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 Les Cabarets d'Avalon [Eerah]

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Dim 29 Mar 2015, 20:20


La Khæleesi était une femme exigeante dont la puissance et l'influence dissuadaient les esprits paresseux de songer à la décevoir, de manquer de l'irriter ou de tenter de la leurrer. Les proches de la reine connaissaient les risques de leur échec. A plus forte raison, la jolie Megæra craignait de désoler la Dame par un quelconque déboire ou un éventuel naufrage. On ne navrait pas celle qui payait intégralement les études aux Académies et les précepteurs, les loyers, les toilettes et les bijoux, pas plus qu'on n'ennuyait celle qui se portait caution auprès des autres grandes têtes du monde et qui offrait presque sans condition commerce et établissement. La litote était d'autant plus vraie lorsque le mécène était l'une des créatures les plus puissantes de l'ère qui n'avait pas à ciller pour déchaîner les monstres des eaux, ses armées et ses assassins, et qui offrait régulièrement le spectacle dissuasif de sa présence entourée d'une large demi-douzaine de dragons peu regardants sur la viande qu'ils dévoraient. La Bélua était consciente du pari que Lady Deslyce avait misé sur elle, pour des raisons dont elle ignorait la teneur. Le choix était un honneur. Avant que la Sirène ne la prenne sous son aile, elle n'était personne. Aujourd'hui, elle bâtissait son empire, pierre par pierre, sous les bons conseils de son protecteur. Elle avait un semblant de réputation et on la regardait. Sa vie n'avait jamais été aussi excitante. Elle aimait être la propriétaire de l'Anavælyam, gérer son petite monde d'une main de fer et laisser rêver ses clients par de délicieuses prestations. Elle appréciait à leur juste valeur les discussions avec la Souveraine des Eaux et des Océans. Elle brûlait de retourner toujours dans les bras et les draps de son amant, un écart que ne lui reprochait jamais Vanille pourvu qu'elle soit assidue dans ses tâches. Dorénavant, la Lapine parlait et maitrisait quatre dialectes différents en plus du langage commun : l'Arshàla, le Valærian, le Zul'dov et l'Anatæma. L'apprentissage selon Vanille Deslyce ne s'arrêtait jamais. Megæra devait continuellement recherché à être la meilleure, à en savoir davantage et à briller. Peu à peu, elle croyait remarquer que la Dame lui lâchait un peu de leste. La preuve de confiance rendait la situation toujours plus délicate. Elle n'avait pas droit à l'erreur. Vanille n'était pas le genre de femme à pardonner.

Néanmoins, Megæra ne s'inquiétait pas. La Dame des Abysses ne regrettait pas ses décisions, elle en était certaine. A n'en pas douter, la bienfaitrice était même satisfaite du travail de sa protégée. Après lui avoir tant offert, elle lui avait soufflé l'idée qu'il était grand temps d'étendre son petit royaume, qu'il ne fallait pas se conforter dans le succès d'un unique cabaret. La Bélua devait voir plus grand. Ses ambitions n'avaient pas de frontière et elle songea immédiatement aux Ailes-Noires d'Avalon. La Capitale avait gagné un nouveau prestige avec l'évènement du Lord Scaldes. Megæra s'imaginait volontiers tenir un établissement dans la Cité. Elle ne redoutait ni le patriotisme d'un gouvernement nationaliste ni l'éventuel mauvais accueil dont elle pourrait faire l'objet. Après l'élitisme hautain des Ondins et l'éducation stricte de la Khæleesi, elle sentait qu'elle avait toutes les cartes en main pour réussir. Elle travaillait sans soucis avec les locaux, consciente qu'il fallait tirer et user du meilleur de chacun et qu'il n'y avait qu'un Déchu pour comprendre un Déchu, tout comme une Sirène était plus à même d'aiguiller à la Cité Engloutie. Encore fallait-il ne pas commettre d'impair auprès du Roi ou quiconque qui la recevrait. Vanille ne serait pas là pour l'appuyer, du moins physiquement puisque ses promesses seraient évoquées. Malgré tout, la Lapine savait que la sulfureuse Lady Deslyce serait au courant de ses bévues si elle avait le malheur de contrarier les Déchus. Si elle était prête à nettoyer les dégâts, les remontrances risquaient d'être radicales. Ces appréhensions n'étaient pas contreproductives pour Megæra, bien au contraire. Les tensions étaient excitantes. Le goût d'interdit était exhalant. Elle bouillait, souriante et rayonnante.

La journée était belle. Un soleil de plomb brillait et noyait de sa lueur la Place du Rift, illuminée par ses teintures qui se reflétait sur la Mer de Verre. Avalon plaisait à Megæra. Si elle avait un faible pour les mœurs sensuelles des Sirènes et l'élégance de leur Cité, l'astre du jour lui manquait dans les profondeurs abyssales. Elle espérait qu'on lui laisse sa chance, qu'elle ait l'opportunité de se faire une place parmi les Ailes-Noires. Alors qu'elle passait près d'une parcelle ensoleillée, la Bélua pencha la tête, rêveuse, les yeux clos, pour laisser les rayons frapper son teint de porcelaine. Elle n'en profita qu'un bref instant avant de reprendre la route. Elle ralentit le pas une fois devant la Grande Bibliothèque. Dans un soupir un brin nerveux, elle réajusta sa tenue, soudainement prise d'un doute. Rapidement, elle oublia cet instant. Le peuple d'Avalon n'était pas réputé pour sa pudeur et ceux qui vivaient sous le joug de la luxure la feraient passer pour une nonne. En tant que sulfureuse propriétaire et artiste, elle pouvait bien se permettre quelques fantaisies. Le kimono lui sied à merveille. Les nuances pastels de la soie contrastait avec sa peau de pêche, ses lèvres de sang et les boucles noires de ses cheveux qui ondulaient le long de sa gorge nue. C'est ainsi qu'elle s'approcha de la bâtisse, le regard perdu dans l'architecture et les statues. La Grande Bibliothèque était, comme le nom le laissait subtilement songé sans rendre compte de l'ampleur considérable de la bête, immense. Peu désireuse de se perdre bêtement, elle alla à la rencontre du premier Déchu venu. « Bonjour, je suis Dame Swan. La Khæleesi a annoncé ma venue. » Elle s'attarda sur le visage de son interlocuteur pour vérifier qu'il n'était pas aveugle et qu'il ne correspondait pas à la description que Lady Deslyce avait fait du Roi. Elle fut soulagée. La question qui suivit aurait été idiote. « Le Dædalus est-il présent et disponible ? » Il serait le troisième personnage souverain qu'elle rencontrerait, et surement enfin le premier avec qui elle entretenait une relation normale.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                      
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Eerah
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Eerah
Lun 30 Mar 2015, 18:40


« Ça… Je l’ignore, Lady. Suivez-moi, je vous prie. ». Tommy n’était pas en service, mais s’il s’était engagé dans la garde pour se rendre utile, il ne remisait pas son amabilité avec son uniforme. Aussi il enjoint la jeune femme à le suivre, et se dirigea vers l’entrée de la Bibliothèque, là où il venait de croiser celle qui, mieux que lui, saurait répondre aux interrogations de la nouvelle venue. Lorsqu’ils arrivèrent, Queen Valann était en train de confier à un coursier une série de missives destinées à être délivrées dans tous les lieux de plaisir de la cité. Elle était comme à son habitude vêtue d’un simple ensemble découvrant l’immense majorité de sa peau, et d’un pagne translucide laissant discerner sans problème des formes divines. Le soldat attendit patiemment, presque au garde-à-vous, et lorsqu’elle eut finit, elle se tourna vers ses nouveaux interlocuteur. Presque inconsciemment, son regard glissa sur l’homme pour aller détailler la tenue de l’inconnue, et un fin sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle remonta le long des courbes mises en valeur par le kimono serré à la taille. « Comment puis-je vous aider ? ». Le jeune Tommy se racla la gorge, obligeant la Vincide à rabattre ses yeux parme sur lui. Lui peinait déjà à détacher les siens de la gorge de la Déchue. « Mes hommages, Ophaniel. Lady Swan, envoyée par la Khæleesi, est ici pour rencontrer le Dædalus. ». Une lueur se fit dans les yeux de la luxurieuse. « Lady Megæra Swan ? Bienvenue en Avalon. Vous étiez attendue, en effet. ». Elle se tourna un instant vers le garde. « Merci, vous pouvez disposer. ». Un clin d’œil enjôleur accompagna l’ordre, et un sourire béat se grava sur le visage de Tommy qui disparut sans demander son reste.

Lorsqu’il fut éloigné, la Déchue reprit plus doucement. « Ravie de vous rencontrer. Cet habit vous sied à ravir. Je me présente, je m’appelle Queen Valann. Je suis la Vincide de la Luxure, et à ce titre, j’ai la charge des lieux de plaisir de cette ville. Venez, marchons un peu. ». De sa démarche légère et élancée, elle partit en direction des entrailles de la bibliothèque, les Déchus qu’elles croisaient la saluant au passage. Elle prit son carnet en main, parcourant rapidement des yeux ce qu’elle y avait noté, soulevant une page pour consulter son agenda. « Lord Scaldes est actuellement en réunion, il m’a chargé de vous accompagner en attendant son arrivée. Comme je vous disais, c’est à moi qu’il revient de gérer nos différents organismes liés à la culture et aux plaisirs. ». Elles marchèrent doucement le long d’un couloir surplombant la pièce principale de la bibliothèque, donnant vue sur les douze étages inférieurs. « Ce n’est pas avec moi que vous travaillerez, mais vous serez destinée à me croiser régulièrement, que ce soit lors des contrôles de salubrité, ou à chaque fois – les Ætheris nous en préservent – qu’il y aura un problème avec l’une des filles. ». L’activité battait son plein au cœur du bâtiment. On allait et venait sans cesse, à pied ou en volant, le tout donnant lieu à un spectacle inconscient de plumes et de corps plus ou moins couverts selon la nature des péchés qui habitaient leurs propriétaires. À travers les grands vitraux, le soleil illuminait chaque recoin de nombreuses teintes colorées. Un instant, la Vincide s’arrêta pour couver la scène d’un regard ravi. « Une fois que nous aurons discuté avec Eerah, il sera temps de nous rendre au cabaret, et je pense que vous ne serez pas déçue. Nous en profiterons pour vous présenter à Ruël, qui sera votre collègue et partenaire. ». Une horloge sonna, plus loin. « Il nous reste encore un peu de temps. Puis-je vous offrir une boisson ? ».

La salle de détente des Vincidi se trouvait dans les étages supérieurs, non loin du bureau du roi et des pièces destinées aux archives secrètes. En entrant, Queen ne s’étonna pas une seconde d’y rencontrer le Vincide de la Paresse, étalé comme à son habitude sur l’unique canapé, le visage stratégiquement placé sous un rayon de soleil. Il ne bougea pas d’un cil lorsqu’elles entrèrent, visiblement endormi. Sans baisser la voix, la Déchue poursuivit. « Voici Jonathan Logan, digne représentant de la Paresse. Lui en revanche, aucun risque de le voir régulièrement. ». Un ronflement trop exagéré pour être naturel lui parvint en réponse. L’Ophaniel pinça le nez, et d’un pas décidé, alla jusqu’au canapé, avant d’attraper d’une main ferme les parties intimes du plaisantin. « Et pourquoi tu n’es pas avec les autres ? ». « Tu… Aïe. On a fini, il reste qu’Eerah et Sony. Tu peux… S’il te plait ? ». Elle sourit, le libéra doucement et posa un baiser sur son front, puis alla attraper deux verres. « Hydromel glacé, ça vous ira ? ». Puis en revenant près de la table, elle invita la jeune femme à s’asseoir, et fit de même en face d’elle, croisant doucement les jambes. « Bien. Parlez-moi un peu de vous. Je ne sais que ce que j’ai lu, et ce que j’ai lu provient de la Khæleesi, qu’a-t-elle volontairement ignoré que je devrais savoir ? ». Plus bas, et avec un sourire transpirant le vice, elle susurra : « Vous êtes vraiment… Une lapine ? ».


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Lun 20 Avr 2015, 18:55


Sans surprise, les pêchés avaient une emprise mordante sur la vie à Avalon et les rapports entre Déchus. Megæra ne s'étonna pas de l'ambiance sans embarras ni pudeur ; elle connaissait assez bien le peuple des Ailes-Noires et il n'y avait pas de mœurs qui la dérangeaient. La désinvolture des Vindici était même une véritable bouffée d'air pour la jeune femme. Si elle appréciait le raffinement et l'élégance de la Khæleesi, de la Cité Engloutie et de son peuple tout comme le sérieux des Néris, il régnait à la Capitale des eaux un climat de tensions lourd à l'esprit qui faisait douter du bienfondé du moindre fait et geste, laissait à penser qu'on flânait avec un glaive qui chatouillait la gorge et qui pouvait s'abattre à tout instant. Megæra n'était pas naïve au point de croire qu'ils se comportaient éternellement avec impertinence et légèreté ou que le glaive n'existait pas à Avalon. Elle admirait simplement l'équilibre entre détachement et diligence, un état qui les rendait aussi sympathiques que dangereux. L'Hénoch était la preuve que l'on pouvait se faire taquiner par une belle femme aux mains baladeuses à un moment pour parfaire sa réputation de tortionnaire un autre. C'était fascinait. Cette ville était vraiment séduisante. Megæra sourit. Après avoir remercié Queen Valann pour la boisson fraîche, elle croisa doucement les jambes. Le regard insistant et la voix suave de la Déchue auraient pu être perturbant. La Bélua se sentait épiée, jugée et regardée. Pour autant, cela ne la troublait pas, pas plus qu'elle n'était gênée. Qu'aurait-on pu attendre de la représentante par excellence de la luxure ?  Megæra commençait à s'habituer aux yeux impertinents qui glissaient sur sa silhouette et, d'une certaine manière, elle aimait qu'on la jauge, même si elle avait plus l'habitude de l'avidité des hommes que de l'appétit des femmes. Dans un sourire, elle se redressa lentement à l'évocation de son Totem. « Oh … » souffla-t-elle, suggestive. Elle glissa ses deux mains dans ses cheveux, relevant les boucles noires qui s'effondraient en cascade sur sa peau nue. A mesure que ses doigts parcouraient les mèches, elles prenaient une teinte soudainement plus clair, tirant sur l'argent et le nacre. Ses paumes avaient achevé leur course, et elle les croisa sur ses genoux. « Je dois à mon apparence une partie de mon succès. » Les longues oreilles blanches étaient apparues. L'une se replia sensiblement.  « Et encore ce n'est que la partie visible. » Son amant fondait toujours devant sa forme hybride.  Il ne parvenait jamais à résister aux oreilles. Le petit pompon de sa queue était, quant à lui, une arme fatale de destruction de masse, encore bien dissimulé sous la soie de son kimono.

« Je pense n'avoir rien à cacher. » ajouta-t-elle, un brin rêveuse et le visage si pur et ravissant que l'on aurait presque pu croire qu'il n'y avait aucun double sens à ses mots. Elle sourit, avant de reprendre, songeuse : « J'aime à penser que la Khæleesi ne vante pas mes mérites comme une mère aveugle des tares de son enfant. Elle est assez exigeante avec moi au quotidien pour que je la juge honnête dans ses dires. Elle est un excellent professeur. Se perfectionner auprès des Sirènes dont l'art a été aussi envoutant que mortel pour bien des voyageurs était une chance mais je ne saurai me satisfaire de ce que je possède déjà et elle le sait. » Elle but une gorgée d'hydromel.  « Quoiqu'il en soit, la Dame des Abysses n'aurait jamais signé cela … » Elle tira de son corsage quelques lettres pliées, cachetées par le seau privé de Lady Deslyce. « … si elle n'avait pas jugé que j'en valais la peine. » Vanille agissait en bon mécène, pour Megæra, consciente que certains rechigneraient à céder des établissements à une étrangère. Les documents étaient des garantis. De plus, la Sirène accordait à sa protégée un large financement, tirée de sa richesse personnelle, pour lui permettre de recruter des artistes et d'entretenir les affaires. « Elle n'a jamais regretté de m'avoir offert l'Anavælyam. » D'ailleurs, le Cabaret n'avait jamais eu autant de succès. « Et je lui suis reconnaissante de m'appuyer pour mes projets tant ces considérations sont secondaires pour un peuple comme le mien, contrairement aux Ondins ou aux Déchus qui mettent un point d'honneur à soigner les lieux de plaisir. Heureusement que certains Béluas sont plus .. raffinés. » Elle fit une brève pause, un rire tout bas.  « J'ai déniché quelques talents qui vous plairait. Un Ours, un Serpent, une Chatte et une Panthère. Ils sont impressionnants, elles sont divines. Je travaille sur leur numéro, ces derniers temps. » Elle réfléchit un instant. « Sinon que vous dire si ce n'est que je suis une femme passionnée et entreprenante, qui se plait dans les grandes Cités des grands peuples à exploiter leurs goûts.» Ses oreilles frémirent. « Je suppose que c'est à cet égard que votre race me fascine tant. Vous avez un rapport à l'art et au plaisir, au corps et au divertissement qui me plait et me charme. » Elle se sentait bien plus proches des Ailes-Noires que des Hommes-Animaux. Elle allait adorer gérer un établissement pour les Déchus. Elle aimait chercher à séduire un nouveau public, et les mœurs d'Avalon lui laisseraient certainement davantage de liberté qu'à la Cité Engloutie.

« J'espère que mon travail vous satisfera. » conclut-t-elle dans un sourire. Elle avait été plus maladroite qu'elle aurait aimé dans le choix de ses paroles. Queen Valann était une femme impressionnante et troublante. Ses oreilles se balançaient lentement, l'une après l'autre. Le mouvement était plus élégant que tapoter nerveusement la table.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                    
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Dim 07 Juin 2015, 16:00


Sans égard aucun pour les règles de savoir vivre, les joues de la Vincide rosirent, et ses lèvres s’entrouvrirent, avides. Vraiment ; les Béluas étaient fascinants. Ils avaient un matériel génétique fantastique à disposition, une bestialité que le plus brutal des amants de ne pouvait que leur envier, et pourtant ils s’entêtaient toujours – pour la plupart – dans cette fausse éthique, reliquat d’un peuple Angélique omniprésent. Voir que certains avaient enfin saisi le potentiel érotique qui reposait dans leur veines était un véritable ravissement pour la Déchue. Pour l’heure, elle ne parvenait pas à détacher les yeux des oreilles qui venaient de se dessiner dans la chevelure de la jeune femme. Pas de magie, pas de déguisement malhabile ; c’était… Queen sentait, sans pouvoir rien n’y faire, le sourire monter sur son visage. Confrontée au visage innocent de Megæra, son petit air de bonne élève, elle sentait ses vieux démons revenir à la charge. L’Ophaniel se radoucit nettement, croisa les jambes et se recula dans son siège. Elle avait déjà pris sa décision. D’une façon ou d’une autre, maintenant ou dans un an, cette enfant rejoindrait sa couche. En réalité… Peut-être n’avait-elle pas besoin d’attendre si longtemps. Il lui suffisait d’un souffle, d’une caresse, ou d’un baiser, pour injecter le péché dans sa chair. Elle n’avait aucun moyen d’y résister, et là, sur cette table… Elle tourna la tête vers le Déchu allongé dans le sofa. Tout cela ne manquerais pas d’agiter un petit peu ses hormones paresseuses ; peut-être pourraient-ils finalement tirer quelque chose d’intéressant de sa présence. Songeuse, elle mordit sa lèvre inférieure en cherchant des yeux les endroits de la salle propices à l’amusement. Et Eerah et les autres, à côté… Si elle susurrait les bons mots à chacun d’entre eux, tous seraient à ses pieds pour quelques heures. Inconsciemment, elle commença à dénouer le châle qui peinait déjà à couvrir son corps. Lorsque la Bélua évoqua à demi-mot les parties cachées de son anatomie qui avaient également héritées de son sang animal, Queen crut fondre sur place. Sa main d’abord posée nonchalamment sur l’un de ses genoux remonta dangereusement le long de ses cuisses, comme s’il n’y avait plus personne pour l’observer.

Ses yeux dérivèrent le long des courbes de Megæra, traça avec gourmandise le contour de sa poitrine, pour aller s’égarer plus loin… Et rencontrer le regard amusé de Jonathan, dans le dos de la Bélua, parfaitement conscient de ce qui lui passait par la tête. Il fronça les sourcils avec exagération, comme pour la sermonner silencieusement, et d’un mouvement de menton, lui désigna la jeune femme, qui avait d’ores et déjà commencé à se présenter. Un instant perdue, la Vincide cligna des yeux, et écarta sa main d’un geste vif, en se redressant sur son siège. Même après tout ce temps, il lui arrivait de se laisser embarquer par son imagination. Ça ne changeait pas ses sentiments pour la jeune femme devant elle, mais trouverait surement plus subtil qu’une orgie pour parvenir à ses fins. Quant à l’autre… Logan se gaussait sans un bruit, tout sourire sur le canapé. Elle plissa les yeux. Lui ne perdait rien pour attendre. Elle n’attendait que le départ de leur invitée pour s’occuper de son cas. Au prix d’un effort considérable, elle stocka pour plus tard ses viles pensées, et se consacra entièrement à la Lapine. Elle savait se vendre, c’était indéniable. Elle savait aussi choisir que dire et que laisser de côté. Personne n’était blanc, même si sa fourrure voulait laisser entendre le contraire ; contrairement à la plèbe, Queen ne se faisait guère d’idées sur la prétendue bonté de la Khæleesi. Elle ne remettait pas son jugement en question, mais plutôt sa volonté de pratiquer le mécénat sans tirer quoi que ce soit de sa protégée. Cela avait peu d’importance à vrai dire, les relations entre Vanille Deslyce et le Dædalus avaient l’air cordiales, elle doutait que la Bélua fut envoyée pour saboter quoi que ce soit.

Pendant que Megæra déroulait ses motivations, l’Ophaniel sirotait sa boisson, hochait la tête de temps à autre. Lorsqu’elle évoqua le personnel qu’elle avait amené avec elle, la Déchue sentit une nouvelle bouffée de chaleur l’envahir, si bien qu’elle vida son verre d’un trait, pour aller le remplir de nouveau avec un peu plus de glace, faisant signe de continuer à la jeune femme. Lorsqu’elle termina, la Vincide la considéra un instant avec un sourire en coin, avant d’ajouter : « Excellent. En ce qui me concerne, vous conviendrez parfaitement pour ce travail. J’ai véritablement hâte de pouvoir assister à l’un de vos numéros. ». Elle sembla hésiter, puis continua : « À ce propos… Prendrez-vous part aux représentations ? ». La porte du salon s’ouvrit, laissant entrer Lisa Fork, suivie de son mari et du Dædalus. « … toujours est-il que je ne comprends pas pourquoi on n’envoie pas immédiatement un bataillon. ». « Écoute, ce n’est surement rien, et elle ne doit faire qu’un aller-retour. Si en revenant, il s’avère qu’un danger menace, j’enverrais un régiment, une phalange, même, si c’est nécessaire. ». « En espérant qu’il ne soit pas trop tard… ». « Qu’il soit trop tard ou non, ce n’est pas deux jours qui feront la différence. Je vous rappelle qu’ils sont plus de deux-cents, là-bas, dont des soldats. Donc de deux choses l’une, soit quelque chose les a anéanti, et à ce moment-là, un éclaireur sera bien plus utile qu’un groupe de cibles bruyantes, soit ce n’est qu’un problème de communication et on aura évité de déplacer tous ces soldats pour rien. Belle est quelqu’un de fluet, discret, elle saura gérer la situation et revenir pour me faire son rapport. ». « Si tu le dis… Oh. Bonjour ! ». Queen se redressa, dissipa magiquement le pourpre de ses joues. « Ah, vous avez fini. Je vous présente Lady Megæra Swan, la future co-directrice du cabaret ! ». Sony hocha la tête, alla se servir un café sans rien ajouter ; sa femme en revanche, laissa éclater un grand sourire et un rire ravi. « Enchantée ! On m’a beaucoup parlé de vous ! Laissez-moi vous dire que ces oreilles sont charmantes ! Liza Fork, Vincide de la Gourmandise, et ravie de vous connaitre. Un biscuit peut-être ? ». La jarre en terre cuite qu’elle pressait contre elle était à moitié remplie de gâteaux aux pépites de chocolat, et d’une poignée convaincue, elle en tendit une demi-douzaine à la Bélua. Dans son dos Eerah sourit, et lorsque la gourmande s’installa à la table en grignotant l’une de ses sucreries, il s’inclina légèrement. « Lady Swan. C’est un plaisir. La Khæleesi m’avait prévenu de votre arrivée, je n’espérais pas vous rencontrer aussi tôt. J’espère que le voyage fut sans encombre. ». À son tour, il prit place à la grande table, à la droite de l’Ophaniel, qui s’en rapprocha imperceptiblement. « Vous avez pu commencer à converser ? ». La Déchue à ses côtés hocha la tête. « Oui, Mlle Swan me racontait son expérience avec la souveraine Ondine. Celle-ci n’aura rien exagéré, comme nous nous y attendions. Je m’apprêtais à l'emmener sur son futur lieu de travail, tu nous accompagne ? ». « Bien sûr. Mais buvons un verre, avant tout. Maguertha ne devrait pas tarder, elle était en train de prendre des notes, et Lady Jenniphaële m’a promis de passer. Ce sera l’occasion de leur présenter notre invitée. Qu’en dites-vous, Mlle Swan ? ».


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Ven 19 Aoû 2016, 17:32

Megæra prit quelques secondes pour dévisager le visage enchanteur de Queen Valann, songeuse. Soutenir le regard appuyé de l’Ophaniel était une épreuve, tant ses désirs luisaient au fond de ses yeux. Il lui faudrait certainement faire preuve de plus de prudence et de mesure, à l’avenir. Les Ailes-Noirs et leurs péchés étaient délicats à manier. Peut-être avait-elle un peu trop usé et abusé des vices de la belle Déchue ; et elle risquait d’en payer le prix. La séduction était un jeu et il existait plusieurs façons de perdre. Elle n’était pas certaine de pouvoir faire face à l’insistance et aux dons de sa charmante interlocutrice si celle-ci décidait de prendre les choses en main. Seulement, elle n’avait guère envie de lui céder. Il devait être temps de s’assagir. Malgré ses bonnes résolutions, la Lapine ne put s’empêcher de décrocher un sourire enjôleur à la Vincide de la Luxure en guise de première réponse à sa question. « A vrai dire, il m’arrive à l’occasion de participer aux représentations. Mes interventions sont rarement programmées à l’avance. Je voyage sans cesse entre mes établissements et parfois, décide de monter sur scène pour ravir davantage les clients. » Elle marqua une brève pause, sirota sa boisson glacée du bout des lèvres avant de poser doucement ses mains sur ses jambes croisées. « Je serai honorée de vous voir assister à l’un de mes numéros. N’hésitez pas à me faire savoir lorsque vous comptez visiter le cabaret. Je vous préparerai une scène inédite pour l’occasion. » Les idées se bousculaient déjà. Avalon offrait une palette de possibilités inédites. La Bélua comptait exploiter ce nouveau potentiel sans plus tarder. Il était nécessaire de s’adapter à son public, chacun n’ayant pas les mêmes attentes. Les mœurs légères des Anges Déchus allaient lui permettre toutes les excentricités. Elle avait hâte de pouvoir commencer à travailler.

La porte du salon s’ouvrit et ils furent plusieurs à en franchir le seuil. Megæra ne tarda pas à reconnaître la silhouette du Dædalus et se releva. Souriante et courtoise, elle salua les autres Vincides à mesure qu’ils lui étaient présentés. Après avoir échangé quelques politesses avec la dénommée Liza Fork et avoir grignoté un biscuit pour ne pas la vexer, elle se retourna vers le Souverain et inclina légèrement la tête. Elle ignorait comment se comporter envers ce Monarque, à la tête d’un peuple libre et aveugle de surcroit. Elle préférait mettre en œuvre les règles que la Khæleesi lui avait rabâchées à de – très – nombreuses reprises. La Sirène en aurait été sûrement satisfaite. Elle avait déployé tellement d’effort pour façonner la Lapine à son image et selon ses lubies, une réalité qui échappait encore à la principale intéressée. « Seigneur. Merci de me recevoir aussi vite. » Elle n’en revenait toujours pas des multiples changements de son existence. Elle avait rencontré bon nombre de Reines et de Rois, se créant par la même un entourage enviable, bien qu’ils ne soient pas tous proches de la jeune femme. « Bien entendu. » Elle ne comptait pas contrarier Lord Von Dreth et était plutôt curieuse de la suite. Quelques questions lui brûlaient les lèvres ; questions qu’elle ne pouvait cependant pas poser. Elle avait été troublée par la présence de deux statues à l’allure familière, aux portes de la Bibliothèques. Elle avait déjà pu contempler des figures semblables, par centaine et centaine, sur les côtes les plus lointaines de la presqu’île de Pabamiel comme dans la Cité Libre. Elle préférait éviter le sujet.

« Par ailleurs … » reprit Megæra d’une voix douce. « La Khæleesi m’a aussi conseillé d’aller rendre visite à une certaine Lady Vénus Daviel dans son Domaine Panadel. » Elle avait cru comprendre que son mécène et cette femme étaient proches, sans avoir saisi la nature de leur relation. Elle ne crachait cependant pas sur cette rencontre, enchantée de pouvoir parler à une femme tenant une Maison de lingerie de Haute-Couture aussi prestigieuse. Elle ne savait même pas les raisons de cette entrevue, se bornant à obéir aux indications de la Dame des Abysses. « Pourriez-vous m’indiquer le chemin à prendre, lorsque nous aurions le temps ? » Elle se plaisait déjà en Avalon. Lentement, quelques desseins se créaient dans son esprit. Il était cependant trop tôt pour les évoquer. Elle devait avant tout faire ses preuves. Elle avait beaucoup de monde à persuader de son talent.
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Les Cabarets d'Avalon [Eerah]

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