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 Därka älsh ash oïm [Luka]

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Mar 25 Nov 2014, 15:01

Cocoon était exténué. Ouvrant la porte de ses appartements, comme il ouvrit le col de sa chemise noire, il souffla en entrant de la chambre. Comme si sa voix serait accueillit, et que quelqu'un aurait répondu, sa voix rauque retentit  « Quelle soirée... » Oui, quelle soirée... Il ne se doutait pas que dans l'ombre d'un coin de la pièce, un petit vampire l'attendait. Un homme, qui représentait à ses yeux bien plus que toute sa vie, mais sans jamais l'avouer, se tenait là, le scrutant de ses yeux azur. Nonchalamment, le Titan se laissant tombé au milieu du divan, qui était en face de la double porte, ouverte, de la chambre. Dans la cheminée ouvragée, aucun feu ne réchauffait la pièce et, au contraire, l'ambiance était plus froide que jamais.

Il soupira à nouveau, cherchant alors celui qu'il avait sommé de monter, du regard « Luka... ? » Il ne devait pas être là si tout était éteint. Cependant, dans un angle, il sentit de l'animosité. Un sentiment de détresse, face à une jalousie si pure, qu'elle en devenait mortelle « Qu'est ce qui t'arrive ? Pourquoi t'es énervé ? » Vu le ton employé, l'Orisha ne se doutait absolument pas de ce qui allait suivre, ni même de ce qu'il pensait. Il ne se doutait pas de la tempête qui allait arriver droit sur lui, pour lui briser les os. Et alors il le distingua. Un peu plus loin, il sortit de derrière un mur. Il ne vit pas son visage distinctement, ne pouvant directement lire l'expression qu'il y avait dessus, mais finissant par détailler au contraire son corps.
Il avait gardé son costume. Cet habit, qu'il portait, Cocoon n'y avait pas fait attention. En plein dans la foule, il ne l'avait presque pas regardé. Pourquoi ? Car s'il le faisait, il n'aurait jamais pu décrocher son regard de cette poupée, il n'aurait jamais pu se dire, ni même comprendre, qu'il était quelqu'un d'autre, car il ne fallait pas qu'ils se fasse repérer... Non... Il n'aurait pas pu.

Il aurait imaginé, comme il était en train de le faire actuellement, son corps en train de se déshabiller. Ses vêtements si saillants, mettant sa carrure frêle en valeur, lesquels glisseraient un à un, avec une langueur irrascible, sur sa peau d'albâtre, ne dévoilant finalement que quelques bouts de peau, mais assez pour agiter le bronzé qui se tenait non loin. Il voyait déjà, avant de le toucher, son corps cambré, onduler machinalement pour pervertir la moindre de ses pensées, et faire de lui le monstre, alors qu'il n'était que la victime finalement. Ses songes, le transportèrent si loin, que ses yeux vairons se firent luisants, avides, et pourtant il resta silencieux. Sa main bougea, se plaçant sur son ventre, comme pour ralentir le feu croissant qui naissait dans son bassin. Une de ses mains vint comme essuyer ses lèvres, alors que son regard sondait chaque courbe, chaque volute, et chaque pli, que faisait le vêtement du vampire. Il le savait ce qu'il y avait dessous. Il savait exactement comment était sa peau à cet endroit là, il en connaissait l'odeur et le toucher, il savait tout. Il connaissait tout, mais ne révélait rien, restant alors dans le mutisme le plus total.
La tension redoubla. Sauvage de son côté, certainement plus que colérique de l'autre côté. Deux entités se rencontreraient bientôt, et bien qu'il y aura du fracas, il savait tout deux qui serait le gagnant, qui serait le possesseur, et le posséder. D'une voix rauque, ou l'envie n'était que audible, et où le désir était bien plus que distinct, il dit alors « Viens, Luka... » Cocoon était confiant. Dans cette attitude nonchalante, sure de lui, il savait qu'il allait séduire. Seulement, le petit coeur qui se trouvait en face avait fait une découverte ce soir là, et il n'allait pas pardonner, en passant à côté. Les deux mots du Titan ne fut que l'ouverture du bal, dans cette nuit sans étoiles.


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Mar 25 Nov 2014, 15:02


Luka frémit dès que ses mots retentirent dans la chambre froide et bien trop aérée. Sa peau de givre n'en était que plus glacée encore, après l'attente interminable qu'il s'était infligé. Une voix rauque, presque caverneuse, d'où émanaient des accords graves inconscients, auxquels s'ajoutaient des effluves d'alcool et de parfums, teints par la buée d'un gris sombre. L'ombre et la lumière zébraient la pièce plongée dans la pénombre, mais impossible de dire de quel côté étaient les deux amants. L'apparition du roi fit bouillir d'impatience le petit vampire, et fit revenir à la surface la rancoeur, peur et douleur, que par ses maints efforts il avait enfoui.

Un appel. Il venait de lui, de son corps, de son âme. Dès qu'ils se trouvaient dans la même pièce, dans le même hall. Même entourés, ensevelis par une horde d'autres individus, ils le sentaient. Il discerna dans tout cela la chaleur de cet être, la teinte de sa peau, ses mèches argentées et leurs reflets. Rien que ça et ses sens, en perdition, se voyaient trop altérés pour qu'il puisse réfléchir sciemment. Des milliers de questions lui revenaient. Comment ses mots en étaient-ils venus à lui procurer autant de bien ? À causer en lui un tel émoi et fléau émotionnel ? Une telle attirance ? Comment en était-il arrivé à une passion aussi brûlante et destructrice que la sienne, le maintenant constamment au bord d'un précipice mortel ? Comment pouvait-il l'aimer autant ? Et au final, la réponse convergeait en un seul et même nom : Cocoon.

Il réagit à cette dernière demande, charnelle et déficiente, tout ce qui représentait au mieux le lien qui les unissait. Luka tremblait dans ses bras, l'agitation n'ayant fait que s'accroître, depuis que ce dieu avait fait irruption dans la chambre. Sa propre chambre devenait l'échafaud, le lieu de pénitence qu'avait choisi le vampire pour une telle confrontation. Il était blessé au final. Simplement. Mais c'était une blessure de longue date, avec ses antécédents, ses remords, qui risquait de s'infecter au moindre touché.. L'Orishala n'avait fait que déclencher la réaction en chaîne, remuer le couteau dans la plaie avec sa précédente affirmation. Logeant ses deux mains sur les épaules de l'idylle, ses jambes ouvertes longeant de part et d'autre son corps addictif, il le superposait. Du regard et de sa petite anatomie en proie à des déchirements qu'elle ne pouvait restreindre par sa seule volonté. Il n'était rien d'autre que la cause directe de tant de malaise.

Giflant Cocoon dans un excès de désespoir, qui marqua aussi le début de la course éphémère des perles sur ses joues, il s'assit, appuyant son derrière sur les jambes du géant. Ses mains balayaient de leur revers les gouttelettes salées. « Comment as-tu pu.. » C'était une torture que d'érafler ainsi la joue de l'orisha, bien que leur force soit très inégale. Mais c'était une souffrance nécessaire. Quasi absolue. Il fallait qu'il se l'impose. Il ressentait lui-même cette douleur, et si la raison derrière ce geste n'eusse été pour calmer ses ardeurs et apaiser son coeur malade, on aurait traduit cela par du pur masochisme. « Je suis quoi pour toi au juste ? » s'écria-t-il sans prévenir. « Qu'est-ce que tu attends de moi bon sang ?? » Ses questions allaient droit au but, et étaient tout aussi percutantes en lui. Il savait avoir mal formulé sa phrase, car la réponse à cette question lui était déjà évidente, donnée d'avance. Elle coulait de source. Leurs âmes étaient liées, elles ne pouvaient exister l'une sans l'autre, et la faim qu'ils ressentaient en l'absence de l'autre moitié, en était la preuve irréfutable.

Or, cela ne suffisait guère à le satisfaire. Trop gourmand, il en demandait toujours plus. Ce désir, non, cette convoitise, était sûre de le conduire à sa perte, mais la voix de la tentation parlait plus fort que celle d'une raison étrangère. Dieu savait déjà par quel miracle l'orisha avait pu se conformer à l'idée de partager sa couche avec un être du même sexe, bien qu'il eut été d'apparence aussi androgyne que le vampire en question. Alors, comment osait-il encore lui parler de 'fidélité' ou de 'justice' ? Il n'en avait pas le droit. C'était blasphématoire, mais il persévérait sur cette lancée. Aveugle.

« J'apparais devant toi, tu m'ignores. Je viens te voir, seulement pour apprendre de tes lèvres ce que tu as partagé avec une autre. Toi et une autre à ma place. Et je doute qu'elle soit la seule.. Mais le pire, c'est que je m'en doutais. Je le savais au fond de moi. J'avais peur d'admettre. Admettre que j'étais loin d'être le seul pour toi. Mais alors, pourquoi b*rdel ? » Et ça le rongeait de l'intérieur. Bien souvent, lorsqu'il songeait à l'orisha, il pensait à cette entité mystérieuse qui pourrait trôner dans ses bras. Parfois, il se demandait si jamais Cocoon pensait à lui quand il était dans leurs bras, et il se retrouvait à bouillir de jalousie. Une jalousie qu'il tut et qui s'accrut dans le silence. Et finalement, il abandonnait. Il prenait la porte de sortie, celle qui lui assurait le moins de peines, de tourmentes. C'était tellement plus facile.. Il laissa sa tête choir, ses boucles tomber sur ses épaules, agresser son visage mouillé.

Mais là, il n'avait pas été l'instigateur de ce vers rongeur et ravageur. C'était le bronzé lui-même à l'avoir implanté, et il serait d'autant plus ardu de l'empêcher de germer. Il fallait qu'il choisisse bien ses mots, ou qu'il lui inflige par ce même moyen un mal plus grand que l'actuel. « Je ne voulais rien dire. Je suis ignoble sous cet apparat de jalousie et de démence.. Je suis hideux, un tyran. Je veux tout de toi, et tout le temps. Je t'aime. Toi et tout ce qui te concerne. Ça m'obsède, Cocoon. Ça me rend fou. Dis moi au moins que tu es heureux » Les deux mains sur son torse, il s'arrachait presque la chemise noire que portait sur lui l'homme à la peau hâlée, ignorant encore tout de sa réaction. Il pleurait à grosses gouttes, son visage déformé doublement par toutes les ignominies qu'il débitait, et parallèlement par cette folie qui se lisait partout sur son visage. Légèrement plus calme, il reprit une position basse. « Tu es maître de toi-même. Jamais je ne pourrais, ne serais-ce qu'envisager, te priver de ta liberté. Ne crois pas que mes paroles vont dans ce sens, car ce n'est pas le cas. Ce serait un crime de te réduire à ça. Mais.. Donne moi au moins de quoi apaiser ma conscience. Je veux être ce que les autres n'auront pas été à tes yeux. Donne moi ce que jamais tu ne leur aurait donné. Je ne veux pas être un parmi tant d'autres.. » Et il acheva son discours sur cette note, la dernière.

Au fond, n'avait-il pas peur de le perdre ? Se sentait-il trahi ? Croyait-il apercevoir au fond d'une tunnel une fin qui lui serait extérieure ? La jalousie aveugle un coeur atteint, et, sans réfléchir, croit tout ce qu'elle craint.
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Mar 25 Nov 2014, 15:02

Cocoon vit Luka silencieux, presque transpirant, s'approcher de lui de sa démarche gracile, presque comme une femme l'aurait fait pour séduire son amant. Il s'approcha en tremblant, se logeant alors à cheval des cuisses massives du Titan. Cocoon posa immédiatement ses mains sur ses cuisses à lui, comme pour savourer ce qu'il avait entre les doigts mais... Ce qu'il reçu fut finalement pire. Alors que tout s'était fait silencieusement, dans le calme et ce, malgré l'appréhension, il ne vit pas le geste arriver. Le vampire le gifla.
Pour la première fois de sa vie, Luka le frappa.
Alors qu'il pensait à bien des choses, cette gifle, ce visage pivotant sur le côté, pour finir par entendre les pleurs lourds et bruyants de l'homme, lui provoqua un black-out total. Il resta dans cette position quelques secondes, paralysé non pas par la douleur, mais par l'acte en lui même. Par le geste qu'avait osé faire l'être en porcelaine entre ses bras. Son cou pivota alors, et son visage se remit en face de celui de l'homme. Il le vit pleurer à chaudes larmes, exultant sa rage et sa jalousie en lui faisant une scène digne d'une femme au foyer frustrée.
Cocoon n'y croyait pas. Son regard surpris, sa bouche presque entrouverte. Il n'avait même pas bougé ses mains de ses cuisses tan il était emmuré dans ce vide cérébral.
Le type l'avait frappé, et lui avait hurlé dessus, jusqu'à finir par se calmer et ouvrir alors frénétiquement sa chemise. Il colla son corps habillé contre le torse dénudé du Titan, et posa sa joue sur son épaule, comme las de cela, las de la douleur que lui infligeait en permanence l'Orisha.

L'Orishala serra les cuisses du vampire, de ses doigts. Déplaçant alors sa main crispée, il réagit enfin. Luka s'était redressé, devant lui, finissant par un discours beaucoup plus maitrisé. Mais tout était dis, et bien qu'il tourna sa veste, il ne pouvait empêché à l'homme de penser autrement.
Cocoon attrapa ses propres cuisses, les serrant comme il pu, préférant se broyer lui-même que blesser la poupée. Et alors il entendit « Donne moi ce que jamais tu ne leur aurait donné. Je ne veux pas être un parmi tant d'autres.. » et la machine s'enclencha. Son corps, son cerveau, tout. Son bras fila. Il jailli de l'ombre, et attrapa le cou du petit être, tendant alors son membre pour le tenir loin et, qu'à la fois il le regarde. Pourtant ses doigts ne lacéraient pas cette chair si pure à ses yeux. Ses yeux justement, s'étaient fait furibonds, plus que jamais. Il n'acceptait pas l'injustice, il n'acceptait pas ces chaines là, non « Et moi Luka, qui suis-je pour toi ? Comment ose-tu seulement me blâmer pour mon passé ? » Cocoon se leva, rageux, plaquant l'être au mur derrière lui. Il se tenait courbé sur lui, l'acculant contre le pan froid en pierre. Il cracha alors entre ses dents « C'est Heavenly, c'est ça ? Tu veux quoi Luka ?  Que je m'agenouille et que je te demande pardon ? Pardon pour avoir étreint une femme qui n'est personne pour moi, dans des années où je ne te connaissais surement pas ? Et alors quoi, tu vas me blâmer pour ma première femme, et pour ma seconde aussi peut être ? T'entends-tu seulement ? Tu me demandes de ne pas t'ignorer mais elle, lui ai-je seulement porté un seul regard ? Lui ai-je seulement adressé un seul mot ? » Il lâcha son cou et se décala, le poussant presque un peu plus contre la parois, avant de s'en dégager, toujours sa chemise ouverte. Son ton était amer, et ses sourcils froncés ne se remettaient pas droit, creusant un peu plus la grimace de colère et d'injustice qui animait ses traits. Ses mains firent des gestes, animant son discours « Tu voulais quoi ? Que je dégage le buffet et que je montre à tout le monde que tu es à moi ?! Que je te saigne comme j'ai écarté leurs jambes ? J'aimerai savoir devant quels arguments tu te place pour te permettre de me dire que tu doutais de moi depuis tout ce temps. Car je te signale qu'une personne qui doute, et qui n'a pas confiance, comme toi actuellement, ne fait pas la moitié des choses que tu as faites. Elle n'obéit pas à son amant, elle ne révèle pas ses sentiments, elle reste dans l'attente. Une personne qui douterait ne vivrait pas que pour l'autre, en lui demandant de le soigner de cette démence. Tu n'as aucun pouvoir contre moi Luka. » Il s'approcha de lui, et glissa un genoux entre ses jambes, le remontant contre ses cuisses. Son avant bras se posa contre le mur, et son corps se tenait dorénavant près de celui du vampire, quasiment contre. Ses yeux vairons, pleins de sentiments différents, fixaient, sans le lâcher, leurs opposés. Maintenant plus près, il ne criait plus, son ton de voix n'était plus aussi fort et haut en revanche, sa voix rauque retentit assez bas pour paraitre comme de velours, mais le tranchant de ses mots, lui, était bien réel. Il l'écrasait de son aura, de son charisme, de cette assurance qui le qualifiait tan « Tu n'as aucun pouvoir car je n'ai jamais rien fait qui aurait pu soulever des soupçons, jamais rien où tu aurais pu me pointer du doigt en disant 'ceci est étrange...', non pas parce que je sais me protéger, mais parce que je n'ai pas à me reprocher des actes que je n'ai pas commis. J'ai une Liberté, je suis la Liberté, je suis celui qui l'incarne, et tu voudrais m'enchainer Luka mais... » Il ricana « Mais qui es-tu pour cela, Luka ? Te rends-tu compte des mots qui sortent de ta bouche ? Tu me demande égoïstement d'apaiser ta conscience et as-tu pensé à la mienne ? Avais-tu pensé à la mienne lorsque tu t'es affiché avec Zess ? As-tu pensé à ce que j'ai pu ressentir lorsque tu t'es montré avec ton Orine ce soir même ? As tu pensé à cela Luka ? Non je ne crois pas... Tu es mort, tu m'as abandonné pendant quelques secondes, mais c'était les secondes de trop Luka. Tu es interdit de mourir d'une autre main que la mienne ! » Il se décala alors d'un coup, arrêtant de l'accabler pour se décaler, ouvrant les bras, montant son ton de vois de phrase en phrase, ne murmurant plus avec volupté, bien au contraire. Il exposa clairement la puissance de cette voix, montrant ainsi le palais de ses membres supérieurs écartés « Et ça Luka ?! Tu penses que je l'ai eu comment ? Tout ça a été obtenu grâce a MES efforts, et toi, toi tu es à moi par MES efforts aussi. » Il posa une main sur son torse et continua crescendo « Si tu dois blâmer une personne c'est toi Luka. C'est toi, ta jalousie, et ta névrose de me voir entre les bras de femmes, parce que quand je te vois avec d'autres hommes, que crois tu qu'il se passe ? Je ne suis qu'un humain, et je ressens une jalousie, une rivalité sans nom, mais qui suis-je pour te juger ? Qui suis-je pour oser te dire de ne  pas t'approcher de ceux qui te convoitent ? Personne. Je ne suis personne car tu es libre de te lier d'amitié avec qui tu veux. Même si ça me rend malade tu m'entends ? J'aurai tué Zess, comme j'aurai tué l'Orine comme j'aurai tué tout ceux à qui tu as osé montré ton sourire ! Ton p*tain de sourire dont je veux être le seul spectateur tu m'entends ? Ton sourire vient de moi, tes pleurs viennent de moi, tes plaisirs viennent de moi, tes orgasmes viennent de moi, ta démence vient de moi, tes rires viennent de moi, tes cris viennent de moi et tout ça... » Il se calma d'un coup, essoufflé, et comme anesthésié. Il conclu de sa voix rauque, mais le ton plus bas « Tout ça est à moi. Alors, blâme moi pour mon alcoolisme, blâme moi pour le piètre souverain que je suis, blâme moi pour l'homme risible que je représente mais Luka, ne me blâme pas pour un passé que tu ne connais pas. »

Cocoon se tenait au milieu de la pièce, droit. Il regardait Luka pleurer, seul, contre le mur. Le secondes passèrent, peut être les minutes. Il le regardait. Il regardait ce corps trembler, il regardait cette échine vibrer sous les paroles dont il l'avait poignardé. Il regardait, et convoitait tout en lui. Sa voix plus calme, moins forte, et toujours anesthésiée, lasse, retentit alors « Te rappelles tu de la forêt Luka, lorsqu'il pleuvait ? Te rappelles-tu d'à quel point tu as senti ma peine ? » Il fit une pause d'une seconde avant de reprendre « Je ressens tout en ce qui te concerne, et crois moi Luka, je n'aurai jamais fais quelque chose, en sachant que ça aurait pu te blesser comme tu m'as blessé. » Il avança doucement vers lui. La nuit se faisait plus claire, mais toujours aussi sombre. En face de lui, il attrapa son visage d'une main, et le regarda « Je n'ai jamais laissé personne entrer si loin dans mon palais, je n'ai jamais laissé personne traverser les murs de ce même palais pour entrer dans mon bureau, je n'ai jamais été aussi jaloux et énervé de voir un homme aux côtés de quelqu'un, je n'ai jamais laissé personne entrer dans ma vie pour y laisser une trace aussi voyante et indélébile que la tienne... Comme je n'ai jamais rien fait pour Elles, Luka. »
Cocoon avait mentit certaines fois dans ses différents discours, mais ce n'était pas un mauvais mensonge. Il croyait lui même ses paroles pour la bonne et simple raison que tout ce qu'il avait dit, jamais il ne l'avait ressentit et pour personne d'autre. Même si des femmes avaient jadis partagé son lit, même si d'autres avaient couché avec, il ne s'en souvenait tellement pas que, pour lui, rien de tout cela ne s'était réellement passé. Car Luka avait, dans sa tête de roi, prit tout l'espace qu'il pouvait, et même s'il en voulait encore plus, il pouvait lui en donner. Il était près à tout lui donner.

« Si tu estime ne pas avoir de place à mes yeux. Alors estime que elles, elles n'ont jamais existé. »

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Mar 25 Nov 2014, 15:02


 Luka n'avait pas idée de son aveuglement, le tissu de mensonges, ou plutôt de désillusions intérieures, avec lequel il essayait de gaver l'orisha. Celui qu'il lui livrait sur un plateau d'argent, au lieu de profiter du met de premier choix qui s'offrait à lui. Il naviguait en un terrain miné, empli de pièges, semé d'embûches, et il s'y aventurait à découvert. C'étaient des eaux usées, des larmes pleurées et versées des heures durant, qui reprenaient un flux tranquille, après qu'il n'en soit resté qu'un vide considérable. Leur amour était malsain. Malsain, car incompréhensible aux yeux des autres tant les deux êtres se nécessitaient l'un l'autre. Mais ce besoin, entraînait avec lui bien des conséquences, car difficile à gérer, pénible à supporter.

La plupart de ses paroles étaient-elles seulement fondées ? Son coeur le lui disait; Ces picotements dans sa poitrine semblaient le lui indiquer, agréer à cela, mais ses sens eux-mêmes allaient maintenant à son encontre. Tout allait de travers.

Ces yeux vairons l'aveuglèrent. La furie en eux lui fit comprendre à quel point il avait tort. Tout à son honneur, l'orisha sut comment faire chavirer toutes ses certitudes, qui n'étaient au final que veines spéculations, pour les tourner comme il lui convenait. Il savait utiliser les mots du petit être à l'encontre de son propre coeur. Il savait aussi que la meilleure manière de l'atteindre n'était pas de nier, mais plutôt d'accuser l'autre d'une vérité bien pire. Le vampire pleurait. Les eaux coulaient à flots. Que pouvait-il faire d'autre finalement ? Ses paroles le traversaient de part et d'autre par leur lame aiguisée.

Il l'aimait. Et les paroles de son amant étaient justes, ses propos concis, mais sans omettre le moindre détail. Il ne pouvait rien en redire. Il l'aimait ! C'était quoi le prix à payer ? Sa dette n'était-elle déjà pas acquittée ? Jusqu'où devraient-ils souffrir pour ce simple sentiment qui faisait d'eux ses esclaves, hors du temps et des limites du raisonnable ? Comment osait-il seulement encore l'approcher ? N'avait-il pas perdu tous ces privilèges, qui jadis n'étaient que droits d'honneur ? Pouvait-il seulement passer outre ces barrières qu'il avait lui-même fixé ? Ils n'avaient pas besoin de cette souffrance physique pour s'aimer. Elle n'était pas nécessaire, impérieuse, mais c'était tout comme. Un amour si fort ne pouvait pas continuer son cours sans encombrements.

Luka était faible. Cocoon pouvait le tuer d'un seul mot, d'un seul geste. Son discours l'écorchait vif, lui, son coeur, jusqu'à le dénuder de toute résistance. Il sentait les doigts de cette main puissante étreindre sa gorge, quant à elle fragile et sans défense. Plus il le fixait, plus ses yeux se noyaient dans les siens, plus ceux de Luka s'emplissaient de larmes, à ras bord. C'était le comble. La rage le possédait comme une maladie virulente, ou une malédiction à laquelle il se serait lui-même condamné. Son corps se tordait sous l'angoisse, la douleur. Il ne pouvait pas tomber plus bas, une fois plongé dans l'abysse, le fond du gouffre atteint. Il y faisait froid, le sol y était glacial, arrachant la peau flagellée.

Il n'arrivait pas à lire en lui. Et on le dit si bien : si l'on aime, l'on est poussé à voir l'autre comme un mystère qu'on savoure à petit feu pour que celui-ci jamais ne s'altère. Mais sa conduite n'avait rien de cette dégustation doucereuse. Luka était d'un égoïsme hors pair. Un égoïsme que, s'il n'avait été à l'origine l'enfant d'un amour plus grand, l'on aurait pris pour de la pure hypocrisie. Ni plus ni moins. Cocoon avait raison d'être en colère. C'était légitime, et Luka n'essayait, de ce fait, même pas de se défendre. Avait-il compris son erreur ? Ses doutes s'étaient-ils dissipés ? Ou était-ce plutôt cette admiration moribonde de la souffrance dans leurs coeurs, qui le faisait perdre ses moyens ? Il ressentait tellement de choses qu'il ne parvenait plus à déceler le vrai du faux, ce qui était juste et ce qui n'était au final que pure fantaisie. Il ne pouvait entendre que les mots de l'orisha le cribler de pieux. Il s'abandonnait entre ses bras, s'appuyait sur lui et ses membres, ignorants de toute miséricorde : amant sans vergogne.

Ses manières rustres n'étaient pas ce qui rendait cet échange déchirant. Elles étaient au contraire ce qui le rendait humain, véritable. Il continuait. Il ne semblait pas prête de s'arrêter. Ses mots fusaient, se fondaient dans l'air comme pour s'y incruster. Ils résonnaient aux oreilles du vampire comme un flot continuel d'informations. Il peinait à tenir désormais seul contre le mur, de ses pauvres membres démunis. Ses pleurs s'étaient faits bruyants, et retentissaient maintenant dans le silence auquel avait laissé place le discours embrasé du titan. Et pour une fois, il n'essaya pas d'atteindre l'orisha, dès qu'il crut son discours terminé. Il était à portée de main, mais il se le refusait. Il coupait vive cette envie, se privait de l'assouvir. Il ne le pouvait pas. Il n'en avait plus la force. Qui plus est, il continuait. Le petit homme n'arrivait même plus à discerner dans sa voix, dans ses paroles, ses états d'âmes, ce qu'il essayait de lui reprocher, ou au contraire de lui faire comprendre.

Ceux qu'il prononça vers la fin, semblaient néanmoins le percuter. Ils étaient plus doux, plus appétissants que tous les autres. Dès qu'il saisit son visage, dès qu'il se mit à sa hauteur, dès qu'il sentit la chaleur qui n'avait en rien changé malgré l'amertume de ses propos et l'inconscience des reproches subies, l'être chétif bondit sur lui. Ses bras firent le tour de son cou, et il se laissa y pendre. Il ne pouvait en faire le tour qu'avec grand mal. Il criait. Il vociférait tout ce qu'il avait laissé, tapi dans l'ombre, germer. Il laissa enfin sortir chagrin, châtiment, géhennes innommables. Ses mains s'étant agrippées au dos de la chemise noire. Il l'imbibait de ses larmes. Le tissu regorgeait de tous ses sentiments. Ses ongles le griffaient presque, essayant encore et toujours aussi avidement de satisfaire la faim de ce corps. Il était inconsolable, et ses cris juste déchirants. Son petit corps se cambrait contre le sien, perdait toute conscience, se liquéfiait sur place.

Il était frêle, réduit en chair perdu dans les bras du géant qui l'engloutissait de sa carrure de colosse. Il pleurait. Encore. Ses paupières, refermées, laissaient passer entre les rideaux de cils les larmes salées, abondemment. Encore. Le premier 'pardon' tarda à venir, mais une fois celui-ci prononcé, ressenti, relâché, les autres ne s'enchaînèrent qu'avec une rapidité stupéfiante. Il était jaloux. Il était possessif. Il le voulait pour lui, car à ses  yeux il lui appartenait déjà corps et âme. Il avait peur, car il l'aimait trop. Il lui avait confié sa vie, son passé, son avenir, car il voulait qu'il en soit le juge et le bourreau. C'était trop. Ça débordait.

Exaspéré, il brailla encore plus fort, étouffant ces hululements contre le torse puissant duquel il ne voulait plus se séparer. Mais dans tout cela, l'orisha s'était vu dépossédé, avait tout perdu de ses bien-fondés.. Jamais le vampire n'avait tâché de le comprendre.. Chercher les faits par ses yeux, les ouïr par ses lèvres. Il savait, maintenant avec un peu de recul, quel sot il avait été. Et finalement, si vraiment il n'était pas le seul, était-ce si important ? N'en revenait-on pas au même ? Leur amour était pur, dément, aveuglant et déchirant. Allaient-ils s'en séparer pour autant ? Il n'en subissait rien, même si le vampire n'était effectivement pas le seul.. Alors pourquoi s'infliger tout ça ? Ce n'étaient que des plaies qui jamais ne pourraient se refermer. Des blessures qui portaient des noms. Noms d'hommes, noms de sentiments : Zess, trahison, jalousie. Et l'on pouvait toujours trouver le moyen de les déterrer, car enfouies au plus profond du sous-conscient, cachées sous les airs du pardon et des regards indiscrets, elles attendent patiemment sans ne jamais s'effacer.

Fourrant sa tête dans son cou, une de ses petites mains explorant maintenant la crinière aux magnifiques fils argentés, il exhumait son odeur. Son visage ne s'était jamais vu aussi déformé qu'à ce moment là. Jamais Cocoon n'avait pu apercevoir son amant aussi supplicié et tenaillé par ses propres erreurs, les méfaits qu'il avait commis. Pris d'un nouvel élan de ce mal additif, l'esclave prononça avec grand mal les quelques premiers mots, la gorge nouée, sa voix enrouée par tant de hurlements de détresse : « Je n'ai rien à te blâmer, Cocoon ! Arrête.. Je suis le seul fautif, comme tu l'as si bien dit.. Je suis celui à tout te reprocher, et pourtant.. J'ai été celui à détruire cette tour que l'on avait bâti à deux, avec tes efforts par dessus tout. J'ai tout gâché. Une première fois, je l'ai écrasé sans pitié, malgré moi. J'ai failli commettre la même erreur, si ce n'est déjà fait sans que je m'en aperçoive.. À trop t'aimer, à trop vouloir t'aimer, je finis par tout détruire. Je nous éloigne. À vouloir m'approprier ta personne, je crée des rancunes entre nous qui n'auraient jamais lieu d'être.. J'ai crut voir dans ton ombre, celle d'une autre, et j'ai perdu la tête, t'accusant à tort. Le 'nous' indépendamment du 'moi' et du 'toi' semble s'effacer un peu plus chaque jour… Par ma faute. »

Les remords étaient de mise, et il fallait bien s'attendre à ce qu'ils l'accablent à un moment ou à un autre. Cocoon le lui avait dit clairement, noir sur blanc, jamais sans le moindre détour. Luka ne pouvait s'en vouloir qu'à lui-même, ne pouvait que se reprocher ses propres sentiments. Il en allait de même pour ces individus qu'il cita, les menaçant. Un cours d'eau est toujours porté vers ses semblables. Il ne choisit pas ses affluents. Or, cela peut être source de conflit, car on cherche à se l'approprier. Et l'on se retrouve alors coincés, sans issue, entre le mur et l'épée, sans savoir quelle fin alternative il conviendrait mieux choisir. Une chose était sûre cependant.. C'est que le vampire avait à endosser cette charge. « Et je sais que je ne suis rien, ni personne. Je sais que je suis un tyran.. Je t'ai trahi, et pourtant je te demande encore de m'aimer.. Je te demande encore de m'accueillir dans tes bras et de me faire tien. Je te demande d'apaiser toutes mes peurs.. Je te demande mille satisfactions, sans ne jamais t'apporter, toi, que désillusion.. Je ne t'apporte que déception.. Aucun d'entre eux n'a représenté une once de ce que tu es pour moi, et pourtant j'ai l'impression de te souiller par ce biais.. Dis le moi si je te blesse, si je te tourmente, dis moi tout cela tant que je puis encore y remédier.. Je ne saurais me le pardonner »

Ses doigts effleurèrent sa nuque, s'attardèrent sur les plis de sa chemise, avant d'explorer le monde qui s'en trouvait recouvert, la surface chaude qu'il cachait dessous semblant l'appeler. Farouchement, d'une innocence qu'on ne lui connaissait plus. En savourant la racine de ses orbes azurs, il voulut visiter d'autres horizons, laissant planer ses phalanges jusque dans son torse. Il freina un mouvement trop entreprenant, recula par mécanisme. Sans lever le regard, il saisit l'orisha à une main, pour le traîner jusque devant ce même divan d'où il l'avait arraché des minutes plus tôt. S'y asseyant à son tour, il commença à délier le mouchoir qui gardait sa chemise fermée, le laissant s'échapper au contrôle de ses doigts pour se perdre à la surface de l'étoffe sombre. Il s'attaqua ensuite à sa chemise, marquant ainsi une pause dans les propos tenus, les pleurs devenant qui plus est une gêne non négligeable. Il déboutonnait langoureusement chaque bouton, rendait symétrique le mouvement avec chacun de ses accents.

« Comme tu dis, c'est toi qui fait de moi un 'tout', c'est toi qui a contribué à mon existence. Tu peux tout aussi l'annihiler. Tu es celui qui me donnera ma mort, mais tu es aussi celui à me faire exister. Sans toi, je ne serais plus ici.. Pour moi, tu n'es pas 'personne', tu es un dieu. Tu représente ma 'loi', celui qui régi ma vie finalement. Car je suis aveuglément à toi. Mon sourire, mes pleurs, mon corps, tout. Ils sont à toi. Je n'envisages plus rien loin de toi. C'est impossible, et  impensable. Je.. Pardon d'avoir ainsi douté de toi, alors que tes preuves n'ont cessé de m'être dirigées.. Je t'aime. Je t'aime vraiment. » reprit-il, de cette même honnêteté habituelle et des dernières larmes, ayant séché, et ne pouvant plus couler. Baissant les yeux, s'emparant de nouveau des mains de l'orisha, il les fit venir sur lui, contre lui, d'abord sur son visage, puis son cou qu'elles celaient de leur ampleur. Le vampire avait maintenant le visage rivé vers lui, de ses yeux larmoyants, suppliant, il quémandait son touché. Il commettait un acte égoïste de plus, avide tout recevoir, mais encore une fois trop ignorant pour en redonner. Il n'avait pas idée de comment amadouer l'orisha, avait peur de le froisser. Mais l'envie était là. Il n'y pouvait rien. « Viens.. » lâcha dans un murmure intime, « Touche moi... » dans un bien plus exigeant, nécessiteux.
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Mar 25 Nov 2014, 15:03

Cocoon était statique, au milieu de la pièce. Il ne disait rien et attendait, le coeur lourd, la réaction de Luka. Le vampire n'arrêtait pas de pleurer. Du moment où il l'avait collé contre le mur, la poupée s'était mise à déverser des perles magnifiques, qui roulaient sur ses joues, pour venir s'échouer sur le sol. Et cet être dévasté par les paroles de l'Orisha vint s'écraser sur lui, avec une force et une conviction inébranlable.
Cocoon l'avait pulvérisé.
L'homme soupira. Il reçu Luka sans ses bras, alors qu'il pleurait. Criait-il de douleur ? De bonheur ? De gloire et de victoire ? Le roi n'en savait rien. Il ne sentait que cet être, se retenir de ses bras alors que ses jambes le lâchaient. D'un bras musclé, il accrocha sa taille, le montant alors assez pour lui donner l'illusion de tenir debout. Son torse nu, chemise ouverte, accueillait les pleurs meurtriers de Luka. Il ne pouvait pas s'arrêter et cette situation dura un moment. Même si les cris s'arrêtèrent, il finit par le sentir, sanglotant, au creux de son corps. Il essayait de parler, mais sa gorge nouée de pleurs lui en empêchait. De même, il finit par tenir enfin debout, seul. Pourtant, il ne se décala pas, au contraire, voulant fourrer sa tête dans le creux de son épaule. Le Titan se baissa alors, conscient qu'il demandait de l'affection, et alors qu'il courbait rondement son dos, celui de Luka se cambra comme jamais, pour épouser la forme du corps du souverain.

Cocoon ne parla pas, écoutant le vampire lui parler en gémissant. Il sentit ses mains gelées dans ses cheveux, caressaient sa nuque et sa tête, comme du réconfort. Alors les premiers mots sortirent. Et dès que ceux là furent extériorisés, alors le reste suivit.
L'Orisha s'en décala, le regardant parler. Son visage était gonflé par les yeux, ses yeux surtout, et sa bouche aux petites lèvres, en accueillirent des plus pulpeuses. Bien qu'il fit des pauses, son discours était identique, niveau rythme, à celui du basané. Les doigts rudes de l'homme attrapèrent les boucles bleues décoiffées du vampire, finissant par passer sa main dans ses cheveux. Comme si cela avait attisé le vampire, comme si cela lui avait donné le feu vert, il s'approcha dangereusement de l'Orishala, le forçant à s'asseoir sur le divan sur lequel il était. Le surplombant, Luka délia ce qui tenait le col de sa chemise, avant de la déboutonner. Assit sur Cocoon, ce dernier le regarda sans rien faire, sans esquisser ne serait-ce qu'un geste, spectateur de tout. Il le vit parler en se déshabillant, lui murmurer des mots qui auraient pu en faire tomber plus d'unes. Ses mains se levèrent, prises par celles du vampire, pour venir se poser sur son corps. Les grandes mains massives recouvrirent en un instant le corps de Luka. Seulement...

« Je ne veux pas. » Luka était plus désirable que jamais. A moitié nu, en pleur, son corps tremblant de désir, sa peau si douce demandant qu'une chose que d'être touché par le Titan, mais Cocoon le regarda en résistant. Il répéta alors « Je ne te veux pas. » Que de paroles déstabilisantes. Mais avant que le vampire ne pu dire quoi que ce soit, il lui attrapa ses poignets et le força à se lever de sur ses cuisses, pour le suivre dans cet élan « Lorsque je t'ai fais venir ici, par le passé, lorsque je t'ai appelé dans le désert, lorsque j'ai demandé ta visite, j'étais dans le même égoïsme que la première nuit où j'étais ivre mort. Que quoi qu'il se passait, tu serais toujours là, tu serais toujours à moi. Mais si tu en es venu à douter de moi aujourd'hui, cela veut dire que je ne suis plus l'homme envers lequel tu n'avais aucun doute. Si tu en es venu, seul, à te mettre en tête que tu n'avais pas l'exclusivité de ma personne, ça veut simplement dire que mes actes, t'ont signifié que j'étais le début de monstre que tu as giflé tout à l'heure. Tu m'aimes, tu me fais confiance... Il est simple de dire des choses comme ça, de se voiler la face et de se cacher, mais Luka, lorsque tu es seul, doutes tu autant que ça de moi ? Si tu aimes à te blesser en pensant que je suis une abomination, libre à toi, ce n'est pas mon problème. Ca le sera lorsque tu t'en persuaderas. » Il fit une pause avant de dire tout aussi calmement « Tu es paranoïaque. »

Cocoon se détacha de lui « Ne bouge pas, et arrête de pleurer. Si tu m'as dit tout cela, c'était pour une bonne raison, c'était que tu le pensais. Je vais y remédier. » Il se détourna pour aller dans une commode à placards. S'accroupissant, il en sortit un objet étrange « On appelle ça un phonographe. C'est Viktorya qui me l'a offert. » Il ne se justifiait pas forcément, mais ça lui évitait une description inutile. Luka faisait partit de l'élite, il savait forcément ce que c'était. Posant l'objet sur la commode il dit « Tu jalouses les femmes que je fréquente, tu jalouses les femmes de mon passé. Je vais te traiter comme je les ai traité. Tu verras, tu préfèreras de loin ta condition... Valsons, Ô rêves enfouis. » Dès qu'il prononça la formule, la musique classique et très belle retentit. Une valse magnifique.
Se tournant, il boutonna deux boutons de sa chemise blanche, et s'approcha de Luka. Lui fermant alors sommairement sa chemise il dit avec un sourire en coin « J'ai cru comprendre que tu étais piètre danseur... » Lui enserrant la taille de son bras, il lui dit « Monte sur mes pieds, Luka. » Une fois les pieds nus du vampire sur ceux de l'homme, l'Orisha enlaça ses doigts aux siens et étreignit sa taille « Mets la main sur mon épaule, et ne regarde pas nos pieds. » La musique retentissait toujours aussi fort, et Cocoon se mit à exécuter une valse. Simple mais harmonieuse. Son corps pourtant massif, était assez agile pour se déplacer avec brio. Pendant des minutes entières il dansa, sans s'arrêter, regardant Luka, tourbillonnant dans le salon, loin des fauteuils et divans. Lorsque la musique s'arrêta, et que le phonographe se tut de lui même, Cocoon embrassa le vampire très sommairement. Rien à voir avec leurs embrassades à eux.

Ses derniers pas l'emmenèrent dans la chambre, pour le jeter sur le lit. Son dos atterrit sur le matelas alors que l'homme se départit de sa chemise, pour venir se glisser félinement sur lui. Il l'empêcha de parler « Les femmes ne parlent pas, elles se contentent de gémir... » Il ne l'embrassa pas. Il le laissa subir, être passif, mais ne le laissa jamais prendre d'initiatives. Alors il le déshabilla. Ca manquait de quelque chose, ça manquait d'essence, de convictions. Les réactions étaient mécaniques. Le corps réagissait en fonction d'où il était touché, mais c'était tout, les sentiments n'y était pas. Il avait parsemé son corps de baisers, il avait touché l'entrée de son plaisir, et aucun mot n'étaient sortit de sa bouche. Il faisait ça comme un automatisme. Les minutes passèrent, Cocoon réagissait de voir le vampire à demi couvert par un drap léger mais ça s'arrêtait là. Luka était sur le dos, les jambes écartées. Cocoon se tenait entre elles, assit sur ses talons « Et maintenant Luka ? Tu veux toujours faire partit des femmes qui m'ont fréquenté ? Tu jalouse toujours autant leur condition ? »
Il ne l'avait pas embrassé une seule fois, et si le vampire avait essayé, il l'avait feinté, repoussé. Car tout passait par les lèvres. La passion, le désir, Luka lui même aimait coller les siennes à celles de l'Orisha. Peut être que la danse avait été intense, mais Cocoon avait juste exécuter son rôle, comme il l'avait fait avec Svana, Lison, et d'autres au nom déjà oublié.

Dans la pénombre, toujours dans le plus simple appareil, il se leva « Faut que je boive. » Il alla attraper un verre en verre et le remplit de whisky. Une fois la première gorgée avalée, il assit son corps massif sur la commode, devant les énormes fenêtres. Regardant le contenu du liquide ambré il dit « Je... Je ne me suis jamais préoccupé de la façon dont tu me voyais. Je ne savais pas que pour toi, j'étais quelqu'un de... De pas fiable. Je déteste ce sentiment d'impuissance. Je me sens inutile. Je te fais indirectement du mal, comme la fois où tu as pris Zess. Si tu t'es entiché de cette... Raclure, c'était pour une bonne raison. » Il but une gorgée avant de lever les yeux vers lui « Sans entrer dans les clichés, j'ai juste le sentiment que... Ca fait un moment que je ne te suffit plus. Je te parle pas... Sexuellement hum... » Ca le gênait ce genre de conversation. Mettant un poing devant sa bouche il dit « Je te parle... Humainement. J'ai eu... L'égoïsme de me dire que je pourrais, a jamais, être le seul et... Et tu m'as démontré que tu avais besoin de quelqu'un de confiance. Et tu n'as pas... Confiance en moi, Luka. Moi... Je sais que tu partiras jamais, et tu trouves ça normal. Alors pourquoi ne puis-je pas avoir la pareille ? » Un silence régna et il finit par rire « Désolé. Oublie ça. » Il finit son verre, en prit un autre qu'il tira d'une traite, avant de poser nonchalamment son verre, et d'aller s'asseoir sur le divan.


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Mar 25 Nov 2014, 15:03


Tout devenait trouble, la sortie de ce cauchemar dissimulée derrière un écran de fumée que recouvraient les ténèbres. La lune, cachée par les nuages, ne secourait plus l'âme du petit être pour l'arracher à ce mal intérieur qui le rongeait. Ses yeux restaient figés sur une entité lointaine, quasi inconnue, l'être androgyne encore appuyé sur le corps de son amant. Les paroles du bronzé n'avaient rien de cette innocence et ton pourtant charnel qui normalement rythmait leurs échanges. Ils se cherchaient très souvent, et se trouvaient quasi par instinct, attirés en permanence, jamais éloignés.

Mais là.. L'on voyait bien que quelques chose n'allait pas. Que quelque chose en eux était sur le point de se briser ( que ce soit confiance ou avenir ), si jamais on ne parvenait à l'en refréner. On remarquait la peine qui hantait leurs deux coeurs. Deux qui en temps normal ne faisaient plus qu'un. Il le chassa de sur ses cuisses. L'on voyait que leurs sentiments ne pointaient plus dans la même direction, et divergeaient même du tout au tout pour emprunter de très différents chemins. Le rejet, monnaie courante pour certains, était de la part de l'orisha un acte des plus exécrables pour le coeur du vampire. Non pas car il le lui reprochait, mais bien parce qu'il peinait énormément à l'assimiler. On parlait de 'doute', on mentionnait le passé. On remettait tout en cause, on ne distinguait plus ce qu'il fallait croire, de ce qu'il fallait redouter.

Pendant ces longues minutes où s'enchaînèrent des flots de paroles coercitives, l'on ne voyait sur le lit qu'une poupée en porcelaine, carcasse vide de toute âme, réceptacle sans esprit. Son corps n'avait pu se désintégrer, mais l'esprit avait pris les devants. Les insultes que l'homme s'insufflait au sujet de lui-même criblaient le petit d'encore plus de lames que si ces injures lui avaient été infligées de base. Il ne supportait pas qu'il se considère ainsi, et pourtant il était le fautif dans l'affaire. Il criait intérieurement 'Je ne t'ai jamais considéré un monstre', 'Tu es tout pour moi, je le jure, c'est vrai', mais une fois de plus, ses paroles avaient des airs d'excuses à être débitées de la sorte. Il se tut pour la peine, ne voulant pas descréditer plus encore ses sentiments..
'Paranoïaque'.. Le vampire avait tout de ce que ce mot pouvait bien impliquer.. Et il en était désormais conscient, c'était déjà ça de gagné. Il interprète trop, et tout. Il délire, prend ses impressions pour des réalités sans toujours prendre en compte les conséquences. Pour lui tout fait sens. Il ne fait pas de tris dans son approche du réel. Il est éloigné de la réalité, et ce sans s'en rendre compte. Pitoyable personnage au final qui doute, qui assume, qui présume, et qui crée dans le coeur des autres un incommode malaise. Il n'avait, encore, rien à dire pour sa défense.



Ses paroles étaient distantes, détachées. Luka lui obéissait, mais lui aussi n'assistait qu'en spectateur à la scène. Il resta immobile quand il le lui fit comprendre, le rejoint quand il le fallait. Il vit le titan sortir quelque outil qu'il ne reconnaissait que trop bien. Sa 'menace', qui n'avait rien de cette violence physique qu'on lui attribuerait, achevait le petit de l'intérieur. La valse débuta. Si en temps normal ce genre de moments à deux aurait pu s'avérer d'un romantisme hors pair, ici ce n'était qu'une torture voulue, programmée. Voulue, car nécessaire pour faire comprendre au vampire à quel point il avait tort. Ce qui s'en suivit n'était pas moins cruel pour autant. Il lui prouvait vraiment, de a à z, à quel point les moments qu'ils partageaient tous les deux, n'avaient rien de comparable à ce qu'il éprouvait avec ces femmes. Montant sur les pieds du prince, il se laissa guider par les accords et le corps chaud.

Les sentiments n'y étaient pas. Même une fois à dos sur le lit, les émotions étaient dérisoires, douloureuses. Rien n'avait une âme. Luka se reprocha même que son corps réagisse à une telle étreinte. Il désirait comme toujours le corps en braises de son roi, mais pas comme cela.. Dénudé, il gisait là, inerte. Il s'agissait de l'orisha, et pourtant.. ce n'était pas lui. Pas celui qu'il connaissait, ni celui qu'il aimait. Ils étaient loin ces deux hommes, ces deux facettes. Celle là lui était inconnue, et il aurait voulu que cela reste ainsi à jamais.. Il peinait à le regarder en face, car il l'avait blessé. Irrémédiablement. Comme avec Zess. Oui, exactement pareil. Il le prenait, son corps sifflait timidement à son touché, mais au fond il ne ressentait que douleur. Le plaisir montait peut-être, assouvissait les envies de chair, mais pas celles du coeur. Et  pour la première fois dans sa longue existence, il se sentit quasi soulagé que l'orisha se soit départit de son anatomie, indécente selon lui.



Il ne put pleurer. C'était trop peu. Les larmes ne couleraient plus. C'était fini. C'en était trop. Cocoon reprit la parole. Décidément, les flots ne sauraient être suffisants. Il ne comprenait rien, était déçu de tout, ne parvenait à croire à quel point il avait pu se méprendre à son sujet, se tromper sur son compte. La boisson semblait servir d'humble refuge. Il parlait de 'suffire', 'enticher', 'égoïsme', mais à ces vagues notions s'ajoutaient tellement plus..

« Non.. C'est impossible d'oublier tout ça.. » Oui, trop de larmes versées intérieurement, trop de gouttes de douleur arrachées à leurs coeurs respectifs pour qu'ils puissent ainsi passer l'éponge sur quelque sentiment qu'il soit. Il fallait tout tirer au clair. Qu'ils parlent maintenant, ou qu'ils se taisent à jamais. « Mais il est vrai que la vie qu'on mène ne me suffit plus.. ne me satisfait plus.. J'ai besoin d'autre chose. D'autre chose que tu es le seul à pouvoir me donner. Tout tourne autour de toi, cela n'a point changé. Tu es le centre de mon monde, peu importe combien de gens y figurent, combien entrent, combien partent. Toi tu y es omniscient, tu pars, c'est fini. Il n'y a pas d'avenir. Ces femmes ont ce que je n'ai pas. C'est tout. Je t'ai inconsciemment blâmé, comme un idiot. Tu as raison de m'en vouloir. Tu peux tout me reprocher. Tu n'es pas un monstre. Tu es au contraire trop bien pour moi.. Et pourtant, je veux t'éxiger ce qui me fait tant défaut. » avoua-t-il en espérant que des aveux n'avaient pas l'effet inverse à celui souhaité.

Il tourna la tête vers l'homme s'installé de nouveau sur le divan. Il avait envie de le toucher. Il n'avait d'yeux que pour lui malgré tous les mots, tous les reproches que l'homme pourrait lui faire, et il avait raison. Jonchant les rebords du lit, faisant ses jambes basculer sur le côté du lit, il se leva, dans le silence le plus complet. Il avait une démarche calme, quoique douloureuse de manière inquiétante. La marche d'un écorché vif, au moins maintenant ils étaient deux. Il s'approcha de lui timidement. Ses petits pieds dénudés prirent le dessus sur le matériel froid, glacial, pour venir s'y poser. Appuyé sur ses deux genoux, il côtoyait l'orisha. Sa tête, posée sur son épaule, vint lentement se porter garante d'une proximité désirée, mais aucunement sexuelle. Se relevant, il vint de ses mains minuscules agripper la chemise, non pas la peau exposée juste en dessous, l'enlaçant sincèrement. Un câlin emprunt de sentiments. Son postérieur se reposait sur ses deux pieds collés, son corps cambré en avant arrivait pile à sa hauteur. La joue devant lui appelait ses lèvres. Il y réfugia quelques baisers perdus, démunis en son absence. Ses yeux ne pleuraient plus, mais c'était tout comme au final. Il était mort de l'intérieure dès que l'orisha n'était plus là, ou que tout du moins ils n'éprouvaient plus cette fusion du corps et de l'âme dont ils avaient si besoin. Embrassant de nouveau sa joue, il posa enfin son menton près de son cou, exténué.

Sans rien considérer, sans perdre des instants précieux et les gâcher à une réflexion infructueuse, il fit, naturellement : « Je peux être égoïste une fois de plus ? » Il écorchait les mots, les prononçant quasi un par un. « Je... » Il hésitait. Cette demande était inconcevable. Lui-même n'y croyait pas dans un sens. Elle était délirante, tout comme son caractère pour cette nuit. Le lendemain, qui sait, peut-être que tout reviendrait à la normale. Après une bonne dose d'un sommeil paisible, peut-être la nuit aurait-elle porté conseil, mais c'était trop peu pour eux que d'attendre qu'elle vienne résoudre leurs problèmes à leur place. Ses lèvres, toutes proches du lobe de l'oreille du roi, l'effleurèrent de peu avant de venir y déposer, non pas un baiser, mais un pétition des plus étranges, qui ne risquerait pas de surprendre l'objet de ses désirs, l'objet de sa dévotion. Jamais le vampire n'avait mentionné ce sujet devant lui après tout, mais c'était bien une preuve de l'étendue affective qui pouvait bien les lier. « Je veux un enfant. De toi. Je veux porter ton enfant, Cocoon » prononça-t-il alors, d'une voix toujours aussi étouffée, mais loin de la sensuelle de plus tôt.

Il n'était plus question de sexe ici, ni de quoique ce soit qui s'en rapproche. Le charnel était loin, quoique assez proche pour qu'ils puissent le frôler du bout des doigts. Luka voulait juste lui prouver de quoi il était question quant à lui. Il voulait un lien puissant avec l'orisha, celui qu'ils avaient actuellement ne saurait le satisfaire. Tout lui était insuffisant. Une fois de plus, il était question de possessivité, et d'égoïsme. Il ignorait lui-même à ce jour ce qu'il lui fallait pour satisfaire sa soif, mais l'orisha ne lui avait toujours pas administré ce remède. Peut-être ne le détenait-il pas. Peut-être n'en était-il pas la source, et que cet objet de désir était à lui seul sa propre fin, son propre but.C'est ce qu'il croyait à un moment donné, mais la réponse lui vint tel un éclair de génie, une illumination de ses propres envies.
Cet enfant serait la réponse à tout. A son manque de confiance, d'attention qui sait peut-être aussi. Il le liait à l'orisha. Il porterait le fruit de cet attachement mortel dans son ventre, et enfanterait un être de chair et de sang, partageant le sien et celui de Cocoon. C'était la définition elle-même du bonheur, cela était dorénavant clair à ses yeux. Luka en voulait toujours plus, et son amour le portait à jalouser les femmes, car elles pouvaient donner à Cocoon ce que lui ne pouvait pas. Elles avaient ce corps de femme ( qu'il ne pouvait atteindre que par le changement d'apparence qui est, cela va de soi, temporaire ), et c'était bien une des raisons qui l'avaient fait s'emporter aussi violemment à l'égard du double de la vampire tantôt. Il voulait partager avec lui cette fraction non négligeable de bonheur. C'était plus fort que lui, il le lui fallait.

Néanmoins, il ignorait comment allait réagir son roi.. Son esprit s'était vidée de tout consistance, et n'était maintenant qu'une liaison imparfaite de tissus et d'une intelligence vaine qui lui permettait à peine de parler. Mais, pour résumer sommairement son ressenti, si jamais l'orisha venait à lui refuser cette demande, aux accords semblables à une supplication intime, il en mourrait. C'était son désir, désir qu'il avait transformé en un besoin, dont le manque et la satisfaction ( non pas contingente mais obligatoire ) était capital. Sans cela, il allait souffrir. Terriblement. Sa réponse était grandement attendue…
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Mar 25 Nov 2014, 15:04

Cocoon alla dans le salon, et s'assit sur le divan. Il se laissa tomber lourdement sur le coussin en velours sombre, manquant de le fracasser par la même occasion. Il voulu boire, encore et encore, mais l'Orisha avait délaissé le verre vide sur la commode. En plus de créer du whisky, il aurait fallu qu'il ait la création de verre en... Verre. Regardant la cheminée murée, il entendit Luka parler. Sa voix était faible, elle tressautait. Il ne voulait pas le blesser, mais il ne savait pas faire autrement, comme ils avaient, après tout, toujours fait « Pourquoi ? » Oui, pourquoi Luka ne voulait pas oublier tout cela ? Faire en sorte que Cocoon n'avait rien dit, qu'il n'existait pas, et continuer à douter de lui, et à le suspecter, comme une femme suspecterait son mari ? C'était... Plus simple. Malsain, mais plus simple.
Ce que lui dit Luka le poignarda en plein coeur. Accoudé au divan, il mit une main sur ses yeux. Il ne pleurait pas, mais il se désespérait. Il ne voulait plus rien voir et oublier jusqu'à son existence même. La fin de sa petite tirade eu un effet si puissant, qu'il cru recevoir un coup de poing. Blamer pour des choses qu'il n'avait pas ? Exiger des choses qu'il n'avait pas ? Luka était paranoïaque, à n'en point douter. Les films qui défilaient dans sa tête, avaient tous des airs de scénarios catastrophes. Alors quoi ? Alors ils allaient terminer comme ça ? Comme deux pauvres types qui ne savaient pas faire la part des choses quand il le fallait...

Cocoon, la main devant les yeux, accueillit alors une étreinte. Le genre d'étreinte qu'il n'avait jamais pratiqué avec lui au paravant. Il sentit Luka, de côté, poser sa tête sur son épaule, avant de l'enlacer, d'attraper le vêtement qui trônait encore sur lui. Il le sentit serrer ses bras, et embrasser sa joue. Le vampire ne lui révéla aucune autre pensée, aucun autre sous entendu de désir ou de passion ardente. Ils avaient besoin l'un de l'autre et le vampire était le premier à le dire à voix haute. Si Cocoon se débarrassait alors de ce tourment qui lui pesait tant, il pourrait alors vivre plus tranquille. Dire ce qu'il pensait à cet homme, pour pouvoir assurer la pérennité de leur relation.
Mais pour Cocoon, penser comme cela, c'était penser comme un couple, et même si Luka était interdit d'aller voir ailleurs, ils n'étaient pas en couple. Il refusait, en bloc, et catégoriquement, d'avouer, qu'ils formaient un duo. Pourquoi ? Parce qu'ils étaient deux hommes. Et deux hommes ça n'allait pas ensemble. Les autres, oui, mais pas Cocoon. Cocoon n'allait pas avec un homme c'était hors de question. Il ne pouvait pas se résoudre à dire quoi que ce soit à Luka de ce côté là. Et pourtant, pourtant cette put*i* d'étreinte lui faisait du bien. Ca lui faisait quelque chose qu'il avait ressentit peu de fois. Pourquoi prendre le temps de se choyer ? Non, Cocoon n'était pas de ce genre, personne ne lui avait appris à choyer de cette manière qui que ce soit, et surtout pas Luka.

Luka était une erreur de parcours que Cocoon ne désirait pas reconnaitre. Et il lui prouva une fois de plus.

L'Orisha enleva sa main et se décala. Il se décala avec tellement de force, qu'il arracha l'accoudoir dans son élan, et tomba à terre. Dans un soupir hapé, il resta là avant de dire « Qu... QUOI ?! » Un gosse ? Il avait bien entendu ?
La première chose à laquelle il pensa fut : c'est impossible. Mais avec la magie, tout était possible. Tellement possible que si Luka avait dis cela, c'était qu'il avait déjà une idée du déroulement des choses. Même Nydelia n'avait jamais franchi ce pas là.
Au dessus de lui, il vit une petite tête bleu apparaitre. Pâle et belle. Et alors il réalisa. Il vit un enfant, un bébé, dans ses bras, dans les bras de Luka, évoluer avec lui. Il vit un instinct paternel comblé, et un avenir un peu plus stable. Un enfant. Un enfant ça réunissait les âmes en peine, et ça faisait accepter certaines choses. En fait, ce qui le dérangeait le plus c'était le moyen dont il allait faire ça, plus que l'acte en lui même. Il ne se rendait pas compte que c'était un homme. Deux hommes du coup.
La petite tête montrait un certaine étonnement, et il réalisa à nouveau que non seulement, c'était évident qu'il lui ferait un enfant, mais qu'en plus, il pourrait lui donner bien plus que cela. Qu'ils étaient, tous deux, à la merci de chacun « Il... Il faudrait que tu sois une femme. » il tourna la tête vers lui « Et pas qu'en apparence. » Que ce soit une modification corporelle permanente, et non une illusion semi-réelle. Cocoon avait des potions... Non ? Alors il pourrait faire ça.
En fait, il n'était pas contre. Pour lui, il n'y avait pas de possibilités d'être contre Luka. Alors il n'y avait même pas pensé, voilà tout.

Sans se relever il lui dit « Tu as d'autres choses de ce genre à m'annoncer ? Non mais tan que je suis par terre... » Puis il rajouta en se relevant sur les coudes « D'où t'est venu cette idée soudaine... ? »


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Mar 25 Nov 2014, 15:04


Contre toute attente, un léger rictus, semblable à un sourire, fut la première chose à écarquiller ses lèvres, alors que la réponse de l'orisha se faisait attendre. Ce qui la précéda était tout bonnement du 'jamais vu', et Luka n'aurait probablement pas été le seul à sursauter d'ahurissement. Le vampire se déplaça à tâtons, lentement et à quatre pattes, pour rejoindre le bout endommagé du divan, l'accoudoir s'étant vu emporté lors de la chute du titan. Il regardait du haut de la natte celui qui venait de s'échouer à terre, et dans ses yeux, outre une surprise évidente, on pouvait y lire un certain soulagement, et un 'amusement' de voir son orisha posé et réfléchi réagir ainsi à sa demande. « Je ne m'attendais pas à un tel impact.. Je dois être plus insensé que je ne le croyais » lâcha-t-il prestement, n'ayant jamais vu le géant perdre ainsi son sang-froid, content de connaître un 'Cocoon' que les autres ne côtoyaient pas forcément. Une réaction si spontanée, si naturelle, et aussi ouvertement.. Oui, car pour lui cette demande était naturelle, et bien que de toute évidence son prince n'y ait jamais songé, Luka s'en délectait dans des rêves, récurrents, persistant à se montrer à lui. La scène était toujours la même, basée sur les visions qu'il eut ce jour là, au sommet de la montagne. Elles ne s'étaient pas effacées même après la fin du chaos. Au contraire. Et Luka, ne parvenait plus à se convaincre lui-même du caractère nuisible, chimérique de ces dernières. Après tout, n'était-ce pas une vie conjugale, de couple, ce qu'il avait toujours rêvé de partager avec cet homme ? Il ne regrettait guère d'être né homme, mais sa condition n'avait apporté que disgrâce bien souvent. Complications, de nombreux rejets, désirs refoulés par une censure morale, pour nommer cela autrement, et d'une manière moins fataliste que la précédente. Cet enfant qu'il désirait maintenant plus que jamais, n'était pas le fruit d'une seule pensée, ou d'une avidité hasardeuse. « Et..c'est impossible ? Pour toi de le faire ? Même si je suis prêt à tout ? » Il le suppliait du regard, de ses yeux de chien battu, une attente et peur de la déception coulant à flots de par ces deux orbes azurs. Son postérieur levé, pour mieux se pencher vers le sol contre lequel était son roi, il était assez proche, et attendait de lire autre chose qu'une hébétude sur son visage de guerrier aguerri. Il n'avait pas forcément pensé aux potions de Cocoon en s'adressant à lui. Question d'ingéniosité ou pas, lenteur d'esprit ou quoique ce soit d'autre, il se disait simplement que lui serait sûrement en mesure de le faire. De lui concéder cet énième souhait, de réaliser son 'dernier' vœu. Il s'était toujours surpassé, l'avait comblé outre mesure. Cette fois, il espérait probablement qu'il en soit de même, bien que la pétition ait été des plus déraisonnables, pour ne pas dire outrageuse.

Mettant pied à terre, il enchaîna les pas silencieux l'un après l'autre. S'agenouillant juste devant Cocoon de façon à l'admirer de plus près, il reprit. « À part le fait que j'aimerais résider à Mégido une fois que j'aurais donné naissance au bébé.. Non, rien en particulier. Désolé, je ne t'ai pas laissé réellement le choix en la matière cette fois » Quelque chose dans son attitude semblait différente maintenant qu'il avait laissé libre cours à ses pensées, à ses véritables 'pulsions'.. comme s'il s'était privé d'une restriction fixée au préalable, et avec préavis.. comme si tout ce temps il s'était infligé cette énième peur, des plus futiles, car il craignait de perdre par ce biais l'amour du tant aimé. Peut-être que cet échange puissant, que ces paroles douloureuses, que ces maintes larmes versées lui avaient, tant bien que mal, ouvert les yeux. Peut-être se sortait-il enfin de ce rêve illusoire dans lequel tout fait question, mais rien ne fait réponse. Il se permettait d'être plus spontané, plus 'insolent', plus libre en sorte. Cela déplairait peut-être au beau brun, mais il l'avait cherché lui-même.

Un silence suivit sa question, la laissa planer un instant. Luka sourit intérieurement, sachant à quel point il pouvait être bavard, et à quel point il parvenait souvent à gâcher la plus belle et plaisante ambiance avec ses discours interminables. Il fut agréablement surpris qu'on le sollicita cette fois à le faire. «  Je pense.. qu'il vaudrait mieux que tu t'assois. Plus confortablement j'entends, car ça risque d'être long.. et périlleux. » Et prenant sa main, il l'accompagna jusqu'au support qu'accueillerait maintenant leurs deux anatomies, dont les chaînes n'étaient, fort heureusement, toujours pas prêtes de se briser. « Ça fait bien longtemps qu'on a pas parlé comme ça.. Ça me manquait » fit le jeune homme en s'installant entre ses jambes, sa tête reposée contre le torse que déchirait en deux une balafre s'écoulant d'amont en aval dans le corps du bronzé. Il avait l'impression de ne connaître de ce personnage qu'une façade bien construite, parfaitement maitrisée, outre celle bestiale dont il était question parfois. Non pas qu'il ne l'eut pas connu, mais il y avait bien évidemment des choses qu'il fallait transmettre par la parole, par des mots ce qu'ils avaient si longtemps garder enfoui, et pas pour les meilleures raisons. Non pas qu'il y eut des secrets non dévoilés, mais juste des non-dits qui devenaient importants. Ayant fait un point sur son indécision, Luka délaissa cet air de nostalgie, pour prendre un ton plus grave, sérieux et songeur. « Cette idée n'est pas un fruit du hasard. Cela fait bien longtemps qu'elle me hante en vérité.. Je ne saurais pas te dire quand ça a commencé.. juste que comme je t'ai dis plus tôt, j'enviais les femmes qui pouvaient te donner beaucoup plus que moi.. Ce que moi je ne peux pas, autrement dit une 'relation' que tu pourrais afficher, une 'famille', des 'enfants', ce que j'ai voulu et espéré de tout temps voir naître entre nous.. Je ne me plains pas du tout de notre relation, et je suis très heureux de ce que tu m'as donné à ce jour. Tu m'as toujours comblé, et avec toi j'ai connu le bonheur. Mais hélas, je savais que c'était impossible pour moi de.. Je reniais alors à chaque fois cette pensée, et me berçait par d'autres plus accessibles. Mais.. tout a changé le jour où je me suis rendu sur cette mystérieuse montagne » Il marqua enfin une pause. Non pas car il devait songer à ses mots, revoir une formulation quelconque, non. Simplement car ce rêve était pour lui la personnification d'un mal très grand, de la perte inexplicable d'une part de son coeur. Il sentait une douleur extrême, intense, poignante à chaque fois que celui-ci venait à surgir, et traduire tout cela par des mots n'était pas toujours chose aisée.

« J'ignore comment je m'y suis rendu. Si c'était bien moi, ou une intervention quelconque qui m'y a amené. Mais je crois en ce que j'ai vu là bas. Au milieu de la neige, du froid glacial  qui ne semblait pas m'atteindre, j'eus une vision. J'ai fondu en larmes. C'était trop pour moi. Elle est restée des plus floues, mais ce dont je me rappelle clairement a suffi à la rendre proéminente sur tout autre genre de rêve ou cauchemar. Je marche dans une extrême noirceur, un enfant me tenant la main. Je suis incapable de contrôler mon corps.. et ne regarde au début que l'horizon face à moi. Mais soudain, je sens sa petite main se refermer, et je le regarde. Il est beau, adorable. Je m'y attache aussi vite. Il m'adresse un sourire des plus affectueux, stridents, et je ne puis lui répondre qu'avec tendresse. Hélas…. Un vent nouveau souffle pour me l'arracher. La seconde d'après, je me vois complètement ensanglanté. Entre mes bras, git le corps de ce petit. Crinière bleutée, mais foncée, une peau hâlée comme la tienne. Je regarde mes doigts qui trempent dans sa marre de sang. Je crus l'entendre prononcer un mot, un seul, et ce n'était pas le mien. 'm...an' c'est ce que je l'ai entendu prononcer. Je me sentis mourir de l'intérieur. Le genre de perte qui aurait suffit à m'ôter presque ma raison de vivre. Tu es le détenteur de mon âme, de mon coeur, mais on dirait que lui aussi en détenait une petite partie.. Je pleurai à grosses gouttes. J'étais inconsolable, et je tremblais sous la douleur folle qui habitait ma poitrine. » Rien que d'en conter les faits, ses yeux s'emplissaient du liquide salé. Rien que de mentionner cet être sur qui il n'arrivait pas à mettre de nom, le pétrifiait, de peur, d'angoisse, d'effarement. Il fit cesser, non sans peine, des légers tremblements qui avaient fait surface, se recroquevilla, s'enserrant encore plus dans son étreinte qu'il demandait, voire exigeait, des plus dures, affectives. « Quand je rouvris les yeux, j'étais de nouveau dans ma chambre. Le sang n'était aucunement visible, le petit avait complètement disparu. Or, les larmes et les souvenirs si distincts qui me restent de cette nuit là, sont suffisamment vivaces pour que je me trouve devant toi aujourd'hui, à profaner ce genre de discours qui te semblera peut-être insensé, pour ne pas dire déraisonnable ou emprunt de folie. » Il baissa les yeux.

Ce n'était la seule chose dont il souhaitait parler. Il fallait qu'il lui explique. Il fallait qu'il laisse clair le déroulement de sa fameuse 'mort' et ce qu'il supporta pour ne pas y céder.. Cette épreuve n'avait pas été des plus simples. La peur aurait eu raison de plus d'un esprit faible, et aurait pu porter atteinte, entailler même une des plus robustes. La Mort.. ce n'était pas une chose qu'on pouvait affronter de manière insouciante.. car on y trouvait la fin d'une vie, l'apogée de son existence, mais aussi la désagrégation de cet être. « De plus, ce serait te mentir que de dire que c'est la seule raison. Ma 'mort' que tu as senti, péché pour lequel je ne saurais atténuer ma peine, m'a aussi ouvert les yeux. J'ai tellement à perdre, tellement à délaisser dans ce monde si jamais je me vois partir le premier.. que cette envie ne m'habite plus. Avant, je considérait mon existence en tant que vampire comme.. une deuxième chance que l'on m'a donné, une chance de vivre cette fois-ci ma vie comme je l'entendais.. mais sans oublier que j'étais déjà mort une fois, et qu'au final en mourir une deuxième ne serait pas si tragique. C'est faux, je le sais. C'était bien avant de te rencontrer que j'osais encore débiter de telles inepties. Maintenant, une fois le portail de la mort franchi, je ne pouvais que pleurer, me laisser consumer, ronger par les regrets. J'étais dégouté par la vie que j'avais mené, et j'envisageais toute autre chose. Je ne peux plus me permettre de refréner mes envies, mes pensées, mon coeur. Je préfère avoir le coeur sur la main, et risquer de me le faire prendre, arracher, plutôt que le regretter tôt ou tard. » Il s'agrippait horriblement à lui, car la mémoire était difficile. Elle était pénible, malaisée, laborieuse. S'en suivit alors le reste du discours. Il parlait beaucoup trop, mais il ne fallait pas lui demander de parler, car il était sûr de dépasser toute attente. « J'avais mal.. Terriblement mal. J'ai cru qu'on m'arrachait le coeur, plutôt que de m'écraser la gorge. J'y étais allé pour découvrir un peu plus au sujet de ces monstres nouveaux.. C'est avec horreur et appréhension que je m'étais mêlé de la lutte entre Ridere et humains habitant ce nouveau ' continent', et c'est avec désespoir que nous comprîmes l'étendue de leur force. J'aidais à évacuer les hommes encore vivants dans une émeute impressionnante. Je vis qu'un d'entre eux était resté derrière. J'accourus pour l'aider, il me trahit tout aussi naturellement. Me laissant là à la merci du Ridere, il s'enfuit en riant. Je me suis débattu, mais une fois qu'il réussit à avoir une prise sur mon cou, il l'écrasa sans aucun effort. Je 'mourus' sur le coup.. Mais, je n'ai pas pu me résigner. J'avais encore tellement à te dire, tellement à vivre à tes côtés.. C'est à ce moment là que j'ai réalisé à quel point c'était idiot de m'être si souvent inquiété de te déranger dans ton travail, ou de t'encombrer de ma présence. Ce n'est qu'en ayant réalisé à quel point je pouvais te perdre facilement en étant moi-même faible, que j'ai voulu faire tout mon possible pour vivre ma vie au mieux à tes côtés.. Comme je t'ai dis au début.. ce sont des raisons très égoïstes. Rien de bien louable, juste un amas de prises de conscience qui ont fait que ma faim grandisse et qu'elle ne puisse plus être apaisée. J'espère que tu cèderas à ma demande, bien que je n'ai en cet instant précis.. aucunement l'intention de partir même si ta réponse s'avérerait négative. » C'était enfin.. terminé, et dans ses bras il pouvait s'apaiser.

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Dim 07 Déc 2014, 17:17

Cocoon serra les poings, se maudissant. Il lui avait demandé de parler, de lui raconter le pourquoi du comment... Il avait abreuvé ce moulin à paroles qui débita des mots, tous aussi châtiés les uns que les autres, à une vitesse hallucinante, sans que le Titan ne puisse l'interrompre un seul instant. Le souverain ne réalisait pas vraiment l'étendu de la situation, l'étendue de la demande. Il avait, bien sur, fait en sorte dans sa tête que ce soit possible, à l'aide subterfuges et de potions... Mais derrière la philosophie de vie changeait complètement.
Si Luka devenait une femme... S'il acceptait de devenir une femme pour enfanter, alors il acceptera de se montrer en public. Il pourrait... Oui... Assumer de l'avoir dans sa vie, et de fréquenter une femme comme... Lui ? Comme elle ? L'Orishala se réjouissait de cette perspective. Il se réjouissait de se dire que Luka ne serait plus pour lui, un fardeau, mais un cadeau. Qu'il serait un vrai papa, avec un fils ou une fille qui aurait ses propres gênes...

Tout tournait autour de lui et de ce qu'il pensait. Autour de son bonheur, et de ce qui le rassurerait. Rien ne touchait ni Luka, ni la future femme qu'il pourrait devenir. Il ne s'en fichait pas, mais il n'y était pas, et il ne voyait pas comment, si Luka le désirait ardemment, il pourrait en être frustré. Si c'était sa demande, alors, c'était qu'il s'était fait à l'idée, et non le contraire.
Cocoon le regarda, esquissant un geste de recul quand il le vit prêt de lui. La surprise de voir qu'un être comme ça n'existerait plus, que cela, cette masculinité qu'il s'évertuait à cacher chez lui, se transformerait en féminité qu'il dévorerait. C'était étrange... Tout disparaitrait. De sa main brune il osa lever ses doigts pour toucher la peau froide et diaphane du vampire, comme s'il commençait déjà à le perdre. Il ne s'en plaignait pas mais... Avec qui avait-il eu autant de contacts, de douceurs, pour savoir ce qu'une femme vampirique pourrait lui procurer comme sensations... ? Laissant tomber sa main, il la porta à sa tête « Ouais... Rien n'est impossible. Aaah mais me regarde pas comme ça... » Il colla sa main sur sa joue pour lui faire tourner la tête, et éviter que ses perles bleus ne vinrent attendrir et provoquer le désir de l'homme.

Luka se leva pour s'agenouiller prêt de Cocoon. Le Titan mit une main derrière sa tête, les jambes toujours affublées sur le divan, et caressa le visage du vampire. Il détailla ses traits fins, sa bouche veloutée, ses grands yeux de biche, ses sourcils parfaitement dessinés... Son index frôla son nez, avant de glisser doucement sur ses lèvres. Le perçant du regard, voulant le faire tomber dans ses bras, il s'attarda un peu plus sur l'ouverture qu'elles pourraient offrir, pour au final, forcer un léger passage. Son doigt s'immisça dans sa bouche de fraise, venant prendre la place dans cet antre, pour caresser sa langue, et submerger son corps d'un nouvel assaut de désir. Lécher un doigt pouvait être un geste très banal lorsque l'on s'était fait mal, ou qu'on voulait calmer une douleur mais ici, juste là, dans une circonstance beaucoup plus agréable et douce, coupée souffle chaud et début de râles gémissants, sucer cet index était finalement prometteur d'une suite d'évènements tout aussi sensuels. Cocoon voulait que Luka s'accroche à son poignet, à son bras, il voulait l'entendre gémir alors que son corps tremblerait. Il voulait analyser tout ce qu'il perdrait.
Ou peut être pas.
Il l'imagina avec des cheveux et des ongles bien plus longs. Il l'imaginait avec un couinement plus aigüe et... Et une poitrine galbée et nue qui s'offrait à lui. Et il n'aurait, à cet instant qu'à, tourner la tête et sortir se langue, pour en goûter le miel et la douceur.

Sur son visage, il sentit un liquide étrange toucher ses lèvres. Tête légèrement relevée, prêt à toucher cette poitrine invisible actuellement, il retira son doigt de cette bouche vicieuse, pour toucher son nez, et l'arc de cupidon. Un filet de sang était en train de couler d'une narine. Le temps de réaliser il était debout « Oh, m*rde ! » Allant dans la salle d'eau, il attrapa un linge, et se mouilla le visage pour faire en sorte que le sang coagule.
Pendant son aventure, il se remémora la dernière phrase de Luka « À part le fait que j'aimerais résider à Mégido une fois que j'aurais donné naissance au bébé.. Non, rien en particulier. Désolé, je ne t'ai pas laissé réellement le choix en la matière cette fois » Sa gorge racla, et il s'éclaircit la voix « Pour Mégido, tu pourras y rester autant que tu voudras évidemment. Je t'achèterai une maison dans le quartier luxueux. Je te la choisirai, je les connais quasiment toutes... » Revenant vers lui, jetant le linge dans le panier d'affaires sales à emmener au lavoir derrière le palais, il dit « Tu ne m'obliges à rien. Sinon je ne le ferai pas. » Debout, face à face, Luka finit par l'emmener sur le divan pour tout lui raconter. D'où venait l'idée, et pourquoi exactement. Cocoon réfléchit.

Ils mettaient cartes sur table. Alors c'était le moment d'être honnête. Sur tout.

Laissant Luka parler, se frotter à lui, s'asseoir sur lui, le petit être fini par pleurer dans ses bras. A chaque fois qu'il lui racontait quelque chose, de toute manière, c'était comme si le vampire revivait tout à la première personne. Cocoon fut agréablement surpris de voir que Luka était conscient de cette non assurance qu'il avait, de cette relation qu'il essayait de cacher... Il ne pensait pas que ce type en aurait, un jour, pris une quelconque forme de conscience. En même temps... Cela se voyait clairement. Ils avaient commencé cette échange dans un moment chaotique, dans un passage où Cocoon avait cru l'avoir violé alors que, dans ses souvenirs floutés par l'alcool, il était avec une femme... Tout était différent.
Il poursuivit son discours, énonçant que c'était un semi bonheur dont il se repaissait pourtant, sans s'en plaindre, jusqu'à ce jour fatal. Il avait un bébé dans les bras, et la minute d'après, celui ci était mort, et ne prononçait que le seul et même mot désignant un terme qu'on donnait aux génitrices.
Le vampire n'avait pas fini ne serait-ce que son histoire, qu'il était déjà en pleur, le visage baigné d'eau salée. Cocoon soupira. Il soupira qu'il puisse encore y avoir de l'eau dans ce corps, prête à sortir par ses mires bleues. Il soupira de voir qu'il était un grand sentimental. Il soupira de ce corps qui sanglotait et que pourtant, il aimait.

Son étreinte se referma. Dure, puissante. Sa carrure engloutissait le petit être, sans pour autant le ménager. C'était leur façon à eux de se rendre une affection niée. Luka était un homme. Un homme sensible, mais pas fragile. Pourtant, se dernier s'attachait et s'accrochait à lui, voulant en découdre avec cette histoire qui le blessait encore aujourd'hui. Cocoon ne voulut pas l'interrompre, mais essaya de le calmer, de le consoler. Il passa ses mains dans son dos, recouvrit sa taille de ses paumes chaudes, avant de coller correctement son torse au sien, bien plus chaud, et lui faire mettre sa tête sur son épaule.
Il parla de lui, ne s'arrêta plus. Source intarissable de propos qui, au final, arrêta de se mêler aux pleurs, pour venir affronter le regard du géant. A cheval sur ses cuisses, Cocoon osa poser ses grandes mains sur ses petites cuisses blanches, pour remonter le long de ses hanches. Il toucha son échine complètement nue, dévoilée. Seul le plaisir était cachée à la vue du Titan. Mais Cocoon lui... La beauté de son corps n'avait d'égale que sa puissance, et à quoi bon le cacher ou le dissimuler devant un être qui aimait le voir dans sa forme la plus simple... ?

Seulement, le débat n'était pas aux corps mais aux coeurs « Je n'ai pas à décliner ou ne serait-ce qu'à ajourer ta demande. Tu es en droit de me demander l'impossible, comme j'ai été en droit de le faire par le passé. Tu t'es plié à toutes mes exigences, tu as respecté tous mes voeux et même au delà... Ecoute Luka, peut importe cet enfant que tu as vu ou que tu veux. Je te parle d'aujourd'hui, je te parle du présent. Tu as eu une honnêteté envers moi, que je n'ai jamais eu avec toi. Et... » Il se gratta la nuque « Et c'est dur pour moi de le reconnaitre, ou ne serait-ce que de l'admettre. Mais c'est pour toi. Et je le fais. Pour toi. Et je suis très heureux que tu sois prêt à renier jusqu'à l'essence de ta personne, pour nous faire atteindre le paroxysme d'un bonheur, auquel je n'ai jamais pensé. Pas avec toi. Car tu es un homme... Et moi aussi. » Son coeur battait assez fort dans sa poitrine, et ses gestes étaient gênés. Il ne s'était jamais livré ou justifié. Généralement, c'était les autres qui se dévoilaient, et non lui « Je... Tu as peut être mis du temps à le comprendre, mais tu es venu à le déduire. Je ne peux pas te montrer, t'afficher, ni même parler de toi. L'ignorance que je feins lorsque nous fréquentons les mêmes réceptions, me blesse autant qu'elle me rassure. Et si je ne m'affiche pas, avec toi... Si je ne prends pas de risques et que j'ose proféré des paroles qui pourraient te blesser, devant tes yeux, c'est parce que je n'assume rien. Tu peux me traiter de tous les noms, mais je n'ai jamais été honnête, et je le sais. Ni envers toi... Ni envers moi. » Il fit une très légère pause « Cet enfant tu le veux, je te le donne. Mais la femme que tu deviendras, sera, pour moi, une autre personne malgré tout, que j'estimerai tout autant. Je ne peux pas prévoir mes réactions, mais je sais que je l'aimerai déjà... Comme je... je... Comme... Je... » Il mit son poing devant la bouche, détournant un peu le regard « ...comme je t'apprécie toi. » Il toussa légèrement, passant rapidement à un autre sujet « Et... Et je peux pas continuer d'être un con*ard. » Il soupira « Dans mon peuple... Dans ma culture... La tromperie n'est pas un péché. C'est quelque chose que l'on pratique, et nous n'appelons pas cela un adultère. Ca fait partit de nous. Nous avons une liberté si grande, qu'elle a des répercutions partout, ainsi que sur notre vie sexuelle. Les plus âgés, les plus sages, trouvent leur liberté dans leur femme, leur vie de famille, sans avoir l'envie ou le besoin d'aller voir ailleurs. Mais ceux ne se sentant pas attaché, sans lien sans bride, ne se cantonne pas à une seule personne. » Il avait un peu honte, alors que jamais il ne fut gêné de cela, car pour lui, ce n'était pas quelque chose de mal « Comme moi. On se calme, si je puis dire, naturellement, mais nous sommes aussi normaux que d'autres peuples... Et ma liberté consistait aussi en la fréquentation de partenaires. Le... Le problème c'est que... C'est qu'il y a un autre problème. » Il regarda brièvement Luka, comme s'il se sentait coupable « Je me suis lassé des autres... J'en veux plus. Je veux dire. J'ai plus de plaisir. Je me lève le matin je pense à toi, je me couche le soir je pense à toi, et je me déteste car... Car on est dans une impasse... Car on n'a pas d'avenir. Nous sommes deux hommes, je suis pas une pédale, et on n'a pas d'avenir. Et je comptais pas te virer de ma vie, je pourrai pas, mais je ne comptais pas non plus passer ma vie à tes côtés... En temps qu'homme. Mais... Ton désir d'enfanté, laisse place a un tableau que je n'avais jamais ne serait-ce qu'imaginer. Et j'aurai jamais cru le dire un jour, mais je pense que je suis... Vraiment heureux. De... t... de t... » Il se racla la gorge « De t'avoir. HUM... » Il fit une moue gênée. S'il pouvait rougir il rougirait « Et la lassitude que je ressentais vis à vis des autres... Ne vient pas de nulle part. Je... Tu... Tu te rappelles quand on a... La première fois ? Bha comme un con*ard en fait j'ai eu l'indécence de te faire plus que mien. Je t'ai lié. Je ne peux pas t'expliquer pour le moment... Mais mon peuple a un secret, et si nous pouvons briser des chaines, nous pouvons aussi en créer. Et si je me suis détourné des autres, sans ressentir de ne serait-ce qu'un soupçon de plaisir pour leur cul en chaleur, c'est... C'est parce que les chaines que j'ai forgé, dès la première fois, entre nous, sont aujourd'hui prédominantes dans ma tête. Et si je les brise... Je deviens fou, et toi tu meurs. Je nous ai... Condamnés à... Nous aimer... Et... Si tu deviens une femme tout... sera plus facile. Et euh... Je... suis désolé... » Il se sentait vulgaire et pathétique. Il se sentait petit et minable. Il n'avait pas regardé Luka, il ne lui avait rien attribué, pas un regard, pas une parcelle de quelque chose...
Rien.

« Tu peux me frapper et m'insulter. Je sais que je le mérite et je ne t'en voudrais pas. »


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Lun 05 Jan 2015, 17:52


Un équilibre de diamant, petite pierre qui une fois touchée peut facilement vaciller, et rencontrer le sol pour se briser à son contact. Une certaine distance s'était immiscée entre eux à l'heure des confidences, et des longues tirades embarrassées. Ils avaient tous deux beaucoup à se dire.. Trop longtemps séparés, privés de leur présence mutuelle, ils devaient maintenant rattraper le temps perdu. Les doutes, appréhensions, continuaient d'affluer. Le petit homme ressentait dans son corps s'amasser toute l'attirance et le désir que lui inspirait son roi, et qu'il ne pouvait, pour l'heure, libérer consciemment. Ce dernier se traduisait dans son regard, et l'homme aurait sûrement dû le sentir sans qu'il n'ait à dire mot. 'Aaah mais me regarde pas comme ça…' Le jeune homme omit un petit sourire. Cet homme.. il le voulait, et pour lui seul. Il voulait être l'objet de son amour, plaisir, et paix intérieure, et 'cette femme' en aurait le pouvoir. Elle saurait le rendre heureux. Cette présence prenait des airs distants, comme s'il n'était pas celui à l'incarner, à lui donner forme.. Il bafoua cette idée, mais elle était trop présente pour qu'elle en devienne totalement obsolète..

Cocooon vint alors chercher le visage androgyne. Le petit être laissait sa main d'idylle le capturer, l'effleurer de près, même si la torture n'en devenait alors que plus grande.. Ces traits fins ( que l'orisha explorait d'une paume qui les connaissait par coeur ) brillaient sous sa peau hâlée, brûlante. Dans sa bouche tentante, entre deux lèvres de chair tendre, à croquer, un doigt du souverain se fraya un chemin, y pénétrant. Ses canines cachées, l'effet ne s'en voyait que dédoublé, sa faim n'étant alors que purement charnelle, attisée par les gestes indécents de l'homme, auxquels il était particulièrement sensible. Il était à sa merci, et sa voix devint rapidement un souffle inaudible. Ses bras s'emparèrent du corps du partenaire, s'affairant à tout ce qu'il pouvaient.. et cette étreinte véhiculait sa faiblesse. De corps, d'esprit, de volonté.. Il avait besoin d'aide pour se refréner, garder une emprise assez féroce sur la réalité..  si ce n'est juste ignorer toute morale pour s'abandonner à son touché et trembler face à ce dernier, trop puissant. Il frôlait de sa langue, timidement, la rude phalange, mais n'osait pas esquisser de gestes brusques, ou trop soudains. Quelques gouttes perlaient sur les côtés de l'antre humide, pour dessiner sa gorge dans sa course inopinée. Ses yeux, larmoyants, contrairement à cette bouche pudique, n'étaient pas si innocents..

Le voyant se hâter pour rejoindre la salle d'eau adjacente, le vampire resta un moment interdit, essayant de calmer l'excès de zèle dans son corps supposément glacé, presque privé de toute émotion en apparence. Le voyant revenir, il sourit tendrement. « Tu es trop galant, Cocoon. Je te laisse carte blanche, je me doute que tu es celui à mieux connaître ta cité. J'espère seulement que tu pourras t'y plaire toi aussi » Car avant tout, ce serait mentir que de dire qu'il n'espérait pas pouvoir y vivre avec lui.. Il n'exigeait pas de lui une attention ni une présence constante, mais il espérait qu'il puisse décompresser dans leur havre de paix, parfois la rejoindre.. car si près, il ne saurait pas en rester éloigné, et ne s'imposerait plus une telle contrainte..



Cette prison dorée était délicieuse, tout ce dont il rêvait. Son corps de géant était son ultime protection, malgré le corps rustre, et les échanges bestiaux. Il voulait qu'il le tienne, fort, presque au point de le briser. Il voulait sentir sa présence contre sa peau livide, percevoir son odeur mâle bien à lui.. Il le sauvait. Du monde, et de lui-même. Les larmes avaient coulé, et semblaient avoir atteint le prince, le petit corps trônant désormais sur son anatomie robuste. Cette position, à elle seule, glaçait le sang du vampire, le faisant devenir rouge de timidité, chaud de convoitise et sensualité, presque contre-nature par tant de passion.. Ses yeux s'empêchèrent de le détailler de trop, alors qu'ils virent le roi prendre parole. Luka déglutit, le voyant aborder un sujet presque tabou jusque là, un qui était bien trop fragile pour qu'ils puissent l'aborder impunément, ou sans qu'un malaise ne s'installe.. Arrivés à l'issue de ce combat, de ce qui était pour eux un épique tournant dans leur histoire, tout semblait un peu lointain, et d'une gravité.. réduite. Car ils n'auraient bientôt plus à supporter le passé, ni à souffrir de ses effets.

Luka voulait réaliser cette utopie au plus vite, car il avait soif de lui, de son amour, de cet avenir promis. « C'est faux de dire que ça ne m'a pas blessé..  mais je suis sensible à tes sentiments, outre les miens. J'avais compris que 'nous' n'étions pas.. ta plus grande fierté, mais.. Comment t'en vouloir alors que tu m'as accepté malgré, et contre tout ? À l'encontre de tes mœurs et ton caractère lui-même, tu m'as aimé dans l'ombre, et tu as fait de moi celui que je suis aujourd'hui.. Je ne peux t'en vouloir, tu m'as tant donné.. Je n'ai pas à réclamer un tel sacrifice » Oui, car il ne le considérait pas fautif. Maudire son incapacité à avouer des sentiments que tout homme aurait peiné à avouer.. impossible de le lui reprocher. C'était impensable. Et même s'il l'avait pu, voulu, ils se seraient effacés le moment où le 'pardon' quitterait ses lèvres. L'intention était majeure, et cette honnêteté, bien que fortement désirée, n'était pas capitale à ce jour. Mais à cet instant, ça le devenait.. « Et moi, je ne peux pas prévoir notre avenir, ni même les changements qui s'opéreront si je m'expose à une telle.. transformation.. Mais une chose est sûre : c'est que je t'aime, et que je fais cela pour nous. Cette 'femme' que je m'apprête à devenir, est celle qui pourra nous assurer un avenir comme tu as si bien dis.. Car autrement.. je suis conscient que nous n'en aurions pas.. ou très tortueux, et plein d'embûches.. » Luka avait peur..  aussi.. Plus que n'importe qui tout compte fait. Il était celui à subir ce dit changement. Il allait être celui dont le corps allait s'altérer pour devenir celui rêvé par son amant, et celui dont il désirait prendre les traits depuis quelques temps.. Il hésitait, dans le sens où il espérait ne pas devenir un autre, ne pas changer de l'intérieur et gâcher ainsi ce qu'ils avaient construit avec tant de peines.. Il marchait sur un terrain miné, ou en tout cas inconnu, un dont il ne pouvait esquiver les pièges, et sur lequel il n'avait aucun contrôle. La peur.. était son plus grand ennemi, et le temps s'écoulait à son encontre.

Le vampire se redressa légèrement, prohibant les mains de l'idylle de quitter son corps de glace, tout en les déplaçant à sa surface. Les siennes vinrent enrober son visage, et il l'embrassa amoureusement, quoique d'un contact assez léger pour commencer. Ils avaient tant souffert, tant subi, tant traversé pour en arriver là.. Il avait enduré une jalousie extrême, et une incompréhension de ses fréquentations sans en discerner les vrais enjeux. Il l'avait ainsi accablé de reproches, à tort. Maintenant, il lui avouait tout. Luka n'y croyait pas.. qu'un tel bonheur soit possible, et ne s'imaginait même pas celui qui s'en suivrait. Cambrant son dos, il embrassa son cou, puis l'arrière de la nuque, harcelant de ses mains son dos, sa tignasse argentée, alors qu'il pondérait, songeait à tout ce qu'il venait de lui communiquer, la tête posée sur son épaule. « Maintenant que tu m'en as fait part, je me sens désolé d'avoir réagi ainsi.. Et.. De toute manière, je n'aurais jamais pu te demander de te mettre à la marge, de réfuter ta culture, te forcer d'aller à l'envers des idéaux de ton peuple. » Le laissant continuer, il fut surpris par ce qui suivi.. À la fois par la douceur, par cette affection assurée qu'il témoignait ressentir à son égard.. mais aussi par ce rejet évident qui montrait clairement les limites de leur relation. Cette hésitation lorsqu'il parlait,  cette gêne qu'on lisait dans le ton même de sa voix.. lorsqu'il se donnait tant de mal pour lui faire comprendre avec des mots 'crus' toute l'infime vérité jusque là dissimulée, Luka tombait sous le charme comme toujours. « Je ne suis pas sûr de comprendre.. Les pensées entendues, les sentiments échangés.. Tout venait de là en fait ? Je ne m'en suis jamais douté.. bien que j'eus senti sa présence, et ce depuis longtemps. Cela dit.. je ne veux pas que tu t'excuses. Surtout pas. Je sais que mes sentiments ne sont pas le fruit de ce lien, mais je pense, qu'il a été celui à créer notre avenir, à nous donner cette chance. Nous avons été, cependant, ceux à le façonner et le nourrir.. Et je suis.. content qu'il soit là pour nous unir, et pour m'aider à mieux te comprendre. Tant que toi.. tu ne veux pas y mettre un terme, je ne te le reprocherai pas. Merci de nous avoir lié, Cocoon » lâcha-t-il, sincère.



Plusieurs lunes séparèrent la décision, et son aboutissement. Les efforts de l'orisha tardaient à payer, et leurs fruits s'avéraient moins concluants que prévu.. Les échecs cuisants s'enchaînaient, et la déception avec eux, mais le cours du temps ne semblait pas frémir, ni s'altérer. Le soleil se levait de nouveau. Languissant mais téméraire, il hésitait à baigner de ses rayons les deux corps à nu, régnant sur les draps frais de son lit. Une masse musclée à la peau hâlée dormait à poings fermés, malgré l'aube aveuglante. Non loin, une anatomie plus frêle, à la taille si fine qu'on aurait cru la briser d'une seule main, sortait d'un coma d'une nuit. Une vision de déesse, noyée dans la lumière : Des jambes fuselées, à la douceur inouïe caressant les chevilles de l'homme à ses côtés ; des mains délicates parcourant les rebords de l'oreiller à plumes. De longs cils clignant, éblouis ; un visage féminin aux douces courbes et au parfait équilibre ( orbes azurs, lèvres vermeilles, nez droit, des dents immaculées ). Une chevelure bleutée recouvrait les parties les plus intimes que le drap avait déserté. Le torse bombé, des fesses aux formes plus évidentes, plus saillantes, elle redressa son dos de chair réduite, la courbe fine et gracile qui le dessinait. S'approchant de son amant, ses lèvres s'étirèrent pour former un tendre sourire, alors qu'elle embrassait son front, ses yeux vairons aux couleurs encore cachées par les paupières fermées, ses lèvres en tout dernier. Des mèches tombaient, chatouillaient son corps qu'elle sentit plus lourd tout à coup. Elle le parcourut alors d'une main distraite, en commençant par ses bras, épaules, torse, poitrine, genoux..

Sa frimousse de vampire s'illumina. Dans ses yeux fusaient des petites étoiles de bonheur. Elle ne s'y attendait pas, et le résultat s'avérait aussi soudain, que probant ! Dans un excès de zèle, elle se leva, prenant place debout pour admirer les changements que pendant la nuit s'étaient procédés. Elle tournait sur elle-même, faisant s'envoler ses mèches bouclées de sa longue chevelure, laissant son regard se porter partout, sans pour autant s'oser à de trop intimes secrets. Radieuse, un sourire strident, quoique timide à l'idée de dévoiler sa nouvelle façade tant attendue à l'homme tant désiré, elle se courba vers l'avant, à genoux, appuyée sur ses deux bras. D'une main, elle vint chercher sa joue, la caressant dans un premier temps, avant de le tapoter sur une épaule. « Cocoon ??  Tu es réveillé ? » Elle lui prit une main, l'enveloppant dans les siennes, son visage de plus en plus proche. « Ouvre les yeux ! J'y crois pas.. C'est trop biien » Lucrezia pleurait presque de bonheur, et de sa bouche abandonnée, ses yeux avides, ce corps nouveau voulant être rassasié, elle vint l'embrasser de nouveau, son corps contre le sien.

1977 mots

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Sam 10 Jan 2015, 00:47

Pendant son discours, Luka s'était mis à pleurer, et avait fait du corps de l'Orishala, un havre de paix où se reposer et laisser ses larmes couler. Quand Luka pleurait, même si le bronzé soufflait, il était touché par ces perles de diamants qui défilaient sur ses joues. Alors, passant une main sur son visage, il en enleva frange et cheveux, libérant cette peau de porcelaine, voyant ses petits yeux bleus inondés. Les autres fois où le vampire se retrouvait le visage baigner de larmes, c'était quand ils laissaient parler leurs corps, répudiant la voix à l'être. Alors automatiquement, ce genre de situation, rendait le vampire attirant, attrayant, et désirable. Il s'accrochait, s'appuyait contre lui pour être réconforté, lui parlait dans une voix mielleuse, enrouée de sanglot, et Cocoon ne savait rien faire d'autre qu'affilier cette vision à ce qu'il en voyait d'habitude. Ses mains descendirent alors, et s'il faisait mine de le prendre par la taille pour le consoler, il profitait de ce contact de manière perverse, profitant de sa détresse pour abuser de la douceur de son corps de petit être chétif qu'il adorait conquérir. Ce dernier se calma lorsque l'Orisha parla. Le bronzé, ne sachant faire plusieurs choses à la fois, contrairement à lui, se concentrait sur ses paroles pour ne pas blesser un peu plus son interlocuteur craintif. L'ambiance était tendue. Ils parlaient franchement, mais ils se désiraient. Le manège d'il y a quelques minutes, peut être une heure, tout au plus, ne fonctionna pas plus longtemps. Mais l'homme savait un minimum garder contenance, lors d'une situation importante, capitale, pour la suite de leur avenir. Et tout ce qu'il lui dit était fondé, sincère, et la réaction du petit être le fit languir. Qu'en penserait-il ? Il aurait le droit de lui en vouloir comme jamais. Cocoon arborait une expression de culpabilité. Seulement, et comme à chaque fois, chacun sut se rassurer mutuellement… Comme ici.
Luka lui fit comprendre que la faute n'était sur personne, qu'il avait fait tout ce qu'il pouvait pour l'accepter, mais une barrière était une barrière, et tan qu'elle serait en place, ce serait un obstacle pour lui. Pour eux. L'Orisha attrapa la main du vampire, la collant doucement contre sa joue. Il glissa son visage, le forçant à caresser sa peau, avant d'arriver à la hauteur de sa bouche. Ses lèvres charnues embrassèrent la paume d'albâtre du vampire, pendant que ce dernier continuait à parler. Bien sur que l'homme écoutait, mais il était rassuré d'une chose : Luka n'avait pas fuit, il n'était pas partit. Il comprenait. L'Orisha décala à peine son visage pour dire « Je t'assure que nous n'aurions eu aucun avenir. Je me connais, je n'aurai pas pu continué comme ça pendant des années. Je ne vieillis plus, toi non plus… J'aurai entrepris autre chose. Ne pas passer l'éternité à souffrir d'une telle relation. Mon… Ma tête ne t'affilie pas à un… Homme. Je ne veux pas te blesser à travers ces paroles, mais tu n'es pas la représentation du type que je croise tous les jours où avec qui je suis en réunion. Mais pour le reste du monde tu es un homme, et personne ne sait faire cette différence. Et ce choix que nous prenons, que tu prends, il est à la fois égoïste de ma part, et particulièrement salutaire pour nous deux. » Il prit alors sa main de son visage, et la pris dans la sienne, embrassant doucement les phalanges « Tu seras la compagne… Que dis-je, la future, de l'Orishala… Et ça, ça vaut tout l'or du monde, n'est-ce pas ? » Souriant, il tendit son visage pour embrasser sa machoire, son cou, serrer ce corps contre lui. Encore une fois, c'était très égoïste.
Ca vaut tout l'or du monde d'être sa femme. Il fallait qu'il arrête d'être si désagréable et de ne penser qu'à lui, de se voiler la face. Ca vaut surtout tout l'or du monde que Luka accepte un tel sacrifice pour que Cocoon ait l'honneur de passer sa vie à ses côtés, et non forcément le contraire. Mais l'homme auto-centré qu'il était, n'était pas réellement prêt de changer…
Le vampire ondula contre lui, cambrant son dos pour venir épouser la forme de son torse massif, finissant pas caresser la nuque de l'Orisha, fourrant sa tête dans son épaule, son cou. Bien qu'il continuait de parler, l'Orisha ne pu s'empêcher de déplacer ses mains dans le vêtement du vampire, sous petit bout de tissu noir qui recouvrait ses fesses, réchauffant cette peau si froide. Mais déjà il s'imaginait avoir bien d'autres organes à la place de ceux déjà en place, et remontant sur son dos, il préféra retirer toute tentation malgré la séduction que lui inspirait Luka à chaque seconde.

« Merci de nous avoir lié, Cocoon. » L'Orisha l'avait regardé parler, jouant avec ses longs doigts fins, caressant sa main de la sienne sans cesse. La pigmentation de leur peau tranchait assez, mais elle était très belle. Les reflets de la lune éclairaient leurs corps, leurs visages et leurs expressions. Le bronzé regarda longuement le vampire, avant de reporter son attention sur leurs mains s'entremêlant. Il y avait quelques années, jamais il n'aurait eu ce genre de geste. Mais les mœurs finissent toujours pas se calmer, et le lien avait participé à cette acceptation de son côté. Ce soir… Il avait fait un grand pas en avant. Toutes ces déclarations, ces révélations… C'était pénible de les sortir de sa bouche, mais c'était le moment. Car dans quelques jours, tout cela serait terminé, et une nouvelle vie les attendrait « Tu n'as pas à être désolé. Les circonstances ont fait que… J'ai fais ce que j'ai fais, je n'avais pas le droit, mais nous ne pouvons plus revenir en arrière, et nous avons tout pour construire notre avenir. Nous avons la possibilité d'échanger. Sentiments, pensées, sensations… De base, je ressens tout venant de toi, mais tu peux tout comprendre de moi, tan que je ne bloque pas. On ne peut pas… S'explorer. Nos pensées, nos émotions, restent là où elles sont, nous n'allons pas les chercher, c'est nous qui les envoyons. » Luka ne pourrait évidemment pas sonder l'intégralité de son esprit, et heureusement, car quelle horreur pour lui ! En tout cas, le vampire l'avait remercié. Et embrassé. Et le torrent de lave qui bouillait lentement en Cocoon, ne faisait que s'agiter, bouger, glisser, se changer, impatient de voir les futurs changements…



Cocoon s'était mis au travail le soir même. Il passa le reste de la nuit à créer quelque chose qui ne serait utilisable que le lendemain. Dans ses potions, il devait tester l'alliance de plusieurs ingrédients. Ce serait forcément Luka qui en ferait les frais, évidemment. C'était long, compliqué, et ça prenait du temps. Il fallait un temps de préparation, de pose ou d'infusion, et ensuite le temps que ça fasse effet. Toutes devaient être bu le soir, pour agir la nuit.
Seulement, les surprises étaient au rendez vous. Si les premiers jours ils étaient excités, heureux de se réveiller, au final, ils n'en attendaient plus rien. Luka se réveilla alors une fois avec des jambes fuselées, par faites, mais le reste en homme. Une autre fois, ce fut la poitrine… Mais toujours pas le reste -cette journée là fut particulièrement longue d'ailleurs-, après c'était trop bénin comme juste les mains, où les cheveux. Des fois c'était tout le bas du corps, mais jamais ce ne fut la tête ou le visage. Alors au bout d'une semaine, Cocoon était fatigué comme jamais, et eux deux se couchaient sans penser que le lendemain une bonne surprise arriverait. La crainte de l'Orishala avait été évidente. Outre le fait qu'il lui manquait des ingrédients, et que certains se faisaient rares, il ne fallait pas oublié que les formules allaient bientôt être toutes complètements épuisées. Dépité, il essaya alors ses dernières potions en stock, travaillant dessus sans relâche. Ca pouvait paraître tel un travail de bibliothécaire, connaître ses formules et rien d'autre, mais au contraire, il fallait être parfait dans la maitrise, le dosage, l'infusion ou l'ébullition… Il ne fallait pas faire n'importe quoi et une attention et une dextérité était de mise.

Le soir, Cocoon donna à boire la potion. Il se couchèrent, sans rien faire, pour que les hormones n'altèrent pas le mélange à l'intérieur du sang, et du corps. Depuis une semaine, l'Orisha avait la dalle, et il se retenait, voulant voir son projet mené à bien. Il se trouvait horrible de constater qu'il considérait Luka comme un sujet d'expérience, mais depuis des jours, il avait perdu la notion du temps, et il se couchait seulement car la nuit lui rappelait. C'était laborieux, et très long, de quoi finir par s'écrouler de fatigue, comme ce soir là. Le matin, alors que le jour se levait sur le Palais, Cocoon dormait à poings fermés. A côté de lui, Luka se tenait là, endormit aussi. Rien ne laissait penser quoi que ce soit, car rien n'ébranla leur sommeil. L'Orisha sentit de douces caresses, les affiliants à son rêve inexistant, et savoura le contact en ne se réveillant pas. Seulement, il comprit bien vite qu'il fallait qu'il ouvre les yeux. Les rideaux étaient tirés, laissant entrer le jour, ce qu'il haïssait au plus haut point. Mais en ouvrant ses yeux vairons, il ne vit pas le jour ou quoi que ce soit. Devant lui se tenait quelqu'un… Une femme… Toute nue. Ouvrant complètement ses yeux, il se redressa, ne la reconnaissant pas du tout. Ca faisait une semaine qu'il oeuvrait, et ce ne fut qu'en regardant la place libre à côté de lui, et son visage étrangement familier, qu'il comprit « Lu… Luka… ? » Sa voix était grave, rauque, annonçant le matin et sa nuit sans parole. Le choc était total… Il avait travaillé pour ça, mais jamais il n'aurait pensé que cela aurait produit une telle surprise chez lui. Restant sans voix pendant quelques secondes, assit dans son lit, il finit par dire « Tu es tellement… Magnifique je... » Il en eut le souffle coupé. Cette réaction là, c'était exactement CECI que créer les femmes chez lui. Et si Luka doutait, quant au changement de sexe, avec une telle réaction, il ne pouvait plus se poser de question. De tous temps, jamais il n'avait réagit comme ça devant lui, pauvre petit vampire soumis. Mais là, c'était autre chose.

Seulement, son esprit scientifique était coriace « Comment tu te sens ? Je dois vérifier des choses, laisse moi deux minutes. » L'Orisha alla se passer un coup sur le visage et se rincer la bouche. Sans ça, il ne verrait pas clair, il le savait, il lui fallait au moins ça avant le bain. Revenant un peu plus frais, il la trouva là « Tout n'est pas terminé. S'il te manque les os du bassin, on peut considérer cela comme un échec. » Réaliste ou pessimiste ? A elle de choisir…
Cocoon la renversa sur le lit, se mettant à cheval de ses jambes nues. Pour la partie du haut, il n'avait pas besoin de vérifier, les formes galbés donnait clairement la vision que tout allait bien. Ses mains se posèrent alors sur son ventre. De manière très méthodique, minutieuse, consciencieuse, il toucha le ventre, puis le bassin, les hanches, descendant vers le bas ventre. A sa grande joie, il toucha un os que les hommes n'avaient pas, du moins pas là « Je crois que tu as tout, ma jolie... » Sa voix reflétait la victoire, et le demi-sourire qui s'affichait sur son visage dénotait combien il se sentait brillant, et puissant. Un homme qui croyait en ses compétences et en sa réussite, pour sur…
Prenant ses cuisses, se décalant, reculant, il lui dit « Desserre tes jambes, poupée... » Donnant une petite impulsion à l'une de ses cuisses, il attendit qu'elle se décide « Sois pas timide, je verrai tôt ou tard... » Pliant ses genoux, il mit ses mains dans la pliure pour les lui écarter doucement. Son corps était splendide, une merveille, un bijoux. La regardant alors, il la tira d'un coup sec, la faisant venir contre lui, et passa ses mains dans son dos pour l'asseoir sur ses cuisses, qu'elle puisse plier ses jambes « On a réussi… ! » Cocoon souriait comme jamais. Il embrassa la belle femme qu'il tenait entre ses bras, aux cheveux violines et longs, toujours aussi bouclés. Il adorait voir cet avenir se dessiner devant lui. Il adorait voir cette victoire juste là.

Heureux il rompit juste le contact du baiser, pour lui dire « Tu t'appelleras Lucrezia. Victoire. »
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Dim 11 Jan 2015, 15:22


Luka lut sur ses traits un ahurissement sans précédent. Bien qu'elle ne s'y soit pas attardée plus que nécessaire, le changement devait être de taille pour son amant.. Incapable de voir dans un miroir le reflet de sa beauté, elle ignorait même si celle-ci était réelle. Seuls les dires de Cocoon la rassuraient sur ce point, et ce 'magnifique' qu'il laissa échapper malgré tout, la fit presque sursauter de bonheur. Qu'il ne fut pas déçu de sa nouvelle apparence, et à l'inverse, qu'il s'en voit ainsi fasciné, la comblaient déjà outre mesure. Seulement, une douce attention, tendre d'affection, la fit languir. Elle le savait aussi heureux qu'elle, n'eusse été plus, marqué par ces nuits sans sommeil, des nuits de tourmente qu'il s'infligea pour cet égoïste qui bénéficiait aux deux. Néanmoins, il fallait avant tout qu'il cherche à ébranler son succès avant de le couronner vraiment comme tel. « Je t'aime aussi Cocoon » fit-elle d'un sourire taquin, on ne peut plus épris de lui. Elle le vit accourir dans la salle d'eau, et l'attendit, prodigue et éblouissante, sur ses draps, dans leur lit. Les paroles de l'homme réveillèrent une certaine appréhension chez la jeune fille, et nerveuse à son tour, elle se fit surprendre par sa poussée furtive. Ses cheveux épars formaient alors un halo aux couleurs chatoyantes, et certaines mèches les rivières de son buste et sa nuque pâle. Sur le dos, les jambes serrées, les bras écartés, elle gisait là, regardait le corps qui la dominait en taille, en présence, en corpulence.

Le titan était tout près. Elle pouvait sentir sa respiration, son coeur fort dans sa poitrine, comparés aux siens inexistants. Son anatomie frêle était complètement à sa merci. Dénudée, sans le moindre tissu pour la recouvrir, il était sûr de la connaître sur le bout des doigts, admirer chaque parcelle qui était désormais sienne, à détailler, déguster, apprécier.  Elle s'offrait toutefois à ses soins, le laissant faire à sa guise.

L'odeur du soleil, émanant de lui, se répandait dans la chambre, imprégnait totalement ses narines. La jeune femme sentit ses paumes effleurer son corps à commencer par son abdomen. Sa chaleur l'envahissait, sans ménagement. L'heure n'était pas à ce genre d'abandon volontaire, et la jeune femme se sentit rougir intérieurement de s'en voir ainsi affectée. Ce contact.. dont elle avait soif, ce contact qu'elle désirait depuis plusieurs nuits déjà.. Cette faim n'était pas facile à cacher. Pour elle, c'était comme une drogue quotidienne dont on la privait soudainement.. Une dont elle s'était entichée, une qu'on avait pris soin de lui administrer des heures durant, langoureusement, pour être sûr de son effet nocif sur sa personne. Oui, nocif, car c'était criminel de la rendre ainsi addict à un seul être, à une seule entité face à qui le monde n'était qu'un maigre grain de sable comparé à la pyramide du pharaon dans ses pensées. Son corps était avide, comparé à son coeur qui n'en demandait pas tant.

L'homme s'affairait à son ouvrage jusqu'à en ignorer le visage timidement docile de sa belle. Libre de tout complexe, tandis que la jeune femme ( dans son plus bel appareil ) avait encore à le réaliser, l'étalon procédait à sa fouille minutieuse. Ses mains massaient, glissaient sur son corps de manière progressive, et ce dernier sur les draps soyeux. Le silence religieux intimait la demoiselle à se taire également. Elle redécouvrait son corps, ou serais-ce lui qui s'en chargeait à sa place ? Sans honte, sans pudeur, il le parsemait de caresses attentives, et de petits gestes plus ou moins puissants, essayant de détailler le corps qui s'étalait sous lui, dans son plus simple apparat.

Voyant l'aube de la réussite surgir, la jeune femme répondit aux paroles triomphantes de son roi par un sourire ému. Du moins, avant que ce dernier ne procède à la dernière des fouilles, celle qui s'avérait la plus difficile pour la jeune femme, mais pas la plus vide de sens, au contraire. Il parla, elle acquiesça.   « Mais tu connais ce corps mieux que moi.. alors sois.. doux, Cocoon » Quelques regards complices furent échangés, avant que la jeune femme se soustraie à sa demande sensée, quoique soudaine. La dimension n'était pas la même que toutes les autres fois.. Cette fois, le géant examinait tout son corps avec la plus tendre attention, et n'en ratait pas une miette. Que ce soit par désir charnel, ou simple inquiétude face à ce corps 'fabriqué' par ses soins, la condition était la même. Le dernier rempart de sensualité se vit alors dévoilé, exposé aux yeux du souverain. Elle rayonnait. Il faisait ce que bon lui semblait de ce bourgeon, cet écrin de rose aux pétales inexplorés, sensible, et qu'il serait le seul à posséder.

Elle tressaillit quand il la fit venir contre lui, d'un seul coup. La chaleur à son contact l'envoûta quelques instants, tout à son honneur. Le dos courbé, la poitrine saillante, en avant, les jambes pliées pour pouvoir se dresser sur lui, elle s'accrocha à son dos, ivre de bonheur. « C'est grâce à toi.. Je savais que tu allais réussir » Le succès lui sciait bien, et elle ne cesserait de chanter ses exploits, louer ses mérites, tant que ce sort ne se dissiperait pas. Sa bouche, son corps, son touché étaient divins, mais son corps, à elle, avait changé. Terriblement, et passé le point du non retour. La faim était la même, mais pas les fins ni les moyens. La belle allait devoir apprendre à se gérer, à se mieux se connaître, pour l'instant étrangère à ses propres pulsions. Mais l'orisha, plus doux que jamais, vint l'embrasser tendrement. Ses lèvres sucrées goutèrent aux siennes hâlées, plus sauvages, expertes. Elles lui firent un dernier cadeau pour cette matinée de rêve, déléguant le nom qui serait dorénavant le sien, et qui l'enchantait merveilleusement.

'Lucrezia'

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Därka älsh ash oïm [Luka]

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