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 [Event Solo] Partie III - Pour un fragment

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Mar 02 Sep 2014, 18:56


« Tu es terne comme le sable. » Lily-Lune soupira. Elle ne tenait guère à relever les commentaires acides d’Isuzu. Assise sur un grand fauteuil de velours pourpre, la Mord’th scrutait d’un œil distrait la Vénus, dont elle distinguait la silhouette et les traits avec parcimonie, au rythme des rideaux voilés qui ondulaient au vent. « Ce n’était pas une bonne idée de venir. J’espère que tu en aies consciente. » insista la jeune femme aux longs cheveux d’argent. Face au mutisme prolongé de la souveraine, elle enchaîna : « Je ne nie pas que la Cité est magnifique, cependant … » - « Magnifique ? » la coupa Lily-Lune dans un murmure à peine soufflé. La douce rêveuse leva les yeux vers les cieux de ténèbres, où le clair et le sombre s’entremêlaient autour d’un unique astre, imposant et inoubliable. La Lune Noire, celle qui présageait des grandes catastrophes. Ce ciel-là était d’une laideur sans pareil. Plongé dans le chaos, le monde s’effondrait. « Oui, magnifique. Ce dût l’être, autrefois. » L’Orine tourna les talons, quittant le balcon d’une richissime demeure,  celle de son hôte. « Je me demande bien pourquoi tu as accepté cette invitation. Les Pabamelliens sont des gens étranges. La surpopulation ne semble même pas les toucher. Je les soupçonne de mettre en œuvre une politique stricte et extrêmes à l’égard des revenants. Ils n’ont pas l’air d’apprécier les étranges non plus, faisons attention à nos gorges. Quoiqu’il en soit, les festivités de Pabamiel me semblent assez … déplacées. La fin du monde semble se profiler et l’Impératrice organise réceptions et banquets avec le gratin comme la vermine. » Lily-Lune s’assit aux côtés de son amie. Impassible, nul ne pourrait dire à quoi pensait la Reine. Doucement, elle caressait son ventre rond. « Leurs mœurs ne sont pas les mêmes que sur le reste du continent. S’il s’agit réellement de la fin des temps, ils doivent vouloir profiter des derniers instants. Néanmoins, ils ne me paraissent pas naïfs, bien au contraire. Comme tu l’a si bien remarqué, la plupart des maux communs à notre époque ne semble pas les toucher. Je ne vois que très peu de dégâts, à croire que les Ridere ne sont pas venus. » Isuzu hocha doucement la tête. « Il se passe sur cette presqu’île des évènements funestes derrière l’apparente légèreté, j’en suis certaine. » - « Prudence, nous ne sommes pas là pour juger du comportement des habitants de la Cité. Ils ont leurs lois. » La Mord’th soupira. « Alors pourquoi sommes-nous ici ? Tu n’as toujours pas daigné répondre à cette question, que je te pose depuis quelques temps déjà. Tu n’es pas en état de faire quoi que ce soit.» - « Je ne suis pas souffrante et je peux aider. Je ne vais pas rester à l’écart dans mon manoir à Maëlith alors que le monde se meure. Ces cylindres … » - « Oui ? » Lily-Lune sourit. « J’ai à faire ici. »

Du bout des doigts, Lily-Lune caressa l’écriture ronde et penchée d’un épais papier blanc. Silencieuse, elle relisait l’invitation reçue quelques temps auparavant, qui l’incitait à se rendre en toute hâte à la grande Cité de Pabamiel. L’Impératrice, étrange jeune femme qui laissait planer une brume de mystère autour d’elle, avait convié certaines personnes dans son palais, dans les quartiers les plus prestigieux de la ville. Malgré les bals, la Vénus n’avait vu que de loin le Phénix, assise avec une nonchalance sauvage sur son trône, à scruter les danses. Certaines têtes couronnées étaient passées, dont la sulfureuse et détestable Dame des Abysses et l’Empereur Noir, ainsi que le Souverain Elfe, des grandes délégations de Fées et bien d’autres encore. Lily-Lune s’attardait un peu plus que les autres, intriguée par les cylindres qui flottaient non loin. Elle savait ce que cela signifiait et elle voulait aider. Dans un soupire qui dissimulait la douleur, l’Orine glissa ses mais sur son ventre. Une fois n’est pas coutume, la grossesse ne se déroulait pas au mieux. A présent, la jeune femme en était persuadée : il n’y avait pas qu’un seul bébé. Lorsqu’elle fermait les yeux et qu’elle se laissait bercer par le silence, elle ressentait les énergies de ses jumeaux s’entremêler. Elle sourit. Ils avaient beau être les enfants du mari qu’elle n’avait pas désiré, les enfants de Jun ; malgré la souffrance du quotidien, elle les aimait. Dans un sursaut, Lily-Lune leva les yeux. « Ne refais plus jamais ça. Tu risques de finir dans un état involontaire. » souffla la Vénus, réprimandant tout bas Isuzu. Insensible au ton de son amie, la Mord’th donna vivement une tasse fumante dans les mains de l’Orine. « Bois. Ça te fera du bien. » - « Qu’est-ce que c’est ? » - « Concoction ancestrale des miennes durant les longs mois qui précédent l’enfantement. Ce ne sont que des plantes médicinales, ne t’inquiète pas. Tu auras besoin de force, si tu comptes pousser tes limites dans le déraisonnable.» Les reproches n’étaient même pas voilés. « Je ne suis pas une petite chose fragile, Isuzu. » L’intéressée cligna plusieurs fois des yeux. « Si tu le dis. Le jour où tu tomberas, je ne dirai rien. Il n’y aura plus rien à faire. Quand tu regarderas dans mes yeux, toutefois, tu verras nettement cette phrase : je te l’avais bien dis. »

Lily-Lune ne l’écoutait plus. Ses inquiétudes n’en finissaient pas de croitre. Elle songeait à ses enfants, aux Orines, à Caleb, à Jun. Le Rehla aurait dût venir avec elle, à Pabamiel. Il avait préféré rester à Lua Eyael, économisant son énergie. La Lune et les Etoiles n’étaient plus là et avec leur disparition, la force vitale du peuple céleste s’amenuisait. Il disait aussi s’inquiéter pour un monde autre, des choses Rehlas. Lily-Lune pensait à lui, à son rang. Il devait savoir ce qui allait lui arriver, bien évidemment. Il devait même savoir si le monde allait s’effondrer ou survivre. C’était réellement un savoir lugubre.

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Mar 02 Sep 2014, 19:04


« Vous n’arrivez pas à dormir. J’en suis navrée. » Lily-Lune se redressa doucement entre ses draps blancs, le visage sévère. Une brise fraiche soufflait et se faufilait entre les rideaux et les grandes fenêtres qui donnaient sur le balcon. Une ombre fluide et menue se détachait. Une jeune femme au visage de poupée était assise sur la rambarde. Elle balançait ses pieds nus dans le vide, peu soucieuse de la distance qui la séparait du sol. De ses doigts, l’Intemporelle démêlait les longues boucles de sa chevelure lilas. Elle était vêtue de mille voiles et rubans, qui tombaient sur ses épaules nues. Des bijoux ornaient ses cheveux. Ses grands yeux verts et son teint pâle étaient reconnaissables entre tous. Lily-Lune s’approcha doucement de la Clairvoyante. « Prophétesse, je ne m’attendais pas à vous voir. » - « En ces temps obscurs, les âmes égarés ont besoin d’être guidé vers une once de clarté. » souffla-t-elle de sa voix douce et chantante. Lentement, elle tourna la tête vers la Vénus. « Vous essayez d’échapper à votre Destin, Dame Araé. » - « Nous devons être nombreux à avoir espéré une présence plus poussée de votre personne. » La Prophétesse leva doucement les bras, comme pour enlacé le monde entier qui se trouvait face à elle. « Sonnera le glas d’un changement. Irrévocable et sans précédent. » - « Je suppose que vous me sommez implicitement de remplir le rôle qui est mien. » La jeune étrangère ne semblait pas écouter ce que disait la Vénus et n’avait pas l’air de répondre vraiment à ses questions. « N’oubliez pas que votre couleur est le rouge. Le rouge du sang, le rouge de vos lèvres. Ce rouge vous sied à ravir. » Lily-Lune ne dit rien, intriguée par les drôles de paroles de la femme sans nom. Cette dernière se leva. Agile et droite, elle fit quelques pas sur le métal fin et forgé du balcon. « Oubliez le reste. » Elle sauta.  

Quelle drôle de demoiselle. Lily-Lune, troublée, regagna son lit. Pensive, elle réfléchit aux quelques paroles de la Grande Prophétesse, cette femme énigmatique qui apparaissait si peu alors qu’on aurait tant besoin d’elle. « Est-ce que tout va bien, Lily ? J’ai cru t’entendre parler. » demanda Isuzu, flanquée dans l’embrasure d’une porte, une bougie à la main. Après avoir obtenue quelques mots rassurants, la Mord’th retourna dans sa chambre. La Vénus, quant à elle, ne put décidemment pas trouver le sommeil. Agacée, elle finit par se lever et se préparer, avant de quitter le cœur de la Cité de Pabamiel pour s’enfoncer dans des tréfonds moins glorieux et partir à la recherche d’un petit objet, de la raison de sa présence en ces lieux : un fragment du Cristal Maître. C’était en cette simple pensée que résidait le seul espoir de ces terres. Il fallait trouver un moyen de faire revenir le Créateur Originel, celui dont peu se souvenait. Y avait-il le moindre espoir ? En tout cas, Lily-Lune voulait croire en ce renouveau. Elle portait la vie, ce n’était pas pour connaître la mort et le néant. Elle ne voulait, évidemment, pas que ce soit la fin. Cela ne pouvait pas l’être.

« Êtes-vous perdue, ma Dame ? » La Capitaine Sylver faisait sa ronde, en cette heure tardive que rien ne différenciait de la journée avec le ciel épais et sa Lune Noire. Lily-Lune ne sourit pas à cet homme en armure et se contenta de l’observer sans rien dire. Il semblait mal à l’aise. De toute évidence, la discussion n’était pas son fort. Typiquement le genre d’homme à briller sur un champ de guerre et à bafouiller devant les beaux yeux d’une femme. Il parut d’autant plus gêner quand la Vénus posa son regard sur lui. « Il y a un couvre feu à Pabamiel, ma Dame. » Il ne démordait pour autant pas de ses obligations. « Au risque de paraitre inconvenante, je dois vous prévenir que je n'en tiendrai pas compte. » L'homme prit des teintes rouges face à l'insubordination de l'étrangère. « Pour qui vous prenez-vous ... Même si vous étiez Reine, il y a des règles ici.» - « Quelle drôle de coincidence, je le suis. Lorsque le monde se meure, que l'on me pardonne de passer outre les règles de la belle et mystérieuse Pabamiel, l'une des rescapées de ce monde.» La Capittaine Sylver mit sa main sur son épée, toujours aussi furieux. Lily-Lune n'eut pas même a bouger le petit doigt pour jouer à sa guise avec le métal de la lame, qui se tordit jusqu'à pointer la gorge de son propriétaire. D'ordinaire, Lily-Lune n'agissait pas ainsi. Seulement, enceinte et fatiguée dans un monde à l'agonie, sa patience s'en voyait réduite. « Allons allons. Pourquoi en venir à de telles extrémités ?» demanda une petite voix juvénile. Une demoiselle aux longs cheveux clairs contemplait la scène, perchée sur une fenetre. « Qui es-tu, toi ? » s'impatienta le Soldat. L'enfant n'eut qu'à tourner les yeux et prononcer un mot. Puis Sylver partit. « A nous deux maintenant.»

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Mar 02 Sep 2014, 19:14


« Qui es-tu ? » - « Qu'importe.» - « D'où me connais-tu ? » - « Sans importance.» - « Alors pourquoi le Capitaine de Pabamiel t'a-t-il obéi ? » - « Parce que lui sait. » Lily-Lune, à la fois intriguée et agacée, suivait l'étrange jeune fille qui gambadait dans les rues sombres et désertes de Pabamiel, après avoir murmuré de mystérieuses paroles qui éveillèrent la curiosité de la Vénus. « Je t'ai déjà vu.» finit pa souffler tout bas l'Orine, perdue dans ses pensées et ses souvenirs. La gamine sourit. « Exact.» - « Tu étais près de l'Impératrice.» La Reine croyait se souvenir l'avoir vu près de la célébre Phénix. Petite servente ou dame de compagnie, l'adolencente était toujours près des grands de la Cité. « Je suis la messagère de Pabamiel. C'et du moins ainsi qu'on me défini. Sasha est mon nom.» Il y avait un petit rien d'indescriptble qui tracassait Lily-Lune. Elle n'arrivait pas à croire cet fille, mais à défaut de meilleure option et d'informations plus concrètes, elle avait décidé d'accepter cette version des faits. « Vous êtes là pour ces histoires de pierre, n'est-ce pas ?» - « Comment sais-tu cela ? » La petite se mit à rire. « Méfiez-vous des visages dans un monde où les frimousses d'ange cachent des vampires d'au moins cent ans.» Les pas légers de la démente aux yeux rouges, dont on devinait aisément la race, résonnait doucement dans le silence de la ville endormie. « Avant que vous ne me posiez la question ; oui, je tiens à vous aider. Pourquoi ? Tout bonnement parce qu'il le faut.» - « Où m'emmènes-tu ? » - « Dans un lieu où trouver une pierre est si facile que trouver la bonne est un calvaire. Je ne fais que t'escorter, je ne peux pas faire plus. Disons plutôt que ce n'est pas mon rôle.» Au delà de son apparence calme et sereine, Lily-Lune commencait à en avoir plus qu'assez des jeunes filles secrètes et énigmatiques, vieilles derrière leur visage d'enfant et qui débarquaient à l'improviste après s'être plu à perdre l'auditoire pour s'évaporeren un battement de cils. Sasha rit tout bas, avant de montrer du doigts un passage. « Navrée de la marche mais vu votre ventre, j'ai pensé que les échelles étaient à proscrire. Bon courage, ma Dame, nous nous reverrons. » Elle equissa une révérence avant de relever les yeux pour scruter la Reine.« C'est certain.»

Les mines de Pabamiel regorgeaient de trésors et de richesses. A la leur des torches qui brulaient régulièrement sur les parois, Lily-Lune discernait des cagots entiers de pierres ou d'or. Néanmoins, cela l'impressionnait peu, loin d'être attirée par des cailloux. Discrète, la jeune femme marchait, scrutant les visages paisibles des mineurs endormis qui sommeillaient sur des sommiers lachement posés par terre. « Les femmes n'ont rien à faire à Valillë. » railla dans un souffle une voix rocailleuse. « Surtout une femme comme vous.» Le regard du mineur glissa avec peine du visage de la Vénus pour s'attarder sur son ventre. « On m'a assuré que ce que je cherche est ici. » - « Il ne vaut mieux pas croire les gens d'ici. Ils n'aiment pas les étrangers, comme moi. » - « Cette Sasha avait l'air de savoir de quoi elle parlait.» L'homme se crispa. « Sasha. Cette gamine ... Elle est ... Je ne saurai pas dire si elle est mauvaise ou non. Elle agit pour quelque chose de plus grand qu'il n'y parait. Prenez garde, cette vipère est douée pour embrouiller les esprits.» Dans un soupire, l'homme se releva. « Que cherchez-vous ? » - « Simplement à apporter mon aide dans une époque troublée. » Il hocha la tête. « Un fragment, n'est-ce pas  ? Vous n'êtes pas la première à venir dans les mines en espérant le trouver. » L'Orine prit quelques instants pour dévisager le Pabamelien. « Vous n'avez pas l'air très concerné.» Il haussa les épaules. « Je crois que la Cité se fiche pas mal de ce qui se passe ailleurs. Les gens des mines se fichent même de ce qui se pas en haut. »

Pabamiel n'était décidemment pas une terre altruiste. Cela ne choquait guère Lily-Lune, habituée ses derniers temps à contempler l'égoisme humain. Le mineur éveillé avait tout de même eu la bonté de donner des indications à la Vénus, soutenant qu'un homme s'était rendu dans le troisième couloir et qu'il frôlait le succès, à ceci près que cela faisait trois jours qu'on ne l'avait plus vu.    

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Mar 02 Sep 2014, 19:17


Lily-Lune soupira. Fatiguée, elle plaqua son dos contre les parois glacées des mines de Pabamiel. Doucement, elle caressa son ventre rond qui la faisait tant souffrir. « C'est peine perdue. » murmura-t-elle dans un souffle.Voilà des heures qu'elle machait et se perdait dans les dédales de Valillë. Devait-elle persister ou bien abandonner ? Elle ne désirait en aucun cas baisser les bras. Pour autant, elle devait bien avouer qu'elle n'en pouvait plus. Paupières closes, elle se sentait envahir par les troubles de son mariage qui pesait sur son âme et son coeur. Du bout des doigts, la Vénus se mit à effleurer la pierre froide des parois. Puis un petit détail attira son attention. Un filon de roches rouges, comme un fils de rubis ou de sang, parcourait les murs. D'un ongle, elle se mit à suivre la ligne, pensive. « Le rouge est ma couleur. » répéta-t-elle en songeant à la Prophétesse. Etait-ce stupide ou naïf ? Quoiqu'il en soit, Lily-Lune se remit en route en suivant le chemin tracé par le fils de pierre pourpre.

L'horreur d'une vision macabre. Baigné dans son sang, la chair déchiqueté et les os brisés, un homme gisait au beau milieu d'un tunnel. Le coeur au bord des lèvres, Lily-Lune s'approcha de la dépouille. A n'en pas douter, il devait s'agir de l'homme dont parlait le mineur, puisqu'il n'était guère vêtu selonles codes de Valillë. La pauvre ne resemblait plus à grand chose. Cependant une question embarassait la Vénus : quelle chose était en mesure de faire quelque chose de pareil ? Redoublant de méfiance, elle continua à suivre le fils rouge qui, dans le mur, gagnait peu à peu en largeur. Une odeur insupportable flottait dans les airs, à croire que le cadavre de l'homme était loin d'être le seul dans les parages. Il devait y avoir quelque chose, une bête sans moeurs qui rodait. Lily-Lune se sentait de plus en plus mal. Malgré tout, elle continuait de suivre les pierres rouges. Elle se refusait à revenir bredouille. Ses pouvoirs déchainés lui montraient des images qui défilaient dans son esprit. Les flashs n'avaient que peu de sens. Pourtant, ils les guidaient.

Un grognement résonna, sourd et menaçant. S'en suivi un craquement lugubre. On s'imaginait aisément une grosse machoire se refermer sur un malheureux corps sans vie pour le broyer. Soudainement inquiète, prudente, Lily-Lune se mit à respirer tout bas, le dos collé au mur pour ne pas attirer l'attention de la créature qu'elle ne voyait même pas encore. Discrète, elle se pencha autant que son ventre lui permettait pour jeter un coup d'oeil plus loin. Loup, lion ou ours, la chose était immense et dénuée de poils. Ses pattes ont longues griffes lacéraient la dépouille de son repas. Le sang dégoulinait de sa gueule au museau allongé et il grognait. Vif, rapide, il releva la tête à l'affut. Il n'avait même pas eu besoin de voir ou d'entendre l'Orine. Il l'avait senti. D'un bond, il avança et, tout ense léchant les babines, dévisageait la Vénus. Celle-ci soupira, avant d'esquisser un geste des mains. Le sang alentour se réunit en une longue lame qui transperça la bête. Elle s'effondra dans un hurlement, la respiration haletante. Bientôt, elle mourait. Lily-Lune contempla la créature, pensive, avant de passer son chemin.

Le fragment. Enfermé dans une prison de verre que la poussière recouvrait, cela semblait faire bien longtemps que personne ne l'avait approché. Lily-Lune hésita un bref instant. Elle songeait aux conséquences. Si elle ramenait ce morceau de pierre, c'était un pas de plus vers la fin d'un temps de trouble mais elle craignait silencieusement pour les esprits revenus à la vie. S'il était impossible qu'ils demeurent tous tant les réserves naturelles s'épuisaient, la Vénus ne tenait guère à perdre sa mère une nouvelle fois. Seulement, si elle laissait ce fragment, l'avenir était brisé. Paupières closes, les doigts tremblants, l'Orine brisa le verre.

" Tu sais Lily, mon père est ici." - " Marcus ? " - " Oui, il cherche aussi un morceau du Cristal Maître." La douce Orine scruta sa fille, un sourire aux lèvres. " Je suis contente que tu sois revenues à  Maëlith à temps." - " Ne dis pas ce genre de chose." - " Lily ... Ce n'était pas voué à être éternel. Regarde le ciel, regarde cette lune. Une vie comme celle-ci ne vaut rien." - " Qu'est-ce que ... ?" Il pleuvait une poussière bleutée qui fendait les airs dans un vent de renouveau. " De la magie à son état le plus pur." murmura Céleste. " Tu devrais avoir le droit de rester." Céleste haussa les épaules. " Pourquoi faire ? Ne me pleure pas une seconde fois ma colombe. J'ai eu la chance de te revoir, de rencontrer tes enfants. C'est une bonne chose. Il n'en faut pas en abuser." Les minutes s'enchainèrent, lourdes et pesantes. Mère et fille se regardaient et souriaient autant qu'elles le pouvaient. Céleste disparaissait peu à peu et ses mains posées dans celles de sa fille ne pesaient plus rien. " Il y a quelque chose que je dois te dire, avant de partir." Elle se pencha pour glisser quelques mots à l'oreille de la Reine. " Pardon ?" bredouilla-t-elle. C'était trop tard. Tout était fini.

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