Le Deal du moment : -20%
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, ...
Voir le deal
399 €

Partagez
 

 Raviver les esprits, pour mieux soigner les corps [ EVENT / Partie 3 / Solo ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Dim 07 Sep 2014, 20:14


La chasse avait repris. Levant la tête au ciel, le nomade sentit quelques gouttes humides effleurer ses joues, tenter de s'introduire sous ses paupières closes. Il affrontait la fatalité, se résignait à voir le monde crouler sous une force supérieure à la sienne maintenant épuisée. Ayant mené à bien la mission qu'on lui avait confié, le vampire espérait ( de par son geste ) voir s'estomper l'influence néfaste des Ridere, de la destruction qu'ils parsemaient.. Se dire entre autres qu'il n'était pas resté les bras croisés, ou encore que son sacrifice ( aussi moindre soit-il ) avait porté ses fruits ! Du moins sur cette partie du continent.. Mais, c'était bien trop tôt pour constater de tels changements, et il était bien trop las pour réellement les désirer. Il inspira profondément, ne voulant que sentir dans ses poumons l'air froid qui n'égalisait toutefois aucunement sa propre température.

Il n'osait plus rien demander. Il n'osait ne serais-ce qu'envisager l'avenir. Il voulait tout bonnement que ses deux amis ( qu'il avait laissé derrière pour les garder des peines et inquiétudes futiles que la descente dans le cratère avait procuré ) demeurent en sécurité, à l'abri des conflits qui déchiraient le monde.. Du moins, le temps pour lui de retourner aux orées du Château, dans ce petit village qu'il espérait encore sain et sauf, à l'écart de l'influence de cette faucille invisible mais implacable. Il ne sollicitait aucune miséricorde, aucun pardon. Il ne demandait rien d'autre ( ni miracle ni salut ), n'espérait rien de plus.

Le monde tombait en ruines. Les villages décimés disparaissaient un à un, et l'on déracinait comme si de rien était les plus influentes capitales comme les plus insignifiants logis. Après leur passage, qu'un tas de gravas bien miséreux. La force quittait tous et chacun au fur et à mesure qu'avec elle s'évaporait la magie.. Des changements s'opéraient, et, tout peuple confondu, ne formait qu'un dans la détresse et le désespoir. Luka ne pouvait que remercier la vigueur dont il pouvait encore faire preuve, ce malgré la faiblesse qui se faisait sentir par moments.

L'on hurlait, l'on contait haut et fort les catastrophes qui frappaient le monde, la famine qui s'installait, les esprits qui sous-entendu revenaient à la vie. Luka n'en croyait pas un mot, ou plutôt attendait de voir de ses propres yeux ces revenants sans corps pour en tirer ses propres conclusions et affronter une énième peur. Il avait su se protéger un minimum jusque là.. rester à l'abri des plus grands désastres qu'ils avaient engendré.. Mais, ce n'était que provisoire bien entendu. Tout le monde y passait à ce jugement dernier, que ce soit dans la mort ou dans la résurrection.. Alors, pourquoi aurait-on épargné père, mère, acolytes ou protecteurs, les empêchant de subir le même sort ? Blasphématoire, simplement. Mais, si jamais ils étaient bien revenus de parmi les morts, de ce domaine au sujet duquel le vampire n'avait pas la moindre information vérifiée, le bleuté n'y verrait aucune pitié à les renvoyer de nouveau sous la tombe.

Dissimulant son visage juvénile à l'aide d'un pardessus plus ou moins sombre, il tentait de rester discret, de passer inaperçu dans les convois agités comme dans les petits rassemblements qu'il trouvait ça et là.. Peut-être évitait-il aussi de regarder en face tout le mal qui plantait ses racines dans cette terre mortelle, germait de sa douleur et achevait peu à peu ses habitants d'un feu lent, soudain mais irrépressible. Il cherchait juste à renter chez lui.. Il voulait juste revoir ses compagnons qui devaient se morfondre, se faire un sang d'encre au vu de son retour imminent mais tardif.. Étaient-ils seulement encore dans cette auberge ? Étaient-ils restés cachés à l'intérieur pendant que le reste du monde fuyait l'emprise des monstres des glaces ? Ces mêmes monstres qu'il avait essayé de défendre, mais qui visiblement n'avaient pour but que de tout détruire ?

..Et si.. ? Ils ne pouvaient pas. Il évita de réellement considérer cette option. La fin pour eux ne pouvait pas être là.. Il ne le voulait pas. Non. Il refusait de l'envisager avant de le voir de ses propres yeux. Il était puéril et égoïste. Il refusait de voir la vérité en face à cet instant, sous peine d'en souffrir péniblement.. C'était ainsi dans la défaite et l'impuissance.
Pitoyable.

Fatigué de sa longue marche et des longs détours qu'il avait dû emprunter pour fuir une potentielle menace, il croisa un groupe assez conséquent de réfugiés : ceux dont les villages brûlés, annihilés, ne peuvent plus les héberger et qui se voient obligés de recourir à des logements improvisés. Ce n'était absolument pas le premier qu'il croisait, mais dans ce dernier, la survie semblait effectivement être la seule vérité encore intacte.. A quoi s'accrocher d'autre que cet espoir de perdurer ? Même si l'extérieur se meurt, flétrit avec le temps, l'intérieur pompe encore intensément. Les souffles étaient faibles, le sang sec, les larmes ne coulaient déjà plus. Les adultes s'étaient faits à la Mort, les enfants ne questionnaient d'ores et déjà plus autrui pour comprendre que tout allait mal. La Mort, qui pourtant n'était pour les habitants de ces terres que banalité au vu des nombreux meurtres et autres horreurs qui sillonnaient de tout temps les rues, terrifiait maintenant une population entière. Elle était palpable. Elle sillonnait les rues, vivait et reposait avec les habitants. Elle était partout, à chaque recoin. Elle tenait malicieusement en haleine des peuples téméraires dont autrefois l'on aurait loué l'espérance ou la prospérité..

Luka, se sachant impuissant, s'approcha d'un d'entre eux, tête baissée, touchant presque à son but. Si seulement ce dernier s'avérait encore intacte.. « Excusez-moi vieil homme, pouvez-vous me dire si le village, à quelques lieues au sud d'ici, est encore habité ? J'imagine que vous l'avez traversé pour venir.. » lâcha le bel être, nerveusement. Le futur se jouait dans ces quelques phrases, ces quelques lignes de son histoire qu'il écrivait de son sang et sueurs. À ses risques et périls en fin de compte...

~ 977 mots ~
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 07 Sep 2014, 20:15


Le vieillard, recouvert de bandages et tenant uniquement grâce à une canne sculptée dans un bois lambda, le détailla d'un œil épuisé.. Tel le survivant qui n'en peut plus de craindre, le naufragé dont les odeurs de mer et de sable blanc l’insupportent.. En somme, l'exemple parfait de l'homme condamné, destiné à fuir malgré lui et ne pouvant supporter tant de funestes événements.. Ils étaient nombreux par les temps qui courent, mais le vampire se plaisait encore à imaginer que les Hommes tenaient bon et qu'ils gardaient tous espoir.. Hélas, il voyait les illusions flétrir, jour après jour.
Ne désirant aucunement le froisser, le vampire l'assista dans une brève marche jusqu'au centre du rassemblement, le faisant s'asseoir avant de s'agenouiller et se mettre à sa taille. D'un regard limpide, encore vivant, il figea ses yeux dans les siens et attendit une réponse qui tarda à arriver. « J'ignore ce que vous espérez y trouver jeune homme, mais il n'y a plus rien. Tout le monde abandonne ses maisons, ses champs pour partir. Vous devriez faire pareil. Si vous tenez à votre vie. » grommela l'ancien dans sa barbe, avant de sombrer de nouveau dans ses ténèbres intérieurs qu'il semblait enclin à garder intacts. Songeant quelques secondes à ses paroles et opprimant une terreur justifiée, Luka ravala sa salive et cligna des yeux une, puis deux, puis trois fois.

Il fallait qu'il se dépêche. Il devait se hâter de les rejoindre, morts ou vivants... Le premier mot le fit tressaillir, le deuxième le soulagea. Mais la peur insistait à avoir raison de lui, et le désespoir s'affirmait dans sa gorge nouée de laquelle les mots peinaient à s'échapper. Il se releva d'un mouvement agile et contrôlé. « Savez-vous.. de quel côté sont partis les villageois parvenus à fuir les lieux ? » « Au sud j'imagine, mais je sais pas exactement où » Luka se doutait qu'il serait vain d'essayer de raviver la flamme éteinte de ses yeux, regard accentué par les poches creusées dont tous s'étaient munis. Se contentant alors de hocher la tête d'un léger sourire résigné, il se leva pour quitter la maigre forêt et ne jamais plus tourner le dos ou hésiter. L'on se doit de saisir de ses propres mains ce à quoi l'on tient, quitte à y laisser tout son être ou à le regretter ultérieurement. Luka était dans cette optique à sens unique, ne voyant qu'un seul chemin se bâtir peu à peu devant lui, usant avec modération de son pouvoir de boussole, évitant ainsi de se perdre dans les milliers de directions à prendre..
Le cœur serré, il s'activa.  

Son pouvoir, plus ou moins effectif, le conduit après plus d'une heure de course acharnée, de sueurs froides ( au vu des bâtiments détruits et des cadavres gisant là immobiles ), de cris formés des quelques lettres formant leurs noms, jusqu'à des ruines plus ou moins en bon état. Cette partie semblait avoir été épargnée de peu mais pour combien de temps encore.. ? L'on ne pouvait écarter aucune possibilité. Mais y retrouverait-il vraiment les deux amis qu'il avait perdu de vue ? L'attendaient-ils sagement ? S'étaient-ils fait la malle ? Lui en voulaient-ils de les avoir ainsi abandonné, malgré lui n'empêche ?
Il s'engouffra dans le semblant de campement. Cet énième recrutement avait encore moins cette allure qu'on envie à certains, ce désir de vivre que beaucoup ont perdu. Il était la représentation vivante du désespoir, des souffrances qu'avaient pu avoir à endurer les civils incapables de se défendre contre un mal dont ils ne se doutaient pas à ce jour. Des hommes ayant perdu famille, toit et village, et qui y laissèrent leur âme par la même occasion. Elle avait trépassé au même temps que toutes ces choses auxquelles il pouvait bien tenir de son vivant et n'était maintenant alors qu'une carcasse vide dont les mots n'avaient plus de sens et dont le but n'était que d'errer sans but. Luka se vit réticent à l'idée d'y pénétrer. Il n'était pas plus enjoué que ces ''cadavres ambulants'' puisque lui aussi après tout s'était vu ''fuir'' le champ de bataille pour se réfugier dans la présence candide de ses semblables..

Mais quelque part, il sentit ses sourcils se froncer et son ton devenir plus uniforme, distant, plein de représailles d'un côté. Il n'aimait pas les lâches, même si en cet instant même, il se considérait comme un aussi. L'autorité et l'ordre n'existaient plus parmi eux. Ils semblaient s'être contentés de quelques rations factices et fruits des environs pour survivre, mais ne s'inquiétaient pas plus que cela. Luka s'adressa au plus ancien du groupe, espérant qu'il serait un minimum conscient des problèmes qu'affronterait, incessamment sous peu, leur petit groupe uni. « Excusez-moi, auriez-vous vu un loup noir assez grand accompagné d'un jeune homme, cheveux de la même couleur ? » L'homme ne daigna pas regarder le bleuté, alors qu'il lui donnait une réponse négative d'un simple hochement de tête.

Il fit claquer sa langue sur son palais, montrant son indignation après des heures perdues de recherches intensives, mais chassa bien assez tôt ces sentiments. Autour de lui, quelques hommes s'étaient rassemblés. « Vous ne devriez pas rester ici.. Vous pourriez vous faire attaquer à tout moment.. Vous devriez allez plus au nord. Il y a quelques cachettes plus grandes que celle-ci et mieux protégées. Vous y serez plus en sécurité. » « A quoi bon ? Ils vont nous attraper quoi que nous fassions ! Et puis, beaucoup d'entre nous sont blessés... » lança le premier d'un ton clairement défaitiste, ayant au moins gratifié Luka cette fois de sa voix rauque, caverneuse. « Oui, c'est vrai ! Nous sommes finis.. C'est la fin ! Ça fait des jours que je voyage ! Et voilà déjà trois villes que je vois se détruire sous mes yeux.. Il n'y a plus d'échappatoire... » s'écria le deuxième comme possédé.

Voilà ce que la peur en avait fait de leurs esprits rationnels et du peu de logique dont ils étaient capables auparavant. Luka, à bout, les trouvant lamentables à se soucier ainsi uniquement de leur propre sort, monta sur un rocher, histoire de voir un tant soit peu la globalité du campement et l'était piteux des lieux. Si jamais il devait leur venir en aide, ce ne serait pas une mince affaire, pour sûr.. Peut-être son hésitation finirait-elle par avoir le dessus sur son amabilité et pitié extrême.. Mais l'intervention inopinée de quelques éclats de rochers couvrant ainsi l'entrée de la grotte, semblaient intervenus tout juste au bon moment pour faire pencher la balance. Hasard ou acharnement du sort, c'était au vampire maintenant de décider quoi en faire de ces misérables.

~ 1114 mots ~
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 07 Sep 2014, 20:16


Un cliquetis étrange se fit entendre dans le néant de sons inexistants. Luka, même s'il avait pu l'entendre, ne put en déchiffrer la provenance qu'au moment où il sentit déjà quelques gravas de pierre dévaler la pente de la montagne pour venir s'écraser en bas juste devant l'entrée de la caverne. Maintes pierres de tailles plus réduites s'étaient écrasées à leurs pieds et le choc d'une telle chute en fit tomber plus d'un. Ce fut avec émoi que l'on découvrit que leur seule issue leur était barrée et avec des larmes qu'ils accueillirent cette effroyable nouvelle. Si quelques instants plus tôt, ils étaient pitoyables à voir ( à se morfondre sans cesse ), là ils venaient juste d'atteindre l'apogée de leur égoïste pensée. Luka, bouffant d'impatience, encore debout sur cette pierre faisant face à tous ( alors que personne n'avait tourné des yeux pour le regarder ) prépara sa voix aux accords graves et aigus. « Hey VOUS ! Vous tous ! J'aimerais vous demander : êtes vous satisfaits de votre vie ? » fit-il avant de marquer une courte pause pour qu'ils puissent tous songer un minimum à la question banale qu'il leur posait. Luka leur reprochait intérieurement cette passivité impressionnante. Ils se plaignaient, revisitaient les souvenirs pour se dire impuissants, et s'attendaient à ce qu'on résolve tous les problèmes à leur place.

Il était pourtant sûr que personne ( aussi simple soit cette question ) ne pourrait y répondre franchement. C'était ainsi. Il reprit alors. « Ne voulez-vous donc plus vivre ? En avez-vous fini ? Oui ? Que faites-vous encore plantés là alors ? Allez mou-rir. Si c'est ce que vous souhaitez, allez-y ! Personne ne vous retient. Mieux vaut cela plutôt que des cadavres écervelés qui restent là à regarder le vide sans broncher. » Ses paroles semèrent la zizanie dans l’audience et bientôt, de ces bancs jonchés de corps inanimés, surgissaient géants et femmelettes pour s'opposer aux paroles du petit être devenu un peu plus grand. Ils protestaient ouvertement cette proposition grotesque qu'il leur avait formulé. Personne ne voyait que c'était fait à dessein et qu'il essayait justement de les faire sortir de leurs gonds.

« Je vous repose donc la question, vous qui n'avez rien compris : êtes vous satisfaits de votre vie ? Si vous n'en avez plus envie, que faites-vous de tous ceux qui sont morts sans le vouloir ? Allez-vous leur rendre ce qu'ils ont perdu ? Vous êtes vivants, alors pourquoi vous ne vivez pas ? » L'anarchie s'était changée en brouhaha incompréhensible dans lequel des dizaines de voix se mêlaient et avec elles les questionnements divers. Tous s'interrogeaient, tous paniquaient, tous avaient peur. Luka ne pouvait leur en vouloir pour cela. C'était normal. C'était là le sentiment le plus présent chez les humains. Piochant quelques unes parmi l'assistance pour le moins embrasée, il prit un souffle profond. « Il n'y a pas espoir ? Ils sont trop forts ? Sottises ! Et même si c'était vrai, on est vivants. On peut encore être maîtres de notre destin. Un jour ce sera fini. Mais notre jour n'est pas encore venu. On a pas moyen de le savoir à l'avance alors bougez-vous pour qu'effectivement ce ne soit pas aujourd'hui ! » Le vampire, ce dernier propos de son discours achevé, descendit du monticule. La partie venait de se terminer et il était tout du moins heureux que son public ait été aussi réactif au bout d'un moment. Il n'en espérait rien cela dit. Ce n'était pas pour mobiliser les foules qu'il avait fait de genre de monologue éloquent, c'était plus une genre de prise de conscience. Il voulait juste leur ouvrir les yeux.

Mais, de la manière la plus inespérée, il vit un petit groupe se former autour de lui. Certains, honteux d'avoir été si bigrement aveuglés par le désespoir, faisaient face au sol, tandis que d'autres avouaient entièrement leur faute et demandaient conseil auprès de lui. Loin de changer d'attitude, il ne devint que plus sévère encore. Fronçant les sourcils, il les salua tout au plus d'un maigre sourire avant de compter le nombre d'effectifs. Raisonnable, quoique imprévu. Réfléchissant sérieusement pendant quelques minutes, il attribua alors à chacun un rôle plus ou moins spécifique. Il devait juste leur montrer comment s'organiser, ne serais-ce qu'en se basant sur l'organisation des autres regroupements qu'il avait croisés. « Un groupe s'occupe d'aller voir l'état du tunnel. S'il est bouché, vous cherchez d'autres issues. Il faut conduire le groupe jusqu'à la grotte la plus proche, puisque celle-ci est inutilisable. Pas la peine d'aller plus loin. Un deuxième groupe s'occupera de construire des abris et de chercher des provisions, herbes, eau ou autres. Un dernier s'occupera des blessés, à l'intérieur de tentes que le deuxième aura érigé pour les cas les plus graves. Je viendrai en aide à ce troisième pour superviser le tout, étant inutile ailleurs. Faites au mieux pour répartir les volontaires dans l'une des trois catégories selon les affinités. C'est tout ce que nous pouvons faire sinon. »
Aussitôt dit, aussitôt fait.

Ayant demandé à un certain individuel de se charger de tout ( celui qui en somme avait le plus de prestance et le plus de sens de direction ), le vampire se dirigea vers les blessés, les aidant à se déplacer pour les rassembler tous en un point. Quelques bouts de bois qu'il avait trouvé ça et là, quelques bouts de tissus qu'il avait nettoyé dans une brèche d'eau pas loin, des médicaments et plantes qu'il avait gardé dans son sac et qu'il avait montré aux autres pour qu'ils en cherchent d'autres exemplaires. Le train était en marche, pourvu qu'ils ne rencontrent pas d'autres obstacles en route et qu'il ne déraille pas pour occasionner une encore plus grande catastrophe...

~ 959 mots ~
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 07 Sep 2014, 20:17


La désolation était partout. Elle infestait l'esprit, s'engouffrait dans les cœurs las, saturés de vivre, et venait à les corrompre outre mesure. Pour palier à cela, le vampire ne pouvait que rendre à ses patients un sourire charmant qu'ils ne retournaient que très difficilement. Il ne pouvait rien de plus pour eux. Sa gentillesse et touché tendre, le poussaient à vouloir aider les plus nécessiteux, venir en aide au plus grand nombre, mais il savait que face à la pauvreté, la famine, la destruction actuelle.. Il n'était rien ni personne.
Les blessures diverses rendaient la tâche beaucoup plus ardue ( d'autant plus au vu des maintes interruptions par des messagers porteurs de nouvelles dont le jeune homme n'avait que faire, ou qui lui semblaient superflues pour les responsabilités qu'il endossait ).

Il aurait voulu en renvoyer plus d'un, mais il savait qu'ils agissaient ainsi uniquement car ils voyaient en lui celui capable de les sortir de ce pétrin. Or, ils devaient encore réaliser qu'ils étaient les seuls à pouvoir y remédier, et que le vampire n'était là que l'élément déclencheur d'une envie et ambition plus grandes. Il s'abstint donc des réponses exactes, lâchant simplement quelques indices pour les aider à s'organiser entre eux. Il n'était pas assez ''gentil'' pour s'attacher à eux et passer le reste de ses jours à veiller sur un peuple qui n'était point le sien, en plus de ne voir en lui guère l'envie de se sédentariser. Lui, il nourrissait d'autres projets qu'il commençait tout juste à envisager, des desseins plus ou moins grands qu'il ne pouvait tout simplement pas laisser passer.. ce malgré l'ampleur croissante de la mort et la fin du monde qu'envisageait son esprit parallèlement.

Ayant épuisé ses réserves d'herbes médicinales en tout genre et autres remèdes qu'il avait pu emporter dans sa descente dans le cratère, le vampire s'occupa majoritairement de plaies saignantes et de bras ou jambes cassées. C'était les cas les plus courants et ceux pour lesquels il ne pouvait pas grand chose malheureusement.. A part désinfecter la blessure béante avec les moyens du bord et l'immobiliser avec une atèle plus ou moins soigneusement dressée, il ne pouvait rien. Il ne maîtrisait pas de magie de soin comme la réprouvée qu'il connaissait et encore moins toutes les connaissances de l'orisha. Ses bandages étaient dérisoires comparés à la maîtrise qu'avait montré le colosse lors de leur première entrevue. Il n'était pas d'une grande aide, mais c'était largement suffisant.
Sa force lui permettait de transporter les patients jusque dans les lits improvisés, son intelligence réduite de mettre au point ce système simpliste. Son charisme l'avait aidé à se faire une place, à se faire entendre, tandis que l'agilité et la magie l'aidaient dans ces tâches manuelles de fortune qu'il essayait d'exercer pour le mieux. Il faisait tout ce qui était en son pouvoir et jusqu'où lui permettaient ses aptitudes. Il n'avait pas l’étoffe d'un roi, d'un guerrier ou d'un mercenaire, ni rien qui s'en approche, mais il se sentait déjà assez bien à veiller sur des petits détails de ce genre, et à sauver des individuels en détresse.

Plusieurs fois déjà, il avait entendu raisonner dans la grotte des jurons, cris de joie et de déception. Il savait qu'ils provenaient du groupe qui cherchait une sortie et qui par plusieurs fois avait dû croire à la voie qui mène au bonheur mais tomber sur un cul de sac malgré eux. Ayant fini après quelques heures de service, ayant assisté deux bonnes dizaines de malades, il se décida à aller les aider à leur tour, si réellement il y pouvait quelque chose. Les saluant d'un demi sourire, il s'approcha de l'individu qui contrôlait un peu toutes les opérations et prit la route en leur présence. Une fois de plus, un cul de sac et aucune autre voie à même d'être explorée. La déception se lisait dans l'air, dans leurs grimaces douloureuses et même dans le ton de leur voix, en dépit des encouragements que certains essayaient de vociférer.

Sortant alors de sa sacoche une paire de lunettes tout à fait banales, il observa avec une attention singulière les environs comme s'il pouvait y lire toute autre chose que les apparences ne portaient à croire. Faisant demi-tour sur lui-même, il donna des directives à l'un des hommes présents : « Un groupe dans ce sentier, tournez à gauche puis à gauche de nouveau et vérifiez si vous trouvez une sortie ou non. Un autre prend la route de droite donc et vas tout droit sauf au troisième croisement où vous allez à gauche. Je pense que ce sont les deux chemins les plus plausibles. » Il ne pouvait voir les environs que jusqu'à un certain degré et même en voyant à travers il n'avait pas moyen d'être sûr à cent pour cent de sa réussite.
Croisant les doigts, il attendit le premier cri d'un des deux groupes, et dès que ce dernier retentit ce fut la liesse générale, partagée de tous. Il ne leur restait plus qu'à se rendre à l'extérieur et muter jusqu'à la grotte la plus proche avec ces astuces que leur avait instruites le vampire. Ce dernier, en guise de remerciement, trouverait peut-être à l'arrivée cette chose si convoitée que les retrouvailles avec sa famille ou tout du moins la reconnaissance de ces réfugiés dans le cœur desquels il avait allumé une nouvelle flamme d'espérance. Ce n'était, certes, aucunement suffisant pour qu'ils puissent survivre et affronter tous les désastres à venir, mais c'était à eux désormais de se frayer leur propre chemin.

~ 921 mots ~
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Raviver les esprits, pour mieux soigner les corps [ EVENT / Partie 3 / Solo ]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» [Event Solo] Partie III - Pour un fragment
» ~ Rose n'a d'épines que pour qui veut la cueillir ~ [ ÉVENT - solo - Partie III ]
» [EVENT solo Partie IV - solo] Rétablir un semblant de vie
» Apprend pour mieux être...[Voie du Serpent Niv I, Solo]
» ¤ A mort! [Quête solo partie III event] ¤
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Mystérieux - Nord :: Plaines sauvages-