Alea jacta est...
Les dés sont jetés...
Désormais, il suffit d'attendre le résultat...

Tout avait commencé comme d'habitude. Un suicide, une ombre, un fantôme... Trois mots ordinaire dans l'errance d'une enfant de la mort et pourtant... Ce qui avait semblé être une journée ordinaire, ne l'était pas! Et le destin avait désormais mis l'ombre sur le chemin d'une étrange couronne au pouvoir tout aussi mystérieux...

L'histoire commença par un homme qui prit connaissance de couronne disséminé sur les Terres du Yin et du Yang, chacune ayant un pouvoir particulier: celui de transformer le porteur en une autre race. L'historien avait passé des années à récolter des informations afin de trouver les endroits où étaient cachées les couronnes et leur pouvoir respective. Les avoir en sa possession ne l’intéressait guère, ce n'était pas un être qui rêvait de cela. Il était fière de son humanité et ne vivait que pour réunir toute la documentation nécessaire pour percer le mystère des couronnes. Cependant, la tâche qu'il s'était imposé était plus ardue qu'il ne le pensait. Le pouvoir de transformation des couronnes étaient bien gardé, tout comme le lieu où elles reposaient. Emmitouflé dans une folie naissance, l'homme n'avait put résoudre les étranges énigmes. Devenu fou en quelques mois fasse à son incompétence, il avait laisser la folie prendre le contrôle sur sa conscience et avait commis l'irréparable. C'était Aaliah Z'Odra qui avait erré jusque chez lui pour l'aider dans son geste et qui avait récolté la nouvelle âme...

Elle s'était alors retrouvée face aux nombreux parchemins du défunt qui regrettait déjà son geste. Ou plutôt, qui regrettait d'être mort avant d'avoir au moins put découvrir le pouvoir d'une couronne. Il supplia alors la grande faucheuse d'aller à la recherche des couronnes, de les essayer et de venir ensuite lui dévoiler leur mystérieux pouvoir. Aaliah avait tout d'abord refuser. Elle avait déjà assez avec ses problèmes et sa quête de vengeance pour ce lancer dans une si grande aventure qui avait déjà rendu fou un homme au point de le pousser au suicide. Finalement, l'homme était parvenu à convaincre l'ombre de se lancer sur la quête d'une couronne. Là seule qu'il était parvenu à découvrir le lieu où elle reposait, attendant depuis des années son nouveau porteur. L'homme ignorait le pouvoir qu'elle possédait, mais il était sûr qu'elle dormait au coeur du Volcan Ardent... Aaliah avait accepté uniquement parce que l'homme lui avait affirmé que chaque couronne détenait un grand pouvoir, qu'il était sûr qu'elle se trouvait bien là-bas et que, si elle parvenait à la récupérer, elle pourrait la garder. Ce qui intéressait l'homme, c'était seulement de connaitre son pouvoir.

Le danger ne faisait pas peur à l'ombre, qui avait déjà prit des risques bien plus grand et qui avait de tout façon, déjà connu la mort... De plus, elle n'avait pas grand chose de prévu à faire durant son errance, elle ne vivait que pour sa vengeance et si la couronne lui permettait d'acquérir de nouveaux pouvoirs... Pourquoi ne pas tenter l'aventure, aussi dangereuse soit-elle? Cependant, l'homme lui avait déconseillé d'aller seule, car le volcan était un lieu aussi dangereux, que la chaleur intense qui y régnait. Bien évidemment, l'homme l'aurait bien accompagner pour découvrir de ses propres yeux la couronne et son pouvoir, mais étant devenu fantôme, il ne pouvait guère quittait sa maison pour le moment. Et l'ombre n'était pas d'humeur à attendre qu'il évolue pour partir à l'aventure. Aaliah n'avait donc eu guère le choix de quémander de l'aide.

La grande faucheuse avait donc errer, laissant passer un étrange message entre les gens qu'elle croissait. Elle recherche quelqu'un près à l'accompagner dans le volcan, soit disant pour récupérer un objet qui lui appartenait et qu'elle avait perdu... Il n'y avait évidemment aucune récompense, juste une grande aventure à vivre au coeur d'un dangereux volcan. Peu avait répondu à sa demande, mais peu importe. Aaliah ne voulait pas que tout le monde se presse contre elle pour l'accompagner en échange d'argent. Elle voulait juste une aide, une personne qu'elle pourrait abandonner si les choses tournaient mal... Finalement, une personne avait été assez folle pour répondre à son offre!

Aaliah avait décidé de ne pas faire la difficile, ni de poser de question. Si une personne était partante pour la suivre dans le volcan Ardent, elle n'allait pas la refuser. Aussi, elle lui donna rendez-vous dans trois jours au pied du volcan, le temps de se préparer pour la dangereuse aventure. Bien évidemment, l'ombre n'hésita pas à lui préciser qu'elle n'avait pas intêret de changer d'avis. Car si elle ne venait pas au rendez-vous à date et heure prévues, elle risquait de revoir l'ombre, mais pour vivre une toute autre aventure, plus mortelle cette fois...

L'ombre était arrivé à l'avance, afin de pouvoir réfléchir à la manière de récupérer la couronne et de regarder une dernière fois les notes du suicidé. Elle plia ensuite les parchemins et les cacha bien à l'abri, pour ne par les perdre, dans son corsage. Aaliah avait opté pour une robe noire légère, sans manches, laissant son habituelle cape ébène dans un placard. L'endroit était déjà étouffant à cause du volcan et l'ombre savait très bien que l'intérieur sera plus étouffant encore... Pas la peine donc, de s'emmitoufler dans une cape qui ne ferait que l’étouffer sous une lourde chaleur. Elle caressa un instant la tête de sa louve qui haletait déjà sous l'effet de la chaleur, mais qui s'acharnait à la suivre malgré tout, fidèle à l'ombre. Aaliah leva les yeux vers le ciel et regarda le soleil. Son rendez-vous n'allait plus tarder à arriver...

Un petit rire amusé et moqueur retentit, brisant ce qui se voulait être une atmosphère lourde et embarrassante. Peu de chose arrivait à atteindre la sirène, et ce n'était certainement pas les premières paroles d'une demoiselle aux allures de reine des glaces qui allaient réussir à faire mouches. Bien au contraire, Vanille trouvait les dires de la jeune femme plus que risibles et avec une portée et répartie digne d'un enfant, d'où cet éclat soudain et ce sourire ironique. Cependant, le tigre prenait la situation très au sérieux et pressentait le danger sous-jacent qui régnait, la menace voilée derrière des mots anodins. Il frappait en guise d'avertissement le sol d'une de ses pattes, remuait un peu de poussière brune qui s'éleva dans les airs. Évidemment, sa maitresse ignora cette plainte sourde, se contentant de fixer de ses grands yeux verts son interlocutrice, une lueur étrange illuminant ses prunelles. D'un geste lent, elle écarta quelques boucles rousses qui s'entêtaient à tomber trop près de son petit nez. Avec tout autant de douceur, elle pencha la tête sur le côté, ce qui lui conférait un petit air enfantin tout à fait charmant.

« Parce que tu crois que je parle ainsi pour tisser des liens?Dans ce cas là, laisse moi te rassurer: il n'a jamais été question d'amitié. J'ajouterai même que pour moi, comme tout le reste de la population de ses terres: tu n'es rien.»

Anzu, tout en ronronnant, se frottait légèrement aux longues jambes blanches de Vanille, insensible aux évènements extérieurs et aux tensions qui pourraient apparaitre. Tout ce qui importait au petit animal était d'avoir un tant soi peu de l'attention de sa maitresse, quelques preuves de son amour. Et la légère pression qu'elle sentit sur son flan lui suffit: l'ondine savait qu'elle était là, affectueuse et tendre. A l'inverse, le regard de Kesmos papillonnait vers Vanille, dur et sévère et non dénué d'incompréhension ou du moins choqué par le langage de la jeune sirène. Son expression en trahissait long sur son état d'âme, mais il demeura silencieux: interférer dans la discussion aurait des conséquences catastrophiques, même s'il aurait surement été le plus diplomate entre ses deux femmes de caractère. Toujours souriante et enjouée, Vanille ajouta d'un ton léger:

« Je veux … aider.»

Une coupure se fut percevoir sensiblement dans ces paroles, comme si elle pesait chaque mot avec la plus grande attention. La sirène se demandait simplement si le verbe qu'elle avait employé était le plus adapté.

« Disons juste que mon attitude reflète l'estime que je te porte.»

En d'autre terme: rien, aucune, le néant et le vide le plus complet. Elle était ici pour soutenir l'ombre dans ses recherches. Point. Pas d'autre subtilité. Si par maladresse ou malchance elle glissait pendant la traversée d'un pont de roche et de terre et qu'elle était prête à tomber dans la lave, ce n'était certainement pas Vanille qui allait l'empêcher de faire ce plongeon qui la réduirait à l'état de demi poulet grillé. Assez paradoxale comme d'habitude...

« Hum... Et qui sait... Peut-être allons nous avoir l'occasion d'enterrer des cadavres ensemble... Dans peu de temps»

Ses yeux semblaient pendant quelques secondes être, non plus deux émeraudes, mais des saphirs. Un peu vacillante, elle fixait le volcan avant de reposer ses yeux redevenus verts sur l'ombre. Toujours dans son monde, Vanille fit quelques pas en avant de sa démarche aérienne, entre le félin et la danseuse, avant de se retourner, interrogative. Après tout, elles n'allaient pas rester planté ici pendant des heures à s'envoyer des piques. Il fallait maintenant agir, passer à l'action. Sans quoi, l'ennuie allait s'emparer de la jeune femme aux boucles rousses et elle partirait sans plus de cérémonie... Ce qui déclencherait surement un combat, en vue des intentions de chacune. Anzu se mit à virevolter joyeusement autour de sa maitresse, quoique jetant quelques regards craintifs de temps à autre vers cette étrange dame vêtue de noire.



Spoiler:

Une fois n'est pas coutume, le rire de Vanille, amusé et moqueur, pareil à de petites clochettes d'or, d'argent et de sang qui tinteraient et nargueraient le vent. Ses lèvres étaient toujours étirées en un charmant sourire éclatant, qui ne semblait jamais vouloir s'effacer, peu importe la situation et sa gravité, c'était dans la nature de la jeune femme que de sourire. Quelle ironie de voir une demoiselle aussi pleine d'énergie, tellement radieuse et lumineuse quoique totalement agaçante faire équipe avec une caractérielle Ombre, semant la mort et le malheur, sombre et aux airs froids et mélancoliques. Du moins, c'était habituellement le rôle de ceux de cette race. Mais que les apparences étaient trompeuses... Bien idiot serait celui qui confirait sa vie à l'ondine et ses airs si angéliques! Le meilleur moyen de perdre ce bien si précieux était encore de l'offrir à Vanille, la jeune femme ne se priverait pas d'un petit massacre sanguinaire. C'était si plaisant. Douleurs et morts, souffrances et sang, tortures et supplices, tout cela n'étaient que délices, goût exquis d'interdit et de danger, un besoin constant de cette si savoureuse drogue. C'est ces plaisirs criminels qui lui donnaient des ailes, à terme, ils causeraient surement sa perte, mais quitte à sombrer dans les abimes les plus profondes, elle voulait tracer elle-même son chemin et creuser seule sa tombe. De sa démarche féline, elle recula de quelques pas, en poussant délicatement Anzu qui se frottait encore contre ses longues jambes, histoire de ne pas lui marcher sur les pattes, ce que le petit animal n'apprécierait guère. Ici, il n'y avait que Vanille qui appréciait le masochisme.

Posant son regard à l'éclat mystique sur son interlocutrice, elle demanda d'un ton léger et tout à fait naturel:

« Voudrais tu bien me donner ton nom? Histoire de ne pas crier un surnom que j'aurai trouver moi même et qui va forcement te déplaire pour t'appeler?»

C'était à ses risques et périls. C'était une manie chez la sirène que de trouver un sobriquet sarcastique à toutes ses rencontres, et ce, qu'elle connaisse ou non leur véritable identité. Car après tout, Vanille n'était pas sûre que cette femme apprécie qu'elle l'appelle « Faucheuse» ou « Arachnide» qui étaient les premières choses qui lui passaient par l'esprit quand elle posait ses yeux sur elle.

Sans perdre de temps, la jeune ondine se tourna vers ses deux compagnons et se contenta de leur faire quelques signes de la main, précis, pointant le flan du Volcan. Sans broncher, bien que le tigre aborde une mine renfermée irrité par toutes ces tensions, ils obtempérèrent et filèrent aussi vite qu'ils le pouvaient, laissant leur maitresse seule. Certes, elle était loin d'être une demoiselle sans défense, inoffensive, douce et perdue, mais les deux animaux firent comprendre tant bien dans leur comportement que dans leur regard qu'ils étaient prêt à réagir au quart de tour au moindre problème.

« Bien! Alors partons à l'aventure !»

Enjouée et ravie d'entamer enfin les choses sérieuses, Vanille fila comme une boule d'énergie vers le Volcan, à la recherche d'une entrée facile d'accès pour tous. Comme un chat, elle bondissait, grimpant avec un certain entrain. Les parois étaient tièdes, parfois plutôt froides, et quelquefois étonnamment brulante. La sirène poussa un léger soupire. La chaleur n'était pas la chose qu'elle appréciait le plus au monde: sous l'effet du feu, elle risquait de vite devenir désagréable et irritable... Une mauvaise nouvelle pour son compagnon d'infortune qui avait déjà du mal à la supporter de bonne humeur !

hrp: pas de souci, je relirais ton post précédent à chaque fois (:111:) De toute façon, je ne suis pas très rapide et en plus c'est un peu nul, mais bon, j'essayerais de me rattraper sur les autres post.


L’ombre regarda la sirène, la dévisageant de ses yeux sombres. Finalement, elle se demandait si elle avait bien fait d’accepter sa compagnie pour cette aventure… Peut-être qu’elle lui serait utile pour affronter les dangers… Et encore, une sirène pouvait-elle vraiment l’aider au cœur d’un volcan ? Mais en attendant, l’ombre la trouvait surtout exaspérante ! Pourtant, Aaliah devait résister à l’envie de la tuer… Car, aussi insupportable qu’elle était, l’ombre avait besoin de la sirène. Sans elle, Aaliah devrait repartir à la recherche d’une autre personne pour l’aider. Non seulement, cela n’avait déjà pas été simple de trouver quelqu’un, mais en plus, elle n’était pas certaine de trouver mieux ! Elle préféra donc garder la sirène, mais si cela lui coutait moralement. L’aventure allait être longue…

La sirène lui demanda son nom, la menaçant de lui donner un surnom qui risquait de lui déplaire. C’était certain, car l’ombre n’aimait guère les surnoms… Elle se retourna vivement vers la sirène, la fusillant du regard, montrant qu’elle n’apprécierait pas du tout un éventuel surnom.

« Aaliah Z’Odra » Lança-t-elle afin de se présenter à la sirène. « Et vous ? » demanda-t-elle à son tour, afin de connaitre celle qui allait l’accompagner dans le volcan. Histoire de pouvoir également l’appeler pas son nom voire de lui créer une épitaphe si jamais les choses tournaient mal…

Une fois les présentations faites, le groupe hétéroclite partit en direction du volcan, à la recherche d’une ouverture pour pourvoir pénétrer dans ses entrailles infernales. L’ombre ne savait pas si la sirène serait de taille pour l’aventure, mais elle n’avait pas d’autre choix. Cependant, peut-être qu’elle pourrait lui réserver quelques surprises. Notamment par son caractère…

L’ombre tapota les parois du volcan, cherchant une brève pour percer ses flans et tenter de retrouver la couronne retenu prisonnière à l’intérieur. Aaliah ignorait le pouvoir de la couronne, comme elle ignorait l’endroit exact où la trouver… Elle ignorait également dans combien de temps le volcan risquait de se réveiller et cracher toute sa colère. La rapidité serait donc de mise et elle espérait que la sirène serait aussi agile au cœur d’un volcan qu’elle devait l’air au cœur de l’océan… Finalement, sa main passa à travers une fine couche de poussière et libéra un passage. L’ombre se pencha et regarda à l’intérieur. Il s’agissait certainement d’une cheminée qui permettait l’évacuation de la lave lors des grandes colères du volcan. Elle espérait que la cheminée soit ancienne et qu’elles n’auront pas à fuir tout de suite…

« J’ai trouvé un passage ! » Cria-t-elle à l’attention de la sirène pour qu’elle puisse la rejoindre. Lorsqu’elle croisa son regard, elle montra le passage en question avant de rajouter. « Toujours d’accord pour m’accompagner ? » demanda-t-elle afin d’être sûr que la sirène souhaitait passer quelques instant au cœur d’un volcan, certainement plus chaleureux que les eaux qu’elle fréquentait habituellement…

La dénommé Vanille répondit bien vite à l’appel de l’ombre lorsque celle-ci lui montra le passage découvert. La sirène ne sembla pas vouloir renoncer si facilement. Elle était probablement aussi têtue et folle que l’ombre. Puisqu’elles étaient là, autant continuer ! L’ombre apprécia, même si elle ne le montra guère sur son visage. Car elle préférait nettement quelqu’un prêt à l’accompagner peu importe les dangers, plutôt qu’une personne hésitante… Au moins, sur ce point, les choses étaient claires. Elles iraient au bout de ses aventures, peu importe les difficultés ! La sirène semblait savoir tenir ses promesses. Aaliah espéra au passage qu’elle saurait tenir sa langue, n’aimant pas vraiment les débuts de dialogue échangé avec la demoiselle au drôle de caractère…

L’ombre regarda le tigre se faufiler dans le passage trouver avec de l’élargir pour les suivants. La sirène suivit ses animaux, pénétrant dans la brèche désormais sécurisé et déblayer par ses compagnons. Aaliah laissa sa louve passer la première avant de se transformer en corbeau pour s’engager dans le passage plus aisément. Cela lui évitait aussi un atterrissage trop rude, puisqu’il lui suffisait d’ouvrir les ailes pour planer entre les parois et atterrir non loin de sa louve. Elle reprit son apparence d’ombre rapidement, histoire de ne pas user trop son énergie dès le début et de pouvoir dialoguer avec la sirène si nécessaire. Bien que cette éventualité-là ne lui plaisait guère, l’ombre n’aimant pas bavarder. Aaliah n’eut pas le temps de réfléchir à ce qu’elle allait faire que la sirène l’interpella déjà pour lui demander si elle savait par où commencer. Aaliah n’en avait absolument aucune idée… Ou plutôt elle avait une vague idée, mais sans plus. Aussi elle hocha simplement les épaules, signe qu’elle n’avait pas vraiment de plan en tête pour le moment.

« Ce que je cherche doit se trouver au cœur du volcan… Commençons donc par-là, en espérant qu’il attende un peu avant de cracher sa colère. » Répondit-elle avant de regarder à son tour les lieux plus en détail. Elle passa outre la beauté endémique de ce lieu si peu fréquenté, car l’ombre n’avait pas le temps pour cela. Dans les entrailles du volcan, se cachait une mystérieuse couronne au pouvoir étrange. Aaliah n’en savait pas plus sur les pouvoirs du dit objet, mais elle savait qu’il était bien protégé. Aussi, elle avait dû quémander de l’aide car il y aurait certainement des obstacles à franchir, et c’était toujours plus facile pour passer outre lorsque l’on avait une main secourable à proximité. Ou presque… L’ombre et la sirène était loin d’être amie. Cependant, la sirène semblait apprécier les sensations fortes… Nul doute qu’au cœur d’un volcan qui ne dormait que d’un œil, les sensations se ferait sentir. D’ailleurs, comme pour leur conseiller de rebrousser chemin, le sol se mit à trembler légèrement, décrochant au passage quelque poussière des parois. Aaliah grimaça, mais ne s’en inquiéta pas. De toute façon, elle était déjà morte… Et bien décidé à arracher la mystérieuse couronne caché depuis des siècles aux entrailles du volcan, quitte à le mettre très en colère !

« Suivons le chemin ! » Dit-elle simplement en prenant le premier passage qui s’offrait à eux et qui semblait descendre légèrement. L’ombre ne savait pas où le chemin les mènerait, ni même s’il les mènerait quelques part, mais tout passage qui descendait au plus profond du volcan était bon à prendre… Car c’était là qu’il fallait se rendre. Et ce n'était pas forcément l'endroit le plus conseillé... D'autant plus que le chemin semblait fragile par moment, comme s'il était fait de poussière agglomérée. Les roches créés par la lave cachait de nombreux mystère. Tantôt solide comme le diamant, tantôt aussi fragile qu'une feuille de parchemin. L'ombre laissa sa louve passer devant, la truffe poser sur le sol pour identifier la roche et guider les pieds de l'ombre vers le sol le plus solide pour supporter son poids et celui de ses compagnons d'aventure... Aaliah n'indiqua pas à la sirène de faire attention où elle mettait les pieds, sachant qu'elle le devinerait probablement par elle-même, elle voyant la roche s'effriter de temps en temps sous une pression trop lourde. L'ombre nota alors que si elles devaient fuir un danger, elles devraient probablement opter pour un chemin plus solide.

Vanille laissa un léger soupire s'échapper de ses lèvres. Pourquoi fallait-il donc toujours que tout se passe comme prévu? Selon un schéma typique et connu de tous. La sirène qui n'appréciait guère la chaleur extrême avait espérer que ,pour une fois, l'originalité soit au rendez-vous et qu'elles doivent se rendre ailleurs qu'au cœur du volcan, là ou les températures seront les plus affolantes. Mais évidemment, c'était bien dans les entrailles les plus profondes de la montagne de feu qu'elles allaient débuter leurs recherches. Comme toujours. Le coup classique. Tout en rassemblant ses épaisses boucles cuivrés vers son dos, elle inspira une grande bouffée d'air chaud qui procurait une sensation si désagréable. Une petite moue agacée flotta sur son doux visage quelques courts instants. Elle avait besoin d'actions, de sensations fortes, de sauter pieds joints dans le danger, de frôler les catastrophes et d'effleurer du bout des doigts les pièges pour mieux les éviter. Sans tout cela, elle avait vite s'ennuyer et serait d'une bien mauvaise compagnie. Si Aaliah la trouvait insupportable, il vaudrait mieux pour sa santé mentale que l'ondine s'amuse ici.

Sans dire un mot, elle s'engagea dans le petit passage étroit qui devrait surement, a terme, les mener à leur but. Sur son passage, elle laissa ses doigts courir sur la paroi rocailleuse qui s'effrita, et dont les gravas tombèrent au sol dans des petits cliquetis. Le chemin qu'elles empruntaient n'étaient pas des plus sûrs, il devait être comme le volcan, capricieux et imprévisible. Chaque pas était décisif. Suivant l'ombre, elle jeta un coup d'œil derrière elle vers Kesmos, se demandant avec une certaine ironie si le tigre et ses plus de trois cents kilos auraient raison de la terre. Le tigre n'avait pas l'air d'humeur radieuse. La mine fermée, ses longues dents voyantes tandis qu'il avançait en laissant résonner ses grognements habituels, il n'était pas dur de deviner qu'il n'était pas le moment de l'enquiquiner. Anju, quant à elle, voletait avec légèreté et habilité, comme un petit oiseau, visiblement rêveuse. Le trajet se déroula pendant de longues minutes en silence, ou du moins, sans parole, puisque souvent, quelques rochers et un amas de poussière s'effondraient au sol, rendant l'air encore plus irrespirable, tandis que le volcan grondait, menaçant. Sinon, tout était calme. Beaucoup trop même. L'ennui, vicieux, s'installa.

Souvent, elles passaient à côté d'autres tunnels qui rejoignaient celui sur lequel elles se trouvaient. Le volca avait l'air d'être un immense réseau de galerie. Elles devaient aussi s'enfoncer dans les abimes les plus profondes, la lumière vint à manquer. Alors qu'elles dépassaient un autre passage, une lueur rouge s'éleva au fond de ce dernier avant de s'éteindre aussitôt. Puis, elle réapparut avant de mourir encore, et cet enchainement ne s'arrêta plus. L'illumination rouge semblait se rapprocher, de plus en plus forte. Vanille ralentit quelques instants, observant la scène. de ses grands yeux verts perplexes. Puis des bruits sourds se firent entendre, lents, lointains, mais forts, puissants. Comme des pas réguliers.

« Aaliah je pense que nous allons devoir..»

Vanille avait parlé d'une voix calme, posée. Et pourtant, elle sentait l'excitation monter en elle, l'adrénaline grimper dans son sang. Elle savait ce qui se trouvait non loin d'elle. Et si elles ne lui échappaient pas, elles allaient avoir de très gros ennuis. Ce n'était pas le genre d'être auquel on pouvait échapper ni combattre. Il n'y avait qu'une seule solution.

« courir»

Et elle s'élança, Kesmos et Anju sur ses talons. Elle se faufila entre l'ombre et le mur pour passer devant elle et détaler aussi rapidement qu'un lapin avec la grâce d'une gazelle tandis que son petit rire cristallin s'élevait. Pendant cette course folle, elle prit tout de même la peine de signaler à Aaliah la nature de leur poursuiveur:

« C'est un golem! Un gardien de la montagne ! Il ne vaut mieux pas qu'il nous trouve celui-là. On doit se réfugier quelque part !»

Spoiler:

      L'Ombre posa régulièrement les yeux sur le sol et le mur afin d'éviter les endroits qui s'effritaient. L'air était lourd et étouffant à cause de la chaleur du volcan pourtant encore endormi et calme. Aaliah n'osa même pas imaginer la chaleur qui régnait plus bas, là où elle comptait se rendre. Pourquoi un imbécile avait-il donc décidé d'y enfouir une couronne magique dans cette fournaise? Au moins, il était sûr que peu de gens oserait s'aventurer dans les entrailles du volcan pour aller la chercher... A par des fous peut-être! Ils étaient donc officiel un groupe de fou qui bravait la chaleur et le volcan. Et en y pensant, l'Ombre se dit qu'elle devrait peut-être faire plus attention à la sirène qui l'accompagnait... Elle était probablement la seule à être assez tordue pour la suivre dans les méandres de ce lieu. Or, l'Ombre avait besoin d'une personne pour récupérer l'objet convoité. Seule, elle ne pourrait pas braver tous les dangers et les obstacles. Et pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait! Elle se sentait assez forte, fière et têtue pour affronter tout cela toute seule... Cependant, la raison avait pris le dessus. Si elle voulait connaitre le pouvoir de la mystérieuse couronne, il lui fallait arriver jusque-là et surtout, en vie!

      Aussi, l'Ombre continua d'avancer le long du chemin, faisant fi des nombreuses galeries qui s'ouvraient à elle. C'était comme un labyrinthe... Un labyrinthe géant et l'Ombre ne possédait guère de carte! A tous les coups, elles allaient se perdre et devoir faire des choix afin de savoir si oui ou non il faudrait aller à gauche ou à droite. Elle le pressentait... Comment ne pas se perdre face à autant de dédales? Il lui faudrait choisir, mais opter toujours pour ceux qui plongeraient vers les méandres étouffants du volcan. Sans compter que l'individu qui avait pris soin de protéger autant la couronne, ne se sera certainement pas contenter de la placer au fond du cœur de la montagne enflammé. Il aura probablement laissé des pièges et des obstacles qui leur faudrait affronter. D'ailleurs, il était étonnant que rien n’ait encore entravé leur route... Car celle-ci prenait des allures monotones et rien ne restait monotone longtemps... L'ennui était un compagnon rare lors d'aventure aussi dangereuse que celle d'oser visiter un volcan qui restait encore actif à ses heures perdues et se réveillait selon ses envies...

      Soudain, Aaliah entendit la voix de la sirène briser le silence qui s'était installé entre eux. Elle redressa légèrement la tête afin d'écouter ce qu'elle avait à dire. Il semblerait qu'elles allaient devoir faire quelque chose, mais la sirène ne termina pas tout de suite sa phrase, poussant l'Ombre à se retourner pour comprendre la raison de cette phrase non achevée. Sa voix était calme, aussi elle ne comprit pas vraiment la raison de cette coupure. Vanille termina alors à sa phrase avec le mot courir. L'Ombre arqua un sourcil. Courir? Pour quelle raison? Cependant, la sirène se hâtait déjà et se faufila même à côté d'elle pour prendre les devants. Elle détala comme un lapin qui avait un loup à ses trousses, accompagné par ses compagnons. Un fois encore, l'Ombre se retourna pour comprendre la raison de cette fuite... Cependant, avant même que le nom de la créature ne parvienne à son cerveau, la sirène le lui donna. Un golem! Gardien de la montagne... Niveau obstacle, l'on pouvait difficilement faire mieux! D'ailleurs, Vanille l'informa vite de trouver une cachette quelques parts afin d'éviter de devoir l'affronter. L'Ombre hésita un instant, la main posé sur la garde de sa rapière... Fuir, elle? Jamais! Quoique... En y réfléchissant bien, elle n'avait pas vraiment une épée pour tailler une masse aussi épaisse et solide qu'était le golem. Elle risquerait de briser sa lame... Finalement, ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée. D'ailleurs, sa louve avait déjà pris les devants et avait fui les lieux. L'Ombre décida d'en faire de même. Après tout, il n'avait pas de honte à fuir un combat, surtout si tous les partisans le faisaient. Elle n'allait tout de même affronter ce gardien là toute seule!

      Agile et rapide, l'Ombre courut à vive allure afin de rattraper le petit groupe de couard qu'il formait à présent, sans même regarder en arrière. Mieux valait ne pas se retourner pour regarder, c'était le meilleur moyen de se faire attraper. Il fallait semer le golem ou trouver une cachette le temps que ce dernier passe son chemin. Mais où? Depuis, l'endroit n'était pas sûr, ils risquaient de tomber à cause d'un chemin plus fragile que les autres. Déjà, le tremblement produit sous les pas du golem faisait s'écrouler des morceaux de parois, obligeant les fuyards à zigzaguer entre les rochers qui tombaient. Il leur fallait un abri, et rapidement. L'Ombre aperçu un peu plus loin une niche creusé dans la paroi rocheuse, quelque peu masqué par les ombres. Elle semblait assez large et assez profonde pour accueillir tout le petit groupe, à condition de se serrer un peu les uns contre les autres. Cependant, dans de telles circonstances, l'Ombre pouvait faire cet effort. De toute façon, ils n'avaient pas vraiment le choix, s'ils tenaient à échapper à la colère du golem.

      « Là, dans la cavité, lança-t-elle pour attirer l’attention de la sirène, abritons-nous dedans ! »

      L’idée de l’Ombre était simple, se cacher aux yeux du golem pour qu’il passe au-dessus d’eux sans les voir. Elles n’auraient alors plus qu’à essayer d’éviter de recroiser son chemin par après. Mais au moins, elles n’auraient plus à courir aussi vite et pourrait réfléchir à leur destination. L’Ombre voulait atteindre le centre du volcan et ce n’était pas ainsi qu’elle y parviendrait. Et même si les ombres qui masquaient la cavité salvatrice n’étaient pas assez sombres pour les cacher aux yeux du gardien, l’Ombre les maitrisait assez bien pour se fondre dedans et rendre ainsi le groupe invisible au gardien. De toute façon, pour le moment, elle n’avait guère de meilleure solution, et la fuite n’était pas le meilleur élément pour réfléchir à d’autres idées.

Fuir. Ce n'était pas exactement dans les habitudes de Vanille. Seulement, elle devait bien reconnaître que face à une telle créature, il fallait parfois ravaler son honneur, son égo et sa fierté et prendre ses jambes à son cou. Pourtant, au fond d'elle, la jeune sirène avant l'irrépressible envie de faire demi-tour et de combattre cet être venu des entrailles du Volcan. Une chose était certaine : elle n'avait pas peur. Pourquoi ressentirait-elle pareille chose? Certainement pas parce qu'elle redoutait la mort, elle se savait très bien ce que l'avenir lui réservait, ainsi que le petit être qui allait dans quelques mois arrondir son ventre actuellement des plus plats. La douleur ? Elle s'infligeait elle-même mille supplices. La peur de perdre un être cher? Ils pouvaient tous aller pourrir en Enfer. Alors pourquoi détalait-elle comme une gazelle, comme un lapin qui chercherait à se terrer? Tout bonnement à cause de sa curiosité, presque maladive, à la limite d'être morbide. Elle ne souhaitait pas perdre trop de temps dans le labyrinthe de cette immense montagne de feu, elle voulait arriver le plus vite possible dans le vif du sujet, pouvoir tendre la main et saisir l'objet que désirait tant Aaliah, et voir les conséquences de cet acte. Il y en aurait. L'ondine en était persuadée. Si arriver jusqu'à l'objet de toutes les convoitises était risqué, Vanille savait comme une évidence innée que l'arracher aux tréfonds de la montagne serait bien pire.

Elle jeta furtivement un coup d'oeil à la petite cavité que venait de désigner l'Ombre. Petite était le qualificative le plus juste. Seulement, il n'était guère le moment propice pour se montrer difficile. D'un geste vif et sans appel de la main, elle ordonna à Kesmos de s'engouffrer le plus possible dans la petite grotte. En tant que tigre de plus de trois cents ou quatre cents kilos, il avait la priorité puisqu'il serait bien plus dur de le cacher en cas de problème que la louve qui accompagnait Aaliah ou Anzu. Kesmos s'enfonça sans broncher ni même grogner et se plaqua le plus possible contre la paroi terreuse, pour laisser le plus de place possible aux autres. Vanille suivit de près le mouvement et alla se serrer contre son tigre, comme s'il était une peluche immense. Elle tendit ensuite les bras à son petit animal violet favori pour qu'elle vienne s'y lover le plus vite possible. Après les quelques instants de vide nécessaire pour qu'Aaliah et sa louve les rejoigne, elle posa doucement son index sur ses lèvres roses intimant le silence à tout le monde, bien que ce geste s'adresse tout particulièrement à ses deux compagnons. Anzu enfoui sa petite tête dans les bras de sa maitresse, étouffant une plainte sourde.

Comme un coup de tonnerre ou un tremblement de terre, chaque pas du golem résonnait jusque dans la moindre petite poussière présente sur le sol brulant du Volcan. Menaçant, il avançait lentement, se rapprochant de plus en plus du refuge de fortune trouvé par Aaliah. Bien qu'il était dur de discerner la moindre parcelle de la créature, on le devinait grâce à la lueur forte qu'il dégageait et la chaleur intense qui l'accompagnait. Vanille releva légèrement la tête, laissant une cascade de boucles rousses s'abattre sur ses bras nues. Elle fixait silencieusement l'entrée de la petite crypte, un trou sombre qui lentement s'éclairait, pour laisser entrer une lumière presque aveuglante. La température était, dans les parages, déjà très élevée, et voilà que ce golem leur conférait un avant-goût de ce qui les attendrait au cœur du volcan. Anzu s'agita quelque peu, très vite contenue par l'ondine qui la serra contre elle.

Les secondes s'écoulèrent, puis les minutes. Le monstre s'éloignait, surement alerte. Sans dire un mot, Vanille, très souple et contorsionniste dans l'âme, se faufila jusqu'à l'entre pour sortir la tête et observer les alentours.

« Il n'est pas très loin. On va devoir organiser une grande partie de cache-cache. Nul besoin de préciser qu'il faut gagner? Kesmos, je compte sur toi pour ne pas nous faire le coup du tigre empoté qui fait plus de bruit qu'un éléphant? »

Pour toute réponse, il grogna. Le silence n'eut pas le temps de s'installer de nouveau, un étrange craquement se fit entendre, comme si le sol se dérobait sous leur pied...

Spoiler:

      Tapi dans l'ombre de la cavité, le petit groupe attendit que le golem fût passer. Collée contre la fourrure de sa louve, Aaliah se sentait quelque peu à l'étroit. Et puis, la proximité avec les gens, ce n'était pas son fort... Aussi, elle espérait que la créature avançât plus rapidement pour pourvoir sortir de là, mais elle marcha d'un pas lent et angoissant. Chaque pas faisait trembler le sol et l'Ombre pouvait suivre son avancée les yeux fermés. Il fut bientôt tout proche et elle retint son souffle comme si cela eut pu les faire remarquer. Elle s'accorda un bref mouvement de tête pour observe le golem qui s'éloignait. Il ne les avait pas vu. Elle lâcha un soupir. Elles lui avaient échappé pour le moment, mais elles risquaient de croisé une nouvelle fois son chemin si elles se baladaient trop longuement dans le volcan.

      Quand Vanille prit la parole, l'Ombre l'écouta d'une oreille attentive, mais regardait toujours au loin pour vérifier que le golem ne faisait pas demi-tour. Il ne manquerait plus que, tel un gardien, il fît des allées et venues! La sirène résuma la situation comme étant une grande partie de cache-cache. Cela rendait la scène enfantine, mais c'était la vérité. Mieux fallait jouer à cache-cache avec le golem plutôt que de l'affronter directement et perdre du temps, voire s'épuiser. Après tout, il y avait peut-être d'autre ennemi dans ce volcan! Le silence était donc de mise pour ne pas éveiller l'attention de la créature volcanique et la sirène apostropha son compagnon félidé en se sens. Elle l'invita à ne pas faire l'empoté et l'Ombre leva les yeux s'interrogeant encore pourquoi elle avait choisie la sirène et ses compagnons pour sa quête. Cependant, elle ne put s'interroger davantage que déjà un étrange bruit se fit entendre et ce n'était pas le tigre responsable.

      Par réflexe, l'Ombre écarta les bras, cherchant appuis contre la paroi rocheuse, mais cela ne servit pas à grand-chose. Après le craquement sonore, le sol s'était affaissé, fragilisé probablement par la lourde démarche du golem. En un instant, ce fut le vide qui se trouva sous eux à la place d’un sol rocailleux. Heureusement, leur chute fut amortie par une épaisse couche de poussière, ou plutôt de cendre. Un nuage noir s’éleva autour d’eux tandis que l’Ombre touchait et chassait la cendre de ses yeux. Couverte d'une fine pellicule de cendre, Aaliah avait désormais le profit type d'une Ombre, noire des pieds à la tête. Elle passa une main dans ses cheveux pour les secouer.

      « Quelle poisse! s'exclama-t-elle devant tant de poussière, avant de s'enquérir de l'état des autres. Tout le monde va bien? »

      Ce n'était pas qu'elle s'inquiétait profondément pour la sirène et ses familiers, mais elle avait tout de même besoin d'eux et entier de préférence. Elle-même se redressa afin de vérifier que tout allait bien chez elle, passant une main sur le bas de son dos douloureux. L'Ombre était certaine d'avoir des ecchymoses le lendemain. Sa louve se redressa à son tour, s'ébrouant de tout son corps pour chasser la cendre. Faisant fi des éventuelles plaintes ou blessures des autres, elle s’intéressa à l'endroit où elles avaient chu et qui ressemblait vaguement à un tunnel.

      « Où sommes-nous ?, s'interrogea-t-elle espérant que la sirène n'aurait pas la fantaisie de lui répliquer "quelque part dans le volcan".

      L'avantage, c'était qu'elles s'étaient approchées un peu plus du centre du volcan avec cette chute, mais il leur faudrait encore progresser plus en profondeur et de préférence sans chuter une nouvelle fois! Elle leva la tête vers le trou, mais n'aperçut pas le golem. Il ne semblait pas avoir faire demi-tour, peut-être avait-il cru que l’effondrement était la cause de la lourdeur de ses pas. Ou alors, peut-être était-il en train d'emprunter un autre chemin pour venir voir directement par ici ce qu'il se passait. Dans tous les cas, il fallait mieux ne pas traîner dans cet endroit. Sauf, qu'à première vue, il n'y avait pas beaucoup de chemin possible. A par le récent trou au plafond, inaccessible de tout façon, il n'y avait pas grand-chose. Le chemin derrière montait, ce qui n'était pas encore le but principal de l'expédition. Le seul chemin qui descendait peut-être vers le coeur du volcan se trouvait face à eux, mais il descendait bien trop en profondeur pour savoir exactement où il menait ou s'il se divisait plus bas. Aaliah fronça les sourcils, s'interrogeant mentalement si elles ne se trouvaient pas dans une cheminée. Si tel était le cas, il ne faisait pas bon de rester plus longuement, car pire que l'arrivée d'un golem, elles pourraient se retrouver sur le chemin de la lave...

Dans un grognement sourd, Kesmos se releva lentement. Peu soucieux de son pelage sale, il se borna à chercher des yeux la Sirène, introuvable au premier coup d'œil. Le nuage de cendres s'évapora doucement. Elle n'était pas là. « Vanille ? » souffla-t-il de sa voix grave et basse. « Peut-être aurais-je dû préciser que j'étais une hybride.» D'une rareté exceptionnelle, peu pouvait se prévaloir d'une double nationalité. La jeune femme et ses grands yeux verts faisaient parties de ces gens reconnus par une peuplade différente de celle de naissance. Déterminer la race dont Vanille était un membre à part entière n'était guère difficile. Sereine et souriante, la demoiselle était quelques mètres dans les airs avec Anzu dans les bras. Quelques lambeaux blancs se balançaient le long de ses jambes. Sa robe s'était déchirée dans le dos pour laisser place à de larges ailes féériques d'un vert pâle. En quelques instants, elle atterrit doucement sur le tapis sombre de poussières de lave. Les ailes s'évaporèrent en un battement de cil. « J'ai l'impression qu'il fait un peu plus chaud, ici. Cela ne m'étonnerait pas qu'on se rapproche du cœur du Volcan, qu'on soit juste à côté. » Du bout des doigts, la jeune femme effleura les murs décrépis qui l'entouraient. « Sans que la région ait connu de grandes catastrophes depuis longtemps, les coulées de lave semblent assez régulières. Le Volcan grandit en crachant sa lave qui finit par sécher. Elle doit passer par ici. Mieux vaut ne pas trop tarder, la Montagne paraît agiter depuis ce matin.» Son regard clair vagabonda tranquillement sur les issues possibles. Il n'y avait pas réellement le choix. La Sirène n'était pas capable de soulever un poids comme celui de son tigre et remonter serait risquer de croiser le Golem. Il fallait descendre.

Kesmos ébouriffa son poil avant de s'approcher de Vanille. Celle-ci sourit, glissant ses longs doigts pâles dans la fourrure de la Bête. Loin d'être un félin mince et petit, le tigre était immense, bien plus que la moyenne. À ces heures, il faisait une monture parfaite. La jeune femme monta en amazone sur l'animal qui se mit en route. Le chemin était en pente raide, chaque pas sonnait le risque d'une chute pouvait donner lieu à une grande glissade. Les griffes acérées de Kesmos étaient utiles pour éviter de déraper. De longues minutes s'écoulèrent dans la pénombre du tunnel. La chaleur devenait de plus en plus insupportable au fil du temps. Au bout du couloir semblait rougeoyer le feu des Enfers. « Nous y voilà.» Entre roches brutes et flammes ardentes, le cœur du volcan semblait être un regroupement de lacs de lave. « Prenons garde.» grogna Kesmos. « L'Enfer n'est pas très loin. Il ne manquerait plus que quelques démons.» Vanille sourit. Elle ne connaissait que trop bien la ville du Mal, dans laquelle elle se rendait régulièrement pour voir de vieux amis. Mais tout cela, c'était un secret bien gardé dont même son familier n'était pas au courant. Le véritable cœur du Volcan était la Cité Infernale. Les jeunes femmes devaient se borner à ses alentours pour espérer n'avoir aucun soucis avec les peuples maléfiques. La Couronne Mortelle ne devait pas être bien loin.

« Hum. » Vanille, le regard perdu, demeura silencieuse quelques brefs instants. Elle cligna doucement des yeux tout en regagnant sa vivacité et l'énergie qui la caractérisaient. « Sans vouloir te faire paniquer, moi et mon don de voyance te prédisons une mauvaise rencontre avec un grand brun. Dans très peu de temps, à moins que tu comptes revenir ici avec cette robe et toute sale.» Un brin sarcastique, elle rit tout bas. D'un bond, elle descendit du dos de son tigre qui en profita pour s'asseoir. Anzu se mit à voleter dans tous les sens, disparaissant dans des dédales. Elle revint en glapissant non pas de peur, mais comme pour attirer l'attention des autres. Elle avait vu quelque chose d'intéressant à n'en pas douter. Dans un bruissement d'ailes, elle s'en retourna auprès de sa maîtresse. Vanille, les mains jointes dans le dos, contemplait tranquillement les alentours. Lentement, elle ramena sa chevelure rousse sur le côté.

      Aaliah leva les yeux vers le ciel, au plutôt vers le plafond de la cavité, le ciel étant bien loin d'eux désormais. La sirène avait la capacité de voler grâce à de grande ailes vert pâle qui semblait vaguement féerique. L'Ombre arqua les sourcils d'étonnement devant cette hybridation rare, mais ne s'attarda guère plus. Elle n'était pas là pur chercher les origines de celle qui l'accompagnait dans cette aventure, mais bien pour trouver une mystérieuse couronne. Le principale, c'était qu'elle allait bien et que l'Ombre pouvait encore compter sur son aide pour affronter de probablement nouvelles difficultés. Elle fit d'ailleurs remarquer que la chaleur était plus intense ici bas, signe qu'il se rapprochait du coeur du volcan. Ce qui était en soi à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle. La couronne ne devrait plus se trouver bien loin, tout comme la lave. L'Ombre espéra alors qu'elle sortirait plus vite avec l'objet que la lave. Vanille déclara que la lave devait probablement passer par ici et Aaliah hocha la tête pour approuver ses dires. Il ne fallait plus tarder. La logique aurait voulu qu'elles reprît le chemin de la monté, loin du coeur, loin de la lave et de ses dangers. Seulement, en haut, il y avait probablement toujours le golem. Et puis, elle n'avait toujours pas atteint la couronne.

      La sirène se hissa sur son immense félin et entreprit de descendre dans la profonde gorge qui les amènerait au cœur de la montagne capricieuse. L'Ombre lui emboîta le pas, usant de son contrôle des ombres pour former des aspérités sur le sol afin d'éviter que ses pieds ne dérapât et qu'elle terminât en glissade sur ses fesses jusqu'au bout du parcours. Cela aurait été certes plus pratique, mais tout de même moins glorieux comme posture! Elle dût tout de même lutter de temps en temps contre la loi de la gravité lorsque le sol se permit par endroit de s'effriter sous ses pas, menaçant dans la déséquilibrer. Heureusement, elle pouvait compter sur le soutien de sa louve qui progresser à ses côtés pour lui offrir un appui sécurisant. La descende semblait interminable, comme celle des Enfers... Et peut-être bien qu c'était cela là. Au loin, l'Ombre put apercevoir une lueur rougeâtre, typique du coeur d'un volcan. Il arrivait au bout du parcours et heureusement, car plus elles avançaient et plus la chaleur se faisait intense, voire insupportable. Aaliah n'aurait rien contre un bon bol d'air frais ou une petite baignade dans de l'eau translucide.

      L'Ombre arqua les sourcils en entendant parler de l'Enfer et du fait qu'il ne manquerait plus que les démons. elle préféra ne pas imaginer l'endroit rempli de démons, par qu'elle en avait un peur particulièrement, mais elle n'avait pas franchement envie d'affronter une armée venue tout droit des Enfer. Un Golem, c'était déjà très suffisant. Sans compter que la chaleur et le risque de finir englouti par une éruption volcanique soudaine suffisaient amplement comme protection pour un objet donc Aaliah n'était même pas sûr de son utilité. La couronne avait un pouvoir, oui, mais lequel? Il fallait vraiment être suicidaire pour se lancer dans une telle quête dans un telle endroit... Après réflexion, c'était finalement tout à fait une aventure pour elle. Sa nature d'Ombre l'invitait toujours à se mettre dans des situations et des lieux improbables. L'Ombre fut soudainement surprise par la voix de la sirène qui lui prédit une mauvaise rencontre avec un homme brun dans peu de temps. Ou alors la jeune femme émit dans un ricane l'hypothèse que l'Ombre revînt un jour dans cet endroit avec la même robe et la même salissure. Aaliah la fusilla du regard, appréciant peu le ton de sa voix.

      « Et alors, si j'ai envie de revenir ici un jour avec cette robe toute sale, c'est mon droit non?», lâcha-telle sur un ton tout aussi sarcastique.

      Il était évident que l'Ombre n'allait pas revenir ici revêtue de cette même robe sale. Encore que, tout était possible sur les Terres du Yin et du Yang... Elle pouvait très bien un jour revenir dans ce volcan avec cette même robe et tomber dans la poussière une nouvelle fois. Bien sûr, il lui faudrait une sacrément bonne raison de revenir ici et une bonne dose de maladresse pour se faire avoir une seconde fois par la cendre, mais c'était hypothèse tout à faire plausible. Et à dire vrai, cette hypothèse arrangerait grandement l'Ombre qui n'avait pas du tout envie de croiser le chemin d'un grand brun. Pas qu'elle craignait cette rencontre, mais la compagnie de la rouquine lui suffisait amplement... Soudain, l''étrange animal volant de cette dernière revint de son petit tour dans les dédales. L'Ombre ne parlait pas le même langage que lui, mais il ne lui semblait pas fuir un danger. Peut-être avait-il remarqué quelque chose. Elle décida donc d'aller dans la direction qu'il avait emprunter pour voir ce qui avait pu attirer son attention. Aaliah ne prit pas la peine de signaler son envie d'aller arpenter les couloirs, si la sirène était capable de voir sa rencontre avec un inconnu, elle saurait savoir où elle allait. Et puis, elle avait des yeux pour voir. Sa louve sur les talons, l'Ombre avança prudemment vers ce qui ressemblait vaguement à une crypte... mortuaire, puisqu'il lui semblait apercevoir la silhouette d'un immense bloc de pierre prêt à accueillir un corps. Quelque pas vers l'étrange tombeau lui permis de voir qu'il n'y avait plus tellement de place libre. Au fond de ce dernier gisait déjà un cadavre réduit à l'état de squelette avec une fine peau desséché. Ce qui, vu l'endroit, n'avait rien d'étonnant.

      « C'est toi le grand brun de ma rencontre prédite?», l'interrogea-t-elle sceptique.

      Il n'avait plus l'air très vivant, mais sur les Terres du Yin et du Yang, il fallait mieux se méfier des morts qui avaient une mauvaise manie de revenir à la vie sous toutes les formes possibles. Elle arqua un sourcil en découvrant qu'il tenait dans ses mains une couronne... *Ben tiens, elle ne pouvait pas se trouver bêtement sur une pierre?* pensa-t-elle alors, persuadé qu'elle provoquerait un piège si elle y touchait. Pourtant, cela ne l'empêcha pas de tendre les mains et de l'effleurer pour vérifier la texture. Elle semblait réelle. Aussi, elle l'arracha des mains du macchabée et recula d'un pas. Elle était persuadée qu'il allait se redresser, mais apparemment le monsieur squelette n'en avait pas envie. Par contre, le sol lui semblait s'énerver. Il trembla de manière intensive et surprise, l'Ombre tomba en arrière. Les mains fermement agrippées sur l'objet de son désir, elle ne put se retenir. Elle atterrit fesses en premier sur le sol rugueux tandis que le plafond s'effritait dangereusement.

      « C'est pas bon ça..., émit-elle en regardant aux alentours les fissures qui apparaissaient ci et là. Pas bon du tout même» rajouta-t-elle tandis qu'un râlement sonore raisonna entre les parois du sarcophage profané.

      Préférant ne pas savoir si c'était bien le squelette qui bougeait, l'Ombre se redressa illico sur ses pieds et se carapata à tout hâte dans la direction opposée. Plus que la possibilité d'avoir un revenant aux fesses, Aaliah craignait surtout d'y avoir la lave. Les brèches que provoquaient les secousses brillaient d'une lueur rougeâtre qui n'augurait rien de bon.

      « On file d'ici et on ne regarde pas en arrière!», cria-t-elle à la cantonade s'en prendre la peine de s'arrêter pour voir si tous la suivaient. Ce n'était pas le moment d'avoir un coup de fatigue et étrangement la frayeur d'avoir une coulée de lave et un squelette à ses trousses lui avait redonner des forces. L’adrénaline, probablement...