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 Cinq fruits et légumes par jour. [Pv Ežechyel]

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Dim 22 Mar 2015, 12:53

Cinq fruits et légumes par jour.
( Pv Ežechyel )


Raven fixait sa bière depuis maintenant de longues minutes, tapotant le bois de la table d'un tic nerveux. Ce liquide doré était l'objet d'une tentation qui augmentait de minutes en minutes, comme si les bulles qui s'en échappaient se regroupaient pour former un désir qui menaçait à tout moment d'éclater. Être sobre, c'était facile. Le rester, c'était une autre pair de manches. Raven savait qu'en s’arrêtant ici, dans ce restaurant, elle finirait tôt ou tard par craquer. Impossible de déguster un bon repas sans la boisson qui a l'habitude de l'accompagner.
Elle jeta un bref coup d’œil autour d'elle. La salle était remplie, les serveurs accouraient pour servir une table, débarrasser une autre, et manquaient de se rentrer dedans dans leur course folle. La magicienne n'était pas habituée à fréquenter ce genre d’établissement. Ses repas avaient le plus souvent lieu à même le sol, et étaient composés de baies, ou de petits animaux qu'elle avait appris à chasser au fil du temps. Raven avait du, malheureusement, laisser Nyx dehors car les animaux, et surtout ce genre de bête, n'étaient pas acceptés dans le restaurant. Elle avait promis à l'oiseau de lui ramener un petit bout de viande lorsqu'elle sortirait, et elle tiendrait parole.
Son regard rencontra de nouveau le verre devant elle.

- Oh et puis m*rde, dit-elle en attrapant la chope et en la portant à ses lèvres.

Elle but de longues gorgées, ferma les yeux pour se délecter de ce breuvage qui lui avait tant manqué. L'alcool lui réchauffait tout le corps, redonnant du rose à ses joues, et faisant disparaître son humeur maussade. Elle reposa le verre d'un bruit sec sur la table, prête à prendre une nouvelle lampée.

- Pour se sentir mieux, il n'y a rien de tel qu'une bonne bière fraîche! Marmonna-t-elle pour elle même.

Elle acquiesça son propre propos d'un mouvement de la tête, et soupira en direction du siège vide devant elle. Raven aimait bien être seule, là n'était pas le problème, mais elle aurait apprécié quelques fois d'avoir quelqu'un à qui se confier, ou juste à qui parler de tout et de rien. Elle n'était pas très douée dans ce domaine là, pas très douée pour parler avec les autres. La première impression qu'elle laissait étant souvent celle d'une jeune femme aigrie et râleuse. Ce n'était pas vraiment de sa faute si les gens étaient si bizarre, si complexe, et si difficile à cerner. Chaque personne a tant d'aspects différents qu'il est parfois difficile d'en connaître toutes les limites.
À vrai dire, Raven les connaissait bien les limites, elle prenait souvent un malin plaisir à les dépasser. Pousser l'autre à bout, voir jusqu'où il était capable d'aller; la magicienne aimait le conflit. De toute façon, même lorsque ce n'était pas le but, elle finissait souvent par irriter son interlocuteur et à le faire partir. Le seul moment où elle pouvait se montrer plus souple et abordable, c'est lorsqu'elle buvait, et que l'alcool prenait contrôle de sa chaire, la faisant passer pour quelqu'un de beaucoup agréable qu'elle aurait du.
Raven entendit son estomac lancer une plainte, signe qu'il était l'heure de se sustenter. Pourtant, le plat qu'elle avait commander il y a presque une demie heure n'était toujours pas arrivé. Elle chercha des yeux un serveur pour lui manifester son mécontentement.

- Eh, toi! Cria-t-elle en direction d'un garçon qui peinait à avancer avec la tonne d’assiettes qu'il portait dans ses bras.

Le jeune homme se retourna brusquement et manqua d'envoyer valser sa pile de vaisselle sale à l'autre bout de la salle. Raven leva les yeux au ciel, exaspérée par ce spectacle de maladresse qui s'offrait à elle. Le serveur se rapprocha d'elle, non sans afficher une mine haletante, puis se rappelant qu'il était en service, son visage se coupa d'un sourire forcé.

- Que puis-je faire pour vous? Demanda-t-il en s'appliquant à paraître le plus aimable possible.

- J'ai commandé un plat, et il n'est toujours pas arrivé! Rétorqua Raven d'entrée de jeu. J'ai pas qu'ça a faire moi, attendre dans une salle bruyante en regardant les mouches voler! J'espère que j'aurais le droit à une ristourne sur le prix du repas, au détriment du temps que j'ai perdu ici!

Le serveur dégluti, gardant son sourire qui devenait de plus en plus exagéré.

- Nous sommes désolé de cette attente, mais notre chef est débordé. Regardez un peu tout le monde qu'il y a autour de vous, vous n'êtes pas la seule dans ce cas.

- Mais j'en ai rien à faire des autres! Peut-être que ça leur plait de poireauter pendant une heure, mais pas moi! Retourner voir votre chef, et dites lui de se bouger un peu.

Le serveur ne se fit pas prier, et retourna en cuisine d'un pas chancelant.

- Tarée, grommela-t-il en disparaissant derrière une porte en bois.

-Et puis ramenez moi une autre bière! Ajouta Raven au dernier moment, sans savoir si on l'avait entendu.

La magicienne glissa la main dans son sac en toile, et en sorti un vieux livre relié avec une couverture de cuir. On pouvait difficilement lire le titre tant les années avaient abîmées l'ouvrage, mais si on faisait attention, on voyait des lettres dorées se découper sur le cuir verdâtre. Raven tourna les pages pour enfin s'arrêter à une qui était cornée, marquant son avancé dans le roman. Elle caressa le parchemin et l'encre sèche, et huma l'odeur du temps qui s'en échappait. Ses yeux se posèrent sur le premier mot, et en un instant, elle n'était plus dans ce restaurant, mais au milieu d'une épopée fantastique où l'aventure se mêlait au suspense.



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Ezechyel
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Ezechyel
Dim 22 Mar 2015, 19:14

    J’étais épuisé. Depuis le matin, je marchai n’importe où, sans prendre une seule pause vous vous en rendez compte, sous les rayons (agaçants) du soleil, le front en sueur et des crampes sur l’ensemble du corps. Bordel… mais qu’est-ce que je foutais? J’avais la dalle, je crevais de soif mais rien à foutre : Nous n’arrêtions pas de parcourir cette sale ville – bon, pas tout à fait, je l’avouais. Mes yeux avaient croisé à plusieurs reprises des belles filles riches avec un décolleté disons séduisant qui marchaient dans les rues – et ce, depuis les petites heures du matin, pour être certain de parcourir la plus grande zone possible pour nos recherches. f*is ch*er. Ils m’avaient forcé à me lever de bonne heure! J’aurais souhaité pouvoir dormir encore un peu, juste quelques heures de plus, mais non! Ces deux créatures aux oreilles pointues s’étaient servies d’un habile, mais machiavélique, stratagème pour me faire sortir du lit, allant même jusqu’à sortir leurs griffes pointues et acérées pour ajouter un impact considérable sur leurs arguments. Pourtant, ils savaient très bien que je ne pouvais résister à la demande d’une femme, en particulier lorsque je devais me marier avec celle-ci mais ce n’était pas juste! Ils avaient exploité mes faiblesses avec la fourberie d’un Sorcier et, désormais, j’étais prisonnier entre les deux, forcé de passer sous silence la faim qui agitait mon estomac. C’était pire que de la torture, je n’en pouvais plus! Mon ventre poussa un énorme gargouillement, qui se fit entendre même de leurs oreilles. Surpris, ils pivotèrent vers moi, les yeux noyés par l’inquiétude pour un et… rien du tout pour le second? À vrai dire, j’étais incapable de déterminer les émotions de Lûth sous son masque bleuté mais je pouvais imaginer sans peine la détresse de la jolie fille se peindre sur son visage, paniquée par le Destin qui attendait son futur époux, avant de dire : « Qu’est-ce que c’était? »

    Son compagnon Elfe haussa les épaules en lançant un bref coup d’œil sur la jeune et ravissante femme qui se tenait à ses côtés. …Encore une injustice. Pourquoi insistait-elle à demeurer près de lui? C’était moi son futur mari, pas lui! Alors pourquoi? Voulait-elle me rendre jaloux? L’ignorance me faisait d’autant plus mal et la présence de la créature sylvestre m’énervait davantage. « Peut-être est-ce une autre de ses plaintes? » Qu’est-ce qu’il avait contre moi au juste? Bah, OK, notre rencontre remontait à quelques jours à peine, il n’avait sans doute pas eu l’occasion de se faire une image de ma personnalité, mais j’avais l’impression qu’il se créait une mauvaise opinion de ma personne. Allez savoir pourquoi. « Tu as décidé de te mettre à grogner pour attirer l’attention? Ça doit être grave. » Mais qu’est-ce qui n’allait pas avec ce duo? Des gargouillements d’estomac, ça leur disaient que dalle? Notez, j’étais incapable de comprendre qu’ils me taquinaient. C’était mauvais signe. « Hé oh, les gars. Je ne veux pas capter toute l’attention moi. J’ai juste faim, quoi. » Ce n’était pas tout à fait vrai : mon souhait le plus cher c’était d’attirer vers moi toutes les jolies filles de ces Terres mais ÇA, ils n’étaient pas obligés de le savoir. L’Elfe, j’crois qu’il s’appelle Ežechyel mais j’suis pas sûr, je ne retiens pas les noms des mecs, esquissa un sourire sur le coin de ses lèvres. « Je pense que nous sommes dû pour prendre une petite pause. » Enfin, ENFIN! Il l’avait finalement dit. Nous allions pouvoir nous reposer. Je me retins de ne pas bondir dans les airs comme un malade dans tous les sens, mais, en substitut, je souris bêtement, trop fier de moi. J’avais réussi à les convaincre après tous les échecs que j’avais essuyés. Une victoire pour moi! Lûth soupira, las. « Tu as sûrement raison. Nous aurons amplement le temps de poursuivre nos recherches plus tard. » Vous ne saviez pas à quel point ça me mettait en boule de partir à la recherche d’un gars dont j’ignorais même le nom. Les seules informations que je détenais sur lui étaient… et ben, que Lûth était attachée à lui. D’ailleurs, si je m’étais porté volontaire pour les aider dans leurs recherches, c’était uniquement pour elle et je ne comptais pas lâcher le morceau tant et aussi longtemps que nous ne l’aurions pas retrouvé. Mais qu’importe – ça me gavait de penser à un mec, surtout en sachant que nous allions pouvoir MANGER! De la bouffe quoi, de la nourriture! Je salivais d’avance. Comme une tornade, je me ruai vers le premier restaurant de la rue commerçante que je vis, ayant juste le temps d’entendre Lûth lancer : « Alors celui-là… Il y a à peine deux secondes, il se plaignait parce qu’il était épuisé et dès que nous parlons de nourriture, il saute dans les airs en courant. » Avant de pousser la porte du lieu sans attendre la venue de la Nelphennéen et d’Ežechyel et m’engouffra dans la place bondé de bonhommes de toute sorte, le visage rougi par ma course folle.

    Je scrutai les environnements à la recherche d’une table libre – ou d’une jolie fille – et mon regard finit par tomber pile sur le gros lot. Qui n’était pas une table, juste pour que vous voyiez là où je voulais en venir. Assise seule dans son coin, elle lisait un livre avec une chope de bière vide à côté elle et, immédiatement, je me dirigeai vers elle, le sourire aux lèvres. Sans lui demander son avis, je m’installai sur la chaise en face de la sienne. « Bonjour, Mademoiselle. Puis-je vous…» Une main attrapa le collet de ma chemise, me coupant en plein milieu de ma phrase, et me tira vers l’arrière. Je pivotai sur moi-même – qui étais celui qui m’avait interrompu? Son petit ami peut-être? - et tombai nez à nez avec Lûth. « Mais c’est quoi ton problème? Ça ne se fait pas de déranger les gens comme ça. » Je protestai en moins d’une seconde. « Mais je…» « Je ne veux pas entendre tes excuses. » Elle reporta son attention sur la femme assise, qui assistait à toute la scène. D’ailleurs, nous commencions à attirer pas mal de regard dans notre direction. « Veuillez nous excusez pour le dérangement. Il ne vous embêtera plus. » Sur ces mots, Lûth me força à la suivre dans son sillage et décida de s’installer sur la table voisine. Ežechyel arriva quelques instants plus tard, visiblement gêné, avant de se tasser dans un coin, les yeux dans le vide. Son expression n’échappa pas à la Nelphennéen, qui me lâcha subitement pour s’intéresser davantage à son ami Elfe. « Qu’est-ce qui s’est passé? » Celui-ci lui jeta un bref regard avant de reporter son attention sur la fenêtre. « …Coupe des Nations. » Ah ouais, ÇA. La réponse qu’il avait fourni n’en était pas vraiment une, mais ces simples mots illustraient à eux seuls ce qu’il voulait que nous comprenions. Remporter la deuxième place à ce célèbre tournoi possédait des avantages… ainsi que quelques inconvénients tels que la popularité mondiale et de l’argent à n’en plus finir. Personnellement, je ne voyais pas vraiment où était le problème mais tant pis. Un serveur finit par arriver à notre table en demandant à chacun de nous ce qu’il voulait manger et lorsqu’arriva mon tour, je lui répondis : « Bah, n’importe quoi qui contient de la viande. Et de la bière aussi. » L’homme semblait hésiter me demander plus d’amples détails, mais il finit par renoncer en apercevant le manque flagrant d’attention que je lui portais et jeta un dernier coup d’œil sur l’Elfe avant de partir.

    Il finit par revenir quelques minutes avec les plats commandés et les déposa sur la table avant de s’incliner et de disparaître dans la foule. Mon regard toujours rivé dans le dos de la jeune femme que j’avais tenté de séduire, je finis par détourner les yeux, attiré par le parfum qui se dégageait du morceau de viande. J’essuyai un coulis de bave sur le coin de ma bouche et pris le couteau dans ma main droite, prêt à découper la nourriture et l’engloutir rapidement. Ce fut alors à ce moment que la pièce de viande décida de se mettre à danser sur mon assiette. Sans déconner, elle bougeait vraiment. MA BOUFFE ÉTAIT EN TRAIN DE BOUGER! Je poussai un cri, horrifié. « Mais c’est quoi ce délire put*i*! La bouffe est toujours en vie! » Mes hurlements attirèrent l’attention des clients autour de notre table qui, en croisant le morceau de viande mouvant, écarquillèrent les yeux, choqués. Un second cri retentit au fond du restaurant, puis un troisième. Plusieurs incidents de ce genre furent reportés et bientôt, ce fut la panique totale. Les clients hurlaient en courant dans tous les sens, effrayés, tandis que moi, je restais assis là en regardant la viande s’agiter comme un imbécile. Qui finit d’ailleurs par bondir hors de l’assiette, prise de folie, jusqu’à atteindre la table de la femme que j’avais essayé de draguer et tomber pile… sur la page qu’elle était en train de lire. Oups.

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Lun 23 Mar 2015, 18:48

Raven était complètement absorbée par son roman, ne prêtant aucune attention au monde qui l'entourait. Elle avait presque oublié qu'on ne l'avait toujours pas servie, et que son pauvre estomac continuait de crier famine. C'est sûrement ce qu'elle aimait le plus avec les livres, ces univers dans lesquels elle pouvait se plonger à tout moment, et s'isoler de la tristesse extérieur sans bouger de sa chaise. Certaines personnes voyaient ça comme un passe-temps futile, d'autre comme un simple moyen d'apprendre de nouvelles choses, mais Raven voyait ça comme un véritable moyen de s'échapper du monde réel. Elle qui n'avait jamais vécue de grandes aventures pouvait prendre part à ces escapades sur papier.
Alors qu'elle venait d'entamer le dernier chapitre, une ombre passa devant ses yeux, et s'installa devant elle. Ne voulant point interrompre sa lecture pour quelques troubles négligeables, elle resta le regard rivé sur son récit. A première vue, enfin du peu qu'elle pouvait voir, quelqu'un s'était autorisé à s’asseoir à sa table sans même lui demander son avis. Raven s'apprêtait à relever la tête et à lancer une remarque cinglante à l'individu, mais ce dernier la devança.

- Mademoiselle, puis-je vous...

Mais il fut couper net par une personne qui n'entrait pas dans le champ de vision de la magicienne. Elle redressa donc sa tête brune afin d'analyser les énergumènes qui se trouvaient devant elle, et qui venait gâcher son déjeuner qui était déjà pas très fameux. Un garçon à la tignasse folle couleur cobalt, plutôt chétif et petit, se faisait disputer par une jeune femme à la chevelure bleu nuit. C'est la mode d'avoir les cheveux bleu? Ne pu s'empêcher de penser Raven. Elle le tenait par le haut de sa chemise et semblait lui sermonner un discours sur la bonne conduite dans les lieux publiques.

- … Pas de déranger les gens comme ça! Disait-elle

-  Mais je... Rétorquait le garçon

- Je ne veux pas entendre tes excuses !

Elle se tourna vers Raven qui hésitait encore à dire quelques chose. Bizarrement, cette discussion ne l'avait pas dérangée autant qu'elle aurait pu l'imaginé. Savoir que des gens s’intéressaient encore à elle était rassurant. Elle avait fini par croire qu'à force de s’entraîner à passer inaperçu, plus personne ne remarquait sa présence. Il ne fallait pas qu'elle s’entonne si le serveur ne lui avait toujours pas apporté son plat, il avait sûrement déjà oublié l'entretient qu'il avait passé avec elle quelques minutes plus tôt. Au fond, c'est peut-être pour cela que Raven se montrait rude avec les gens. Ils gardaient au moins un souvenir d'elle, peu importe si il était mauvais.

- Veuillez nous excusez pour le dérangement. Il ne vous embêtera plus, fini par déclarer la jeune femme.

Elle s'éloigna, tenant fermement par les bras le garçon qui ne semblait pas de son avis. Tout avait été si rapide, que Raven n'avait pas eu le temps de réagir. Si elle était moins fatigué, elle se serait assurément levé pour corriger ces deux trouble-fête – du moins si on pouvait appeler son triste repas une fête - . Mais l'envie n'était pas là, et la magicienne ayant presque terminé son livre, mourait d'impatience de connaître le fin mot de l'histoire. Elle jeta juste un dernier regard vers la table où les deux étrangers avaient pris place.

- Oh mais pas de problème, j'adore qu'on m’interrompe à la fin d'un roman! Lâcha-t-elle avec un sourire méprisant en réponse à la jeune femme, en sachant très bien qu'elle ne l'entendait pas.

Elle replongea dans son livre à la secondes où ses yeux rencontrèrent les lignes d'encre bleutées, retournant dans son cocon aux milles mots et pages.
Tandis qu'elle attaquait la toute dernière page, page qui contenait la révélation de l'auteur des nombreux crimes de l'histoire, toute la salle se mit à hurler à la mort. Raven serra les mâchoires, ne quittant pas le blanc du parchemin des yeux. Parmi le brouhaha, elle distinguait cependant quelques mots qui revenaient souvent. «Viande». «Vivant». Elle ne chercha pas à comprendre d'avantage, se concentrant sur le dénouement auquel elle était en train d’assister. Néanmoins, elle sentait qu'autour d'elle les gens accouraient dans tous les sens, et sa curiosité fut plus forte qu'elle. Elle détacha un instant son regard de son livre, observant avec aberration le désastre qui se déroulait devant elle. Les chaises étaient renversées, les assiettes par terre en mille morceaux, les gens criant et s'agitant comme si ils venaient de se prendre une décharge électrique. En plissant les yeux Raven remarqua que d'étranges formes se mouvaient un peu partout dans la salle. Et en y regardant de plus près, elle constata qu'il s'agissait de morceaux de viande et de poissons qui se tortillaient joyeusement entre les jambes les clients effrayés.

- Ooh.. Finit-elle par dire, fasciné par ce spectacle improbable.

Raven voulait vraiment se lever et arrêter le «massacre», mais les quelques lignes qu'il lui restait lui faisait de la peine. D'abord elle finissait son livre, puis elle irait sauver les pauvres civils sans défenses des bouts de viandes maléfiques. Elle reporta son attention sur son ouvrage lorsqu'une forme mole et brune s'affala sur sa page avec un bruit visqueux, l’aspergeant de sauce. Elle se figea nette, et tourna lentement la tête dans la direction du projectile pour rencontrer le regard du garçon aux cheveux bleu. Cette fois, c'était trop, il allait vraiment payer!
Raven se leva brusquement, empoignant le roman d'une main, et le bout de viande fit un petit saut pour atterrir sur le carrelage sur restaurant, laissant une grosse trace brunâtre sur la page blanche qui rendait illisible les dernière ligne, et par conséquent le dénouement. Elle marcha à vive allure vers le  garçon et l'empoigna par les cheveux de sa main libre, lui mettant le livre sous le nez pour lui montrait ce qu'il avait fait.

- Alors soit tu as un autre exemplaire dans ton sac, soit t'es vraiment mal barré.

Elle afficha un mauvais sourire et ajouta:

- Quelques chose me dit que tu est mal barré.
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Ezechyel
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Ezechyel
Mar 24 Mar 2015, 02:22

    Aussi féroce et rapide qu’une tornade, la femme se leva de sa chaise au quart de tour, ses yeux aussi acérés que celui d’un archer – drôle de comparaison, mais je n’avais d’autre moyen pour décrire ce regard – (Ouah! Sauvage, par contre, n’était pas à rejeter...), bien décidée d’en découdre avec sa – charmante – cible. Moi. Oh qu’elle n’avait pas l’air contente. ‘Fin, il y avait quand même un morceau de viande qui s’était incruster dans son libre, MAIS peu importait le niveau de sa colère. Je l’apaiserai. Aucunes filles n’étaient capables de me résister. Toutes les filles se perdaient dans les émeraudes de mes yeux, enchantées, non, hypnotisées par le charme qui se dégageait de ses magnifiques pupilles divines, proche de l’irréel lui-même, des cieux, des étoiles! Mon charisme la ferait tomber. Elle s’évanouirait à mes pieds, touchée de plein fouet par les flèches de Cupidon et… et elle m’empoigna brusquement par les cheveux, sans une once de gêne, aux vues de Lûth qui garda le silence avec… était-ce un sourire que je voyais sur ses lèvres? Ça faisait mal put*i*! Pourquoi souriait-elle ainsi? La souffrance de son futur époux la laissait si indifférente? Bah, je m’en souviendrais! Par manque de possibilités intéressantes, j’envoyai un regard suppliant vers Ežechyel sous les menaces de la demoiselle (elle commençait à faire un peu peur), essayant de lui demander de l’aide, silencieux, mais l’Elfe, préoccupé par le chaos du restaurant, avait disparu. … …J’entraînais de me faire torturer par une meuf à bout de nerfs et lui, pour une fois que sa présence m’arrangeait réellement, en profitait pour se faire la malle, préférant aller aider des inconnus attaqués par des morceaux de poissons et de poulet alors que son camarade risquait de perdre tous ses cheveux? N’importe quoi.

    Puis il y avait la Nelphennéen là, qui ne trouvait rien d’autre à foutre mis à part rigoler derrière ses mains. L’idée de me porter secours de ne lui traversait même pas une seule de ces neurones? Pfff… Dans ce cas, je n’avais pas vraiment de seconde option. Je serais forcé de jouer ma carte maîtresse, l’unique Joker que je possédais dans mon sac, avant que le problème s’aggrave davantage. J’esquissai mon sourire, – pas n’importe lequel mais LE sourire – le plus charmant et le plus adorable entre tous. Cette gonzesse avait une chance qu’aucune autre femme ne possédait car, au commencement, je réservais précieusement ce sourire pour draguer et faire tomber la belle, la ravissante et magnifique reine des Orines. La séduisante Lily-Lune, connue par sa grande beauté, son charme légendaire, son… La douleur me ramena brusquement à la réalité. Ah ouais. J’étais en train de me faire tirer les cheveux par une femme en colère moi, j’avais failli l’oublier. Mes rêves l’emportaient souvent sur la réalité vous saviez? …Peu importe. Où en étais-je déjà? À la séduction de cette fille, c’était vrai. DONC, le sourire de tombeur de femme collé sur le visage, je me dégageai doucement de sa prise, entrainant quelques mèches bleues au passage – dis donc, elle était plus forte qu’elle y paraissait la gonzesse – et lui dis de ma voix douce et calme : « Mais il est inutile de vous énervez de la sorte mademoiselle. Je peux vous garantir que je n’ai absolument rien à voir avec les agissements de ce morceau de viande pris de folie. »

    Je pointai du menton le bout de bouffe en question qui gigotait par terre avant de reporter mon attention sur ses seins… sur son visage, bien entendu. Je n’étais pas un pervers voyons, pour quoi me prenez-vous? Je poursuivis, l’air de rien. « Je suis profondément navré que notre relation ait commencé sur de si mauvaises bases. Laissez-moi remédier à cela. » Je m'inclinai. « Chayns pour vous servir mademoiselle. » Je lui tendis la main, sûr de mon coup, lorsqu’une voix, plus puissante que la cohue elle-même, résonna parmi la foule, manquant de m’arracher un cri de terreur. « Voilà ce qui arrive aux pauvres animaux que vous dévorez sans scrupule! Rejoignez-moi dans un mode de vie entièrement végétarien! » Mais qui était ce débile qui avait failli me causer un arrêt cardiaque? Un rigolo, debout au centre du bordel, agitait ses bras dans tous les sens, lâchant à tous ceux qui passaient près de lui les bienfaits des fruits et des légumes avant de disparaître sous les regards menaçants de quelques cuistots baraqués. Ežechyel débarqua soudain comme une furie dans mon champ de vision, sortant carrément de nulle part, pile à la seconde où je passai mon bras autour des épaules de l’inconnue. Le souffle court, sans que son visage soit toutefois rougit par les efforts, le jeune Elfe lança : « Mais qu’est-ce que vous faites? Dépêchez-vous. Nous devons rattraper l’homme responsable de cette agitation. » Peuh! J’étais en pleine séance de drague moi! Je n’avais pas envie de courir après un débile. Puis, l’Elfe Féerique remarqua la présence de la femme à mes côtés et se dépêcha de me dégager de son espace personnel en faisant signe à Lûth de se lever, ce qu’elle fit sans rechigner.

    « Hé! Mais ça va pas la tête? Ça ne se fait pas de m’interrompre en plein cœur d’un rendez-vous amour…» La Nelphennéen m’envoya un coup de coude dans le ventre, me coupant au milieu de ma phrase. « Aïeuh! Ça fait mal j’te signale! » Le sourire de la femme masquée s’élargit, froid. « Arrête un peu de geindre. Ce que tu fais n’a rien à voir avec de l’amour, encore moi un rendez-vous. Tu ne peux pas laisser cette femme tranquille un peu? » Je croisai les bras, boudeur. « Tu es jalouse c’est ça? Avoue-le. Tu n’aimes pas me voir avec une autre fille que toi. Sois un peu généreuse égoïste! » La mâchoire de Lûth se crispa. Elle avait désormais les poings serrés. « Toi alors… » Elle fit un pas vers l’avant, bien décidée à me cogner. « Pas trop fort s’te plaît! » Je me recoquillai sur moi-même comme un pauvre cocon, craintif. Son geste fut, cependant, arrêté in extremis par Ežechyel, demeuré silencieux depuis les échanges animés entre moi et ma bien-aimée, qui l’attrapa solidement par le bras. Je lui envoyai un regard rempli de reconnaissance. Mon héros! « Ça suffit vous deux. Nous avons des problèmes plus urgents à prendre en considération. » Je bougonnai. « Mais c’est elle qui a commencé! » L’Elfe poussa un soupir, découragé. « Arrêtez un peu avec ces enfantillages, par la grâce des Aetheri.» Il fixa ensuite la jeune femme.

    « Je suis profondément désolé madame. J-je ne sais pas quoi vous dire pour justifier son attitude déplacée. » Peuh! Ignorant, ça s’appelle de l’amour premièrement. « Mais je trouverai un moyen de me faire pardonner pour ses actes. Cependant, j’apprécierai avant toute chose de régler la situation en ces lieux en premier. Si cela ne vous pose aucun problème, bien entendu. » Il s’arrêta pour reprendre un peu son souffle perturbé par le débit rapide de ses paroles avant de reprendre. « Souhaitez-vous m’apporter votre aide? » AH! Pas si fou que ça l’ami Elfe. Il savait comment inviter une femme pour mieux la séduire lui aussi – même si ce n’était pas du tout dans ses intentions. Cependant, malgré sa petite stratégie charmante et intelligente, il ne parviendrait pas à gagner le jeu contre moi, le maître de l’amour, l’as de la séduction. Car je comptais bien avoir cette femme avant lui. Et pour moi tout seul, peuh!
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Mer 25 Mar 2015, 18:54

La main de Raven se perdait dans la masse de cheveux azur, engloutie par des milliers de mèches en batailles. Le gamin la regardait avec un sourire benêt, pensant peut-être que cette demi lune qui se découpait sur son visage allait lui attirer les faveurs de la magicienne. Il déblatérait des excuses bancales que Raven ne prenait même pas la peine d'écouter. Pourquoi donc perdait-elle son temps avec gosse qui n'en valait pas la peine? De toute façon, elle n'avait bien sur pas l'intention de lui faire du mal, ou quoi que se soit. Elle voulait juste lui faire peur, et récolter en échange quelques pièces en guise de dédommagement, à la rigueur peut-être un peu de respect. Elle n'avait pas pour habitude de se battre, surtout pas avec ce genre de gabarie, et préférait de loin négocier dans de bons termes. C'était sa meilleure chance d'obtenir gain de cause.
Un bout de viande s'agita tristement  sur la droite de Raven, se dandinant comme un poisson hors de l'eau. Après réflexion, il était vrai que ce n'était pas vraiment la faute du gamin si son livre était foutu, mais il faut bien un coupable, non? Et puis il l'avait bien cherché en s'asseyant à sa table, il méritait amplement cette petite correction.
Elle reporta son attention sur le coupable, donc, qui continuait d'essayer d'améliorer sa situation.

- … Sur de si mauvaises bases. Laissez-moi remédier à tout ça, disait-il, son sourire d'abruti toujours accroché à son visage. Chayns pour vous servir mademoiselle.

Raven rit intérieurement. Si il l'avait connu un peu plus, il aurait su que cette «mademoiselle» n'était pas le genre de femme qui raffolait de se faire courtiser. Elle espérait que ce Chayns se rendrait vite compte de qui se tenait devant lui. Ce n'est pas qu'elle était allergique à tout ce qui touche à l'amour, mais elle n'avait jamais vraiment expérimenter quoi que se soit. Quelques idylles, c'était tout. Bien sur, elle était au courant qu'elle possédait quelques charmes qui pourraient un jour lui être utiles, si elle daignait les mettre un peu en valeur.
Il allait lui tendre la main, lorsqu'une voix s'éleva au dessus du vacarme général :

- Voilà ce qui arrive aux pauvres animaux que vous dévorez sans scrupule! Rejoignez-moi dans un mode de vie entièrement végétarien!

Génial, il ne manquait plus que ça!
Pensa Raven. Un partisan du monde merveilleux des légumes verts. C'était donc lui qui avait redonné vit à ces pauvres bouts de bœuf cuits à point? Fortiche le gars, tout ça seulement pour un coup de propagande.
La magicienne était une grande amatrice de viande, et jamais elle n'irait rejoindre cette secte de mangeurs d'herbe. De toute façon, le lapin que l'on épargnera d'un certain trépas dans un moment d'empathie, se fera sûrement dévorer par un renard sans aucun scrupules. Sa cause était peine perdue.
Une fois sa déclaration terminé, il partit en courant du restaurant, pressé d'aller retrouver ses amis les tomates et les salsifis. Un jeune homme fonça dans la direction de Raven, puis s'arrêta à la hauteur du gamin aux cheveux bleus.

- Mais qu’est-ce que vous faites? Dépêchez-vous. Nous devons rattraper l’homme responsable de cette agitation, déclara-t-il à, vraisemblablement, ses compagnons.

Remarquant la présence de Raven, il poussa Chayns et prit place devant elle, sous les protestations du garçon mécontent. Sans que la magicienne ne comprenne trop pourquoi, ce dernier commença à se chamailler avec la jeune fille au masque qui était restée silencieuse depuis le début. Mystérieuse et froide, elle paraissait être cependant la seule personne un peu censée dans cet endroit. L'Elfe – il possédait deux oreilles pointues qui avaient mises Raven sur la bonne piste -  leur ordonna d'arrêter leurs enfantillages. C'était sans aucun doute lui le «chef» de la bande, les deux autres se stoppèrent net, presque sans rechigner. Il finit par se tourner vers Raven, la mine embêtée.

- Je suis profondément désolé madame. J-je ne sais pas quoi vous dire pour justifier son attitude déplacée, déclara-t-il. Mais je trouverai un moyen de me faire pardonner pour ses actes. Cependant, j’apprécierai avant toute chose de régler la situation en ces lieux en premier. Si cela ne vous pose aucun problème, bien entendu.

Madame? Pensa Raven, outrée. J'ai sincèrement une tête à me faire appeler Madame?
L'Elfe reprit son souffle, et ajouta :

- Souhaitez-vous m’apporter votre aide?

Raven leva un sourcil en signe de réflexion. Elle comptait régler son compte à ce végétarien, mais seule. En même temps, elle ne savait pas trop à quoi s'attendre, et si ce type était capable de transformer une viande morte en quelque chose de vivant, qui sait ce qu'il pouvait faire d'autre. Peut-être qu'être à plusieurs pourrait s'avérer utile, et cela ferait du bien à la magicienne de renouer avec le monde du travail d'équipe, monde qu'elle connaissait si bien autre fois. Elle inspira un bon coup, et afficha le sourire le plus sincère qu'elle pouvait, chose qui était donc plutôt dure. Si elle devait passer un peu de temps avec ce drôle de trio, autant qu'elle laisse son sale caractère de côté pour éviter tous types d'accidents.

- Pourquoi pas. J'avais de toute façon l'intention de lui courir après, alors autant qu'on y aille ensemble. Je m'appelle Raven, au fait. Pas de problèmes pour le gamin, dit-elle en pointant du doigt Chayns. Tant qu'il ne reste pas dans mes pattes ça devrait aller.

Un battement d'aile venant de la fenêtre attira son attention. Nyx se tenait sur le rebord, attendant sûrement le bout de viande que Raven lui avait promis. Cette dernière siffla trois notes, et le corbeau s'envola pour venir se poser sur son épaule, sa place favorite.

- Ça va ma belle? Dit la magicienne en caressant les plumes de l'oiseau. Désolé d'avoir été si longue, mais il y a eu quelques problèmes. D'ailleurs, je n'ai pas pu te garder de quoi manger, là aussi on a eu quelques problèmes. Mais promis, quand tout sera fini, tu aura un beau festin!

Elle se tourna vers l'endroit où le végétarien s'était enfuit.

- Allez, on va pas rester là cent sept ans, on a un mangeur de carottes à retrouver.

Et elle s'engagea sans même regarder si on la suivait.


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Ezechyel
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Ezechyel
Sam 28 Mar 2015, 00:34

    Quand la jolie – et séduisante – Raven accepta la si tentante proposition du jeune homme aux oreilles pointues, celui-ci esquissa un doux sourire, ravi et la Nelphennéen croisa les bras en hochant la tête, aussi satisfaite que son camarade. Sauf que moi, j’étais loin, mais genre très loin d’être heureux par cette conclusion. À cause de quoi me demandez-vous? Oh, mais c’est très simple : de la promesse de me tenir éloigner d’elle. D’une belle fille, offre que l’Elfe accepta sans même me demander mon avis, presque au niveau d’un acte instinctif. Comme si je n’étais qu’une sorte de nuisance, un parfait imbécile à nous qui nous étions continuellement forcés et contraints à garder un œil sur lui juste pour être sûr qu’il ne fasse aucune conneries. Bon OK, il avait SANS DOUTE ses petites raisons de s’inquiéter, je lui accordais, MAIS quand même. Ça demeurait assez vexant sur les bords. Non mais, pensez-y un peu quelques secondes : bonjour la confiance quoi! Il avait peur que je fasse quoi à cette douce et fragile petite fleur – enfin, par si fragile et délicate que ça, elle était quand même parvenue à m’arracher des cheveux… L’embrasser avec une si grande intensité et une telle passion au point de lui couper le souffle et de la tuer sans le vouloir? L’agresser au centre de la rue, à la vues de tous les messieurs et madame tout le monde qui passaient dans le coin? En face de l’Elfe lorsque j’y pensais maintenant? Pire que ça même : Devant ma future épouse? Ne fallait pas trop déconner non plus. Je savais comment retenir mes pulsions et contrôler un tant soit peu ma libido – ou presque. De toute manière, après qu’elle m’ait tiré les cheveux, (j’avais failli me retrouver avec une nouvelle tête au passage, merci) j’avais présentement dans mes plans de garder un peu de distance entre elle et moi, voilà. Juste le temps qu’elle… qu’elle décompresse comme une grande et oublie un tout petit peu ce que mon bout de viande avait fait subir à son livre et que nous puissions vivre ensemble, rien que tous les deux - pardon, avec Lûth aussi. Je ne voulais pas que ma femme devienne trop jalouse et possessive, c’était bien le partage. Heureux dénouement non? En tout cas, dans ma tête, ça l’était bien et sérieusement, c’était tout ce qui importait.

    Je souris niaisement, perdu dans mes mondes en bordel où l’amour prédominait en maître, (sans oublier le charmant, le séduisant et le trop beau visage de Lily-Lune aussi, c’était très important) tandis qu’Ežechyel s’empressait de se présenter à ma prochaine conquête avec une certaine maladresse. « Pour ma part, je me nomme Ežechyel. Vous… connaissez déjà Chayns et voici Lûth. » dit-il en pointant du menton la femme masquée, avant de poursuivre. « Je suis heureux que vous acceptiez ma proposition. » Alors c’était ça les techniques de dragues elfiques? Mais c’était complètement naze et… et peu propice à séduire le genre féminin! Je m’étais inquiété pour rien dans ce cas-là : l’Elfe ne méritait même pas le titre (honorable, faut pas oublier) de « rival dans mes conquêtes amoureuses. » Non mais sérieux, ça me faisait presque mal de le voir comme ça. J’avais trop pitié de lui. Petite note pour moi-même : inculquer le pauvre petit Ežechyel en matière d’amour et de séduction, offert gratuitement par le maître de ce domaine. Hum… Ça ne sonnait pas trop mal. Au contraire, c’était même trop super et génial ça! J’adorais toujours ces moments lorsque je parvenais à m’auto-impressionner. Ça faisait jaillir en moi une sorte… de fierté qui me donnait la sensation d’être une légende de la drague féminine – ce que j’étais déjà, bien entendu. Ne commencez pas à vous faire trop d’idées. Peut-être qu’à l’avenir, lorsque j’aurais atteint mon objectif ultime – vous savez, avoir pour moi toutes les belles filles qui existent sur ces Terres en comptant la reine des Orines dans mon lit? – je pourrais essayer d’ouvrir une super école et répandre mes connaissances à d’autres jeunes hommes en quête de leur âme-sœur pour les aider à séduire ou trouver celle qui leur était destiné. Ouais, ÇA c’était ce que j’appelais une noble cause. Mes futurs enfants seraient ainsi fiers de leur charmant papa, je n’avais aucun doute là-dessus.

    Un claquement sonore résonna pile dans le creux de mon oreille, manquant de provoquer un arrêt cardiaque. Que..? Je pivotais sur moi-même pour tomber face au visage masquée de Lûth qui me dévisageait avec un sourire froid collé sur les lèvres. « Allô Chayns? Encore parmi nous? Si tu n’étais pas aussi perdu, tu aurais sans doute remarqué qu’Ežechyel et Raven sont déjà partis. » C’était la seconde fois dans la journée que mon cœur manquait de s’arrêter, frôlant à chaque reprise la crise cardiaque, et la Nelphennéen n’en avait, au final, que pour l’Elfe et l’arracheuse de cheveux? Elle ne voulait pas s’inquiéter, je ne sais pas trop, de moi par exemple? De la santé fragile de son futur mari, m*rde! J’avais le cœur trop sensible pour supporter des sursauts pareils. ALORS POURQUOI ELLE SE FICHAIT À CE POINT DE MA PAUVRE VIE?! Comme le monde est cruel et sans pitié. Même ma femme quoi, ce n’était pas juste. Je croisai les bras, boudeur, avant de la suivre en traînant les pieds jusqu’à l’extérieur du restaurant où nous attendait le jeune homme blond et Raven. « Bon, maintenant que je l’ai retrouvé, que faisons-nous? » demanda Lûth en me tirant brusquement par le bras pour me forcer à être à sa hauteur.

    Toujours d’aussi mauvaise humeur – une si grande quantité de cruauté était insupportable pour un homme aussi romantique et séduisant que moi -, je répondis sèchement : « Bah, d’après toi? Nous devons ben dénicher la cachette de ce mongol adorateur des radis, c’est évident. » La Nelphennéen me lança le regard de la mort qui tue, mais avant que les tensions dégénèrent une seconde fois, l’Elfe s’empressa de placer une réplique. « Cet homme cherchera sans doute à poursuivre son œuvre dans les autres restaurants du quartier pour semer la panique. Commençons par rechercher les endroits où il y a le plus d’agitation. » Hum… Maintenant que j’y pensais… « Mais qu’est-ce que tu penses de la situation Ežechyel? » Il fronça les sourcils, incapable de comprendre où je voulais en venir, mais pourtant, c’était tellement évident! Je veux dire, c’est un Elfe non? Il n’était pas supposé être un grand fervent défenseur des animaux et un adorateur des légumes lui aussi? Je voulais simplement savoir s’il était dans notre camp ou non. « Que veux-tu dire? Je ne suis pas sûr de comprendre. » J’haussai les épaules, l’air de rien. « Tu es un Elfe non? Tu ne devrais pas être en accord avec le mouvement végétarien de ce malade? » Là, ce fut au tour de Lûth d’hausser un sourcil. « Mais quelle genre d’image te fais-tu des Elfes toi? » Ben là… « Des amis des animaux? De végétariens accomplis? J’ai juste besoin de savoir s’il est dans notre camp ou non. Juste pour être fixer. »

    La Nelphennéen éclata de rire, incontrôlable, face à la simplicité de mes pensées et des stéréotypes que je me créais tout seul comme un imbécile. « Mais ça n’a strictement aucun rapport! Au lieu de t’inventer toutes sortes d’idées stupides et de scénarios invraisemblables, si nous commencions à se mettre à la tâche? » Bon, je venais de commettre une autre bourde dans la journée. Je n’osais même plus regarder l’Elfe. « Ça va, ça va. Pas la peine de te moquer, on fait tous des erreurs. » Je m’imaginais peut-être des choses bizarres mais de là en n’en rire comme ça… Elle commençait sérieusement à me blesser, future femme ou pas. Je lançai donc un coup d’œil à Raven, les yeux brillants. « Mais vous me comprenez n’est-ce pas? Avouez que cette idée vous ait aussi passé par la tête. » Lûth lâcha un rire, moqueuse. « Ça, j’en doute très fortement. »

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Mar 07 Avr 2015, 22:48

Une fois que la petite troupe lui avait emboîté le pas, Raven se mit à réfléchir à un moyen d'arrêter ce.. Ce massacre? Si on regardait bien les choses, personne n'avait été tué, ni même blessé, alors pourquoi s'attarder sur le cas d'un pauvre gars un peu siphonné?  Peut-être parce que la magicienne avait tout simplement besoin de se prouver qu'elle arrivait toujours à gérer les problèmes, peu intéressants soient-ils. Car en effet, plus elle y pensait, plus elle trouvait ce cas plutôt étrange, et ridicule. Ce n'est sûrement pas le genre d'histoire qu'elle ira raconter dans les bars pour faire gonfler sa popularité d'héroïne vagabonde. Il faut dire qu'à force d'arpenter tous les bistrots du coin, elle commencait à se faire un peu connaître, mais pas forcément toujours apprécier. Elle jeta un bref coup d’œil à la chenille humaine qui se formait derrière elle, Nyx toujours perchée sur son épaule. L'elfe la suivait de près, les deux autres étant à la traîne un peu plus loin.
La rue commerçante qui serpentait autour d'eux était bondé de monde, de provenances et de race diversifiées. Dès que Raven posait les yeux quelque part, il lui semblait découvrir une nouvelle ethnie. Ailes, cornes, membres multiples, les extravagances de manquaient pas. Mais ce qui gênait le plus Raven, c'était parfois d'entrapercevoir un sorcier. Tellement de souvenirs surgissaient brutalement dans sa pauvre mémoire, l'empêchant de se concentrer sur le moment présent, troublant  d'un liquide sombre l'eau claire de ses pensées. L'air frais qui donnait à ses joues un jolie teinte rosée avait un peu réussit à la garder éveiller. Elle ne voulait surtout pas sombrer dans ses souvenirs d'enfance en plein milieux d'un combat contre des carottes et des bouts de viande ressuscités.
De plus, elle n'avait aucune envie de parler de ça avec des inconnus, et surtout pas avec ce genre de personne. Celles qui pensent bien faire en vous posant tout un tas de questions, et en feignant d'être désolé pour votre pauvre petite vie misérable.
Raven cessa de penser à ces absurdités, et se mit en quête d'indices pouvant lui indiquer la piste du dangereux végétarien. Peut-être avait-il semé sur son chemin des petits pois. Qui sait, les idées stupides n'étaient plus à écartées au vu de la situation.
Dans le brouhaha ambiant, la magicienne entendit quelques cris plus fort que les autres. Il provenait d'une taverne réputée pour son filet mignon. Raven fonça dans cette direction, oubliant totalement qu'un petit groupe la suivait, et entra en trombe dans la taverne. Cette dernière était vide, - si l'on omettait les bouts de viande zombies - tout les clients avaient fuit hors du commerce et criaient pour un remboursement. Alors qu'elle allait ressortir pour indiquer à ses.. «Coéquipiers» qu'ils arrivaient trop tard, elle distingua un bruit de porte dans le fond de la taverne. Elle avait l'habitude de fréquenter cet endroit, et elle savait qu'une autre porte existait pour en sortir, qui donnait sur une petite ruelle vide à l’abri de la foule. Elle s'élança de nouveau, toujours sans savoir si les autres continuaient à la suivre.
Dans sa course, Raven poussait les passant qui se retournaient offusqués, renversait les étales de fruits qui se déversaient sur le sol en une pluie colorée. Elle arriva enfin devant la petite ruelle essoufflée et en sueur. L'endroit était baigné dans la pénombre et dans la poussière, la cachette parfaite. Elle s'avança doucement et entra dans l'opacité froide de la rue. Du bruit, elle passa au silence complet. Raven tendit l'oreille, espérant entendre un bruissement qui trahirait celui qu'elle poursuivait. Rien, seulement le sifflement du vent sur les pierres des murs haut, qui se refermaient sur elle sans laisser aucune issue. Tandis qu'elle vérifiait derrière une pile de caisse en bois, un échos résonna dans le fond de la ruelle. Raven s'arrêta, et leva son couteau, prête à agir à tout moment. Son cœur battait à tout rompre, sa main serrait fortement le manche de l'arme. Elle allait s’élancer, mais un coup violent, venu par l'arrière, l’assomma. Elle tomba lourdement sur le sol, soulevant un nuage de poussière. Nyx s'envola, affolée, et donna de frénétiques coups de bec à la magicienne pour qu'elle se relève. Les yeux mis clos, Raven eu juste le temps d’apercevoir une silhouette s'en aller vers la rue commerçante avant de sombrer totalement. Dans ses dernières pensées consciente, elle espéra simplement que le groupe qu'elle avait semé allait réussir à la retrouver.


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Ezechyel
Sam 11 Avr 2015, 00:59

    Aussi belle et indomptable que cette fille, j’admettais que ses jambes avaient des muscles stupéfiants. À peine le cri fut-il parvenu dans le creux de mon oreille, elle s’élançait à toute vitesse vers la source, seule piste crédible qui nous guidait sur les pas invisibles du mangeur de légumes. Sa silhouette fine et élancée s’engloutit dans la masse de la foule, aussi agile qu’une ombre, et disparut en quelques secondes de mon champ de vision, perdue parmi l’animation de la rue.

    Ça me prit plusieurs secondes avant de comprendre qu’elle était partie.

    Un sourire niais s’esquissa sur mes lèvres comme le remplaçant de ma moue, où un sifflement franchit la commissure de mes lèvres, ma bonne humeur une nouvelle fois retrouvée – je ne l’avais jamais réellement égarée à vrai dire – commençant à vanter les capacités de la petite Raven, prochaine épouse sur ma longue liste de jeunes femmes à marier. Mis de côté sa tendance à se montrer brusque, ça faisait partie intégrante de son charme je supposai : il n’y avait rien de plus mignon qu’une fille avec un fort caractère, j’étais certain de parvenir à la séduire avant le coucher de soleil, promesse que j’inscrivis à l’aide du sang qui parcourait mes veines. Bon, je ne saignais pas, e l’avouais, et je n’avais jamais vraiment eu la folle idée de signer un pacte avec mes globules rouges – sans compter que c’était quand même assez flippant… Dans le pire des cas, je réservais ce traitement à Lily-Lune au cas où elle refuserait de m’épouser – mais voyez ça comme une sorte de métaphore d’un homme éperdument amoureux qui n’abandonnerait jamais son désir de conquérir le cœur d’une femme rebelle. Cet amour me passionnait, il m’émerveillait. Il n’existait pas meilleur défi que de créer un lien avec un être qui te rejette de toutes ses forces… « Attends-moi ma chère Raven. », dis-je dans un murmure sensuel, la tête dans un Univers que seuls les romantiques avaient accès – à l’occurrence, uniquement moi. Mais c’était un détail sans grande importance.

    Tandis que je me languissais de rêves où merveilles et fantasmes personnels – je sais que vous ne tenez pas à savoir ce qui peut bien se produire dans une tête aussi chaotique que la mienne – l’Elfe en profita pour s’élancer aux trousses de la fille aux cheveux noirs sans perdre une seule seconde. Son acte me laissa complètement bouche-bée. Pour ne rien avoir vu venir au commencement, j’avais été un parfait aveugle pendant une bonne dizaine de minutes. Comment étais-ce possible? Lui, l’Elfe qui enchaînait excuse après excuse depuis que nous avions croisé la route à une autre part de mon âme, en pinçait pour elle? Ça me sciait en deux.

    D’abord, il n’avait pas le droit d’essayer de me voler aussi impudemment ma bien-aimée, au nez et à ma barbe en plus! Avec le plus grand sérieux que je pouvais rassemblé dans mon esprit – ce qui veut dire pas grand-chose – je ne pouvais pas croire que celui que je considérais comme un ami était capable de briser sans vergogne autant de principe sur l’amour en moins de trois secondes. Ces règles, je les avais créé moi-même et il était interdit à tous ceux qui venaient à rejoindre ma route de les piétiner sans penser un peu à mes sentiments. Bon sang…

    Primo, mes camarades ne devaient en aucun cas – il n’y a pas la place à la discussion, je vous préviens – vouloir ou même tenter de voler ma petite amie (ou futur petite amie dans la situation actuelle) sans m’avoir demandé la permission en premier. Je n’étais pas un égoïste. Je jugeais que tous les hommes avaient le droit – ainsi que le devoir – de connaître au moins une seule fois le grand amour au cours de leurs existences mais je vous en prie, n’essayez pas de mettre la main sur celle que je désirais!

    Secundo, lorsqu’une de mes cibles étaient sur ma ligne de mire, j’étais le seul à qui appartenait le devoir et l’obligation de venir en aide avec l’un des fragments de mon âme ou de la sauver des bras d’un terrible Sorcier. – quoique, aujourd’hui, c’était plutôt l’œuvre d’un terrible bouffeur de laitue verte.

    Si vous preniez la peine de considérer ses règlements – qui sont au grand nombre de deux soit-dit en passant, mais ne nourrissez guère d’inquiétude, ce chiffre finira par changer – Ežechyel les avait férocement bafoués en se lançant à tête perdue sur les traces de ma petite Raven et je supposai que je n’étais en aucun cas forcé de vous avouer que personne – j’ai bien dit PERSONNE – n’avait l’autorisation de les ignorer. Quand le moment sera venu, je ferais regretter à l’Elfe de s’être ainsi interposé dans cette histoire de romance – peut-être pas aussi, il y avait de fortes chances que ce soit moi qui me fasse massacrer… - quoique, vu d’un autre sens, un rival n’était sans doute pas une si mauvaise chose. Je tenais là l’occasion rêvée de lui montrer qui était, une bonne fois pour toute, le vrai séducteur dans notre petite équipe d’Enfer. J’étais entièrement revitalisé. « Allons- y Lûth! Nous avons un rival et une future épouse à rattraper! Ne perdons pas de temps. » Si la Nelphennéen s’était préparée à décocher un nouveau sarcasme, elle n’eut cependant guère le temps de le faire, rapidement entraînée dans mon sillage alors que je la tenais par le bras, fébrile.

    Je courrais à travers la foule, aveugle aux passants que je poussai sur mon chemin et sourd à leurs protestations, auquel je répondais occasionnellement par un « S’cuser, vous avait pas vu », empreinte de toute la politesse dont je pouvais faire preuve parfois. Lûth ne disait rien. Elle se mutait dans un silence profond, sans une seule considération à son environnement, la tête dans les nuages. Drôle de changement hein? Ce n’était pas vraiment dans le style de la femme masquée de se taire comme une vieille bique arrogante alors que je la connaissais comme étant une fille plutôt polie et respectueuse – avec les étrangers, bien entendu. Avec moi, c’était une autre paire de manche – que je commençai à hésiter sur son état psychologique. J’espérais au moins ne pas l’avoir cogné contre un mur au cours de ma course.

    Sinon, j’étais un homme mort.

    Je freinai mes pas de course, prêt à me faire rabattre les oreilles par Lûth, mais rien n’arriva. Je fis volte-face, curieux – dites-moi que mon hypothèse sur le mur est fausse – et tombai sur…rien. Nada, vide, nihil.

    … Non, attendez, c’était impossible. Lûth ne pouvait pas s’être envolée comme ça, par magie – enfin si peut-être – mais plus sérieusement, où s’était-elle barrée? « Lûth? Lûth, ma chérie, où te caches-tu? », m’époumonais-je par-dessus le brouhaha de la foule, incapable de trouver une seule trace de sa présence. Si jamais Ežechyel apprend que j’ai perdu Lûth … Je n’étais pas mieux qu’un cadavre flottant. ananas… Pourquoi ça devait arriver maintenant?

    Je me tournai vers l’avant, prêt à crier à l’Elfe de s’arrêter quelques temps, mais lui aussi avait disparu, tout comme ma petite Raven et son magnifique oiseau de jais. Sans compter tous ses imbéciles qui me cognaient dans tous les sens comme un sac à patate… Dans ces conditions, je ne pouvais simplement pas mener adéquatement des recherches – déjà que j’étais petit au naturel, il ne fallait pas trop en ajouter. Je devais recourir à une autre méthode, une technique plus efficace pour me tirer de ce problème : je repris ma taille de Fae. Je voltigeai au-dessus des têtes des passants, mon regard balayant chaque recoin des ruelles et de la foule, avant de commencer une course – ou plutôt un mauvais spectacle aérien – à la recherche des trois disparus.

    Que je finis d’ailleurs par me cogner sur l’un d’entre eux.

    Alors que j’essayai de mon possible de stabiliser mon vol d’oiseau estropié – il me manquait peut-être pas d’aile mais j’étais disons… un gros excrément malhabile quand il s’agissait de voler – le vent m’emporta rapidement dans sa trajectoire et me poussai directement sur le corps d’un sans-abri qui s’amusait à dormir en plein jour dans sa petite ruelle miteuse.

    Du moins, c’était ce que je crus au début, avant de m’apercevoir que c’était Raven.

    Son corbeau s’acharnait sur sa tête, essayant de la réveiller à coup de bec, bien décidé à la forcer à ouvrir les yeux. Si je demeurai confus pendant un certain laps de temps – à mater le beau visage de la femme, ouais – je finis par rejoindre la force de frappe de l’oiseau noir, remplaçant les coups de bec par des gifles sur sa joue. « Réveilles-toi ma chérie. » Ce n’était pas très fameux, surtout quand nous savions que je n’avais toujours pas repris mon apparence humaine. Mes ailes grises battaient à un rythme hallucinant.

    Au loin, d’autres cris retentirent. Ils semblaient provenir d’un marché extérieur à proximité de notre position, mais pour le moment, je m’en fichais complètement. « Hé, Raven! Ouvre les yeux! Les ruelles sales ne sont pas faites pour piquer un somme. » Le cinglé végétarien commençait un discours barbant sur les merveilles des fruits et des légumes, dénonçant l’abattage de pauvres animaux et la consommation de viande. J’étais trop à cran. « Raven! RAVEN! Réveilles-toi! Le bouffeur de carotte est juste à côté! »

    C’était l’occasion parfaite pour l’attraper et lui foutre ses céleris là où je le pensais, mais la jeune femme refusait tout simplement de reprendre connaissance. Et ni Lûth ni Ežechyel n’étaient présents. ananas de ananas de cacahouète! Si je continuais à m’acharner sans pitié en collant des gifles – et en fixant la poitrine aussi – sur les joues de Raven, je n’aurais jamais le temps de forcer ce barbapapa à payer pour le morceau de viande qui m’avait échappé. Je fermai les yeux, réfléchissant quelques secondes – si nous pouvions réellement appeler ce que je faisais une « réflexion. »

    Entre une femme magnifique qui gisait sur le sol par terre, inconsciente ou de régler le cas d’un fou furieux bouffeur de tomate et de laitue qui avait saccagé mon repas alors que je crevais de faim, quelle était la meilleure cause à défendre? … … Je n’en savais rien moi! C’était trop difficile. On ne me demandait jamais de choisir entre la bouffe et de belles nanas.

    …Et puis ananas, allons-y pour la nourriture! Je ne pouvais simplement pas continuer d’ignorer les grondements de mon estomac comme ça. Je m’élançai à toute vitesse sur la place centrale de la rue commerçante, apercevant immédiatement le végétarien au milieu de la foule – enfaite, je ne savais pas à quoi ressemblait sa tronche mais je suppose que le mec debout sur une caisse de fruit renversée était le plus suspect. « Wouaaah! » Je poussai un cri pour m’encourager dans ma folie, voletai jusque dans le dos de cet homme et reprit brutalement forme humaine, venant l’écraser sous mon poids. Un sourire triomphant se dessina sur mes lèvres alors que je lançai un regard narquois en direction de son visage. « Vive la viande mec! Ce monde est mené par les carnivores, essaie de pas l’oublier. » Puis, j’aperçus la silhouette de Raven au coin de la ruelle que je venais de quitter. C’était le moment idéal pour lui faire part de mes prouesses. « Tu as vu ça Raven, hein? Tu as vu, tu as vu? J’ai été extra non? » Le bouffeur de légume s’agit sous mon corps. « Ne parle pas trop vite, tueur d’animaux! » Employant une force colossale – que je ne lui soupçonnais pas du tout de posséder – il m’envoya balader sur une échoppe qui se brisa sous l’impact avec une violence inouïe. Ma vision fut troublée par de jolis petits points noirs dansant pendant que le propriétaire de la brocante commençait à se plaindre. « Mais ça va pas dans vos têtes!? Vous avez démoli ma boutique! » Sauf que le végétarien ne semblait pas vraiment s’en préoccuper. « Il n’est pas trop tard pour changer votre façon de manger! Rejoignez-moi dans une nouvelle ère sans viande où seuls les fruits et les légumes peuvent être consommés. »

    Ça commençait à devenir n’importe quoi – comme s’il la situation ne l’avait jamais été pour commencer – mais cette homme, en dépit de tous ses discours débiles et agaçants, demeurait dangereux et je ne pensais pas qu’une seule personne dans cette foule avait envie de terminer la tête première dans une échoppe, comme j’avais si bien fait l’exemple. Et puis, manger une pomme ou deux, ce n’était pas si Sorcier.

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Ven 17 Avr 2015, 23:52

Tout était noir, noir corbeau. Pas un seule rayon de lumière, pas une once de clarté ne pénétrait dans ces limbes profondes. Raven avait juste l'impression d'être un esprit perdu au milieu d'un océan d'ombres, peinant à refaire surface. Des voix d'outres-tombes semblaient lui lancer des appels plaintifs, des visage crispés de douleurs se dessinaient tout autour d'elle, la fixant avec leurs regards vide et dénués d'émotions. La magicienne avait froid, terriblement froid, bien qu'elle n'ait pas la sensation d'avoir un corps matériel. Mais ce qui la troublait le plus, c'était cet état de conscience éveillée dans lequel elle se trouvait. Elle avait beau savoir qu'elle était évanouie, ses sens lui indiquaient tout le contraire.

Une forme humaine se mouva dans le néant autour d'elle, et s'approcha en glissant silencieusement tel un panache de fumée toxique. Plus elle avançait, plus ses traits se précisaient et devenaient familiers. Arrivée à sa hauteur, Raven ne pu retenir un hoquet de stupeur. Sa mère se tenait devant elle. Belle, grande, forte, elle n'avait pas changée. De sa main fantomatique, elle caressa la joue de sa tendre progéniture.

- Cela fait tellement longtemps, dit-elle. Tu as beaucoup changée mon enfant.


Ses paroles semblaient parvenir de partout à la fois, comme si un immense orchestre caché dans la brume était à l'origine de sa voix. Raven lui jeta un regard mauvais, il lui était impossible de supporter cette vue en sachant que sa mère n'était pas vraiment présente. C'était simplement son esprit torturé qui s'amusait à la faire souffrir en ressassant de douloureux souvenirs qu'elle préférait oublier.

- Ta famille a besoin de toi, Raven, continua le fantôme. La clé de tes problèmes se trouve à leur origine même. Tu as besoin de nous, et nous avons besoin de toi. Retrouve nous avant qu'il ne te trouve, Raven. Il n'est plus très loin maintenant, et il vient pour toi.

Soudain, le noir vira au rouge, et la silhouette s'évapora dans un nuage de poussière. Raven sentit son corps se détacher peu à peu du monde de l'inconscience, et quelques secondes plus tard elle rouvrit les yeux. Elle se releva péniblement, et frotta la bosse qui commençait à apparaître à la base de son crane.

- Sale bouffeur de salade, tu vas me le payer! Cria-t-elle dans la ruelle silencieuse.

Nyx, soulagée que sa maîtresses ait retrouvée ses esprits, reprit sa place bien confortable au creux de son épaule. De nouveau sur pied, la magicienne se dirigea tranquillement vers la rue commerçante, toujours abasourdie par le drôle de rêve qu'elle venait de faire. Il y avait de plus en plus de monde, et elle soupira, fatiguée de devoir à nouveau courir après quelqu'un. Elle allait s'engager dans une autre rue, lorsqu'elle aperçut au milieu de la place, debout sur une caisse en bois, le fameux végétarien. Tel un vendeur de poisson, il vantait son mode de vie sain et encourageait les passants à le suivre dans sa folie alimentaire. «Bon, au moins je n'aurais pas à le chercher, pensa Raven.».

Brusquement, quelqu'un se matérialisa sur le dos de l'herbivore, le renversant sous son poids. D'où elle était, Raven ne voyait qu'une touffe de cheveux bleu s'agiter, mais elle reconnu Chayns immédiatement. Ce dernier semblait content de son arrivée surprenante, mais il fut coupé dans son élan par un coup puissant de son adversaire qui l'envoya valser dans le décor. Il s'écrasa lourdement dans l'étale d'un magasin. Raven grimaça, mais des mouvements dans les décombres la rassurèrent. C'était à son tour d'agir, et elle n'avait strictement aucune idée de ce qu'il fallait faire. Certes, elle était magicienne, mais elle utilisait rarement ses pouvoirs, et avait donc un piètre niveau. Elle sortit de leurs fourreaux ses deux couteaux, et se mit en position de combat. Elle contourna la foule qui s'amassait autour de sa cible, et décida de l'attaquer par derrière, méthode qui lui semblait la plus appropriée. Elle ne voulait surtout pas finir comme le gamin, elle perdrait le peu de crédibilité qu'il lui restait après s'être faite assommée comme une débutante.
 
Dans le ciel bleu au dessus d'elle tournoyaient de nombreux oiseaux, attirés par la nourriture qu'offrait la rue commerçante. Certains commençaient même déjà à se disputer les fruits et légumes éparpillés par terre à cause du remue ménage. D'autre semblaient simplement assister à la scène, impassible. Nyx, quant à elle, battait furieusement des ailes à côté de Raven, prête à combattre si il le fallait. Tout cela donnait une idée à la magicienne, qui lui permettrait peut-être d'arrêter le malfrat sans faire trop dégât, et sans blesser personnes, sauf peut-être l’intéressé.

Elle grimpa avec agilité sur le rebord d'un bâtiment, et s'assit sur les tuiles brune chauffées par le soleil du toit, tout en essayant de rester la plus discrète possible. Là-haut, le vent s'était levé et Raven frissonna sous sa cape, pourtant faites pour tenir bien chaud. Elle ne savait pas vraiment si son plan allait marcher, et elle espérait que les autres se trouverait prêt au cas où elle viendrait à échouer, prêt à rattraper ses erreurs. Mais il fallait que cela réussisse. Au fond, c'était plus une question de fierté que d’héroïsme pur et simple. Jamais elle n'avait était le genre de personne à tendre une main amicale, et à aider son prochain juste pour le plaisir de faire le bien autour de soi. Il était vrai que porter secours aux gens avait son charme, néanmoins Raven préférait l'aventure où elle pouvait découvrir, apprendre sur le monde sans s'occuper des malheurs alentours.
Perdue dans ses réflexion, elle oublia un instant ce qu'elle était venue faire sur ce toit, puis un croassement lui fit recouvrer la mémoire. Les oiseaux.

Raven gonfla ses poumons, et siffla plusieurs notes claires et hautes. Quelques volatiles s'arrêtèrent et se posèrent devant elle. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à faire mieux, faute d’entraînement, mais cela devrait faire l'affaire. Elle siffla une seconde fois, plus rapidement, et les oiseaux s'envolèrent, guidés par Nyx. Ils disparurent de sa visions pendant quelques instants, et Raven pensa que son plan avait été un échec. Des cris plus bas lui indiquèrent le contraire. Elle se pencha pour découvrir le mangeur d'herbe, assailli par des becs d'oiseaux en colères qui ne semblaient pas vouloir arrêter. Ce dernier se dandinait dans tous les sens, battant des bras pour faire fuir ses attaquants. Malheureusement, Raven savait bien que les oiseaux se lasseraient assez vite, et par conséquent qu'il s'agissait du bon moment pour mettre l'homme à terre et lui passer les menottes.

- Bon, allons-y, chuchota Raven en prenant son élan du haut de l'immeuble.

Elle sauta, et atterrie de façon théâtrale sans trop d'égratignures dans un tas de foin, placé au coin du bâtiment.


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Ezechyel
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Ezechyel
Dim 19 Avr 2015, 20:03

La chute sur l’étal marchand fut plus douloureuse que mes prédictions, comme si à la base, j’avais prédit quelque chose en fait. Mon dos me faisait un foutu mal de chien. Mes bras et mes jambes étaient couverts d’éraflures causé par des gros bouts de bois qui étaient venus me déchirer les pans de mes vêtements, qui saignaient pour la majorité d’entre elles. J’avais du liquide rouge poisseux partout sur les mains. Je crachai par terre. Certaines brindilles de bois sec s’étaient logées dans ma bouche et commençaient à m’étouffer. Le spectacle que je donnais n’était pas de toute beauté, mais il en allait de ma survie. Je me foutais donc un peu des airs que je pouvais bien offrir aux belles dames sur place, mon pire cauchemar étant de ne plus pouvoir en embrasser une seule.

Ces brindilles n’étaient que les simples conséquences pour une grande gueule. C’était ce que m’aurait lancé si la Nelphennéen si elle aurait daigné être présente, avec son expression toute supérieur qui me faisait fondre au soleil, comme du chocolat de Sirène. Où était-elle passée alors que son aide était plus que nécessaire dans le cas actuel? Sans compter qu’en plus, elle s’était barrée avec l’Elfe. Sérieusement, ce n’était pas le temps de prendre des vacances ou acheter des babioles inutiles! Nous avions un c*nn*rd amoureux de laitues à arrêter avant. Ensuite, c’était moi, disait-on, qui n’avait pas les priorités à la bonne place? N’importe quoi. C’était tout à fait normal de s’intéresser au genre féminin quand on est un homme, et la bouffe, c’était ce qui nous faisait vivre le lendemain. Donc, BOUM! Que pensez-vous de ça? J’essayai de m’extirper des débris, la tête légèrement sonnée par l’impact, appuyant mes mains contre la pierre de la rue. Je poussai mon corps de nain vers l’avant, mes genoux cognant l’un contre l’autre dans une musique… que je ne qualifierais pas d’harmonieuse, mais penchant plutôt vers l’agaçant. Et le frustrant. Et davantage en direction du pitoyable. Peut-être aussi mêlé à du pathétique. Qui ne faisait qu’accélérer la montée de ma colère dans mes veines, ce qui nous ramenait vers la frustration en fait. … Peu importe.

Le mangeur de céleri était allé loin. Beaucoup trop loin. Il avait osé me ridiculiser devant une immense foule majoritairement composée de jolies femmes venues pour faire leurs petites emplettes dans la rue commerçante. Qui chuchotaient entre elles, propageant sans doute la rumeur du végétarien qui présentait son mode de vie sans viande après avoir balancé le gamin aux cheveux bleus trop voyants dans le commerce d’un gars trapu qui me hurlait dessus à tort et à travers comme un beau malade. Ce n’était qu’une preuve en plus que le mangeur de carotte n’était pas le seul débile dans la place. En parlant du mangeur de carotte tiens! Il parlait du végétarisme comme s’il tentait de vendre une fichue marchandise alors que ce n’était clairement pas de la bouffe qu’il voulait vendre. Enfin, si un peu, dans un certain sens, avec la nourriture en moins cependant. … Vous êtes perdus hein? C’pas grave, je me comprenais, c’était l’essentiel. Je me plaçai, enfin, en position debout, plus rapidement que les suppositions que je n’avais pas faites, plutôt bien ancré sur le sol. Mis à part que je tanguais quand même comme un pauvre ivrogne à la gueule de bois, mais j’étais assez confiant sur mes capacités à marcher.

Je fis un pas vers l’avant.

Sans comprendre ce qui s’était passé, je me retrouvai les quatre fers en l’air, dans une position pas très confortable voyez-vous. Je ressentais une douleur aigue, plus forte que la première. Ouch… Je n’avais plus l’énergie pour crier ma frustration. J’étais tombé assez bas, je l’avouais. J’avais d’ailleurs les larmes aux yeux. « C’était une sacrée chute mon garçon. Vous allez bien? » Voilà qui arrive : monsieur le bon samaritain. Qu’est-ce qu’il me voulait ce débile? À quoi pensait-il sérieusement? « Est-ce que vous allez bien? » D’après lui, bordel?! Je venais tout juste de me faire lancer comme une guenille morte sur un étal marchand qui s’était cassé sous mon poids et désormais, je me retrouvais les deux pieds en l’air, coincé dans les débris que furent autrefois ce joli petit commerce accueillant. Sans même avoir la force nécessaire pour crier ma douleur tant mon postérieur me faisait mal. Je suppose qu’il ne lui ait jamais arrivé de se retrouver dans une situation pareille. Non? Il n’avait qu’à se la fermer dans ce cas, lui et ses questions de pur attardé. Même moi je n’atteignais pas son niveau de débile mental. « Non. » Je n’avais pas le goût de lui balancé des sarcasmes. Il me désespérait trop. J’étais sûrement atteint par sa maladie de c*nn*rd. Un silence s’installa entre nous, entrecoupé par le saladier vivant sur pattes qui, en ramassant les fruits qui étaient tombés par terre en chassant les oiseaux qui commençaient à se regrouper en apercevant le festin, les montraient à ses potentiels « clients » en leur demandant de manger cette orange ou cette banane. Si certains acceptaient joyeusement, avec des sourires forcés et un petit coup d’œil à la victime aux cheveux bleus,  d’autres préféraient décliner son offre pour poursuivre la propagation de leur ragot dans l’oreille du voisin.

Le bonhomme qui se dressait devant moi se gratta le haut de son crâne et me gratifia d’un sourire gêné. « Effectivement, si vous le voyez dans ce sens… M’en voilà désolé. » Je n’avais pas besoin de ses excuses merdique. Je voulais simplement me lever et coller une bonne droite dans la figure du végétarien. Mes muscles n’attendaient que ce moment. L’homme me tendit une main amicale que j’acceptais sans même le regarder, me tenant sur un équilibre précaire mais amplement suffisant pour éviter que je tombe une seconde fois. À pas lents et désordonnés, je quittai le tas de débris sous l’œil avisé du samaritain débile, toujours et encore secoué, jusqu’à me poster derrière la caisse renversée qui servait de présentoir au malade avec ses fruits. L’étrange homme me suivit, aussi collant et désagréable qu’une ombre. Qu’est-ce qu’il voulait réellement? Un autographe, de l’attention? Qu’il me lâche, par la grâce des Aetheri! « Si vous excluez ses méthodes, commença-t-il en pointant du doigt le propagateur végétarien.  Que pensez-vous de ses idées, de la possibilité que nous adoptions tous un mode de vie végétarien? » Je n’avais pas de temps à perdre avec des c*nn*ries pareilles. Il voulait une réponse sincère? Il l’aurait. « J’chais pas c’qui va pas bien avec vous m’sieur, mais soyons clair : je me fous de ses idées. Il a gâché mon repas : maintenant, j’ai encore la dalle à cause de lui. Ensuite, il m’envoie balader dans un sale étal marchand… » « Que tu vas m’rembourser sale gamin! » « …Et fout en l’air mon rendez-vous avec une fille super mignonne. Alors comment j’peux être d’accord avec ses trucs de débile? J’ai rien contre la viande en plus, c’est super bon. Sérieux, vous êtes cons ou quoi? », terminai-je sans me soucier de la petite interruption du marchand pas content.

Sur ses mots remplis d’entrain et de joie, je m’avançai à grands pas en direction du mangeur de carotte, décidé à bien lui régler son compte, jusqu’à ce qu’une joyeuse envolée de petits oiseaux ne viennent s’attaquer à lui. Je fus tellement surpris par leur intervention que je m’immobilisai, bouche bée, les yeux rivés sur ce spectacle assez amusant qui engendra un fou rire collectif dans la foule. Le végétarien se débattait comme un Démon en furie, avec une tête qui témoignait à quel point il était désemparé. Il ne comprenait plus rien à ce qui se passait. Comme moi d’ailleurs, mais personnellement, c’était rigolo. Même les oiseaux étaient de notre côté, à nous, les carnivores! Quel ironie, si l’on considère que ses créatures ne faisaient que se nourrir de verre de terre et de larves, mais ce n’était pas si grave que ça. C’était leur intention qui comptait, non? « Dégagez sale bestioles! Ôtez-vous de mes pommes et de mes oranges! Et de ma tête aussi! » La foule était complètement en délire. Le bruit que ça créait attirait beaucoup les regards des passants. « Arrêtez tous de rigoler! », rugit-il, le visage rouge de colère. Pourtant, la scène était si ridicule que personne ne le prit réellement au sérieux. Jusqu’à ce que ses yeux de tueur ne se posent sur moi. Là, il était au comble de la rage d’assassin psychopathe. « Toi… Sale gamin, c’est toi qui à rameuter ses oiseaux?! Je sais que c’est toi. Je sais que c’est toi! » Oulà, c’était quoi cette accusation gratuite? Je n’avais rien fait moi - pour une fois au moins. Il se servait de ma présence pour me transformer en une victime, la personne responsable de tous ses malheurs. Et puis quoi encore? À voir sa tête en plus, il me donnait l’impression de vouloir me rôtir sur place, comme une espèce de poulet agaçant. C’était carrément flippant. « Mais j’ai rien fait moi! Ce ne sont pas mes… » Le crépitement de flammes rouges sang qui se dégagèrent sur l’ensemble de son corps m'interrompirent d'un coup sec. Ce feu contenait à lui seul autant de colère qu’un Elémental de Feu bien remonté, le genre de truc qui faisait vraiment flipper. À moins qu’il ne soit un Elémental de Feu ayant bien disjoncté?



Alors là, j’étais vraiment mal. « Arrête de t’interposer entre la voie du végétarisme! Sale tueur d’animaux innocents, sale carnivore! » Et il chargea sur moi, la folie brûlant dans son regard.

… Sans mauvais jeux de mots.

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Ven 08 Mai 2015, 12:51

- J'suis trop vielle pour ces c*nn*ries, déclara Raven en se relevant péniblement, les cheveux décorés par des centaines de petites tiges dorées.

Elle secoua la tête, et tenta d'enlever la paille qui s'était accrochée un peu partout à ses vêtements, mais sans succès. Avec ça et la saleté qu'elle avait accumulé en grimpant, elle n'imaginait même pas à quoi elle devait ressembler. Ce n'est pas qu'elle aimait faire attention à son apparence, mais avoir l'air d'une folle furieuse tout droit sortit d'un placard poussiéreux ne la réjouissait pas vraiment. Même après avoir passé de longues années à vivre dans la rue, et à voler aux fenêtres, Raven mettait toujours un point d'honneur à avoir l'air acceptable. Honteuse de vivre comme cela, elle faisait tout son possible pour que les gens ne devinent pas ses véritables conditions de vie, même si ça lui coûtait de mentir à chaque nouvelle rencontre. De toutes façons, elles n'étaient pas nombreuses.

La magicienne se dirigea vers l'endroit où elle avait vu Chayns pour la dernière fois, dans un état plutôt alarmant après avoir amortit une chute violent contre une échoppe. Elle s'attendait à le voir étendu sur le sol, à moitié enfoui sous les débris, mais le jeune garçon avait disparu. Elle fut soudainement prise de panique, sans trop savoir pour quoi. Ce n'était qu'un vulgaire inconnu après tout. Pourtant, après une brève réflexion, elle chassa très vite cette idée de son esprit, et se mit à fouiller frénétiquement dans les restes du magasins. Même si elle ne portait pas ce gamin dans son cœur, elle n'allait pas le laisser agoniser dans les décombres. Elle remarqua très vite que des taches brunes formaient une ligne par terre, traçant un chemin de sang. Raven le suivit des yeux, et enfin entra dans son champs de vision un Chayns fatigué et blessé, se traînant péniblement. Il semblait en train de discuter avec un passant, sans doute prit de pitié pour le garçon au cheveux bleu.
« Déjà debout après cette chute? Il est coriace le petit, pensa Raven»

Elle se mit à avancer afin de le rejoindre, et s'assurer qu'il n'était pas trop amoché; mais quelqu'un la devança. Le fougueux végétarien se tenait devant Chayns, le corps littéralement en feu, prêt à dégainer au moindre geste. Les oiseaux avaient immédiatement cessés de le picorer lorsqu'il avait laisser exprimer sa véritable nature enflammée, et maintenant plus rien ne semblait l'arrêter. Il leva lentement son bras, des flammes crépitèrent aux creux de sa main. Raven eu juste le temps de se jeter sur Chayns en criant « Attention!» avant qu'une orbe brûlante s'écrase en un panache de fumée noir sur l'endroit qu'il occupait quelques instants plus tôt.

La magicienne avait bien mal jugé son adversaire, le pensant un peu simple d'esprit, et dont le seul but était faire valoir sa cause végétarienne. Réanimer des bout de chaire pour ça, ce n'était pas si grave. Mais de là à vouloir griller la tête de tous ceux qui s'opposaient à lui, il devait être vraiment tordu!

Pleine de poussière, mais toujours en vie, Raven se remit debout en grognant. À peine avait-elle eu le temps de reprendre son souffle, qu'un nouveau projectile lui frôla le bras, formant un trou carbonisé dans la manche de sa veste. Lentement, elle sentit une brûlure vive lui traverser la peau.

- Il m'a touché ce con! Cria-t-elle en serrant les dents.

Raven n'avait pas peur de la douleur, au contraire, elle l'aidait à rester concentrer sur la situation, comme si un courant électrique circulait dans ses veines, réveillant chaque partie de son corps. Elle avait déjà vécue pire, et certaines marques sur son corps témoignaient des mauvaise rencontres qu'elle avait pu faire.
À ses pieds une forme bougea, soulevant un nuage de cendres grise. Chayns. Le pauvre garçon à la tignasse cobalt, déjà blessé, et saignant abondamment, venait de se prendre un coup de magicienne en pleine tête. Cette dernière voyait bien que si elle ne bandait pas ses blessures immédiatement, elles allaient s'infecter, et son état allait s’empirer. Du regard, elle chercha un coin où ils pourraient se cacher du végétarien. Au loin, une petite ruelle dissimulée derrière un vendeur ambulant lui sembla être le meilleur endroit.

- Bon désolé gamin, mais tu viens de perdre le peu de crédibilité qu'il te restait, dit-elle en le hissant sur son épaule sans difficulté.

La foule s'était un peu dissipés, mais quelques curieux étaient tout de même restés afin d'avoir une histoire sympa à raconter à leurs camarades de beuverie. Certains regardait la scène du coin de leur fenêtre, haut perchés, bien content de ne pas prendre part au conflit. D'autres, la main prête à dégainer une arme, semblaient se rendre compte du sérieux de la situation.
Une fois que le commerçant eu poussé son échoppe non sans une ou deux protestations, Raven s'engouffra dans la ruelle. Elle ne savait pas si leur adversaire les avait vu prendre la fuite, mais à moins qu'il ne soit aveugle, où pas du tout réactif, il ne tarderait pas à les retrouver.
Elle déposa délicatement le corps du garçon au sol, et s'empressa de sortir le nécessaire de son sac. Quelques bandelettes et gouttes d'alcool plus tard, elle avait fini de couvrir les blessures de Chayns et de les désinfecter.

- Si jamais tu racontes à qui que ce soit ce que je viens de faire, t'es mal barré. Encore plus que tout à l'heure, chuchota-t-elle sans trop savoir si il pouvait l'entendre. Il faudrait quand même pas que les gens pensent que j'suis du genre à aider n'importe qui. En plus, tu m'as fini ma dernière bouteille de vodka.

Un craquement provenant de la rue commerçante lui fit dresser l'oreille.

- Reste là, je vais juste voir si il y a quelqu'un.  

Elle se dirigea sur la pointe des pieds vers le haut de la ruelle, jeta un coup d’œil à droite, puis à gauche. Personne.

- Fausse alerte, tout va b...

Une immense déflagration, un coup de poing enflammé, se fracassa contre sa poitrine. Elle fut propulsé jusqu'au fond de la ruelle où elle s'écrasa telle une poupée de chiffon. Cette fois-ci, la douleur était insupportable. Raven avait tout simplement l'impression que son âme tout entière était en train de brûler. Des larmes lui montèrent aux yeux, mais elle les chassa rapidement tout en reprenant son souffle. En s'appuyant contre le mur de pierre humide, elle essaya de se remettre debout, chancela, et retomba à genoux. Dans une dernière tentative d'agir, elle leva sa main, y mettant toute sa volonté la plus profonde. Le creux de sa paume sembla s'illuminer pendant quelques instants, mais rien ne se produisit.

- Je suis désolé, j'ai échouée, dit-elle dans un sanglot. Je ne mérite pas de posséder ces pouvoirs, je ne suis même pas foutue de lancer un sort!

L'homme, brasier au milieu de la nuit naissante, s'avança lentement dans la ruelle, le sourire aux lèvres.


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Ezechyel
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Ezechyel
Sam 09 Mai 2015, 01:45


Maintenant, il n’y avait plus de place aux doutes ou aux questionnements. Ce taré avait dépassé, et de loin, les frontières d’un simple illuminé aux tendances végétariennes dont les propagandes ne se limitaient plus aux discours inoffensifs au centre de la place publique. Les souffrances qui parcouraient mon dos, l’ensemble de mon corps, étaient suffisantes pour comprendre, en plus de profondeur, en plus de détail, sa personnalité de débile. Il n’était pas qu’un idiot. Sa tête entière était envahie dans la folie brute, ensevelie, plus pur que le diamant, que la poitrine d’une femme. Sur ces Terres avaient vécu des cinglés, des imbéciles de toute sorte et de toute catégorie qui avaient marqués, étampés leur empreinte dans l’histoire, dans les cas où ils ne s’étaient simplement pas faits assassinés, par leurs noir desseins, par les c*nn*ries qu’ils avaient commis, qui avaient failli mener le monde à sa perte.

À plusieurs reprises.

Pas une tierce personne étaient parvenue à les comprendre, pas un seul autre idiot avait su déchiffrer le bordel qui s’était amassé dans leur esprit tordu par une folie dévastatrice – en y excluant leurs fidèles. Mais ce qui avait été sûr, ce qui avait été si certain, si évident, c’était que tous ces ramassis de c*nn*rd et d’imbécile avaient eu un but derrière leurs stratégies débiles, s’était imposé un objectif, une raison d’être. Si celui-ci s’était réalisé ou non, je ne m’en souciais pas, je m’en fichais carrément mais, si je pouvais comparer leur stupidité, ou une intelligence drôlement bien retournée, et leurs actes à ceux de l’Elémental au corps enflammé qui s’imposait de sa présence devant mes yeux du haut de son gigantesque mètre quatre-vingt-dix, mais qu’importait sa vraie taille, il était fichtrement énorme face à mon mètre cinquante, il ne vivait que pour ses idées sans sens, sans intérêt. Sans but. Il masquait ses airs de mongol fini derrière sa passion des fruits et des légumes, de ses idéaux d’un monde végétarien pour mieux abattre sa carte de folie lorsque rien ne se passait comme il l’avait souhaité. Qui pouvait vivre comme ça sérieux? Sans objectif, sans une petite idée de son futur dans un coin de son minuscule cerveau? Cependant, je n’avais pas le temps de me plaindre ou de nourrir de la pitié pour ses actes pathétiques, disais-je alors que je mourrais presque sur mes deux jambes, le sang coulant à flot de mes blessures : une belle opportunité pour les Vampires du coin! ... Ah ouais, c’était vrai. Ces bêbêtes ne trainaient pas le jour. Quoi qu’il en soit, je n’avais pas envie de m’apitoyer sur son sort, sur ses conditions. Il méritait de crever pour avoir amoché ma douce dans le coin de la ruelle sombre et poussiéreuse, pour m’avoir encastré dans un foutu étal marchand – et égratigné mon beau visage – et que, depuis, son propriétaire à la con n’arrêtait pas de pleurnicher pour avoir son merdique de remboursement. Alors qu’un DÉBILE ayant plusieurs neurones en moins voulait avoir ma tête pour l’accrocher dans son salon. J’appréciais beaucoup ses priorités.

Mais foutu oiseaux quoi! Je les aimais bien, je n’avais rien contre les animaux, j’avais rigolé devant leurs actes. Et puis, en récompense, je méritais quoi? De fausses accusations pour avoir rameuté une bande d’emplumé. Quelle sale journée.

Alors que le gros tas de muscle en feu chargeait sur moi, un cri résonna dans mes oreilles fort et strident à la fois, un beau hurlement typiquement féminin poussé par ma douce qui s’inquiétait gravement de mon sort. Avant qu’une forme indistincte me plaqua contre le sol avec la douceur d’une planche de bois. Les douleurs que j’avais essayé d’endurer, d’encaisser, furent revitalisées à puissance maximum en un clin d’œil. « Mais p*tain! » Mon ton baissa de plusieurs octaves, léger. « Même si tu es destinée à être ma femme, essaie de pas trop m’casser veux-tu? » Je n’étais pas en position de lancer des c*nn*ries aléatoirement. Mais je m’en foutais.

Un éclair rouge fendit l’air, plus brillant que le premier assaut. Je criai: « Attention! » Le projectile incandescent brûla la manche de la magicienne. Qui poussa des injures contre le débile mental, se plaignant d’être touchée. Je soupirai, doucement. « J’t’avais prévenu ma jolie. Tu devrais m’écouter plus souvent. » Ce fut, à cette seconde précisément, que je me rendis compte ( Je le devinai plutôt par le manque de réaction de Raven qui ne se permit même pas de me coller une belle gifle ) que les mots que je prononçais quittaient ma gorge en gargouillis incompréhensible. Une conséquence directe de mon état de limace. Je grimaçai. « Génial. » Raven se pencha vers mon corps, prétextant être désolé de me retirer le peu de crédibilité que je conservais et me hissa sur son épaule avant même que j’eus le temps de protester. Une douleur aigue me traversa le corps. Je poussai un hurlement d’agonie. « m*rde! » Le juron ne parvint pas à quitter totalement mes lèvres et pourtant, je réussis à décocher un sarcasme audible. « Sauver par ma future femme… J’aurais tout vu bon sang... » Avant que mes yeux se ferment et que je tombe inconscient sur l’épaule de la jeune femme.

~~~

« De nouvelles informations à propos de l’homme? »« Selon des témoins, il aurait été vu au Sud de la rue commerçante, du côté des étals de fruits. » Un sourire se dessina sur les lèvres de l’homme. « Parfait. Allez boucler le secteur. Dites aux hommes de faire attention, il est dangereux. » Le soldat s’inclina devant le supérieur et quitta le bureau à toute vitesse. Le commandant de la milice se leva à son tour, passa une épaisse cape de fourrure sur son dos et lança de sa voix bourrue et grave sans prendre la peine de se tourner : « Vous pouvez venir avec nous mais faites attention à ne pas vous mettre sur notre chemin. » Sur ces mots, il passa l’encadrement de la porte et alla rejoindre ses hommes, qui l’attendaient patiemment aux bas des marches du bâtiment, prêts à suivre les ordres de leur supérieur. Je jetai un bref regard à la Nelphennéen. La jeune femme haussa les épaules. « Allons-y. » Elle quitta la pièce à grandes jambées. Je la suivis, la démarche plus lente, et m’arrêta à ses côtés alors que j’écoutais d’une oreille distraite les consignes du membre de la milice. Sa colère et sa frustration peignaient fortement dans sa voix qui en tremblait, aussi froide qu’un mur de glace, si autoritaire qu’elle imposa le silence de tous ces hommes. Je m’appuyai contre le mur, à l’ombre de la jeune femme. La mâchoire crispée, les dents serrées, je n’en pouvais plus d’attendre. Je nourrissais des inquiétudes monstrueuses : pour la jeune femme, pour Chayns. Que nous avions laissés seuls face à cet homme, que nous avions laissé avec les ennuis et les problèmes qu’il représentait. J’ignorais si nous avions pris la meilleure décision. J’ignorais si nous avions commis le bon acte. Peut-être aurait-il été préférable de rester auprès d’eux, de les épauler contre le danger que cette personne fût? Des frissons me parcouraient l’échine. Je ne pouvais pas m’empêcher de croire au pire, de croire aux ennuis. Mais je devais rester optimiste. Pour eux, pour moi.

« Ne t’inquiète pas. Il n’en a peut-être pas l’air mais Chayns sait se débrouiller mieux que quiconque. » La voix de Lûth tremblait. Disait-elle ceci car elle connaissait si bien le Fae ou était-ce pour se convaincre elle-même de ses capacités à se sortir des problèmes? J’étais incapable de le deviner. « Le suspect a été localisé dans le secteur sud de la rue commerçante, prêt des boutiques de fruits. Nous allons encadrer le périmètre et se rapprocher, lentement, de sa position pour mieux le cerner. » Il fit une courte pause. Ses yeux gris divergèrent quelques secondes vers les miens. Comme s’il hésitait à poursuivre, comme s’il refusait que j’entende ce qu’il allait se dire. Je fronçai les sourcils. « Selon les informations que nous avons à notre disposition, il se serait attaqué à deux civils : une jeune femme et un jeune homme. Les victimes se seraient faites blessées au court de cette altercation. Selon certaines sources, ils seraient tous les deux bloqués dans une ruelle en face de leur agresseur. » Mes mains se refermèrent en poings. Je me redressai si brusquement que je manquai de percuter Lûth qui s’était placée en avant. « Je viens avec toi. » Ensemble, nous contournâmes le commandant de la milice et ses hommes et fonçâmes à toute vitesse vers le lieu de l’incident. Mes jambes foulaient le sol comme jamais auparavant. Je courais, je courais. Jusqu’à perdre mon souffle, jusqu’à former des crampes dans mon ventre, sur mes côtes. Mais je ne m’en souciais peu, je taisais ma douleur.  J’ignorais le temps qui s’écoulait, j’ignorais les mètres qui me séparaient encore de cette ruelle.

Rapidement, la Nelphennéen se retrouva en arrière, engloutie par les silhouettes des habitants qui retournaient chez eux, sous le soir naissant. Je dépassai un étal fracassé, l’enjamba d’un saut agile et découvrit l’imposante silhouette d’un homme qui bloquait le passage, son corps en flamme brillant dans l’obscurité des lieux. Je freinai ma course, à bout de souffle, épuisé. Mes halètements auraient dû l’alerter, attirer son attention mais, il était si préoccupé par ceux qui se trouvaient de l’autre côté de la rue secondaire pour s’intéresser davantage à moi. Mon cerveau carburait, essayant de trouver une solution pour contrer le problème mais je ne trouvais rien. Je n’étais pas en état pour réfléchir adéquatement sur une stratégique digne d’intérêt. Mes dents se plantèrent sauvagement sur mes lèvres. Un filet de sang coula  sur le menton, laissant derrière lui un goût métallique. Je fermai les yeux. Je n’avais plus d’autre choix.

Je dégainai mon épée et, d’un geste fluide, abattit son manche derrière la tête de l’homme qui fut poussé vers l’avant. Ses flammes vinrent lécher le bout de l’arme, protégèrent son créateur d’une part du choc. Il ne tarda pas à se remettre debout. Ses orbites n’étaient plus que des trous rongés par les flammes, par la rage. Je reculai de quelques pas. « Espèce de sale… » Une rafale de vent vint le déstabiliser, l’envoyant presque tomber sur le sol. Il ne se préoccupait plus de Chayns et de Raven. Il avait les yeux que pour moi, uniquement moi. Il chargea vers l’avant. Je l’évitai agilement. Je n’avais pas envie de le tuer, je me refusais d’employer une méthode aussi  radicale, brutale. Il retenta une nouvelle offensive. Je l’évitai à nouveau. Ses gestes étaient, certes, puissants mais, manquaient cruellement de vitesse. Mes crampes me faisaient toujours mal, je perdais de la vitesse dans mes gestes. Mais je tiendrais le coup autant de temps qu’il faudrait. Pour laisser une chance à la magicienne et au Fae de récupérer. Pour que la milice se dépêche à venir sur les lieux et appréhende le criminel. Selon leurs lois et leur justice.  

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Sam 09 Mai 2015, 16:42

Le ciel s'assombrissait peu à peu, se teintant aux couleurs de la folie noir de l'Elémental. Les nuages traçaient dans cette encre des sillons grisâtre, annonciateurs d'une pluie froide qui allait bientôt s'abattre sur cette triste scène. L'homme continuait son avancé lente dans la ruelle. Il prenait son temps, dégustait son emprise sur les deux pauvres corps recroquevillés qui se tenaient devant lui. Si il l'avait voulu, il aurait pu tout simplement les tuer de sang froid, sans regrets, sans remords. Mais la facilité n'avait rien d'amusant, le végétarien voulait un vrai combat.

La douleur. Elle semblait ne jamais vouloir s'arrêter. De sa main, Raven tâtonna l'endroit où la boule enflammé l'avait percuté. Elle grimaça, la simple pressions de ses doigts sur sa peau endiguait l'élancement de la brûlure. Elle avait été idiote, tellement idiote de penser une seule seconde qu'elle était de taille à affronter un tel adversaire. Après tout, elle n'était qu'une magicienne minable, solitaire, qui voulait se donner un genre en prenant de haut les quelques personnes qu'il lui arrivait de rencontrer. Elle n'avait aucun vécu, aucune expérience, et même si en apparence elle passait pour quelqu'un d'aguerrie, ce n'était que de l'air, du vent. C'était sûrement pour cela qu'elle aimait être seule, personne ne comptait sur elle, et elle ne comptait sur personne.

Seulement, l'heure n'était plus aux lamentations, la magicienne ne le savait que trop bien. Pour rien au monde elle accepterait de mourir sans se battre, elle devait au moins donner un dernier coup symbolique. Elle regarda en direction de la torche rougeoyante qui illuminait la ruelle, et prit quelques secondes pour mieux décortiquer son apparence. L'Elémental était grand, avoisinant les un mètre quatre vingt-dix. Les flammes qui léchaient son corps étaient si lumineuses qu'elle distinguait à peine les traits de son visage. Seul deux yeux remplis de colère, une colère pure et vive, se découpaient dans la pénombre.

Glissant sa main sous sa cape, Raven tenta d'attraper les deux couteaux de lancé qu'elle portait toujours sur elle. Elle ne se débrouillait pas trop mal, et peut-être qu'en se rapprochant un peu elle arriverait à toucher le végétarien. Elle se traîna sur quelques mètres, étouffa un cris tant sa blessure la faisait souffrir, et essaya de trouver le meilleur angle possible pour attaquer. Puis, brusquement, une lueur de lucidité traversa son esprit fatigué, et son regard se dirigea vers le haut de la ruelle. Le corps de Chayns gisait par terre, toujours inconscient. Les événements s'étaient enchaînés si rapidement que Raven avait tout simplement oublié qu'il ne s'était pas encore réveillé, devenant par conséquent une cible facile. Si jamais l'Elémental tentait quelque chose, elle serait bien trop faible pour lui venir en aide, et cette fois-ci il n'y aura pas de deuxième chance. Certaine personnes clament que notre destin est écrit depuis la nuit des temps, qu'il est vain d'essayer de le changer, et que ce qui doit arriver finira tôt ou tard par arriver.

Des pas résonnèrent au loin. Rapides, frénétiques. Une lueur d'espoir s'alluma dans le regard de la magicienne. Pourtant, il pouvait s'agir de n'importe qui, ami comme ennemi, mais quelque chose, une conviction intime, lui indiquait que son destin n'était pas de finir dans une ruelle morbide tuée par un mangeur de carottes. Une silhouette surgit comme un boulet de canon à l'entrée de la ruelle, derrière l'Elémental. Raven ne parvenait pas à voir de qui il s'agissait, mais lorsqu'il dégaina son épée, elle se dit que cela n'avait plus tellement d'importance. L'inconnu était agile et spontané, se battant avec une certaine grâce presque féerique. En contraste, son adversaire était pataud et brute, attaquant un peu hasard dès que l'autre ripostait.
Soudainement illuminé par les flammes de l'Elémental, Raven reconnu immédiatement l'étranger. Il s'agissait de l'elfe qui accompagnait Chayns, dont le nom peinait à refaire surface dans la mémoire de la jeune femme. Elle l'avait semé lors de sa course- poursuite après le végétarien, et à première vue, il avait mis un paquet de temps à la rattraper.

- Merci, chuchota-t-elle en regardant le ciel, soulagée.

Le combat battait son plein, les coups pleuvaient, ainsi que les esquives et les ripostes. L'elfe semblait essoufflé, sans doute n'avait-il toujours pas récupéré après son sprint de la rue commerçante. Il avait besoin de renforts, affronter l'Elémental seul était du suicide. Chayns étant toujours plongée dans un sommeil profond, la magicienne était la seule en état de combattre. Avec un effort qui lui sembla surhumain, Raven se mit debout en titubant. La terre entière lui paraissait tourner, menaçant de la faire chuter à chaque pas. Dans sa main, le métal froid du couteau était rassurant, et lui donnait le peu d'assurance qui lui manquait pour continuer d'avancer. Prenant appuis contre le mur de pierres, elle se mouva, avec une lenteur extrême, vers la lutte qui faisait rage dans la nuit silencieuse. Elle leva son bras et fixa un point précis, attendit que l'Elémental ralentisse un peu et lança avec le peu de force qui lui restait. Pendant quelques instants, elle crut qu'elle avait rater sa cible, mais un grognement un peu plus fort que les autres lui indiqua le contraire. Le végétarien se retourna, et retira d'un coup sec la lame qui s'était enfoncée dans son épaule. Avant même qu'il n'ait eu le temps de faire un pas, Raven projeta son deuxième couteau qui s'enfonça dans le flanc de l'individu enflammé. Ce dernier regarda l'Elfe, puis la magicienne, ne sachant pas lequel des deux il devait éliminer en premier. Pesant le pour et le contre, il reporta son attention sur le jeune homme au oreilles pointues, se doutant qu'il était celui dont il fallait le plus se méfier.

- m*rde, jura Raven.

La nuit était presque entièrement tombée, et les nuages grossissaient à vu d’œil. Le vent, apportant des effluves venues d'ailleurs, sentait a pluie. « Allez, pensa Raven en regardant le ciel. C'est quand tu veux.» Un craquement, semblable à un éclaire, retentit dans le ciel. Lentement, le sol se couvrit de tache plus foncées. La magicienne sentit l'eau froide dégouliner dans son dos, sur son visage, apaisant le feu de ses blessures. Elle s'écroula sur le sol devenu boueux, n'ayant plus la capacité de rester debout.

- Merci, finit-elle par dire une nouvelle fois dans un murmure inaudible.

De nouveaux des pas se firent entendre au loin, mais plus nombreux cette fois-ci.
«Eh ben le destin, pensa Raven, il peut aller se faire voir.»
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Ezechyel
~ Ygdraë ~ Niveau IV ~

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Ezechyel
Sam 09 Mai 2015, 22:59

La bataille avait à peine commencé mais, déjà, j’y apercevais ses failles, ses faiblesse, et je comprenais que le temps imparti s’écoulait à une vitesse bien trop importante pour que je poursuivre à esquisser des mouvements superflus. En termes de force physique, nos manœuvres possédaient une puissance plus ou moins identique, chacune possédant une habileté qui surpassait sa prochaine, brouillait la conclusion du combat. Je surpassais, et de loin, l’homme de feu au niveau des réactions rapides et précises, de l’agilité de mes gestes et de mes dons d’esquives. Ma vitesse aussi était un avantage que j’exploitais à son maximum et grâce à elle, je n’avais pas de difficulté à éviter de près un poing enflammé qui s’abattait abruptement vers mon visage ou mon ventre, échappant à de nombreuses reprises à l’emprise de la mort. Je comptais beaucoup sur la rapidité pour m’extirper d’une zone dangereuse, pour survivre, mais, ma course folle dans les rues des commerces avaient, en quelque sorte, vidé mon corps d’une part précieuse de son énergie, dont la perte se faisait sentir au combat. Par le manque de force dans les coups du manche de l’épée, par mes halètements qui témoignaient de ma fatigue. Mon second désavantage prenait sa source directement de l’épuisement rapide. Les nombreux sauts que je me voyais forcé de commettre pour compenser la différence entre nos deux tailles ne m’aidaient pas à récupérer. Parmi la population elfe, je pouvais paraître grand, plus haut que la moyenne mais, face à un tel adversaire aux muscles saillissant, je le toisais comme un géant. Il me dépassait de deux bonnes têtes.

Ses coups étaient lents, imprécis, irréfléchis mais, une seule de ses attaques pourraient être suffisantes pour me fracasser le crâne et me laisser hors d’état. Sa forte volonté de vouloir me repousser de son chemin pour s’occuper personnellement de la magicienne et du Fae était puissante, peut-être même meurtrière. Ces simples idées pouvaient être indispensables pour lui faire gagner le cours de l’affrontement. Il ne retenait pas ses coups, ne restreindrait pas sa force.  Contrairement à moi. Qui faisait cette ballade pour détourner son attention de ses deux cibles principales, pour gagner du temps et permettre à la milice de nous rejoindre et arrêter cet homme. Je ne craignais pas la mort mais je refusais de mourir dans le coin de cette ruelle sombre. Je parai rapidement un coup de poing de l’Elémental avec la lame de mon épée. Une nuée d’étincelles passa devant nos yeux, une confrontation entre le métal et ses flammes déchaînées, avant de rouler sur ma gauche, jetant à peine un regard à la lame en fusion, taisant la grande chaleur, presque douloureuse, qui parcourait ma main droite. Je me remis en position, le souffle coupé, haletant. Je ne tiendrais pas bien longtemps dans ces conditions. L’Elémental se préparait déjà à charger. Ses flammes grondaient, crépitaient dans le noir. C’était le seul élément que je pouvais distinguer dans l’obscurité qui ne cessait de s’épaissir de minute en minute. Je plissai les yeux. La lumière qu’il dégageait finirait par m’aveugler si le combat se prolongeait. Mes pupilles ne s’étaient toujours pas habituées à la forte luminosité combinée au noir profond. Je fis un pas vers l’avant.

L’homme chargea, ses pas lourds résonnant contre les pavés de la rue. J’esquivai son corps enflammé et le frappai contre l’omoplate du bout du manche. Son équilibre en fut affecté à faible niveau. Ses jambes tanguèrent légèrement vers l’avant mais il ne tarda pas à se replacer, avant de pivoter sur lui-même, le bras tendu à l’horizontal. Mon corps vint se pencher par derrière. La chaleur qui se dégageait de son poing était insupportable. L’air était rongé par le feu, je peinais à respirer. Du revers de la lame, j’abattis l’arme contre son bras et reculai de plusieurs pas, le souffle court. L’homme était de nouveau à dos de la ruelle. Ses orbites de flammes me dévisageaient avec sauvagerie. Son poing était déjà lever bien haut, prêt à s’abattre sur sa cible. J’étais surpris de constater la force de son endurance. Il se préparait à charger en avant. J’étais en position pour parer ou éviter son prochain coup, le front couvert de sueur, les mains brûlées par la chaleur qui dégageait de l’épée. Mais son hurlement de douleur me figea sur place, me dissuadant de prendre toute initiative. Je lançai un regard sur son épaule. Une lame de couteau était plantée dans son omoplate, profondément. En arrière de lui, Raven. Sa silhouette se détachait des ombres, illuminée par la lumière du feu. Elle était blessée, son corps penchait vers l’avant. Je voyais sans peine la brûlure qui lui striait la peau. L’Elémental pivota vers elle, plus furieux que jamais.

« Sale chienne… », lança-t-il, prêt à riposter contre son geste. Mais un second couteau qui se planta dans son flan l’arrêta complètement dans son élan, paralysé par la douleur. Un coup du manche de mon épée dans ses côtes lui rappela soudainement qu’il était confronté à deux adversaires. Ses yeux voyageaient entre elle et moi, incapable de se décider contre qui il allait s’attaquer. La femme blessée ou l’homme qui représentait un plus grand danger? Un bruit sourd retentit dans la nuit, accompagné par un éclair qui zébra le ciel et une pluie abondante qui eut vite fait d’étouffer les flammes de l’homme. Il chancela, surpris par le revirement de la situation. Il n’avait plus le feu pour le protéger, il était entièrement à ma merci. Des lianes vinrent s’enrouler autour de ses chevilles, grimpant sur ses jambes comme des serpents affamés, accentuant leur emprise avec force. Au loin, des pas rapides claquaient contre les pavés. Je n’avais plus la force de combattre aux armes mais, j’étais encore capable d’utiliser mes pouvoirs. Je m’avançai à grands pas de Raven, contournant l’homme qui s’agitait dans sa prison provisoire, et me penchai vers son corps étendu sur le sol devenu boueux. « Ne t’inquiètes pas, laisse-moi te guérir. » Faisant appel au pouvoir d’Earudien, la magie verte, semblable à des dizaines de fils de soie, traversèrent sa chair. Ses brûlures disparaissaient, sa peau se régénérait. À la fin de sa guérison, il n’y avait plus qu’une zone rougeâtre pour lui rappeler la position de ses anciennes cicatrices et une douleur lointaine d’ayant rien à voir avec celle qu’elle avait dû ressentir avant.

Un peu plus loin, une petite forme s’agitait dans l’ombre. Elle rayonnait d’une petite lueur blanche, apaisante. Le Fae voleta maladroitement jusqu’à nous, encore sonné par sa chute dans l’étal marchand. Lorsqu’il ouvrit la bouche, sa voix en sortit pâteuse et rauque, totalement différente de ses tons énergiques et amusés qu’il adoptait habituellement. « m*rde… Qu’est-ce qui s’est passé? » Ses yeux croisèrent la silhouette de l’homme qui s’agitait à travers les lianes, alors que les membres de la milice se positionnaient devant l’unique sortie, armes à la main. Leur commandant était le seul autorisé à s’approcher de lui. Chayns ricana. « Quelle ironie, l’végétarien! Te voilà attacher comme un vulgaire saucisson. » Le concerné commença une vague d’insultes dans la langue de son peuple. Le commandant de la milice le coupa net de sa voix bourrue. « Ferme-là un peu, veux-tu? Les agitations ne règleront pas vraiment ton cas. » - « Enfoiré! Laisse-moi partir! » Un sourire se dessina sur les lèvres du représentant de l’autorité. « Tentative de meurtre sur deux civils, destruction d’un étal marchand et principal auteur de l’agitation dans les restaurants du coin… Essaie de ne pas trop en demander mon gars. » Il éclata de rire. Son regard finit par croiser le mien. « Besoin d’aide? » Je secouai la tête. « Pour ma part, non. Je ne peux pas répondre pour les autres. » Je baissai les yeux vers Raven, attendant la réponse qu’elle lui donnerait.

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Dim 10 Mai 2015, 22:33

Le ciel à première vue, ne devait pas être végétarien. La pluie tombait à grosse goutte, tambourinait contre les toits dans un tumulte presque mélodieux. Zébrés d'éclairs lumineux, les nuages gonflés et grisâtres dérivaient dans l'immensité couleur corbeau. Raven, trempée jusqu'au os, affichait un sourire crispé de douleur. « Jamais, plus jamais je ne me plaindrais de la pluie, pensa-t-elle.». Une ombre se rapprocha d'elle, et se pencha afin d'avoir le visage à sa hauteur. La magicienne leva son regard, et rencontra celui de l'Elfe.

- Ne t'inquiète pas, dit-il doucement, laisse-moi te guérir.

Une lueur verte, rassurante, se découpant en une multitude de minces fils soyeux, traversa sa blessure. Lentement, la chaire brûlée fut guérie, et la douleur plus qu'un mauvais souvenir. Raven eut l'impression qu'elle pouvait respirer à nouveau, se sentir vivante ne lui avait jamais fait autant de bien. Pendant quelques secondes, elle éprouva une certaine jalousie envers l'Elfe, lui qui avait l'air de si bien savoir utiliser la magie. Mais après tout ce qu'elle venait de vivre, ce sentiment fut immédiatement remplacé par de la gratitude et de l'admiration. Une petite orbe lumineuse, semblable à une luciole, voleta vers eux. Puis, en y regardant de plus près, Raven ouvrit de grands yeux lorsqu'elle comprit qu'il s'agissait de Chayns.

Tel l'eau dégoulinant dans les gouttières, la milice s'infiltra peu à peu dans l'étroite ruelle, cernant l'Elémental. Les gouttes froides avaient presque complètement annihilées les pouvoirs de ce dernier, et l'avaient rendu inoffensif. Du moins, il n'essayait plus de brûler la tête de quiconque s'approchait de lui. La magicienne remarqua alors qu'il était solidement attaché par de grandes lianes, sûrement le fruit des pouvoirs de l'Elfe. C'était donc fini, ils ne couraient plus aucun danger.

Le commandant de la milice, grand et costaud, comme si son statut se devait de transparaître à travers son apparence, se plaça en face du petit groupe. Souriant, il semblait être content que cette histoire se finisse bien, sans effusion de sang. Il échangea quelques mots avec le jeune homme aux oreilles pointues, lui demandant si ils avaient besoin d'aide. Ce dernier se tourna vers Raven, attendant sans doute sa réponse. Elle fit mine de réfléchir, puis, se levant sans efforts apparents, déclina l'offre avec son amabilité habituelle.

- J'ai presque été tuée par un homme complètement taré, fana des légumes verts, et vous arrivez comme une fleur alors que tout est fini en me demandant si j'ai besoin d'aide? Vous vous moquez de moi j'espère? Votre aide est bien la dernière chose dont j'ai besoin.

Elle épousseta sa cape d'un geste violent, son regard planté dans celui du commandant.

- Je ne vais pas relever ce que je viens d'entendre, d'accord? La journée s'est plutôt bien terminée, et ce serait vraiment dommage de se fâcher maintenant, dit-il calmement, toujours le sourire aux lèvres. Sur-ce messieurs, et mademoiselle, je vous souhaite un bon rétablissement, en espérant de ne pas vous revoir de sitôt.

Il s'éloigna d'un pas confiant, ordonnant à ses hommes de détacher l'Elémental de sa prison végétale et de lui passer les menottes. Cela fait, la milice se retira de la ruelle, et bientôt la nuit retrouva son calme apaisant. La pluie s'était calmé, laissant place à un faible crachin rafraîchissant. Face au silence des autres, Raven se renfrogna.

- Ben quoi? Il l'avait bien cherché aussi, déclara-t-elle outrée.

« Chassez le naturel, il revient au galop, pensa-t-elle.». Elle avait essayé pourtant, sincèrement essayé. Elle avait gardé pour elle ses remarques désagréables, ses grognement de mécontentement. Mieux encore, elle ne s'était même pas moquée une seule fois. Parfois, elle trouvait ça injuste d'être comme cela, toujours en train de râler, sans pouvoir rien y faire. C'est vrai quand on y pense, on ne choisit pas son caractère, pas plus que son apparence. Tout est défini à notre naissance, et même si cela évolue avec le temps, il y a certaines choses qu'il nous est impossible de changer. C'est notre identité, qui nous sommes, même si bien souvent c'est un fardeaux plus qu'un présent.

Ses vêtement, trempés, brûlés et recouverts de boue, lui donnaient l'impression d'avoir passé un séjour dans une ferme crasseuse. Par chance, elle avait dans son sac quelques affaires de rechange. Sans gêne, elle se tourna en sorte de garder un minimum d'intimité, et enleva son haut. Elle attrapa un rouleau de bandages, et fit avec le tour de sa poitrine et de son dos afin de couvrir ce qui restait de ses blessures, sa peau restant tout de même fragile. Puis, elle enfila une chemise en laine toute propre, et fit de nouveau face à l'Elfe et au Fae.

- Je suppose que nos chemins se séparent ici, dit-elle avec un sourire gêné. J'ai pas vraiment pour habitude d'agir en groupe, mais je dois avouer que c'était plutôt sympa hormis tout ça.

Avec sa main, elle désigna au loin les étales misent en miettes, et l'endroit où se trouvait l'Elémental quelques minutes plus tôt. Son regard se porta sur Chayns, et elle eut du mal à retenir un gloussement, qui se transforma très vite en fou rire.

- Désolé, réussit-elle à articuler, c'est juste que ça explique tellement de choses! J'ai rien contre les faes, hein, mais j'ai pas pensé une seule seconde que tu pouvais en être un. Sympa les ailes.

Au fond, Raven n'avait pas vraiment envie de partir. Partir, cela voulait dire retrouver la solitude pesante habituelle. Retrouver la vielle chambre d’hôtel miteuse qu'elle habitait depuis peu au lieu de vivre dans la forêt. La magicienne n'en avait pas la moindre envie. Pourtant, même les meilleurs choses ont une fin, et elle savait très bien que repousser l'inévitable ne servirait à rien. Une petite partie d'elle espérait que peut-être, un jour, elle serait amener à croiser leur route une seconde fois.

Elle tourna son regard bleu acier dans leur direction et passa une mèche de cheveux bruns derrière son oreille, attendant avec amertume la fin de cette courte épopée.


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Cinq fruits et légumes par jour. [Pv Ežechyel]

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