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 RP pour Tous | Coupe des Nations

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Mar 17 Fév 2015, 16:00


Autrefois, Nausicaa avait été puissante. Femme instruite et réfléchie, elle avait mis à profit les forces qui coulaient dans son sang pour briller à son époque. Elle aurait pu gravir les échelons de la société ondine. Elle aurait pu diriger d'une main de fer le Parlement ou un Ot'Phylès. Elle aurait pu appuyer la politique pacifiste de certains Empereurs. Son avenir aurait pu être noyé dans la lumière aveuglante des grands. Elle jeta aux orties ces desseins sans un regard. Rien ne l'intéressait, si ce n'est mener une vie calme et tranquille en compagnie de son mari et de ses enfants. A défaut, elle utilisa ses talents pour aider les villages et les gens sur son passage. Oui, elle avait été une puissante. Malheureusement, elle n'avait jamais été assez forte pour résister à sa mère. En un battement de cils, elle détruisit son existence sereine pour en faire un enfer. Dans un sourire, elle tua son époux. L'instant d'après, tout fut terminé. Quelque chose se brisa dans son esprit, quelque chose que même les siècles de sommeil ne purent soulager. Elle aurait aimé mourir dans sa prison de glace, ne jamais se réveiller. Seulement, ce n'était pas elle qui tirait les ficelles. Près de cinq cents ans plus tard, la Sirène vient tirer sa file de cet état de coma éternel. Les années avaient dévoré sa magie, son esprit. Elle n'était plus que l'ombre de ce qu'elle fut, il y a longtemps. Derrière le sourire qu'elle tâchait d'afficher et ses bonnes manières, il n'y avait plus rien, plus rien si ce n'est la colère. Elle rêvait de couper la gorge de sa mère et de peindre les pavés de son sang. Elle se délecterait de la vision de son corps sans vie, gisant sur le sol. C'était l'un de ses souhaits les plus chers, que la belle et cruelle Vanille Deslyce meurt. Qui ? Qui pourrait la tuer ? Elle ? Ce n'était qu'un fantasme. Avant, elle ne rivalisait pas avec la Khæleesi. Aujourd'hui, elle n'était plus qu'une créature brisée qui buvait un peu trop et oubliait ses tracas dans les drogues. Vanille devait rire en voyant ce qu'elle était devenue. D'un revers de la main, elle aurait pu l'éliminer. Cette vérité agaçait Nausicaa mais elle devait vivre avec. Elle se battrait pour gagner en force. Elle combattrait sa mère. Pour l'heure, elle affrontait des pirates en songeant fébrilement à l'avenir, même si ces pensées étaient rendues floues par les substances illicites. Elle se sentait lamentable d'avoir succombé à de tels travers. Elle en avait néanmoins besoin pour tenir à la Cité Engloutie.

« Hey ! Je connais ce visage. » Le sang de Nausicaa se glaça. Était-ce possible ? Était-ce à elle qu'on s'adressait ? Silencieusement, elle priait ces Aetheri pour qu'un autre soit visé. Sans hésiter, elle viendrait lui porter secours. « Choppez-la moi ! » Une grosse main moite agrippa son épaule. Elle pesta tout bas. Qui allait l'aider, elle ? « Ouais, je connais cette tronche. T'es de la famille de l'autre, là, non ? La Reine des Eaux. Hein ? Et bah petit oiseau, on s'est perdu ? Combien paiera ta mère pour revoir sa princesse indemne ? » Nausicaa sourit. Évidemment, ils ignoraient qu'elle ne valait rien aux yeux de Vanille. Peut-être serait-elle même ravie qu'on la découpe en morceaux.  « Elle est là, ta mère ? Hein ? » Qu'il avait une voix criarde et désagréable. Sans ménagement, il secouait la Sirène pour la bousculer un peu et la faire parler. Elle souriait toujours. « Oh ! Je t'ai posé une question, p … » Accompagnant la parole d'un geste, il frappa les cuisses de la jeune femme du flan de son épée. Elle étouffa un cri. Malgré la douleur, elle sentait la rage grimper sournoisement en elle. Le pirate n'eut pas le loisir de prononcer l'insulte jusqu'au bout. Il hurla et recula, brûlé. Nausicaa s'était enflammée. Son corps était de feu, ces cheveux des flammes qui dansaient. Sa robe n'apprécia guère la température et le tissu mourut dans un crépitement lamentable pour finir en cendres.  Silhouette aux contours évasifs, elle fondit à travers la foule. D'ordinaire, elle préférait le dialogue. En cet instant, elle voulait simplement repousser les pirates. Elle sautait sur eux et ils criaient, dévorés par le feu.

C'est alors qu'elle le vit. Plutôt, elle l'entendit. Il devait être courageux. Acharné, il s'élança contre les pirates dans un cri de guerre. Le pauvre ne prit pas part à la bataille bien longtemps. Un pirate abattit son arme contre son crâne et il s'effondra. Désemparée, Nausicaa observait la scène. Elle se rappelait de ses valeurs, les vraies. Contrairement à sa mère, elle était quelqu'un de bien. Elle se battait quand il le fallait seulement et préférait aider les gens. Toujours de flammes, elle courut jusqu'au jeune inconnu. Agenouillée près de lui, le pouvoir s'estompa et elle retrouva forme humaine. Elle prit sa main. « Est-ce que vous m'entendez ? Vous allez bien ? Réveillez-vous ! » Elle était nue, sans réellement en avoir conscience. Les boucles blondes de sa chevelure délicates dissimulaient tout juste sa poitrine, et glissaient lascivement le long de ses courbes. Elle était fine, elle était belle, et nue au beau milieu d'une bataille avec des pirates et bien d'autres personnes. Son apparition eut au moins le mérite de distraire certains et le camp adverse en profita allègrement. « Sir ? Vous m'entendez ? » insista la Sirène de sa petite voix claire, penchée près du Déchu. Elle était inquiète, même si la drogue l'empêchait encore d'avoir un raisonnement construit jusqu'au bout.  

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Sam 21 Fév 2015, 13:29

Cemilia, encore emportée par l’adrénaline des derniers événements, manqua de reprendre sa cavalcade à la poursuite d’Eerah, sans porter plus longtemps la moindre attention à la jeune femme qu’elle venait de croiser. Mais cette dernière, accroupie et la tête renversée vers l’Orisha, se mit soudain à parler précipitamment, visiblement plongée dans une grande confusion à cause des batailles qui faisaient rage autour d’elles, et d’un certain nombre d’éléments parallèles.
L’attention de Cemilia finit par se diriger sur les paroles rapidement édites par l’inconnue et, dans un soupir, elle renonça à retrouver Eerah pour écouter ce que son interlocutrice avait à dire. À la réflexion, il n’était peut-être pas sage de se précipiter à travers la ville pour courir après un être ailé, qu’elle aurait eu du mal à repérer même s’il n’y avait pas eu un affrontement à chaque coin de rue. Autant rester là et, éventuellement, sauver une personne de la violence des combats. Eerah saurait attendre.
Cemilia s’intéressa enfin à la jeune femme en personne, découvrant sa silhouette mince, sa chevelure sombre comme la nuit la plus noire, son regard profond. Quelque chose y brillait, un mélange de curiosité et de crainte, d’émerveillement et de méfiance. L’Orisha se demanda brièvement  à quoi pouvait bien penser l’inconnue pour qu’elle jette un tel regard sur elle, mais dans le même instant, son interlocutrice dit quelque chose qui fit sursauter Cemilia.
-C’est toi l’auteure de ces clones ? s’exclama-t-elle plus fort qu’elle l’aurait voulu – l’adrénaline battait encore dans ses veines et rendait tous ses actes plus brusques.
Elle tâcha de baisser un peu la voix et ajouta :
-Je t’en remercie, je pense que je me serais fait trancher en deux si tes créations ne s’étaient pas interposées à temps.
Cemilia s’efforçait de laisser transparaître dans son attitude de la sympathie pour son alliée discrète, mais la tâche lui était un peu difficile en raison de la situation présente. Les combats qui se déroulaient encore un peu partout sur le Port étaient très proches des fourrés où les deux jeunes femmes se trouvaient, et il était hautement probable que l’un, ou plusieurs, des pirates qui attaquaient la baie d’Avalon finissent par les repérer et décide de les agresser à leur tour.
L’Orisha jeta un regard un peu inquiet au-dessus de son épaule, s’assurant que le cas de figure ne s’était pas déjà réalisé et, par précaution, elle finit par s’accroupir à la hauteur de son interlocutrice. À terre, les fourrés épais les dissimulaient toutes deux, et il faudrait aux envahisseurs se diriger délibérément dans leur direction pour les voir.
Entre-temps, la jeune femme aux cheveux noirs s’était tue. Cemilia, détachant enfin son regard du champ de bataille, se tourna vers elle et lui adressa un rapide sourire.
-Je connais l’homme qui vient de me sauver la mise, déclara-t-elle en réponse aux nombreux questionnements de la jeune femme. En effet, il est puissant. Ceci dit, je n’avais pas imaginé qu’il le serait… à ce point.
Une légère grimace chiffonna les traits de la descendante d’Antarès. Lorsqu’elle retrouverait Eerah, elle aurait un certain nombre de questions à lui poser. En effet, elle venait de réaliser qu’elle ne connaissait presque rien de l’homme – et cette ignorance lui paraissait être comme une irritation qui la démangerait sur sa peau.
-Milady, tu as dit ? ajouta l’Orisha d’un air un peu distrait – l’inconnue s’était présentée à elle dans la foulée de son discours. Je suis Cemilia, enchantée. Pardonne-moi, mais je crains que notre emplacement actuel ne soit pas forcément le plus adapté pour mener une discussion tranquille. Quittons les environs, et regagnons les Quartiers Simples.
Ce disant, Cemilia se redressa et se saisit du bras de la dénommée Milady. Elle se mit à trottiner à moitié courbée, par précaution au cas où un pirate aurait la mauvaise idée de tourner la tête dans leur direction. Une once de regret étreignit la jeune femme à la perspective de quitter les combats, comme une dernière manifestation de son âme de guerrière. Mais elle étouffa bien vite ce regret qui n’avait pas lieu d’être, et elle s’occupa d’entraîner sa compagne le plus loin possible du Port.
Cemilia emprunta instinctivement quelques ruelles en pente douce, remarquant vaguement qu’elle n’était jamais passée par là, mais qu’elle avait tout de même une confiance absolue en la direction à prendre. Elle se souvenait avoir aperçu cet embranchement plus tôt, alors qu’elle courait en direction de l’assaut des pirates. Là, cet arbre lui disait quelque chose.
La jeune femme bifurqua une nouvelle fois, entendant la rumeur des combats s’éloigner de plus en plus. À présent, Cemilia avait cessé de courir, et elle levait la tête vers le haut des maisons d’Avalon. Elle découvrait avec émerveillement l’architecture aérienne, les enchevêtrements de bâtiments, les passerelles tendues entre les quartiers.
-C’est beau, commenta-t-elle à l’intention de Milady, qu’elle tenait encore par le bras.
Elle finit par s’arrêter, et elle lâcha Milady. Avec des gestes plus tranquilles que tantôt, Cemilia rangea dans son fourreau sa dague qu’elle avait gardée par précaution à la main. Enfin, elle adressa un vrai sourire à sa compagne aux cheveux sombres et lança sur un ton d’excuse :
-Pardonne mon attitude distante. Notre sécurité primait avant tout, mais à présent que nous sommes loin de l’attaque pirate, nous pouvons faire plus amplement connaissance.
Esquissant un geste de la main en direction des sommets de la ville, elle ajouta :
-Que dirais-tu de te rendre avec moi vers les Quartiers du Sommet ? La plus grande partie de la cérémonie doit sans doute se dérouler là-bas, et je serais curieuse de voir comment la Coupe des Nations se déroule.
Elle omit volontairement de préciser qu’elle avait pris part à l’une des épreuves. Étrangement, ce n’était pas quelque chose qu’elle avait très envie d’évoquer devant la jeune femme.

963 mots.

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Lun 23 Fév 2015, 21:27

Lucain avait brièvement espéré pouvoir mener à bien une interaction diplomatique convenable. Entre Eerah et Kumiko, il s’était dépêtré au mieux. Les réunions de grande envergure, ce n’était pas sa spécialité. Quand on faisait le compte, il s’était davantage ridiculisé, en société, qu’illustré… Que ce soit aux fêtes, aux pseudo-mariages des uns et des autres ou… que sais je. Enfin, l’important, c’est de participer, dit-on. Mais même à ce niveau, il n’assurait pas plus que cela. La preuve : à peine parti pour le palais, voila tout bonnement qu’il se faisait enlever par une force invisible. A croire que tout ceci avait été prémédité par une force supérieure sans doute un brin capricieuse et décidée à lui nuire. L’ange était résolu, presque résigné, à ce que rien n’aille comme il faut. Et, dans la surprise, il se laissa donc mener jusqu’à l’intimité d’un recoin de la place, assez isolé pour qu’on ne le voit pas.
Surprise : c’était Elisha. Surprise, oui et non. Quelque part, l’ange se doutait que ça ne pouvait être qu’elle ou… quelqu’un du même… disons, style. Une personne qui ne se caractérise pas par un excès de tact, pour dire les choses joliment. Lucain contint son agacement en réfrénant un soupir. Il ne lui en voulait pas personnellement pour son geste, encore qu’il n’en connaissait pas les raisons, mais il espérait simplement… peu importe. Le mal était fait, en quelque sorte. Et à bien regarder la magicienne… tout n’avait pas l’air d’aller si bien que ça. Le grand blond haussa un sourcil, perplexe, en la détaillant davantage. Outre le fait qu’elle était enceinte jusqu’aux yeux, son allure ne faisait vraiment pas rêver… Enfin, comparativement à d’habitude. Un peu d’inquiétude s’invita en lui, comme pour mieux chasser ce qui lui restait de contrariété. Car s’il était bien une personne en ce monde pour laquelle il veillerait à toujours être la, c’était bien Elisha… bon, ce n’était pas la seule, mais elle avait tout de même une bonne place sur le podium, de ces personnes auxquelles il tenait. Après tout, cette magicienne chétive, un brin taciturne et légèrement grossière, lui avait sauvé la vie. Alors Lucain se moquait bien de ses manières ou de ce qu’elle pouvait dégager, en termes de fragrance ou de présentation. Quand il la regardait, c’était autre chose qu’il voyait.
« Elisha… Dit il finalement, après qu’elle eut parlé. Tu n’as vraiment pas l’air bien.
Il n’attendit pas davantage pour poser, sur les épaules de la petite brune, sa veste diplomatique de soie blanche brodée. Après quoi, l’ange répondit à son sourire en l’imitant. Lui aussi était content de la voir. Son regard se porta alors dans son dos, alors qu’elle reprenait au sujet de ses ailes. L’entendant, il retint un rire et haussa les épaules.
« Il faut s’habituer, ça prend un peu de temps. Son sourire arquait le coin de sa bouche. Mais d’ici la, je pense que tu ne les auras plus… Après… je t’avoue que les tiennes… enfin, tu les sens ? Je veux dire, c’est de la déco, ou tu as des sensations ? Parce qu’il n’y a pas de raison que tu persistes à te cogner, bien longtemps… si tu les situes dans l’espace, je veux dire.
Le regard de l’ange s’était rivé sur les doigts d’Elisha, qui se touchait le ventre. Il entendit à peine sa dernière remarque.
« Oui… Dit-il distraitement. Je suis sur que tu t’en sortiras très bien. Tu es une ex championne, après tout.
Le jeune homme s’accroupit, de manière à être à la hauteur du ventre de la magicienne.
« Tu permets ? Fit-il, en élevant vers elle son regard, avant de poser sa main dessus. Je suis désolé de te toucher de la sorte, mais tu m’inquiètes.
Il la palpa un bref instant, l’expression sévère.
« Elisha, je ne voudrais pas être alarmiste, mais je crois que c’est pour bientôt. Il cligna plusieurs fois des yeux. Bientôt, tout de suite, en fait.
La jeune femme était bien à terme. C’était d’ailleurs complètement insensé qu’elle ait réussit à passer l’épreuve de force dans cet état. Qu’elle en soit revenue indemne l’était encore davantage… A croire que l’avis des médecins n’intéresse plus personne en ce monde : quand on dit qu’il ne faut pas faire de folie pendant sa grossesse, c’est généralement pour une bonne raison. Des femmes perdaient les eaux pour moins que cela. Elisha, elle, remontait carrément des cascades à mains nues. Une autre vision de la vie, en somme. Quoiqu’il en soit, l’ange n’était pas décidé à la laisser à présent.
« Je vais m’occuper de toi. Déclara-t-il. Enfin, si tu es d’accord. Il croisa les bras. Quoique non : tu n’as pas le choix. Je m’occupe de toi.
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Mar 24 Fév 2015, 19:15

Quelques minutes me suffirent pour me rendre compte de la quantité d'informations que je venais de donner à l'Orisha, en aussi peu de temps. Ce devait bien être la première fois que je parlais autant avec quelqu'un d'autre qu'un membre de ma famille ou de ma race… A vrai dire, plus je me remémorais mes précédents échanges avec des inconnus, plus je me rendais compte à quel point je manquais de loquacité et sociabilité… Pour quelqu'un qui était censé guider les morts, les vivants m'étaient bien étrangers. Mais j'avais ici l'occasion de me rattraper, car – et je l'avais appris auprès de ma Reine et de mon frère – c'est en s'intéressant aux autres que je serais alors à même de remplir le mieux possible mon rôle de Passeur. Après tout, qui ferait confiance à une femme qui peinait à enchaîner plus de quelques phrases ? Toute ma vie, je m'étais tenue en retrait, observant bien plus que je n'agissais, toujours dans l'ombre de mon mari. Et c'était, à l'époque, une obligation familiale bien plus qu'un choix. Mais maintenant que mon cœur ne battait plus depuis longtemps dans ma poitrine, et que j'avais finit par accepter celle que je suis devenue, il était grand temps pour moi d'évoluer. Et autant commencer par apprendre à échanger avec les autres et dialoguer.

Et il m'apparut alors comme une évidence que le flot continue de parole que j'avais débité détonnait énormément avec la situation dans laquelle nous nous trouvions. Au beau milieu d'une invasion de pirates, alors que tant de races différentes et parfois ennemis étaient rassemblés au même endroit. Je laissais donc agir Cemilia, qui paraissait décidément bien inquiété par toute cette agitation qui nous entourait, et l'écoutais sans un mot tandis qu'elle m'emmenait je ne sais où, probablement à l'abris. Je peinais à comprendre les sentiments qui l'animaient, moi pour qui le danger n'avait pas vraiment de sens, puisque j'étais plus ou moins inatteignable par la grande majeure partie des armes… Après tout, tant qu'elles n'étaient pas pourvues de magie, je ne risquais rien. Si j'étais venue ici, ce n'était que par curiosité, et si je l'avais aidé, c'était également plus ou moins pour les mêmes raisons… J'osais facilement imaginer que si elle savait que j'avais parié sur sa vie, son regard et son attitude envers moi seraient tout autres… Mais je me gardais bien de faire une telle chose. Aujourd'hui, j'avais décidé d'apprendre à communiquer correctement, sans laisser ma peur de me dévoiler m'empoisonner et me contraindre au strict minimum de paroles. Et cette Orisha allait être ma.. cobaye. Décidément, je commençais à croire que mes racines de sorcière n'étaient pas si lointaines que cela.

« Je dois avouer que c'est bien la première fois que je me retrouve dans une Cité des cieux… Et pourtant, j'ai déjà beaucoup voyagé ! »

Nous étions enfin parvenue à une zone de calme, et la rousse sembla se détendre quelque peu, reprenant ainsi une discussion plus posée. C'était quelque chose d'étrange que de se savoir différente, sans qu'aucune personne présente ne puisse le remarquer. J'avais la nette impression de m'ouvrir peu à peu au monde… et cela ne me serait que bénéfique en tant que Passeuse. Je l'écoutais alors, toujours d'une oreille attentive, et commençais à formuler ma réponse dans mon esprit. Devais-je accepter son offre ? Devais-je lui révéler que je participe à la Coupe, au risque de devoir lui dévoiler ma fausse race ? Je ne l'expliquais pas, mais je ne voulais pas lui mentir… ou tout du moins pas autrement que par omission. Alors, je lui repris naturellement le bras et partis, bras dessus bras dessous, en direction des Quartiers du Sommet.

« Puis-je me permettre de vous tutoyer ? … Hum… Je comprends ton attitude, même si pour ma part, je ne risque pas grand chose. Et je t'accompagne volontiers ! Je suis particulièrement intéressée par l'Épreuve de Force, moi qui suis loin d'être une guerrière aussi talentueuse que toi ! »

En faisais-je trop ? J'essayais d'arborer quelques émotions en accord avec mes propos, moi qui oubliais en temps normal complètement de me donner une attitude naturelle. Et je me rendais compte de mon cruel manque d'expérience, tout en priant l'Aether des Émotions de me porter chance dans ma maigre tentative. Tout ce que j'espérais était de ne pas paraître trop étrange ou décalée… Mais maintenant que j'avais répondue à sa question, je devais également… lancer un sujet de conversation. Épreuve pour moi au combien plus difficile que celle de Magie, je décidais après quelques minutes d'un silence que je n'espérais pas trop pesant, de repartir sur ce fameux déchus que nous avions croisés un peu plus tôt…

« Dis-moi, Cemilia, pourrais-tu m'en dire plus sur ton sauveur ? Il m'a vraiment impressionné et j'aimerais bien pouvoir le rencontrer et discuter avec lui, à l'occasion. Vois-tu, la magie est quelque chose de très important pour moi… de vital, si je puis dire… Et je me dois de la faire croitre tout autant que d'apprendre à la contrôler. »

Gagné. J'étais parvenue à la lancer sur un sujet qui pouvait tout à la fois l'amener à se poser des questions sur ma personne, mais également à me révéler des informations que je voulais savoir. Finalement, l'art oratoire ne semblait pas m'être aussi difficilement praticable que je l'imaginais. Nous étions arrivés au cœur des festivités et des convives ailés. Se retrouver munis d'ailes était une expérience assez étrange, tant parce que cela me donnait l'impression – à juste titre – que deux autres bras venaient de me pousser, que parce que l'envie de tenter l'expérience de voler naissait en moi. Mais pour le moment, je me contentais de rester concentrée sur ma nouvelle connaissance, et d'entrer peu à peu dans la peau de la personne sociable que je voulais paraître.

Poste n°5/7 - 963 mots

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mar 24 Fév 2015, 21:38


Dans un grognement étouffé, le dernier homme tomba sur un genou, essoufflé, épuisé. Eerah s’assit à son tour sur un banc, à quelques mètres, et surveilla leurs faits et gestes en attendant que quelques légionnaires viennent s’occuper d’eux. Il ne les avait pas tués, cette fois encore. Cette folie l’avait quitté depuis quelques années déjà ; ce qu’il faisait pouvait paraitre pire – parfois – mais il ne donnait plus la mort directement. Il n’avait même pas d’arme ; ni coutelas, ni quoi que ce soit d’autre que son esprit. Il y avait là un vœu qu’il s’était fait en devenant Roi, et surtout une excellente occasion de se bâtir une réputation au niveau continental. Dans sa mégalomanie, il entendait çà et là des bardes rappeler ses exploits en le citant comme « l’homme sans épée ». En vérité, la réalité était plus timorée ; certains appréciaient en effet ce trait, à la fois parce qu’il donnait une image de pacifisme, tout en prouvant qu’il n’avait pas besoin d’acier pour se défendre. D’autres voyaient là une faiblesse qui causerait sa perte un jour ou l’autre. Quoi qu’il en soit, c’était une particularité que l’on se plaisait à citer en le décrivant, et qui suffisait à faire naitre l’intérêt. En politique, il vaut mieux briller par ses extravagances que de ne pas se faire remarquer en demeurant dans les limites des standards. Triste, mais vrai. Une demi-douzaine de soldat accouru finalement au détour d’une rue, marchant de concert. Il se leva, les salua d’un geste du menton et retourna au sommet de l’escalier, avant de se laisser tomber jusqu’au Port.

Ses plumes claquèrent alors qu’il atterrissait sans douceur, non loin de là où il avait laissé l’Orisha. Au loin, le bruit des combats faiblissait peu à peu, alors que chaque poche de résistance était évidée par ses Gardes. S’il ne gardait pas un œil sur la jeune femme, et qu’il lui arrivait quelque chose, Mori ne lui pardonnerais pas. Pas qu’il craignait particulièrement la grand-mère, mais il ne pouvait pas décemment laisser un membre de sa famille se faire agresser sur son territoire. Il remonta quelques rues avant de finalement distinguer la voix de sa petite-fille, ainsi que celle d’une autre femme. Elles partaient en direction des Quartiers des Sommets ; vers l’escalier. Nul doute qu’elles allaient croiser les Gardes, chargés des pirates dont il s’était occupé. Au moins, Cemilia s’était éloignée des combats. A pied, elles risquaient de mettre plus d’une heure à parvenir jusqu’en haut, même en suivant les indications. Rassuré, il fila en direction du camp provisoire, informa ses commandants de la situation, et prit lui-même la direction de la fête, à tire d’ailes.

Durant sa remontée, il songea à l’image qu’avait dû renvoyer l’attaque. Avalon ne devait pas passer pour une faible cité. Repousser rapidement l’assaut était une bonne façon de le prouver, mais il aurait été infiniment mieux de ne pas avoir à déplorer la moindre erreur humaine. Au moins, aucun autre monarque n’était descendu au port – une preuve de respect, il aurait mal pris de voir l’un de ses invités de marque se salir les mains, c’aurait été sous-entendre qu’il n’était pas capable de s’occuper de cela seul. Contournant le lieu de la fête, il arriva directement à la Bibliothèque, héla un page pour lui demander si sa tenue était correcte. Le garçon s’humidifia le pouce, élimina une gouttelette de sang sur la chemise de lin. « Maintenant, c’est bon. ». Le Dædalus le remercia rapidement et s’en retourna à la foule, à grands pas. Il avait encore des chefs à saluer, notamment Vanille et Jun. C’est donc par eux qu’il commença, renonçant au bain de foule pour venir atterrir au plus près.

Un large sourire éclaira ses traits, tandis qu’il jouait la satisfaction de les rencontrer. Difficile d’être parfaitement aimable et souriant lorsqu’on couvrait le sol de sa cité de sang et de cendre. « Khæleesi, Suprême de l’Au-Delà, c’est un plaisir de vous recevoir ici. Navré de ne pas avoir pu vous rejoindre plus tôt. J’espère que vous n’avez pas hésité à vous faire servir ce qui vous plait. ». Il se prépara à la remarque cinglante qui ne manquerait pas de franchir les lèvres du Chaman ; c’était une sorte de gimmick. Il avait en revanche jusqu’ici entretenu de bonnes relations avec la flamboyante Ondine, et tâcha de conserver le cap en s’inclinant pour approcher ses lèvres de sa main, sans la toucher. De l'autre côté de la place, on lança les premiers feux d'artifices, initiant ce qui serait voué à devenir une tradition annuelle.


Résumé, et informations :


RP pour Tous | Coupe des Nations - Page 5 GqzDWY

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http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
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Jeu 26 Fév 2015, 15:22



Le vin avait fait effet sur quelques personnes, mais chacune n’avait franchement rien dit qui pourrait m’intéresser. Je soupirais, ces ailes pesaient une tonne ! Et même si les quelques discussions étaient amusantes, ainsi que quelques situations, je décidais de m’éloigner un peu de la foule. M’asseyant sur un muré, je contemplais le paysage qu’il m’était donné de voir. Je savais le Roi de cette ville aveugle, de bouche à oreille, on n’apprend certaines choses sans n’avoir jamais rencontré celle sur qui l’on parle. Il ne pouvait même pas voir l’empire qu’il foulait du pied, la dynastie qu’il avait forgée… il passait à côté d’une beauté dont je ne pourrais me passer. Sans doute ma condition d’Alfar ne pouvait pas vivre sans cet art qui se trouvait dans chaque chose et dans chaque être. Peut-être alors certain sens c’étaient encore plus développer… sans doute qu’une caresse suffisait pour visualisé les courbes d’une femme, mais comment faisait-il pour les peintures, les danses… lui suffisait-il de humer l’air pour en voir la faune, de sentir les gens se déplacer pour en voir la foule ? Pour une fois, je ne pouvais qu’admirer l’homme qu’il était.

Le temps passa et une corne se fit entendre. Un mouvement de foule se fit sentir, et tandis que d’autres restaient, les autres descendaient vers le bas d’Avalon. Descendant lentement les marches tandis que certains courraient, je m’approchais de ce que l’on pourrait appeler : un champ de bataille. Déjà les bruits d’épées se faisaient entendre, des cris de barbares et une odeur de sang frais. Je m’arrêtai un instant, contemplant la scène qui s’offrait à moi. Des combats, j’en avais bien trop mené, et en ce bas monde, nous ne pouvions malheureusement pas échapper aux guerres et aux affrontements, tôt ou tard nous sommes confrontés à la réalité.

Une cible qui n’est pas en mouvement est une cible facile, c’était sûrement la réflexion d’un des pirates s’approchant frénétiquement vers moi, tenant fermement son épée à deux mains. Je n’eus pas le temps de dégainer l’un de mes couteaux, mais je l’évitais aisément en tournant sur moi-même. Attrapant sa nuque, je lui enfonçais une flèche dans la colonne. Je ne sus par la suite combien de flèches je tirai, emporté par la frénésie de cette guerre, mais lorsque le nombre réduisit et que mes flèches vinrent à manquer, je remontai les marches d’Avalon, taché du sang de ma première victime.

Soufflant en passant ma main dans mes cheveux, je pris au hasard un verre posé sur la table et le bu d’un trait. Mes yeux se posèrent alors sur un petit groupe qui discutait. A leur allure, ils ne semblaient pas avoir participé à la bataille. Je dus poser le regard un peu trop longtemps sur l’une des femmes qui complétaient le groupe, car l’envie me prie d’aller la voir. Jouant des coudes pour me frayais un chemin jusqu’à elle, jusqu’ici, je ne compris pas tout de suite l’ampleur de la bêtise que j’allais commettre. Arrivé à sa hauteur, je ne pus que contempler l’aura qui emmenait d’elle, elle était à mi-chemin entre une fleur naissante et un chaîne longuement enracinée dans une prairie verdoyante. Un prestige, un mirage
. « Vous êtes ravissantes » dis-je sans ne rien contenir. Le problème lorsque le masque tombe, c’est que l’on ne sait pas bien qu’elle partit va se dévoiler… est-ce le monstre ou l’Alfar qui parlera ? Regardant brièvement le verre dans lequel j’avais bu, je souris. Il semblerait que je me sois fait prendre à mon propre piège. « Vous semblez être à mi-chemin entre une douce fragilité et une force incommensurable, vous ravissez ma vue » pour le moment, rien n’était dit de travers, du moins jusqu’à maintenant : « Ceci dit ! » lançais-je sans pouvoir arrêter mon débit et mon enthousiasme « J’ai de fortes belles oreilles ! ». Je passais mes mèches derrière l’une de mes oreilles et lui montrai : « Touchez comme elles sont si douces ! » Laissant naître sur mon visage un sourire enjoué, je lui lançai : « Je vous les offre… je vous offre tout ». Dans ma tête, je tentai en vain de me rappeler combien de temps les effets allaient durer, Dieu sait ce qui pouvait m’échapper à ce moment précis, et cela pouvait surement être pire que maintenant.

722 – Post III

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Jeu 26 Fév 2015, 16:22

Se montrant toujours aussi étonnamment calme en comparaison avec la situation, – les combats passés, le cadre général de leur rencontre – Milady poursuivit la discussion entre Cemilia et elle. Si elle s’était tout d’abord montrée un peu timide, ou mal à l’aise, la jeune femme était soudain bien plus chaleureuse et bavarde. Elle semblait désireuse d’établir une relation amicale avec Cemilia, car elle se mit soudain à la tutoyer, et alla même jusqu’à établir un contact physique entre elles. L’Orisha, quelque peu prise au dépourvu par cette soudaine familiarité, se laissa entraîner sans prononcer la moindre parole. Pas qu’elle fût gênée par le fait qu’on la tutoie – au contraire, elle-même employait le « tu » familier avec tout le monde, proche ou étranger ; il en allait de même pour le bras que Milady avait passé autour du sien. Cemilia ne pouvait qu’apprécier ce soudain rapprochement entre elle et la jeune femme aux cheveux d’ébène ; mais elle devait s’avouer que, généralement, si elle ne se montrait pas distante avec les inconnus, elle attendait de les connaître un peu plus avant de se montrer à ce point en confiance.
C’est pourquoi, tout en se laissant entraîner vers les Quartiers du Sommet, la jeune femme garda à l’esprit le positionnement exact de sa dague dans son fourreau.
Tandis que les deux jeunes femmes gravissaient les rues en direction de la Place du Rift, – comment Cemilia connaissait-elle ce nom, elle l’ignorait – l’Orisha apprit à apprécier la curiosité de Milady, et consentit même de bon cœur à l’assouvir.
-Je ne pense pas être particulièrement forte, répondit-elle avec un sourire amusé au compliment que venait de lui faire son interlocutrice. J’ai juste eu… l’occasion d’exercer cet art qu’est le combat un certain nombre de fois dans ma vie. J’ai appris sur le terrain, pour ainsi dire.
Elle laissa l’humour se glisser dans sa voix. Elle se détendait lentement, laissant le contrecoup de la bataille contre les pirates glisser peu à peu sur elle. Les craintes qui avaient soudainement surgi dans son esprit, à propos de la proximité des combats ainsi que de Milady, s’estompaient lentement à mesure qu’elles s’approchaient des sommets d’Avalon. La femme aux cheveux sombres ne paraissait nullement animée de mauvaises intentions, et il n’y avait aucune raison de s’inquiéter plus longtemps. Et, si finalement, il s’avérait du contraire, Cemilia serait toujours en mesure de riposter et d’immobiliser Milady avant qu’elle ne lui fasse du mal.
L’Orisha resta songeuse un instant. Elle constatait soudainement qu’elle avait toujours fonctionné ainsi : elle considérait les gens comme des amis, jusqu’à preuve du contraire. Ainsi, elle accordait sa confiance aux gens, avec la réserve de la retirer à tout instant. C’était sans doute pour cela qu’elle considérait peu de gens comme étant de véritables amis, en présence de qui elle ne gardait pas un œil sur ses armes. À l’exception d’Arden, de Lokys et, surprenant mais vrai, du bien-nommé Radis, – par ailleurs, elle avait récemment découvert qu’il s’appelait en vérité Ercan – personne n’avait encore bénéficié d’une telle confiance. Même Lestat, constata Cemilia non sans une certaine nostalgie, n’avait encore su annihiler tout de cet instinct défensif en elle. Et pour ce qui était d’Eerah, la jeune femme considérait qu’il était sans doute trop puissant pour qu’elle abandonne toute vigilance en sa présence.
Milady abordait justement le sujet du Déchu, au moment où les deux jeunes femmes franchissaient la devanture d’une boulangerie d’où s’échappaient de délicieux fumets.
-Mmh, sens cette odeur, soupira Cemilia avec envie. J’ai toujours eu un faible pour les pâtisseries, avoua-t-elle en riant.
Enfin, elle consentit à répondre à sa compagne de route :
-Le nom de mon… sauveur est Eerah. Je le connais depuis un certain temps, pour ainsi dire… Mais malheureusement, je ne peux pas t’en dire beaucoup sur lui. Moi-même, je ne connais pas grand-chose à son propos.
La jeune femme haussa les épaules d’un air désolé. Intérieurement, elle notait l’amusante coïncidence qui venait de survenir : Milady avait, à juste titre, surnommé Eerah de son « sauveur », à l’image de ce que Cemilia elle-même avait toujours fait. En effet, le Déchu était une figure importante de son enfance, en raison du fait qu’il l’avait un jour sauvée des griffes de quelque malfrats mal intentionnés. Décidément, l’homme semblait décidé à intervenir à chaque moment critique de sa vie pour la défendre, songea Cemilia avec un élan de gratitude envers Eerah – et elle se promit de rendre visite à ce dernier dès que l’occasion se présenterait.
-J’ignore donc s’il pourrait t’aider à accroître ta magie, finit par ajouter la jeune femme en reprenant les termes utilisés par Milady. Quoi qu’il en soit, je te souhaite de parvenir à tes objectifs, ajouta-t-elle avec un sourire.
Ce fut sur ces mots que les deux jeunes femmes atteignirent la Place du Rift. Cemilia ouvrit de grands yeux émerveillés, lorsqu’elle découvrit le dessin envoûtant des rigoles qui s’entrecroisaient au sol, ainsi que le ciel décoré de centaines d’êtres ailés et d’immenses projections qui semblaient sortir de nulle part. Elle ne tarda pas à comprendre que ces projections étaient celles des épreuves de la Coupe des Nations, et elle retint une exclamation lorsqu’elle se repéra elle-même parmi les retraçages des épreuves. Se voir soi-même était une expérience très étrange, constata-t-elle.
Soudain, l’Orisha ressentit une drôle de sensation dans le dos, comme si deux excroissances lui poussaient au niveau des omoplates. Cette sensation étrange lui fit interrompre son observation des écrans géants, ce qui l’empêcha de voir la Milady des écrans qui plongeait dans le Cœur Bleu.
Au lieu de quoi, elle constata que, tout comme elle, sa compagne venait de se retrouver affublée d’une paire d’ailes, à l’image de tous les autres passants qui fourmillaient sur la Place du Rift.
Jetant un regard vers ses propres ailes, Cemilia constata qu’elles étaient membraneuses et dépourvues de plumes, à l’insu d’un certain nombre de convives. La peau qui couvrait les fragiles nervures de ses nouveaux membres était grisâtre et si fine par endroit qu’elle en était presque translucide. L’Orisha se demanda si elle les aimait ainsi ou non, avant de décider en un haussement d’épaules que cela lui importait peu.
-Élégant, commenta-t-elle avec un sourire en coin à l’intention de Milady.
Puis, désignant la foule sur la place, elle ajouta d’un ton plus sérieux :
-Je te propose que nous allions plus vers le centre de la place. Nous y verrons mieux le déroulement des épreuves – si la masse de monde nous le permet, bien sûr, ajouta-t-elle avec une grimace.

1 082 mots.

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Jeu 26 Fév 2015, 17:15


Elros cherchait encore cet idiot de génie. Mais, plus les secondes s’égrenaient, plus il était forcé de reconnaître que Leran avait échappé à sa vigilance et que, curieux et avide de savoir, il s’était éclipsé pour découvrir la ville et les gens. Il poussa un profond soupir agacé. Il avait cru ne devoir passer qu’une épreuve dans la journée ; en vérité elles paraissaient s’enchaîner. Et une énième vint frapper à sa porte… Une voix le héla, voix qu’il avait entendue s’excuser avec maladresse pas moins de cinq minutes auparavant. Il continua à avancer, ignorant sa supplique, peu désireux de devoir supporter une nouvelle fois ce garçon qui lui était devenu peu sympathique en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Malheureusement, l’importun ne se gêna pas pour se camper devant lui. Le Vampire leva des yeux agacés vers lui. Cependant, il le laissa s’exprimer. Ah ! Bon ! Évidemment qu’il avait eu raison ! Il aurait fallu être le dernier des imbéciles de ces terres pour ne pas en convenir - il était donc quelque peu rassurant de constater que l’énergumène agité n’était pas totalement abruti. « Hum. C’est bon. » lâcha-t-il face à ses nouvelles excuses, platement prononcées, en posant ses poings sur ses hanches. S’il lui avait fait mal ? Il arqua un sourcil, se demandant s’il plaisantait ou s’il était sérieux. Constatant que son malaise le poussait à se montrer plus stupide qu’il ne devait l’être de coutume, il soupira. Il hésita, une fraction de seconde, à dévoiler sa joue. À l’ombre de sa capuche, la brûlure ne devait pas paraître. Néanmoins, il fut saisi d’un instant de compassion devant la mine déconfite de l’étranger, qui l’empêcha de s’insurger plus que ce n’était déjà fait. « Juste un mal de crâne. Ça va passer. » Voyant les traits toujours crispés du jeune homme, il ajouta avec un brin de sarcasme : « Ne vous en faites pas, je devrais m’en sortir. » Elros commençait à secouer la tête pour décliner l’invitation de l’inconnu - il devait remettre la main sur Leran - lorsque celui-ci s’exclama en pointant l’une des diffusions des épreuves.

Des cheveux extraordinaires ? Il leva à son tour les yeux vers le ciel. À perte de vue : des rochers, du sable, l’océan. Il aperçut alors, escaladant un tas de rochers, une étrange petite bête rouge. Il avait bien vu qu’il s’agissait d’une femme, mais sa manière de se mouvoir lui rappelait celle des crabes. Il esquissa un sourire mesquin, trouvant drôle que le jeune homme et la jeune femme fussent amis - ils avaient l’air drôlement assortis ! -, avant que la couleur flamboyante de sa chevelure ne vint trouver un écho plus pâle dans son esprit. La fille qu’il avait percutée, lors de la soirée qui inaugurait l’apparition du Palais du Millénium… c’était elle ! « Cemilia ? » grimaça-t-il, surpris, mais de manière à ce que lui seul pût l’entendre. Il jeta un regard à l’homme qui se tenait près de lui. Il connaissait Cemilia ? Soit… Elros ignorait comment réagir - ce qui était en fait assez problématique. Devait-il pleurer ? Devait-il rire ? Ou encore se rouler par terre ? Peut-être se frapper le front ? Il préféra récupérer une attitude stoïque, et tourna son regard vers les étoiles qui faisaient timidement leur apparition. La rouquine se trouvait devant une étale où séchaient des victuailles. Rien qu’à leur aspect, on devinait qu’elle n’était pas vraiment fraîches, voire pas du tout ; on les avait arrachés depuis bien trop longtemps aux bons soins de la mer. La jeune fille se saisit d’un tas d’algues brunes et visqueuses avant de monter sur une estrade. Ses yeux s’agrandirent de convoitise alors qu’elle fixait son trésor factice. Elle releva la tête. Et elle se mit à plaider en faveur des pourritures. Le recul aidant, la scène revêtait un aspect particulièrement comique - notamment lorsque l’on voyait le sort qu’elle réservait aux végétaux une fois sa représentation terminée. Cependant, il fallait avouer que, sur le moment, l’image qu’elle proposait avait quelque chose d’envoûtant.

Les prestations étaient terminées. La lune reprenait ses droits sur le soleil, accompagnée de sa fidèle armée de danseuses. Il n’y avait plus rien à craindre ; l’enfant de la nuit ôta sa capuche et tira sur ses gants pour les retirer, avant de les ranger dans ses poches. Il se tourna vers Arden, prit le temps de le dévisager. Il allait le questionner, lorsque des lumières fusèrent vers le ciel, et que des explosions déchirèrent la monotonie des brouhahas. Des exclamations de surprise et de joie s’y joignirent. Elros leva la tête : sur la toile céleste se dessinaient des arabesques, des rosaces lumineuses. Le feu d’artifice avait débuté. Le jeune homme, adouci, reporta son attention sur l’étranger : « Je connais aussi Cemilia. Je ne savais pas qu’elle participait aux épreuves, mais je me doutais qu’elle serait présente. » Un sourire succinct vint éclairer son visage. Anticipant la question de son interlocuteur, il expliqua : « Nous nous sommes rencontrés dans un autre évènement mondain. Et vous ? »
RP pour Tous | Coupe des Nations - Page 5 6114267501572edwe38jpgcopie

Leran eut tôt fait de comprendre qu’il valait mieux qu’il ne restât pas là, tel un poteau, à observer le monde s’agiter autour de lui. Il se cacha derrière de grosses caisses remplies de… de… il n’en avait absolument aucune idée. Il n’était pas vraiment intelligent - il était peut-être même un peu idiot - mais il avait compris rapidement que ces gens-là, à l’accoutrement plus que suspicieux, ne voulaient ni son bien, ni celui des autres. S’il avait eu plus d’expertise en la matière, et s’il avait compris le sens des actes qui se déroulaient sous son nez, il aurait probablement levé le poing lui aussi. Les choses étant ce qu’elles étaient, il resta à l’abri des caisses tout le long du combat, jetant de temps à autre des coups d’œil inquisiteurs. Lorsque les bruits s’estompèrent, et que les derniers envahisseurs semblèrent avoir été repoussés, le génie sortit progressivement de l’ombre. Les combattants s’éparpillaient, retournant à la fête ou se penchant sur les quelques blessés. Le jeune homme se faufila entre eux avant de s’engouffrer dans les entrailles de la ville.

1035 mots - Message n°4

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Ven 27 Fév 2015, 00:23

Assez âgée pour se rappeler ce qu’était la contenance, Elias avait fini par arborer un léger sourire, un peu embarrassé mais surtout incroyablement doux. Elle ne lui semblait pas menaçante… Seulement une voix un peu chantante et amusé apporta quelques éclaircies, nimbant son visage d’une interrogation. ‘Ultimage ?’ Celle qui était à la tête des magiciens. Bizarre lui semblait en fait toujours l’adjectif idéale, il n’y avait pas mieux pour décrire la sensation qu’Edwina transmettait, mais se garda-t-elle de le répéter. Sa question fit faire un bond à ses pensées, à laquelle elle préféra ne pas réagir immédiatement, s’écartant au contraire un peu car ce n’était manifestement pas elle que le jeune homme venait à l’origine aborder. Put-elle tout à loisir fouiller sa mémoire pour se rappeler d’où cette silhouette pouvait provenir, car la sensation de déjà vu était partagée…

Un champ de batailles, et une mort prête à fondre.

La torpeur égaya immédiatement ses yeux, fondu dans un décor complètement différent, où elle eut du mal à revenir pour constater le sourire de l’Ultimage qu’elle avait pourtant tant attendu d’enfin apercevoir, mais autre chose vint en renfort : une voix qui était bien plus au faite de sa conscience. Eerah ? La vue de l’aveugle caressa ses pommettes d’une étrange rougeur, il fallait dire que cela remontait à un sacré moment et que cette rencontre .. avait quelque chose d’embarrassant. Probablement parce que la faiblesse d’où elle l’avait rencontré à cette époque était incroyablement … éh bien, embarrassante. Sans parler qu’il semblait très bien connaître tout le monde et même être leur hôte. La présentation du jeune roi des fées ne fut vraiment plus la goutte de trop. Et pourtant, les vapeurs de ce moment s’affaiblissent lorsqu’un léger clin d’œil fronce avec douceur ses sourcils, ravivant enfin la tranquillité dans son regard. Amusée par la douceur, qu’elle laissa elle-même l’envahir, elle ne put que se dire que certaines choses ne changeaient pas. « Monseigneur. » Se contenta-t-elle alors de le saluer, s’effaçant un peu plus par respects pour ces trois créatures, sans pourtant bouger.

Jusqu’à un son de corne qui sembla couper court à ce qui aurait sans doute sinon était un étonnant rassemblement auquel elle ne serait sûrement pas imposée. La marque de l’inquiétude sur le visage d’Eerah ne put passer inaperçu mais pour différentes raisons inhérentes à son état, valait-il probablement qu’elle ne s’en mêle pas tout de suite… « Je n’ai jamais vu l’ancienne Avalon, uniquement ses ruines… Mais jamais je n’aurais imaginé qu’une telle chose y survivrait. » Et son admiration n’était que pure vérité. Elias laissa couler le nom qui surgit du néant, jusqu’à ce qu’Edwina ne sembla plus totalement lui accorder son attention. Ses lèvres légèrement entrouvertes, Elias fut plus charmée qu’autre chose d’une telle invitation et d’une telle mesure chez cette jeune femme, bien qu’elle se douta que ce n’était que de la politesse. « Je vous en remercie, Ultimage. » Elle avait quelque peu hésité quant au qualificatif, et aucun rapport avec ‘bizarre’. D’ailleurs les mots que la belle jeune femme enchaîna dès en suite la laissèrent sans voix, elle n’avait vraiment pas la langue dans sa poche, mais aimait-elle ça. Elias lui rendit un long sourire, s’inclinant brièvement pour arguer son accord. Evidemment, cette sensation d’étrangeté venait de la puissance qu’elle émanait mais cette explication lui plaisait. « On serait étonné par les bizarreries de ce monde. Ne vous en faites pas, vous les dépassez au moins par l’élégance. » Ria-t-elle légèrement avec franchise, toutes les reines n’auraient pas eu une attitude aussi conciliante et diplomate. S’inclinant une dernière fois pour ne pas déranger plus longtemps des discussions qui ne la regardaient pas, Elias laissa juste vaqué son regard une dernière fois sur Lord Taiji. Ce n’était pas encore un prénom mais savait-elle enfin quelque chose sur celui qui l’avait sauvée lors du sac d’Earudien. Une autre fois, probablement.

Il avait d’autres affaires, et elle-même voulait profiter du peu d’égard de calme que la fête avait à offrir. Les convives s’étaient un peu dispersés, peut-être à cause de cet incident ? Le visage balayé par ces quelques soucis, Elias se contenta de se poser quelque part, à proximité de l’odeur enivrante de fleurs fraîches dont les couleurs pâles apaisés ses yeux – même si elles n’étaient pas dans son champs de vision. Perdant son regard dans l’infini paysage de cette cité qu’elle n’avait pas encore rejointe, même si était-ce chez elle. Chez elle…

Bien des moments plus tard, un mouvement attira son attention sur sa gauche. Ed qui revenait. « Tu as percuté l’Ultimage, je n’en reviens pas. Quand on pense que c’est elle qui souffre d’une réputation de maladroite. » Le sourire d’Elias se crispa légèrement, ne devrait-il parler encore plus fort ? Jetant un léger coup d’œil en arrière aux souverains qu’elle avait laissé à l’importance de leurs conversations, ses paupières s’affaissèrent légèrement d’intrigue. « C’était troublant… » « Trois souverains dans la même minute, tu m’en diras tant. » Se moqua-t-il, mais quelques éclats joueurs étaient venus dédramatisés le tout. « Que s’est-il passé en bas ? » « Hm… Rien d’important, ne t’en préoccupe pas. » Conclut-il, rangeant ses mains derrière son dos dans une attitude plus martiale qui ne fut pas s’en rappeler qu’il avait probablement pour consigne de ne pas faire paniquer les gens plus que nécessaire. A la place changea-t-il son fusil d’épaule. « Tu as vu que le bellâtre de tes rêves a réussi son épreuve. » Le ton moqueur d’Ed lui passa par-dessus la tête, laissant ces doigts arranger nonchalamment ses cheveux blonds par-dessus son épaule. « Je ne savais pas qu’il participait. » Ce n’était pas comme si elle était au faite de ce genre d’actualité, mais ces mots s’étaient terminés sur un doux sourire. « Mais je n’en suis pas étonnée. » Avouer à plus forts mots à quel point elle en était fière – et sûrement aimante – n’aurait pas été orgueilleusement possible, seuls ses brillants yeux bleus rêveurs en témoignèrent.

Se sentait-elle incroyablement lasse et fragile. Se laissant aller contre le support agréable et froid d’une quelconque colonne, sa vision se perdit vers les explosions des feux d’artifices qui enchantaient la vision de leurs couleurs.

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Ven 27 Fév 2015, 20:02

Si l’homme aux cheveux blancs ne se montra pas particulièrement réceptif aux plates excuses d’Arden, la rediffusion des épreuves sur les écrans géants dans le ciel eut le mérite d’attirer son attention et de calmer, provisoirement peut-être, sa colère. Arden, quelque peu soulagé que l’orage colérique de son interlocuteur soit passé, s’absorba lui aussi dans la contemplation du déroulement des épreuves. Après avoir jeté un bref regard aux autres épreuves, il préféra observer Cemilia, détonante grâce à sa chevelure de feu, arguer avec éloquence face à un public conséquent – du moins, il l’était aux yeux du quelque peu timide Élémental.
L’admiration prit Arden, comme à chaque fois qu’il lui était donné d’observer son amie. La jeune femme dégageait quelque chose qui avait le don de le fasciner, au-delà de leur simple affection mutuelle. Elle se montrait si forte, si indépendante, et pourtant elle n’avait aucune honte à dévoiler son aspect plus fragile et vulnérable devant lui. Le souvenir de ces longues semaines passées en tête-à-tête dans son village natal vint effleurer la mémoire du jeune Élémental. À cette époque, jamais il n’aurait pu imaginer que cette femme qu’il avait ramassée en miettes sur le bord du chemin deviendrait l’un des piliers de son existence. Jamais il n’aurait pu imaginer que cet être brisé, muet, étrange, se transformerait en l’Orisha flamboyante qui éclairait sa route chaque jour. Il l’avait tant observée, durant sa convalescence. Il connaissait chacune de ses humeurs, percevait chacune de ses inflexions, devinait même ce qui lui traversait l’esprit ; et pourtant, elle ne cessait de le surprendre, en se montrant à chaque fois plus riche, plus complexe qu’il ne l’avait estimé.
Et pourtant, c’était en toute simplicité qu’elle se montrait à lui. Ses mots étaient des cadeaux, ses silences des moments de partage ; et son rire était un éclaboussement de bonheur, un rayon de soleil perçant à travers les nuages.
Dans son admiration pour Cemilia, Arden voyait à peine que toutes les qualités qu’il lui trouvait n’étaient là que des caractéristiques dont beaucoup de monde était doté. Force était de constater que, plus on appréciait une personne, plus on avait tendance à en voir les bons côtés. Et l’inverse était vrai également.
Ce fut sur ces pensées qu’Arden vit s’achever la retransmission des épreuves de la Coupe des Nations. Au loin, on entendit les ovations des spectateurs restés sur la Place du Rift et, dans le ciel désormais sombre et nu de tout écran magique, s’élevèrent des lumières multicolores qui formèrent des arabesques féériques. Le jeune homme resta sans voix, subjugué par son premier spectacle de feux d’artifices explosant joyeusement dans le ciel nocturne d’Avalon.
Un mouvement à ses côtés l’arracha à sa fascination, et il vit que l’homme à ses côtés venait de retirer le capuchon qui avait couvert son visage depuis qu’il avait quitté la Place du Rift. Il révélait ainsi sa chevelure claire, ainsi que son visage aux traits harmonieux, à présent qu’ils n’étaient plus déformés par la rage. Arden devait s’avouer que, dans son observation admirative, il avait presque oublié la présence de l’homme à ses côtés ; mais ce dernier eut à nouveau toute son attention dès lors qu’il prononça quelques paroles, sur un ton plus amène qu’auparavant.
-Comment ? s’exclama Arden, réjoui. C’est incroyable que vous connaissiez également Cemilia !
Un sourire s’étira sur son visage, dévoilant ses dents blanches. L’Élémental ne revenait pas de cette coïncidence qui faisait qu’un parfait étranger se révèle être en fait une connaissance de l’Orisha. Cette rencontre faisait une fois de plus réaliser à quel point la vie de son amie avait du être riche avant qu’elle fasse irruption dans son monde à lui.
-Pour ma part, je l’ai hébergée chez moi lorsqu’elle était… dans le besoin, expliqua Arden en réponse à la question poliment posée par son interlocuteur. Et, lorsqu’elle est repartie de ma ferme, elle m’a en quelque sorte emmenée dans son bagage.
Il rit. Cette manière de décrire leur incroyable rencontre avait quelque chose d’attendrissant, songea le jeune homme. Mais il préféra éviter de rentrer dans les détails de l’histoire, car il sentait confusément que Cemilia n’aurait pas apprécié qu’il raconte au premier venu les épreuves qu’elle avait traversées. Elle-même ne l’aurait sans doute pas fait.
-J’ai été suffisamment impoli envers vous, reprit l’Élémental après un silence. Je me nomme Arden, ravi de faire votre connaissance, malgré les problèmes que je vous ai causés, ajouta-t-il avec un sourire d’excuse.
Il tendit une main invitante en direction de l’homme qui, à présent qu’il semblait s’être calmé et s’était avéré être une connaissance de Cemilia, lui paraissait bien plus sympathique qu’à première vue.

770 mots.

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Sam 28 Fév 2015, 13:34

Edwina resta un instant sans bouger, comme si elle n'avait compris le compliment qui venait tout juste de sortir des lèvres d'un homme dont elle ne regardait déjà plus que les oreilles. Il s'agissait d'un Elfe... ou d'un Alfar, bien que la différence avec Adril soit... particulièrement marquée. Si un jour son garde du corps lui disait qu'elle était ravissante, une pluie de magie bleue s'abattrait sans doute de nouveau sur les Terres du Yin et du Yang avant qu'il n'ait eu le temps de finir sa phrase. Un miracle, en somme. Et puis, jamais personne ne lui disait ce genre de choses. Souvent c'était plus... en fait ce n'était pas des compliments la plupart du temps. « Vous devriez mieux vous tenir majesté ». « Voyons ! L'antre des marées n'est pas à côté de la prison ! Revoyez votre géographie, pardi ! ». « Ce mot là n'a pas à sortir de la bouche d'une souveraine. ». « Contrôlez vos dragons ! Ils ne peuvent pas atterrir comme bon leur semble sur les rives du lac ! ». Et patati et patata. A bien y réfléchir, dans l'état dans lequel elle se trouvait, si quelqu'un se permettait de lui faire une telle réflexion, peut-être lui répondrait-elle, pour une fois. Quoi ? Elle n'en avait pas la moindre idée, mais elle répondrait quand même. Quant à cet homme qui venait de la complimenter, étrangement, elle ne savait que lui dire. Le terme « bizarre » de la Déchue qui avait préféré quitter la conversation aurait sans doute convenu à cet homme à cet instant. Elle se garda bien de lui dévoiler sa pensée, mais elle resta tout de même perplexe, jusqu'à ce qu'il lui propose de toucher ses oreilles. Non, il n'y avait rien de plus fort qu'une telle proposition. Elle restait parfois de longues minutes à contempler celles d'Adril sans les toucher, alors maintenant qu'on lui offrait l'opportunité de le faire sans avoir peur d'une quelconque réaction négative, en public ou non, elle n'allait pas se gêner.

Aussi, sans rien dire, elle approcha l'une de ses mains de l'Alfar, son doigt entrant doucement en contact avec  la pointe de son oreille. C'était tellement fascinant. La peau était tendue et douce. Elle aurait aimé avoir un organe auditif semblable. Elle fit glisser son pouce pour atteindre le lobe, mesurant ainsi malgré elle la distance qui séparait le haut du bas. Peut-être pourrait-elle étudier la question... voir si elle ne pourrait pas confectionner un vêtement qui irait aux êtres ayant les oreilles pointues... des cache-oreilles ou des chapeaux qui n'entraveraient pas leurs courbes majestueuses. Elle fit de nouveau glisser ses doigts, prenant des mesures qui ne parlaient qu'à elle quant à la largeur de l'orifice. Peut-être que les femmes avaient de plus petites oreilles ? Elle devrait se renseigner. Puis, une fois toutes considérations techniques écartées, elle arrêta de penser à la couture, profitant de l'instant. Son autre main vint frôler la seconde oreille. C'était magique, véritablement. « Si vous me donnez votre nom, je vous amènerai un présent... ». Elle l'avait murmuré, plongée dans sa contemplation. Si seulement Adril lui laissait cette opportunité. Mais son garde du corps était aussi têtu qu'une mule, jamais il ne voudrait sans qu'elle ne trouve un moyen détourné d'obtenir ce qu'elle voulait. Elle soupira. Si seulement elle pouvait arriver à le comprendre, si seulement c'était lui.

De fil en aiguille, de pensée en pensée, l'imagination de la jeune femme prit le pas sur la réalité. Que ferait-elle si cet homme était Adril ? Elle se sentit toute chose, du fait de la proximité. C'était étrange. A chaque fois qu'ils avaient été proches, cela lui avait fait la même chose sans qu'elle ne parvienne à comprendre de quoi il s'agissait. Les yeux perdus dans le vague, elle fixait Aëran sans réellement le voir. Doucement, elle avança ses lèvres vers les siennes. Si c'était Adril alors...

Quelque chose tira vivement sur l'épaule de la Magicienne, une main ferme et qui ne laissait aucune liberté possible. « Je ne vais pas vous attendre toute la journée, Ultimage, sachez-le. ». Edwina sortit de sa torpeur, son regard se fixant sur l'homme brun qui venait de la sauver d'un scandale diplomatique plutôt gargantuesque. Elle était fiancée. L'avantage avec Jun, c'est qu'il avait le don de mettre un froid de par sa seule présente. « Soyez déjà heureuse que j'accepte. ». Elle se reprit, le fixant un moment avant de lui dire : « Vous avez envahi les terres magiciennes il y a des années, le moindre que vous puissiez faire c'est de vous racheter. De toute façon, vous n'avez pas le choix. ». Il leva les yeux au ciel. Cette femme était la plus sotte qu'il n'ait jamais connu. Il fit un geste de la main pour lui indiquer de passer devant. « Après vous, Edwina. ». Elle regarda Aëran une seconde, pinçant ses lèvres comme si elle était désolée, avant de tourner les talons. Jun fixa l'Alfar avant de sourire, un brin énigmatique. Que voyait-il ? Était-ce l'avenir de cet homme ou bien sa fin ? Que pensait-il ? Le menaçait-il ou non ? C'était difficile à dire, mais il ne dit rien, se contentant de tourner les talons. Il s'arrêta néanmoins, regardant celui qu'il n'avait pas considéré jusqu'ici. « Vous devriez chercher votre mère dans les jours à venir... ». Puis, il disparut.

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Sam 28 Fév 2015, 16:11

Le petit sourire qui était né sur le visage de Jun finit par s'agrandir quand le maître des lieux fit son apparition à leurs côtés. « Justement, nous étions en train de servir sur un plateau une Elémentale à mon fils. ». Il marqua une pause avant de continuer : « Vous savez, à cet âge là, les enfants sont très gourmands. ». Il rit, fixant la femme qui avait osé lui toucher le postérieur. Elle l'échappait belle mais si elle recroisait son chemin sur un territoire neutre, il se pourrait qu'il puisse, cette fois-ci, permettre à son fils de s'exercer un peu. « D'ailleurs, Ismaël était en train de nous raconter une histoire très intéressante. Il semblerait que, de nos jours, les nourrisses ne soient plus aussi compétentes que par le passé. La sienne a fait quelques chutes... Étrange non ? ». Il laissa un petit suspens se dégager puis continua : « Elle ne s'est d'ailleurs pas relevée de la dernière. ». Il fixa son fils. « Néanmoins, je suis sûr que tu sauras la faire danser de nouveau. ». La nécromancie était un art, un art qu'il fallait perfectionner. Vanille saurait l'éduquer comme il se devait en ce sens. D'ailleurs, en parlant de Vanille, ce fameux Cole attirait son attention. Il ne semblait pas être comme les autres hommes qui avaient succombé aux charmes de la Sirène. Il devait être joueur, un brin fou sans doute, mais qui ne l'était pas à ses heures perdues ? Il se posait des questions sur lui et, peut-être, pourrait-il enquêter un peu. Il se demandait d'ailleurs pourquoi il n'était pas déjà mort. Qui avait l'audace de prétendre aux lèvres de la Khæleesi devait savoir se défendre. Peut-être que cet homme était des plus habiles, ou peut-être qu'elle avait fini par entrer dans son jeu ? Hum. Cela ne le regardait pas après tout, uniquement par le biais de son fils. Quant aux différents projets qu'ils nourrissaient en secret, Vanille et lui, un nouvel épisode semblait marquer leur histoire. Que feraient-ils cette fois ? Il ne pouvait qu'en être ravi d'avance. Elle préparait quelque chose, quelque chose qui éveillait son intérêt. Un peu de vagues sur ce lac trop calme lui ferait le plus grand bien. « A peine votre cité construite, il semble qu'elle ait déjà des ennemis. C'est amusant, mais cela prouve que vous avez réussi votre pari. Les pirates n'attaquent jamais ce qu'ils pensent sans valeur. ». Il sourit. Personne n'attaquait ce qui n'en valait pas la peine. Lui avait conquis le lac de la transparence des années plus tôt pour raisons stratégiques grâce à la guerre qui avait opposé les Anges et les Déchus. Tous les regards braqués sur l'océan alors que lui pouvait cueillir, pendant ce temps, un territoire aussi facilement qu'une pâquerette. Finalement, il devait bien des choses à ce peuple. Quant aux Magiciens, il allait leur faire une fleur. Mais ce n'était pas pour eux qu'il le faisait, c'était pour leur souveraine. Elle était tellement stupide qu'il l'aurait volontiers tuer dans d'autres circonstances. Mais il lui semblait évident que tous deux étaient liés, d'une façon qui lui échappait mais qui était bien présente. « Bien... ».

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'Erza déboula, sentant l'alcool à plein nez. Elle sauta sur Eerah sans aucun ménagement, enroulant bras et jambes autour de l'homme aveugle. « C'est moooiii !!! ». Elle sourit de toutes ses dents avant de retourner par terre. « Oh Eerah ! Tu ne m'avais pas dit que tu faisais des discours pour le roi ! C'est chouette ici ! Pourquoi tu ne m'as pas invité plus tôt hein ? Bon, j'ai rencontré un muet avec qui on a picolé un coup. C'était rigolo parce qu'il ne sait pas parler ! ». Elle rit. Jun sentait une migraine s'emparer de son esprit. Non, il devait rester calme... hum. Il finit par amener son index sur son front, se le frottant de haut en bas. La Réprouvée semblait ne remarquer personne d'autre malgré l'aura que dégageaient les souverains présents. Mais l'alcool jouait bien son rôle. « La dernière fois que je suis venue ici... oh ben c'était un peu en cendre... Et y avait Roupoupou ! Tu sais, c'est le chat que j'avais trouvé la der... ». Jun l'avait tiré par les épaules, perdant sérieusement patience. Ses yeux étaient étranges et dès que ceux d'Erza les rencontrèrent, elle cessa de parler immédiatement, se mettant à trembler comme une feuille. Elle avait peur, cela se voyait sur son visage, elle avait peur de quelque chose qu'elle seule voyait. Elle finit par devenir pâle, tellement pâle, avant de s'évanouir. Jun la rattrapa avant qu'elle ne touche le sol, la déposant néanmoins sur celui-ci avant de fixer Eerah, à genoux. « Je vous l'offre pour la semaine ». Il sourit, se relevant. « En espérant qu'elle ne détruise pas la cité dans un accès de rage. ». Il marqua une pause. « Je dois vous quitter à présent. ». Il fallait croire que toutes les idiotes venues à Avalon se manifestaient aujourd'hui. L'un des esprits qui surveillaient Edwina venait de lui rapporter une situation qui requérait son attention. « Vanille, Ismaël, nous nous reverrons très vite. ». Il sourit. « Quand à vous, Dædalus, ne vous perdez pas dans le labyrinthe de vos envies. ». Il se téléporta pour aller chercher l'Ultimage.

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Sam 28 Fév 2015, 16:44

Pour le moment, je semblais plus ou moins bien m'en sortir. Cemilia et moi avions une conversation tout à fait normale, dénuée de tout but vicieux ou secret, et la jeune femme semblait même se laisser aller à se détendre en ma compagnie. Cette expérience tout à fait nouvelle pour moi pouvait sembler quel que peu banal, tant notre conversation restait classique, mais à mes yeux, elle avait une grande valeur. Je devais bien le dire, je n'avais pas eu l'occasion de discuter ainsi avec qui que ce soit depuis ma propre mort. Même mes échanges avec mon frère n'étaient jamais aussi détendus et simples que celui-ci. Même de mon vivant, mon rôle de maîtresse de maison me préoccupait beaucoup trop pour que je puisse me permettre d'avoir une amie et de pouvoir prendre le thé avec elle, à parler de tout et de rien. En cela, mon échange avec l'orisha m'offrait des opportunités que je n'avais jamais eu ou encore que je n'avais jamais pu saisir. Une amie… Certaines Ombres m'auraient rit au nez à me voir espérer une telle chose… Mais désormais, je ne m'en souciais guère. Après tout, je m'en étais persuadé désormais, comment pourrais-je aider les morts et leurs âmes, si je ne parvenais même pas à me lier aux vivants ?

Je souriais à chacune des phrases de la belle rousse, tâchant d'arborer dans tous les cas une expression appropriée. Que dire de ces réponses, qui ne m'apportaient que sommairement des réponses, et assurément pas assez étoffés pour étancher la soiffe de ma curiosité ? En temps normal, je me serais probablement détourné d'elle et serais partie ailleurs, retournant à ma solitude. Jusqu'ici, mes échanges étaient toujours restés minimes, me servant uniquement à obtenir des informations auxquels je ne pouvais pas accéder seule. Mais ici, je m'en fichais. Oui, elle ne savait pas me répondre entièrement à ce que je lui demandais… et alors ? Je n'étais pas un inspecteur et je ne pouvais de toute façon pas obtenir toujours ce que je voulais. Je tentais alors désespérément de me souvenir de ce que disait notre nourrice à propos des amis, lorsque nous lui avions posé la question, Melody et moi. Pour d'autres, c'était une évidence… mais pour nous, qui avions été élevés totalement coupés du reste du monde, cette notion n'avait rien de quoi que ce soit d'acquis. Un ami, disait-elle, est une personne avec qui l'on apprécie passer du temps, avec qui l'on peut rire de bon cœur et à qui l'on peut tout confier… et je n'avais jamais eu une telle personne, de mon vivant ou de ma mort. Même ma relation avec Shiro avait été trop brève pour que cela puisse donner naissance à quelque chose de durable.

Et durant notre trajet, au cours duquel nous avions croisés quelques soldats, chargés de pirates, je répondis à toutes les phrases de Cemilia aussi naturellement que je le pouvais. Commençant par "Et bien, pour moi qui n'ai jamais vraiment combattue à l'arme à la main, tu semble une experte, je peux te l'assurer ! J'aimerais bien savoir me battre comme toi !" puis "Ça donne faim ! Je suis aussi une bec sucrée, si ça peut te rassurer", appuyé d'un sourire et d'un petit rire créé de toute pièce; poursuivant avec "Je comprends, ne t'inquiète pas ! Savoir son nom est déjà beaucoup pour moi et j'espère avoir la chance de pouvoir lui parler un jour de ces jours", lorsqu'elle parla de ce fameux et puissant Eerah. Et enfin, je répondis également par un compliment concernant nos toutes nouvelles ailes, et acceptais de l'accompagner au centre de la place, bien malgré moi. Les lieux bondées ne comptaient vraiment pas dans les endroits que j'aimais côtoyer, mais répondre négativement à son invitation alors qu'elle semblait apprécier ce moment d'échange que l'on vivait n'aurait pas été ni malin, ni poli de ma part. De plus, il fallait s'y attendre de rencontrer autant de personnes ici ! J'espérais simplement ne pas perdre le contrôle de mon angoisse et tout d'un coup perdre consistance ou pire, disparaître dans l'ombre. La Coupe des Nations était décidément un événement riche en expériences pour moi, faute d'être riche en émotions.

C'est alors que je vis le fameux déchus atterrir, non loin de deux autres personnes desquels se dégageaient de puissantes auras… Étrange et inquiétant… Serais-ce des Aether ? Ou des rois ? Mais le cours du temps ne me laissa malheureusement pas l'occasion de me poser plus de questions, puisque ce fut au même moment que le grand feu d'artifices débuta. Je tirais donc un peu plus sur le bras de Cemilia, afin de faire face au spectacle qui nous était offert. C'était la première fois que j'assistais à une telle démonstration de magie… Ces couleurs, ces formes, et mêmes ces sons ! J'étais… soufflée.

« C'est magnifique, tu ne trouves pas ? C'est la première fois que je vois ça ! De mon vivant, je n'ai jamais quitté le Continent du Matin Calme ! C'est incroyable ! »

Et dans tout ce bruit, dans toute cette agitation, dans mon émerveillement, tout en criant ces quelques mots innocents à ma compagne pour couvrir le bruit qui nous entourait, je m'étais bien trop relâchée… et n'avais même pas prêté attention au sens de mes paroles… ni même redouté les conséquences qu'ils pouvaient avoir… Un ami était-il aussi quelqu'un capable de tout accepter de l'autre et de le comprendre, malgré son étrangeté et sa différence ? Parfois, j'aurais aimé avoir la réponse, j'aurais aimé être… comme tous les vivants de ce monde… simple, sans Secret à garder… Mais lorsque l'on a commis la pire atrocité aux yeux des Dieux, il faut en payer le prix et souffrir. Jusqu'à la fin des temps. Si seulement il en avait été en ce jour autrement… Mais peut-être que tout n'était pas encore perdu après tout… Je me devais de croire, d'espérer, de prier, pour que pour une fois, ma malédiction ne vienne pas contrecarrer définitivement mes projets. Seul l'avenir me le dira !

Poste n°6/7 - 1002 mots

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Sam 28 Fév 2015, 19:22


A mes heures perdues, j'étais vraiment quelqu'un de lâche. En matière de femmes, j'avais toujours fait preuve d'une lâcheté surprenante. Comment avais-je pu faire tomber la Vénus dans mes bras alors que j'étais incapable d'articuler plus de cinq mots à une autre ? Il avait suffit d'un sourire, d'un regard d'Illithya pour que ma raison flanche. J'avais pris la fuite devant cette femme aux yeux trop bleus. Ma maladresse avait quelque chose de risible, pour ne pas dire lamentable. J'avais affronté de monstres et vu des horreurs mais après deux cents ans d'existence, je n'étais pas fichu de parler à une demoiselle qui me plaisait. Entre mes lèvres, le mot fierté prenait un sens nouveau. Les doigts tremblants, je m'acharnais contre ma tête qui ne cessait de me faire souffrir, encombré par les cris d'une petite vingtaine d'étoiles qui s'acharnait à me faire comprendre la leçon. Certaines semblaient prêtes à descendre sur la terre ferme avec une règle en fer pour être certaine que l'enseignement soit appris. Perturbé et perdu dans mes pensées, je n'avais même pas songé à jeter un coup d'œil aux alentours. Ainsi, je ne l'entendis même pas arriver. Lorsqu'elle posa ses mains sur les miennes, je me redressais dans un bond, étonné. Elle m'avait suivi. L'idée avait un petit rien de satisfaisant, même si je devais me résoudre à jeter définitivement aux orties mon honneur d'homme. « Réellement ? » murmurais-je, rêveur. Qui pouvait bien posséder une telle connaissance ? Ce genre d'informations n'était pas à la portée du premier venu et que je peine à savoir moi-même la vérité était le signe sûr d'une puissance démesurée. « Le rire est dans la coïncidence, il se trouve que l'on m'a aussi touché deux mots à votre sujet. » Elle lâcha mes mains, ce que je regrettais sans toutefois laisser mon visage s'en tordre. De toute manière, je devais déjà avoir l'allure d'un échappé d'asile au trait meurtri par on ne sait quel délire. « Je m'appelle Caleb Suellan. » Elle paraissait être une femme instruite et quelqu'un lui avait dit qu'elle aurait à faire à un Roi. Il ne lui faudrait pas longtemps pour comprendre que j'étais à la tête d'une race qui n'étaient pas commune. Je brûlais d'effleurer son âme, de capter ses réflexions mais me gardais bien d'un tel affront. J'étais un être de nature assez abrasive pour en rajouter. « Navré d'être parti aussi prestement. » m'excusais-je, l'air de rien.

Les voix s'étaient dissipées. Je n'avais même pas remarqué, trop occupé par des considérations tellement humaines. Les astres devaient être comblées, enfin j'adressais la parole à Illithya. Encore fallait-il que je ne me dégonfle pas une nouvelle fois. D'un geste nerveux, j'ébouriffais ma tignasse brune. Il était rare que je sois à court de mots. Même face à Rêve, je n'avais pas manqué de verbe. Il n'y avait eu que Lily-Lune pour me faire muet. A présent, Illithya devenait l'une des seules à pouvoir me rendre balbutiant. Je finis par murmurer : « La Coupe des Nations. Les Pirates. » J'eus un petit rire. « Je crois que tout cela ne me concerne pas vraiment. Que diriez-vous … » Étais-je réellement en train de faire cela ? Il y avait de l'amélioration. « … d'aller boire un verre ou un thé, quelque part ? Je suis persuadé qu'Avalon regorge de petits salons tout à fait sympathiques. » Décidément, je n'étais pas doué. Je réussis néanmoins à décrocher un sourire. Dans une légère révérence, je lui tendis mon bras. A peine perceptible du coin de l'œil, j'aperçus la silhouette d'Alice. Tapie dans l'ombre, elle m'observait, les bras croisés. Je l'imaginais sans peine, elle devait scruter le moindre de mes faits et gestes. Ce qu'elle voyait ne devait pas lui plaire. Elle allait me faire un scandale et me haïr, me traiter de tous les noms et m'accuser de ses mires noires. Elle allait me détester et je m'en fichais.

J'adorais Alice. Ma charmante Ondine ne comptait guère face à ce que représentait Illithya.

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Sam 28 Fév 2015, 23:17

Je haussai les épaules, laissant néanmoins l'ange les couvrir de sa veste sans broncher. Non, certes, je ne me sentais pas particulièrement bien. J'avais des bleus partout. Et des débuts de courbatures. Et mal au ventre. En plus, mes fringues étaient trempées et déchiquetées ; clairement, je passais un assez mauvais moment. Mais j'avais connu bien pire – et Lucain aussi, j'étais bien placée pour le savoir. Alors, plutôt que d'en faire tout un plat, il n'avait qu'à soigner mes bleus et passer à autre chose. C'est à ça que servaient les médecins, non ? Parce que bon, même si j'appréciais l'ange, c'était surtout de ses qualités de docteur que j'avais besoin présentement. S'il voulait se limiter à la compassion amicale, autant me faire rouler jusqu'au Sanctuaire pour que quelqu'un d'autre se charge de moi.

Je gardai malgré tout mon agacement pour moi : si Lucain me laissait en plan, je n'aurais plus qu'à essayer de mettre du vinaigre sur mes plaies pour voir si c'était un désinfectant efficace. À choisir, je préférais tout de même la magie blanche... Esquissant un nouveau sourire lorsque le jeune homme se mit à causer ailes, je caressai du bout des doigts les plumes blanches et douces de l'une des miennes. C'était plutôt classe, mine de rien. Mais si j'avais su les 'situer dans l'espace' au lieu de les cogner dans les tronches de tout le monde, ça l'aurait été encore plus.

- Non, fis-je pensivement, c'est plus comme... Tu sais, quand t'as gardé tes jambes croisées trop longtemps, et qu'elles sont tellement engourdies que tu t'casses la gueule quand tu t'lèves. C'est juste lourd, et... Encombrant quoi. Enfin, tu vois c'que j'veux dire ?

Prenant conscience du fait que Lucain ne m'écoutait absolument pas, et qu'il était même assez probable qu'il se carre l'oignon de mes problèmes d'ailes – les anges, vraiment, c'est plus ce que c'était – je décidai de la boucler. Le machin dans mon bide passait visiblement avant ceux que j'avais sur le dos, autant m'y faire... D'un vague signe de tête, j'autorisai l'ange à entamer sa séance de pelotage ; et je me raidis néanmoins lorsque ses doigts entrèrent en contact avec la peau presque nue de mon ventre. Il avait bien fait de prévenir, tout de même. S'il avait tenté le coup par surprise, j'aurais été capable de lui péter le nez – j'ai un peu de mal avec le contact, il paraît. Mais bon, il était médecin, il savait ce qu'il faisait, il n'y avait rien d'ambigu, aucune raison de s'inquiéter. Et tout le bordel. J'aurais juste bien aimé qu'il ne passe pas trois plombes à s'extasier sur l'état de mon fœtus, histoire de pouvoir s'occuper de ce qui relevait de ma santé à moi. Je souffrais, quand même, bordel de m*rde.

Mais mes douleurs aux articulations passèrent au second plan lorsque le verdict de l'ange tomba. J'ouvris la bouche pour lui faire remarquer que 'bientôt', c'était plutôt vague ; je n'en étais même pas à huit mois de grossesse, en fait, il était un peu tôt pour commencer à s'emballer. J'avais encore le temps de choisir entre les nounours et les petites fleurs pour le papier peint de la chambre du petit, et peut-être même d'apprendre quelques berceuses...  Enfin, j'aurais aimé le croire. Et même lorsque l'ange acheva sa phrase, coupant ainsi court à mon envie de dire des âneries, je continuai à tenter de m'en persuader. Peut-être que j'avais mal compris. C'était la tournure de la phrase, certainement, qui donnait à la sentence un air si radical. Et puis, 'tout de suite' aussi, c'était vague. Enfin... m*rde, non, pas tellement. Est-ce qu'il y avait au moins une chance que j'aie simplement mal entendu ?

Absorbée par l'exercice laborieux consistant à tourner sa phrase dans tous les sens dans l'espoir qu'une signification nouvelle finisse par m'apparaître, j'entendis à peine ce qu'ajouta Lucain. Peu importait que ce soit lui, ma grand-tante ou même ma licorne qui s'occupe de moi ; à cet instant, je n'aurais probablement pas été plus choquée que ça si un troupeau d'otaries avait décidé de me prendre en charge. J'étais parvenue à un tel niveau de désorientation que les événements extérieurs, quelle que soit leur incidence sur ma situation, risquaient fort de me sembler anecdotiques. Le souffle court, je fermai les yeux quelques secondes. Et je me décidai à exprimer, d'une voix hachée, mon incrédulité et ma détresse.

- Quoi... ? Mais non, j... C'est pas...

Je vacillai un instant, et m'agrippai au poignet de Lucain avant de lever vers son visage mes yeux écarquillés d'effroi. La bouche toujours entre-ouverte alors qu'aucun son ne semblait plus vouloir en sortir, je secouai un peu la tête pour me débarrasser de l'expression de panique stupéfaite qui figeait mes traits. Je n'avais pas du tirer une tronche pareille depuis le jour où on m'avait annoncé que j'étais en cloque...

- Non, soufflai-je finalement, hébétée. Il me reste encore un mois.

Ma lèvre inférieure tremblait un peu, alors je m'étais tue. J'avais envie de pleurer ; peut-être bien, d'ailleurs, que je pleurais déjà – sur mes joues encore engourdies par l'eau de la cascade, j'aurais eu du mal à sentir les larmes couler. Je rivai mon regard mouillé dans celui de Lucain, presque suppliante. Au milieu du brouhaha émotionnel et sensoriel qui noyait mon esprit, j'espérais encore un tout petit peu qu'il allait me rassurer, me dire que c'était une blague. 'Hahaha Elisha, tu as cru que j'allais enfoncer mon bras dans ton utérus pour en sortir un truc visqueux et braillard, elle est bien bonne !'. Non, ça aurait tout de même été une très mauvaise blague – pas vraiment du goût de Lucain, surtout. Et puis, il ne riait vraiment pas. Même ses yeux avaient l'air graves.

De toute façon, quand bien même j'aurais absolument tenu à remettre en cause les dires de l'ange... Je ne pouvais pas nier le fait qu'il semblait se passer des trucs plutôt étranges à l'intérieur de mon ventre. Et puis il y avait ce... Truc un peu tiède qui coulait entre mes cuisses, aussi – si vous pensiez que devenir mère avait quoi que ce soit de glamour, c'est que vous étiez très mal renseigné.

- Alors, bredouillai-je, luttant malgré tout pour paraître plus calme que je ne l'étais. Euh... Peut-être que je flippe tellement que je me suis fait d'sus, mais... Si c'est pas ça, alors j'crois que peut-être j'viens de perdre les eaux. J'dis bien peut-êt... Woh. C'est... Vraiment censé faire aussi mal ?

Laissant échapper un cri étouffé, j'enfonçais mes ongles dans le bras de Lucain tandis qu'une espèce de décharge électrique me traversait le ventre. Je n'avais jamais eu de contractions, mais ça ressemblait quand même assez à la description qu'on m'en avait faite... En plus douloureux, peut-être : parce que quand on te dit 'ça fait très mal', c'est difficile de piger à quel point avant d'avoir vécu l'expérience. Et donc, puisque j'étais en plein dedans, ben je peux vous dire que ça faisait pas juste 'très mal'. Ça faisait plutôt 'super méga sa mère put*i* de mal', ou un truc comme ça – je suppose que ça varie en fonction de la mentalité et du vocabulaire de la maman concernée. En tout cas, vous aurez compris, je douillais sévère. J'aurais vraiment aimé avoir encore la force de retenir mes sanglots de douleur et d'angoisse, à ce moment-là... Sauf que bien sûr, la force, elle est jamais là quand on en a réellement besoin. Quand il faut ouvrir un bocal à cornichons, aucun problème ; mais dès qu'il s'agit de garder un minimum de dignité en situation de crise, y a plus personne.

Mais Lucain avait dit qu'il s'occupait de moi. Tout allait bien, alors.


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