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 [Fragment de Dionysos] ★ All I'll do is drink... ♪ ★ [Reprise : PV Aëran]

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Ven 23 Mai 2014, 06:46

All I'll do is drink... ♪



Un autre temps, un autre lieu... J'avais fini par sortir de ce manoir si cher à mon cœur. Melody était parvenue à ses fins. Culpabilité, remords, peine... ces sentiments étaient mon quotidien. J'étais responsable de sa mort, je l'avais abandonnée, oubliée, et elle était devenue une Dullahan par ma faute. Désormais, je devais tout mettre en œuvre pour lui rendre ce qui lui est du. J'avais une immense dette envers elle, envers ma sœur que j'aimais tant. Mais comment m'y prendre ? Je ne le savais. Il me fallait réfléchir, gagner du temps, acquérir des informations. Et pour cela, quel meilleur endroit que les rues commerçantes de la ville ? La saison nous offrait une douce température accompagnée d'un grand soleil. Tout le monde était à l'extérieur, le lieu en devenait presque insupportable de monde et de bruit. Moi qui avais vécue pendant je ne sais combien de mois dans le silence et la solitude la plus totale, me retrouvé aussi entourée était à la fois enivrant et déstabilisant. Je longeais les murs, évitais de rentrer en contact avec les passants, pas encore certaine de la solidité de mon corps nouvellement retrouvé. La luminosité forte me faisait mal et je tentais de rester dans la sécurité de l'ombre autant que possible. Vêtue d'une simple robe bustier rouge, mes cheveux laissés en bataille, je ressemblais à une quelconque jeune fille parmi tant d'autres. J'espérais seulement que personne ne reconnaitrait la femme suicidée du Juge. Mon nom avait du bien paraitre dans les journaux.

J'errais, sans trop savoir quoi faire ni où aller. Melody s'était cachée en dehors de la ville, dans une petite maisonnette abandonnée. Elle était encore recherchée et préférait m'envoyer exécuter ses basses besognes. Après tout je méritais qu'elle me traite comme son larbin. Le seul avantage à devoir s'occuper d'elle était qu'elle n'avait ni besoin de manger ni de dormir. En revanche... ce n'était pas mon cas. Depuis que j'étais sortie de chez moi, l'appétit m'était revenue, doucement, probablement aidé par ma nouvelle passion pour la cuisine. C'est peut être ce qui me permettait de ne pas sombrer dans la folie ou la dépression la plus totale. Et cela m'occupait l'esprit. Moins je pensais aux atrocités que j'avais commises envers ma sœur et mieux je me portais. Au final, je n'étais pas si mécontente qu'elle m'envoie à loin d'elle. Une vérité s'était néanmoins infiltrée dans mon esprit. Nous recherchions sa tête, mais qui nous disait qu'elle était encore en ville ? Absolument rien, et j'en doutais même fort. Il nous faudrait donc voyager... et qui dit voyage, dit argent. Et il faut le dire, nous étions non seulement mortes, mais aussi bel et bien fauchées. Je ne comptais encore moins sur mon mari pour subvenir à mes besoins. Hors de questions de le retrouver après tout ce que je lui avait fait subir. Je ne le supporterais pas. Trop honte, trop de culpabilité. Peut être un jour reviendrais-je le voir... Mais pour le moment, il était bien mieux sans moi. J'en étais certaine.

Une vérité en amenant une autre, qui dit besoin d'argent dit besoin de travail. Et je pensais de plus en plus à allier ma passion à cela. Devenir cuisinière ? Cette perspective était très tentante. Je n'avais jamais exercée aucun métier et n'avait aucune expérience, ou alors l'ignorais-je... faute de mémoire. Mon amnésie était toujours aussi présente et je ressentais que le voile qui recouvrait mes souvenirs n'était pas prêt de s'éclaircir ou de se lever. Je devais donc apprendre sur le tas, faire confiance à mon instinct. Ou bien... trouver un je ne sais quoi de par ma nature d'Ombre qui pourrait m'aider en cuisine. Encore fallait-il que je sache exactement de quoi j'étais capable... car hormis le fait de redevenir une boule de fumée ou de me fondre totalement dans les ombres, je ne connaissais aucunes de mes capacités et aucun de mes pouvoirs. Il était pourtant grand temps que je me penche sur la question... Peut être me découvrirais-je des dons insoupçonnés ? Mais je rêvais et cela n'avançait en rien ma situation actuelle.

La chaleur, en ce milieu d'après-midi, devenait suffoquant alors que mon estomac retrouvé se manifestait de plus en plus. Je devais trouver un lieu où me nourrir et accessoirement trouver du travail... Le Restaurant ? Sans aucune expérience ? Mais où avais-je la tête... Bien sûre que non... Je devais viser moins haut, à l'image du monstre inutile que j'étais... La Taverne ? C'était une bonne idée. Direction ce lieu de beuverie. Les passants assemblés en une masse compacte m'empêchait de passer et je sentais une montée de d'agoraphobie monter en moi. Il me fallait de l'air, de l'espace, j'avais l'impression que jamais je n'atteindrais mon but à ce train là. Je bifurquais donc rapidement dans la première ruelle plongée dans le noir que je trouvais. Redevenir ombre... Lentement, en fermant les yeux, je laissais mon corps solide se remplacer par une brume, que je rendis compacte, à l'état d'une petite boule. Parfais. J'aimais cette forme et étais heureuse de pouvoir la retrouver à ma guise. En revanche le changement inverse restait toujours un peu plus compliqué. Une fois changée d'état, je me fondis dans les ténèbres, naturellement, et voyageais d'ombre en ombre avec une rapidité et une aisance grisante. En quelques secondes, je venais de traverser toute la rue principale et était arrivée devant la porte de la Taverne. A l'abris des regards, après plusieurs minutes d'intense concentration, je repris forme humaine. Cet exercice était encore assez désagréable pour moi... La sensation d'étouffement provoqué par la température disparaissait une fois devenue fumée... et me revenait comme un boulet de canon mon corps retrouvé. Il me faudra surement un long moment avant de totalement m'y habituer.

Une fois ma robe époussetée, plus par réflex que par nécessité, je pénétrais dans cet antre emplis d'hommes virils débordants de testostérone. Le vacarme assourdissant me gifla et je fus étourdie pendant quelques temps, regardant de tous les côtés comme une pauvre petite créature apeurée. Ce que j'étais, à la différence que je n'étais pas ici par hasard, j'avais un but bien précis. Mais pour le moment, ile me fallait me familiariser avec l'endroit. Je repérais une table isolée en fondit dessus. Un peu de repos après toutes ces émotions n'était pas de refus ! J'avais faim, j'avais soif. Mais j'étais sans argents.. Hors, l'endroit était bondé de males virils et je me doutais que l'un d'entre eux aurait une âme assez charitable pour venir prendre soin de la belle femme que j'étais. Je n'aimais pas user de mes atouts, mais je savais parfaitement le faire. Les jambes croisés, ma poitrine au décolleté volontairement posée sur le rebords de la table de bois ronde, j'attendais, patiente. Quelqu'un allait venir, j'en étais sûre...


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Sam 31 Mai 2014, 15:47


Zess marchait tranquillement sur le continent du matin calme, les rues bondés à cette heure si. Il s'ennuyait, mais ne trouvait rien d'intéressant à faire. Tout ce qu'il trouvait, c'était réfléchir aux événement qui s'était déroulés durant l'avènement du printemps. Il avait entendu dire que la plupart des personnes présentes avaient ressentit une baisse de leur magie. Pourtant, lorsque Setho avait soigné Haetosse, elle était tout à fait normal. Mais il n'y avait pas que ça. Apparemment, les Réprouvés ressentaient une certaine lourdeur dans leurs ailes, minime, mais présente en permanence. Par  contre, lui n'avait rien. Il avait essayé, plusieurs fois. Et à part en les utilisant à long terme, il n'avait rien. Depuis peu, tout se détraquait. Mais depuis quand exactement ? Il était comme Setho. Il était sur d'avoir la réponse, mais il n'arrivait pas à faire le lien. Et ce casse-tête commençait sérieusement à lui taper sur le système.

Il faisait bon, et tout le monde était dehors. Il regardait les autres, d'un œil vide et ennuyé. Décidément toutes ces personnes ennuyantes, et sans vie. Et les bourgeois arrogants et imbus d'eux même étaient sûrement les pires. Ils se croyaient peut-être intelligents, ou simplement intéressants, mais tout ce qu'ils faisaient, c'était croire qu'ils avaient accomplis quelque chose de leur vie. Ce genre de personnes le faisaient bien rire. *Je te signale que t'es pas mieux !*. S'exclama Setho. Zess fit un sourire en coin. *Je suis au courant que je suis arrogant, mais contrairement à eux, je fais autre chose que rester assis quelque part et prendre du poids jusqu'à crever de surpoids* *Heureusement que tu fais pas ça. Je te signale que c'est également mon corps, et je ne voudrais pas que tu nous engraisse*. De toute façon, tous les deux savaient que c'était impossible qu'ils se posent quelque part et ne bougent plus jusqu'à leur fin de leur vie, potentiellement très longue.

Le Réprouvé fatigué par tout ce monde, prit une rue annexe, où il y avait beaucoup moins de monde. Il soupira, en s'appuyant contre un mur. Il respira quelques minutes, avant de se redresser, et de commencer à rejoindre la rue principale. Avant de sortir, il vit une jeune femme longeant les murs, essayant d'esquiver tous les passants. Il pencha la tête sur le coté, essayant de voir son visage. Il ne vit pas grand chose, ses cheveux en batailles lui tombant devant. Il la suivit du regard, avant de hausser les épaules. Elle devait être comme tous les autres, inintéressant. Il remonta les manches grises de son pull léger, puis replongea dans la foule. Ne sachant que faire, il se laissa porter par le courant, écoutant les conversations, s'arrêtant à quelques étales, en faisant semblant de s'intéresser à la marchandise, tout en écoutant les paroles du vendeur. Il se stoppa un moment, et prit une pierre. Il la regarda. C'était une citrine, orangé et légèrement noire. Le vendeur s'intéressa à lui, et s'approcha, un sourire sur les lèvres, sur d'être tombé sur un imbécile. Il claqua dans ses mains en souriant, montrant ses deux.  «Ah monsieur, vous avez l'oeil ! Vous venez de prendre un saphir jaune. C'est une pierre très rare, je peux vous en faire un bon prix et... ». Zess le lança en l'air, le marchand tendant vite les mains pour le rattraper, jonglant presque avec, avant de le stabiliser. «Je ne sais pas si vous êtes complètement idiot, ou u, mauvais arnaqueur, mais ceci est une citrine orangée ». Le vendeur lui lança un regard étonné, mais le Réprouvé ne s'intéressait déjà plus à lui, et fit demi-tour.

Zess commençait à avoir soif, et même faim. Il aperçut la taverne, et y entra. Ce n'était pas son endroit préféré, mais c'était là où courait le plus de rumeurs. Peut-être qu'il entendrait quelque chose d'intéressant qui changerait sa journée, car pour le moment, il s'ennuyait plus qu'autre chose. Il poussa la porte. L'endroit était bondé. La plupart était des hommes qui ne faisaient que penser avec leur sexe, plutôt qu'avec leur tête. De parfait idiot en clair. Il chercha une table libre du regard, mais n'en trouva aucune. Il soupira, avant de tomber sur une d'entre elle qui était occupé par une simple jeune femme. Comprenant que c'était soit ça, soit partir s'asseoir avec de pauvres imbéciles. Il se dirigea vers elle, s'arrêtant en face. «Je suis désolé de vous déranger mademoiselle, mais comme vous le voyez, la plupart des tables sont prises. Je pourrais très bien me faire une place parmi ses messieurs ». Dit-il en se tournant légèrement vers eux, et les désignés de la main, puis il se tourna à nouveau vers elle. «Mais je ne suis pas sur qu'ils acceptent la présence de quelqu'un comme moi, et vous me semblez être de meilleure compagnie qu'eux ». Il marqua une pause, avant de reprendre, trouvant une idée pour la convaincre, de plus elle semblait attendre quelque chose. «Je pourrais même vous offrir un repas, et vous débarrassez des importuns qui viendront forcément vous posez des ennuies. Mais ne vous méprenez pas, se ne sont pas des avances ». Elle avait beau être mignonne, il n'était pas d'humeur à draguer quelqu'un.
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Mer 04 Juin 2014, 19:16

La faim me tiraillait les entrailles au fil du temps qui s'écoulait à mon goût bien trop lentement. Je désespérais de trouver un homme assez bienveillant pour m'offrir à manger... Mais les habitués étaient tous bien trop occupés par leurs jeux d'argent ou bien trop ivres pour prêter attention à ma présence... Et puis de toute façon... qui pouvait bien se soucier de moi... Je n'étais qu'une morte, une ombre, une suicidée. J'avais beau être la femme d'un riche juge, personne ne m'avait reconnue jusque là. Comme si mon passé était aussi absent de la mémoire des habitants que de la mienne. Peut être étais-ce une des condition à ma nouvelle nature ? Je n'avais aucun moyen de le vérifier. Et je me rendais alors compte que durant toutes ces années de vie, je n'avais connue personne, ne m'étais jamais fait le moindre ami. Pathétique... voilà la façon dont je me percevais...

C'est alors que j'entendis la porte de la taverne s'ouvrir. Un nouvel arrivant ! Chassant d'un revers d'esprit mes idées noires, je m'affublais de mon plus beau sourire et me mis à observer d'une mine intéressée le spectacle de débauche qui s'offrait à mes prunelles. La salle était bondée... alors avec un peu de chance... Bingo ! J'observais du coin de l’œil un jeune homme borgne aux cheveux aussi sombres que les miens s'approcher de ma table. Du peu de souvenirs que je possédais, il ne me semblait pas l'avoir déjà croisé en ville... Un voyageur venu de repaitre après un long périple ? Il n'en avait pas l'air vestimentaire... Mais si tel était le cas, la chance ne jouait pas en ma faveur. Il était rare que ce type d'homme soit fortuné, hors je voulais uniquement me faire inviter à déjeuner.

Et pourtant... Il s'exprima alors, poliment et d'un ton charmeur. Je le comprenais parfaitement lorsqu'il m'expliqua la raison de sa venue vers moi. Il y avait fort à parier qu'un homme de sa carrure fine n'avait rien à voir avec ceux qui se trouvaient déjà en ce lieu. En revanche, j'eus beaucoup de peine à retenir un rictus de désaccord en l'entendant me proclamer meilleure compagnie qu'eux. Certes, mon but premier était d'attirer une âme charitable, mais me considérer comme agréable à côtoyer était au dessus de mes forces morales. Qui voudrait discuter avec une femme dépressive et ruinée ? Mis à part peut être un élémental un peu perdu... En revanche, je laissais clairement mon regard s'illuminer à sa proposition de m'offrir le repas. C'était inespéré ! La chance n'était donc pas tant que ça contre moi. Et puis il pouvait bien tenter de me séduire si le cœur lui en disait, il me suffirait de discrètement enfiler mon alliance à ma main gauche pour le dissuader de continuer.

Sous l'émotion, je ne me rendis pas tout de suite compte que compte que mon corps perdait de sa contenance et du me ressaisir bien vite, rougissante tout en baissant la tête. Si ce dernier m'avait aperçus redevenir brume.. Non, impossible, la pièce était trop sombre. Une fois ma consistance et mon calme repris, je levais mes pupilles émeraudes vers son unique œil écarlate. La différence physique ne m'avait jamais mise mal à l'aise et puis quand on côtoyait une personne sans tête... tout était relatif. Prenant alors ma voix la plus mélodieuse possible, je lui répondis d'un doux sourire et le plus naturellement du monde... "- Une telle invitation ne se refuse pas. Prenez donc place, je serais ravie de partager un repas en votre compagnie.", avant d'enchainer comme le veut la bienséance par une ouverture de conversation... "- Mais que vient faire un jeune homme tel que vous dans un endroit si mal famé ?", tout en sachant pertinemment qu'il ne manquerait pas de me retourner la question... Bien que je puisse me tromper, je n'étais pas devin.

Mais il est vrais qu'une jeune fille de ma finesse s'attablant seule dans un lieu aussi dangereux devait paraitre curieux. Pourtant, je ne ressentais aucune peur, pas la moindre petite angoisse. A vrais dire, je savais pertinemment que si l'un d'entre eux m'approchait, menaçant, il me suffirait de disparaitre dans les ombres, et ce n'est pas ce qui manquait ici. Étais-ce cela qui me permettait de braver ce danger ? L'assurance de pouvoir m'échapper ? Peut être... La fuite... c'était bien la seule chose dont j'étais capable... Je fuyais ma sœur, je fuyais mon mari, je fuyais mon passé, ne cherchant même par réellement à m'en souvenir... Je me sentais lâche... inutile... Tandis que je me laissais aller à mes sombres état d'âme, une ombre s'installa dans mon regard qui se vidait de toute présence...

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Lun 16 Juin 2014, 01:06


En un regard, Zess put remarquer une pointe de désaccord dans son regard, avant qu'il ne s'illumine lorsqu'il lui proposa le repas. Il trouvait cette fille de plus en plus familière, comme s'il l'avait déjà vue quelque part. Il avait une bonne mémoire, mais ne retenait que ce qu'il trouvait d'important ou d'intéressant. Ce qui voulait dire, qu'à part ses recherches, ce n'était pas grand chose. Enfin, au moins il allait pouvoir manger tranquillement sans être dérangé. Qu'il doive payer un repas en plus ne le dérangeait pas plus que ça. Après tout, ici ce n'était pas très cher, ni d'excellente qualité d'ailleurs, mais il avait déjà connu pire. Enfin, il était persuadé que cette demoiselle ne venait pas souvent manger ici, sinon elle aurait deviné que c'était en de rares occasions que des personnes comme lui venaient. Sinon elle se serait fait agresser depuis deux minutes au moins.

Lorsqu'elle commença à perdre de la consistance, le Réprouvé ne dit rien, ne laissa paraître aucune émotion, faisant comme s'il n'avait pas remarqué. Il commençait enfin à avoir quelques indices sur elle. C'était une Ombre, donc elle s'était suicidé. Et apparemment, il y a peu, sinon elle ne perdrait pas aussi facilement sa forme humaine. Zess tira la chaise en face de la jeune femme, et s'assit dessus. Il croisa les jambes, se mettant à son aise, écoutant ce qu'elle racontait. Il sourit. Il avait peut-être l'air jeune, et, effectivement, l'était encore plus qu'elle ne pouvait l'imaginer, mais il avait accès à une mémoire de plus de trois cents ans.  «Oh vous savez, je suis un voyageur. Je fais en sorte d'aller dans des endroits les moins chères. Ca évite de trop dépensé d'argent. Et puis, vous pouvez me croire, cet endroit est moins mal famé que certain où je suis déjà allé ». C'est vrai qu'en soit, à part quelques ivrognes qui se croyaient forts, il n'y avait pas de très grand danger.

Il croisa les bras, s'appuyant sur son dossier. Sous la table, sa jambe se levait et se baissait légèrement. Il ressentait une certaine frustration face au problème qui lui trottait dans la tête. Décidément, il n'arrivait pas à mettre un prénom sur son visage. Pourtant il était sur de le savoir. Soudain il s'appuya sur la table, un léger sourire sur les lèvres.  «J'ai enfin réussi à mettre un nom sur votre prénom. Vous êtes Milady Madley, pas vrai ? ». Oui, il en était sur cette fois-ci.  «Maintenant que j'ai réussi à mettre un prénom sur votre visage, je me demande encore plus ce que vous faites ici. Après tout, pour la femme d'un juge plutôt réputé de la ville ne devrait pas traîné dans ce genre de lieu ». Elle devait être surprise de voir qu'un homme, débarqué de nul part, en connaissait autant sur elle. En fait, les informations lui venaient toutes d'un coup. Maintenant qu'il se rappelait comment elle s'appelait. Mais ce qu'il savait, il le tenait des quelques journaux qu'il avait lut, et ses connaissances, car, après tout, la plupart des personnes ne savaient pas qu'en se suicidant, ils devenaient des Ombres. Mais Setho avait passé un certain temps avec une femme de cette race, et elle avait eu le temps de répondre à toutes les questions qu'il se posait.

Tout ça était bien pratique, seulement, il voulait savoir comment elle allait réagir face à tout ce qu'il venait de dire. En même temps, un des rares serveur vint leur demander ce qu'ils voulaient. Zess commanda un repas, et tourna la tête vers Milady, un sourire sur les lèvres, comme s'il n'avait rien dit sur elle.  «Alors, que voulez-vous ? Ce n'est pas de la haute gastronomie, mais c'est moins mauvais que ça en à l'air quand vous le verrez ». Le serveur le fusilla du regard, mais ne dit rien lorsque Zess le regarda, affichant toujours le même sourire. Face à lui, il était plutôt effrayant, et fermer le clapet aux plus idiots, ou peut-être intelligent. Mais face à la demoiselle, il avait un sourire légèrement plus curieux et moins manipulateur.
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Jeu 19 Juin 2014, 16:29

Je fus soulagée en relevant les yeux de n’apercevoir aucune réaction sur son visage quand à ma perte de consistance. Soit il l’avait bel et bien vu mais avait la politesse ou bien la peur de ne pas me le faire remarquer, soit ce changement avait été bien trop insignifiant pour être observé. Dans tous les cas, je lui en étais silencieusement reconnaissante, mais pas rassurée pour autant. Apprendre qu’il n’était qu’un simple voyageur ne me surpris pas tellement non plus et il était dans ce cas logique que ce dernier soit venu se repaitre dans l’établissement le moins cher de la ville. En revanche… ce qui suivit était beaucoup moins attendue… Et je perdis mes moyens.

Il savait… Il savait ! Alors que quelques secondes auparavant je me laissais aller à mes sombres pensées, un ouragan de panique s’empara de mon être. Je sentis mon corps s’accélérer, mon sang pulser dans mes veines et forcer sur les parois de ma boîte crânienne qui me semblait prête à exploser. Je sentis mon esprit flancher, et mon corps par la même occasion, qui se mit à vaciller sous toutes ces émotions de peur qui m’envahissaient. Il savait qui j’étais… Je me rattrapais de justesse à la table, agrippant son bord d’un geste brutal mais ferme. Et j’avais le visage interdit, ne sachant que dire ou penser. Reprendre mon calme, il me fallait reprendre mon calme au plus vite. Je respirais profondément, mais ma respiration sifflait entre mes dents serrées. Au moins je n’avais pas traversé la table ni perdu contenance. Je devais réfléchir. Mon corps avait agis instinctivement, sans se poser la moindre question, mué par une angoisse incontrôlable. Mais pourquoi exactement ?

Oui, pourquoi avoir paniqué autant ? Certes, il connaissait mon identité et également qui était mon mari. Mais en quoi cela posait-il problème ? Je ne risquais à priori rien, sinon d’éventuellement devoir répondre à quelques questions. Mais a mon sens guère d’avantage. En y réfléchissant un peu plus, c’était peut être étrange de la part d’un simple voyageur d’être au courant de ce genre de choses qui ne faisait, même pour les habitants, pas encore partie des sujets de ragots… Alors une autre idée prit forme dans mon esprit tandis que mon être recouvrait tout son calme… Sans ma mémoire, j’étais incapable de me rappeler de ceux que j’avais pu connaître de ma vie humaine, même si ceux-ci se présentaient à moi… peut être que ce garçon m’a déjà rencontré par le passé… Je devais m’en assurer, mais le serveur ne m’en laissa pas l’occasion.

Mon ventre me rappela à l’ordre et il est vrai que j’étais plutôt affamée, ce qui était nouveau puisque jusqu’ici, je n’avais mangé que par un pur réflexe humain, par automatisme. J’avais fini par comprendre que je n’avais pas faim mais que je savais que j’étais censé avoir faim. Mon esprit et mon corps s’arrangeaient alors pour que j’en aie tous les symptômes… La nourriture n’avait aucun goût pour moi, depuis que j’étais devenue une Ombre, mais je ressentais toujours les textures sur mon palais ainsi que les odeurs et ceci suffisait à rendre plaisant un bon repas. Je me mit à imaginer la fondante texture des rognons accompagnés d’une sauce onctueuse, dont le parfum me vint en tête naturellement… Je salivais d’avance et me préparais à répondre quand… mon pouvoir refit des siennes… et que des rognons… crus… apparurent au beau milieu de là table, là où mon regard était fixé. Je piquais immédiatement un fard et regardais mon bienfaiteur avec des yeux de poissons… Fichue magie !

Je me lançais alors aussitôt dans un étalage de plus plates excuses envers le serveur qui était bouche bée face à cette étrange démonstration. J’avais découvert ce don encore très récemment et ne le contrôlait absolument pas, ce qui était assez compliqué lorsque tout d’un coup vous vous retrouviez avec un aliment dans les mains… encore que là j’avais eu de la chance que ce ne soit pas tout le plat, sans récipient pour le recevoir, qui était venu s’étaler sur la table de bois bancale. « Pardonnez moi ! Je… je n’ai pas encore l’habitude de cette magie… Mes plus plates excuses ! Je… Je vais nettoyer ! ». Mais le serveur, qui ne l’entendait apparemment pas de cette oreille, se plaça devant moi, menaçant, apparemment furieux que l’on ait fait appel à de la magie au beau milieu de la taverne. Son regard noir me pétrifia et je tentais de m’enfoncer plus profondément dans ma chaise avec le désir profond de disparaître au plus vite... Sa main s’approchait de moi… je la sentais… Et un cris strident, de peur, s’échappa de ma gorge et envahit tout le lieu… La poisse !

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Ven 20 Juin 2014, 00:56


Zess faillit éclater de rire devant la réaction de Milady, mais un simple sourire apparut sur ses lèvres. Son visage se crispa, et la peur apparut dans ses yeux. Son souffle s'accéléra, et elle vacilla. Elle commença à flancher et sembla, pendant quelques instants, tomber. Elle se rattrapa à la table, et il vit ses phalanges devenir blanches. Il l'avait vraiment déstabilisé avec ses quelques mots. Enfin, qui ne le serait pas après qu'un inconnu devine son identité. Mais, d'après lui, il n'aurait pas du être aussi étonné, elle avait été plutôt connu lors de sa mort, grâce à son mari. Tout comme sa sœur d'ailleurs, s'il se souvenait bien. En tout cas, elle n'avait pas perdu contenance, et à ce qu'il avait pu voir, elle n'était plus bloquée dans une unique lieu, mais elle était encore faible, sûrement une ombre, sans parler de la race, mais du rôle hiérarchique. Ou alors un grand faucheur, même s'il en doutait un peu.

Il vit le doute et les questions commencer à naître dans son regard, remplaçant petit à petit la peur et la surprise. Elle sembla sur le point de parler, mais à ce moment le serveur vint, et leur petite discussion commença. Encore une fois, elle se prépara à répondre, mais soudain, des rognons apparurent en plein milieu de la table. Il baissa le regard dessus, avant de lever son œil vers elle. Elle lui faisait des yeux ronds. Il semblerait qu'elle ne contrôlait pas ses pouvoirs. Elle se mit à s'excuser envers le serveur. Tout d'abord amusé par la précédente scène, il leva rapidement son œil au ciel. Quelle idée de s'excuser autant pour une chose aussi insignifiante ? L'éducation des familles riches étaient rapidement fatigante, et les imiter aussi, mais s'il voulait avoir de l'influence, il devait faire comme eux, alors autant l'observer pour voir comment elle agissait. Même si pour le moment, elle semblait avoir plus de problème qu'autre chose.

Le serveur se plaça devant elle, le visage menaçant, et le regard furieux. Zess passa du serveur à Milady, voyant bien qu'elle était complètement effrayée face à lui, et ne pouvait même pas réagir. Une personne faible... Comme la plupart qui vivaient chez eux sans bouger de leur petite ville. Une vie tranquille, et barbante en soit. Elle émit un cri aigu, qui calma toute la salle. Le Réprouvé soupira. Décidément, elle n'avait pas l'air de pouvoir se débrouiller seule. Le Réprouvé se leva, et attrapa la main du serveur, qui n'était plus très loin de toucher la jeune femme. Il s'arrêta, avant de lever la tête vers celui qui le tenait, un éclat de fureur dans ses yeux. Quant à Zess, il restait calme, gardant un sourire polie sur les lèvres, mais son regard était glacial. L'homme se tourna vers lui, le poignet toujours emprisonné dans la poigne de Zess qui, malgré son manque de force, lui faisait un mal fou. Toute la fureur qu'il avait, disparaissait petit à petit remplacé par la douleur. En fait, le Réprouvé appuyait simplement sur un point sensible du poignet, à l'endroit où se trouvait les nerfs.  «Monsieur, si vous pourriez oublier ce que vient de faire cette demoiselle, et reprendre votre travail, j'en serais heureux. Après tout, ce n'était qu'un accident.». Le serveur avait beau être habitué à jeter des ivrognes dehors, et à n'être que très peu impressionné, il avait du mal à dissimulé une certaine peur envers le Réprouvé.

Pendant quelques secondes, les deux s'affrontèrent du regard, puis le serveur finit par baisser les yeux.  «Pardon pour mon comportement ». Zess le lâcha, le laissant récupérer sa main. Le serveur commença à partir.  «Vous avez oublié quelque chose, je crois ». Le rappela le Réprouvé. L'homme se figea, tournant la tête vers lui. Il croisa l'oeil écarlate de l'homme,un frisson le parcourant. Il fit demi-tour, revenant vers Milady.  «Mademoiselle, vous voulez quelque chose à manger ». La questionna t-il froidement, avec un vocabulaire digne de cet endroit, sans aucun respect. Zess conserva son sourire polie, le suivant du regard, puis repartit s'asseoir sur sa chaise, croisant les jambes. Il posa les coudes sur la table, attendant que la jeune femme commande, et que le serveur reparte pour reprendre la discussion, là où elle s'était arrêtée. Il comprenait qu'elle ne veuille pas que quelqu'un le cri sur tout les toits. Après tout, elle s'était suicidée, et donc censée être morte. Presque tout le monde ignorait ce qu'était les Ombres, et le rôle qu'elle jouait, même si elles étaient devenues un peu plus connu lorsque Neith avait prit le pouvoir.
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Dim 22 Juin 2014, 15:57

J'avais fermé les yeux, me préparant à recevoir un coup de la part du serveur... mais rien ne vint. Timidement, précautionneusement, j'ouvris à nouveau mes paupières et restait stupéfaite devant la scène qui se déroulait sous mon regard. L'homme au tablier sale avait été stoppé dans son élan d’agression par mon bienfaiteur, qui le tenait fermement par le poignet. J’aperçus un rictus de douleur se dessiner sur son visage en colère... Ce qui était assez étrange pour un homme de sa corpulence habitué à éjecter de son établissement les pires ivrognes que la ville abrite. Je me redressais sur ma chaise, reprenant peu à peu contenance. Il s’en était fallut de peu… Un long soupire de soulagement s’échappa de ma gorge tandis que je tentais de contrôler les tremblements de peur qui parcouraient mon corps.

C’était stupide de ma part d’être venue dans un endroit pareil… Je m’en rendais compte. Il est vrai que je n'étais absolument pas habituée à ce genre d'endroits et que même si je me savais capable de fuir en cas de problème, mes réactions étaient loin d'être celles que l'on s'attendrait à ce que j'adopte et dévoilaient toute ma faiblesse et mon incapacité à m'adapter à ce genre de lieu. J'avais toujours vécue à l'abri du monde, que ce soit chez mon mari ou bien chez mes parents, d'après les quelques bribes d'informations que me lâchait parfois ma sœur. Et je le voyais bien lorsque je me retrouvais au milieu de la jungle des hommes, au cœur du monde. On dit souvent que même si l'esprit oubli, le corps lui se souvient toujours. Et je ne me sentais jamais à mon aise dans ces endroits bondés ou réputés dangereux, contrairement à Melody qui avait subit des épreuves que je n'osais imaginer. J’étais faible, inutile et idiote.  Est-ce que j’allais passez le restant de mes jours à être ainsi ?

Tout ce qui se trouvait autour de moi me sembla soudain bien lointain. Les yeux rivés sur mes mains que je m’amusais à transformer en fumée puis à solidifier à nouveau, mes pensées voguaient sur les vagues floues de ma mémoire. Je n’étais plus là, plus dans la taverne, plus à côté de ce serveur que mon incompétence à contrôler ma magie avait rendue furieux. Plus dans cette bâtisse sordide, lieu de débauche. Je n’entendis pas sa question posée froidement,  enfin pas réellement. Et il dut bien me la reposer plusieurs fois avant que je finisse par être forcée de revenir à la réalité. « - Une omelette. Merci. » Je lui avais répondue mécaniquement, sans le moindre regard, d’une voix platonique qui ne laissait transparaitre la moindre émotion. Et puis de toute façon, ressentais-je vraiment quelque chose ? Non. Je ne voulais plus ressentir. Ni peur, ni angoisse, ni quoi que ce soit. Alors tout serait plus simple. Je pourrais devenir forte. Étais-ce cela la solution ? Annihiler toute présence de sentiments et d’émotions en moi pour pouvoir devenir forte ? Ne plus avoir d’état d’âme semblait une solution envisageable afin de pouvoir remplir ma mission d’Ombre et de « vivre » comme je l’étais censé.

A ce moment, une étrange sensation m’envahit, tel un besoin vital, un désir puissant qui se transformait chaque seconde un peu plus d’avantage en une obsession. J’avais soif. Très soif. Mais soif de quelque chose de différent que d’eau… De l’alcool. J’avais soif d’alcool… Ce qui était assez invraisemblable quand on pensait que de toute ma vie, j’avais le pressentiment que je n’avais jamais touché à la moindre goûte de ce breuvage aux vertus de dépravation de l’âme humaine. Et sans même contrôler mon corps, mué par une force mystique, je commandais. « - Et une bouteille de whisky, sans glace. ». Une bouteille entière ? Mais où avais-je la tête ? Partout, sauf ici, me dis-je. Un sourire polis se fixa ensuite sur mon visage pâle et je plongeais mes pupilles émeraude dans celle de mon hôte de table. «  - Et vous, que prendrez-vous ? ».

Je me rendis alors compte qu’il avait un très net avantage sur moi en connaissant mon identité et que je me devais de rééquilibrer la balance. « - Mais au fait, vous connaissez mon nom mais je ne connais pas le vôtre. Et c’est un cruel manque de politesse de votre part. J’exige réparation ! ». Un petit rire amusé soutint mes propos. Je ne sais par quel miracle, mais cette soif mystique que je ressentais avait tout simplement balayé cet état dépressif dans lequel je glissais il n’y a seulement que quelques secondes, et l’avait remplacé par quelque chose de nouveau que je ne parvenais encore à définir… Mais une chose était certaine… tandis que je fixais le sourire aux lèvres le jeune homme en face de moi, j’attendais impatiemment que le serveur nous apporte le Saint Whisky…

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Jeu 09 Oct 2014, 18:21





J
’errai une nouvelle fois dans les rues sales d’une ville. Je dis bien d’une ville, car à force de voyage je ne savais plus bien où je me trouvais. Mon feu follet soulevait mes cheveux comme des rênes et me prenait pour son poney, une situation parfaitement normale donc… mais contrairement à lui, j’avais besoin de manger et de boire, mais les restaurant ici était trop chère pour moi, enfin, même les moins chères l’était en fait. Il fallait donc que je trouve une solution intermédiaire avant de me retrouver à trifouiller les déchets des autres. J’avais bien maigri depuis que j’étais partie du palais, je n’étais pas vraiment sale, trouvant toujours de l’eau quelques pars, je trouvais toujours une solution pour me laver, mais aujourd’hui, mes joues étaient toutes pleines de terre. J’avais également de petits cernes sous les yeux, si je trouvais toujours un arbre sous lequel dormir, cela ne voulait pas dire que les lits royaux ne me manquaient pas et que je dormais bien. « Qu’allons-nous faire Ardea hein ? J’ai plus un sou en plus… » Dis-je désespérer, en sachant pertinemment qu’il ne pouvait me répondre.  Sans broncher, Ardea s’arrêta, tourna doucement la tête et s’en alla. Je me mis à le suivre, peut être en avait-il marre que je me plaigne à longueur de temps : « Tu m’abandonnes toi aussi ? » lui criais-je alors qu’il était loin. Quand soudainement BANG, il se prit une fenêtre d’une taverne que je n’avais pas vue auparavant. Je m’approchais en riant et me dis-je à moi-même : « T’es mignon, dommage que tu sois stupide… ». Je regardai à l’intérieur, il y avait des tables, des chaises, mais surtout de la nourriture et à boire. Je me nettoyais les joues et me refis une beauté, replaçant ma chevelure sur le côté. J’avais pour idée de commander, manger, boire et… courir vers la sortie sans payer.

J’ouvris la porte avec assurance et rentrai. Quelques visages se tournèrent vers moi, et à partir de là, je ne sus pas quoi faire. Alors que je m’avançais vers une table, le propriétaire s’écria
: « Eh, mais t’as quel âge ptite ? » Je restais un instant figé avant de me retourner et de crier : « dix neuf ans ! ». Il regarda ma poitrine qui avait oublié de se développer et fronça des sourcils « Ah oui... Vraiment ? ». Je compris bien que c’était foutu et qu’il avait compris mon manège, mais je continuai sur ma lancée : « j’en ai dix-sept en fait… » « T’as de quoi payer ? » Je ne répondis pas à ça, je n’avais pas l’habitude de mentir et ce n’était donc pas naturel pour moi. « Je sais comment tu peux payer ma ptite » Dit-il le sourire aux lèvres. Je n’osais même pas imaginer, mais mon ventre se mit à gargouiller et les personnes aux alentours se tournèrent vers moi : « Tu veux quoi ? » Me demanda-t-il tout sourire, prenant ce gargouillement comme un oui. De toute évidence, je n’étais pas encore prête à fouiller les ordures, et un homme qui prenait mon corps sans être d’accord, j’avais déjà subi… je décidais donc de m’assoir à la table en lui disant : « Ce que vous voulez du moment que je mange. »

Mon esprit était brouillé, je ne voulais pas me donner pour manger, mais avais-je le choix ? Peut-être oui, et si il me touche, il le regrettera. Je regardais silencieusement ma lame cachée qui ne demandait qu’à s’enfoncer dans sa chaire, et un instant je me demandais d’où me venaient cette haine et ce courage.  

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Sam 11 Oct 2014, 14:10

Ce continent, je l'avais désormais en horreur. Tous mes malheurs avaient eu lieu ici, et y remettre les pieds était pour moi une source de haine intarissable. Je détestais ces habitants, à la petite vie tranquille, je détestais les voir ainsi ignorer les monstruosités qui les entouraient. Ils n'étaient qu'une bande d'hypocrite, mais un jour le temps fera sa justice, et il comprendront leur regrettable erreur... quand tout sera bien trop tard, si possible. Voilà maintenant quelques mois que le chaos avait finit par s'amoindrir sur ce monde, et que je parcourais chaque continent, chaque territoire, et ce afin d'agrandir mes connaissances et dans l'espoir de retrouver mon bien. Mais jusqu'ici, je n'avais, à mon immense regret, pas trouvé le moindre petit indice qui puisse m'y conduire. Alors j'avais décidée de retourner à mes origines, peut-être finalement le seul endroit au cœur duquel j'ai un jour été aussi près de mon ultime but. Et l'espoir ne me quittait pas, bien qu'il se soit probablement mué en une féroce obsession depuis tout ce temps... Je me refusais d'abandonner, puisque retrouver mon membre perdue signifiait à la fois la fin de mes souffrances physiques mais également le début de ma liberté totale. Le simple fait de devoir un jour être redevable à qui que ce soit, simplement car ce dernier m'aurait rendue mon bien, m'était irrecevable, inacceptable, et tout bonnement inconcevable. En me débarrassant de mon mari et de tous ces acolytes, de mes propres mains, j'avais durement acquis une liberté que personne ne devrait pouvoir me retirer. Et j'étais prête à me battre farouchement pour la conserver à jamais. Peut-être étais-ce en cela que je m'étais sentie aussi proche du peuple Orisha lors de mon séjour parmi eux...  A la différence que je n'avais aucune limite de temps de vie au centre de cet univers, créé par Sympan.

Aujourd'hui, je savais. Non seulement ce que je voulais devenir, mais aussi comment y parvenir. Me dégager de toute contrainte de temps, je l'avais fait. Mais désormais, je voulais un jour apprendre à maîtriser cette notion. Être en dehors de l'espace temps, l'ultime façon d'être véritablement libre ! Devenir l'un des Maîtres du Temps. Voilà ce à quoi j'aspirais désormais. Mais il me fallait dans un premier temps régler définitivement mon petit problème de Dullahan, afin de pouvoir me consacrer corps et âme à ma quête. Et pour une fois, moi qui connaissais le Quartier Résidentiel mieux que ma propre sœur, je savais parfaitement où me rendre pour me tenir au fait des derniers changements par ici, tout en prenant soin de ne risquer à aucun moment de croiser la milice responsable de la justice en ces terres. Je m'étais donc dirigée vers la Rue Commerçante, afin de m'engouffrer dans un lieu de débauche dans lequel mon corps avait subis tant de fois les fantasmes d'hommes sordides au ventre remplit de bière. La Taverne. L'alcool, pour une étrange raison, n'avait jamais manqué dans ce pittoresque bâtiment quelque peu délabré par les affres de la météo locale. Et pour la première fois de toute mon existence, je pouvais y entrer la tête haute, et non comme objet sexuel attendant simplement que l'on se serve de lui. J'avais également appris à me défendre, à concevoir la souffrance d’autrui d'un tout autre point de vue. Chaque châtiment donné devait être mérité, et sa puissance se devait d'être supérieure au pêché commis. Tel était la façon dont je concevais cela désormais. Qu'ils osent m'approcher, j'étais prête à les recevoir en conséquence...

Je poussais donc d'un vif coup de pieds la lourde porte d'entrée en bois, et arrivais juste à temps pour entendre ce que ce cher barman venait de proposer à une jeune fille innocente... Aether de la Justice, que je détestais ces hommes aux désirs bien bas ! Mon sang ne fit qu'un tour, et je m'approchais d'un pas franc vers le dit monstre, le regard illuminé par ma haine et mon dégoût. Je ne pouvais accepter cela, moi qui avait tant de fois été obligée à vendre ma chaire au plus offrant... Sans même réfléchir aux conséquences, et sachant parfaitement que la loi du plus fort régnait dans ce lieu dépravé, j'attrapais son col graisseux et approchais son visage à l'haleine putride du mien. De ma voix la plus menaçante, sûre de moi, je lançais ma menace. «  Tu touche à cette fille, gros plein de bière, je te fais avaler ce qui le haricot qui te sert de queue. Compris ? L'addition sera pour moi, veille à ce qu'elle ne soit pas trop salée... » De ses yeux ahuris, il me fixai, apparemment apeuré, et opina du chef, bien que je sentais une certaine forme de rage en lui, à s'être fait humilié ainsi par une femme. Je me retournais ensuite vers l'assemblée, qui avait les yeux rivés sur nous et s'étaient tu. « Et le premier qui vient déranger la demoiselle aura à faire à moi. » Je me retournais ensuite vers la pauvre petite qui me parut bien maigrelette maintenant que je la regardais, assise à sa table. Ce n'était pas dans mes habitudes de me lier à qui que ce soit, mais, de part ma condition de femme, il m'était impossible de la laisser dans son triste état. « Voilà, jeune fille. Vous ne craignez plus rien à présent. » Je lui tendis alors ma main, comme le ferait un gentilhomme, tout en prenant place face à elle. « Commandez tout ce qui vous plaira. » Et je lui offris mon plus beau sourire, de ceux que je n'arbore jamais en temps normal, afin de me montrer la plus rassurante et amicale possible.

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Sam 11 Oct 2014, 23:50





J
e soufflais en regardant la table. Je pouvais encore sortir… m’enfuir… je posais ma main sur mon estomac, j’avais tellement faim que mon corps ne voulait plus bouger. Après tout, j’avais déjà donné mon corps alors que je n’en avais pas envie, je n’avais pas compris sur le coup, mais c’était à peu près la même chose non ? Sauf qu’ici, en contrepartie je ne mourrais pas de faim. Je sortis de mes pensées lorsqu’une femme rentra dans la taverne et pris le gros par le col tout en le menaçant. Mes joues s’empourprèrent, c’était moi la « fille » ? Je n’osai pas regarder autour de moi, c’était une bien drôle de situation. J’étais vexé et à la fois soulagé par son comportement. Lorsqu’elle me dit de prendre ce que je voulais, je baissais la tête en faisant presque la moue : pour qui elle se prenait celle-là ? Puisque je ne donnais pas de réponse au tavernier, il me ramenait du pain et du fromage tout en partant aussi vite que possible. J’hésitais un instant, avant de me jeter comme une sauvage sur la nourriture. J’en m’étais beaucoup plus dans ma bouche que je ne le pouvais et avalais tellement vite que parfois je toussai en avalant de travers. Mon feu follet regardait alors la femme. Il avait un drôle d’air, comme ci il avait compris quelque chose… il tendit alors les bras en devenant tout rose : « Vous devriez ne pas lui répondre ou il ne fera que vous collez » dis-je entre deux bouchés sans la regarder. Ardea se colla alors sur sa joue droite et y frotta sa tête en faisant des petits cris de satisfactions. Je commençai à rire : « ça y est, il va vous coller ».

Je continuais à manger, n’en laissant pas une miette sur la table. Le tavernier avait ramené de l’eau, et je n’en laissai pas une goutte non plus. Je regardais finalement la femme en souriant bêtement : « Merci de m’avoir défendu, mais je ne comptais pas honorer notre accord de toute façon ». C’était bien la vérité, je ne comptais pas donner mon corps à cette abruti finis, je m’en serais plutôt débarrassé ou j’aurais fuis après lui avoir brisé l’entre jambes. Je souris en penchant la tête : « Je ne suis pas la petite fille que j’ai l’air, je sais me défendre… » Ça en revanche c’était bien faux, j’étais une petite fille qui ne savait pas DU TOUT se défendre, même pendant mon viol j’en avais été incapable… mais il semblerait que la conscience de cette faiblesse m’aurait permis de me défendre aujourd’hui, alors nous dirons que ceci est un mal pour un bien et que c’est à demi faux. Je laissai courir mes doigts sur la table comme pour trouver quelques choses à dire. Je regardais alors la femme, je la trouvais très belle… mais j’étais consciente que dès que quelqu’un me donnait un peu d’attention, je me sentais irrémédiablement attiré par celle-ci. Ceci dit, peut-être prendrait-elle peur en apprenant ma folie. « Je m’appelle Nissa sinon… » Méthode d’approche un peu rudimentaire peut-être, mais vous en voyez une autre ? Puis si j’avais compris une chose depuis que j'étais petite, c’était que la parole était essentielle dans ce monde, elle n'était juste pas essentielle dans le mien. Je baissai alors le regard, j’avais pour habitude de parler avec les gestes, mais que dire à une femme que l’on ne connaît pas et qui nous intimide ? En réalité, le mieux que je pouvais faire était de me taire pour lui prouver mon respect, après tout elle m’avait enlevé une épine du pied. Ardea commençait alors à jouer avec ses cheveux, et je fronçais des sourcils pour lui dire d’arrêter. Il vint alors se réfugier dans mon épaisse chevelure qui ressemblait à un sac de nœuds.

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Lun 13 Oct 2014, 13:32

Rassurante et amicale ? Le simple fait que cette pensée fut mienne me surpris. Depuis quand agissais-je ainsi, pour le bien d’une parfaite inconnue, et ceci dans la gratuité la plus totale ? Je réfléchis quelques secondes, tandis que son Feu Follet se posta devant moi, prenant une couleur rose tout à fait ridicule. Je n’étais pas du genre à aimer les démonstrations de tendresse, puisque je n’en avais moi-même jamais reçus… mais par un étrange réflexe, je lui tendis l’un de mes doigts, sans véritablement y prêter attention. Et la petite créature vint immédiatement se coller à ma joue, comme me l’avait bien prédit sa maîtresse… « Tant pis. » J’avais parlé sans réfléchir, puisqu’une autre pensée accaparait toute mon attention. Quelque chose clochait dans ce que je venais de faire à l’instant… Et plus je me mettais à m’interroger, plus une réponse évidente m’apparaissait, pour mon plus grand déplaisir. La réelle question n’était pas « depuis quand » mais, « à quelle époque »… La réponse étant « quand j’étais encore vivante »… Voilà ce qui n’allait pas dans mon attitude… Aider mon prochain ne ressemblait en rien à la Melody-Dullahan que j’étais devenue… mais beaucoup plus à la vivante que j’étais… que l’on disait posséder un cœur en or. Et cela m’étais particulièrement désagréable, moi qui venait à peine il y a quelques mois accepter ma nouvelle personnalité… Oui, cette fille avait déclenché en moi quelque chose d’à la fois non-désiré et particulièrement curieux… Et je lui découvrais alors un intérêt tout particulier. Il me fallait la fréquenter le plus de temps possible afin de découvrir exactement ce qui s’était passé en moi lorsque je l’avais vu en mauvaise posture… Ma décision était prise.

Et alors qu’elle m’expliquait bien sagement qu’elle ne comptait de toutes les façons pas honorer son accord envers le tavernier, tout en m’affirmant qu’elle savait se défendre, je ne pus m’empêcher de rire. Était-elle inconsciente ? Elle qui s’était jeté sur la nourriture qu’il nous avait apporté comme un rongeur affamé l’aurait fait, et qui semblait si maigre et démunie qu’elle ne pourrait passer l’hiver… pouvoir combattre seule un homme qui avait l’habitude de jeter à main nue les pires crapules de la ville ? Non, je ne pouvais que rire en entendant cela, mais pourtant je me retins de lâcher quelconques remarques cinglantes qui me brûlaient le bout de la langue. Il était hors de question de la vexer et de risquer de la faire partir, bien qu’elle m’était redevable à présent, si cette dernière avait un temps soit peu le sens de l’honneur et de la politesse. J’optais alors pour un ton simplement explicatif et démonstratif. « Jeune fille, regardez autour de vous, observez le nombre d’hommes d’âge mure à la musculature parfois fort développée, qui se soulent chaque jours que Sympan fait dans cette taverne… Et dites moi un seul instant que vous seriez capable de vous défendre contre ne serais-ce que l’un d’entre eux. » Oui… Je me souvenais parfaitement de ma première entrée ici, alors que mon mari m’avait envoyé pour soi-disant, une simple course… alors que j’étais en réalité la marchandise à livrer. Je n’avais rien pu faire pour me défendre, et ils s’étaient tous jetés sur mon comme un vulgaire morceau de viande, sans qu’aucun cris ne puisse sortir d’entre mes lèvres ensanglantées. Je frissonnais de dégoût en me remémorant la scène horrible que j’avais vécue, en me demandant à nouveau quelle était la raison qui me faisait revenir ici… Peut-être la vengeance… Je ne parvenais même plus à définir ce que mon esprit désirait !

Mais il n’était pas question que je me laisse distraire par mes pensées, alors que j’avais une énigme affamée sous les yeux. Sa créature finit par me quitter, sous un froncement de sourcils de sa maîtresse, et retourna dans sa chevelure, alors qu’elle venait de se présenter. « Je suis Melody. Ravie de te rencontrer. Mais dis moi, qu’est-ce qui t’amène sur ce continent ? » J’évitais soigneusement d’évoquer mon nom de famille, sachant que j’étais probablement toujours recherché par la milice et ne désirant pas utiliser mon véritable nom de famille. Et puis cela n’avait aucune importance. Je fus alors prise d’une étrange soif, et fit signe au tavernier, qui me regarda d’un air haineux. « Whisky pour moi ! Et resserre-là. » Il grommela, avant de m’apporter rapidement ma commande, pestant dans sa barbe. Je me méfiais de lui… du lieu dans lequel j’étais… Et me servis un verre avant de l’avaler cul sec, attendant que mon invité poursuive la conversation.

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Dim 30 Nov 2014, 17:37





Mais qu’est-ce que je foutais là encore ! Je frictionnai le papier abimé entre mes doigts, penchant mon regard sur celui-ci : « Retrouver fille à la taverne du continent du matin calme. » La description suivait et cette femme, je l’avais devant les yeux, accompagnés d’une autre jeune fille. « La suivre, information sur… » La suite était tout bonnement recouverte de sang de celui qui avait porté le mot et celui qui aurait dû être à ma place. En revanche, je reconnaissais la signature, un V fait d’une main soigneuse et une lettre calligraphique, désignant l’institut dans laquelle j’avais grandis : Veritas. Quel que soit cette femme, quelqu’un voulait savoir ce qu’elle savait, et cela m’intriguais tellement que j’avais aveuglement suivi les ordres à la lettre, à la différence que ceux qui la cherche n’en seront jamais le contenue.

Au fond de la taverne, j’épierre d’un œil de félin, regardant la scène se dérouler. La femme avait pris la défense de la fille, elle ne la connaissait pas au vu du « jeune fille » qu’elle employa. Ce n’était donc pas quelqu’un de la secte, ou bien tentait-elle de gagner sa confiance pour la kidnapper par la suite ? Impossible, la fille était bien trop âgée et eux les prenaient au berceau pour avoir une emprise totale sur les repères des enfants. Croisant les bras sur mon buste, je continuais d’observer les deux femmes. Depuis un certain temps, j’avais pris la manie de chercher et de tuer les membres de la secte, puis je tombais parfois sur des ordres écrits que je m’empressais de suivre pour éliminer la menace ou au contraire protéger la personne concernée. Ici, je ne savais tout bonnement pas quoi faire. Je me penchai sur la table, m’accoudant tout en passant ma main dans mes cheveux. Dans le fond, c’était purement personnel et égoïste, je tentais de nuire à ceux qui m’avaient nui, logique. Un peu comme un serpent, je m’introduisais silencieusement dans sa vie pour un but encore flou. Sans doute sentait-elle ma présence, mais qu’importe, je ne lui voulais pas encore du mal et sans doute ne lui en ferais pas.

Portant mon verre à mes lèvres, je le posai ensuite brutalement sur la table. Je me levais et allai voir le responsable :
« La note de ses dames sera pour moi », dis-je d’une voix suave. Il était temps de rentrer en frontal, je n’allais pas la suivre en cherchant Dieu sait quoi et espérant une réponse. Surement ne savait-elle pas elle-même, et je pris l’initiative de tout simplement essayer de me lier à elle. Au vu du caractère de la femme, de ce que j’ai vu en tout cas, elle prendrait cela comme une insulte… surement oui, se faire payer le repas par un homme ne semblait pas la toucher le moins du monde. Peut-être était-ce pour cela que ma voix avait été inaudible. Après m’être assis, j’attendis tout simplement qu’elle vienne, ou pas d’ailleurs, dans le cas contraire je serais contraint de lui rentrer dans le lard, comme je savais si bien faire. Recommandant un whisky, je le portai une nouvelle fois à mes lèvres. La liqueur envahit ma bouche et je rouvris les yeux sur l’homme qui ne semblait pas comprendre mon geste quant à payer les consommations d’une folle furieuse. Ce qui me fit doucement sourire, peut-être qu’au final cette femme de caractère allait m’apporter des ennuis, car tous les hommes de cette salle n’appréciaient pas la domination d’une femme hystérique, même si celle-ci manie l’épée ou toute autre arme. Oui, il est fort probable que cette femme ne m’apporte pas que des réponses.

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Dim 07 Déc 2014, 16:59

La petite était restée silencieuse après mes dires, se contentant de garder fixement les yeux sur le contenue de son assiette, tout en l’avalant goulument. Elle ne devait certainement pas manger autant tous les jours… et ma curiosité maladive me poussa à me demander par quelles épreuves cette dernière avait bien pu devoir passer… Mais en attendant, je me resservis à mon tour, laissant le liquide ambré me brûler l’intérieur de la gorge, puis l’estomac, m’apportant une chaleur et un réconfort que je savais malheureusement de courte durée. Lorsqu’il vous manque une partit de votre corps aussi importante que votre tête, la douleur ressentie finira toujours par revenir à un moment ou un autre, et les moments de répits ou de plaisir ne sont que de courtes durées… J’avalais à mon tour un morceau de pain, lentement, comme si je voulais en savourer chaque miette, malgré le fait qu’il soit rassis. C’était pourtant inutile, puisque je n’en ressentais pas le goût et que cela devait bien faire plusieurs années que je n’avais pas réellement eu faim… Mais je ne souhaitais pas oublier ce que c’était qu’être vivante et me forçait à garder une attitude « humaine ». Relevant un instant mon regard, je remarquais que mon invité n’avait toujours pas daigné entamer la conversation, ou ne serais-ce que répondre à mes questions.  Peut-être avait-elle peur de moi ? Ou bien simplement était-elle bien trop obnubilée par son repas pour prêter plus attention à ma présence… Soit… « Prend ton temps pour manger, miss. Je ne suis pas pressée. »

Ainsi, je lui signifiais clairement que son attitude, bien qu’elle m’agaçait, ne risquait pas de me faire sortir de mes gonds. En attendant, je profitais de ce moment de solitude pour ouvrir mes sens à tout ce qui m’entourait. Et il fallait bien le dire, l’hostilité qu’avaient les hommes présents envers moi était palpable… Je me sentais même épiée, chose que je détestais par dessus tout. Malheureusement, je n’avais toujours pas d’arme à ma disposition pour me défendre… hormis les fourchettes, couteaux, assiettes et chaises qui se trouvaient autour de moi. Et cela ne me rassurait pas… d’autant plus qu’à de multiples reprises, je venais de voir le tavernier discuter à voix basse avec un homme au visage caché par une cape de cuir sombre… tout en jetant de noirs regards dans ma direction. Cela ne sentait pas bon… vraiment pas… Et peut-être eut-il mieux fallut quitter l’endroit tant qu’il en était encore temps. Je regardais la jeune demoiselle et m’approchais doucement de son visage. Il me fallait la mettre en sécurité avant tout. « Miss, ça chauffe ici. Va m’attendre à l’extérieur. Maintenant. » Je lui avais saisit par la même occasion fermement le bras, et plongeait mes prunelles vertes dans les siennes, qu’elle avait relevé de surprise. Emportant alors ses victuailles, je la vis se lever précipitamment et partir, sans un mot de plus.

Je poussais un soupire de soulagement, alors qu’une sorte d’excitation montait en moi. Si jamais ces messieurs bougeaient à présent, des occasions de faire couler le sang se présenteraient… Et je devais bien avouer que depuis ma rencontre avec ce démon… tuer était devenu comme addictif pour moi. Ôter la vie à une personne n’était pourtant pas un acte anodin ou encore simple… mais j’y avais étrangement pris goût… tout autant que du sentiment de puissance que cela me donnait. Il était temps. Je me levais alors, le plus lentement possible, calculant chacun de mes gestes autant que je le pouvais… et saisit un couteau à l’intérieur de ma main, prête à me couper et me servir de ma Marque du Chat Noir si cela se devenait nécessaire. Alors, le regard fixé sur le tavernier, je m’avançais vers lui, tous mes sens en alerte. « Combien je te dois ? » Il me regarda avec un rictus amusé et dédaigneux, chose qui fit gronder une forte colère en moi. Je voulais le tuer… Mieux… j’allais le tuer… Appuyant discrètement et d’un geste ferme la lame du couteau dans ma paume, je sentis le sang se répandre sur ce dessin de fiole de poison en relief, source de mon pouvoir de Dullahan… et saisit le bras de l’homme, le maudissant. « Qu’est-ce qui te fait rire, gros porc ? » Désormais, je ne plaisantais plus, comme entrée dans un état second. Retirant brutalement son bras, il vit alors la marque distincte que je lui avais laissé et recula de terreur, s’appuyant contre son comptoir. «  Sorcière ! Qu’est-ce que tu m’as fait ?! » Je soupirais, le regardant d’un air lasse… Ce que les hommes pouvaient manquer d’imagination… Il n’y a pas que les sorcières qui sont maléfiques dans ce monde… « Répond ou je me fâche. Combien je te dois ? » Il posait sur moi des yeux emplis de peur et de haine, entendant les rires gras des alcooliques autour se fendre la poire du fait de sa terreur. « C’est lui ! Il a payé ! » Je me retournais alors pour observer quel était cet individu qui avait osé, sans m’en dire mot, nous offrir ce repas. Un alfar… ce que cela pouvait être intéressant. Je m’avançais alors vers lui, un sourire carnassier sur le visage, me demandant bien ce que cet étranger pouvait bien me vouloir…

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Mar 09 Déc 2014, 14:05



Ah les femmes, on voudrait leur faire plaisir que l’on n’y arriverait pas. Maintenant que celle-ci m’avait dans le collimateur, il était temps de jouer au niveau supérieur. Mes lèvres s’étirèrent lorsque je la vis maltraiter ce pauvre tavernier et s’avancer vers moi. « Enchanté » lâchais-je alors que tous les yeux étaient braqués sur mon sors. Je ne me détournai pourtant pas de mon objectif, la regardant de haut en bas. C’était une femme étrange, elle n’aimait pas qu’on l’aide, elle n’aimait sûrement pas les hommes d’ailleurs… « Asseyez-vous, je vous en prie » mon regard croisa le sien et mes lèvres s’étirèrent : « Vous voulez payer ? Très bien » dis-je en levant la main pour commander deux verres de Rhum : « Alors buvez avec moi, peut être vous laisserez-je me rembourser ». De la fenêtre, je vis la petite fille rousse prendre ses jambes à son cou. Elle avait bu et manger à son aise, elle n’avait plus besoin de cette femme : « Je crois que votre petite protégée vient de se faire la malle » lâchais-je en laissant le liquide ambre brûler ma gorge. Je continuai à la regarder, je ne comprenais pas son lien avec l’institut… elle ne ressemblait en rien aux femmes de là-bas, si ce n’est son agressivité. Ceci dit, si elle se mettait à vouloir rattraper la jeune fille, ma suspicion aurait été faite. Tournant le verre entre ma main, je me demandais si je ne mettais pas tromper de cible. Le silence se fit et je ne le remarquai pas, essayant tout bonnement de sonder l’être que j’avais en face de moi.

Un rayon de soleil vint taper dans notre table, et je secouai la tête pour me reprendre
: « Vous n’avez pas l’air d’apprécier que l’on vous invite » finis-je par dire tout en contemplant son visage. Ayant fini mon verre presque d’un trait, j’en recommandai un pour la jeune femme et moi-même. Qu’essayais-je de faire ? La saouler ?  Je ris à mes propres pensées : « Vous tenez à l’alcool j’espère ? »  Il serait bien dommage d’être sans défense face à la bête. Lorsque les regards se firent moins présents, je repris la parole : « Pourquoi êtes-vous venu dans cette Taverne ? De toute évidence vous n’aimez pas ce genre d’endroits, vous n’aimez pas les hommes non plus… » Plongeant mes yeux dans les siens, je continuai : « Votre regard se durcis à leur vue, ce n’est pas difficile à voir… il y a fort à pariez que si vous pouviez tous les tuer, vous le feriez » je portais mon verre à mes lèvres, la lâchant un instant avant de revenir porter mon attention sur son visage : « Vous m’intriguez, c’est pour cela que je vous ai invité… » Mes yeux se plissèrent, comme pour tout savoir d’elle : « Bien, faisons quelque chose qui nous satisfera tous les deux. Vous voulez savoir pourquoi j’ai payé et je veux en savoir plus sur vous. Disons qu’à chaque fois que nous ne voulons pas répondre, nous burons un verre ? ». C’était en réalité un deal, mais celui-ci risquait de ne pas fonctionner, et dans le cas où cela échouerait, je lui forcerai la main sans lui demander son avis. C’était également une stratégie pour tous les deux, un homme ou une femme saoule parle plus facilement non ? Je devais également avoir piqué sa curiosité, car de toute évidence je ne semblais pas montrer le moindre signe d’attirance envers elle, elle devait alors se demander pourquoi je m’intéressais temps à sa personne. J’étais une menace peut être, que sais-je… et il avait fort à parier que celle-ci ne se dévoilerait pas aussi facilement, tout comme moi.

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Mar 30 Déc 2014, 18:08

Alors que je m'approchais de ce grossier personnage qui avait osé nous offrir notre déjeuner, ce dernier ne trouva rien d'autre de mieux à faire que de me lâcher un simple "enchanté". Je fulminais, littéralement, et mon corps aurait probablement pu être aussi chaud que celui d'un élémental de feu, à ce moment précis. Mais par habitude, j'évitais de me laisser aller à des démonstrations de colère, surtout que cet homme était probablement bien plus fort que moi. Je serrais alors les poings, plongeant mes prunelles vertes dans les siennes sans ciller une seule fois du regard. Il n'était pas question que je le laisse sous-entendre à un seul instant que je puisse lui être inférieure. Je devais me montrer forte, et mon instinct me soufflait que mon adversaire n'était pas qu'un simple habitué du lieu, un ivrogne que l'on pouvait facilement soumettre et corrompre. Il devait être ici pour une raison… Il devait m'avoir payé à manger pour une raison… Quelque chose qu'il me fallait absolument découvrir.

Je restais ainsi impassible lorsqu'il m'invita à m'asseoir, tirant à moi une chaise en prenant bien le soin d'en faire racler les pieds sur le vieux plancher de bois. Avec ses oreilles, il devait probablement être plus sensible aux sons que moi, et toutes les occasions étaient bonnes à prendre pour lui être le plus désagréable au possible. Je ne comptais pas lui faire le moindre cadeau, et je devais pour cela rester sur mes gardes, attentives à tous ses actes, à toutes ses réactions et ses mimiques. Je caressais alors discrètement le jeune chat qui passait sous les tables de la salle, en quête de quelque chose à manger. Un simple touché, ne serait-ce que du bout des doigts, me permettait de récupérer l'une des caractéristiques du félin… en l'occurrence, ses yeux. Je me retrouvais alors avec sa vue, bien plus puissante que la mienne, et comptait bien là dessus pour capter le moindre indice qui me permettrait d'en savoir un peu plus sur cet ignoble fauteur de trouble.

C'est alors qu'il me proposa une étrange solution à notre problème. Boire un simple verre en sa compagnie ? Je sentais alors l'entourloupe venir à pleins nez, bien que ce ne soit pas l'odorat d'un chat que j'ai récupéré… Boire à en devenir soul permettait de délier facilement des langues, et d'obtenir des informations… Ainsi, ce dernier voulait savoir quelque chose sur moi, d'assez important pour qu'il tente de me corrompre par l'alcool… C'était intéressent. Assez pour éveiller ma curiosité. « J'accepte votre proposition, si celle-ci me permet de rembourser ma dette envers vous. » Effectivement, puisqu'en temps normal, j'étais celle qui faisait en sorte que les autres me soient redevables… Et en y repensant, je remarquais que ma jeune protégée venait tout juste de se faire la malle, au même moment que mon adversaire me le faisait remarquer. Vraiment pratique ces yeux là. A peine mon regard avait surpris un mouvement du côté de la fenêtre que mon esprit avait compris. Tout allait très vite, beaucoup trop vite, au point de m'en donner le vertige.

« J'ai vu, et je finirais bien par la retrouver si j'y trouve un quelconque intérêt. » Au final, dans son état, elle ne pouvait pas aller bien loin, et mon occupation actuelle me semblait bien plus intéressante que de courir après cette gamine. « Effectivement, je n'aime pas cela. Je déteste être redevable à qui que ce soit, surtout lorsqu'il s'agit d'un homme. » Je terminais alors mon premier verre, à sa suite. Malheureusement, ma condition de Dullahan, de morte qui n'avait pas encore retrouvé sa tête, m'empêchait de m'en délecter. En revanche, cela m'apportait un avantage certain par rapport à l'alfar… « Ne vous en faites pas, je tiens très bien et probablement mieux que vous. » En réalité, c'était une certitude, puisque je ne ressentais tout simplement pas les effets de l'alcool, tout comme je ne ressentais pas la brise fraiche sur ma peau ou le doux goût d'un miel sucré. Le temps des questions allait alors débuter, et je comptais bien me laisser aller à son petit jeu. Je l'écoutais en silence, tout en gardant mes yeux fixés dans les siens. Je n'avais pas peur et prenais même un certain plaisir à cette situation…

Par pur esprit de jeu, je finis sous son nez mon second verre, d'une seule traite, alors qu'il se contentait encore de siroter le sien. Il finit de me poser ses interrogations par me proposer un deal plutôt intéressant et avantageux pour moi. Je ne pu m'empêcher de sourire du coin de la lèvre, tant il ne pouvait se douter qu'il se conduisait tout seul à sa perte. « Je suis venue ici pour… affaires personnelles. Je recherche quelqu'un… d'important pour moi. Mais votre proposition m'intéresse et m'intrigue… Tout que je semble vous intriguer et que je me demande bien pourquoi. Alors allons-y et voyons-voir où tout cela nous mènera ! » Je levais alors mon troisième verre dans sa direction, avant de l'avaler à nouveau cul sec. Je m'en lècherais les babines, si je le pouvais… Toutes cette histoire prenait une tournure intéressante… vraiment intéressante…

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[Fragment de Dionysos] ★ All I'll do is drink... ♪ ★ [Reprise : PV Aëran]

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