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 Divergence d'avis [quête unique]

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Sam 30 Jan 2016, 11:03


Raphaël marchait dans les rues de la ville. De Megido. Il ne savait pas trop ce qu’il faisait ici. Encore une fois, il voyageait. C’était toujours ainsi. Il ne s’en plaignait pas. Il aimait ça. Encore une fois, il avait laissé Nathaniel dehors. Le dragon détestait ça, mais il passait plus discrètement. C’est vrai que sans un dragon rouge de huit mètres en train de le suivre, il passait plus inaperçu. Et comme son charisme naturel n’était pas flagrant, il pouvait se permettre ça. Et puis, dans cette ville, il y avait de tout. Personne ne regardait personne. Il y avait tellement de races différentes, de personnes, et d’apparences différentes. A force, on finissait par ne plus remarquer les autres. Mais c’était loin d’être le cas pour l’Elémental. Avec son pouvoir, il retenait chaque petit détail. C’était parfois énervant, surtout lorsqu’il voyait des choses qu’il n’avait pas envie de voir. Heureusement, il oubliait. S’il avait tout retenu, son cerveau aurait sûrement grillé depuis longtemps. Mais bon, il acceptait plutôt bien sa condition. D’ailleurs, les autres avaient dû mal à comprendre. La plupart s’apitoyait sur son sort. Bon, il fallait avouer qu’il les envoyait rapidement balader, son tact légendaire faisant tout le boulot.

L’Elémental s’arrêta près d’une taverne. Il commençait à avoir faim, alors autant manger. Il était dans le quartier modeste de la ville, à des coûts qu’il pouvait se permettre de payer. Il rentra dans l’établissement. L’ambiance était plutôt joyeuse. Les gens riaient, certains chantaient même. Au moins, il n’y avait pas d’ivrogne. Il espérait qu’en tant que solitaire, personne ne viendrait le déranger. Raphaël s’approcha du comptoir, et commanda un repas, et une limonade. Le barman lui lança un étrange regard, et Raphaël lui répondit avec un sourire, sans répondre à la question silencieuse. L’homme partit donner sa commande en cuisine. Raph n’aimait pas l’alcool, le goût l’écœurait. Et ce qu’il ne savait pas, c’est qu’il ne tenait pas du tout. Quelques bières, et il était soul. Deux verres d’alcool fort, et il l’était aussi. Ca avait de quoi mettre la honte, surtout qu’il était réellement ridicule. Heureusement, il avait l’habitude de faire le bouffon, donc il s’en moquait. Ca l’amusait même de voir les réactions des autres.

Au bout d’un moment, ce que Raphaël avait commandé fini par arriver. Ca avait pris du temps à cause du monde, mais il avait le temps. Il resta assis à sa place, mangeant le repas. Un plat de riz avec une cuisse de poulet grillé. Ce n’était pas le meilleur repas qui existe, mais il était bon quand même, et l’Elémental n’était pas compliqué. Dès que c’était mangeable, il le mangeait, et plutôt deux fois qu’une. Tout en mangeant, il laissait ses oreilles traînées. Autant par habitude que par méfiance. Un jeune homme entra. Raphaël lui jeta un rapide regard. Grand, dans le mètre quatre-vingt, et assez musclé, et borgne. Il ne passait pas inaperçu à cause de ça. Des cheveux argentés, malgré sa vingtaine d’année. Pourtant, il ne paraissait pas vieux. Mais, comme à son habitude, Raph détourna le regard, se concentrant à nouveau sur son assiette. Par contre, ce ne fut pas le cas du nouvel arrivant. Il avait remarqué le regard de l’Elémental. Il s’approcha de lui, et s’assit au tabouret juste à côté. Raph tourna légèrement la tête vers l’homme, remarquant on œil argenté, avant de se concentrer, cette fois-ci, sur sa limonade. Il but plusieurs gorgées, continuant de sentir les yeux de l’homme sur lui. Il finit par reposer son verre, et tourner la tête vers lui. « Un problème peut-être ? » « Désolé, c’est seulement que tu me fais penser à quelqu’un ». Répondit l’autre. « J’ai un visage assez courant. Pas étonnant que vous m’ayez confondu ». Raphaël termina son verre, et se leva. Il sortit ensuite, laissant l’inconnu seul, sans pour autant lui dire au revoir. Il ne connaissait pas la politesse. Et puis, ce type était réellement bizarre.

Raphaël déambula dans les rues, sans réel but, son bâton en main. La nuit était tombée depuis quelques temps. Il aurait dû chercher un hôtel, ou quelque chose y ressemblant, mais il n’avait pas envie de dormir. En fait, il dormait très peu. Ca lui permettait des journées bien plus longues. Au bout d’un moment, il pénétra dans le quartier pauvre. Il remarqua tout de suite la différence. Les rues, les bâtiments, tout était délabré, sur le point de s’effondrer. Les rues étaient encore pleines. Elles ne devaient jamais se vider d’ailleurs vue l’état des gens qui y vivaient. De vraies loques. Et personnes ne semblaient sans soucier. De tous ceux qu’il avait vus jusque-là dans le quartier modeste ne regardait jamais par ici. Ils devaient avoir honte de cet endroit. Mais quelle ville n’avait pas son lot d’ordures se dit-il cyniquement.

Raphaël aurait sûrement dû faire demi-tour,  c’est ce qu’une personne censé aurait fait. Mais il n’était pas tout à fait normal, et il continua sa route. Qui sait, peut-être qu’il trouverait quoi faire plutôt que de traîner dans la ville sans but. Il tourna dans une ruelle, qui finissait en cul-de-sac. Il soupira et se retourna pour revenir sur ses pas. Soudain, trois personnes sortirent d’une bâtisse et lui barrèrent la route. Il se retint de soupirer. Ces types étaient maigres. Encore plus maigre que lui. Il n’était déjà pas bien épais. Il eut droit au début du baratin habituel du voleur. Il leur coupa la parole. « Bon les gars. Votre petit discours sur le vol, et le fait que vous me tuerez pas, et tout le reste, je m’en fous. Alors dégagez ». Deux d’entre eux se regardèrent, hésitant devant l’assurance de Raphaël. Mais le troisième, apparemment plus courageux courut vers lui, le couteau levé. Il n’était apparemment pas habitué à se battre, car sa garde laissait sérieusement à désirer. Raphaël se décala sur le côté, et le frappa dans le ventre avec son bâton. L’homme se plia en deux. L’Elémental leva encore son bâton, et l’abattit sur la nuque, ce qui l’assomma. Il se tourna vers les deux autres, qui s’enfuirent en courant.

L’Elémental ne les lâcha pas du regard jusqu’à ce qu’ils soient hors de sa vue. Il rabaissa son bâton en soupirant. Maintenant, il devrait sortir de ce quartier s’il ne voulait pas plus d’ennuie. Il sortit de la ruelle en marchant, comme si rien ne s’était passé. Il se doutait que personne ne le poursuivrait. L’avantage de quartier aussi délabré. Il continua donc sa route, retournant dans les quartiers modestes. Au bout d’un moment, il se retrouva dans une rue vide. Il s’arrêta. « Ca va vite me taper sur le système, alors montre toi ». Dit Raphaël. Il dût attendre une bonne minute avant que l’individu qui le suivait ne sorte. La lune ronde et brillante éclairait assez pour qu’il puisse voir correctement. Il reconnut l’homme qui l’avait abordé à la taverne. Il fronça les sourcils, attendant de voir ce qu’il allait faire, gardant une posture défensive. « D’habitude les gens ont du mal à me repérer. Mais j’avais oublié que tu étais différent. Tu n’es pas une personne normale, pas vrai ? » « Qu’est-ce que tu me veux ? ». L’autre se rapprocha tout en se remettant à parler. [color=red}«Juste parler à un vieil ami. Ca fait deux ans qu’on sait pas vu. Même si je sais que tu peux pas te souvenir de moi »[/color]. Raphaël recula d’un pas, serrant son bâton. Ce type avait quelque chose d’inquiétant. De plus, la moitié de son visage camouflé par l’ombre d’un bâtiment, et le léger sourire sinistre qui flottait sur son visage, n’aidait pas beaucoup.

Voyant sa réserve, l’inconnu s’arrêta, et leva les mains, en signe de paix. « Eh ! Doucement, je veux pas te faire de mal. Je te l’ai dit, on est… » « Ouai, de vieux copains. Le problème c’est que tu me dis rien » « Normal, tu perds la mémoire tous les mois ». Raphaël fronça les sourcils. Il ignorait à combien de personnes il avait parlé de son problème. « Tu veux une preuve de ma bonne foi ? Je m’appelle Gawain, et je suis un Vampire. Je t’es connu quand tu avais treize ans, jusqu’à ce que tu disparaisses l’année de tes dix-huit » « Et pourquoi je devrais te croire ? Tu pourrais inventer tout ça ». Le Vampire soupira. La méfiance de Raphaël commençait à sérieusement entamer le peu de patience qu’il avait. « Crois-moi Raph » Reprit l’autre. L’Elémental se relâcha quelque peu en entendant son prénom, comme par instinct. Etrangement, il avait l’impression de se sentir à l’aise avec lui. Peut-être l’avait-il réellement connu pendant sa jeunesse. Et puis, même s’il avait abandonné l’idée de connaître son passé, avoir cette opportunité juste devant lui, même si c’était sûrement un faux espoir, lui donnait envie de suivre Gawain. Si étant qu’il s’appelait ainsi.

Raphaël lâcha son bâton d’une main, le tenant toujours dans l’autre main, mais le baissant. Gawain afficha un léger sourire triomphant, et s’approcha. Il avait beau être borgne, il distinguait parfaitement le visage de l’Elémental. Bien qu’il est légèrement vieillit, il n’avait pas changé. Sauf l’éclat dans ses yeux. Ce n’était plus l’homme froid et sans pitié qu’il avait rencontré. Il était devenu… Gentil, compatissant. Il avait laissé ses hommes vivants, et ne les avait pas blessés. Il ne l’aurait jamais fait avant. C’était pitoyable. Il l’avait considéré comme son égal à un moment. Il devait remédier à ça. Le refaire devenir l’homme qu’il était avant. « Bon, et tu peux me raconter quoi sur ma vie ? »

Gawain sourit, laissant voir ses crocs. « Et si on marchait un peu ? ». Raphaël plissa les yeux, et finit par se relâcher légèrement. Il fit alors le premier pas vers le Vampire, utilisant son bâton comme appuie. Il le tenait toujours en tant qu’arme, prêt à frapper s’il s’avérait menaçant. Le borgne fit demi-tour lorsque l’Elémental l’eut rejoint, et se mit marcher, l’un à côté de l’autre, mais Raphaël restait quand même à une certaine distance. Cet homme ne lui inspirait pas la plus grande confiance. « Alors, qu’est-ce que tu as à me dire ? » « Au moins ça n’a pas changé, t’es toujours aussi direct » « Et toi tu commences à m’énerver à toujours détourner mes questions. Maintenant, réponds ». Raphaël avait changé ces derniers temps, et habituellement il ne s’énervait pas aussi rapidement. Gawain eut un léger rire ironique, et après quelques secondes, finit par répondre. « T’étais un assassin. Le genre s’en pitié et qui se foutait de tout » « Plus du tout moi quoi ». Répondit Raph cynique. Il n’y croyait pas du tout, et le Vampire le voyait bien.

« Tu me crois pas, soit, c’est sûr que c’est invraisemblable, vue à quel point que tu es devenu pitoyable ». Serrant les dents, l’Elémental se retint de donner un coup à Gawain. Il n’était pas violent d’habitude, et très calme, mais ce type l’énervait très facilement. C’était très étrange. De plus, assassin ? Il tuait peut-être sans regret, mais n’utilisait pas la violence sans une bonne raison. De plus, il tentait de ne plus utiliser la violence, même dans les situations où sa vie était menacée. Il n’était plus du tout le même homme que prétendait le Vampire.


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Sam 30 Jan 2016, 15:40


« Tu te trompes sur mon compte ». Lui répondit Raphaël. Gawain serra les dents, commençant sérieusement à être agacé par le comportement de l’Elémental. « Tu me laisses pas le choix ». Avant que le brun n’ait pu répondre, ou réagir, le Vampire lui asséna un coup de poing sous la mâchoire, le frappant assez violemment. La tête de Raphaël partit en arrière, la douleur lui envahit la mâchoire, et se répercuta dans sa tête. Sa main se relâcha autour de son bâton, qui tomba au sol. Juste après, il sentit un voile tomber sur ses yeux, et il s’effondra au sol. Gawain le regarda quelques secondes. Il finit par attraper le bâton, puis Raphaël qu’il jeta sur son épaule. Heureusement qu’il avait une connaissance qui pourrait l’aider. Ca serait dur, mais dans cette situation il n’avait pas le choix.

Il marcha rapidement, ne tenant pas à ce que tout le monde le remarque, chose difficile étant donné le paquet qu’il avait sur le bras. Mais dans les quartiers pauvres, personnes ne viendraient le gêner. Il s’arrêta devant une maison, et frappa à la porte, cognant plutôt fort. Une jeune femme vint lui ouvrir la porte. Des cheveux roux hirsutes, avec quelques mèches blanches, plutôt petite. Ses yeux verts détaillèrent Gawain, puis le corps qu’il portait. Elle lui fit un léger sourire, et se décala, lui permettant d’entrer. Elle referma la porte derrière. « Alors tu as besoin de mon aide Gawain ? » « Tu me dois un service je te rappel ». Elle ne répondit pas, et préféra désigner un fauteuil. Il déposa Raphaël dessus, vérifiant qu’il était encore bien dans évanouit. Puis il se tourna vers la Sorcière. « Bon alors que veux-tu ? » « Tu es une experte dans la mémoire. Je veux que tu la lui rende, et qu’il puisse la garder ». Répondit Gawain. « Que veux-tu dire par la garder ? « . S’appuyant contre un mur, croisant les bras, il répondit. « A cause d’un pouvoir, il perd ses souvenirs datant de plus d’un mois. Lui rendre la mémoire ne lui sert à rien s’il peut pas la garder ». La Sorcière fit mine de réfléchir, puis elle entra dans la cuisine. Le Vampire la suivit, restant silencieux. Elle prit un livre, et commença à le feuilleter. Elle s’arrêta sur une formule. « J’ai peut-être un truc pour vous ». Elle se tut et se tourna vers Gawain. « Il a énormément de chances de mourir, alors promet moi de pas me tuer  si c’est le cas ». Elle tendit la main. Utilisant une magie des contrats, quiconque lui faisait une promesse devait la tenir.

La Sorcière termina la potion, puis elle et Gawain retournèrent dans la salle où se trouvait Raphaël. Il commençait déjà à se réveiller. Il gémit de douleur, tournant légèrement la tête sur le côté, clignant des yeux plusieurs fois. Sa vision était floue, mais il finit par l’éclaircir. Il se releva la tête, regardant autour de lui. Il tomba sur le Vampire et la femme. « Tient, enfin réveiller ». Commenta la Sorcière. L’Elémental, essayant de comprendre la situation, il se leva, mais failli perdre l’équilibre, une migraine lui broyant les tempes. Gawain se précipita vers lui, et voulut l’empêcher de partir. Raphaël tenta de le frapper, mais beaucoup trop lent. « Il faut qu’il soit conscient » « Bah attend deux minutes ». Il attrapa le poignet de Raphaël, et lui tordit sans le briser. Puis il lui asséna plusieurs coups dans l’estomac, le mettant à genoux, et bien trop mal en point pour bouger. Le Vampire coinça le bras de l’Elémental dans le dos, et plaqua sa tête au sol. « Bouge et je te casse le bras et le poignet». Le menaça-t-il. Ayant encore mal à la tête, il ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs. « Qu’est-ce que tu veux ? » « Te rendre ce que tu perds » « Bon, maintenant que tu le tiens, suis-moi ». La Soricère se dirigea vers le fond de sa maison. « Ne joue pas au c*n avec moi » « Tu crois que je vais te laisser faire ton truc avec moi ? » « T’as pas vraiment le choix »

Après ce rapide échange de parole, Gawain sortit un couteau attaché à sa cuisse, et le plaqua sur la gorge de Raphaël. Puis il le remit debout et le força à avancer. Encore trop faible, l’Elémental fut obligé de suivre. Ils descendirent un escalier qui les emmena dans une cave, s’étendant sous toute la maison. Des objets en tout genre étaient accrochés au mur, et une table en métal était au centre. « Génial, une scientifique ». Il voulut reculer, et frapper Gawain. Le Vampire évita le coup de pied, et plaqua un peu plus le couteau, ouvrant une légère entaille. « Je peux te blesser sans te tuer, ce qui te rendra tout de suite plus coopératif. Alors arrête de bouger ». Raphaël serra les dents, il n’aimait pas cette situation, et ne voulait pas faire ce que Gawain voulait. Le Vampire le força à se coucher sur la table, et la Sorcière referma les menottes sur ses mains, ses pieds, et une autour de sa tête, l’empêchant de bouger. Gawain tenant encore le couteau sous sa gorge, surveillant chaque mouvement. Il connaissait les astuces de Raphaël pour se transformer en eau. Il ne connaissait pas sa capacité à se téléporter, mais l’Elémental n’était pas encore assez en forme pour le faire. Avec le mal de tête qui lui broyait le cerveau il n’arrivait pas à se concentrer assez bien pour former une image dans sa tête et activer son pouvoir.

La Sorcière se poste à côté de lui, et Gawain lui força à lui ouvrir la bouche. Essayant de lutter, il eut quand même le malheur de se faire verser la potion dans la gorge. Le Vampire le força à avaler. « Bon, avec ça, il va se retrouver dans son passé. Ca risque de durer plusieurs heures ». Une douleur commença à envahir le corps de Raphaël, remontant vers sa tête. Il tira sur ses mains, soulevant son corps par réflexe. « Qu’est-ce que vous… M’avez… Fait ? ». Réussit-il à dire, puis il eut l’impression de tomber dans le vide. Son esprit fut forcé de repartir dans son passé, sans qu’il ne contrôle rien du tout. Contrairement à la vision, il n’était pas à un observateur extérieur, il était dans son corps. Son corps d’enfant, ou de bébé plutôt. Il poussa ses premiers cris. Cris de souffrance. Gawain leva la tête vers la Sorcière. « C’est normal. Je t’ai dit que ça pourrait le tuer. Et si ça ne le tue pas, il deviendra sûrement à moitié dingue ». Le Vampire contourna la table, s’approchant de la femme, les crocs sortant, et son œil devenant rouge. Elle croisa les bras, le fixant. « A moitié fou ? Je t’ai pas demandé de le rendre taré ! ». Explosa-t-il. Elle leva la main, tandis que le Vampire essayait de se contrôler un minimum. « Tu crois que c’est si facile ? Non alors tu la ferme, et tu attends ». Elle tourna les talons, et quitta la pièce, remontant les escaliers. Le borgne grogna, puis partit s’asseoir le dos contre un mur.

Plusieurs années défilèrent devant ses yeux. Sa transformation par le Sorcier, puis ses progrès effrayant dans son comportement. Il dut affronter à nouveau le rejet des adultes, qui le regardait de façon haineuse, l’accusant d’être la cause de la mort de deux autres enfants. Et les autres de son âge, ou plus vieux, le martyrisait, prenant exemple sur les adultes. Sa mère le détestait elle aussi, mais le garçon encore naïf, n’arrivait pas à comprendre pourquoi ils lui en voulaient. Il avait beau être beaucoup plus mature, presque comme un adulte, il ne réfléchissait pas encore comme eux. Et se faire rejeter par la seule personne  qui était censé l’aimé, faisait très mal. Le sentiment de trahison qui l’envahissait à l’époque le rongeait, sentiment qu’il ne comprenait pas. Mais dans tout le village, il avait une aide, quelqu’un sur qui compter. Une femme, une Ange, Irina. Elle tenait l’école, qu’elle avait elle-même créé à son arrivée. Maintenant il y avait plusieurs professeurs et différentes classes. Il n’y avait pas énormément d’enfants, mais elle trouvait cela important de leur fournir un bon apprentissage. C’était le seul rayon de bonheur qui perçait les sombres pensées de Raphaël, ou qui l’aidait lorsqu’il perdait le contrôle de ses pouvoirs.

Mais ce rayon finit par s’éteindre. Tout commença lorsque sa mère partit pendant un mois pour des affaires, Raphaël avait six ans, et personne ne savait qu’il perdait la mémoire. Lorsqu’elle revint, son fils ne se souvenait pas d’elle. Voyant cela comme une possibilité de fuir ses responsabilités qu’elle n’avait pas voulu, elle s’enfuit, le laissant là. Ce fut Irina qui le recueilli après cela. Il n’avait pas compris qui était cette femme qui était partit, pourtant il avait compris qu’il avait été abandonné, et cela à commencer à l’assombrir encore plus. Et le jour d’une autre trahison survint. Ce n’était pas de la faute de l’Ange, mais celle du jeune garçon qu’il était. Encore une fois, il s’était fait insulté par les enfants. A l’écart du village, personne n’aurait pu intervenir. Mais les enfants allèrent plus loin, ils commencèrent à le frapper, cherchant à lui faire mal et déversant leur colère sur lui. A ce moment, l’Elémental explosa, et tous les ressentiments qu’il gardait au fond de lui se libérèrent en des fouets d’eau. Il blessa les gosses, puis Irina essaya d’intervenir, mais il la blessa aussi. Il vit cela comme s’il l’avait trahit. La seule personne qu’il aimait, et il l’avait blessé, trahit. Rien n’était aussi horrible comme sensation pour quelqu’un d’aussi jeune. Incapable de supporter ça, Raphaël s’enfuit. Il n’avait que six ans à l’époque. Il ne savait pas où il allait, il courait seulement dans la forêt, fuyant ce qu’il venait de faire.

Raphaël se perdit dans la forêt, incapable de continuer à fuir. Il passa plusieurs jours dans la nature, trouvant seulement un point d'eau, et manger quelques baies. Et, à force de chercher et courir, il finit par trouver un autre village. Aussi grand que le sien, ce qui voulait dire petit. Ne sachant quoi faire, il fuit les gens, et se mit à voler de la nourriture. Il n’était pas doué pour ça au début, se faisant souvent avoir. Mais, petit à petit, il devint plus rapide, et plus malin, apprenant à observer les autres voleurs, et copiant leur technique. En peu de temps il oublia Irina, et ce qu’il lui avait fait. Mais le sentiment d’abandon de sa mère, et d’avoir trahit l’Ange restait ancré en lui. Il se tenait toujours à l’écart des autres, ne voulant pas que tous le voit comme un monstre, à nouveau, même s’il ne s’en souvenait pas. Une fois il finit par se faire poursuivre, et faillit se faire arrêter, ayant quand même eu droit à plusieurs coups de bâton. Cela lui appris à mieux fuir, mais aussi qu'il devait trouver un endroit plus grand pour continuer ses divers larcins, et appris à voyager et changer de villages, choisissant des endroits plus grand. L’année de ses douze ans, il fit une rencontre qui allait changer sa vie.


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Sam 30 Jan 2016, 23:23


Ce n’était pas des bons jours pour Raphaël en ce moment. Il ne gagnait pas beaucoup d’argent avec le travail à la taverne qu’il avait trouvé. Il ne faisait que du nettoyage, et du rangement, ça ne rapportait pas beaucoup. Et pendant son temps livre il volait. Mais avec tout ça, il avait du mal à se nourrir, et essayer d’économiser un minimum. Il voulait s’acheter un cheval, car en voler un était en dehors de ses compétences. Un jour il fit une erreur, celui de voler un individu en cape. Sa bourse n’était pas bien grosse, mais il y avait quelques pièces d’argent. Content de sa prise, il alla dans une ruelle sombre, où personne ne venait. Enfin presque, car il avait baissé sa garde. Deux adultes s’approchèrent de lui, des deux côtés, le bloquant. Bondissant sur ses pieds, il observa son environnement, cherchant un point de fuite. Les deux hommes l’attaquèrent. Il roula, et attrapa un bâton. A genoux, il donna un coup dans le genou d’un. Ne cherchant pas plus loin, il se mit à courir, grimpant sur le toit d’une maison, et courant. Une fois qu’il se pensa en sécurité, Raphaël s’arrêta sur le toit de la maison la plus haute du coin. Un habitant un peu plus riche que les autres. La nuit commençait à tomber, la pleine lune l’éclairant assez pour qu’il puisse voir correctement.

« C’est là que tu te planques ? ». Raphaël sursauta, et, en essayant de se retourner, et lever en même temps, il tomba et glissa du toit. Il se retint tout juste au bord. Un homme apparut dans son champ de vision. De longs cheveux blancs, avec des mèches châtains claires, et les yeux gris. « Aidez-moi ». Le supplia l’Elémental qui sentait ses mains glisser. L’homme l’observa le visage glacial. « Pourquoi j’aiderai un voleur minable dans ton genre? ». Le garçon avait reconnu l’homme à la cape. Raphaël essaya de faire une traction, mais ses mains glissèrent encore plus, et il faillit lâcher. Il lança un regard en bas. Le sol était dix mètres plus bas, et rien pour amortir sa chute. S’il tombait, il mourrait. Une boule dans le ventre, il regarda à nouveau l’homme. « Passons un marché. Je te sauve, et je vais faire de toi quelqu’un de bien mieux » « Pourquoi ? » « Disons que je sais jugé les gens ». L’homme lui tendit la main, regardant Raphaël dans les yeux. Ne sachant pas où il s’engageait, il attrapa la main, et fut remonté facilement. « Je m’appelle Ward » « Raphaël » « Eh bien Raphaël, t’as vie vient de changer »

Cet homme l’emmena dans une autre ville, plus grande. Sceptelinost. Une ville de hors-là loi. Ward possédait une maison, relié au tunnel sous la ville, permettant son petit réseau d’assassins. Il avait déjà quelques éléments, et deux en apprentissage. Trois avec Raphaël. Les deux autres étaient plus vieux que lui, tous deux quinze ans. L’un d’entre eux était Gawain. Les deux le jugèrent par son jeune âge, et le fait qu’il n’ait aucun entraînement. Au début, il se faisait battre rapidement. Mais il apprit. Sachant qu’il ne pourrait pas gagner par force, il utilisait autre chose. Ward lui apprit à maîtriser ses émotions, profitant de sa perte de mémoire pour tenter de les annihiler, faisant devenir Raphaël quelqu’un de froid et calculateur. Il lui apprit à résister à la torture, à se battre, à s’échapper lorsqu’on l’avait capturé. Il avait appris tout cela très rapidement, bien que la torture ait prit plus de temps. Voyant son incroyable avancé, Gawain le vit comme un rival, mais Jake le voyait comme un ennemi. Plusieurs fois il tenta de pousser à bout Raphaël, mais l’Elémental ne faisait pas attention à lui.Ward l’avait remarqué, et en profitait, essayant de pousser les deux à bout, pour voir lequel lâcherait en premier. Ce fut Jake qui tenta de tuer Raphaël en premier. Il réussit à le battre difficilement, écopant d’une cicatrice de plus. Il ne l’acheva pas pour autant. Ward fut déçu par cela, et le fit lui-même, puis il continua de le pousser, le brisant encore une fois.

Durant l’année de ses treize, après son année d’apprentissage, il l’envoya faire sa première mission. Il devait tuer un enfant du même âge que lui. Gawain était avec lui pour tuer les parents. Ce dernier réussit assez facilement, ce n’était pas sa première mission, et les adultes ne savaient pas se défendre. Quant à Raphaël se fut un peu plus compliqué. Il avait la dague posé sur le cou du garçon, Farren. Le Magicien avait quelques larmes coulant de ses yeux, mais c’était la seule chose, étant globalement calme vue la situation. « P… Pourquoi ? ». Bégaya le jeune garçon. Une hésitation apparut dans les yeux de Raphaël. Il relâcha légèrement sa garde, mais Farren resta couché, pas assez expérimenté pour se battre, et essayé de retirer la dague et renversé son adversaire au-dessus. « Raphaël ! Achève-le vite, et barrons nous ! » . Cria Gawain à partir de la porte. L’hésitation dans ses yeux s’éteignit, remplacé par une froide lueur, éteignant le peu d’espoir de Farren. L’Elémental lui planta la dague dans le cœur. Il le regarda mourir, la flamme de la vie s’éteignant, puis il se leva, et rejoignit le Vampire, le visage glacial. Gawain afficha un léger sourire, puis il suivit Raphaël.

Ce fut une étape importante pour lui. Un tournant dans sa vie. Le jour où il devint un réel assassin. Pendant cinq ans, Raphaël suivit les ordres, réalisant des missions de plus en plus difficiles, et dangereuses, lui demandant d’appliquer toutes ses compétences. Mais, petit à petit, il en eu marre de tous ses meurtres, et vie brisée. Il avait toujours voulu découvrir le monde, mais pas de cette manière. Il avait déjà eu cette prise de conscience en rencontrant Raven pour la première fois, et elle lui avait fait échouer sa mission. Il avait été durement puni à cause de ça. Mais il avait oublié. Le garder enfermer un moi en lui rabâchant toujours la même chose n’aidait pas beaucoup pour le sortir de cet endoctrinement. Mais il l’avait rencontré une seconde fois, et cette fois, elle n’avait pas pu l’arrêter. Il avait brisé sa vie. Il ne supportait plus ça, mais il ne pouvait pas s’échapper de l’emprise qu’avait Ward sur lui. Il était surveillé en permanence, remodelé selon les envies de l’assassin. Qui pourrait supporter une telle vie ? Il devait absolument quitter ce monde. Il commença donc à monter un plan. Le plus dur était qu’il devait s’en souvenir, car trouver le bon moment pour l’appliquer risquait d’être long. Il l’écrivait à chaque moment où il risquait d’oublier, puis brûlait le papier. C’était le seul moyen pour que Ward et les autres ne soient jamais au courant. Le plus dur était de continuer à être froid et insensible, alors qu’il voulait changer.

« J’te trouve bizarre en ce moment ». Lui dit Gawain, alors qu’ils étaient assis à une table en extérieur à un petit restaurant, la nuit tombant doucement. Raphaël resta de glace, levant simplement les yeux de son assiette. « Je vois pas de quoi tu parles ». Le Vampire croisa les bras, le fixant, l’air peu convaincu. Raphaël leva sa fourchette, le pointant avec. « Ecoute, tu te rappelles que tu penses avec tes muscles, et moi avec ma tête. Et je te rappelles également que tu es nul à l’observation, alors restes dans ton domaine d’expertise, tu te rendras moins ridicule ». Habitué à ce genre de répartit, le Vampire ne réagit pas, continuant de le fixer tandis que l’Elémental terminait son repas. En réalité, Raphaël avait l’intention de s’enfuir ce soir. Le problème c’est que Gawain avait été greffé à sa mission. Et si Gawain voyait que quelque chose n’allait pas, alors Ward le savait aussi. D’où la présence du Vampire. Il était là pour le surveiller. « Ils viennent de se lever ». Dit l’Elémental. « Bon, on sait très bien où il va aller. Attendons un peu ici, et rejoignons le ensuite ». Raphaël ne répondit pas, et termina son verre. Il avait souvent fait équipe avec Gawain, tous deux savaient comment fonctionner ensemble, et n’avait pas besoin de discuter pour se coordonner.

Lorsque la cible se fut éloignée, le duo se leva et marcha jusqu’à la maison de ce dernier. Comme beaucoup d’homme riche, il trompait sa femme. Apparemment, une seule ne lui suffisait pas. L’Elémental n’avait jamais compris ça, mais il fallait dire qu’il n’avait pas vraiment d’expérience amoureuse, et que ça n’avait jamais eu d’intérêt pour lui. Ils escaladèrent le mur, et allèrent à la fenêtre du bureau, au troisième étage. Raphaël crocheta la serrure habilement et ouvrit doucement la vite. Bien huilé, elle ne fit aucun bruit. Il posa le pied au sol, silencieux. Gawain le suivit. Le Vampire s’occupait des gardes, et lui de l’homme. Raphaël se plaqua au mur, et entrouvrit la porte. Monsieur était en train de déshabiller la demoiselle. Il mit sa capuche, et remonta un col jusqu’à son nez, ne laissant que ses yeux apparent. Il entendait des gardes arriver dans le couloir. Il prit une inspiration. « Bon aller vieux, c’est le moment de te lancer ». Il prit une dague à sa ceinture, et ouvrit violemment la porte. L’homme se retourna, et voulut crier, mais Raphaël était déjà sur lui et l’assomma. Au même moment, deux gardes entrèrent, et se précipitèrent vers lui. L’Elémental se battit quelques instants avec eux, puis il fit en sorte de se faire blesser au ventre. Ca ne le tuerait pas. Il arriva à créer de l’eau et à s’en recouvrir, et se fit reculer petit à petit. Il vit Gawain entrer, au moment même où il passait au travers de la vitre. Il commença une chute de trois étages, et fusionna avec l’eau, s’écrasant en une simple flaque d’eau. Il reprit son apparence normale. Il arrêta de bouger, tandis qu’il voyait la tête du Vampire en haut. Il devait avoir tué les gardes, la cible, et la femme, mais ce qui comptait c’est qu’il croit l’Elémental mort. Et, comme il n’avait pas le temps, Gawain ne put pas vérifier. Il devait sortir rapidement sinon les autorités arriveraient rapidement.

Le Vampire s’enfuit, croyant qu’il était mort. Raphaël resta encore quelques temps, s’assurant qu’il était parti, puis il se releva. Il avait quelques morceaux de verres dans le dos et les bras, mais rien ne bien grave. Son ventre lui faisait mal, mais là encore ce n’était pas grave. Il suffirait qu’il recouse ça, et avec son pouvoir de régénération, cela irait plus vite. L’Elémental s’enfuit en vitesse. Il entra dans une auberge des bas quartiers, une cape autour de lui, cachant sa blessure. Il prit une chambre, et s’assit devant un miroir miteux, regardant la gravité de sa blessure, et guérissant l’intérieur. Puis il recousu l’extérieur. Il devrait se cacher pendant un temps, puis fuir la cité. Lorsque Ward saurait qu’aucun corps ne serait retrouvé, il se mettrait à sa recherche. Avec l’immensité du monde, l’assassin prendrait du temps à le retrouver. De plus, il savait se défendre, et il était bien meilleure que beaucoup de ses hommes.


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Dim 31 Jan 2016, 12:35


Après s’être fait passer pour mort, Raphaël quitta la ville au bout d’une semaine. Il partit dans un endroit tranquille. Enfin, un endroit où on le retrouverait pas tout de suite. Il alla dans l’antre des marais. Il était enfin libre à dix-huit ans. Enfin c’est ce qu’il voulait, car pour le moment il avait encore pas mal de fuite. Le problème c’est qu’il n’allait pas tarder à oublier. Peut-être que c’était tant mieux pour lui en un sens. Tout ce temps où il tuait des gens, où il obéissait aux ordres, où il se faisait torturer lorsqu’il échouait. Ce n’était pas le genre de souvenirs qu’il voulait garder. Que personne ne voulait garder. L’Elémental n’avait jamais spécialement aimé les effets secondaires de son pouvoir, mais pour le coup ce n’était pas si mal. Mais combien de temps allait-il rester ici ? Ce n’était pas un endroit très agréable, et la personne qu’il serait dans quelques mois ne souhaiterait pas spécialement continuer à vivre ici.

C’est durant le moment qu’il passa dans l’antre que Raphaël rencontra Nathaniel. Il avait remarqué les trafiquants à son arrivée, et les avait évités. Mais un jour, il tomba sur leur campement. Manquant de se faire repérer, il dut se planquer dans un arbre. Une fine pluie froide tombait, le gelant jusqu’aux os. Il y avait une sentinelle qui surveillait les animaux, et, évidemment, c’était l’arbre qu’il avait choisi de prendre. Il avait décidé d’arrêter de tuer, donc il se retrouvait bloqué depuis quelques heures, ce qui commençait à entamer sa patience. Il aurait bien voulu rentrer. De plus, il avait vu le traitement qu’il faisait subir au dragon, encore petit, et il avait du mal à le supporter. Et la curiosité qu’il avait repoussée durant toutes ses années revenaient au pas de course. Il avait envie de savoir à quelle espèce appartenait le dragon, quel âge avait-il, la talle qui pourrait atteindre, s’il pouvait voler. Et bien d’autre encore. Ce pauvre animal allait subir des choses horribles, en plus de ceux-là, et il n’arrivait pas à le supporter. Sûrement à cause de son histoire personnelle. Se décidant, l’Elémental se laissa tomber derrière l’homme, et lui brisa la nuque. Il lança un regard au dragon, désolé de ce qu’il avait subi, puis il entra dans la cabane. Il savait combien ils étaient mais se savait capable de les battre. Ils n’étaient que trois, et il les tua sans problème. Il retourna au prêt du dragon, et le libéra. Il remarqua que son aile était brisée.

L’Elémental lui parla pendant un temps, cherchant à le calmer. Il ne voulait pas l’apprivoiser, seulement avoir sa confiance, au moins pour pouvoir l’approcher et le soigner. « Nathaniel, qu’est-ce que tu en dis ? Comme prénom, je trouve que ça te va bien. C’est toujours bien, d’avoir un prénom, et un passé aussi… ». Dit-il légèrement nostalgique. Il devait sérieusement choisir ce qu’il voulait. Oublier ou avoir un passé ? Il ne se souvenait pas de tout, bien qu’il sache que ce soit horrible. Le dragon posa sa tête à côté de lui, étonné devant cette marque, il se mit à caresser les endroits dépourvu d’épine. Les écailles étaient rugueuses, mais cela semblait plaire au dragon, qui émit un semblant de ronronnement. « On va peut-être  devenir pote toi et moi. Aller viens, on va aller dans un endroit un peu plus sec ». Il se leva, doucement, préférant éviter les mouvements brusques. Nathaniel fit de même, et le suivit. L’Elémental s’était construit un abri, petit et précaire, mais qui lui permettait de se protéger. Il n’y avait quasiment rien. Une chose qui ressemblait à un lit, quelques couverts et bols. Il ne possédait rien, à part une chevalière, dont il ignorait l’endroit d’où elle venait. Ce n’était pas un foyer.

Raphaël passa encore quelques temps dans ce lieu, nourrissant Nathaniel pour lui permettre de se remettre. Puis il s’en alla, commençant enfin à voyager. Il ne se souviendrait jamais de tout ce qu’il avait vécu, et allait vivre, mais ce n’était pas important. Tout ce qui comptait c’est qu’il soit enfin libre. Il n’avait pas d’argent, mais cela ne le gênait plus. Contrairement à l’âge où il avait rencontré Ward, il savait désormais se débrouiller seul, se trouver de la nourriture. Et, s’il avait besoin d’argent, il pouvait toujours en voler, ou faire de petits boulots. Il vécut de cette façon pendant deux années entières. Il n’avait pas d’objectif particulier, rien à quoi s’accrocher. Et cette manière de vivre, sans but, sans lien avec personne, était de loin une des pires. Jamais il ne s’attache, et jamais il ne reste, bien trop instable pour rester à un endroit. Mais cette vie sans saveur prit fin, le jour où il rencontra les Maîtres du temps. Avec son caractère, il aurait dû refuser leur offre. Leur dire qu’il n’était pas fait pour ça. Que les responsabilités n’étaient pas faites pour lui. Mais ces cinq personnes avaient fait ce qu’il n’avait jamais espérer, qu’importe le moment de sa vie. Ils lui avaient confié quelque chose. Une chose très importante, et puissante. C’était une marque de confiance. Personne ne lui avait jamais fait confiance.

L’Elémental se souvint de chaque personne qu’il avait rencontré depuis, chaque visage croisé, chaque émotion ressentit, chaque épreuve subi. Toute la beauté des endroits qu’il avait visités. Sa première visite à l’université de magie, un endroit magnifique mais dangereux. Il était retourné à Sceptelinost il y a quelques temps. Evidemment, il n’avait pas reconnu la ville. Encore une fois, il s’était attiré des ennuis. C’est ce qu’il faisait tout le temps. Il était allé au désert, pendant un certain temps. Il avait rencontré quelqu’un de très intéressant, Mancinia. Elle lui avait fait voir son monde, un monde chaleureux et accueillant. Un monde qu’il n’avait jamais eu, et dont il avait peur. Durant cette année, il remarqua que beaucoup de gens s’étaient attachés à lui. Des gens amicaux, des personnes qu’il aimait bien. Mais il perdait le contact, et finissait par fuir. Il finissait toujours par fuir. Il se souvint de l’une des plus dures, celle que lui avait fait passer Clovis. Il avait perdu un bras, mais il avait gagné autre chose. Enfin, c’est ce qu’il pensait, mais avec ce qu’il venait d’apprendre, comment être sûr de l’homme qu’il était désormais ? Il avait fait un serment ce jour-là. Un serment qu’il voulait tenir, mais le problème c’est que durant toute sa vie, il trahit chaque moment de son serment. Il avait abandonné, il avait été cruel, il s’était rendu, et il avait été lâche.

Son esprit retourna enfin dans son corps, et il ouvrit les yeux. Il avait terriblement mal à la tête, et ses cordes vocales le tiraient, comme s’il avait crié pendant des heures. En fait, il avait crié pendant plusieurs heures, et avait fini par simplement gémir au bout d’un moment, incapable de produire d’autres sons. Voilà pourquoi Gawain n’avait pas encore réagit. Le Vampire était toujours assis par terre, à moitié endormi par l’attente. En le regardant, il ressentit la colère contre ce qu’il venait de faire, le désespoir d’avoir été retrouvé malgré toutes ses années, et une sorte de… Nostalgie peut-être. Mais il ne devait pas penser à ça maintenant, il était bien trop en énervé pour ça. Pour le moment il devait simplement sortir de là, et rappelé à Gawain ce qu’il était.

Il mit de côté son mal de tête, et la douleur qu’il avait aux poignets, chevilles, et tête. Il avait tiré de manière très forte sur ses entraves, à force de convulser, ce n’était pas étonnant. Etrangement, ignoré la douleur était bien plus facile qu’avant. Il fallait dire qu’il se souvenait de toutes ses années de tortures, tant physique que psychologique. Il se téléporta, se retrouvant debout, toujours dans la même pièce. « Oh Gawain, bouge-toi ». Dit-il froidement. Le Vampire, d’abord surpris, bondit sur ses pieds, sa dague en main, une fois qu’il se fut repris. Mais à peine debout, l’Elémental lui asséna un coup de poing sur la joue, et lui en mit un autre sous le menton, le faisant reculer jusqu’au mur, et lâcher son arme. Il l’attrapa en vol, et la plaqua sur la gorge de Gawain, le faisant déjà saigné. Il mit son bras en barrière sur sa potrine, pesant de tout son poids. « Bouge et tu es mort. Et oublie pas que je connais toutes tes techniques ». Le Vampire afficha un léger sourire. « Tient on dirait que t’es… » « Ferme-là pour une fois ». Le coupa Raphaël. « Tu voulais revoir le type glacial, et sans pitié, c’est ça ? Ton grand rival ? Grandis un peu. Les gens changent, et je ne suis plus comme avant ». Gawain essaya de bouger, mais Raphaël le vit et lui mit un coup de poing dans le ventre. « Je t’ai dit de pas bouger ! ». Hurla l’Elémental. Il perdait son calme, mais avec son esprit à moitié brisé, ce n’était pas étonnant. Pour le moment toutes ses émotions se mélangeaient en lui, formant un tourbillon, et le rendant des plus instables. Il ne pouvait plus se concentrer.

Il plaqua à nouveau Gawain contre le mur. « Comment tu m’as retrouvé ? Ward est avec toi ? » « Tu laisses des traces un peu partout, mais avec ton manque de mémoire, pas étonnant. Quant à Ward, j’en sais rien, il a disparu peu de temps après toi ». Raphaël le regarda dans l’œil. Le Vampire ne mentait pas. Il recula, baissant la lame, mais la gardant en main. Il tourna le dos à Gawain, s’appuyant sur la table d’expérience, et prenant sa tête entre ses mains. Il gémit. Il avait tellement mal. Il n’arrivait pas à se concentrer. Et il était largement affaibli. Tout était en train de se mélanger dans sa tête. Il devait faire le point, et le tri. Il tomba à genoux, lâchant l’arme, se tenant à la table. Sa respiration était courte et saccadée, et son corps tremblait. Il sentait qu’il était sur le point de perdre connaissance. Gawain s’approcha de lui, et l’attrapa par le bras. Raphaël se retourna violemment, lui faisant lâcher prise. « Ne me touche pas ! ». Hurla-t-il. Dans le même temps il projeta de l’eau de ses mains, assez puissamment pour plaquer Gawain contre le mur. Perdant totalement contrôle, il se mit à créer de l’eau, commençant à remplir la pièce. Epuisé comme il était, il risquait de gros ennuis. Mais en même temps, pour quoi arrêté ? Sa puissance était dévastatrice. Et lâcher toute cette colère, toute cette rancœur, cela lui faisait tellement de bien.

« Raphaël, calme-toi ». Dit Gawain avec beaucoup de mal, sa poitrine compressé par l’eau. L’intéressé ne l’écouta pas. Il se recroquevilla sur lui-même, prenant sa tête entre ses mains. Il avait si mal. Tellement mal. Il n’arrivait pas à supporter cette douleur qui lui compressait le cœur et l’esprit. Son passé si douloureux… Il lui fallait quelqu’un pour l’aider, mais qui ? Il n’avait personne. Raphaël prenait de grandes inspirations. Il devait reprendre le contrôle. Petit à petit l’eau se calma. Il jeta un dernier regard à Gawain, puis se téléporta.


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