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 Technique unique [ - quête solo ]

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Ven 17 Oct 2014, 01:02

    Aujourd’hui, en ce jour ensoleillé, animés et jovial, une question préoccupante emprisonnait mon esprit tourmenté. Je déambulais aux travers des rues de la cité d’Aeden, dans l’incapacité de me défaire de cette interrogation, si anodine et étrange soit-elle. Ainsi, je me demandais ceci au creux de ma tête : Avais-je le devoir, en tant qu’Élémental, de maîtriser un bon nombre d’éléments différents pour qu’un jour, je puisse me hisser dans les hauts rangs de la race? Je savais bien, c’était assez stupide comme pensée, mais en ayant vu si grand nombre d’Élémental de toutes sortes contrôler sans ennuis plus qu’un seul élément, je n’avais pas eu les moyens d’empêcher mon cerveau de se mettre à paniquer, envahissant mon être de doute sur mes capacités magiques… ainsi que sur mes habiletés physiques. Sur ce point, je n’avais rien à redire : mes muscles étaient naturellement faits faibles. Je possédais malgré tout une bonne endurance pour un adolescent tel que moi, mais j’avais beaucoup de lacunes au niveau de la force brute et de la force psychologique.

    En matière de changement, j’avais une grande difficulté à passer à travers les obstacles qui se dressaient face à moi; je ne pouvais pas les accepter ni les endurer. Prenez par exemple ma mère. Depuis qu’elle m’a abandonné car mon existence l’indiffère à présent, je n’avais jamais réellement pu la détester. Oui, je ressentais une certaine haine quand je pensais à elle. Parfois, des idées sombres me traversaient l’esprit, sans qu’elles puissent un jour être appliquées, car au fond de mon cœur, je continuais à l’aimer. C’était idiot, puisqu’il était facile de comprendre qu’elle n’en avait plus rien à faire de sa famille, de son fils. Mais… peut-être qu’une parcelle de mon enfance m’est toujours pas quittée. Cela restait encore un mystère. Ces derniers temps, je rencontrais des difficultés, car je n’arrivais pas totalement à me comprendre et comprendre les changements qui opéraient en moi à l’instant où le regard dédaigneux de ma mère m’a toisé pour la toute première fois. Sauf que présentement, ce n’était pas vraiment ma préoccupation dominante. Il y avait le truc avec les éléments ainsi que les Élémentals qui avaient l’espace total de mes pensées.

    C’était débile, que je me posai une question pareille. N’était-ce pas moi qui avais affirmé que la hiérarchie et la politique des Élémentals ne m’intéressaient guère? Lors de l’envoi de la missive par la reine Takias m’était parvenue pour que j’aide les cultivateurs à récolter leur orge, je n’avais pas été très emballé d’accomplir la mission qui m’avait été donné. Si j’aurais pu, je l’aurai laissé tomber sans hésiter, mais je n’étais pas en position de m’opposer à un ordre supérieur. J’étais encore trop faible pour espérer échapper aux autorités locales et avoir commis un tel acte m’aurait emmené illico aux portes de la mort. Alors, j’avais fait la part de mon boulot, gardant mes réticences pour moi et pour moi seul. Je ne détestais pas mes semblables, je ne haïssais guère la reine mais je ne possédais pas en moi ce sentiment d’appartenance que beaucoup d’Élémentals semblaient possédés. Je soupirai avec morosité. Je ne pouvais pas me défaire de mes responsabilités envers ceux qui dirigeaient cette ville. Un jour ou l’autre, je serai contraint de m’impliquer dans la culture élémentale; alors autant commencer le plus tôt possible.

    Toutefois, avant de m’embarquer dans les hauts rangs de cette société, je devais affiner des relations avec les éléments autres que le feu. Ainsi, quand ce sera fait, je pourrais enfin commencer à me faire un nom et prouver de cette façon ma valeur. C’était un bon début; l’idée en générale n’était pas mauvaise, mais il ne me restait qu’un point à éclaircir. Quel élément devrais-je apprendre à maîtriser? Je n’avais pas besoin de revenir sur le feu. Je disposais donc de sept autres choix : le métal, la glace, l’eau, la nature, la terre, l’air et l’électricité. Je pouvais déjà retirer de la liste l’eau et la glace. Ayant des aptitudes renforcées avec le feu, ses deux éléments seraient les deux dont l’apprentissage me poserait le plus de problème. Ensuite, l’air et la nature seraient deux bons choix, puisque leur relation avec le feu était me donnerait un avantage dans les combats, mais l’électricité me semblait bien aussi. D’autant plus que j’étais en mesure d’en créer…


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Ven 17 Oct 2014, 01:06

    Sans m’en rendre réellement compte, je venais déjà de mettre le doigt sur l’élément que je maîtriserais en priorité. L’électricité. J’étais en mesure d’en créer, alors autant en finir le contrôle total maintenant et comprendre ses capacités, ses forces ainsi que ses faiblesses. L’air et la nature, tous deux affilés avec le feu, attendront bien sagement que j’en finisse avec la foudre. Je souris intérieurement. Ces options-là m’arrangeaient parfaitement. Grâce à eux, j’accroîtrai mes relations élémentaires et mon ascension dans les hauts rangs ne se feraient que plus vite. C’était une bonne étape de franchit et la question qui avait hanté mon esprit toute la journée s’évapora, pour être remplacé par une autre. C’était bien beau être motivé par un entraînement en compagnie d’un Maître de la foudre, mais il serait assez judicieux de savoir où en trouver un pour commencer. Et j’ignorai où chercher exactement.

    Cependant, Aeden était la ville des Élémentals, donc il ne devrait pas y avoir de problème pour me renseigner auprès d’un habitant. Je ne connaissais peut-être rien des méthodes employées par les Élémentals pour apprendre à maîtriser ainsi un catalogue d’éléments différents, mais il n’était pas trop tard pour apprendre. Pour une fois que j’avais de la motivation pour un projet, mieux valait pour moi de m’y mettre à fond maintenant. Je n’avais pas spécialement le goût d’aller à l’école pour les jeunes Élémentals, alors il ne restait plus qu’à trouver un aimable personnage qui veuille bien me dévoiler les secrets de l’électricité. Je zigzaguais dans les dédales que créaient les rues, à la recherche d’un individu qui correspondait aux critères de mes recherches, sans vraiment savoir où aller précisément. Le quartier dans lequel j’étais actuellement ne m’était pas tout à fait inconnu, mais je n’étais pas un connaissant non plus. À la vue de mon expression un peu déboussolée, nombreux furent les passants qui me regardèrent intensément avant de reprendre leur chemin, à l’exception d’un seul. C’était un jeune homme, d’environ mon âge qui s’approcha de moi, le sourire aux lèvres.

    « Un problème? » Je ne lui répondis pas tout de suite, ne sachant pas vraiment quoi lui dire. « Non… pas vraiment sauf que… » Je ne complétai pas ma phrase. Devais-je lui demander? Le garçon se pencha vers moi, à l’écoute. Je n’avais pas grand-chose à perdre de toute façon. « Je suis à la recherche de quelqu’un qui puisse m’apprendre à contrôler… un certain élément. » Les yeux du type s’illuminèrent. « Alors tu as frappé à la bonne porte. Connaissez-vous la Jungle Naga? » Je devais? J’observai la tête de cet individu. Je suppose que oui, je devais avoir entendu parler de cette jungle, sauf que je ne la connaissais pas. « Non. » Il me regarda d’un air étrange, comme s’il avait affaire à une sorte d’inculte, qui eut le don de m’énerver, mais me donna une description sommaire des lieux.

    C’était une immense jungle, au nord d’Aeden, accessible uniquement par la voie des airs ou par la voie marine, qui habitaient une multitude d’Élémentals, prêts à recevoir un élève pour leur apprendre la magie élémentaire. « J’y suis allé plusieurs fois dans ma vie pour apprendre la maîtrise de la terre et du métal. Les entraînements sont longs et difficiles, mais je sens que tu es capable de les réaliser. » Je me n’intéressai pas vraiment à sa vie. En fait, je me fichais bien de ce qu’il avait bien pu apprendre en ayant sur les lieux, mais je le remercias parce qu’il m’avait remis des informations utiles et le quitta en traversant une rue secondaire peu fréquentée qui m’emmènerait directement vers l’habitation dans laquelle je logeais provisoirement.

    Je ramassai les affaires dont j’aurais besoin pour la route : nourriture, gourde d’eau et une petite couverture pour me maintenir au chaud la nuit, que je mis dans la besace magique que j’avais obtenue lors de ma courte visite à Utopia. J’y mis aussi l’amulette animale qui m’avait été offerte dans la ville sous-marine et pris dans mes mains mes deux armes de prédilections : ma griffe en métal que j’insérai sur mon doigt et mon couteau dont la lame avait été un peu ramollie par mes flammes lors de l’expédition non-désirée à la Tour inconnue. Je me pris aussi une bourse contenant de l’argent volé dans différentes villes pour payer mon passage et j’étais désormais prêt à partir vers la Jungle Naga.


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Ven 24 Oct 2014, 00:16

    Pour être certain de n’avoir rien oublié d’important pour mon expédition vers la Jungle Naga, je revérifiai une seconde fois les objets personnels que je détenais. Je les laissai tomber un à un de la besace magique, observant attentivement ce qui était dans mes mains. Mon couteau mal en point, ayant subi des dégâts considérables par les attaques répétitives de feu lors de mon passage à la Tour Inconnue, l’amulette, qui représentait fièrement l’ocelot, l’animal auquel j’aurais l’occasion de me transformer un jour et, pour finaliser le tout, les munitions d’eau et de nourritures. Grâce aux quantités que j’avais mises dans ce sac magique, je ne risquais pas d’en manquer de sitôt. C’était suffisant pour survivre cinq jours au cœur de la forêt. Ça paraissait exagéré, c’était vrai, mais j’avais bien appris quelque chose à force de vivre ici. Les imprévus étaient nombreux, et rares étaient ceux qui se préparaient à encaisser les différentes éventualités que leur tendaient le monde, si cruel et froid.

    J’étais prêt à quitter le petit appartement, mais mon estomac commença à émettre des plaintes. Je fis deux pas, croyant dur comme fer que j’étais en pleine capacité à les ignorer, mais elles devenaient si persistantes qu’à la fin, je fus incapable d’en soutenir plus. Je fis un demi-tour, ramassai à tout hasard une pomme sur le dessus du panier gorgé de fruits et sortit, pour de bon ce coup-ci, de la simple demeure. À leurs habitudes, les rues étaient toujours aussi animées, et accessoirement, bondées. Je détestais l’ambiance et le trafic que pouvait engendrer le fait d’habiter dans une ville aussi prospère qu’Aeden, mais pour une première depuis mon arrivée assez chaotique dans la cité, je passai mon chemin sans qu’une seule plainte ne me traverse l’esprit. J’étais simplement trop heureux pour me soucier une seconde de la grande population élémentale. Des tas de scénarios et d’idées préconçues d’avance avaient le contrôle total de ma tête, sans quoi tous les détails que je remarquais auparavant et qui dérangeait mes nerfs s’effaçaient naturellement.

    La marche rapide, s’approchant davantage de la course, je me dirigeais vers le port de la cité pour payer le billet d’embarcation. Je ne faisais aucun métier, mais avec tous les gains que j’avais amassés en fouillant les poches de gens ici et là, dans à peu près tous les continents que j’avais visités, je payai la somme exacte que le responsable des lieux me demandait de lui donner et celui-ci me tendit poliment le billet, sans poser plus de question sur les raisons qui poussaient un jeune adolescent à embarquer dans le navire. Ce qui l’importait se résumait à l’argent, uniquement les pièces d’or et d’argent que lui fournissaient les clients. J’aillai vers le navire, à la destination de la Jungle, et monta sur le transport des mers, un minuscule sourire satisfait collé sur les lèvres. Bientôt, pour la durée de quelques heures, j’aillai enfin pouvoir maîtriser l’élément électricité, grâce à l’expérience d’un entraîneur spécialisé dans cet art.

    Cependant, dans la vie, il y a toujours des événements que l’on ne peut prévoir dans l’immédiat. Je le savais, j’en avais fait mention il y a une heure à peine, mais pour ce cas-ci, se fut totalement différent. La part en bateau fut de loin le voyage le plus long et le plus pénible jamais vécu auparavant. Ce ne fut pas une partie de plaisir intense. J’avais le mal des mers. Lors des premières minutes après que le navire est quitté le port, je ne ressentais rien du tout. J’étais content et ça se terminait ainsi. Aucuns maux d’estomac et aucunes sensations désagréables telles que le tournis. J’aillais bien, et ce n’était pas comme si c’était ma première fois où j’embarquai sur un bateau. Depuis mon enfance que je naviguais sur les mers. Que ce soit avec mes parents, lorsque ma mère m’appréciait encore, ou bien plus tard, entre mon déménagement vers Aeden et plusieurs autres occasions, j’avais toujours utiliser ce transport pour aller où bon me semble, car je n’étais pas capable de voler ou de me téléporter vers les destinations voulues. Alors la seule option, c’était le navire.

    Sauf qu’aujourd’hui, pour une raison que je n’arrivais pas à comprendre, les mouvements de la coque contre les vagues de l’océan me donnait la nausée. Au début, je crus pouvoir affronter ce malaise sans problème, mais après avoir vomi par deux fois par-dessus bord, je ne pouvais plus me bercer d’illusions au sujet de mon intolérance à ce moyen de transport. J’avais développé un mal à la mer, en ignorant tout de son origine.


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Ven 24 Oct 2014, 01:09

    « Alors le jeunot, on ne supporte pas la mer? » Un matelot s’approcha de moi après le deuxième vomissement, un grand balai et un seau de nettoyage à la main. Je lui jetai un regard noir, qui en disait largement plus que de simples paroles. Cet homme de la mer savait bien que je ne supportais pas les nombreux remous du navire. La preuve, pourquoi est-ce que je perdais tout mon temps à vomir à tort et à travers si tout allait bien? Maintenant que mon mal de mer insoupçonné venait à poindre le bout de son nez, toute la bonne humeur qui m’avait habité s’était évaporé comme de l’eau au soleil de midi. Je relevai la tête, prêt à répliquer contre les mots de l’adulte baraqué, mais un tremblement dans mon ventre m’empêcha de lui faire part des pensées qui traversaient ma tête. Je me penchai donc la tête de l’autre côté de la rambarde de métal et laissa mon corps expulser ce qu’il avait besoin de rejeter.

    Assistant une nouvelle fois à mes problèmes de la mer, le matelot ne tarda pas à reprendre la tâche qui lui avait été attribué, une grimace de dégoût collé sur son visage froncé. Il s’en alla à une bonne distance, préférant laisser des bons mètres entre nous deux, comme si je possédais un virus capable de le contaminer et commença à chantonner un air marin que je ne connaissais pas. Le souffle court et l’estomac bien retourné, je levai de nouveau la tête, en m’essuyant les bords de ma bouche avec un morceau de tissu que j’avais trouvé en allant faire un tour à l’intérieur des cabines. Désormais, je détestais les bateaux. Ils me faisaient vomir et gâchait, en quelques heures à peine, tous bons sentiments que je ressentais, avant d’embarquer sur le transport de bois.

    La démarche maladroite, je retournai vers la petite cabine que j’avais loué pour la durée du voyage et manqua de vomir pour la quatrième fois en passant par le chemin. Sauf que rien ne sortit de ma bouche ce coup-ci. Mon corps avait vidé tout ce qu’il avait à l’intérieur de lui-même, alors je pouvais être tranquille pour encore une bonne période. J’ouvris brutalement la porte, fatigué par mes maux de cœurs imprévisibles, et me coucha sur le lit miteux, les yeux levés vers le plafond. Je n’arriverais sans doute pas à dormir, mais être dans cette position calmait les actes de rebellions de mon ventre. Le reste du voyage put donc se passer sans que je vomisse une nouvelle fois dans l’océan.

    La traversée du navire fut longue. Elle dura le reste de la journée et accosta près de la Jungle Naga alors que le soleil commençait déjà à se coucher tranquillement. Les remous du bateaux étant désormais moins pénibles, je me dépêchai de prendre la besace magique qui trainait sur le plancher et me dépêcha à quitter l’enceinte de ce transport en quatrième vitesse. Cependant, je n’avais pas eu l’idée de regarder mes alentours. Je débarquai si vite que je ne pus empêcher la collision entre moi et un autre passager, qui, surpris du brusque coup qu’il reçut dans le dos, tomba à la renverse et finit ses roulades tête première dans le sable. De mon côté, je tombai sur le dos, une forte douleur me traversant la zone de mon corps, sonné. Je n’étais pas encore remis de mon mal de mer, mais ça, l’homme qui était tombé de s’en souciait pas. Le seul fait qui comptait était que je venais de le frapper, certes accidentellement, et qu’il était tombé sur le sol.

    Il revint sur ses pas et ignorant les cris des femmes choquées par la sauvagerie de cette personne sur un jeune adolescent, me ramassa par le collet de mon chandail. Le visage rouge de colère, et les yeux me lançant des éclairs, il me cria presque devant mon oreille. « Pour qui tu te prends, jeune homme? Comment oses-tu me bousculer de la sorte? » Une irrépressible envie de lui cracher au visage me traversa l’esprit. Je détestais ces adultes, qui, en prenant leurs grands airs de champion, s’en prenaient aux enfants comme si c’étaient les seuls capables de commettre ce genre d’erreur. J’étais déjà en rogne après le voyage, alors la colère montante ne tarda pas à dominer mon corps et sans plus réfléchir, frappa l’homme au visage qui relâcha son étreinte, le regard haineux.


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Sam 25 Oct 2014, 03:38

    Dans l’immédiat, après lui avoir offert mes véritables pensées par mon geste, je le regrettai. Amèrement. Sur le plan physique, je n’avais aucune chance de me mesurer à lui. J’étais faible, trop faible, mais je compensai ce handicap par mon utilisation correcte de la magie. De plus, si j’ajoutai à ça mon manque flagrant de force en raison de tous les vomissements que j’avais produit à bord du navire, mon état ne pouvait être pire. J’avais de la difficulté à me maintenir sur mes deux jambes, ma vision s’obscurcit si vivement que j’en fus perturbé. En lui flanquant un coup au visage, j’avais épuisé le reste des forces restantes dans mon corps, et malgré cela, l’homme n’avait subis aucuns dommages sérieux : seul son nez laissait coulé un mince filet de sang sur ses lèvres rosés, serrées si forts l’une sur l’autre qu’elles ne formaient qu’une petite ligne pâle sur son visage.

    J’étais mal. La personne commençait tout juste à s’approcher de moi, ses mains fermés l’une dans l’autre en faisant craquer ses jointures dans un bruit d’épouvantes. Derrière lui, les gens se tassaient de son chemin, les femmes continuaient à hurler, par peur que le conflit ne se termine en bagarre. Pourtant, c’était ce qui allait se produire si personne n’agissait, mais tous ces êtres ne bougeaient pas de leur place. Ils voulaient éviter de s’embarquer dans ce genre de combat, pour ne pas être blessés par cet homme aux muscles saillants qui intimidait chacun d’entre eux. Ces gens étaient des idiots. Ils ne se souciaient que d’eux-mêmes, l’entourage proche ne les concernant même pas. J’essayai d’afficher cette image d’adolescent sûr de lui, qui ne se laisserait pas avoir avec autant de facilité qu’ils croyaient, mais ce n’était qu’une façade, une image que je tentais tant bien que mal de garder avant que le massacre ne commence pour de bon.

    Il ne restait qu’une dizaine de pas à cette personne avant qu’elle ne soit sur moi et débute son offensive. Ses yeux verts étaient animés d’une lueur sadique, s’accordant parfaitement à ce qu’il voulait bien être au regard de ceux qui nous observait. Quand j’avais quitté ce bateau, j’étais certain que l’arrivée se ferait sans être remarqué, mais dans mon cas, c’était rarement ce qui se passait. Je ne le faisais pas exprès, mais à chaque fois que j’aillai vers un lieu ou un autre, l’attention ne venait toujours pas se diriger doucement vers ma personne, sans que j’en aie eu l’envie. Je ne faisais qu’observer avec des yeux attentifs les mouvements de l’homme que j’avais fait tombé, en patientent tranquillement jusqu’à ce que son coup m’atteigne. Il était maintenant devant moi, me surplombant de toute sa grandeur de géant musclé.

    Je baissai les yeux, fixant sans relâche les gestes de son ombre. Il leva le bras en fermant sa main qui se transforma en un énorme poing. Ma mâchoire se contracta, jusqu’à ce que je me morde l’intérieur de mes joues. Je sentis le sang coulé dans ma gorge, emportant avec lui son goût salé et désagréable. Ça risquait de faire très mal. Je fermai les yeux, prêt à encaisser le plus de dégâts possible, mais, sans raison apparente, il ne se produit rien. Qu’est-ce qu’il attendait? C’était pourtant l’occasion qu’il attendait depuis qu’il avait terminé sa chute dans le sable et qu’il s’était relevé. Alors, pourquoi ne me frappait-il pas? Une curiosité inassouvie me convainquit à ouvrir doucement les yeux, pour être au courant de ce qui se passait. Aussi, je remarquai que les cris avaient cessés. Je n’entendais plus rien, que le silence pesant, qui engendrait du stress dans mon cerveau. Je relevai les yeux et ce que j’aperçu me cloua sur place, ébahi. Elle se tenait là, ses magnifiques ailes blanches de pureté déployées à leur maximum, qui m’entourait dans un geste protecteur. Pour ajouter une dose en plus de sécurité, elle avait les bras tendus et secouait la tête, ses cheveux châtains qui suivaient à la perfection son mouvement.

    C’était une Ange, une véritable Ange, comme je n’en avais jamais vu. L’homme qui, à peine une minute plus tôt avait tenté de m’en mettre une bonne, avait arrêté son geste, surpris par l’apparition quasi divine de cette jeune fille. Il resta dans cette position une bonne vingtaine de secondes, avant de faire tomber son bras contre sa cuisse, la bouche grande ouverte. Je me frottai les yeux, ne croyant pas à ce que mes yeux m’offraient comme vision, mais quand ils s’ouvrirent pour une seconde fois, je savais que je ne rêvais pas et que ça, c’était la réalité. Si la vie ne faisait que nous apporter des surprises, ce jour-là, ce fut une surprise de taille qui changea brutalement ma réalité.


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Sam 25 Oct 2014, 03:41

    Jamais je ne me serais attendu à ce qu’une personne vienne me prêter main-forte contre cette personne « Arrêtez! Je vous le demande avec le plus grand respect : ne laissez pas la colère dominer votre jugement. » Sa voix douce, mais ferme, ne fit qu’augmenter le silence respectueux que tous lui accordait. L’homme la fixa intensément, sans doute aussi sonné que moi, et finis par donner la réplique. « Mais… ce gars-là m’a poussé. J’ai tombé tête première contre le sol, vous le saviez? » Entendre cet homme baraqué s’adresser à cette Ange avec un si profond respect me troubla. Je croyais que c’était le genre de personne à ignorer la race d’un autre, préférant de loin son avis plutôt que celui d’autrui, mais les apparences ne révèlent jamais ce que nous sommes prêt à voir.

    La jeune fille angélique fit tomber ses ailes contre son dos, mais conserva sa posture avec ses bras larges ouverts. Quand elle répondit à la remarque de cet homme, aucune trace de colère ou d’irritation ne venait gâcher sa voix mélodieuse. « Tout le monde a droit à l’erreur : vous, aussi bien que ce jeune homme. Je vous prie de ne pas vous soumettre à la vengeance et de le laisser tranquille. S’il vous plaît. » Elle était si polie que je fus surpris. C’était bien la première fois que j’entendais une personne s’adresser ainsi à une autre, en vouvoyant et ce genre de choses. À vrai dire, mon manque de respect flagrant avait l’effet de taper les nerfs des gens que je croisais. Il y avait de quoi être impressionner par cette jeune fille qui eut le courage de s’interposer entre moi et ce mastodonte. L’homme s’agitait avec nervosité, jetant à quelques reprises des regards vers les autres passagers du bateau, qui se taisaient en silence. Il prit une grande inspiration, et formula en mots ses pensées.

    « D’accord, je laisse faire pour cette fois. Vous avez raison. » Il se tourna vers moi en me lançant le regard noir, aux limites du foudroyant. « Mais la prochaine fois qu’un tel incident se reproduit, Ange ou pas Ange, j’agis : je le frapperai, peu importe ce que vous me dites. » La fille ne semblait pas du tout intimider par ses menaces. Elle soutint son regard sans broncher et l’homme finit par lui tourner le dos et poursuivre son chemin. Plusieurs minutes s’écoulèrent avant que la petite troupe qui s’était formé ne se dissipe à travers l’immensité de la place. L’Ange poussa un soupir et baissa les bras. Elle se retourna vers moi, tout sourire et me tendit sa main. « Je suis heureuse de voir que vous allez bien. Ça m’a fait grand plaisir d’éviter une bataille inutile. Je m’appelle Brethil et comme vous le voyez, je suis une Ange. »

    J’étais trop stupéfait pour oser lui fournir une réponse dans l’immédiat, mais je finis cependant par ouvrir la bouche. Mon regard était de nouveau un voile d’indifférence, mais je lui serai tout de même la main. C’était le minimum face à celle qui venait de me sauver la mise. « Je te remercie pour ce que tu as fait. Je m’appelle… Scott. » J’ai hésité avant de lui dire mon nom, mais comme elle était une Ange, je pouvais lui faire confiance. Si elle aurait été un déchu, ses ailes n’auraient jamais pu être d’une blancheur aussi vive. Brethil hocha la tête et fixa mon visage pâle. « Votre visage est pâle : Vous me semblez être mal en point. Puis-je me proposer pour vous accompagner à l’auberge la plus proche? »

    J’aurais aimé refuser son aide, mais elle avait raison. Je n’allai pas, pour ne pas dire sur le point de m’écrouler sur le sol dans les secondes qui suivent. Elle se positionna de sorte que je puisse m’appuyer contre son épaule et commença à marcher devant elle, en s’enfonçant dans la Jungle, mais son pas me parut si confiant que je lui posai une question. C’était aussi le seul moyen que j’avais trouvé pour me maintenir éveillé tout le long de la traversé dans ce lieu si humide. « Tu as l’air de savoir où tu vas. » Au loin, je pouvais entendre les derniers chants des oiseaux et le bruit assourdissant des insectes nocturnes qui se réveillaient peu à peu.


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Sam 25 Oct 2014, 03:44

    Le soleil était couché depuis environ deux minutes. « Vous avez un bon sens de l’observation. Effectivement, je suis déjà venu ici à plusieurs reprises. » Je n’étais pas habituer à me faire vouvoyer autant par une personne. Ça me rendait mal à l’aise. « Tu n’es pas obligé de me vouvoyer tu sais? » Elle se mit à rire avec peu de discrétion. « Désolé, je suis habituée à le faire, par respect envers ceux à qui je m’adresse, mais si cela vous dérange, je peux faire des efforts pour que ça ne se reproduise plus. » Je souris, quoique faiblement, mais sincèrement. Je commençai à l’apprécier de plus en plus. « Pourquoi viens-tu ici si souvent? Tu n’es pas obligé de répondre si tu trouves que c’est indiscret. » À l’inverse de ce que je croyais, Brethil semblait heureuse que quelqu’un porte un intérêt à ces activités.

    Elle me répondit donc sans la moindre hésitation. « Si je viens ici régulièrement, c’est pour voir une amie qui vit en ces lieux. Elle entraîne ceux qui sont intéressé par sa magie de la foudre et accessoirement, passe l’entièreté de ces temps libres à l’exploration. » Le clic se fit immédiatement dans ma tête. « Ton amie… est une Élémental spécialisé à la maîtrise de l’électricité? Figure-toi que ma venue dans la Jungle est liée justement à ça. » L’Ange ralentit considérablement le rythme de sa marche. Elle tourna son visage vers moi, surprise d’entendre ce que je venais de lui dire. « Sérieusement? Quel agréable geste du Destin! Si tu le veux bien, je peux te la présenter demain matin et la convaincre de t’entraîner. » Je nageai en plein bonheur. La venue de cette fille m’arrangeait beaucoup.

    Grâce à elle, je m’évitais de perdre du temps à la recherche d’un entraîneur et je pourrais débuter mon apprentissage bien plus tôt que prévu. Devant nous, les arbres commençaient à se faire de plus en plus rares et le bruit de la Jungle se faisait pas à pas étouffer par les cris d’hommes ivres et les titillements de leurs chopes remplies à rebord de bière. Brethil poussa la porte de l’auberge et immédiatement, un mal de tête atroce se pointa à cause de la cacophonie qui régnait sur place. Malgré l’heure tardive, les gens continuaient de boire et de danser comme des fous, et l’ambiance était si bruyante que pour se faire comprendre, les gens criaient à tort et à travers. Brethil ignora de son possible les hommes qui lui tombèrent dessus et s’avança en ligne droite vers une femme debout derrière le bar. Je supposai que c’était la responsable des lieux.

    En voyant Brethil arriver, les yeux de la femme se mirent à briller et sans même communiquer, la jeune Ange leva un seul doigt et la responsable hocha de la tête. Elles s’étaient comprises sans même avoir à parler. L’Ange plongea une de ses mains dans sa poche droite et en ressortir une petite bourse remplie de pièces d’argent, qu’elle déposa dans la paume de la femme, qui lui ouvrit en grand une seule de ses mains. C’était sans doute le numéro de la chambre qui nous étaient offerte : 5. L’Ange la remercia dans un geste silencieux et me traîna jusqu’à la chambre, dont elle prit le soin de refermer la porte. Nous entendions encore les rires et la musique, mais le bruit était légèrement moins fort.

    Elle me déposa tranquillement sur l’un des lits et alla s’assoir sur l’autre. Je sentais déjà mes paupières s’alourdir, alors je me dépêchai de lui murmurer un faible merci et je m’assoupis dans la seconde qui suit. Cette nuit-là, je fus pris sous l’assaut de terribles cauchemars, à propos d’événements que je voulais à tout prix oublier. Je m’agitai de plus en plus à travers les draps blancs, de la sueur froide se déversant sur mon front. J’essayais de mon possible de contrôler mes gestes et mes mouvements, mais au final, je fus incapable de me retenir : je commençai à crier sans le vouloir. Aussi vite qu’une mère qui entend les cris de détresse de ses enfants, Brethil se réveilla brutalement et alla me secouer. J’ouvris brutalement les yeux et me redressai droit comme un pic, le souffle court. La première chose que je vis fut les yeux inquiets de l’Ange, penchée vers moi.


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Sam 25 Oct 2014, 03:45

    « Tout va bien? » J’avais encore la respiration haletante et le cœur qui battait à un rythme irrégulier, mais en général, je m’étais assez bien remis de ma petite crise de panique nocturne. Je détournai le regard, incapable de fixer l’Ange droit dans les yeux et lui répondit dans un murmure que tout allait bien pour moi. Elle n’en fut pas convaincue : je le sus simplement en regardant ses prunelles, mais elle décida quand même de me laisser tranquille et retourna à pas lents vers son lit. De mon côté, mon cerveau était en pleine effervescence et mon visage se rougit par gêne. Ça faisait si drôle, de voir que mon sort inquiétait à ce point une personne. Après avoir vécu sous les regards d’indifférences, aux limites du dégoût profond, Brethil me semblait être une personne qui venait d’un autre monde, pour ne pas dire un Univers complètement différent.

    Après avoir vécu trois ans sous les regards noirs et rejeté, je ne me serais jamais attendu à ce que cette situation dans laquelle je vivais presque en permanence soit ainsi perturbé par la venue d’une jeune fille. J’étais gêné et en même temps, j’avais un peu honte. Lorsque je lui avais répondu, j’avais employé un ton brusque et froid, comme à chaque fois qu’une personne accorde trop d’importance à ma personne. Dès que je sentais qu’un lien quelconque se forgeait entre moi et un autre, je pouvais soit l’accepter tel qu’il était, dans les raretés des cas, ou je pouvais me renfermer sur moi-même et faire fuir ces gens, pour qu’ils s’éloignent définitivement de moi et me laisse tranquille, seul dans ma bulle et mon monde de souffrance individuelle.

    Alors l’arrivée de l’Ange avait de quoi me laisser pantois et complètement exposé à montrer aux autres mes faiblesses que je tentais tant bien de mal de garder cacher à moi seul. Brethil agissait comme une mère inquiète pour son enfant, alors que j’avais tout juste quinze ans et que ma mère, ma vraie et l’unique, me considérait comme un moins que rien. Dans un sens, même si notre rencontre était encore si récente, je ne pouvais pas m’empêcher de l’utiliser pour combler un vide qui était là depuis trop longtemps pour une personne telle que moi, dont l’acceptation était un chemin parsemés d’embûches et de difficultés. Sans même avoir besoin de la regarder, je savais que les yeux de l’Ange étaient rivés vers moi. Elle m’observait et continuerait à le faire jusqu’à ce que je me couche et que je sois parfaitement endormi. Il était tard et après m’avoir traîné du port jusqu’à l’auberge, la jeune fille devait être complètement à bout de force. Alors, je me couchai et fis semblant de dormir, jusqu’à ce Brethil elle-même finissent par succomber aux désirs du sommeil. Moi, je restai éveillé jusqu’au petit matin, avant que la fatigue ne reprennent ses droits sur moi et me plonge dans un noir profond.

    Lorsque j’ouvris les yeux, le soleil était haut dans le ciel et ses rayons s’infiltraient en abondance dans la chambre. La lumière était si insoutenable que je dus plisser les yeux pour aller jusqu’à la fenêtre et tirer les épais rideaux. « Vous avez bien dormi? » La voix douce de l’Ange me fit sursauter. J’avais oublié qu’elle était présente. Je me tournai lentement vers son lit, où je la retrouvai assise, les jambes croiser l’une sur l’autre, la mine encore sous les effets de l’inquiétude dû à ce qui c’était passé hier soir. Je laissai un soupir traversé mes lèvres. « Je me rappelle t’avoir dit d’arrêter de me vouvoyer. Ça me rend mal à l’aise. » Brethil se leva en toute gracieuseté et déposa sa main sur mon épaule, le sourire si grand qu’il parcourait tout le contour de sa tête. « Je suis désolée, ce détail m’avait sorti de la tête, mais je suis contente de voir que tu vas mieux. Ton visage a repris des couleurs. »

    Elle fut interrompue par le bruit assourdissant de mon ventre, qui criait maintenant famine. Elle se mit à rire de bon cœur. « Je vois que tu as faim. Viens, je vais te payer un bon déjeuner. » Sans attendre ma réponse, elle me prit par le bras et me fit dévaler les escaliers à toute vitesse. Elle nous trouva une petite table installée dans un coin et m’arriva, trois minutes plus tard, avec une assiette garnis de fruits exotiques de toutes sortes. « Les merveilles de la Jungle. » , me dit-elle avec un clin d’œil.


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Jeu 30 Oct 2014, 22:57

    Notre repas fut court, mais Brethil profitait du moment présent pour me parler de son amie avec beaucoup de fébrilité, qui habitait cette Jungle pour y entraîner les jeunes Élémentals ou les membres d’autres race à la maîtrise de l’élément de la foudre. Selon les dires de l’ange, la maîtresse de l’électricité était sévère et ne tolérait aucunement la paresse ou le pessimiste. Elle se chargeait toujours de remettre les idées en place, n’hésitant pas une seconde à être brusque avec vieux comme plus jeune, car de son point de vue, l’âge n’avait pas une réelle importance sur le bon fonctionnement de l’entraînement. La jeune fille en face de moi me parlait d’elle comme si c’était l’héroïne de ses rêves, ses yeux brillants d’une ardeur que je n’avais jamais vue auparavant, et j’en étais assez surpris.

    Une pomme à la main, j’en oubliais presque de la manger. Brethil adopta un air rêveur, accompagné de son large sourire amical en poursuivant les mérites de cette Élémental de Foudre. Je continuai à profiter au maximum de la nourriture qui était dressée sur mon assiette, tout en lui prêtant une oreille attentive, car à l’inverse de ce que les gens peuvent croire, j’étais passionné de ses discours. Brethil avait un don naturel d’excellente narratrice, qui captivait le destinataire. « Vicki pourra te paraître méchante, voire cruelle, mais n’oublie jamais qu’elle fait ceci pour ton bien et pour le bien de l’entraînement. À la toute fin, tu ne pourras que lui dire merci pour tout ce qu’elle a fait pour toi. »

    J’avalai la dernière bouchée du fruit, ne conservant uniquement que le cœur de la pomme entre mes doigts. Je jetai un coup d’œil vers la nourriture de la fille et je remarquai bien vite qu’elle n’avait pas touché un seul morceau de fruit, prise dans les flambeaux de son discours. J’étais sur le point même de lui faire part de cette remarque, lorsqu’elle ramassa une orange à la vitesse d’un éclair. À l’aide de ses ongles, elle les planta dans la pelure du fruit et commença à l’éplucher tout en continuant ce qu’elle avait à dire. Je refermai ma bouche et je la laissai poursuivre la vision qu’elle avait de sa grande amie l’Élémental de Foudre. L’ange dévora à pleine dent le fruit et le termina bien plus rapidement que je l’aurai pensé.

    Elle prit entre ses mains nos deux assiettes, jeta les restes qui s’y trouvaient et les rapporta à la gérante du lieu en la remerciant pour ce repas du matin. Elle me rejoignit à petits pas et me tira le bras, très enjouée. « Je suppose que tu préférais te faire une idée seule sur sa personne. Allez, viens! Il est temps de partir la chercher. » Je la suivis sans poser une objection et Brethil m’amena à l’extérieur de l’auberge, sous l’humidité de la Jungle. Elle se plaça à la tête de notre duo et me guida jusqu’à ce que l’immense feuillage des végétaux nous couvre entièrement la tête, plongeant ces lieux dans l’ombre. Cependant, à l’inverse de la Forêt des Murmures que j’avais « visité », les rayons du soleil ne rencontraient aucune misère à s’infiltrer à travers les branches et les feuilles. Ça avait l’effet de me rassurer un peu.

    L’ange bifurqua sur notre gauche, allant cette fois vers l’ouest de la place. La végétation commença peu à peu à s’épaissir au bout de plusieurs minutes de marche, et bientôt, se mouvoir à travers les buissons se révéla être un véritable sport d’agilité. Je manquai à de nombreuses reprises de m’effondrer sur le sol à cause que mes pieds s’étaient mêlés sur des lianes solides et une fois, bien énerver de la situation, força mon passage en brûlant une petite partie de la forêt. La manifestation de mon pouvoir ne surprit pas du tout Brethil, mais celle-ci se retourna brusquement vers moi. « Ce n’était pas une bonne idée de brûler ces lianes. Je ne t’en veux pas sur ce coup, mais la prochaine fois, évite de recourir à cette méthode. Ça ne respecte pas la nature. »

    Mes joues s’empourprèrent de gêne et de honte. Je n’appréciais pas vraiment me faire sermonner par une Ange. C’était assez… troublant. Je baissai mes yeux vers le sol. « Désolé. » Brethil sourit et finit par éclater de rire. Mon visage était maintenant rouge pivoine. « Une chance que tu ne l’as pas fait devant Vicki! Elle t’aurait sans doute arraché la tête, car je ne te l’ai pas dit mais en plus de contrôler la foudre, elle est aussi une Élémental de la Nature. » Ça ne me rassurait pas vraiment, mais je me mis à rire à mon tour.


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Mar 04 Nov 2014, 16:12

    Brethil, toujours en tête de marche, ainsi que moi, qui progressais en restant légèrement en retrait, marchâmes encore une bonne demi-heure dans l’épaisse végétation de la Jungle, qui ralentissait considérablement notre avancée vers le lieu d’entraînement où devait nous attendre l’amie de l’ange. À vrai dire, l’abondance de plantes vertes et l’humidité de l’endroit nous forçâmes, à plusieurs reprises, à prendre de courtes pauses avant de continuer notre chemin. Il aurait été plus facile, selon mes avis, que brûler notre passage aurait été la meilleure action possible à entreprendre pour s’y rendre le plus rapidement possible, mais depuis que ma partenaire m’avait avertie sur l’Élémental de Foudre qui était aussi une grande passionnée de la nature, je préférai toujours m’abstenir d’utiliser mes flammes ici pour carboniser les herbes folles. Je n’avais pas spécialement envie d’être la cible des yeux haineux de celle qui aurait l’amabilité de m’apprendre la maîtrise d’un élément que je pouvais juste créer dans la paume de ma main.

    Je soupirai pour la seconde fois, après avoir manqué de tomber sur le ventre à cause d’une racine d’un gigantesque arbre. Cependant, je fus forcé de m’appuyer sur les mains pour contrer cette chute, qui, après être restées que quelques secondes sur le sol, commencèrent à me faire de plus en plus mal. Je me redressai d’un bond vers l’arrière et grognai de mécontentement en les voyant complètement en sang, suite à une griffure provoqué par une plante aux épines acérés, cachés dans le feuillage d’un large buisson. J’essuyai donc les tâches de sang sur mes vêtements, qui furent salis à leur tour, et augmenta ma vitesse de marche pour rattraper Brethil, qui avait continué de marcher et qui était désormais loin devant moi. À mon arrivée à ses côtés, la jeune Ange jeta un coup d’œil sur le liquide rouge qui souillait mes habits et m’obligea à m’assoir sur un rocher recouvert de mousse, après m’avoir lancé un de ces regards horrifiés. « Par les Aetheri! Tu es blessé? »

    Je secouai la tête de gauche à droite, et lui assura que tout allait bien, que c’était de simples épines qui étaient responsable des coulées de sang et que, par manque de ressources, les avait essuyés sur mes vêtements. Brethil, inquiète comme jamais, écouta à moitié ce que je venais de lui raconter et m’ouvrit brutalement mes mains, qui s’étaient refermées en poing pour examiner l’ampleur des dégâts. En voyant que le sang avait déjà séché et que plus rien ne coulait, la jeune fille poussa un long soupir de soulagement. « Tu m’as fait peur, mais je suis contente de voir que tu n’as rien. » Elle se leva sur ses deux jambes et observa les alentours. Maintenant que je n’entendais plus nos pas bruyants sur l’herbe sèche, je pouvais distinguer le son d’une chute d’eau à proximité. D’ailleurs, le coin était devenu plus sombre que tout à l’heure, non? Je levai les yeux vers le ciel et y aperçu d’immenses nuages noirs, annonciateur d’orage au-dessus de nos têtes. Pour confirmer ce que je pensais, j’entraperçu un éclair vif zébré le ciel, vite suivit par le son du tonnerre qui grondait. La météo n’était pas favorable pour nous en ce moment, mais nous avions quand même de la chance qu’il ne pleuve pas, ce qui était assez bizarre puisque d’habitude, la pluie était la principale compagne des orages.

    D’après moi, la magie n’était pas étrangère à ce phénomène inhabituel. Je reportai mon attention à Brethil, dont le visage était fendu d’un large sourire. « Nous devrions se remettre en route. Nous ne sommes plus très loin de Vicki désormais. » Elle fit une dernière vérification de mes mains, pour être sûre que la plaie n’était pas infectée ou sous le joug d’un poison quelconque et continua sa marche en direction de la chute d’eau, après avoir croisé mon regard de frustration, qu’elle avait accueilli en riant. L’Ange repoussa toutes les herbes qui nous barraient le chemin et commençait tranquillement a accéléré la cadence de son rythme de marche, jusqu’à ce qu’elle se mette à courir avec toute sa bonne humeur. Derrière elle, je fus obligé de l’imiter pour ne pas perdre de vue ma guide angélique, sachant qu’elle était drôlement impatience de revoir son amie Élémental, celle qui était responsable de son voyage dans ce coin aussi reculer que la Jungle Naga.


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Mar 04 Nov 2014, 16:13

    Brethil me guida jusqu’à un lieu étrangement dégarni de toutes plantes et m’amena sur un plateau exposé à la fureur des éclairs et du tonnerre. Je fus d’ailleurs très surpris de remarquer la haute fréquence de la foudre qui s’écrasait rageusement sur le sol, comme si nous étions destinés à nous faire électrocuter par le mauvais temps. Surtout lorsque un éclair manquait de peu de me tomber dessus, car nous étions les points les plus élevés sur ce plateau dénudé d’arbres géants dont était composé en majeure partie cette Jungle. Ma compagne de route me fit signe de l’attendre ici après avoir évité un éclair qui lui est passé à quelques centimètres de lui brûler le bout des ailes et descendit le plateau dans la direction opposé. Je restai donc seul, sous la colère des nuages noirs, à me demander combien de temps devrais-je resté ici à danser carrément pour ne pas finir brûler? J’attendis longtemps, très longtemps.

    À vrai dire, je restai sur place pendant vingt minutes, craignant à chaque instant de me faire foudroyer jusqu’à ce que je perde patience en me questionnant sur les raisons qui poussaient la jeune Ange à prendre tout son temps. Dans un coin de mon esprit, je la visualisais entrain de discuter bien tranquillement avec son amie Élémentale, en sirotant un bon thé, ce qui eut le don de m’énerver, sachant qu’elle était bien à l’abri alors que moi, je risquai ma vie à chaque minute passée sur ce fichu plateau. J’allai aller la chercher en empruntant le même chemin qu’elle, lorsque Brethil finit par arriver. Seule. Il n’y avait aucune trace d’une deuxième personne. Ne comprenant rien à cela, je m’avançai vers la fille, et je remarquai immédiatement sa mine inquiète. La colère que j’avais ressentie disparu aussi vite qu’un coup de vent. J’attendis qu’elle me dise ce qui n’allait pas, mais quand cinq minutes s’écoulèrent sans qu’elle n’ait prononcé une seule parole, je décidai de prendre les choses en main et commencer par la questionner.

    « Qu’est-ce qui ne va pas? » L’Ange sursauta brutalement dans les airs, ses grands yeux s’écarquillant de surprise. Voilà, je venais de la faire redescendre sur terre. « Que? Ah oui… hum… donc… » La pauvre fille cherchait avec difficulté ses mots, ne sachant pas trop comment s’exprimer. Je l’aidai donc sur la voie à suivre, pour lui faciliter un peu la tâche, surtout en sachant qu’elle était perturbée. « Tu étais supposée venir ici avec ton amie. Pourquoi n’est-elle pas avec toi? » Brethil baissa les yeux vers le sol, très gêné. Je dirais presque qu’elle s’en voulait, sans nécessairement comprendre pourquoi. Elle prit une grande inspiration, comme pour se donner un peu de courage, et lâcha tout ce qu’elle avait à me dire d’un coup sec. « Je suis partie pour aller la chercher, mais quand j’ai demandé à son assistant si elle était là, il m’a répondu qu’il ignorait où elle se trouvait. Alors, j’ai demandé à plusieurs personnes s’ils ne l’auraient pas vu, mais tous m’ont répondu la même chose : elle est introuvable. Je suis désolée, Scott. Je t’avais promis que je la convaincrai de t’entraîner, mais je ne sais pas où elle est! »

    Si Brethil n’aurait pas été une Ange, j’aurais juré qu’elle se serait mise à pleurer comme une pauvre veuve délaissée. Maintenant, je comprenais mieux pourquoi elle avait tardé si longtemps à venir. Elle avait demandé à tous les gens présents si son amie était là, et quand tous lui avait répondu qu’il l’ignorait, elle avait dû se sentir responsable de ce qui arrivait, même si ce n’était en aucun cas sa faute. Je la soupçonnais même de camoufler son inquiétude avec la promesse qu’elle m’avait faite. En tout cas, je devais la rassurer. « Je sais que c’est ton amie et je comprends que tu t’inquiètes. Alors, si personne ne sait où elle se trouve, nous n’avons qu’à la chercher nous-même pour ensuite lui demander de m’apprendre ce qu’elle sait. » La technique que j’avais employé pour lui remonter le moral semblait avoir fonctionné comme je l’espérais. Les yeux de l’Ange s’illuminèrent d’un coup et son habituel sourire revint sur son visage. « Tu es sûr que c’est ce que tu veux? N’oublie pas que cette Jungle est énorme. » Je lui souris. « Une autre bonne raison pour commencer les recherches maintenant. Je compte sur toi pour nous guider. »


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Mar 04 Nov 2014, 16:45

    Brethil se mit à rire à plein poumons et tournoya sur elle-même pour expulser sa dose de joie. « Tu sais ce qui est ironique? C’est que les Anges sont ceux qui sont supposés délivrer de l’espoir aux gens. Merci! Merci beaucoup! » C’était assez étrange, car je n’étais pas vraiment une personne qui aimait aider les autres, mais dans le cas de la fille, j’étais étrangement heureux de lui être d’une quelconque utilité. Sans ajouter que ces paroles au sujet de l’espoir me firent chaud au cœur, même si je n’en montrai rien. « Mais avant d’aller plus loin, laisse-moi le temps de manger un peu. Toute cette marche m’a ouvert l’appétit. » Brethil hocha de la tête, alors que, pendant ce temps, j’ouvris la besace magique que je traînais avec moi depuis mon départ d’Aeden et en sortit la nourriture que j’avais gardé en réserve. J’en offris à Brethil, qui refusa d’en prendre, car elle n’avait soi-disant pas besoin de se nourrir autant que moi, alors j’engloutis en plusieurs grosses bouchées la part qui lui était destinée et lui promit de lui offrir quelque chose si jamais la faim venait à se manifester. Elle accepta ma proposition et suggéra de retourner voir ces gens, pour leur demander plus de détails sur la disparition de l’Élémental de Foudre.

    Comme c’était devenu une habitude de la laisser être en avant, je m’arrêtai, le temps qu’elle se positionne devant moi, et je la suivis de l’autre côté du plateau en évitant un autre éclair particulièrement sauvage. En arrivant sur les lieux où étaient rassemblés les assistants de Vicki, mes yeux s’ouvrirent comme d’immenses soucoupes, car je m’attendais à voir tout, sauf cela. Si au début, je crus que j’allais voir une cabane construite dans le bois, légèrement gonflé par les intempéries qui avaient dû tomber sur la demeure, je tombai plutôt sur plusieurs maisons dans un style assez tape-à-l’œil, construis dans du bois particulièrement solide et joli, avec une décoration généreuse de blanc et de doré. L’espace attribué à ces habitations étaient énormes, cependant, en regardant ceux qui déambulait de tout bord tout côté, je remarquai qu’ils n’étaient pas très nombreux pour ces maisons luxueuses. J’en fus presque jaloux, car dans ma vie, je n’avais jamais eu l’occasion ne serait-ce que de passer une nuit dans un lieu pareil. J’avais plutôt l’habitude de taudis et de maisons délabrées, alors, en voyant que certaines personnes pouvaient se permettre de pareille fantaisie juste en ayant comme occupation d’entraîner les intéressés de la foudre, je regrettais que le métier de voleur ne rapporte pas autant que ce travail respectueux.

    Malgré tout, je n’étais pas venu ici pour me plaindre des injustices dans le monde, alors j’accompagnai Brethil qui se dirigeait vers une femme assez âgée, mais qui avait conservé quand même toute la beauté de sa jeunesse. En observant les salutations respectueuses et amicales de ces deux personnes, je compris que l’Ange et la femme se connaissait depuis un certain temps. Mon amie me pointa avec son doigt, et me présenta à l’inconnu, qui me répondit sous le nom de Gwaël en me tendant sa main ouverte, que je serai sans hésiter. Commença alors la période de questionnement au sujet de l’Élémental disparue dans la nature. « Alors, Gwaël, j’ai décidé avec mon ami d’aller retrouver Vicki, mais pour se faire, j’aimerais savoir quand et où l’as-tu vue pour la dernière fois? » La femme secoua tristement la tête. « Je l’ignore, très chère. Je n’étais pas avec elle ce matin. Tu devrais plutôt demander à Dan. C’est lui qui a préparé son repas et qui l’a vue avant sa disparition. »

    L’Ange la remercia et alla vers le jeune homme, dans la vingtaine environ, que nous avait pointé cette femme. Dan était grand, pour ne pas dire carrément géant et possédait une stature intimidante, mais en le regardant dans ses yeux bleus, je n’y décelai que de la sympathie. Moi et Brethil le saluèrent avec un certain respect – dans le cas de l’Ange en particulier – et cette fois, ce fut moi qui posai les questions. « Votre amie Gwaël nous a dit que c’était vous qui avez vu l’Élémental supposé entraîné ceux qui vienne ici pour la dernière fois. Avez-vous la moindre idée de l’endroit où elle aurait pu partir? » Le colosse adopta une pause pensive. Il passa cinq minutes dans une profonde réflexion, avant de me répondre. « Je crois avoir ma petite idée. Vicki aime bien aller traîner dans l’Est de la Jungle. Je ne sais pas si elle y est, mais vous devriez aller jeter un petit coup d’œil. »


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Ven 07 Nov 2014, 21:42

    « Merci! Merci beaucoup pour le partage de cette information. Nous allons la retrouver, ne vous inquiétez pas! » Un large sourire s’était entretemps dessiné sur le visage de l’Ange alors qu’elle déballait tous les remerciements possible au colosse, dont le visage si pâle se teintait peu à peu de rouge, jusqu’à ce qu’il devienne entièrement de cette couleur, mal à l’aise sans doute des compliments de la jeune fille. Il se gratta le bout de son menton, les yeux rivés sur son environnement pour éviter de croiser le regard étincelant de gratitude de Brethil et murmura un faible « de rien » que je faillis ne pas entendre. J’étais assez surpris : comment un homme de sa carrure pouvait être aussi perturbé par les paroles d’une petite gamine aux ailes immaculées? Je ne lui posai pas la question, préférant garder le silence dans le dos de Brethil, et quand celle-ci eu finit avec tous ses « mercis » et ses « je le revaudrai un jour », ramassa mon bras gauche dans sa main, impatiente de revoir sa chère amie sans doute égarée dans l’Est de la Jungle. Sa main sur une partie de mon corps, je pouvais sans problème ressentir les tremblements qui parcouraient son être. « Allez, nous n’avons pas de temps à perdre. Direction, l’Est! »

    L’Ange puérile ne me laissa pas l’occasion de lui répondre : elle commença immédiatement à courir vers le plateau – celui qui était constamment sous les coups surpuissants des orages –, en m’entraînant à sa suite. Je pus uniquement lancer un merci très rapidement à Dan le cuisinier, avant que son imposante carcasse fût loin derrière nous. Brethil parcourue une certaine distance à la course tout en évitant maladroitement les orages qui frappaient le sol, avant qu’elle ne s’épuise à l’orée des grands végétaux. Nous étions revenus dans le centre de l’endroit. L’Ange alla s’appuyer contre le tronc d’un arbre en relâchant mon bras et alla reprendre une respiration normale dans son coin. Elle avait oublié qu’elle n’était pas très en forme : sa joie lui avait fait complètement oublié ce détail, pourtant si important dans sa vie. Je m’avançai vers elle, le dos accoté sur la partie gauche de ce même tronc et commença la discussion avec elle, en débutant par cette fameuse question : « Est-ce que ça va? » C’était une question assez bête à lui poser, mais je n’avais pas pu m’empêcher de lui demander. Je la regardais, inquiet de son état, car elle toussait si fortement qu’à chaque seconde, je craignais qu’elle ne recrache l’entièreté de ses organes internes. Évidemment, mon inquiétude était infondée, puisqu’il était impossible que cela se produise, mais nous ne savions jamais.

    Après une quinte de toux particulièrement violente, Brethil finit par lever les yeux dans le centre des miens. Sa respiration était haletante. « Je… je vais bien. Laisse-moi encore deux secondes et… » Elle fut interrompue par une seconde quinte de toux qui vint lui couper le souffle. Pendant cinq secondes, elle fut incapable de respirer, mais l’oxygène finit par revenir dans ses poumons. Elle poussa un immense soupir, qui quitta sa gorge dans un son strident. Peu importe ce qu’elle me disait, je ne pouvais pas la laisser continuer notre route dans cet état. Je croisai mes bras contre ma poitrine et fermai les yeux. « C’était une assez mauvaise idée courir à cette vitesse alors que ton corps ne peut pas le supporter. Je te conseille de boire et de marcher un peu, ça devrait passer assez rapidement. » Je sortis ma gourde d’eau que j’avais laissé dans ma besace magique et lui tendis pour qu’elle la prenne dans ses mains et boive. C’est ce qu’elle fit. Brethil ramassa la bouteille, dévissa le bouchon sur le dessus et prit une grande gorgée qui vida presque entièrement la gourde. Elle cessa de boire, me redonna la bouteille et s’essuya la bouche pour enlever l’eau qui lui avait coulé sur le menton. L’Ange me souriait. « Merci. Je ne sens mieux maintenant. Continuons! » La jeune fille avait passé plus de cinq minutes dans un état qui laissait à désirer sa capacité à reprendre la route, mais j’admirai tout le courage qu’elle avait rassemblé pour me dire ça. Je souris et me retourna pour lui tendre ma main. Elle la prit sans même hésiter.


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Ven 07 Nov 2014, 21:43

    Ainsi, nous reprîmes la route, cette fois en ayant un rythme régulier de marche, pour laisser le temps au corps de Brethil de s’en remettre. La jeune Ange avançait d’ailleurs à une vitesse assez lente, à l’inverse de celle utilisée à notre arrivée, mais ne se plaignait pas de la douleur qui lui serrait les poumons. Elle voulait absolument garder son image de fille forte, qui ne dépendait de personne et qui était prête à faire presque tous les sacrifices nécessaires pour aider ceux dans le besoin. Alors, je ne disais rien, même si je doutais qu’elle puisse se rendre à l’Est sans ennui. Nous en avions pourtant parlé, avant de poursuivre notre chemin, mais la jeune fille avait refusé de s’arrêter encore plus longtemps, en employant un ton catégorique qui ne laissait pas de place à la discussion. « Si je ne peux pas me rendre jusqu’à là, c’est que je ne mérite pas d’être ton guide. » , m’avait-elle dit avant de se placer en avant de moi et commencer sa marche. Elle était très décidée à finir ce pourquoi elle était venue ici. Elle avait comme objectif de m’emmener jusqu’à l’Élémental de la Foudre, alors c’était ce qu’elle allait faire. Sans compter que l’entraîneuse était l’une de ses meilleures amies, donc cela avait en quelque sorte incité l’Ange à s’y rendre encore plus vite.

    Nous marchâmes durant de longue heures, à tuer le temps en discutant des différentes parties qui composaient la Jungle Naga. Étant donné que ce n’était pas la première visite de l’endroit pour Brethil, celle-ci fut très heureuse de saisir cette occasion pour me parler plus en détail de l’Est. « C’est l’un de mes endroits préférés dans la Jungle Naga! Nous nous sentons si bien à proximité de cette place, surtout quand nous sommes prêts de l’arbre au centre de cette plaine. Ça m’étonne à peine que Vicki s’est rendue là-bas. » , s’était-elle exclamée alors que je l’avais questionné sur ce que nous pouvions trouver dans le coin où l’Élémental était. Par la suite, elle m’expliqua aussi que, dans cette place, seul le calme est maître. Il n’y a personne qui puisse déranger ceux qui s’y trouvent et c’est le lieu idéal pour dormir en toute tranquillité au cœur de la nature, car les animaux ne sont pas là pour nous embêter que nous n’entendons pas le bruit incessant des insectes qui habitent les lieux. « C’est presque le paradis! » , me précisa-t-elle avec son immense sourire de rêveuse, avant que la végétation ne commence à disparaître peu à peu pour laisser place aux plaines décrites par l’Ange, qui me coupèrent le souffle.

    Identique à ses paroles, la place était complètement différente du reste de la Jungle. À la place des immenses arbres et de leurs lianes qui zigzaguais un peu partout, ici, le terrain fait à partir de plateau était simplement couvert par des hautes herbes vertes éclatantes et de fleurs aux couleurs multiples. J’avais l’impression d’être au cœur de l’été, alors qu’à l’Ouest, la météo orageuse me rappelait la saison des feuilles mortes. En plus précis, c’était époustouflant. La température était très agréable : ni trop chaude, ni trop froide. J’avais presque envie de me laisser tomber et de dormir ici jusqu’à ce que j’ai envie de me réveiller. Ce fut Brethil qui me tira de mes rêveries en me pointant un immense végétal, qui se dressait non loin de là. « C’était l’arbre dont je te parlais tout à l’heure. Regarde, il y a quelqu’un à côté. Ça doit sans doute être Vicki. » Maintenant qu’elle le disait, je distinguais bel et bien la silhouette d’une personne. Je suivis les pas de l’Ange et de plus en plus que nous nous rapprochions, plus les traits de cet individu se clarifiait. Nous étions maintenant assez proche pour je puisse confirmer sans hésitation que c’était une femme rousse, dans la vingtaine environ, qui nous tournait le dos. Je fixai Brethil, dont le visage s’était soudainement illuminé.

    Sans que je puisse l’arrêter, l’Ange se mit à courir à une vitesse folle vers la femme assise sur l’herbe en hurlant son nom à plein poumons. « Vicki! VICKI! » Si Brethil continuait ainsi, elle finirait par sérieusement par perdre la voix. Une chose est certaine, ses cris firent brusquement sursauter l’Élémental de Foudre, dont la tête se retourna vers la source de cette agitation. Quand ses yeux croisèrent ceux de son amie, Vicki se leva bien rapidement et agita le bras pour attirer son attention. Cependant, lorsque Brethil s’écroula sur le sol, incapable de continuer à courir à cette vitesse, l’entraîneuse piqua à son tour un sprint, à une vitesse plus qu’anormal. Je la soupçonnais d’utiliser un pouvoir d’augmentation de la vitesse, avant d’aller les rejoindre à petits pas.


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Dim 16 Nov 2014, 18:42

    Malgré la chute rude de la jeune Ange sur le sol et son épuisement d’avoir hurlée dans tous les sens en symbiose avec sa course effrénée, sa respiration qui était de nouveau sifflante et irrégulière ainsi que son visage rougi par les efforts considérables que son corps avait enduré en poussant ses capacités en dehors de ce qu’il pouvait endurer, Brethil allait, dans son ensemble et en général, bien, d’après les paroles de l’Élémental de Foudre déjà sur place, agenouiller à ses côtés dans l’image d’une mère tendre inquiète pour son enfant. La dénommée Vicki força son amie angélique à s’assoir en position indienne et plaça une main affectueuse dans son dos pour l’aider et l’encourager à bien récupéré tout ce qu’elle avait perdu, qui était simplement dû à son impatience de revoir une amie qui possédait une valeur inestimable dans son cœur de jeune fille. Elle s’appuyait sur l’Élémental comme une bouée qui venait de lui sauver la vie, et sa tête se leva vers moi, qui s’approchais de leur position avec une démarche un peu plus lente, puisque je n’avais désormais plus besoin de courir pour les rejoindre. De là où j’étais, j’avais facilement pu entendre la voix de Vicki, qui donnait des conseils à Brethil sur la marche à suivre pour reprendre son souffle. Je m’arrêtai à une certaine distance des deux filles pour éviter de déranger leurs brusques retrouvailles entre amies et les observai d’un œil discret pour m’assurer que tout allait bien. Cependant, mes inquiétudes n’étaient pas fondées, puisque l’Élémental me donnait cette impression qu’elle savait exactement qu’est-ce qu’elle était entrain de faire aux vues de sa confiance dans ses paroles et ses gestes. « Respire, doucement. Calme ton esprit. Laisse-moi t’offrir un peu d’eau. »

    La voix de l’Élémental était très douce et sereine. Elle me mettait en confiance, même si ces mots ne m’étaient pas adressés. Au lieu de lui tendre une gourde d’eau pour la faire boire, Vicki fit apparaître une petite bulle d’eau dans le creux de ses mains et laissa la création de sa magie élémentaire pénétrer entre les lèvres de l’Ange, qui avalait gorgée par gorgée. « C’est bien, c’est très bien. Maintenant, essaie d’avaler moins vite Brethil pour éviter les risques que tu t’étouffes. » Ce manège se poursuivit ainsi, pendant une durée d’environ cinq minutes, qui, fut accéléré par la magie bénéfique de son amie de la Foudre. Brethil put enfin respirer comme à l’ordinaire et avait récupéré suffisamment d’énergie pour se remettre sur pieds et afficher son sourire habituel, qui lui fut retournée par Vicki. « Je suis si contente de te revoir! » S’en suivit une accolade entre filles, durant laquelle je me sentis légèrement exclus. Ses deux-là se connaissaient depuis un certain temps, tandis que moi, j’étais l’inconnu de ce duo particulier, mais l’Ange ne tarda pas à lâcher son étreinte pour entrer dans le vif du sujet, après avoir passé les salutations normales que des amies devaient se faire entre elles.

    « Vicki, je te présente Scott. C’est un Élémental qui veut bien apprendre les secrets de ton contrôle de l’électricité. » L’Élémental de Foudre pivota doucement son visage vers moi. Immédiatement, à l’instant où nos yeux se croisèrent, mon visage prit une teinte pivoine que j’aurais aimé qu’il n’affiche jamais. Si à notre arrivée, je n’avais accordé aucune véritable attention à son physique, maintenant qu’elle était là, entrain de me regarder, je ne pouvais pas m’empêcher de rougir : elle était très jolie à vrai dire. Ses yeux dorés s’accordaient avec merveille avec ses longs cheveux noirs, qui descendaient en cascade sur ses épaules pour venir dessiner ses formes, assez généreuses je dois dire, et ses jambes toutes fines de jeune femme. Les pointes de ses cheveux s’arrêtaient à la hauteur de ses chevilles. Même si son corps me paraissait si faible, il n’en était rien une mascarade pour cacher sa véritable force, que tous pouvait apercevoir dans le cœur de ses iris d’or pur que l’on pouvait confondre sans problème avec la foudre qu’elle devait manipuler comme une seconde nature. À côté, mon contrôle sur le feu me semblait bien misérable et incomplet. « Hé bien, je suis ravie de savoir que mon talent es été porté jusqu’aux oreilles d’un si jeune garçon. Je suis contente de te rencontrer. »


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