai positive. Quelque minutes s’écoulèrent, et je lui adressai un sourire : « Parfait alors » fis-je simplement en lui emboitant le pas.

Le petit rat tournait en rond, jusqu’à ce qu’il nous sente approcher, se retournant vivement, il lança : « Alors ? » Les paroles de la jeune femme lui parvinrent, et il frappa dans ses mains avant de se les frotter : « Parfait ! Parfait ! » Sautilla-t-il sur place, le regard mauvais. Un bref instant, je crus que nous venions tout juste de tomber dans un piège, comme si finalement, nous allions nous faire avoir à fin… pensée bien vite oublier quand il posa sa main sur sa bedaine. « Alors c’est simple ma ptit dame, je vais vous les faire pousser moi vos branchies ! » Il enfouit sa main dans l’une de ses poches, sortant deux petites fioles de mixture à la couleur douteuse. Mon visage se plissa de dégout, jetant un bref coup d’œil à l’Alfar. « Puis-je savoir ce qu’il y a dedans ? » Étant médecin, je pourrai au moins savoir si l’un des composants n’était pas dangereux. Son regard se tourna vers moi, un regard qui en disait long : « Vous n’en savez rien ?! » m’exclamais-je, en me rapprochant dangereusement de lui. Il recula d’un pas, gesticulant dans tous les sens : « Bah vous savez, un peu de ci, de ça, une goutte d’un truc… mais rien de dangereux, croyez-moi ! »  Je soufflais, exaspéré : « Donnez-moi ça » fis-je en l’examinant, m’avançant vers les flots.

Le petit homme nous suivit de près, et je n’hésitai pas à planter mes règles : « Aux moindres problèmes avec votre potion, je remonte et je vous arrache les deux bras. » L’homme dégluti : « euh… il n’y en aura pas je pense… je crois… j’espère… » Bredouilla-t-il en souriant bêtement. Mon regard arpenta les flots calmes, puis la femme. Je fis sauter le bouchon du pouce, puis but la liqueur verdâtre. Mon visage se plissa, et je jetai le flacon vide au rat qui le rattrapa maladroitement. Enlevant mes bottes, je m’avançai dans l’eau salée, lançant un : « On y va » sans plus de ménagement. Ma main se porta à mon cou, là où une douleur commençait à monter. Mon visage restait plissait sous la souffrance, et je me mis sous l’eau, s’entend mon cou se déformer. Des branchies apparurent et des bulles sortirent de l’eau dans un cri silencieux.

Mon Aquape avait plongé avec moi, me regardant de ses yeux ronds. Je pus voir que mon cou n’était pas le seule à avoir changé, mes yeux avaient été recouverts d’une protection étrange, et je pouvais aisément rester les yeux ouverts sous l’eau. Je jetai un coup d’œil à l’autre Alfar, avant de m’engager vers le navire. L’eau était froide, je n’étais pas sûr de pouvoir rester bien longtemps ainsi. Nöm nageait devant nous, émettant un petit bruissement à peine audible. L’eau était éclairée par les rayons tapant l’océan, et tout semblait briller. Se rapprochant, je pouvais voir des morceaux de bois appartenant au navire, certaines ayant étaient sculptées ou gravées. Les voiles allaient au grès des courants, déchiré et abimé par le sel. La coque commençait à être envahie pas les algues et les coquillages, un trou béant menant vers le ventre de celui-ci.
 
Faisant signe à l’Alfar, je mis engouffrais. Mon haut flottait dans l’eau, accompagné de mes cheveux qui ondulé dans les divers courants. Quelques bulles sortirent d’entre mes lèvres, et je du décompresser pour me libérer de la douleur qui envahissait mes oreilles. Quelques squelettes et cadavres en décomposition gisaient ci et là, mais la seule chose qui accaparait mon attention était les bijoux d’une femme. Enlevant l’une de ses bagues, ainsi que divers de ses colliers, arrachant un bout de ses vêtements pour en faire une bourse, je l’attachai sur ma ceinture. Je jetai une nouvelle fois un coup d’œil à la femme, avant que Nöm se mette à nager un petit peu partout, alerté. Son comportement ne signifiait rien de bon, et je m’avançai ver la femme, l’attrapant par le bras pour nous mettre dans un recoin. Mon regard arpenta les trous dans la coque, quand une ombre nous survola. Calme et lente, la bête ne sembla pas nous avoir vus, ou bien feindre l’ignorance…

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Ven 02 Oct 2015, 19:10


Suite à sa question, l’homme se frotta les mains, leur jetant un regard malveillant qui fit frissonner la petite. La seule raison pour laquelle elle avait accepté ce marché douteux, c’est parce que l’alfar en sa compagnie ne semblait pas être du genre à se laisser faire et, elle espérait, inspirait la crainte à quiconque osait croiser son regard.

Cependant, la réponse que leur apporta le rat suffit à remplacer ses précédentes préoccupations. Comment comptait-il nous faire pousser des branchies ? Il sortit deux fioles et Anariell n’aurait souhaité pour rien au monde d’avoir à avalé leur contenu. Pourtant, c’est bien ce qu’elle s’apprêtait à faire. Entendant la conversation entre l’homme-rat et l’alfar, Anariell se demanda si elle avait pris la bonne décision, la situation menaçait de dépasser la petite blonde et elle récupéra simplement le deuxième flacon des mains du rat, se contentant de suivre l’exemple de l’alfar. D’ailleurs ce dernier s’avançait à présent vers les flots, examinant attentivement la mixture verte enfermée dans le petit flacon de verre.

Anariell se hâta de déposer sa sacoche, son épée, son arc et son carquois vers son écureuil, s’assurant d’un coup d’œil qu’il veillerait sur ses affaires avant de rejoindre son compagnon qui semblait menacer le rat. Ce dernier n’en menait pas large et avait perdu toute l’assurance qu’il affichait quelques instants plus tôt, lorsqu’il avait fait sa proposition. Elle déboucha prestement la minuscule bouteille de verre et, suivant l’exemple de son compagnon alfar, avalant rapidement l’horrible mixture qu’elle renfermait, grimaçant douloureusement en sentant le goût amer sur sa langue. La petite blonde fourra son flacon vide dans les mains de l’homme et rejoignit l’alfar devant elle qui s’apprêtait à plonger.

Une douleur fulgurante traversa le cou d’Anariell, elle le sentit se tendre tellement qu'elle  cru qu’il allait se déchirer. Toujours à la suite de l’alfar, Anariell enfonça sa tête sous l’eau sentant son cou se déformer de manière très désagréable et, quand elle porta sa main à la partie douloureuse de son corps, elle sentit qu’il lui avait poussé de genres de branchie, elle tenta de respirer comme elle l’aurait fait à l’air libre et se sentit soulagée quand elle put le faire sans s’étrangler. Son compagnon ne lui avait jeté qu’un bref regard avant de poursuivre son chemin vers le navire, son aquape en tête. La petite alfar se mit à nager énergiquement dans la même direction, appréciant les nouvelles facultés que possédait son corps. Restait à découvrir combien de temps cela durerait.

Un signe de l’alfar en tête fit comprendre à Anariell qu’il avait trouvé un moyen de pénétrer dans le bateau, elle le suivit dans l’ouverture, admirant au passage le travail des charpentiers qui avait bâtis ce navire. Une fois à l’intérieur, elle vit quelques cadavres dérivant çà et là dans ce qui semblait être une cabine dont la porte semblait avoir été arrachée. Un bureau était attaché contre l’une des parois et Anariell s’en approcha, ouvrant les tiroirs afin de dénicher quelques trésors.

Il ne lui en restait plus qu’un à explorer quand elle sentit sentit du mouvement dans l’eau juste derrière elle. Une main lui saisit le bras et la projeta dans un coin plus sombre, l’alfar, qui lui agrippait le bras, inspectant la coque à la recherche d’une menace et Anariell suivit son regard. Une ombre passa, ils attendirent quelques instants, mais rien ne se passa et la petite alfar sentit la pression sur son bras se réduire. Elle entreprit donc de finir de fouiller le bureau, trouvant encore quelques pièces d’or et quelques bijoux. Elle se dirigea ensuite vers un orifice semblant conduire au pont principal.

Elle observait le pont à la recherche d’une ouverture pour la cale quand elle le ressentit. Un choc contre les parois de la pièce qu’elle venait de quitter fit trembler tout le navire. Anariell leva précipitamment la tête en sentant le bateau tanguer, provoquant d’important remous dans l’eau où elle se trouvait. Elle découvrit avec horreur que la partie qu’ils venaient de visiter semblait sombrer de plus en plus profondément tandis que l’autre partie du vaisseau reposait sur une pile de rochers qui ne semblaient pas du tout stable. Un autre coup se fit ressentir et la petite alfar vit clairement les rochers trembler, des fragments de roches se détachant pour venir flotter près de sa tête. Peu importait ce qui provoquait ces chocs, si cela ne cessait pas rapidement, ils risquaient de ce retrouvaient prisonniers du navire et qui sait quand l’horrible produit qu’ils avaient avalé cesserait de faire effet. Anariell chercha du regard l’alfar en espérant qu’il s’était déjà rendu compte de leur problème mais il ne semblait pas être dans les parages.
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Dim 11 Oct 2015, 19:49


Toujours le regard vers la surface, je lâchai l’Alfar pour reprendre ma quête aux trésors. Nom restait à mes côtés, toujours alarmés par le danger qui rôdait, tandis que je l’oubliais déjà au rythme de la houle. Un courant froid parcourait la moitié du navire, celui-ci était envahi de toute sorte de bêtes marine, allant du crabe aux poissons colorés. Bougeant la main pour me débarrasser d’un banc de poissons près de mon visage, je ramassai un vase semblant fait de porcelaine… Soudainement, un violent choc me le fit glisser des mains, et il retomba doucement sur le sable. Mon regard chercha la présence de la femme, et ne la trouva pas. Passant dans un trou pour rejoindre le pont principal, je la saisis par le poignet, presque aussitôt séparé par un violent choc qui nous fit valser loin l’un de l’autre.

Reprenant le contrôle de la nage, la bête revint à la charge rapidement, ne me laissant que le temps de froncer des sourcils vers l’Alfar, lui intimant d’aller dans l’épave rapidement. Nom vint avec elle, glissant dans l’eau en évitant soigneusement les crocs du monstre marin. Rejoignant l’une des cabines, je jetai un coup d’œil à l’animal. Celui-ci ressemblait à un requin, mais en plus énorme, doté de plusieurs rangé de dents qui terminaient dans son gosier, et une peau plus dure que l’acier. Je le vis se diriger vers l’avant du bateau et continuer sa sale besogne… tapant frénétiquement la coque pour nous obliger à sortir, ou nous précipiter au fond du gouffre sur lequel il était perché. Regardant par la porte détruite par les flots, je regardais la femme de l’autre côté… épiant en même temps la bête. Attendant que sa tête tape contre le bois, je me mis à nager pour la rejoindre, traversant le pont, à la merci de tout.

Sa réponse fut presque immédiate, mais je rentrai avant lui dans le trou de la coque, et son gabarit ne lui permettant pas d’y accéder, il ne fit que s’écraser contre, faisant voler quelques planches au passage. Mon regard darda la femme, et je réfléchis à comment sortir d’ici… quand Nom fit un petit crie striant, tout devint plus clair. Je posais ma main sur sa tête, et notre relation nous permit de nous comprendre sans prononcer un mot. Le bateau commença doucement à glisser, prêt à s’enfoncer dans les profondeurs. Je ramenai l’Alfar près de moi, regardant la coque brisée du bateau. Un dernier regard vers la femme, et ma main vint glisser dans son dos pour doucement la rapprocher. Tout autour commença à bouger, emportant ce qui ne flottait pas. Mon autre main vint plaquer sa tête contre moi, priant silencieusement que l’un des corps ne bloque pas le passage. La bête s’était retirée, regardant de loin le spectacle, attendant que nous sortions pour pouvoir attaquer. Sa queue frémissait, et sa mâchoire claquait dans le vide. Alors que la chute commençait, Nom émis un crie perçant qui parcouru un large périmètre. Elle réveilla les animaux aux alentours, et certains décidèrent d’y répondre, d’autre pas. Alors que le trou se rapprocha au-dessus de nous et que le navire était à la verticale, je ressaierai mon étreinte. Nom, quant à elle, glissa et se posta au-dessus de notre tête. Les planches brisées raclèrent mon dos, et le navire tomba précipitamment dans le gouffre, sans que nous puissions entendre celui-ci se briser… il disparut simplement dans le sombre. Un filet de sang dansait autour de nous, et je cachais mon visage quand un banc d’animaux marins nous fonça dessus, les ailerons et nageoires nous coupèrent à leur passage. Serrant des mâchoires, je rouvris les yeux pour les voir attaquer le monstre des profondeurs. Me détachant de la femme, je me réjouissais de voir que la bourse d’or n’avait rien… contrairement à nous. Mon dos et mes jambes étaient emplis de coupures, dont le sel ne faisait que les rendre plus douloureuses.

Considérant un instant la situation, je me refuser de remonter avec aussi peu de trésors sur moi. Le navire étaient vraisemblablement tombé très en profondeur, et je ne savais pas combien de temps tenait le sors. La bête était occupée ailleurs, fuyant maintenant face à ses assaillants. Je regardais la femme, puis me mit à nager vers le précipice, c’était un risque à prendre, et je le prenais volontiers. Certains trésors étaient tombés de l’épave en chutant, et je les ramassais pour les mettre dans une voile déchirée, en faisant par la même occasion un grand sac.

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Jeu 22 Oct 2015, 19:59


L'alfar émergea d'une des cabines et se précipita sur Anariell mais à peine l'avait-il atteinte qu'une violente secousse les sépara. Le petite blonde nagea vers l'Alfar, ce dernier lui fit signe et elle retourna rapidement à l'intérieur du bateau avec lui. De leur abris improvisé, ils purent observer l'animal qui avait décidé de s'en prendre à eux. Son apparence fit frissonner la jeune alfar, d'autant plus qu'il semblait bien décidé à faire d'eux son prochain repas. Soudain, l'alfar à ses côtés se précipita vers une sorti, passant devant le requin avant de revenir rapidement à l'intérieur de l'épave. La manœuvre était risquée et les impressionnantes mâchoires de l'animal se refermèrent à quelques mètres de l'alfar.

Mais Anariell n'avait guère le temps de se réjouir car ce nouveau choc provoqué par le requin semblait avoir été celui de trop. Le navire commença à glisser doucement, mais de manière régulière, la jeune alfar sentit une main se glisser dans son dos, la ramenant doucement contre l'alfar. Quand leur deux corps se touchèrent, Anariell se raidit, ne s'étant pas sentit aussi proche d'un alfar depuis qu'elle avait quitté son père. Respirant calmement, elle détendit ses muscles, tachant de prendre le moins de place possible, comprenant les intentions de l'alfar. La bateau glissait maintenant de plus en plus vite, emporté par le poids, et bientôt, Anariell sentit du bois lui racler le dos, elle serra les dents, sachant que cela devait être plus dur pour l'alfar, car il la recouvrait pratiquement complètement avec son corps.

Peu de temps après, l'épave avait disparu dans les profondeurs, la bête mis en fuite par une bande d'animaux marins et le calme relatif qui régnait à présent dans l'eau était presque plus inquiétant. Les deux alfars se détachèrent l'un de l'autre et Anariell jeta un coup d’œil vers le fond puis vers l'alfar qui semblait se poser les mêmes questions qu'elle. Décrispant ses muscles, le petite blonde se mit nager énergiquement vers les profondeurs, suivant l'alfar devant elle et ramassant au passage les trésors semés par le bateau.

Qui sait combien de temps encore leurs corps conserveraient leurs modifications ? Anariell nagea avec plus d'énergie en se posant cette question. Les eaux devenaient de plus en plus sombres et la petite alfar sentit qu'elle commençait à douter du bien fondé de leur décision quand elle aperçu des mâts. Enfin, ils avaient rattrapé leur épave, ils semblaient également avoir rattrapé le fonds de l'océan, mais, après tout, ils n'étaient pas loin de la côte, c'était plutôt logique.

Un mât, puis deux, puis trois, quatre ... Anariell n'aurait pu dire un mot, même si elle était hors de l'eau. Le fonds était recouverts par des épaves et elle n'aurait su dire laquelle ils avaient explorée quelques instants auparavant tant il y avait de bateau devant ses yeux. On se serait cru dans un cimetière, tellement d'épaves gisait là qu'elle n'aurait pu les compter. Beaucoup tombaient en ruine, rongés par l'eau. La majorité devait avoir coulé il y a déjà un certain temps. Après un coup d’œil en direction de son compagnon alfar, Anariell s'approcha du navire le plus proche, observant les alentours d'un air méfiant. Il y avait tellement de recoin où des prédateurs pourraient se cacher, attendant le bon moment pour attaquer la petite alfar. Cependant, l'appel du gain était plus fort que la peur et Anariell fini par se résigner. Elle pénétra dans le premier navire par une ouverture béante dans la coque, récupérant au passage les objets de valeurs qu'elle trouvait. La potion pouvait cesser de faire effet à tout moment et la blonde voulait profiter un maximum de ces effets avant qu'il ne soit trop tard.

Elle passa de cabines en cabines, s'enfonçant toujours plus dans le bateau émerveillée par les sculptures et autres détails travaillés. Anariell avait perdu le file du temps, elle récupéra un grand draps flottant non loin d'elle afin de faciliter le transport de ses objets précieux. Elle avait atteint le pont du navire et observait à nouveau les alentours, sentant une présence malsaine non loin. Elle se retourna, voyant une espèce de pieuvre cauchemardesque s'éloigner de l'endroit. Si un animal aussi inquiétant quittait les lieux, c'est que quelque chose d'encore plus inquiétant devait se balader dans le coin. Réprimant un frisson, la jeune alfar se dépêcha de quitter le pont du navire pour retrouver son compagnon.


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Sam 24 Oct 2015, 19:21


Les courants d’air froids semblaient plus présents dans les fonds marins, et je les évitais le plus possible, réprimant mes frissons. Le sel brulait mes plaies, dont le sang formait de petits nuages autour de moi. Je gardai un œil sur la femme qui semblait vouloir me suivre dans les abîmes. La coque était à présent complètement détruite, écrasée contre le sable et les roches. Les poissons étaient rares dans les environs, et la lumière avait de plus en plus de mal à traverser l’étendue d’eau. Tout était sombre, et plus je m’avançais vers l’avant du bateau, plus je tâtais les objets que je trouvais. Ma bourse se remplit de plus en plus, mais je me sentais de plus en plus mal à l'aise en ces lieux. Mes doigts effleurèrent une texture que je reconnus tout de suite, un bout de peau, mais ce qui était étrange était le fait qu’elle n’était pas froide comme un cadavre, mais bien chaude, animé par la vie. J’eus un mouvement de recul automatique, plissant les yeux en maudissant cette membrane qui s’était installée en même temps que mes branchies. Tendant une nouvelle fois la main, mes doigts n’effleurèrent que le bois du navire.

Repartant vers la lumière, je regardai une dernière fois derrière moi… mais à la place de voir quelque chose dans la pénombre, je sentis quelque chose remuer l’eau au-dessus de moi. Instinctivement, je tournai vivement la tête, bâtant des bras pour pouvoir me protéger en cas d’attaque, mais rien ne vint. Cette fois si, le sentiment de malaise prit plus d’ampleur, et je portais mon regard tout autour de moi, alerté par le moindre mouvement, la moindre ombre… un bruit étouffé me parvint, quelque chose qui semblait être tombé sur le bois. Je questionnai l’Alfar du regard, peut-être avait-elle vu l’ombre sur nos têtes ? Mon regard inquiet devait sans doute l’alarmer, mais je tentai de réprimer ce sentiment et garder mon calme. Essayant de remonter, mon corps refusa tout bonnement, et un chant me parvint.

Tous les muscles de mon corps restaient fixes, décontractés, et mes yeux étaient devenus vides de tout. Je n’arrivai plus à penser, plus à me maitriser. La voix était étouffée par l’eau, la rendant surement plus grave… et les paroles, quant à elles, étaient incompréhensibles pour moi. Ma respiration devenait plus rapide, et une ombre monta lentement vers moi, agile et magnifique. Ses cheveux noirs ondulaient dans l’eau au rythme du courant, sa peau blanche faisait un tel contraste que la lumière qui la percutait semblait la rendre brillante… Elle paraissait si fragile que mes bras s’ouvrèrent instinctivement à sa simple vue. Je n’avais que rarement été attiré par les femmes, et pourtant, j’aurai tout abandonné pour continuer à la contempler… je n’étais pourtant pas dupe, je savais pertinemment que les légendes sur les sirènes étaient fondées, et qu’il y avait de fortes chances pour qu’elle m’emmène au fond des flots… pourtant, à cet instant, j’avais l’impression que tout s’était envolé dès sa première parole.

Le rêve devint cauchemar très rapidement, lorsque la forme changea et qu’elle devint cauchemardesque. Ses lèvres retroussées, on pouvait voir les dents carnassières, et ses pupilles ne devenir qu’une fine ligne. D’un geste fluide, comme si l’eau n’était pas une barrière, elle vint planter ses crocs au creux de mon épaule… ma main se plaquait instinctivement contre l’arrière de sa tête, l’empêchant d’arracher ma peau. Son chant s’étant arrêté, j’avais repris mes esprits assez rapidement. Mon visage se plissa, mais elle ne s’attendit pas à ce que moi-même, je commence à la dévorer. Ce n’était malheureusement pas la seule carnassière ici. Elle me lâcha pour reculer, et un nuage de sang ondulait autour de nos deux corps. Sans plus réfléchir, Aglakh sortit de mon ventre pour la saisir entre ses rangées de crocs, rentrant instinctivement pour sa survie, ne laissant qu’un corps sans vie.

Ma respiration reprenait petit à petit son rythme, mais la blessure était trop profonde pour rester une minute de plus ici. Un chant s’éleva une nouvelle fois, et une ombre frôla mes jambes. Je portai mes mains à mes oreilles, intimant l’Alfar de faire de même. Il fallait à présent remonter au plus vite, au risque de se faire dévorer vivant. Des ombres bougèrent à nos pieds, comme une vague noire qui n’attendait qu’à nous ensevelir. Nom était resté plus haut, et elle nous attendait à la sortit du gouffre… nous ne pouvions donc pas compter sur elle cette fois.

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Jeu 29 Oct 2015, 22:37


Une fois ressorti du bateau, Anariell chercha précipitamment l'alfar, maintenant sûre que quelque chose ne tournait pas rond. Il n'y avait pas que l'eau froide qui procurait des frissons à la petite blonde, peut être était-elle simplement parano mais il lui semblait bien que d'autres personnes se déplaçaient dans les environs et elle ne parvenait pas à déterminer leurs intentions. Cependant, une personne pacifique se cache moins souvent qu'une personne dotée de mauvaises intentions. Quoique, au fond de l'océan, les choses changeaient peut être, c'était bien la première fois qu'Anariell y mettait les pieds et elle n'y était pas du tout à l'aise.

Elle aperçut enfin l'alfar, nageant rapidement dans sa direction, Anariell remarqua tout de suite qu'il s'était passé quelque chose, ses mouvements étaient à la fois désordonnés et précipités et son expression inquiète finit d'effrayer la petite alfar. Il semblait tellement sûr de lui quand ils étaient sur la plage, même lorsque le requin cauchemardesque s'en était pris à eux, il avait gardé le contrôle de la situation. Mais là, il semblait perdu et incertain, Anariell resserra sa prise sur son sac et commença à se propulser vers le haut, sentant qu'ils ne devraient pas rester ici plus longtemps quand un chant lui parvint.

Hypnotique, envoûtant, charmeur, entêtant, tant de mot pour décrire cet air qui semblait s'élever des profondeurs abyssales de l'océan, de bien plus profonds que les fonds marins. la petite blonde était paralysée par cette mélodie enchanteresse et rien ne semblait pouvoir la faire sortir de la transe dans laquelle cette magie étrangère l'avait plongée. Elle n'avait plus conscience du danger, elle ne s'inquiétait plus des menaces potentiels que pouvait abriter cet endroit, elle n'écoutait plus rien d'autre que ce chant captivant qui lui faisait tourner la tête. Un mouvement sous l'alfar lui fit tourner la tête et elle aperçut une créature des plus remarquable, un visage angélique posé sur un corps à couper le souffle, la gracieuse jeune femme s'approcha de plus en plus près d'Anariell et cette dernière pris peu à peu conscience de la situation. La scène se passait au ralentit dans l'esprit embrumé de la jeune femme, la créature de rêve se trouvait maintenant à la hauteur de la petite blonde et celle-ci pu enfin prendre conscience de l'ampleur du problème, une longue queue scintillante recouvrait la partie inférieur de son corps et, bien trop tard, Anariell se rendit compte qu'elle venait de rencontrer, pour la première fois de sa vie, un sirène. Le chant qu'elle émettait captivait toujours l'alfar tandis qu'elle s'approchai toujours plus près. Anariell en avait oublié tout le reste, l'alfar qui l'accompagnait, le fait qu'ils étaient au fond de l'océan et même leur sursis.

Mais en un éclair, la sirène changea du tout au tout, la créature de rêve fit place à une vision de cauchemar, les traits déformés, Anariell aperçut ses crocs et, à la dernière minute, elle leva le bras, sentant les dents de la sirène s'enfoncer dans son avant-bras, la douleur s'infiltrant dans tout le corps de l'alfar, elle retira vivement son bras et sentit la chair de son bras être arrachée et la sirène revint rapidement à l'assaut, plantant ses crocs dans le bras de l'alfar pour la deuxième fois, mais beaucoup plus près de l'épaule et l'alfar changea de tactique, serrant la sirène contre elle avec son bras restant, de manière à entraver ses mouvements. Elle avait conscience de ne pas être très efficace et savait qu'elle ne possédait pas suffisamment de force pour tenir tête à la sirène pendant longtemps. L'emprise de son bras faiblissait déjà et, bientôt, la sirène pourrait continuer son travail de carnassier. Mais, étrangement, elle sentit la créature dans ses bras hésiter et s'agiter, du sang commença à les entourer et, Anariell en était sûre, ce n'était pas le sien.

Sentant les crocs de son agresseuse sortir progressivement de sa chair, Anariell relâcha la pression qu'elle exerçait sur sa taille et se mit à se débattre comme un forcenée, donnant des coups de pieds à l'aveuglette sentant certains atteindre leur cible et d'autres finir dans le vide. La sirène lui jeta un regard rageur avant de disparaître vers le fond des océans, sûrement pour appeler ses compagnes.

Le cœur de la petite alfar battait si fort qu'elle eut l'impression qu'il allait jaillir de sa poitrine d'un moment à l'autre. Oubliant l'idée de calmer sa respiration car celle-ci lui semblait trop absurde, Anariell se précipita vers l'alfar, prenant conscience du corps sans vie qui s'éloignait progressivement, ballotté au gré des courants, et de la quantitée inquiétante de sang que perdait son compagnon. En croisant le regard de ce dernier il lui fit signe et Anariell se plaqua prestement les mains sur les oreilles, ne souhaitant pas une nouvelle fois entendre ce chant de malheur avant de commencer à nager vers la surface. Jetant des coup d’œils réguliers à l'alfar, s'assurant qu'il suivait le rythme, inquiète pour sa blessure. Elle sentait la sienne la brûler mais elle n'avait pas le temps de penser à ça, elle était loin d'être aussi gravement blessée que son compagnon. Un mouvement se fit sentir dans les profondeurs et, sentant l'adrénaline s'infiltrer dans ses veines, Anariell tendit un bras vers l'alfar, le tirant vers elle tout en ayant conscience qu'elle n'était pas assez forte pour véritablement l'aider. Elle ferma les yeux en sentant la douleur irradier du haut de son bras droit mais elle serra les dents, elle se plaça sous l'épaule qui ne saignait pas de l'alfar  et redoubla d'effort pour nager plus vite. Elle était au bord de l'épuisement mais les silhouettes qui les poursuivaient ne semblaient pas avoir gagné de terrain sur eux, tout comme elle ne semblait pas en perdre. Au moindre ralentissement de la part des deux alfars, ils seraient réduits en poussière.


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Mar 10 Nov 2015, 16:40


La blessure était profonde, la douleur puissante. Lorsque les chants cessèrent, ce fut sur mon cou que je fis une pression, évitant ainsi mon sang de se déverser davantage. Ma mâchoire était serrée, mon visage crispé, je ne cachais pas vraiment ma douleur à l’Alfar qui m’accompagnait. Elle passa son bras sous mon épaule, et je remerciais d’un vif coup d’œil sa sollicitude envers moi. Petit à petit, alors que la lumière qui perçait les flots réapparaissait à nous,  une vive douleur parcourut ma nuque jusqu’à mon crâne. L’agitation de mes branchies se faisait de moins en moins, comme inhibée, et j’étouffais tout bonnement. Mon regard se porta vers la surface, tandis que je retenais maintenant ma respiration. Mes tympans me faisaient mal à exploser de l’intérieur… j’avais l’impression d’être broyé par une force invisible. Les rayons se rapprochèrent, et se fut dans un ultime coup de pied que je sortis la tête de l’eau, inspirant à grande bouffé l’oxygène offert. Me tournant vers la femme, ignorant la douleur de mon cou, je m’enquis de son état. Je vis une blessure au bras, mais elle arrivait encore à nager, ce qui était déjà un bon point : « Retournons sur la plage… » Dis-je en serrant de plus belle la voile que j’avais attaché à la ceinture.

J’avais du mal à bouger mon bras gauche, mais très vite, l’entraînement de la secte revint dans ma chair… la douleur se transforma en adrénaline, et ce fut fou de rage que je mis pied à terre. Je jetai violemment le magot sur le sable, n’étant pas certain de retrouver le petit homme vouté que nous avions laissé ici. Jetant un coup d’œil au alentour, je le vis arrivé vers nous, avant qu’il ne s’arrête devant les maigres trésors : « C’est tout ? » dit-il en faisant fi de nos blessures. Je l’attrapai par le col sans tarder : « C’est tout ce que tu as à dire ? » Sur la pointe des pieds, l’homme haussa les épaules : « Enfin, c’est déjà bien… » Balbutia-t-il en retours. Je le relâchais brusquement, Nom à mes pieds, feulant sur l’individu. Je posais ma main droite sur ma blessure, le sang m’enivrant d’une douce euphorie meurtrière, réveillant Aglakh au passage : « Tu te doutes que le trésor est bien trop maigre… partager en trois, il ne nous resterait rien… » Je m’accroupis devant celui qui était tombé lors de la bousculade, son visage blafard près du mien : « Tu comprendras que nous désirons le garder pour nous… comme tu vois, nous avons dû nous battre pour lui, tandis que tu attendais sagement ici. » Un sourire se dessina sur ses lèvres, et je me relevai bien vite, comprenant qu’une duperie venait d’être mise à jour : « Je suppose que je ne pouvais pas en attendre moins de deux Alfars… » Dit-il, le regard sombre et rieur à la fois. Je le remontais, froissant ses vêtements et oubliant ma blessure : « Qu’as tu manigancé ? » Mes points solidement agrippés, il ne se débattit pas, attendant patiemment que des hommes sortent de leur cachette, arbalètes en mains. Nom fut vite mise au tapis lorsqu'elle s'avança vers eux en grognant, assommé d'un coup de pied à la tête.

Toujours mes couteaux a porté de main, je me précipitai dessus, ce qui me valut une remise à l’ordre : « Touche en, n’en serait-ce qu’un, et je te perce le crâne ! » Ma main s’arrêta à quelques centimètres, jetant un coup d’œil vers la femme : « C’est tout ce que vous nous ramenez ? » dit-il, rajoutant : « C’est déjà bien que vous vous rameniez en entier, les autres n’ont pas eu cette chance… » « Quand on a vu le mat sortant de l’eau, chavirer pour disparaitre dans les flots… on a eu peur pour notre magot ! » Lâcha un autre dans un rire gras, se tenant le ventre. Le plus calme cracha soudainement, nous menaçant de son arme : « Détache ta ceinture ! Détache là ! » Se rapprochant, les hommes sortirent tous leurs épées, les braquant sur nous. Je détachais lentement ma ceinture où se trouvaient mes couteaux, la jetant aux pieds du rat immonde qui nous avait piégés. Mon regard était sombre, mais il ne fit que me rire au nez, sans aucune crainte de représailles : « À genoux, les mains sur la tête ! » ordonna le plus téméraire, celui qui semblait diriger le groupe. Un court moment d’inattention suffit pour me prendre la crosse de l’arbalète dans la lèvre, me l’ouvrant, et me forçant à me mettre à genoux. Mes mains glissèrent lentement vers ma tête, Aglakh rugissant dans mon corps. Pour le moment je ne pouvais absolument rien faire, l’arbalète étant beaucoup trop proche de mon visage. Je donnais un bref coup d’œil vers l’Alfar, souriant faiblement, essayant de lui faire comprendre que nous n’étions pas perdus, qu’au moindre signe d’ouverture et de faiblesse, ces hommes tomberaient un à un. L’homme émit un rire gras, donnant un coup de menton vers la femme : « C’est ta sœur ? Ta coureuse de rempart peut-être ? » Les hommes rirent sans retenue, et mon regard se fit plus sombre encore... le monstre était prêt à sortir dès que l'arme ne me pointerait plus, j’enlèverai la vie à cet homme et m’en donnerait à cœur joie. « Ne me regarde pas comme ça ! » un second coup de crosse s’abattit sur mon arcade, et les dernières phrases retentirent sans que je ne puisse rien faire : « Après le maigre butin que tu nous rapportes, tu ne nous en voudras pas de prendre ta puterelle avec nous ! » Un dernier rire sortit d’entre ses lèvres, et je me remis droit, les mains sur la tête, attendant mon tour.

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Dim 15 Nov 2015, 00:26


Bientôt, Anariell aperçut la lumière du jour percer les flots au-dessus de leur tête. Ils y étaient presque et la menace des sirènes semblait maintenant loin derrière eux. Pourtant, il aurait était faux de dire que leurs problèmes étaient finis, rapidement, les branchies qui avaient poussées dans le cou de l'alfar la firent à nouveau souffrir et, en quelques douloureuses secondes, elles avaient disparus. La surface n'était plus très loin et elle sentit l'alfar à ses côté redoubler d'effort pour pouvoir à nouveau remplir ses poumons d'oxygène. En quelques brasses, leurs têtes crevèrent la surface et Anariell pu enfin relâcher la pression dans ses poumons, aspirant l'air à grandes goulées. Elle suivit ensuite l'alfar en direction de la plage les bras tremblant mais ravie d'être enfin sortie de ce cauchemar.

Arrivée sur la plage, Anariell se traîna hors de l'eau, sortant de sa tunique les quelques trésors qui étaient encore en sa possession et les déposant à côté de ceux de l'alfar, bien plus préoccupée par l'absence de Scar et de ses affaires que par la maigreur de leur récolte. Parcourant la plage des yeux, la petite alfar s'aperçut que l'homme qui leur avait fourni la fameuse potion pour faire pousser des branchies n'était pas non plus en vue. La nervosité et la peur qui venaient tout juste de quitter la jeune femme revinrent au galop, mais à peine avait-elle fait quelques pas en direction de l'alfar que l'homme à l'allure, désormais familière, de rat débarqua à leurs côtés, regardant d'un air dédaigneux le peu d'objets ramené de leur chasse au trésor sous-marine.

Mais c'était sans compter le tempérament de son compagnon alfar qui eue tôt fait de le saisir au cou. Anariell avait vite compris qu'il fallait mieux éviter de se trouver sur son chemin au mauvais moment. Dans un frisson, elle se dit qu'elle-même pourrait être l'objet de sa fureur si elle avait le malheur de dire la mauvaise chose, peut être ne l'avait-il aidé que parce qu'ils appartenaient à la même race. Mais soudainement, la blonde s'aperçut que le ton de la conversation avait changé et pas à leur avantage. Des hommes armés arrivèrent à leur tour sur la plage et Anariell réprima un frisson, elle était désarmée et relativement épuisée après leur combat contre les sirènes. Elle se savait incapable de tenir tête ne serait-ce que face à un seul des ses hommes. En quelques secondes, ils maîtrisèrent son compagnon, ne semblant pas prêter plus d'attention à la jeune alfar, sentant qu'elle ne représentait pas de véritable danger pour eux. Ils ne prêtèrent pas plus d'attention à la bête de fourrure qui se faufila rapidement entre leurs jambes, se cachant derrière sa maîtresse qui venait de s'agenouiller dans le sable humide. Elle avait les yeux fixés sur l'alfar, scrutant chacun de ses mouvements et tentant de deviner quel était son plan, s'il en avait un. Mais lorsque leurs yeux se croisèrent, l'attention de leurs agresseurs se porta sur la jeune femme et, en voyant leur regards obscènes, elle prit conscience de son apparence. Dans sa lutte avec la sirène, cette dernière lui avait arraché une partie de sa tunique et le reste était trempé et collait tellement à son corps qu'il ne cachait plus rien du tout à leurs assaillants.

Elle sentit leurs yeux scruter chaque partie de son corps, avides, tandis qu'ils échangeaient des commentaires peu flatteur sur sa personne. Mais ces mots ne l’atteignait pas, elle avait connu bien pire, des années de souffrance à la fois physiques et morales. Alors que l'un d'entre eux semblait rester en retrait, visiblement pour surveiller l'alfar hargneux, les autres s'approchèrent de la blonde. Les mains tremblantes, Anariell repoussa les cheveux qui collaient sur son front trempé et retombaient devant ses yeux, contrairement qu'avec l'autre alfar, les hommes ne firent même pas mine de la frapper pour avoir osé bouger. L'un deux approcha même sa main, agrippa violemment ses cheveux et remettant la petite blonde sur ses pieds avant d'approcher sa bouche de l'oreille pointue de l'alfar. "Ne tremble pas comme ça, on va juste s'amuser un peu. Tu devrais avoir l'habitude, non?" Il éclata de rire, un rire sadique qui fit frissonner l'alfar, faisant remonter à la surface des souvenirs qu'elle avait pourtant cru oubliés. Les mains de l'homme était sur son corps, elle sentait la chaleur d'un autre corps se rapprocher mais elle n'y faisait même pas attention, noyée dans les souvenirs, submergée par une vague d'émotions bien trop familières. Sa vue se brouilla et, en entendant les hommes se moquer d'elle, elle comprit que c'était des larmes. Fermant les yeux, Anariell fut plongée dans un monde de cauchemar, ses mains sur sa taille, elles étaient grandes, épaisses et calleuses, la voix à son oreille lui était tellement familière, et ce rire, sauvage, impitoyable qui résonnait. Dans un éclair, elle vit les yeux de son père, identiques aux siens mais dont l'expression carnassière fit chavirer le cœur de la blonde. Il était là à nouveau, elle l'avait fui, avait caché ses souvenirs et son image au plus profond de son âme et, aujourd'hui, il était là devant elle. Elle sentit les mains agripper le reste de sa tunique et, dans une bref moment de lucidité, Anariell sût que ce n'était pas son père qui tentait d'abuser d'elle aujourd'hui.

D'un coup, les mains se retirèrent et, ouvrant les yeux, Anariell découvrit que Scar venait de sauter à la gorge de l'homme, les dents fermement plantée dans la chair, il ne semblait pas près à en être délogé. Les compagnons de l'homme ne firent que rirent de cet incident, pas inquiet par la relative menace que représentait l'écureuil. Alors qu'un deuxième homme s'approchait pour prendre la place du premier au côtés de la petite alfar, celle-ci avait eue le temps de regagner quelques peu ses esprits et, lorsque les mains de l'hommes entrèrent en contact avec ses bras, elle fit une chose qu'elle n'avait jamais imaginé faire une jour. Elle se jeta littéralement dans les bras de l'homme, surprenant ce dernier, et en profita pour lancer de toutes ses forces son genou dans son entrejambe. L'homme la lâcha avec un grognement de douleur, rapidement, l'alfar se baissa, ramassant un galet de taille moyenne. Elle sentit une main lui agripper les cheveux et, tirée en arrière elle se remit rapidement debout. Elle fit volte face, frappa avec sa main armée et sentit qu'elle avait touché sa cible qaund la pression sur sa chevelure se réduisit mais, déjà, une autre main lui agrippa le poignet et Anariell sourit faiblement. Elle n'avait plus assez de force ni d’énergie pour se battre. Elle sentit le sol se dérober sous ses pieds et un coup à l'arrière du crâne l'envoya au sol, lui faisant perdre connaissance au moment où sa tête heurta le sable.


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Dim 29 Nov 2015, 14:10


Aglakh s’était réveillé depuis maintenant longtemps, arpentant mon corps, amplis d’une rage qui petit à petit m’envahissait, m’enlevant toute raison. Ma respiration s’accéléra, et mes yeux ne devinrent que deux braises, les témoins d’une colère que je tentais de maîtriser. L’Alfar était devenue tremblante, et je soufflais nerveusement en la regardant se laisser faire par ces hommes. Elle ne disait rien, ne faisait rien… et jusqu’à ce que son compagnon à pattes ne plante ses crocs, elle n’avait toujours pas réagi. Lorsque l’adrénaline monta au sein du groupe, en même temps que le coup porté soudainement par la femme, mon sang se mit à bouillir. Mon ventre se déformait lentement, mon visage se crispait en une grimace de douleur et une de mes mains toucha le sol tandis que l’autre allait sur mon ventre. L’homme pointa son épée vers moi, criant à s’époumoner : « Relève-toi ! Remets les mains sur la tête ! » Je tentais de me relever, mais la lenteur de mes gestes me fit prendre un coup de pommeau sur la joue, augmentant mon animosité. Mes mâchoires se serrèrent à m’en briser l’émail, je me tenais droit sur mes genoux, portant doucement mes mains sur ma tête, joignant mes doigts. « Uzgash ? » dit-il les yeux rivés sur mon ventre « Il y a quelque chose de bizarre sous… sous son ventre ! » L’homme arqua un sourcil, lâchant la femme qu’il allait violenter, inconsciente : « Qu’est-ce que tu me racontes… » S’arrêtant à quelques pas de nous, arbalète en main, il constata d’étranges mouvements sous mon haut. Son visage se durcit, et il saisit l’épée de son camarade pour soulever ma chemise collée par l’eau : « Qu’est-ce que tu nous caches ? » Les sourcils froncés, son regard devint de plus en plus dégouté par ce qu’il voyait : « C’est quoi ça… ? » Brusquement, la peau sembla se déchirer et je partis la tête en arrière. Aglakh tout en apparaissant claqua sa mâchoire sur ce Uzgash. Son bras avait, d’un réflexe, abattu la lame sur la peau dure de la bête, et elle ne fit que rebondir avant de tomber au sol, les doigts de l’homme ne pouvant plus serrer le manche. Les bras ballants sortaient de la gueule du monstre, tandis que ses yeux scrutaient les autres hommes. Un bref instant tout sembla figé, un certain dégout mélangé à de l’horreur, c’était emparé des agresseurs. Me relevant, chancelant un peu, mes yeux arpentèrent les lieux. La même haine pouvait se lire dans nos prunelles, nous ne formions qu’un à cet instant. Aglakh avait pour habitude d’influencer mes gestes, mes comportements, il ne sortait que rarement de mon corps, mais quand cela arrivait, il faisait tout pour que cette sortie soit mémorable pour lui. Rapidement, l’homme le plus proche fut paralysé par son dard, et tout se passa rapidement. Très vite, le sable fut souillé du sang des victimes, les cadavres jonchaient le sol, et Aglakh glissait entre eux, attaquant le dernier survivant pour le mettre en lambeaux. Mon bras lâcha l’épée ensanglantée, et l’attention de la bête se tourna vers la jeune femme. Mes sourcils se froncèrent en même temps que ses pupilles devinrent plus noires. Je me retrouvais rapidement être la seule frontière qui la séparait d’une mort certaine, le monstre face à moi, sifflant frénétiquement en bougeant violemment sa queue. Levant mon haut, je l’incitai à revenir en moi, conscient que je n’avais réellement aucune emprise sur lui. Pourtant, il se détourna, plantant ses multiples rangés de crocs dans quelques corps sans vie, s’en nourrissant. L’envie de chair et de sang qu’il ressentait me fut transmise aussi, mais je ravalais ma salive pour me tourner vers l’Alfar, gardant un œil sur Aglakh.  

La nuit s’abattit doucement sur la plage, et aucune âme ne passa dans les environs. Les corps avaient été jetés à la mer, nourrissant maintenant les poissons ou de quelconques crustacés. J’avais retourné le sable souillé avec mes pieds pour ne pas que l’envie de sang ne me prenne une nouvelle fois aux tripes. Mon regard ne cessa d’épier les moindres faits et gestes d’Aglakh, enroulé à quelques mètres de la femme, ses yeux la scrutant. J’avais emmené le bois sec échoué sur la plage pour faire un feu, et je m’assis sur le corps écailleux du monstre, attendant le réveil de la femme. Les sentiments de la bête mêlés aux miens, j’avais commencé à apprendre à en discerner certain, et c’est ainsi que via ceci, une discussion presque silencieuse résonna : « J’aurais peut-être été comme elle si tu n’étais pas né. » Faible, sans un instinct de survie à toute épreuve, une âme qui n’aurait pas été prête à se battre juste pour pouvoir vivre encore quelque instant… Aglakh la trouvait encombrante, inutile, si chétive qu’il voulait la tuer rien que pour cela. « Attendons qu’elle se réveille, nous déciderons après » mes mots résonnèrent dans la nuit comme une menace, pourtant, je n’avais aucunement l’intention de tuer une femme de ma race, ni même de la brutaliser, et pourtant, tout au fond, les sentiments de la bête se mélangèrent… m’approchant vers elle, je m’accroupis, saisissant d’une main son visage pour le tourner vers moi : « Si tu n’es pas capable de faire honneur à ta propre race, alors je te l’apprendrais de force… Au détriment de ta propre volonté », mon regard la perça de part en part, et je relâchai la pression de mes doigts dans une violence qui n’était pas voulue.  

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Mar 05 Jan 2016, 18:34


Mes paupières étaient lourdes, très lourdes. L'arrière de ma tête me faisait encore souffrir, l'impact à la base de mon crâne qui m'avait envoyé au tapis me brûlait, je sentais mon pouls dans cette partie de mon corps alors que j'aurais pu croire que le sang ne coulait plus dans mes veines tant j'avais froid. Une source de chaleur non loin de là me permettait d'apprécier le contraste entre la partie de mon corps qui y était exposée et celle qui, au contraire, ne l'était pas. Mon corps commençait à se réveiller, je sentais désormais des fourmillement dans tous mes membres, j'avais l'impression d'être moins lourdes et les ombres du passé qui flottaient dans mon esprit tournaient et me malmenaient de plus en plus. Des images de succédaient à une vitesse affolante, flash-backs de mon enfance et événements récents, tous ce mélangeait, ne me permettant pas de faire un tri ni de retrouver mon esprit. Je sentais toujours ses mains horribles sur mon corps, il y en avait maintenant de nouvelles qui se rajoutaient, je voyais toujours le visage de mon père, j'entendais ses paroles mêlées à celles que j'avais entendu plus tôt dans la journée. Des soubresauts agitaient mon corps alors que j'essayais de repousser mes cauchemars le plus loin possible. J'avais jusqu'à présent toujours réussi à les maintenir le plus loin possible, jamais il ne m'avait immobilisé. Jamais, jusqu'à aujourd'hui.


Un changement de température se fit sentir, un corps venait de s'interposer entre moi et la source de chaleur, me tirant vaguement de mes sombres pensées. Tout en remuant mes doigts pour faire circuler le sang dans mes mains et mes bras, je pris conscience du calme qui m'entourait. Puis des doigts vinrent agripper mon menton et une voix se fit entendre, faisant son chemin jusqu'à mon cerveau, éloignant mes cauchemars qui se tapirent dans un coin sombre de mon esprit, attendant mon prochain accès de faiblesse où ils pourront à nouveau prendre possession de moi.

La pression sur mon menton se relâcha et j'ouvris progressivement mes paupières, constatant que la nuit était tombée. Mon corps se réchauffait doucement et mes idées me semblaient plus claires. Cependant, je n'osais pas bouger, de peur que le sable ne se dérobe sous moi et que je me retrouve à nouveau noyée dans mes pensées cauchemardesque. Allongée sur le sol, je mesurais toute ma faiblesse, mon inutilité. Je ne comprenais même pas que l'alfar soit encore là, à veiller sur moi. Il était la deuxième personne à agir comme ça envers moi et je ne comprenais toujours pas, peut être que je ne pourrais jamais le comprendre.

J'ouvris la bouche, hésitante, Qu'allais-je bien pouvoir lui dire. Et puis, à quoi bon? Je n'étais pas vraiment sûre qu'il s'intéresse à moi, finalement. Cependant, une de ses paroles me revint en mémoire. "J'ai trop longtemps détesté cette race pour penser à lui faire honneur. Je sais que les Alfars ne sont pas les créatures les plus douces et attentionnées de ces terres, je l'ai toujours su, mais ce que j'en ai connu, dans l'un des pires quartier de Drosera... Je n'aurais jamais pu l'imaginer, pas même de la part des pires espèces existantes. Et pourtant, il faut croire que nous faisons partie de cette catégorie." Je soupirais, devais-je continuer cette discussion ou bien juste sceller mes lèvres et tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de songer à la rouvrir?

"Je n'aurais jamais dû naître, en tout cas c'est ce que mon père me répétait sans arrêt. Mais quand je lui rapportait l'argent qui devait nous permettre de vivre, il se taisait et allait tout dépenser en alcool. Il a bien failli me tuer. Mais il faut croire que lui non plus n'était pas un bon alfar, même ma mort il a réussi à la rater." Ma voix était morne, éteinte. Je n'entendais aucune personnalité, pas de ton ni d'inflexion. On aurait dit un mauvais acteur récitant d'une traite son texte. Je levais doucement ma main et me massait l'arrière de la tête. Une grimace déforma la partie inférieur de mon visage et je me relevais, retrouvant une position assise. Une douleur au bas de mon dos se réveilla et je me mordis les lèvres pour retenir un cri de douleur. Garder une expression neutre, ne jamais montrer ses faiblesses à son adversaire. Je conservais mes yeux sur l'océan, observant les vagues rouler et s'écraser sur la plage, à quelques pas du feu autour duquel nous étions installés. Grattant les oreilles de Scar, je pensais à mes prochaines paroles. Il était peut être temps de m'arrêter, avant qu'il ne décide que ma vie ne valait vraiment pas le coup et m'abandonne sur ce coin de plage isolé. Et ça encore, c'était le meilleur scénario possible. "Et maintenant, comment va se passer la suite de l'histoire?" Je regardais mon écureuil me tirer la manche, manifestement pressé de me voir le suivre dans une certaine direction. Suivant cette direction du regard, je m'interrogeais sur les motivations de mon compagnon. "Je ne sais pas si j'ai envie de le savoir mais... Qu'as-tu fait des corps?"

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Dim 24 Jan 2016, 13:10


La lueur des flammes s’accrocha au regard de la femme qui venait de se réveiller. Une brise marine se leva, ondulant, nous caressant la peau. Elle porta au loin ses paroles, mais celle-ci ne fit que m’écorcher l’ouïe, créant une levée de sentiments contraires. « Cesse tes jérémiades… » Sorti d’entre mes lèvres comme un murmure, les dents serrées comme si un Alfar était défendu de parler ainsi. « Ton père avait raison… tu n’aurais jamais dû naître, du moins, pas en Alfar. » C’était dur à entendre, c’était fait exprès. « Les Alfars ne font pas partie des espèces charitables, c’est vrai, mais le monde dans lequel tu vis ne l’est pas non plus. Si tu penses un seul instant que ceux qui te semblent bienfaisants t’épargneront, tu te méprends. Croise un Ange qui pense pouvoir purger les terres de tout ce qu’il juge être le Mal, et tu verras que le Bien n’est qu’un concept qui est propre à chacun. » Je me relevai pour m’assoir près du feu. J’avais aussi été perdu lorsque j’avais enfin rejoint ma race, et j’avais eu un maître, mort aujourd’hui, pour m’apprendre les rudiments de celle-ci. Je laissai un silence, rassemblant mes idées, puis dirigeai mon regard vers les prunelles de l’Alfar. « Je ne sais pas ce que pour toi signifie ce Mal dont tu nous accuses, mais si tu sous-entends que nous prenons à ceux que nous considérons comme des êtres faibles, alors oui, nous sommes pernicieux. Contrairement aux êtres ingénus qui peuplent ses terres, nous sommes une race basée sur le mérite… nous méritons aussi tout ce qui nous arrive si nous ne nous battons pas pour nos idées, pour ce que nous souhaitons. Nous pousser à réaliser que nous devons nous dompter pour pouvoir vivre, c’est un don qui nous faudra garder en mémoire. » Il fallait effectivement se contrôler pour ne montrer que ce que nous désirions, porter un masque pour ne pas se retrouver dans des situations épineuses, où la moindre faiblesse serait utilisée contre nous. Même si le masque tombait, l’important était de se relever plus fort encore, et de frapper au bon moment. « C’est un choix entre faire partie de ceux qui sont faibles, ceux qui attendent des autres que l’on vante leurs qualités, dans l’ombre de tout, ou de faire partie de ceux qui sont forts, et qui eux, provoquent ce que les autres verront comme des qualités, sortant de l’ombre au moment qu’ils jugeront adéquate. » Le feu fit craquer les morceaux de bois « Si tu ne te sens pas prête à faire partie des plus forts, tu as raison de fuir tes pairs, mais ne penses surtout pas être en sécurité quelques part. »  C’était une mise en garde, la sécurité se situe là où nous avons un plein contrôle, et à partir du moment où celui qui est en face de nous nous surpasse, nous dévisage en sachant pertinemment qu’il a le dessus, alors il n’y a plus aucune garantie. Ici, il suffit de faire simplement croire à nos ennemies que nous avons le dessus, pour brouiller les pistes et éviter le pire. La sureté ne se situe pas dans la vérité, mais dans le paraitre, et ce que nous arrivons à faire croire à l’autre.

Je laissai un court silence, épiant Aglakh du coin de l’œil. Il était toujours enroulé sur lui-même, les yeux clos. Je sentais qu’il n’apprécier pas se semblant de compassion, mais la vérité résidait dans le fait que je n’avais pas été élevé parmi mes pairs, et qu’effectivement, même si j’en approuvais les valeurs, je me montrais plus magnanime qu’eux. L’Alfar s’interrogea sur la suite de cette rencontre, mais en réalité, il n’y en avait pas une de spécifique : « Tu dois réaliser que ton passé, quel qu’il soit, doit te forgé et qu’il ne doit pas provoquer une exécration. L’empreinte qu’on t’a laissée doit te rendre plus forte. » Je ne répondis donc pas tout de suite à sa question, puis tout en me relevant, je lançais un : « Je n’ai pas voix au chapitre. Fais ce qu’il te plaira. » Je regardais alors l’océan, répondant à sa dernière question : « Ils nourrissent dorénavant les poissons, après avoir nourri ma bête. » Je lui tournai alors le dos, allant m’assoir sur le corps glissant du serpent. J’espérai que mon discours, ainsi que le masque que je portai, avait eu un impact sur l’Alfar. Je me rappelai, après avoir vu mon maître, Adril, se battre, lui avoir demandé de m’apprendre cette race dont je ne savais rien. J’étais prêt à donner ses valeurs à mon tour, à prendre une place dans la vie de cette femme, tout comme elle en aurait une à son tour, mais la bestialité dont je pouvais faire preuve, pouvait à tout moment faire barrière à cet apprentissage.  

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Dim 17 Avr 2016, 14:30


Le bois crépitait dans les flammes, tandis que la brise marine s’était tue depuis un temps déjà. Le seul son que nous entendions était les vagues qui happaient le sable et déposaient les coquillages sur la plage. L’air s’était rafraîchir et la discussion s’était tarie au rythme de la houle. Aglakh était revenue dans mon corps, laissant une douleur quasi persistante dans mon ventre. Les traits de la jeune femme s’étaient apaisés, maintenant allongés dans le sable pour ne pas se réveiller avant que les rayons du soleil ne caressent sa peau. Je me levai pour mettre maintes brindilles sèches et nourrir ce feu qui se mourait. Il était temps de partir, et de laisser l’Alfar à son passé qui l’avait saisi pour ne plus la lâcher.

Elle était de celle qui se laisser porter au gré du vent, au risque de ne plus rien contrôler et que la fin ne soit qu’un désastre où la mort l’attend à bras ouvert. Elle avait tourné le dos au sien, trop douce pour s’identifier à notre race. Elle n’avait sans doute nul pas où aller, qu’une bicoque qui était sienne une nuit avant de l’abandonner au temps, et d’errer à nouveau où le destin la porte. Elle s’était sans doute mille fois confrontée à la réalité, et pourtant, elle continuait à s’en détourner, pensant que quelqu’un lui ouvrira la porte de chez soi, la prendrait sous son aile pour qu’elle n’ait plus à se rapproché de la triste réalité de son monde. Elle avait oublié, bafoué l’enseignement que la vie lui avait offert, s’était tournée vers une destinée qui n’avait pas de but.

Soufflant, je me levais pour m’éloigner du foyer, laissant l’Alfar à ses songes. Il y avait un temps où il n’y avait plus rien à faire pour changer quelqu’un qui ne le désirait pas vraiment. Elle aurait pu apprendre à se battre pour sa vie, à se battre pour devenir quelqu’un. Être Alfar n’était pas une vie simple, c’était une vie de tricherie, d’alliance et de déliaison sans cesse orchestrées… c’était une vie pleine de batailles où personne ne pouvait nous dicter la fin, car c’était nous qui la choisissions, épiant les réactions des autres, devinant leurs intentions, et faisant des choix qui nous menaient là où nous voulions aller. En réalité, si certaines races montrent leur importance en montrant leur courage et leur grandeur de cœur, les Alfars, en survivant, montre leur malignité et le fait qu’il ne faut pas les  sous-estimer au risque de se faire doubler. Il y avait en ce monde un parfum nauséabond de cadavre et de malfaisance, la douceur et l’aménité étaient des choses qui n’y avaient pas leur place. Si nous ne sommes pas capables de nous défendre face à l’adversité, personne ne le fera pour nous, si ce n’est ces personnages bénéfiques hantant ce monde et qui meurt les premiers, vous avec. Nous ne pouvons pas nous permettre de vivre aux crochets d’un protecteur, il est impensable de remettre sa vie entre les mains d’un tiers qui n’est finalement qu’un rempart fragile face à la mort. Cette Alfar allait mourir… surement… et je la laisser à son sort, car c’est aussi un apprentissage que de côtoyer notre fin. Si elle y survivait, peut être pourrait-elle se relever plus forte, ayant vu sa vie défiler devant ses yeux lorsque la mort était venue la frappait, lorsque son sang perlait sur sa peau, et que sa respiration devenait plus lente, peut être aurais-je dû être cette main qui lui aurait quasiment ôté la vie. Elle était une injure à notre race, certes, mais elle avait encore du chemin à faire, elle n’était peut-être tout simplement pas tout à fait prête à vivre avec ce qui lui avait été offert.

La mer et le sable étaient depuis longtemps derrière moi. Après une longue pause, j’avais repris la marche vers Drosera, m’arrêtant ci et là afin de ne pas trop m’épuiser. Le vent faisait danser les feuilles et les branches, les pétales tombant en tourbillonnant sur le chemin. L’odeur d’iode avait laissé place aux feuilles mortes nourrissant la terre, à cette boue quasiment sèche qui parsemait l’allée. L’herbe se mouvait à chaque brise, le soleil ne perçant pas l’épaisse cime des arbres aux racines noueuses. La forêt des murmures m’accueillit en son sein en un hurlement de bête.

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La curiosité est un vilain défaut - quête [avec Aëran]

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