S

eule. Regardant par la fenêtre, je finis par lâcher mes larmes. J’étais inutile au monde, inutile pour tous. Je ne détestais personne pour leur indifférence, je remerciai certains de leur présence. Le ciel avait beau être bleu, il me paraissait bien sombre, le soleil avait beau être là, il faisait tellement nuit au fond de moi qu’il passait bien inaperçu à mes yeux. L’amour aussi me faisait défaut, prise entre l’incertitude et la conviction. Jamais je n’avais ressenti pareil sentiment, je le détestais pour Zess, et l’aimais pour Setho. Ou était-il d’ailleurs ? Me prenait-il pour quelqu’un de lâche ? De niaise comme le disait Zess ?  Je ne savais pas faire grand-chose, je ne faisais que créer en réalité… des choses métalliques, des monstres imaginaires. Mon petit feu follet essaya de me réconcilier, se frottant la joue contre la mienne… rien n’y faisait, je continuais de pleurer. La journée passa, puis deux… des semaines sans cessait de pleurer.

Ma mère était devenue vampire depuis peu, son contrôle sur elle-même lui prenait tout son temps. Evey ? Je ne voulais pas lui parler, pas l’accabler. Sur un coup de tête, je décidai de disparaître. Je ne laissai aucun mot, aucune explication. Comment expliquer une détresse aussi grande ?  Je sortis alors de la maison, pour ne plus revenir. Je n’avais avec moi qu’une bourse remplie d’or, piquer à ma Mère. Elle serait surement furieuse. J’étais habillé  d’un pantalon marron, de bottes à lacets et d’un morceau de tissu pour cacher ma poitrine. Aucune arme, seulement une plume métallique dans mes cheveux, qui pouvait servir comme lame par un simple mécanisme. Je pris alors le premier bateau, payant plus que prévu.

Je me laissai aller au grès du vent, écoutant les vagues. Aucun marin ne m’approcha, peut-être m’avaient-ils reconnu. Dans tous les cas, cela ne fit qu’accroitre ma solitude. Setho, j’aurai aimé te revoir à cet instant, pas Zess… juste toi. Peut-être aurais-tu arrêté cette folie. Je tombais peu à peu dans une folie dévastatrice, pas pour les autres, non… pour moi. Je n’avais plus envie d’exister, je n’avais aucun but, aucun avenir, et j’avais tout quitté. Peut-être me pardonneront-ils un jour ? S’inquiètent-ils pour moi ?

La nuit vint caresser les flots, la mer noire s’agitait. Je montai sur le devant du bateau. Qu’elle drôle de sensation que de vouloir être emporté, l’eau m’appelait. Par pure folie surement, je sautai. Je crus un instant ne plus être, car j’avais nagé un bon moment, mais mes muscles ne me portaient plus. Je me laissai couler, emporter par l’eau, je n’avais qu’une envie : disparaître de la surface du monde. Je heurté alors le sable, roulant au départ, traîné par les vagues. Je souris… la mort ne voulait pas non plus de moi ? Je crachais de l’eau avant de m’assoupir sur la plage.

La clarté du jour me réveilla et je commençai à marcher, n’ayant nulle part où aller. J’étais morte de faim, je priai pour trouver un buisson à fruits, quelque chose… Je tombai alors sur un petit village. Ma bourse toujours là, je m’empressai de me goinfrer. Je repris alors ma marche, et je tombai à genoux en pleins milieux d’un champ de coquelicot. Mes pleurs ne voulaient cesser. Pourquoi étais-je née comme ça ? Je tombais nez à nez devant un chemin de statues. Elle semblait tellement poser les yeux sur moi, que je tapai du point sur la pierre en criant :

« Qu’est-ce que vous avez à me regarder ! » mes larmes toujours ruisselantes sur mes joues « Je n’ai jamais été comme tous ceux qui peuple cette terre… » Dis-je en continuant mon chemin, parlant à celui où celle qui voudrait bien m’écouter… les étoiles peut être ? Qui venait justement de faire leur apparition. Avais-je marché temps que cela ? Je levai la tête tout en marchant : « Je n’ai jamais été forte, jamais je n’ai tué, je suis faible, fragile… »

Je m’aventurai dans des cavités sous-terraines, elles brillaient de mille feux. Je n’osais toucher les murs. Setho avait raison, le monde était peuplé de beauté. Je pleurais, mais cette fois, c’était tout simplement parce que c’était magnifique… car devant, ce trouvai comme un autre monde. Je tombai à genoux, car la beauté avait le don de me toucher… ici ce tenait une dizaine de soleils, d’une végétation qui vivaient, de nuages étrange… au milieu, une immense fontaine se dessina. Je me relevai pour passer la main sous l’eau, une eau si pure, si belle. J’entamai un pas…puis un autre… c’est ainsi que pas à pas je traversai ce rideau d’eau. Lorsque je rouvris les yeux, j’étais dans une pièce circulaire tout en pierre. Je choisis une des portes, incertaine de ce que j’allais y trouver. Je fermais alors les yeux et pénétra dans celle-ci.

Situation dans le temps:

HRP:

A

l’intérieur, ce n’était pas du tout ceux à quoi je m’attendais. Une vaste salle, où sortie de l’ombre un homme, vraisemblablement déçu par ce qu’il voyait. Le claquement du fouet me fit sursauter et je répondis par la provocation :

« Effectivement, je suis une gamine, et ce que vous comptez faire avec ce fouet sera surement indécent vu la différence d’âge ! » Je repris mes esprits avant de lui demander : « Où suis-je ? Je voulais mourir, me perdre quelque part, je ne sais pas… et me voilà prisonnière avec un homme à fouet ! » Finis-je en regardant la porte qui c’était fermé derrière moi.

Je soufflais, il fallait donc que j’en passe par là. Cet endroit me rappelait de vague histoire, mettant en scène un temple et des esprits. Je reposai mon regard sur l’homme : « Vous êtes un esprit du temple je suppose… j’ai vu des écrits parlant de cette endroit et de certains d’entre vous… Cela reste flou dans mon esprit, mais il me semble qu’ils mentionnaient un test. »

Je marchais dans la pièce, regardant tout autour de moi :

« Je ne suis pas une guerrière, vous l’avez surement remarqué, mais est-il nécessaire de savoir tuer pour posséder une arme divine ? N’est-elle pas insufflée de quelque chose de pure, et tuer avec celle-ci n’est-elle pas au contraire un sacrilège ? Je ne veux tuer personnes, je ne voudrais que protéger, défendre… mais une arme qui ne puisse tuer existe-t-elle ? Tout dans ce monde est créé pour abattre et détruire, même les nourrissons peuvent devenir dangereux avec le temps… tout être innocent peut devenir mauvais… » Je souris et rajoutai : « Si je ne sais pas détruire, je sais en revanche créer… »

Je me demandais le test qu’allais me proposer cette esprit. J’étais piètre combattante, et  je ne savais esquiver les coups. Je ne maîtrisais que ma magie, qui ne me permettait pas de blesser quiconque, quoi que peut être mes monstres le pouvaient, mais si ils étaient blessé, je prenais également leur douleur. Il fallait d’ailleurs que je les détache de mon esprit pour que cela ne me blesse plus, mais malheureusement, j’étais trop attaché à eux pour ne pas ressentir leur souffrance ou leur joie. Il fallait que je m’entraîne plus que ça si je voulais être plus doué.  Mais mon esprit voguait ailleurs actuellement, je voulais juste en finir avec tout ça :

« Alors esprit ? Qu’avez-vous préparé pour moi ? » Dis-je en fronçant des sourcil, j’étais déterminé à sortir d’ici.

M

es yeux arpentaient tous les recoins de la salle, cherchant une issue au cas où cela finirait mal. Il tapa sur le sol, faisant se lever les armes alentour et me faisant sursauter au passage. Il avait le don de télékinésie… un bien beau pouvoir. Je fronçais des sourcils lorsqu’il s’adressa à moi, je n’aimais pas sa façon de me parler, de me faire la morale. Je n’avais tout simplement pas l’habitude de l’autorité, et encore moins que l’on m’adresse la parole. Lorsque les armes se transformèrent en boules de métal, je créai automatiquement un bouclier autour de mon être, écarquillant les yeux alors que la première sphère s’avançait brutalement vers moi.

Cet homme était malade, j’étais une enfant, il avait la permission de me brutaliser de la sorte ? Ce n’était pas contraire à la morale de frapper les gosses ? Les attaques suivirent dès que la boule tapait dans mon bouclier, consciente que je ne tiendrais pas longtemps, j’invoquai un monstre. Celui de fumée répondit à mon appel. Si je ne pouvais m’occuper de ces boules de métal, alors il fallait que nous perturbions celui qui les faisait bouger. C’est ainsi que mon monstre, portant le nom de Demeter, alla entourer l’homme en vue de l’asphyxier. J’invoquai un deuxième monstre, celui que j’avais invoqué lors de la guerre à Avalon : Nog, le plus gros de mes monstres, mais aussi le plus hideux. Mon bouclier ne pouvant plus encaisser les coups, je me plaquai derrière lui alors qu’il les envoyait plus loin de ses poings.

L’esprit pouvait toujours trouver le point faible de Demeter, alors je décidai de lui envoyer de l’aide et invoquai mon tout dernier monstre, du moins le dernier des plus dangereux : Aero, le monstre à trois têtes. Je savais pertinemment que les liens qui m’unissaient à eux étaient si forts, que leur mort pourrait me mettre à terre illico presto ! Il fallait à tout prix que je cesse toute connexion lorsque ceux-ci étaient réels. Je les laissais donc se battre pour moi, analysant la situation pour eux, puisqu’ils venaient de ma tête, il était simple de leur parler sans bouger les lèvres, après tout, ils étaient MES créations.

Aero attaqua le flanc droit de l’esprit, tandis que Demeter continua de l’asphyxier. Nog, quant à lui, envoyer valser les boules de métaux, me protégeant. Lorsque cela était nécessaire, je créai un bouclier autour d’un de mes monstres, de toute évidence, ma compétence en magie ne me permettait pas d’en protéger d’avantage :

« Nissa chère Esprit ! Je me nomme Nissa ! » Criais-je à mon tour pour me faire entendre « J’espère ne pas vous décevoir ! » Riais-je pour finir.    

bestiaires de Nissa pour t'aider:

M

éticuleusement, je réfléchissais à un plan. Tout d’abord, il fallait coute que coute briser le lien avec mes invocations, elles étaient mes points faibles et mes points fort à la fois. Lorsqu’il en frappait un, on entendait mon cri qui se répercutait dans toute la salle. Je n’étais pas doué, je n’étais pas forte, mais j’avais une tête et des alliés qui la hantaient. Je n’étais donc pas seule, ils me protégeaient dans le monde réel, et je les protégé en retours lorsqu’ils étaient dans ma tête…

« C’est ça ! » Murmurais-je

Je n’étais que leur habitacle, ils n’étaient rien sans moi, c’était le seul lien que nous avions ! Je n’avais pas à partager leur douleur, parce qu’au fond, leur souffrance n’était pas réelle, ils venaient de mon imagination. C’était cruel au fond, mais c’était moi leur maîtresse, ils ne vivraient pas sans moi, je devais choisir si j’avais envie de partager leur douleur dans la réalité, et ce n’était pas le cas.

Je sentis alors quelque chose se briser en moi, comme une libération. Je ne ressentais plus la souffrance de mes bêtes étaient moindre, je ressentais plus faiblement la douleur. Là où avant je m’effondrais de douleur, maintenant je pouvais tenir debout. Ne souffrant plus en même temps qu’elles, je pouvais enfin réagir et tenter de les défendre. Avant que Nog s’écroule, je l’esquivai tout en me rendant invisible.

J’enlevai mes chaussures avant de les laisser sur le sol et alla me réfugier dans un coin. Alors que ses armes s’avancèrent vers mes monstres, je les fis revenir à moi et ils disparurent lentement, les lames faisant un bruit horrible lorsqu’elles frappèrent les dalles. L’une des bêtes fut néanmoins touchée et je crispais mon visage dû à la douleur. Elle était néanmoins moins forte qu’avant et je repris vite mes esprits. Avant que l’esprit ne remarque mon absence, je m’emparai d’une arme qui disparue à mon contact et la fis fondre dans mes mains, lui donnant une apparence humanoïde, puis leur donnait vit avant de les transformer en verre par transmutation, puisque l’esprit semblait contrôler le métal également… Je fis cela pour plusieurs armes, gardant toujours mes petites créations invisibles, puis au bout de cinq, je leur donnais de petites inventions que je gardais dans ma ceinture. C’était de petites boules métalliques – malheureusement- qui explosaient pour libérer de petite épine en fer, mais l’impact avec le verre le ferait exploser. Il y aurait donc des débris de verres, mais aussi des petites épines de fers… pas assez pour tuer bien sûr, mais assez pour faire mal ou peut être crevé un œil, qui sait ?

Je marchais donc à pas de loup sur la pointe des pieds et me cachai derrière une grosse colonne, assez près de l’esprit finalement. J’invoquai un petit monstre, celui qui mange les papillons, pour le distraire. Il courut dans la pièce, cherchant quelques bêbêtes à se mettre sous la dent et dardant de ses yeux l’esprit. Il fit également des petits bruits bien à lui, un peu effrayant en fait… ou dégoutant ? Je lâchais donc mes petites bombes à retardement qui s’avancèrent en courant vers l’homme, du style pas du tout discret avec leur cliquetis incessant… mais bon, je ne pouvais pas tout contrôler non plus. Elles enclenchèrent le mécanisme et avalèrent la boule lorsqu’elles fuent assez proche, explosant près de l’homme. Il faut croire qu’elles avaient le sens du sacrifice ces petites choses.

Pendant ce temps, j’essayai de faire fondre toutes les armes à terre, c’était impossible bien sûr, mais chaque fois je faisais la même chose : fondre en petits humanoïdes, puis leur donner la vie pour qu’ils attaquent l’esprit. Au bout d’un moment, voyant qu’il y avait trop d’armes, je laissai sortir tous les petits monstres inoffensifs de ma tête pour gagner du temps. En sommes, à part lui lécher la figure ou réclamer un câlin, ils ne feraient pas grand-chose…  Je continuai donc de créer mes petits humanoïdes en fondant ses armes.

HRP:

A

lors que je continuai à modeler mes humanoïdes, l’esprit me surprit et me fit tomber à la renverse. Je compris bien que je venais de l’impressionner, mais cela le rendit encore plus motivé à m’abattre. Il me priva de ses armes, je n’avais donc plus de métal à modeler. Les petits monstres qu’il avait abattu m’avait affaiblie, j’avais un peu mal partout, mais j’étais encore capable de beaucoup. Je n’étais pas prête à me laisser faire. Le fouet atteignit mon bras, le lacérant. Je contrai les autres en invoquant mon bouclier, et je rappelai mes monstres par peur que d’autre se fassent abattre et donc m’affaiblisse encore plus. Mon sang ne fit qu’un tour dans mon corps, je n’avais rien à modeler… la création avait ses limites. C’est alors que j’entendis les cliquetis des pièces d’or dans ma bourse, et d’une main, je les déversai sur le sol. J’invoquai alors un petit monstre qui me les mettait dans la main. Alors que mon bras gauche forcé sur le bouclier à chaque coup, ma main droite transmuta l’or en métal puis je les modelai chacune en petite plaque de métal. Malheureusement, j’avais cruellement besoin de mes deux mains, et j’appelai Nog pour s’occuper de l’esprit. Je courus donc me réfugier plus loin, appelant mes petits humanoïdes de tout à l’heure, ceux que j’avais créés avec les armes. J’avais assez de métal pour protéger les points faibles d’Aero. Je fis refondre tout le métal pour que celui-ci épouse certaines formes d’Aero et les plaçât sur lui, scellant le tout avec quelques pièces en or que j’avais transmuté en métal. Je transmutai ensuite le tout en verre pour ne pas que l’esprit l’écrase avec une seule main et son don du contrôle du métal. J’invoquai ensuite Demether pour cacher le corps d’Aero avec sa fumée, empêchant l’homme de voir les failles d’Aero ou encore les parties non protégées par manque de matières. Si l’esprit réinvoquait ses armes, alors ce serait mon tour d’intervenir, j’userai de mon bouclier et de mes invocations pour qu’il ne puisse les utiliser, puis je les transformerai en verre pour ne pas qu’il refasse des boules en métal. Dans tous les cas, Aero partie à l’affront, et nous faisions un roulement, dès que Nog était blessé, Aero y aller et moi je soignai le monstre estropié par magie blanche.

Mon esprit se brouillait un peu, à quoi jouions-nous là ? Par ailleurs, je pensais que le seul atout que nous possédions était le nombre, car il était bien évidemment impossible de battre cet esprit, et je voulais savoir ce qu’il souhaitait réellement de moi. Je me mis alors à crier, dos à la colonne en pierre :

« Je suis incapable de vous battre ! Ou même de continuer ce jeu éternellement ! Et je n’en ai pas envie ! » Je repris mon souffle, l’utilisation de toute cette magie m’avait rudement affaiblie « Pourquoi sommes-nous toujours obligés de combattre... Je veux les armes pour la paix ! Je veux me battre pour vivre et pour que les personnes qui m’entourent, et qui sont incapables de se défendre, puisent vivre elles aussi ! Ça ne vous suffit pas ?! Ma cause est noble ! » J’étais à bout, il fallait toujours montrer sa bonne foi par les armes, montré sa valeur par les armes ! Alors que résidé en quelques-uns une noblesse de cœur et d’esprit, qui devrait convaincre tout le monde ici, j’étais également capable de me défendre, alors que voulait-il de plus ? « Vous donnez vos armes à des hommes et des femmes qui ne sont peut être capable QUE de tuer, parce que vous n’évaluer que cela : leur capacité à maitriser leurs armes ! Pour un lieu comme celui-ci, s’en ai presque une honte ! Vous prôner le sacré et le divin dans un bain de sang ! » Je tapai des mains sur la colonne « Il n’existe alors rien au monde de pure et de saint ? Si même les esprits d’un temple ne veulent en leurs disciples que la force et le courage d’abattre leurs armes sur d’autres êtres… » La rage monta si vite en moi que je me mis à hurler : « Alors je ne mérite pas vos armes ! »

Ê

tre faible est une chose, mais le savoir en est une autre… Si je ne l’avais pas su, peut être aurais-je étais imprudente, me jetant littéralement sur l’esprit. Mais je crois qu’il est justement temps de l’être, de mettre de côté mon imagination et mon cerveau puis de laisser sortir l’animal. Je me penchai en avant lorsque Nog mourut, tenant mon ventre à cause de la douleur. Plaqué contre la colonne, je sortis mes crocs grâce à mon don et tenta de lui mordre le bras lorsqu’il disparut. Je pris alors la plume métallique qui tenait mes cheveux et fit sortir la lame. Il était temps de me battre sans que quelqu’un le fasse à ma place…

Je sortis de ma cachette précipitamment, invoquant mon bouclier pour pouvoir m’approcher de lui. J’étais une ex-princesse nom de Dieu, pas une guerrière ! Qu’est-ce que je foutais là ?  Mes yeux étaient emplis de haine et de noire, la rage montait en moi comme si mon corps ne demandait qu’à exploser : « Une cause noble ne suffit pas vous avez raison, mais pourquoi m’acharner alors que vous êtes invincible ?! » J’essayai à tout va de planter ma lame ou mes crocs dans sa chair, en étant consciente de ne pas pouvoir le faire « Je me battrais sans aide et sans stratégie à votre guise » J’alternais entre morsures et coupures comme une bête sauvage. Au fond, peut être que la vie de princesse ne me convenait pas, peut-être était je un animal sauvage qui se devait d’être dompter ? Peut-être n’étais-je pas aussi bonne et pure que je ne le croyais ? Pouvais-je encore l’être après ce qui s’était passé à Avalon ? Ma lame frôlait son torse sans jamais le toucher, et lorsque mes crocs se plantaient, je déchirai en donnant un coup de tête. Mon esprit était trop préoccupé par mon passé que je ne commandais même plus mon corps. Je prenais soin de ne pas englober l’esprit dans mon bouclier, mes bras et parfois ma tête sortaient donc de ma protection de temps à autre. Il était néanmoins impossible qu’il utilise ses armes ici, j’étais beaucoup trop proche de lui et parfois j’allais même m’agripper à une de ses épaules pour tenter de le mordre plus facilement, autant dire que l’une de ses armes pourraient le blesser avec moi.

Habité par une bête qui ne me ressemblait pas, je lui donnais un coup qui alla le griffer sur la joue, l’unique puisque le reste du temps, je claquer mes dents près de son visage. Ma vue était assez brouillée, je me demandais même si l’un de mes monstres n’avait pas pris le contrôle sur moi, car c’était limite si je ne rugissais pas. Dans ma tête, cet acharnement était donné trop d’importance à cet homme et à son épreuve, ce qui, bizarrement, me fit encore plus m’acharner. Depuis Avalon, plus rien n’était pareil. Je comprenais petit à petit ce que l’homme avait exercé sur moi et je voyais en l’esprit celui qui m’avait souillé. En réalité, tout cela n’était que personnel.

Alors que je voulais simplement le griffer, mes doigts sinisèrent dans  le tissu de l’homme déjà bien amoché à cause de la lame et de mes morsures manquées. À bien regarder, son haut était en lambeau, et sa chair en dessous ne présentait aucune marque de mon acharnement… à croire que je m’étais battu pour rien… enfin, presque. Dans l’action, mes doigts qui s’étaient brutalement mis sous le tissu continuèrent leur course. On entendit soudainement un grand déchirement. Un silence s’installa avant que je ne darde du regard l’homme en gardant mon trophée en main: « Je suis à peu près certaine qu’aucun de vos élèves n’ont réussi à faire ça… » Je me retins de rire, pensant que l’homme allait surement mal le prendre ou mal l’interpréter. Devant moi, l’esprit était maintenant torse nu, un nouvel élément perturbateur pour moi. Autant pour la mésaventure d’Avalon que pour mon corps de jeune fille.

668

HRP:

M

’étant égaré, autant dans ma vie que dans ma tête, j’étais tombé par hasard sur ce temple. Voulant au passage mettre fin à ma vie, je venais de comprendre que je voulais encore vivre, même dans un monde qui se détruisait petit à petit, je voulais vaincre mes démons et mes défauts, en faire une force. Cette force résilier dans ma tête, centre de mes faiblesses également. Mon corps ne me permettait pas de soulever des montagnes, mais je pouvais les contourner par quelques stratagèmes. C’était ce que cet esprit me demandait, de me donner comme si ma vie en dépendait et de me montrer à moi-même que peut-être, au fond, j’en valais la peine.

Jetant son haut plus loin, je le vis prendre ses distances et claquer son fouet. Je fronçais des sourcils, le combat à distance devenait plus compliquer puisqu’il tuait mes monstres à chaque fois. Ma magie faiblissait également, il faut dire que je me battais depuis tout à l’heure, et ma magie n’était pas inépuisable. C’était simple, j’allais devoir me battre sans pouvoirs ni artifices. Je devais tout d’abord m’approcher de lui, ainsi, je canalisai toute ma magie dans mon bouclier. Je commençai à avancer, mais mon bouclier disparut par manque d’énergie. Je sentais mon corps faiblir à vue d’œil, et sans vraiment réfléchir, par simple instinct surement, je décidai d’avancer malgré les coups. Certains m’arrachèrent quelques cris, pour le reste, je serrai des dents. Alors que je courais dans sa direction, je vis Ardea sortir de derrière les grandes colonnes du temple. Ce grand froussard avait dû se cacher en voyant l’esprit surgir, et le voici à voler autour de l’homme en dansant comme un idiot. Peut-être un jour lui expliquerai-je que sa danse n’intimide personne… pour le moment je devais me sortir de cette galère dans laquelle je m’étais fourrée.

L’une de mes joues était ouverte, également certains endroits de mon corps comme ma cuisse et mon épaule. L’esprit n’y allait pas de main morte, peut-être même en tirait-il une quelconque satisfaction. Me rapprochant de plus en plus de lui, les coups me semblaient être plus forts, le simple bruit du claquement me faisait presque sursauter. À quelque pas de lui, tandis qu’Ardea continuait de l’embêter, lui tirant maintenant les cheveux, je lui donnai un coup de poing. Celui-ci fut donné avec toute la force que je pouvais donner, et inlassablement, je l’attaquai, comme si une rage me guidait de l’intérieure, comme ci au fond je détestais cet homme… Peut-être était-ce vrai, peut-être voulais-je sa mort. Celle de tous les hommes. Je détestais tout le monde, n’espérait personne, ne croyait en rien, je désirais toute autre chose que ce que j’avais déjà. J’étais vide et en même temps remplie de quelques qui me dépassait, surchargé d’espoir et abattu par tous, j’étais dans une transformation qui allait surement changer beaucoup de chose.

Toujours inlassablement, j’abattis mes poings sur lui, même si cela ne devait rien lui faire, je m’exécutais, je donnais tout. C’était étrange de retrouver un chemin que l’on avait perdu de vu, ou d’en découvrir un que l’on n’ait jamais foulé du pied. Aujourd’hui, je montrais qu’être faible n’était qu’un mot et non une condamnation, que l’on pouvait toujours évoluer ou changer, quel que soit nos défauts ou nos faux pas. Je marchais vers de nouveaux horizons, je ne désirais plus rester dans mon coin à attendre que tout passe. Je voulais devenir une combattante qui avait tout à perdre justement, et qui allait tout donner pour les autres et pour elle-même. Je ressortirais grandi de cet affrontement, j’aurais été actrice de ma vie.

600

   

L

’épreuve avait été plus que compliquée pour moi. Il m’avait obligé à mettre ma magie de côté pour me battre physiquement, chose que je n’avais pas l’habitude de faire, mais bizarrement, j’appréciais taper de mes poings. Je respirai difficilement, je n’étais pas taillé pour faire de tels efforts. Je posais ma main droite sur mes côtés et l’autre sur mon cou. J’avais une telle envie de vomir que je me penchai en avant. Lorsque je repris mes esprits, j’écoutai l’homme parler. Il aligna sur le plafond les cinq symboles : un dragon, un tigre, une tortue, un serpent et un phénix. Je souris en pointant du doigt l’oiseau mythique : « Le phénix bien sûr ».

Le problème étant qu’il me proposait une arme. Jamais je n’avais tué et je n’espérais que cela n’arrive pas, néanmoins un moyen de me défendre aurait était utile à Avalon. Je soufflais en parcourant du regard les lames. « Une lame peut trancher… un bâton blesser… toutes les armes sont mortelles c’est cela ? » dis-je en jetant un coup d’œil à l’esprit « Dans ce cas, j’en désire une qui ne se voit pas, qui soit invisible, comme si rien ne pouvait tuer en moi. J’aimerais que l’on me regarde et que l’on croie à quelqu’un d’innocent et de faible. Je voudrais une lame cachée. » C’était bien plus stratégique que cela en avait l’air. Quelqu’un qui était certain d’avoir déjà gagné avait tout bonnement perdu d’avance. Mon regard darda l’homme « Je ne pense pas avoir une place de petite fille qui se doit de rester à sa place, mes pensées s’égarent parfois, mais je ne suis pas inconsciente pour autant. Je sais ce que tout ça signifie, ce que ce choix entraine, et je ferais en sorte d’être plus forte lorsque vous me rappellerez à vous. Si ma place est de défendre ce temple, alors je le ferai. »

Il y a bien longtemps que j’avais quitté la société, peut-être pas physiquement, mais mon esprit avait vogué ailleurs. Je les ai quittés le jour où je n’ai plus eu besoin de leur regard, où je n’ai plus eu besoin d’exister. Aujourd’hui, je voulais choisir ceux en qui je voulais avoir confiance, et qui pourront me faire confiance en retours. Cet esprit n’était pas mauvais et était puissant, peut-être n’en était-il pas pour les autres, mais tant qu’il restera ici, je pourrais avoir une confiance aveugle en ce lieu et en ses partisans. « J’accepte avec grand plaisir de défendre ce temple lorsque le jour viendra » finis-je en souriant. Mes prunelles avaient retrouvé la flamme qui les animé autrefois. Le fait de vouloir mourir était loin derrière moi, je voulais à tout prix vivre et défendre ce qui m’entoure, ceux qui en valent la peine. Le monde n’est pas si mauvais après tout. Il y a tant de choses à voir, à découvrir… Je promets de ne plus perdre espoir.

Ce fut mes seuls derniers mots, il n’y avait pas besoin de plus. Je serais présente, quel que soit le problème. Je supposais que quelque part, on n’avait confiance en moi. Je ne voulais pas les décevoir. J’avais également un but et un objectif de Paix. Quoi de mieux qu’un temple pour me donner espoir ? Lorsque tout autour de moi s’écroulera, j’aurais toujours ma place quelque part, et au fond, cela me rassure de constater que l’on n’a besoin de quelqu’un comme moi, et que quel que soit nos faiblesses, notre âge ou autres, nous avons une place au sein même de ce monde.

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