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 Alea jacta... [:Naram-Sin]

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Ven 12 Aoû 2011, 15:06

    Peu importe le temps que cela doit prendre...
    Les sacrifices qu'il exigera...

- Ton sens de la ponctualité est affligeant, Orias.
- J'ai été à bonne école.

L'insolence de son sourire n'avait d'égale que le mépris que je lui portais depuis plusieurs mois. Jalousie et envie suffisaient à faire d'une grande amitié un lien stérile qui ne tenait à présent plus que part des échanges de bons procédés. Une honte pour toute la race démoniaque. Je commençais à perdre la foi que j'avais placée en mon propre peuple... Enveloppée dans une cape assez ample pour masquer mon corps flétri et chevrotant, je voyais dans les yeux d'Orias la satisfaction de n'avoir plus devant lui qu'une femme accablée par la maladie, monstrueusement dévastée par des années qui ne s'étaient pas encore écoulées. Il jubilait. Lui qui autrefois craignait ma froideur et redoutait mes colères... Il était à présent un autre faible espoir sur la liste de mes maigres chances de survie. J'avais besoin de lui et il le savait. Je n'étais plus son supérieur. Je n'étais plus la femme qu'il avait toujours désirée sans jamais parvenir à obtenir la moindre attention. Je n'étais plus qu'une épave de laquelle il pouvait soutirer tous les trésors. C'était moi qui, dorénavant, devrais me plier à ses exigences. Et il y avait fort à parier que je regretterais très vite d'avoir fait appel à lui...

- Tu sais pourquoi je t'ai demandé de venir?
- Je sais pourquoi tu m'as demandé de venir.


Je soupirai, agacée.
Il dut saisir ce détail, car son ignoble sourire s'élargit. Mes mâchoires se serrèrent. Un jour, j'en fais la promesse, tu paieras pour ça. Lorsque j'aurai retrouvé ma puissance et mes pouvoirs, tu me supplieras d'avoir pitié de ta misérable personne, mais tu ne m'inspireras pas moins de dégoût, et ta vie touchera alors à sa fin.
Pour l'instant, rien ne le laissait présager de cette alternative. Son esprit était bien trop occupé à chercher ce qu'il pourrait bien exiger de moi, de préférence ce que je répugnais à offrir... J'avais déjà ma petite idée. Et je savais quelle méthode il emploierait pour être assuré que je tiendrais parole...
Comme je l'avais prévu, il fit un geste bref devant lui et d'une volute de fumée noirâtre se forma une plume noire semblable à celle qu'arborent les anges une fois déchus... ce n'était pas une coïncidence, bien entendu.
- Je jure de te libérer de ce mal qui ronge ton corps. En échange, il sera mien, jusqu'à ce que je décide de t'affranchir. Si je le décide, ajouta-t-il avec un clin d'œil qui m'écœura.

La noblesse démoniaque a, de mémoire, toujours eu recours à la justice des enfers pour résoudre les affaires internes. Les contrats sont signés à même la peau des deux protagonistes et aucun d'eux ne peut trahir sa parole sous peine d'avoir affaire avec le Roi lui-même. Un système habile et judicieux qui convenait parfaitement à ma vision des choses... jusqu'à maintenant. Cruel destin que celui d'être réduit à l'esclavage par l'un de ses anciens disciples et amis. Mais la fatalité n'a jamais trouvé grâce à mes yeux, et ce n'était pas ce jour qu'il allait en être autrement. Il me fallait trouver un moyen de minimiser les dégâts... ce que j'allais dire dans les prochaines poignées de secondes allait être déterminant pour le reste de ma condition.
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Mer 17 Aoû 2011, 01:10


    Je tuerai quiconque voudrait m'asservir, pervertir mes philosophies pourtant si sombres, me mettre à genoux alors que j'étais déjà si bas, replié dans cet enfer, recroquevillé sur Terre. Ces pensées, je les avais scellé aussi longtemps que je vivrais, depuis le jour où j'avais été génie, jamais personne n'avait eu l'audace d'ordonner, j'étais peut-être ce créateur interdit de désirs étranges, mais bien loin d'être le plus cruel de tous, j'étais surtout le plus habile manipulateur de ma race, soupirez mon nom et craignez mon ennui, il me rend ivre de folies dont je ne saurais reconnaitre l'horreur, pour moi toute horreur trouve ses beautés et toutes mes beautés ne sont que de belles illusions. Endormez-vous, emmitouflé dans le plus confortable de mes rêves et oubliez; oubliez que je ne suis qu'un cauchemar, que si vous pensiez que je vous berce, en réalité je vous étouffe de plus belle. Et je ne vis que par curiosité, celle d'être étonné, je m'ennuie de n'être plus surpris, de voir les crimes et les erreurs se perpétuer sempiternellement, contempler toujours les mêmes larmes, me moquer des mêmes hontes. Tous ces êtres grouillants étaient si prévisibles. Et pourquoi cherchait-on toujours à assouvir ceux que l'on craignait ou désirait ? Bien moins dangereux pour nos petites ambitions égocentriques que ces moutons inoffensifs. Mais les lois, je les écrivais, brûlais celles qui ne régissaient pas mon jeu, il fallait se plier à mes règles dans ce monde artificiel qui, plus qu'une âme sœur, était la drogue qui se substituait à mes nuits, mes repos inutiles qui n'étaient et ne seraient plus.

    Voilà pourquoi, j'étais là, fantôme mais présent, au cœur d'un problème dont j'étais ignorant et inconnu, mais dont je me serai bien mêlé, et dont je me mêlai à cet instant, sans crainte d'être rejeté. Voilà pourquoi, l’antre des damnés ne me semblait plus être si arides, elles prirent des saveurs de liberté, je me serai bien appelé ainsi, j'aurais bien cassé les chaînes de la faucheuse en costume, en proie à un homme qui respirait le mensonge, avide de pouvoir manipuler la belle mourante, prête à accepter sans faire la moindre démonstration d'une quelconque naïveté. Oui, j'étais partout, dans chacun de ses souffles, niché dans le moindre des espoirs de la démone affaiblie, ma présence était presque ressentie si seulement on savait que c'était ainsi que je squattai les esprits des rêveurs éperdument accrochés à l’inaccessible. J'étais le roi de l'intouchable, je ne laissais les choses se faire, les plans machiavéliques se concrétiser. Peu m'importait l'envie de cet homme, intervenir dans le destin de cette femme me semblait un défi tellement plus intéressant, être la fatalité du diable me sembla excitant.

    « Depuis quand les démons jurent-ils ? Avons-nous perdu tout bon sens ? » Se fit entendre une voix dans l'écho des ravins aux gorges infinies. Une voix si grave qu'elle se mariait avec les tons morbides du décor peu chaleureux, ressortant des fins fonds de précipices, on ne pouvait en déterminer l'origine, cette voix était, sans auteur, sans oreille destinée. Elle semblait maitresse des lieux, pourtant un fou l'avait bien prononcé. J'étais ce fou, je l'avais toujours été. Et dans une fumée aussi belle qu'un magistral bois d'ébène, mon corps pris vie, se formant dans le trouble, on ne vit d'abord que mon regard transperçant avant que la fumée ne se modèle, que mon visage prenne l'avance et qu'un sourire ne se dessine sur mes lèvres rosées, sur ce visage aux contours encore flous.

    Apparu tel un reflet imaginaire, l’ombre d’une éclipse qu’on ne voit qu’une fois dans sa vie, j’étais derrière la démone, respirant dans son dos, fixant son interlocuteur de mes yeux assassins, aucune expression n’était envisageable sur mon visage de glace, j’étais ce monstre sans cœur, j’aimais l’être, je voulais le communiquer à tous ceux qui oseraient en douter, un seul instant. M’approchant de la femme dont la sombre parure cachait jusqu’à son âme pervertie, j’eus l’audace de dégager une ou deux mèches de ses cheveux d’argent qui caressaient son oreille, les ramenant vers sa nuque d’un délicat revers de la main, j’approchai délicatement mes lèvres pour qu’elle n’écoute que moi, que je sois le centre idéal de tous ces fameux désirs, fixant toujours son interlocuteur comme on prenait en fausse pitié un condamné que l’on allait abattre pour sa reine, je me mis à susurrer à l’oreille de la femme des enfers que je la protégerai de ce qu’elle voudrait : sa liberté. Son prix n’était pas à débattre, ne méritait pas d’être esclave d’un autre mal, peu m’importait les ficelles dont elle était la malheureuse éprise, menottée avant même d'avoir pactisé. Elle ne serait pas ce pantin dans l’attente de pouvoir contempler à nouveau le soleil. Non, j'étais cette carte qui allait tout changer, bousculer la donne et rendre la victime plus forte contre son oppresseur; je me sentais bien capable d’être plus habile libérateur que cet Orias dont l’altruisme risible n’avait que pour seule finalité, un étrange goût amer en bouche.
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Alea jacta... [:Naram-Sin]

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