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 Fondations, partie 3 | Niveau VI | ft. Mitsuko T.S. & Edwina

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Ven 25 Juil 2014, 16:22


Envolée. Non, le terme était un peu fort ; Dissipée. Toute la pression qu'il avait accumulé ses derniers mois, ces dernières années, venait de réduire drastiquement. Il était roi. Allongé dans l'herbe, sa tenue légère se froissant sans un bruit sous le vent de la plaine, Eerah savourait pleinement l'instant, la saveur qu'avait une victoire qu'il n'avait que trop attendu. Et c'était enfin arrivé. Il était monarque, suzerain d'une nation, empereur d'une cité, la plus belle d'entre toutes : Avalon. Du moins, c'est ce qu'elle serait, à l'issue des prochains événements. Il avait prit la couronne à peine une semaine plus tôt, mais il ne pouvait attendre. Personne ne lui reprocherait de s'être reposé sur ses acquis ; le Déchu avait promit la plus grande, la plus majestueuse des métropoles, et il n'avait qu'une parole. Un instant encore, un instant de plus, il goûta au silence, à la mélodie du zéphyr balayant les fourrés, à la chaleur de cette terre qu'il allait changer à tout jamais. Laissant les brins d'herbe caresser la paume de ses mains, et le soleil le couvrir d'un drap doucereux, il patienta encore quelques secondes, puis se redressa. Elles devraient arriver bientôt, et il ne pouvait plus se permettre d'agir comme un miséreux. C'était elles qu'il avait appelé, et seulement elles ; qui d'autre, après tout ? Parmi les personnes qu'il connaissait, ou qu'il avait eu la chance de rencontrer un jour, c'était les plus puissantes, et cette supériorité ne devait pas se limiter au cercle des ses relations, il y avait fort à parier que de toutes les terres du Yin et du Yang, les personnes à même de rivaliser avec l'une d'entre elle se comptait sur les doigts d'une main. Alors réunir le duo pour une seule et même tâche, il y avait fort à parier que jamais dans l'histoire une quantité aussi phénoménale de magie n'avait déjà été rassemblée. Tout roi qu'il était, il ne pouvait que rester hagard en constatant l'écart qui le séparait d'elles. Mais ce n'était pas pour rien ; après tout, l'une d'elle était déjà monarque, bien avant lui, quand à l'autre, ce n'était ni plus ni moins qu'une déesse. Une chose était sûre ; le Déchu savait s'entourer, pour son plus grand malheur.

Une demi-journée bientôt qu'il était là, à attendre, à profiter de l'instant. Il ne s'ennuyait pas ; au contraire, il ne s'était probablement jamais senti aussi vivant. Maintenant que tout ça était derrière lui, et que les opportunités allaient toutes en grandissant, en se démultipliant, pour rien au monde il n'aurait voulu gâcher une seule seconde de cette paix qu'il savait éphémère. Pourtant, il ne pouvait que sourire, ravi, en songeant à tout ce qu'il lui restait à faire, tout ce qu'il avait déjà imaginé et qui bientôt, deviendrait réalité. Elles étaient là pour ça. Mitsuko Taiji Stark, et Edwina Nilsson. Deux noms qu'il n'oublierais pas - ni lui ni aucun Déchu, d'ailleurs ; il y veillerais personnellement. La Déesse aurait son temple, l'affaire était entendu depuis longtemps déjà. Mais pour la Magicienne, ils n'avaient jamais eu l'occasion d'évoquer quoi que ce soit, et Eerah avait eu le temps d'y songer. Les talents de l'Ultimage pour la couture n'étaient plus à vanter, et doter sa cité d'une école, ou d'un institut pour l'apprentissage et la pratique de cette discipline, c'était faire d'une pierre deux coups. Il pourrait ainsi créer de nouvelles réputations, diversifier les ressources lucratives de la ville, et en même temps, rendre un hommage personnalisé à la femme sans qui rien n'aurait été possible. La chaleur au ventre, il s'y voyait déjà, comme dans toutes les autres rues, les avenues et les édifices qu'il avait imaginés, qu'il avait tracés, dessinés, modelés au fil du temps. Oui, Avalon serait belle, mais elle serait aussi unique en son genre. Le Déchu n'était pas stupide au point de croire qu'il ferais une ville avec des statues, des colonnes et des dorures. La stratégie, la stratégie défensive, prenait toute sa place dans un projet de cet ampleur. De la structure des bâtiments, à la disposition des quartiers, des remparts, en passant par les moyens d'approvisionnement et de transport, tout avait été pensé pour rendre l'endroit aussi sûr qu'agréable à regarder. Avalon, avait dit un jour un personnage célèbre, se dresse au centre du monde. Lorsqu'il aurait terminé, cette époque serait révolue, et elle s'élèverait au-dessus du monde.


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Lun 11 Aoû 2014, 21:35

« Aider les Anges Déchus n'est qu'une folie sans nom ! Que vont penser les Anges de votre acte ? C'est insensé ! Nous sommes un peuple neutre, nous ne pouvons nous exposer à une guerre par une action irréfléchie de votre part Ultimage ! ». Edwina fixa le vieil homme un instant, celui-ci ayant une drôle de réaction, comme si le tic qui animait son visage était la marque de sa compréhension quant à ce qui allait suivre. Il le savait, jamais ils n'auraient dû autoriser cette démone à venir séjourner au lac de la transparence. Elle passait bien trop de temps avec la reine et elle lui apprenait des choses qu'il aurait préféré qu'elle ne sache pas, cela arrangeant ses affaires. A présent, son comportement changeait, devenant plus calme, plus posé, plus dominant. La jeune femme se redressa, posant ses mains sur la table du conseil. « Voyons Archimage Sirigon, je crois que les Anges ne sont pas aussi stupides que vous le laissez entendre. Nous ne faisons qu'aider le nouvel empereur Déchu à reconstruire sa cité. Vous devriez être content, ce geste semblera charitable aux yeux du monde. Et puis, Anges et Déchus ne sont pas si différents à mon sens. Quoi qu'il en soit, réfléchissez, nous sommes un peuple pacifique mais cela ne veut pas dire passif. Si un souverain a besoin de notre aide, je me dois de répondre à sa requête favorablement dans la mesure où cette dernière ne va pas à l'encontre de nos valeurs. De plus, cela ne fera que consolider l'idée que nous sommes une Nation forte et indépendante des aléas de la politique. Peu importe les différends existants entre les races, les alliances et les guerres, nous ne prenons et prendrons jamais parti. ». Dans un coin de la pièce, Mitsuko Aria Taiji souriait. Elle avait fait beaucoup de mal dans sa vie, manipulant les êtres mais elle n'avait pas l'intention de le faire avec Edwina, ayant une bien trop lourde dette envers sa famille. Sans son ascendante, jamais elle n'aurai régné sur les Terres du Yin et du Yang, jamais elle ne se serait affirmée. Bien sûr, elle n'était pas la seule à l'avoir élevé vers ce dessein, mais voir la magicienne être soumise par un conseil de vieux manipulateurs séniles lui rappelait bien trop sa jeunesse pour qu'elle n'intervienne pas. Ainsi, la démone passait un certain temps avec la magicienne, un temps quotidien pendant lequel elle lui apprenait des choses que jamais les Archimages ne lui révéleraient. D'ailleurs, elle avait rapidement fait le tour des manigances et des complots qui sévissaient dans l'entourage de la jeune femme. Aussi, viendrait le temps où il faudrait que l'Ultimage fasse le tri. « Bien, si vous le souhaitez ma Reine mais vos actes pourraient avoir de lourdes et regrettables conséquences. Il est parfois facile de s'affranchir de certaines traditions mais si notre race n'intervient plus dans les affaires des autres races, c'est qu'il y a une raison. ». Mitsuko se mit à rire. « Et j'aimerai bien savoir laquelle à vrai dire. Je n'ai jamais lu que le monde avait été mis en péril par les actes irréfléchis d'une horde de magiciens personnellement. Mais peut-être pourriez-vous m'éclairer de votre sagesse mon brave ? Il est vrai que mes connaissances de l'histoire sont quelque peu superficielles... ». L'Archimage pâlit avant de répliquer, se tournant vers sa reine. « Peut-être serait-il préférable de ne pas accorder votre confiance à des êtres tels que les alfars et les démons, ma Reine. ». Edwina attendit un instant puis enchaîna : « Moi qui pensais que nous étions un peuple neutre et pacifique, voilà que je me rend compte que certains de nous sont racistes. C'est déroutant. ». Elle sortit de son emplacement, tournant les talons. « J'irai à Avalon, que cela vous plaise ou non. Et faites attention, Archimage Sirigon, votre comportement n'est pas digne de votre rang. ». Elle avait prononcé les derniers mots sèchement avant de sortir de la salle, Mitsuko sur ses talons, un petit sourire sur les lèvres, à l'image de celui qui trônait sur le visage de Nylmord qui appréciait les progrès de la reine. Seulement, il savait que son comportement devenait dangereux. Si elle continuait à s'instruire et à se montrer ferme, certains essaieraient bien vite de l'éliminer. Il devait écrire à Adril.

Lorsque Edwina se rendit à Avalon, elle ne trouva rien de plus que ce qu'on lui avait déjà dit. La cité avait perdu de son éclat et après les événements récents, elle était des plus dévastée. Mais un Roi venait d'être nommé et avec lui l'espoir renaîtrait. Elle sourit. Elle avait bien trouvé le Lac de la Transparence envahi de sorciers. A présent, le lieu était sécurisé et le seul problème qui pouvait s'y poser était des magiciens récalcitrants ne souhaitant pas contribuer à leur tâche quotidienne.
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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Jeu 21 Aoû 2014, 23:15


L'aveugle leva la tête ; un messager arrivait à grands battements d’ailes, fendant les airs dans un claquement caractéristique.  Il n’attendait que ça, depuis plusieurs heures : s’il était là, c’était que son invitée s’était finalement montrée au rendez-vous. Le Déchu se redressa sur ses jambes, et se dirigea vers le nouvel arrivant, dans un froissement de tissus. Sans y penser, il se raidit légèrement, remontant les épaules et sa poitrine. C’était imperceptible, et pourtant, ça suffisait à faire la différence entre un homme et un roi. On en attendait plus de lui, maintenant ; plus qu’il n’avait jamais eu à en donner. Et il ne rechignait pas à la tâche, c’était un honneur de représenter ce peuple, d’arriver à sentir de la fierté dans leur voix lorsqu’ils s’adressaient à lui. Le coursier plana jusqu’à lui, et atterri en tombant immédiatement le genou à terre. « Dædalus. ». L’intéressé leva la main, invita son comparse à reprendre son souffle. « Repos, soldat. Des nouvelles ? ». En acquiesçant, le messager répondit prestement : « L’Ultimage est arrivée, elle est conduite en ce moment-même jusqu’ici, par Lady Fork et Sir Sonersson. Ils seront arrivés d’ici une quinzaine de minutes, tout au plus. ». « Excellent. Prenez un peu de repos, et retournez au camp de base ; il ne va pas faire bon rester en Avalon pendant quelques temps. ». « Oui, Sir. ». « Et faites passer le message à d’Ovipa et ses hommes, la ville doit être évacuée. ». « Bien, Sir.». Alors qu’il retournait marcher sur la lande, Eerah souriait en chantonnant. Tout se passait à merveille, et on lui donnait même du « Sir ». C’était parfait, ou tout au moins étrangement agréable.

Kokoon était là, lui aussi. Pas parce que ça l’amusait, mais pour pouvoir profiter au plus tôt de son nouveau logis. Et si l’aveugle avait préféré s’étendre au sommet d’une colline, le Töh Taureau, lui, avait roulé jusqu’à un coin d’ombre, sous un châtaigner. Même de là où il était, son compagnon pouvait percevoir sa respiration profonde et caverneuse. Il imaginait sans peine son ventre se soulever lentement, à la façon d’un fantastique oreiller aux proportions gargantuesques. Sans le vouloir, la créature s’était imposée comme la mascotte du roi. Elle trouvait auprès des femmes un public conquis par son apparence de peluche vivante, et ses soldats y voyaient un animal réfléchi et protecteur, à la manière de leur souverain. À pas feutré, Eerah descendit la pente douce, poser sa main sur l’épaisse fourrure de l’animal. N’observant aucune réaction, il frotta ses doigts entre les longs poils avec un peu plus d’insistance. Sans se départir un seul instant de son flegme désormais emblématique, Kokoon ne bougea pas d’un cil, semblant même respirer encore plus profondément. Le Dædalus fronça les sourcils, et d’un bond, monta sur le ventre du mastodonte. « Hé. ». « Gwomph. ». La réponse était à la hauteur de l’interjection, et il ne daigna pas soulever une paupière. « Hé… Hé ! ». « Gromph ! ». Cette fois, un observateur avisé aurait pu apercevoir une pupille fatiguée ; pour Eerah, c’était surtout la variation de ton qui était notable. Visiblement, il était agaçant. Mauvaise nouvelle pour le Töh Taureau, il risquait de devenir de plus en plus agaçant à partir de ce jour. Aussi il décida de prendre les choses en main – littéralement. Il enserra une touffe de fourrure, et usa de tout son poids pour se laisser basculer, et faire pivoter par la même occasion le mammifère paresseux. Tentative qui se révéla fructueuse. Un peu trop.

Dans un concert de grognement, suivi d’un cri de victoire prématuré et du constat effaré d’une mauvaise nouvelle à venir. « Ah ? ». Bientôt, c’était étouffé sous plusieurs centaines de kilos de muscles et de graisse que le Déchu tentait de s’exprimer, avec de vains glapissements passés sous sourdine. Ce n’est qu’à cause de la masse inconfortable qui l’empêchait de s’allonger confortablement que Kokoon finit par se redresser sur son séant en se grattant la cuisse nonchalamment. Derrière lui, d’ores et déjà à moitié enterré vivant, le Déchu prenait le temps d’analyser la situation avec pragmatisme, et de reprendre son souffle. Sonné, il finit par se relever également en époussetant ses vêtements. « Gros tas. ». « Gwomph. ». « C’est ça, ouais. Allez, on y va. Soyons polis et allons rejoindre nos invités à mi-chemin. ». Dans un grognement, la créature bascula sur ses pattes avant, tandis qu’Eerah montait sur son dos en ôtant les longs poils de ses vêtements travaillés. Il avait quelques minutes pour se remettre d’aplomb avant de rencontrer à nouveau la reine des Magiciens, et il avait bien l’intention de les mettre à profit.


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Dim 21 Sep 2014, 13:06

Un petit rire clair se dégagea de derrière Edwina qui observait la scène en se pinçant les lèvres, consciente qu'il était plus poli de ne pas rire mais qui avait bien du mal à se retenir. Néanmoins, la protagoniste qui était arrivée un peu après elle ne semblait pas prête à épargner le roi des Déchus de quelques moqueries enfantines. L'Ultimage se retourna afin de savoir qui avait osé et, peut-être, de la gratifier d'un sourire gêné, mais quand elle reconnut la femme dont il s'agissait, elle en pâlit comme si son esprit et son âme venaient de quitter son corps. C'était elle, celle qu'elle avait vu s'éteindre dans le futur durant l'ère précédente. Une Æther. Pourtant, à la regarder, elle ne semblait pas divine. Oh bien sûr, elle dégageait une puissance qu'il était rare d'observer en ce bas monde mais... elle semblait... La Magicienne avala sa salive. Elle semblait normale, douce, comme si la seule essence qui la traversait était celle des anges. Elle était belle, bien plus qu'elle ne pourrait jamais l'être. Peut-être même qu'elle aurait essayé de lui fournir tout ce qu'elle aurait pu si un seul ordre avait retentit du creux de ses lèvres. Edwina se sentait gênée, ayant l'impression d'avoir connu cette femme à son insu. Toutes ces souffrances que l'ancien monarque des sorciers lui avait fait subir... Pas à elle, directement, mais à son futur elle, un futur inexistant. La Magicienne ne savait pas que Mitsuko était au courant, qu'elle l'avait choisi pour être témoin de la folie de cet homme, celle dans laquelle il aurait pu s'enfoncer si le temps le lui avait permis. Son ignorance la rendait mal à l'aise, elle ne savait pas comment l'aborder. Pourtant, elle n'eut pas à le faire, la jeune femme blonde tournant son regard vers elle. « Ultimage. ». C'était une salutation, bientôt suivie par celle d'usage au second souverain. « Dædalus. ». Elle sourit. « Je ne pensais pas qu'une boule de poils aurait pu avoir raison de vous aussi facilement. ». Elle avança, caressant doucement le pelage de l'animal. « Bravo cher Töh Taureau. Vous avez réussi à vaincre un souverain. Je vous proclame roi à votre tour. ». Et, d'un petit geste du doigt, une couronne apparut sur le sommet du crâne de Kokoon.

Edwina en resta sans voix. Cette femme semblait bien mieux contrôler ses dons qu'elle. Créer de rien, elle avait toujours pensé qu'il s'agissait là de l'apanage des Magiciens et des Génies, mais si celle qu'elle avait devant elle s'était élevée, ce n'était pas si étonnant de la voir façonner ce qu'elle souhaitait. L'Ultimage n'avait pas tord sur sa manière de penser, bien que l'essence de Mitsuko ne soit pas celle d'un Æther, mais bien d'un Génie. La couronne des rêves trônaient, invisible, sur sa tête, lui donnant tout d'un Djinn, un Djinn plus puissant que le Mârid sans nul doute. La jeune femme posa l'une de ses mains sur son ventre, caressant la surface arrondie avec douceur. Les yeux de la Mage se mouvèrent sur la forme et elle comprit, elle comprit le fin mot de l'histoire, de ce que le Maître du Temps avait souhaité lui avouer dans le désert de glace. Il était... là, dans le ventre de cette inconnue, souvenir du futur revenu dans le présent pour une raison mystérieuse. Troublée, elle avait l'impression d'être perdue dans un labyrinthe, se rapprochant de la sortie, de la solution, sans pour autant pouvoir l'atteindre. La voix de l'Æther brisa ses interrogations. « Alors Eerah ? Je suppose que le spectacle auquel nous venons d'assister n'était que le préambule d'une plus grande pièce. J'ai hâte de savoir quels sont exactement vos projets, votre vision de cette nouvelle Avalon que nous façonnerons, ensembles. ». Edwina se demanda pourquoi ils avaient besoin d'elle au juste. Après tout, cette femme semblait bien plus douée qu'elle, pour s'exprimer et pour « façonner » comme elle le disait si bien. Elle baissa les yeux, fixant le sol l'air un peu déconfit.
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Eerah
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◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Mar 30 Sep 2014, 23:41


Le rire clair fit prendre conscience au Déchu que ses invitées étaient bien plus avancées qu’il ne l’aurait cru. Ses exactions avec le Töh Taureau ne lui avaient laissé que peu de temps pour tenter de les percevoir par-delà les collines, et voilà qu’elles étaient déjà là. En tête, Edwina Nilsson, épaulée par deux Vincidi, Lisa Fork et Sony Sonnersson, et quelques pas derrière eux, solitaire, comme à son habitude, Mitsuko Taiji Stark. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il avait affaire à du « beau monde ». La Magicienne était certainement la plus puissante que le continent pouvait porter, quant à l’Æther ; c’était une Déesse, et pour la plupart – Eerah compris – c’était suffisant. Les deux Déchus, eux, n’étaient pas au plus haut de la hiérarchie pour rien, ils étaient intelligents et doués, et surtout, comptait parmi les amis les plus proches du Dædalus. Mariés, ils n’hésitaient pas à se montrer comme un couple comblé, bien que les circonstances eussent imposé cette fois-ci un peu plus de retenue, ne serait-ce qu’à l’égard de l’Ultimage. Celle-ci faisait d’ailleurs manifestement des efforts pour ne pas rire – contrairement aux Vincidi et à l’Æther, qui, eux, ne s’en privèrent pas. Les premiers parce qu’ils le connaissaient suffisamment pour se le permettre, et la dernière parce qu’elle était libre de faire ce qu’elle souhaitait, et quand elle le souhaitait. Hésitant un instant, Eerah fini par les rejoindre dans leur hilarité, et toussota doucement en balayant sa veste du revers de la main. Quitte à être ridicule, au moins le reconnaitre avec panache ; il n’était pas de ces hommes grisonnant au tempérament fumant. La créature responsable de cet amusement ne saisissait pas tout ce qui se déroulait autour d’elle, mais elle bascula finalement sur son séant en posa le Déchu à terre, et étira un large sourire satisfait.

À l’intervention de la Taiji, le roi Déchu haussa les épaules, fataliste. « Si vous saviez. Plus à l’Est, certains lui ont même donné le nom de Dieu. Que suis-je pour tenir tête à une divinité ! ». Cette dernière phrase était ajoutée avec un brin de malice, et il s’inclina doucement devant la divine blonde. De son côté, le Töh Taureau semblait enchanté du cadeau qu’il venait de recevoir ; la petite tiare d’or lui seyait comme un gant, et il lui sembla un instant qu’en gonflant la poitrine et en relevant le regard, il était à même de conquérir le monde. Puis il se souvint que leur de la sieste approchait, et relâcha ses illusoires abdominaux. Sans se presser, il alla se dandiner jusqu’à son arbre, et s’y assit lourdement. Bientôt, le son régulier de sa respiration se fit entendre aux alentours, apaisant. Le Dædalus passa une main dans ses cheveux pour aplanir les quelques épis provoqués par l’assaut du béhémoth, puis alla à la rencontre de l’Ultimage. De tous les rois, c’était elle qui gagnait son estime. D’aucun ne parlaient d’elle qu’en termes peu élogieux, et si sa réputation de Magicienne n’était plus à faire, on lui reprochait bien souvent son manque d’expérience comme dirigeante. Pour Eerah, peu importait. Elle était juste, elle avait du cœur, elle était intelligente. Le reste n’était qu’une question de temps, et comme lui, du temps, elle en avait à revendre. Mieux, elle n’avait pas hésité avant de lui porter secours pour la reconstruction d’Avalon, et pour ça, elle méritait le respect et l’admiration de tous les siens. Il avait d’ores et déjà prévu de s’en assurer personnellement en la rappelant au souvenir de ses citoyens régulièrement. Pour l’heure, il avait l’intention d’y mettre les formes. La demoiselle semblait intimidée par les jeux de Magie auxquels se livrait l’Æther : elle fixait le sol avec obstination. Le Déchu l’aborda, affable.

« Ultimage, c’est un plaisir, et un honneur de vous accueillir sur les Terres d’Avalon. Je ne saurais jamais assez vous remercier pour cette aide décisive que vous nous apportez. Soyez assurée que ce geste ne sera jamais oublié, tant qu’il existera des Déchus pour fouler cette terre ou parcourir les cieux. ». Il ploya la nuque et saisit doucement sa main pour la porter à ses lèvres, sans la toucher. « Vous et votre peuple êtes et serez toujours les bienvenus à Avalon. ». Il se redressa et lui adressa un sourire des plus courtois. « N’ayant aucune certitude sur l’ampleur de la tâche qui nous attends, j’ai pris la liberté de vous faire installer un campement un peu plus loin dans la vallée. Il est à votre entière disposition, n’hésitez donc pas à vous adresser à Sir Sonnersson ici présent, il se fera une joie de satisfaire vos désirs. ». Eerah se tourna vers l’intéressé. « Il est ici ? ». « Oui. ». Le visage du Dædalus s’éclaira d’un large sourire. « Ma Dame, j’ai eu vent de votre attirance pour ces créatures légendaires, aussi je n’ai pas pu m’y résoudre, il vous fallait un présent à votre taille. ». Sur un sifflement harmonieux du Vincide, un rugissement lointain se fit entendre. « Il se nomme Vladimir.  ». Un bruit sourd froissait l’air avec violence, comme un claquement d’aile. L’instant d’après, la bête était au-dessus d’eux, éclipsant de peu le soleil. Eerah énonça avec un brin de fierté : « Et c’est un Dragon des Glaces. ». Le Dragon atterrit dans un bruit mat sur l’herbe verdoyante, se dressant haut et puissant, sa peau d’Ivoire rayonnait de l’intérieur d’une lueur bleutée. Laissant à la Magicienne le temps d’admirer son présent, il se tourna de nouveau vers l’Æther. « Mes projets, ma chère, me dépassent de loin, et c’est pourquoi j’ai demandé votre aide. Suivez-moi. ». Plus loin, sur le sommet d’une colline un peu plus haute que les autres, un petit camp les attendait, plans, boissons et nourriture y compris. Quitte à travailler, autant le faire dans un confort maximal.


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Mer 22 Oct 2014, 21:50

Mitsuko rit au commentaire d'Eerah, répondant un bref « Je n'en doute pas. » aussi malicieusement que le roi. N'avaient-il déjà pas assez joué par le passé pour savoir ce qu'il en était réellement ? Un sourire persista sur ses lèvres alors que son regard suivait les déambulations du Töh-Taureau en recherche de coin douillet. Puis, ses yeux se posèrent enfin sur l'Ultimage. Elle avait vu ses prouesses lors du conseil des chefs et elle ne doutait pas un seul instant qu'elle devait en faire trembler plus d'un. Plus que tout, elle savait qui elle était. La demi-sœur de son génie. Elle passa l'une de ses mains sur son ventre d'un air pensif. Elle ne l'avait jamais véritablement approché et pourtant, cette femme la connaissait mieux qu'elle ne l'aurait souhaité. Que faire de cette petite ? « Petite », là n'était qu'une impression. Quel âge pouvait-elle bien avoir si ce n'était le même que le sien ? Pourtant, elles étaient si différentes, comme si elles n'avaient pas vécu les mêmes choses. Et le soucis majeur était qu'elles avaient bien assisté aux mêmes événements chaotiques. C'était un fait. La Magicienne semblait néanmoins toujours être une enfant dans ses façons de faire, dans sa non maîtrise de ses facultés. C'était comme si un voile avait été posé sur sa tête un grand nombre d'années, comme si elle avait vécu sans que le temps jamais ne veuille la déranger. En même temps, elle avait compris au conseil des chefs que des éléments extérieurs, des forces, toujours l'emprisonnaient, emprisonnaient sa mémoire, ne la lui rendant que lorsque le bon moment s'annonçait enfin. Elle semblait être une prêtresse maudite à savoir un instant le futur avant de l'oublier totalement. Une malédiction sans doute. Une énigme.

« Euh... je... ». Edwina avait été surprise du comportement du Dædalus, ne sachant que faire si ce n'est lui léguer sa main le temps nécessaire. Elle n'avait pas l'habitude de telles salutations et ne savait comment y répondre. « Ce n'est rien... c'est... naturel. ». Du moins, elle trouvait cela tout à fait normal d'aider son prochain et, surtout, un homme qu'elle ne jugeait pas maléfique. Avalon avait été détruite pendant les événements néfastes qui s'étaient déroulés et elle avait de la peine pour les Déchus qui s'étaient retrouvés sans toits, sans nourritures. Elle ne faisait pas la charité, bien sûr, sachant très bien qu'Eerah aurait pu se débrouiller sans elle, mais elle souhaitait simplement apporter sa pierre à l'édifice, sans arrière pensée. Elle aurait aimé, si son peuple avait vécu pareille chose, que quelqu'un vienne l'aider. Et elle comprenait l'idée de vouloir rebâtir, pendant que les événements s'y prêtaient, une cité plus grandiose que la précédente. Elle n'avait pas entendu que du bien sur Avalon et elle espérait qu'à l'avenir, les choses pourraient changer, que l'on parle de la ville comme un endroit intéressant. Elle tourna ses yeux vers le Vincide, lui souriant doucement en acquiesçant. Puis, lorsque le roi émit l'hypothèse d'un présent à son attention, elle fit un petit mouvement de refus, mouvement qui montrait sa gène, le fait que ce n'était pas la peine. Néanmoins, lorsqu'elle vit le dragon, elle oublia les us et coutumes, un sourire intéressé se montrant sur son visage. « Oh... Je... ». Elle resta un instant à regarder la créature, visiblement impressionnée par cette dernière. « C'est que... ». Edwina n'avait jamais soumis les dragons qui la côtoyaient et elle ne savait pas si ce dernier voudrait bien d'elle, même s'il lui avait été offert.

Mitsuko s'amusait de la situation. Lorsque le déchu lui proposa de visualiser les plans, elle émit un petit commentaire. « Eh bien, serai-je moins importante que l'Ultimage à vos yeux ? J'en suis froissée.  ». Elle plaisantait, bien évidemment. Et puis, que pouvait-on lui offrir ? Il n'y avait rien qu'elle ne pouvait obtenir, du moins, sous sa forme d'Æther. Quant à savoir ce qui lui faisait réellement plaisir, là était une énigme indéchiffrable. Arrivée sur les lieux, elle prit une part de gâteau au chocolat entre ses doigts. La condition de génie était détestable parfois mais elle pouvait au moins garder l'illusion d'un goût délicieux. Qu'importe sa race, lorsqu'elle était enceinte, il semblait qu'elle appréciait toujours autant les sucreries. « En ce qui me concerne, mon cher Eerah, il vous suffira de souhaiter pour que vos vœux se réalisent. L'avantage est que le nombre est illimité. ». Elle était un génie totalement libre, sans habitacle, ce qui la rendait indestructible dans cette condition. La couronne des rêves était, à ses yeux, la plus puissante d'entre toutes.

Edwina les rejoignit, regardant le jus d'orange avec envie sans pour autant se servir. Elle ne savait pas si elle pouvait. Après quelques secondes, le dragon arriva à leur hauteur, suivant la Magicienne comme si ceci était tout naturel. Elle ne savait pas ce qu'elle avait de si particulier pour que ces créatures l'adoptent ainsi. Peut-être son odeur... ou sa magie ? Elle sourit au Déchu. « Merci... si vous voulez, je pourrai vous faire un vêtement en échange... ». C'était tout ce qu'elle savait faire. Et puis, pratiquer lui éviterait de perdre la main. Les Archimages ne lui laissaient pas tellement le loisir de faire ce que bon lui semblait et puisqu'Adril ne voulait pas lui servir de modèle, elle ne pouvait pas non plus le faire en cachette.
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Eerah
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Eerah
Lun 03 Nov 2014, 00:37


Vladimir avait toujours été un Dragon plus ou moins instable, difficile à gérer. Il n’était pas violent, pas plus que la plupart de ses semblables, peut-être même moins, mais il était habité d’une fierté qui n’avait aucune commune mesure. Personne n’avait jamais réussi à lui passer la moindre selle. D’ailleurs, plus personne n’avait essayé après que son troisième éducateur eut finit étouffé dans un bloc de glace qui mit plusieurs semaines à fondre. Or si on ne pouvait le dompter, il semblait qu’il se pliait volontiers aux flatteries et aux courbettes. Comme s’il était conscient de sa position de supériorité par rapport aux humains, et qu’il en exigeait par la même les politesses que l’on réservait d’ordinaire aux rois et aux ministres les plus estimés. Le voir ainsi suivre l’Ultimage était fascinant ; on aurait dit qu’elle l’intriguait, qu’il voulait parvenir à se faire apprécier d’elle. Ce qu’on racontait donc de l’aisance qu’avait la Magicienne avec ces créatures de légende était vrai ; tous pouvaient en témoigner. Eerah se contenta un instant de la satisfaction que semblait éprouver la reine des Mages Blancs, et rit brièvement à la remarque de l’Æther en reportant son attention sur elle. « Mais vous m’êtes importante ; ce serait pourtant causer ma perte de vous laisser savoir à quel point. » Malicieux, il ajouta : « Ma chère, si je prétendais savoir ce qui vous ferais réellement plaisir, je serais bien stupide. Cependant… Sachez qu’en plus des hors-d’œuvre qui nous attendent plus loin sur la colline, j’ai fait demander au cuisinier qu’on nous prépare un Opéra au chocolat de Bouton d’Or pour le diner, j’espère qu’il vous plaira. ». Dès son arrivée, on lui avait fait passer le mot sur la rondeur de son ventre ; outre sa première réaction de stupéfaction, il avait passé de longues minutes à spéculer sur le potentiel responsable, sans parvenir à sélectionner quelqu’un pour lui convenir. Il n’avait pas l’intention de l’embarrasser en abordant le sujet, il se contenta donc de l’allusion légère et lui adressa un sourire entendu. Le Chocolat parvenait toujours à gagner l’intérêt d’une femme, et celui-ci n’était que décuplé lorsqu’elle était enceinte ; restait à savoir maintenant si une Æther pouvait se comparer si facilement à n’importe quelle femme, à ce niveau.

Les deux Vincidi et Vladimir sur leurs talons, le trio prit donc la direction du camp de base. Quelques pas plus loin, ils atteignaient la grande tente qui abritait tout le nécessaire pour superviser la reconstruction dans un confort optimal. Dès qu’ils se retrouvèrent à l’ombre des toiles tendues, le climat se fit plus supportable. Un vent frais balayait les plaines et le soleil chauffait paresseusement l’habitacle. D’un coup d’épaule, le Dædalus se déchargea de sa veste et la posa sur le dossier d’un sofa ; puis remonta les manches de sa chemise de lin. Il s’approcha de la table, sur laquelle reposait plans, cahiers des charges, nomenclatures et tout ce que les ingénieurs Déchus avaient su produire quant à sa demande. La cité était bâtie pour une race ailée. On y volait plus simplement qu’on y marchait, les bâtiments s’élevaient à des hauteurs faramineuses – du jamais vu dans les terres du Yin et du Yang, pas de mémoire d’homme. Dès ses premières demandes, dès qu’il avait lancé la plus petite idée, ses architectes s’étaient crispés. À quelques minutes près, ils auraient pu tomber en apoplexie : La nation n’avait pas les fonds, le personnel ou le temps pour réussir ne serait-ce qu’à bâtir un dixième de sa grande œuvre. Et il y avait de quoi, la structure principale seule aurait demandé plus de métal qu’on en trouvait dans les réserves de tout le Continent Naturel. Tout ça ne prenait pas en compte un atout formidable dont ils avaient dû se passer jusqu’ici : la Magie. Ils en avaient, de bons utilisateurs de la magie. Certains faisaient de véritables prouesses, et lui-même n’était pas classé parmi les plus faibles, loin de là. Mais une Edwina Nilsson, ou une demi-Mitsuko Taiji Stark, et ils étaient tous supplantés, et de loin. Une carafe de Tokay trônait là, sur un des rares coins encore libre de tout papier. Il s’empara d’un des trois verres qui l’accompagnait et y versa un trait du liquide ambré.

Sans se retourner, le Déchu ajouta : « Vous êtes libres de vous servir ce qu’il vous plaira. Ultimage, j’ai ouï-dire que vous n’étiez pas femme à alcool, aussi vous trouverez jus de fruits et breuvages non-alcoolisés. Dame Taiji, encore une fois, je n’oserais prétendre savoir ce que vous prendrez, aussi… Prenez ce qui vous plait, ou demandez ! » Il dressa une oreille alerte à sa remarque, et en tira les conclusions qui s’imposaient. « Des souhaits ?... Ça semble extrêmement pratique. Dois-je m’attendre, cependant, à l’habituelle contrepartie qui les accompagne ? » Bien entendu, il était prêt de toute manière à prendre le risque ; mais autant se tenir au courant avant toute chose. Mitsuko, bien que de bonne volonté, demeurait une Æther, et pas des plus affables. Elle avait choisi d’endosser le rôle d’un Génie et ce n’était pas pour lui déplaire ; on pouvait difficilement égaler la puissance de ceux-ci en matière de création abstraite. Mais faire affaire avec ces êtres était toujours à double tranchant. Cependant, Génie, elle n’en avait que l’air, peut-être pouvait-elle l’exempter de ce fardeau. Peut-être. Et dire qu’il était encore optimiste après ce qu’ils avaient vécu ensemble. La petite voix de la Magicienne vint mettre fin à ses interrogations. Il se tourna vers elle avec un grand sourire : « J’en serai ravi, Lady Nilsson ! Vos dons en la matière sont au moins aussi fameux que votre puissance ! Ce sera un honneur pour moi de porter un vêtement que vous m’aurez confectionné. » Les relations avec les Magiciens se révélaient encore plus prometteuses que ce qu’il n’avait osé imaginé, et une douce euphorie se répandit en son ventre, présageant une journée dont il se souviendrait.


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Mer 04 Fév 2015, 18:13

Les yeux de Mitsuko se teintèrent de malice. « Évidemment, tout vœu réclame malus. Néanmoins, je saurai me montrer... clémente. ». Elle marqua une pause, comme si elle avait eu besoin d'un instant de répit pour réfléchir. La vérité était cependant ailleurs. Elle savait parfaitement ce qui risquait de ressortir des souhaits du Déchu. Eerah était lié à sa famille, trop pour son propre bien mais elle aurait été idiote de ne pas profiter de la situation pour le placer comme pièce maîtresse de son jeu. Car, chez les Taiji, on ne se battait pas contre le reste du monde, déjà considéré comme à genoux, on se battait contre Taiji. Aria était la principale menace qui planait sur ses enfants et elle le serait tant que leurs points de vue ne se rejoindraient pas. Mitsuko sourit. Heureusement qu'elle avait la chance d'observer que les Terres du Yin et du Yang ne se prosternaient plus depuis longtemps devant son nom, d'observer que des individus pouvaient se hisser à la hauteur des membres de sa famille. Pourtant, la constante serait-elle toujours la même ? Suivrait-elle toujours ce chemin ? Ou est-ce que, finalement, un retournement de situation s'avérerait ? Après tout, la grandeur de sa famille s'était perdue par la mort de ses membres. A présent que les femmes du côté du mal étaient de nouveau sur pieds, les choses risquaient de changer. La chance risquait de s'annihiler. L'Æther tourna son regard vers le ciel. « Vous savez, je pense que le futur risque d'être un tantinet sombre. ». Elle dévia sur Edwina, l'admirant un moment avant de chuchoter à l'attention d'Eerah. « Je serai vous, je m'assurerai, une fois que la nouvelle Avalon sera construite, de former un nombre impressionnant de soldats. Et aussi... de garder l'Ultimage auprès de vous. ». Elle se montra plus explicite. « Une lignée aussi vieille que la mienne ne renaît pas de ses cendres par hasard. Il se pourrait que se déchaînent les rivalités, que se déchirent les nations. Le consensus ne peut éternellement perdurer. ». Mitsuko attrapa un verre au hasard. Peu importait ce qu'elle buvait pour le moment, le goût n'était que fadasse. « Néanmoins, en attendant, construisons une cité qui fera pâlir de jalousie les terres entières. Pas qu'il me tarde de goûter à ce fameux Opéra mais tout de même. ». Elle rit. Il était si facile de passer de l'annonce d'une catastrophe aux rires lorsque l'on était un Djinn. Rien n'avait d'importance pour les Génies, ni les pluies de sang, ni les torrents de joie. Le monde n'était qu'un interminable jeu grandeur nature. Et, en période de guerre, les vœux pleuvaient bien plus que le sang était versé.


Edwina quant à elle avait quelque peu rougi au compliment. Ce n'était pas évident d'exercer sa profession depuis qu'elle était reine, les obligations qui lui incombaient n'aidant pas forcément. Elle finit tout de même par prendre un jus de fruits. Elle n'était effectivement pas femme à alcool. La Magicienne avait vécu toute son existence dans des conditions saines, loin de tout péché, ce qui était plutôt drôle si l'on devait tenir compte du lieu dans lequel elle se trouvait. Elle but une gorgée avant de regarder autour d'elle. Elle avait mille et une questions pour le Déchu, des questions qu'elle se posait pour son propre règne. Elle hésitait cependant à les poser, tout simplement parce qu'elle n'était pas ici pour cela. Néanmoins, l'Ultimage préférait demander à Eerah plutôt qu'aux Archimages qui, sans doute, se moqueraient légèrement d'elle. Déjà, le fait qu'elle possède un nouveau dragon poserait sans doute problème. Elle soupira avant de s'approcher, son verre à la main. « Dîtes moi, qu'est ce qui indique, pour vous, que vous êtes un bon roi ? Comment savoir si ce que vous faites convient au peuple ? ». Elle espérait ne pas le froisser avec ses questions, qu'il ne le prenne pas pour lui ou qu'il ne comprenne pas qu'elle le prenait pour un mauvais souverain, bien au contraire. « Vous avez appris à être roi vous ? ». Parce que c'était son cas, et son enseignement était encore loin d'être fini. Le flot de choses à savoir était considérable. Elle avait des lacunes, notamment parce qu'elle avait beaucoup vécu dans l'océan et peu au lac.
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Eerah
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Eerah
Mar 10 Fév 2015, 01:06


Son verre toujours à la main, le Déchu demeura interdit, le sourire aux lèvres, en écoutant l’Æther s’exprimer. La voir manier les mots avec humour pouvait sembler apaisant, mais pour qui avait été confronté aux frasques de la déesse, il semblait plus sage de placer un bémol sur ses promesses, en attendant de voir la suite. La clémence d’une Taiji étant toute relative, il tâcha de se focaliser sur son grand œuvre : Avalon. Sa construction valait bien le prix du doute. Mais malgré tout, il avait toujours foi en cette sympathie, qu’elle soit dangereuse ou non. Il aurait certainement eu plus à craindre d’elle si elle ne lui avait pas accordé tant d’attention. Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, il semblait l’amuser, l’intéresser, et c’était peut-être ça qui la retenait de le faire disparaitre et de placer un autre Taiji à sa place. Tandis qu’elle lui chuchotait ce qui ressemblait plus à une mise en garde qu’à un conseil, il but une courte gorgée, reposa doucement le verre derrière lui. Il approuva finalement ses dernières paroles d’un ferme hochement de tête. « Ayez foi. ». C’était dit sans sarcasme, malgré l’ironie imprégnée de sa phrase. Il s’approcha de la Magicienne. Elle semblait hésitante, plus que d’ordinaire, en proie à un dilemme intérieur, et ne tarda pas à lui en faire part. Le Déchu ne pouvait cesser d’être charmé par son ton enfantin, perdu. On avait placé cette femme sur le trône sans lui demander son avis, et pourtant elle assurait avec une certaine dignité sa tâche. Son honnêteté était à envier, mais il ne doutait pas que d’autre auraient pu se sentir insultés. Certains comparses souverains étaient un peu trop… simples ; pour pouvoir appréhender toute la sincérité qui émanait de cette jeune femme. A force de politique, qui pourrait croire un instant que le visage qu’elle donnait à voir n’était autre que le sien ? Eerah s’efforça d’intérioriser son affection pour lui répondre avec tout le sérieux requis, car la question elle, était posée très sérieusement. « C’est une bonne question. ». Il s’avança vers la plaine ensoleillée, ôta ses bottes et laissa l’herbe caresser ses pieds avant de répondre. « Je ne pense pas que ce que je fais convient à chaque Déchu. ». Il laissa passer un temps, pour ajouter. « Mais ce que je fais convient au peuple. ». Il sourit avec amusement. « Je ne pense pas qu’il est un roi depuis la création qui a su convenir à toutes les personnes qui constituent son peuple. Il reste convenable pour une majorité silencieuse, et ne manquera pas de s’entourer de fervents partisans, comme c’est mon cas, mais il y aura toujours des mécontents. Ce que j’essaye de vous dire, c’est que la notion de « ce qui est bien », ou de « ce qui convient » est toute relative. ». De la main, il désigne la zone qui accueillera bientôt la nouvelle Avalon, sa ville. « J’ai la conviction que ce que je fais est bien. Personne ne doit pouvoir vous dire ce qui est bon ; vous êtes Reine. C’est un poids lourd à porter, mais heureusement pour les Magiciens, vous êtes quelqu’un d’intelligent. C’est là toute la tragédie de notre situation, vous ne pouvez pas savoir si ce que vous faites est « bien ». Vous devez faire ce en quoi vous croyez, pas ce que l’on vous dit de faire. ». Il rit : « Aussi vous êtes libre de ne pas m’écouter, paradoxalement. Mais je me permets tout de même un conseil. Savez-vous qui fait toujours ce qui est bon, et qui n’échoue jamais par sa faute ? ». Le Déchu agite sa main, comme pour une représentation invisible. « Un pantin. ». Tournant ses yeux aveugles vers elle, il ajoute : « Il y a trop de pantins, Ultimage, n’en soyez pas un de plus. ».

Sa phrase reste en suspens un instant et il rit, gêné. « Je dois vous paraitre si sûr de moi. À vrai dire, je vous livre mon sentiment, du haut de ma petite expérience, mais je n’ai pas été élevé pour devenir roi. Je ne sais pas s’il est possible d’apprendre à être souverain. J’ignore même si ce terme a seulement le quart du sens qu’on lui octroie. ». Avec fatalisme, il écarta les mains pour signifier son désarroi. « Personne ne m’a laissé de notice, ou de marche à suivre ; et je ne crois pas que ce que je fais ne pourrais pas être fait par n’importe quel autre Déchu. Je ne suis qu’un citoyen bien accompagné, bien conseillé, à qui on a donné la chance de faire quelque chose pour faire avancer son peuple. Peut-être que d’ici deux, trois, dix ans, on estimera que j’ai donné tout ce que j’ai à donner, et qu’on me remplacera. Mais pour l’instant, j’ai bien l’intention de tirer les Déchus de la boue, avec ou sans leur aide. ». Il déplia ses ailes lentement pour ne pas la brusquer, et lissa quelques plumes, songeur. « J’ai peut-être atteint mon seuil de compétence, au final. Mais le simple fait que vous vous posiez cette question me prouve que les Magiciens sont entre de bonnes mains ; la remise en question est la base de tout progrès. ». En quelques pas, il se saisit d’un verre de jus de fruit, et le tend à la Magicienne, accompagné d’un léger sourire. « Ais-je répondu à votre question ? ».



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Jeu 19 Fév 2015, 16:52

Edwina prit le verre de jus d'orange que le Dædalus lui tendait. Cet homme était incroyable de par son discours. Elle pensa que si on lui avait demandé la même chose, elle aurait très certainement été incapable de répondre. Un sourire avait germé sur son visage quand le Déchu lui avait révélé la solution à son énigme. Un pantin. Cela avait le mérite de l'amuser, chose qu'elle comprit plus grave une seconde après la révélation. Un pantin, en était-elle un ? Elle l'ignorait, confuse en bien des situations. Parfois, elle avait des impressions, mais elle n'en parlait pas, n'osait les exprimer ou bien seulement y penser. Elle n'avait pas d'expériences et devait se tromper quoi qu'il en soit. Les Archimages savaient mieux qu'elle, tout simplement parce qu'ils étaient en place depuis un nombre d'années impressionnants, traversant les ères, éternels et imperturbables. Elle se sentait jeune, même si elle ne l'était pas. Elle se sentait immature, même si elle aurait dû l'être depuis bien des années, des siècles. Copiant le Déchu, elle finit par enlever ses chaussures pour sentir l'herbe sur ses pieds blancs. Il faisait bon ici, la rivière éternité apportant un petit air frais, un air qui sentait bon le soleil et l'espoir.

La voix de Mitsuko finit par se faire entendre, la Djinn s'avançant pour murmurer, comme s'il s'agissait d'un diabolique secret : « Si les Magiciens pensaient que votre rang n'est en rien justifié, croyez-moi, vous ne seriez déjà plus qu'un nom figurant dans la liste des souverains du passé. ». Elle fit une pause. « Après tout, les Béluas ont su se faire entendre. Les Déchus également, en bannissant une reine exquise mais devenue incapable de gouverner. Le peuple n'accepte pas les incompétents... du moins, ceux qu'ils croient être incompétents. Et là revient l'éternelle question du paraître et de la vérité. Si un homme paraît être un bon roi, peut-être n'est-ce qu'une illusion ? Peut-être ne gouverne-t-il bien que sous les ordres d'une entité qui guide chacun de ses gestes ? Dans ce cas, il n'est qu'un pantin, mais peut-être que sans l'être, il ne pourrait briller en société en se targuant de la royauté. ». Elle rit. « Tout dépend de votre objectif, Ultimage. En ce qui me concerne, je dirai que vous n'êtes pas totalement un pantin... mais faites attention. ». Cela voulait tout dire, et à la fois rien. L'Æther n'avait aucune envie d'aider plus que cela la Magicienne. Si elle voulait être une reine digne de se nom, elle devrait trouver seule la solution à l'énigme de son règne. Les Archimages étaient corrompus mais ce n'était pas son rôle de lui souffler la vérité. Non, elle se contenterait d'observer, et peut-être de l'aider à l'avenir. Peut-être.

La Déesse finit par regarder Eerah. « Vous avez cependant raison, il est bon de savoir s'entourer. Il y a quelqu'un... un Déchu. Je ne sais plus pourquoi exactement, ni ce que je faisais à ce moment précis, mais il m'a semblé voir dans le temps que ce Déchu pourrait être un allié intéressant lorsqu'il aura décidé de... ne plus se laisser vivre inutilement. ». Le problème de la mortalité était d'entraver l'esprit des dieux. Seulement, elle l'avait choisi ainsi, et elle ne regrettait pour le moment pas son choix. Viendrait un temps où elle défierait Edwina, où cette dernière devrait gagner, pour qu'elle puisse retrouver ce qu'elle aurait perdu. Mais ceci restait flou en son esprit. Les causes et les conséquences lui échappaient. Une personne l'abuserait, plus maline. Elle le payerait cher. « Je vous défie de le trouver avant qu'il ne vienne à vous. Cela vous fera un exercice intellectuel et puis, si vous gagnez, je m'engage à vous rendre un service. Celui que vous voudrez s'il reste dans l'éthique qui est la mienne. ». Edwina tourna son regard vers Mitsuko. Ainsi donc jouait-elle à ce genre de jeux ? « Euh... puis-je essayer également ? ». La Génie sourit. « Si tel est votre désir. ». Elle ne pourrait gagner, mais soit.

« Une fois qu'Avalon sera construite, il ne faudra pas vous arrêter là. Je suppose que je ne vous apprend rien, vous et moi savons très bien ce qui constitue les grands royaumes. Une étendue ni trop vastes ni trop petite, des points forts, ni trop proches, ni trop éloignés les uns des autres, un partage des richesses, une économie foisonnante. Je suis certaine que vous saurez faire cela d'une main de maître. Et puis... occuper la population. ». « Oh... un enfant. ». Edwina venait de pointer son index vers une silhouette ailée qui s'approchait d'eux. « Eerah, Edwina, je vous présente mon fils, Faust, le premier. Fils de Dante de Mallet, Dædalus avant notre Dædalus. ». Elle murmura plus bas à l'attention d'Eerah. « Ne vous inquiétez pas, il n'a aucune ambition en ce qui concerne le fait de reprendre ce qui était jadis à son père. Je pense cependant qu'il souhaite vous servir. ». Elle sourit. « Si vous pouviez lui donner quelques tâches à accomplir, je crois qu'il en serait ravi. ». « Combien avez-vous d'enfants ? » demanda Edwina perplexe. « Cent deux. ».
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Eerah
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Eerah
Lun 02 Mar 2015, 15:10


Compte-tenu des quelques personnes réunies sous la tente, on aurait pu envisager des dizaines, des centaines de conflits, de points de rupture qui auraient amené une confrontation. La question de la religion, des territoires, de la simple appréciation des compétences de l’un ou de l’autre ; la présence seule de Mitsuko pouvait remettre en cause l’issue de la discussion. Qui pouvait se targuer de savoir ce qui plait à une déesse ? Pourtant, cela se passait aussi bien que possible : tandis que les Vincidi étaient occupés à discuter autour de plans et de schémas – effacés, Vladimir somnolait doucement auprès du Töh Taureau, et les trois seigneurs buvaient ensemble, tous sourires. Eerah lui du moins était ravi. Les choses ne dureraient pas, il le savait ; viendrait un jour où ses vœux du jour se changeraient en malédictions. La Taiji n’était pas tendre, elle pouvait sembler l’être, mais elle était aussi impartiale et cruelle que la Justice pouvait l’être. Perdu dans ses pensées, il l’écouta sans rien dire, ses yeux vides dérivant lentement sur la courbure des collines. Il n’avait pas envie de chuter dans un complexe de persécution en rebondissant sur les propos de l’Æther ; mais ils savaient tous deux que des pantins, ils l’étaient tous. La seule différence reposait dans la conscience ou non du marionnettiste. Lui, il avait l’avantage de savoir qu’ils se trouvaient là, aux côtés de Mitsuko, allongés, paresseux entre les draps du temps et de l’espace. Il se retint de poser la question à la déesse : connaissait-elle son metteur en scène ? Un dieu supérieur, une entité indéfinissable ? Ou une autre déesse occupée à écrire l’histoire de son personnage favori ? Ça semblait grotesque, tout comme converser avec un Dieu autour d’une tasse de thé, et pourtant.

Lorsqu’elle en vint à évoquer l’un de ses sujets comme potentiel élément de valeur, il pivota la tête dans sa direction. Des perles encore enfermées, son peuple en comptait un certain nombre, mais pour que l’Æther prenne la peine de l’évoquer, il devait être promis à un destin à nulle autre pareille. Le défi était intéressant, et encore une fois, la déesse y mettait le prix. Disposer d’un Dieu redevable à son égard était surement la meilleure façon de s’assurer un avenir confortable. « Très bien, je tâcherais… D’ouvrir l’œil. ». Souriant de toutes ses dents, ravi de sa boutade, il fit de nouveau face aux plaines. Depuis quelques minutes déjà, il sentait que quelqu’un approchait, un jeune Déchu. Le souverain se redressa sur ses pieds, fit quelques pas dans l’herbe, sans s’éloigner. Il n’avait pourtant convié personne en dehors des Vincidi. L’enfant était encore loin, il aurait le temps d’aviser avant qu’il n’arrive. D’un hochement de tête, il approuva les paroles de la Taiji. « C’est d’ores et déjà prévu. Nous sommes en train de coloniser pas à pas les Îles Suspendues, et j’ai bien l’intention de mettre à profit les territoires que nous possédons dans la Forêt aux Milles Clochettes. ». Ces plans, il les avait en tête depuis qu’il avait commencé à former l’opposition à Aya Misato. « Consolider ses points forts, ne pas s’attarder sur les pions. Lorsque j’aurais rendu Avalon imprenable, nous serons plus sereins pour édifier de nouvelles cités. ». Il sourit. « Et ce premier pas, je le fait aujourd’hui, en votre compagnie. ». Ce n’était pas une emphase ou un espoir fou, il était persuadé, convaincu jusqu’à la plus petite parcelle de son être qu’il ferait de sa cité la plus belle, la plus grande et la plus forte de toutes les métropoles du monde connu.

L’Ultimage finit par remarquer elle aussi leur petit visiteur, et Eerah haussa un sourcil quand la déesse l’identifia comme faisant partie de son illustre progéniture. Il releva le second lorsqu’il apprit qui était le père. Peu de personnes pouvaient se prétendre de la lignée des De Mallet ; il avait pouvait faire valoir une prétention légitime au trône. Le commentaire murmuré de Mitsuko vint à point nommé pour le rassurer. Le Dædalus n’était pas particulièrement cupide, mais il était hors de question qu’il rende la couronne avant d’avoir accompli son grand œuvre. Il était soulagé de ne pas avoir à se battre de nouveau, plus qu’il ne l’était de se savoir détrôné. Il n’y avait d’ailleurs plus ni trône ni couronne à passer, il aurait bientôt fait ensevelir l’un comme l’autre dans les entrailles de la terre. Il demanda à la mère du garçon : « De quel péché a-t-il hérité ? ». Il était bien sûr prêt à l’intégrer de n’importe quelle façon à son régime, mais il devait avant tout savoir à quoi s’attendre. S’il avait conservé la Colère de son père, il lui faudrait le faire superviser. Les battements d’ailes du jeune Déchu se faisaient de plus en plus audibles dans le vent de la plaine.



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Mitsu
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Mitsu
Sam 21 Mar 2015, 16:14

« Hum... la colère. ». Mitsuko fixait l'arrivée de son fils. Contrairement à beaucoup de ses enfants, lui avait eu une croissance tout à fait normale. « C'est amusant voyez-vous. ». Les yeux de la jeune femme observaient le mouvement mais, en réalité, peut-être étaient-ils fixés sur certains événements du passé. « Lord De Mallet et moi-même avons eu quelques... petites altercations par le passé. J'ai eu l'audace de tuer ses parents. Il a cherché à se venger mais disons que sa vengeance prit une tournure plutôt inattendue. ». Il n'y avait pas besoin d'être plus explicite pour comprendre que, parfois, la haine et le désir n'étaient pas si éloignés, surtout dans le cas présent. « Un jour, j'ai souhaité connaître ses arcanes secrètes au combat. Bien sûr, il ne me les aurait jamais apprise sous mon apparence habituelle. J'ai donc trompé ses sens. ». C'était amusant puisque les Déchus étaient normalement rois de ces dits sens. « Il m'entraîna, bien que cela ne donna rien au début. Je n'avais pas sa masse musculaire et l'entraînement était difficile. Mais à force de persévérance, il finit par m'apprendre ce que je désirai. Un soir, il m'invita à sa table. L'alcool y coulait à flot et... autre chose amusante, je finis par m'endormir. ». Elle sourit. « Lord De Mallet était sans doute animé par la colère, mais la luxure était une chose qui, chez lui, était également développée. Profitant de mon sommeil, il crut intéressant d'assouvir ses désirs. Il finit également par s'endormir avant d'avoir pu faire quoi que ce soit, à moitié dénudé, me coinçant sous son poids. Un tableau magnifique. ». Elle marqua une pause, semblant de plus en plus amusée. « Bien entendu, la vengeance devait être de mise. Et quoi de plus horrible pour un homme que de lui donner un enfant, fruit d'une union dont il aurait tout oublié ? C'est ainsi que j'ai créé Faust. ».

Edwina écoutait sans parler, trouvant sans doute cette logique horrible. « Dante exigea la garde de Faust qui se développa au cœur du palais de son père. Mais quand ce dernier disparu, tous les domestiques quittèrent les lieux et ne resta, par je ne sais quel hasard, que Faust dans l'enceinte de l'établissement. Quand je l'ai retrouvé, il était traumatisé et à l'article de la mort. Sa croissance s'était stoppée. Le stabiliser me prit du temps et l'ancien Seigneur des Deux Rives m'y aida avant de disparaître à son tour. Aujourd'hui, je crains que Faust n'essaye d'être plus fort que ce qu'il peut être. Il ne me parle pas de ses troubles mais les deux hommes qui furent des guides pour lui, des modèles, des pères, disparurent tous deux. Je pense qu'il est en manque de repères. ». Elle sourit quand le petit Déchu se posa. Il fit quelques pas dans sa direction avant de l'enlacer. Mitsuko posa l'une de ses mains sur sa tête avant de lui murmurer quelques mots. Il devait saluer son roi. Faust se retourna, posant ses yeux sur Eerah qu'il sembla inspecter un moment. « Bonjour Lord Scales. ». « Faust, il y a du lait sur la table si tu veux. ». L'enfant fila vers les provisions. « Depuis, il est méfiant vis à vis de tous les hommes à qui j'adresse la parole, mais nous en parlerons plus amplement en chemin, si vous le voulez bien. ». Elle sourit, espiègle, avant de se tourner vers Edwina. « J'ai quelque chose à montrer au Dædalus, nous ne serons pas long. Pendant ce temps, peut-être pourriez-vous voir avec les Vincidi afin de commencer à bâtir les fondations ? ». Ce n'était pas vraiment une question ni une proposition, même si cela sonnait comme telle. « Quand à nous, nous allons tâcher de trouver un lieu de culte. ». Nulle barrière physique ne pouvait entraver les Génies. La gravité n'était guère une variable que leur corps prenait en considération.

Le temple abandonné de Libertas fut le premier lieu de culte rencontré. Non loin, le voyage ne dura guère longtemps. Mitsuko posa les pieds à l'intérieur, retrouvant sa divinité. Elle attrapa la main d'Eerah, amusée. « Cela vous fera penser à autre chose. ». Ils disparurent.

Devant eux, s'étendait à perte de vue des rangées de livres, des centaines de milliers. Eerah pouvait choisir de voir, ou non, car, ici, ils n'étaient plus sur les Terres du Yin et du Yang. « Bienvenue dans la bibliothèque d'Ilios, le monde d'un Æther, disparu depuis bien longtemps. Son monde n'est qu'une grande bibliothèque, du moins, ceci est la première pensée qui viendrait à l'esprit. Oui, une bibliothèque, mais pas n'importe laquelle. ». Ses doigts attrapèrent la clef qui se trouvait autour du cou d'Eerah, comme pour amener l'attention de l'homme sur cette dernière. « Ici, chaque livre est cadenassé et, pour cause, il raconte l'existence, l'entière existence des êtres du Cosmos. Ici, il n'y a nul secret pour l'être à même d'ouvrir les ouvrages, ni passé, ni présent, ni avenir, dit-on. A vrai dire, plusieurs mythes sont accrochés à ces livres. Certains disent que le futur décrit dedans n'est que relatif et sera à même de changer, d'autres qu'il est absolu et inévitable, d'autres que le futur n'y est en aucun cas décrit. Personnellement, je n'ai jamais ouvert le livre de mon existence. ». Elle sourit. Bien sûr qu'elle ne l'ouvrirait pas. « Néanmoins, en ce lieu, se trouve également le grand livre de l'élévation, celui qui conte comment devenir Æther. Pourtant, et c'est encore une fois amusant, nul besoin de venir ici pour le trouver, car son jumeau se trouve dans le manoir Taiji. ». Elle rit. « Je suppose que vous n'ouvrirez pas non plus le votre, si tant est que vous le trouviez, mais je tenais à vous amener ici et, de ce fait, à vous révéler que nos Terres ne sont pas le seul monde existant, loin de là. ». Lorsqu'elle l'avait appris, elle en avait été restée étonnées des jours avant de comprendre l'ampleur de la chose. « Les mondes sont régis par des lois, même en connaissant leur existence, vous ne pourrez vous y rendre si vous ne les respectez pas. ». Elle sourit. « Mais souvenez-vous de cela le jour où votre intellect ne permettra plus à votre personne toute forme de surprise et d'émerveillement. ». Ils pouvaient se balader un peu, puis rentrer.
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Eerah
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Eerah
Mar 24 Mar 2015, 11:39


Et c’était un Coléreux. À croire qu’il commençait à avoir un don pour ces choses-là. Il lui arrivait parfois d’estimer le penchant d’un homme juste à entendre sa démarche. Paresseux, Envieux, Gourmands, tous avaient leur façon propre d’approcher les choses. Concentré sur l’enfant, il prêta une oreille attentive à l’histoire morbide de l’Æther, tout en parcourant les pensées du jeune Déchu. D’ordinaire, à son âge, ses semblables étaient tout le temps sur le point d’exploser. De vraies furies qui ne se calmaient qu’après leur avoir brisé une chaise sur la nuque. Mais lui, cette ébauche de Taiji, implosait. Intérieurement, un vent violent faisait rage, le poussait à se flageller au moindre songe, quand du dehors, il semblait apaisé. Un cas intéressant. Le garçon atterris lestement, et alla enlacer sa mère avant de venir le saluer, seulement sous le conseil de celle-ci. Eerah n’était vraiment pas enclin à lui reprocher son manque de manières. Lui-même n’en aurait eu cure, quelques années plus tôt. Il s’inclina également, et le fils de la Déesse fila à la Sceptelienne avant qu’il n’ait eu le temps d’ajouter un mot. « Bien, je m’occuperais de lui. Vous pouvez compter sur moi. ». Silencieusement, fit passer le message à Lisa, qui s’approcha du garçon pour commencer à discuter avec lui, les poches pleines de confiseries. Il pouvait devenir un élément prometteur – les Taiji avaient toujours cette prétention – si et seulement si il était pris en charge ; Josah serait parfait pour lui. Ils avaient ceci en commun que leurs actions ne reflétaient rien de leur personnalité bouillonnante. Satisfait, il proposa son bras à l’Æther. « En route, alors. ». Il était gêné pour l’Ultimage ; avant de partir, il lui adressa un clin d’œil amical, et fit un signe à Sony pour qu’il aille lui tenir compagnie. La Déesse avait parfois des manières un peu rudes. De là à dire si cela tenait plus à son rôle de divinité que son appartenance aux Taiji, il y avait matière à débattre.

Le lieu de culte le plus proche se situait à Libertas, un petit havre de paix qui semblait à l’abri des dangers du monde ; c’était là que les blessés avaient été escortés lors des récents évènements. Et c’est ainsi qu’ils s’y dirigeaient, bras-dessus-bras-dessous, comme une vulgaire balade de courtoisie, alors qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un roi et d’une déesse. Ça avait quelque chose de féérique. Moins d’une heure de marche plus tard, ils arrivaient en vue de l’ancienne église ; un lieu de culte, dans lequel son invitée pourrait retourner à sa vraie nature. Et il ne lui fallut pas longtemps pour en tirer profit : un pied à peine posé dans le vieux bâtiment, ils disparaissaient pour se matérialiser dans un endroit immense. Eerah sursauta ; quelque chose venait de changer drastiquement, comme si les règles du jeu venaient d’évoluer. Aussi étrange que cela pouvait paraitre, il avait le choix ; le choix de voir, ou non, le choix de respirer, ou non, le choix d’être en vie, ou d’être… Autre chose. L’Æther vint confirmer, lâchant son commentaire d’un ton amusé, détaché. Ils étaient dans un autre monde. Pas un autre continent, ou un lieu éloigné : une autre réalité. Par souci d’habitude, le Déchu préféra conserver son état natif, aveugle et tristement vivant. Un panache de senteurs fictives, comme sortie d’un flacon, lui parvinrent. L’odeur du papier, de l’encre et du cuir usé, portés par un courant d’air permanent. Une bibliothèque, une bibliothèque si grande que le vent pouvait si former, y circuler. Les instincts primaires du Dædalus étaient en ébullition ; elle pouvait le laisser là, il avait de quoi lire, vampiriser l’information jusqu’à sa mort. Il avait toujours adoré les bibliothèques, autant pour le calme qui y régnait que pour leur objectif utopique : contenir tout le savoir du monde. Nul doute que celle-ci y était parvenue.

Quelques mots de l’Æther le coupèrent dans son élan. Des livres cadenassés, une hérésie. Le savoir était fait pour être transmis, pas gardé caché. Il fit une moue explicite et saisi doucement la clef qui pendait à son cou. « Non, je ne l’ouvrirais pas… Ce serait dommage de me dévoiler tout maintenant. J’en aurais bien crocheté d’autre, cependant. J’imagine que ce n’est pas possible. ». La clef retomba contre son torse. « Un sage homme m’a un jour appris une vieille magie ; il m’a enseigné comment entrer dans un livre, discuter et interagir avec ses personnages. Que croyez-vous qu’il se passerait si je faisais de même avec mon propre ouvrage ? ». Rien de bon, probablement. Il tâcha d’ignorer sa curiosité ravivée. Quelque chose, une dernière barrière qui le protégeait du gouffre qui s’ouvrait à ses pieds, vibra, branlante. « Un autre monde. Vous avez un sens de la balade tout à fait relatif. ». Il remisa ses interrogations, tel qu’il avait appris à le faire. Chaque chose en son temps, et tout ça semblait bien trop gros pour pouvoir être traité aussi vite. Il effleura le dos d’une rangée de livre avec un frémissement, écoutant la Divinité d’une oreille distraite. Comment ? Comment pourrait-il ne pas être émerveillé par la puissance qui avait su rassembler tout ce savoir en un seul et même endroit ? Puis tout se brouilla et la désagréable sensation de la gravité se fit plus présente. Un soupir de soulagement s’échappa de ses lèvres malgré lui, comme si son corps était ravi de retrouver ses repères. Sa main retomba à ses flancs. « Vous avez de la chance. Ils y en a d’autres ? D’autres mondes ? ». C’était très probable. Et aux vues de ce que ce premier leur avait dévoilé, il y avait fort à parier que chacun d’entre eux était tout aussi incroyable. « Et ces lois ? Quelle sont-elles ? ». Tant de questions lui venaient à l’esprit. Ce qu’impliquait cette révélation dépassait de loin toutes ses préoccupations matérialistes. Au final, une seule demeurait. « Que sommes-nous au milieu de tout ça ? ».



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Mitsu
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Mitsu
Mer 25 Mar 2015, 22:44

Qu'étaient-ils ? La question était aussi déboussolante que passionnante. Seulement, mieux valait ne pas réellement se la poser ou, du moins, ne jamais trouver de réponses. Mitsuko finit par rire. « Vous me faites penser à ce que j'étais jadis. ». Elle l'était encore, d'une certaine façon. « Vous êtes trop intelligent pour votre propre bien. ». Elle rit encore, comme si cela était un compliment. De nouveau de retour dans le monde qui était le leur, elle se mit à marcher pour l'entraîner vers Avalon. Il ne le savait pas mais un temps certain s'était écoulé, une journée entière plus une demi, si bien que le soleil commençait à se coucher à l'horizon. « C'est sans doute pour cela que ma fille vous plaît tant. ». Curieusement, cela l'amusait. Oh bien sûr, les aventures qu'elle avait entraperçu entre eux l'avaient laissé dans une perplexité assez grande, mais elle préférait ne pas s'en rappeler. Ce qu'elle voyait, c'était plus un jeu amusant. Combien de temps cela durerait-il ? « Elle n'est pas comme nous. Elle est... incontrôlable dans un sens. Vous pouvez toujours essayer de jouer aux échecs avec elle, si elle perd, elle ne s'avouera pas vaincue comme je pourrai le faire. Elle renversera le plateau pour qu'il ne persiste aucune preuve de sa défaite et haussera le ton en vous traitant de tricheur. Ou elle paraîtra tellement concentrée et de bonne volonté que vous la laisserez gagner. Elle est comme ça. Parfois vous pensez que vous n'êtes rien pour elle et soudain, elle vous dit quelque chose qui vous touche sans que vous ne sachiez pourquoi. Une minute après, elle vous quitte sans explications. Et si elle veut quelque chose... hum, il ne vaut mieux pas être sur son chemin. ». Erza était comme son père finalement. Une femme devant laquelle on était obligé d'abdiquer. Elle avait cédé devant Zéleph jadis face à son entêtement à vouloir lui plaire. Finalement, il avait réussi ce qu'il avait entrepris. Il avait été tellement constant dans sa bêtise, tellement entêté que ça l'avait attendri. « Quant aux mondes, croyez-moi, vous avez le temps d'en découvrir les lois. ». Elle n'en dirait pas plus pour le moment. Elle sourit devant Libertas. « Il y a quelques années, cela aurait été mal vu qu'un lieu appartenant à un Ange soit si proche d'Avalon. Heureusement que les choses évoluent. ». Elle posa une question, comme cela, au hasard. « Que pensez-vous de ce Lucain ? ».

Depuis le départ d'Eerah et de Mitsuko, Avalon avait légèrement changé de mine. Edwina s'était mise à la tâche, essayant de suivre au mieux les indications que lui donnaient les Vincidi. Elle avait commencé à coudre pour libérer sa magie et, solidement installée sur une chaise, toujours les mains dans ses tissus, elle façonnait du mieux qu'elle le pouvait. La nuit, elle n'avait pas fermé l’œil, hantée par les capacités qui étaient siennes. Sa magie l'effrayait, son étendue et ce qu'il pourrait advenir si elle n'arrivait pas à la contrôler. Cela était déjà arrivé jadis que quelqu'un l'attaque et en paye les frais. Le lendemain, elle était donc fatiguée, les traits tirés. Les personnes présentes se demandaient ce qu'il était advenu des deux promeneurs. Lorsque l'Ultimage les aperçut, le soulagement se vit sur ses traits. Il n'aurait rien pu leur arriver de catastrophique, mais il lui semblait que la Déesse avait parfois des idées farfelues qui, si elles n'étaient pas dangereuse pour sa personne, pouvait l'être pour celle des autres. Faust jouait un peu plus loin dans l'herbe, construisant un collier de pâquerettes. Si Violette avait été là, elle l'aurait disputé de couper les fleurs mais puisque la petite fille n'était pas présente, il pouvait en profiter.

Mitsuko arrêta sa marche, se tournant vers Eerah. « Bien, il est temps de commencer les choses sérieuses. Comme je vous le disais précédemment, vous êtes libre de souhaiter tout ce que vous voulez puisque je n'ai nul habitacle. Néanmoins, étant un Génie, je vous préviens que les malus seront bel et bien présents. Choisissez bien vos vœux afin d'avoir à en formuler le moins possibles. ». Elle sourit, amusée autant que pouvait l'être un Djinn. Elle-même avait déjà souhaité jadis et les malus n'avaient pas été des moindre. « Un jour, j'ai dû donner un petit bout de mon âme à un Génie... ». Et ce petit bout d'âme faisait qu'elle ne pouvait pas mourir, même sous sa forme mortelle. Car ce fragment était quelque part, dans un endroit qu'elle même ignorait.
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Eerah
Jeu 26 Mar 2015, 02:25


Il n’en avait pas fini de piquer un fard. La violence de l’affirmation qu’elle venait de lui asséner le laissait sans voix. Il ne savait même pas comment Erza était arrivé au centre de la conversation. Le temps de se reprendre, le Déchu enfilait déjà un masque stoïque, sur lequel il fixa un sourire amusé qu’il était loin d’éprouver réellement. Marchant à ses côtés, il n’ajouta rien, notant toutefois que l’air s’était franchement rafraichi. Qui sait combien de temps ils étaient demeurés dans la Bibliothèque d’Ilios. Lorsqu’elle en vint à changer de sujet, il sauta sur l’occasion pour l’éloigner le plus possible de thèmes qui pouvaient approcher de près ou de loin à sa fille. « Lucain de l’Ouestir ? C’est un homme intelligent. Pourtant je ne pense pas que nous partagions entièrement la même vision des échanges entre Anges et Déchus. De grands progrès seront fait s’il demeure sur le trône de la Citadelle, j’espère simplement qu’ils ne seront pas à sens unique. ». Sa politique de coopération pacifique avec les Anges lui avait valu de nombreux opposants, mais la majorité manifestait tout de même son contentement quant à la paix qui semblait s’être instaurée. Les véritables aspirations des ailes noires n’étaient pas de faire disparaitre leurs antagonistes, mais de vivre en paix. De là à prendre le thé avec les Archanges, il y avait un gouffre, qu’il n’avait de toute manière pas l’intention de franchir. « Il m’arrive de souhaiter que… ». Il rectifia instantanément sa phrase avant qu’un malheur n’arrive. « Il m’arrive de vouloir parfois que plus d’Anges soient comme lui. ». Le Dædalus marqua une courte pause, et continua. « En vérité, j’ignore à quoi nos échanges pourraient donner naissance à l’avenir. J’ai déjà songé à un partage possible de la Rivière Éternité, mais il se peut que cela soit plus compliqué qu’il n’y parait. ». Ils marchèrent encore de longues minutes, pendant lesquels le Déchus expliqua en long et en large les plans qu’il avait pour la nation Déchue. La triade, les réseaux aériens, l’horticulture magique, les échanges fréquents avec Basphel ; tout y passa, pour la bonne et simple raison qu’il était persuadé que la déesse était d’ores et déjà au courant de tout ce qui lui trottait dans la tête, avant même qu’il n’y pense. C’était dans ses cordes après tout.

Le soleil avait nettement décliné lorsqu’ils furent en vue du campement. Là-bas, les choses avaient déjà bien avancé, ce qui excluait le fait qu’ils soient restés si peu de temps hors de son monde. Avant même qu’ils ne soient à portée de voix, Sony lui fit le rapport de ce qui avait déjà été bâti ; l’ancienne cité avait été enfouie, les fondations étaient prêtes et la liaison vers la mer prête à être ouverte. Un sentiment chaleureux empli le cœur du roi ; comme la satisfaction de l’enfant qui sait que son anniversaire approche. Encore quelques minutes et enfin ils retrouvaient sous la toile tendue. Eerah pressa le pas pour rejoindre l’Ultimage. Il n’avait pas besoin de la voir pour la sentir fatiguée, et il mit un genou à terre en prenant sa main dans les siennes. « Comment vous portez-vous ? Vous faites un travail formidable. ». Un large sourire se dessina sur son visage, et il alla lui chercher un verre de jus de fruit. « Prenez un peu de repos, nous allons prendre les choses en main, maintenant. ».

Comme promis, la Déesse était prête à réaliser ses vœux. Il se tourna vers elle, et écouta une dernière fois ses recommandations. Le moins de vœux possibles. Facile à dire, bien moins simple à mettre en pratique. Expliquer chaque détail de ses plans dans chacune de ses demandes pourrait lui prendre des heures, et une centaine de malus en conséquence. Sans un mot, il s’approcha de la table, fit glisser ses doigts sur les parchemins. Si seulement il pouvait résumer tout ce qu’il avait créé en un seul mot, en une seule phrase. En une seule… pensée. « Bien. ». Il n’y avait qu’une seule manière d’obtenir ce qu’il souhaitait, et elle n’était pas sans risque. Si tout se passait bien, la cité serait parfaite. Dans le cas contraire, tout serait à recommencer. « Je souhaite que vous construisiez Avalon telle qu’elle existe dans mes pensées actuellement. ». Le Vincide de l’Envie fit un pas en avant et Eerah l’arrêta d’un geste. Il devait se concentrer, ne penser à rien d’autre qu’à sa cité. Son rêve, il l’avait bâti en rêve pendant maintenant plusieurs années, il en connaissait chaque recoin, chaque dimension, de la structure principale à la moindre marche. Il pouvait y déambuler en pensée, s’y retrouver comme si elle était physique. Il n’avait qu’une chance, et il comptait la mettre à profit. Il ferma les yeux, et plongea dans Avalon, son Avalon.


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