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 Lieu du Chef (Déchus) - Investigations

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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
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Eerah
Jeu 12 Mar 2015, 02:16

Investigations

Lieu du Chef (Déchus) - Investigations Gzpuj6


« … très cordialement… en espérant avoir de vos nouvelles… ». Marmonnant à voix basse les derniers mots qu’il traçait au bas de la lettre, Eerah la signa d’une main vive, avant de la poser en soupirant sur le petits tas de courriers - tous semblables. Ils devraient partir d’ici dans la soirée à l’intention de ses informateurs, dans la région de Sceptelinôst et de ses environs. Le Déchu recula dans son fauteuil, jouant avec sa plume avant de la reposer dans l’encrier. À vrai dire, il n’espérait pas grand-chose desdits informateurs ; le propre d’un espion était d’informer avant que les évènements se produisent, pas d’enquêter à posteriori. Pourtant il allait bien falloir qu’une solution soit trouvée. Il ne pouvait pas laisser répandre l’idée qu’on pouvait attaquer Avalon sans en subir les conséquences. Les Pirates auxquels ils avaient eu affaire n’était que des exécutants, tout au plus des pillards à qui on avait donné un lieu et une date. Quelqu’un avait organisé l’attaque, et il était susceptible de recommencer. Il n’était pas vraiment inquiet pour la sauvegarde de la cité ; la Garde avait su prouver qu’elle était plus qu’efficace, et il avait fallu une faille dans leur système de surveillance pour que les navires arrivent à accoster au port. Dans des conditions normales, ils auraient été détournés bien avant d’approcher les quais Déchus. Mais l’une des Vigies avait disparue, et une enquête était en cours ; qu’il s’agisse d’un assassinat et qu’on ait jeté le corps à la mer, ou qu’un traitre se soit glissé dans leurs rangs, les implications n’étaient pas les mêmes. Il en venait à espérer qu’on retrouve son cadavre échoué quelque part.

Du plat de la paume, le Dædalus s’appuya sur son bureau et s’extirpa de son siège avant de se diriger vers la porte. Le problème, c’est qu’en attendant d’avoir plus d’information, il devait partir du principe que sa propre armée n’était pas fiable. Et lorsqu’il n’est plus possible de compter sur des soldats, il faut se rabattre sur le peuple. Sous couvert de sondage d’opinions, Baraquiel avait sélectionné plusieurs sujets prometteurs, des gens prêts à se distinguer. Et ils étaient tous là. Le suzerain ouvrit la porte, capta les empreintes olfactives des personnes présentes. Une seconde passa pendant laquelle il sembla fixer un à un chaque Déchu, ses yeux aveugles balayant la pièce. « Entrez. ». Il laissa la porte ouverte, et retourna jusqu’à son bureau, sans s’asseoir. Lorsque le dernier pénétra dans la pièce, il lui intima de refermer derrière lui. Au même moment, le Vincide de l’Envie atterrissait lestement sur le balcon, et franchissait la fenêtre sans attendre. Il salua le Daedalus, puis les participants. Eerah prit la parole en premier : « Comme vous le savez déjà, nous avons été la cible d’une attaque, le soir du Tournoi des Nations. Des pirates, probablement de Sceptelinôst, ont tenté de piller le port, sans résultat, puisqu’ils auront rapidement été repoussés par la Garde. ». Une pause, puis il reprit. « Sans m’étendre d’avantage sur les détails, vous êtes ici pour deux raisons. La première, c’est parce que j’ai besoin que certains d’entre vous aillent jusqu’à la cité Pirate pour enquêter, quitte à infiltrer une bande pour parvenir à trouver le responsable de tout ceci. La seconde… La seconde, c’est qu’il m’est impossible aujourd’hui d’affirmer que cette attaque n’est pas liée à un problème en interne. À cet effet, il me faudra des volontaires pour explorer les différentes pistes qui pourraient mener à un traitre. ». Le visage du roi ne trahissait aucune émotion, pourtant un tic nerveux agita le coin de sa bouche quand il continua. « Je ne tolèrerais pas qu’on s’en prenne à Avalon, de quelque façon que ce soit. Vous aurez à disposition tout le matériel et les fonds nécessaires pour mener à bien votre mission. ».

Le Vincide s’avança de quelques pas, aussi droit que d’ordinaire, pour parler à son tour. « Deux d’entre vous prendront la direction de Sceptelinôst, pour infiltrer un groupe pirate. Il nous faut des noms. La mission pourra s’étendre sur plusieurs semaines si le besoin s’en fait ressentir. ». Deux mains se levèrent, et il tendit à chacun un parchemin roulé et scellé. « Malgré l'annonce récente du démantèlement du Circus Brothel, on ne peux pas vraiment s'empêcher de penser à eux. Vous irez sur place vérifier que c'est vrai. Peu d’espoir que qui que ce soit parvienne à obtenir des informations de la part des Sceptelinois, mais il faudra essayer. Une seule personne sera dédiée à cette tâche. ». Une autre main, un autre rouleau. « Une dizaine de pirates ont été capturés et transférés aux geôles du Goulot de la Murène. On sait d’ores et déjà que la moitié ont préféré se couper la langue plutôt que de parler, mais l’autre moitié ne semble pas avoir autant de scrupules. Vous devrez les interroger en duo. ». Il posa un regard expressif sur les Déchus. « Ces gens ont tenté de voler et tuer les vôtres. Nous sommes tous pleins de rancœur. Mais nous ne sommes pas des barbares. J’attends de vous de la retenue. ». Deux Ailes-Noires prirent leur missive et retournèrent auprès des autres. Le Dædalus pris de nouveau la parole : « Nous avons également besoin d’une petite équipe pour aller investiguer les épaves de leur navires. Elles seront retirées dans quelques jours, en attendant, tâchez de trouver si elles contiennent un élément susceptible de nous aider. Un collaborateur Ondin vous aidera dans votre tâche, et on vous fournira le matériel magique pour l’exploration sous-marine. Trois volontaires pour cette mission. ». Eerah leur tendit les laisser-passer pour aller quérir leur équipement. « J’en arrive au point central de votre présence ici. Cette attaque n’aurait jamais eu lieu sans un défaut dans notre système de défense, et plus particulièrement la vigie du Lagon. Le soldat en faction n’a pas encore été retrouvé, et sans confirmation de sa mort, il nous est impossible de statuer sur son rôle ou non de traitre. L’un d’entre vous sera chargé d’examiner minutieusement les alentours de la tour de garde, et de retrouver sa trace, ou, le cas échéant, son cadavre. ». Un Déchu s’avança, et se saisit du papier. Les yeux vides d’Eerah tombèrent sur les siens. « Le résultat de cette enquête est primordial. Je veux savoir si je peux compter sur les miens. ».

De son côté, Baraquiel étala une carte de l’ancienne Avalon sur le bureau. « Il s’agit plus d’une mesure de précaution qu’autre chose, mais il faudra que deux d’entre vous descendent dans les Bas-Fonds, dans la vieille ville, pour interroger les quelques parias qui y vivent. Ce ne sera pas simple. Vérifiez simplement qu’aucun pirate n’y a trouvé refuge, et qu’ils n’ont pas vu passer la vigie. Dans un cas comme dans l’autre, si c’est le cas, ramenez-les. ». Il donna leur rouleaux aux volontaires, et en posant les mains sur le bois, aborda la dernière mission. « Enfin, j’ai besoin d’au moins l’un d’entre vous pour assurer le soutien psychologique nécessaire aux familles qui ont vu leur bâtisse bruler. Toutes les maisons du port ne sont pas habitées, relogez-les et faites en sorte qu’ils ne gardent aucune séquelles de cet incident. Je sais que les jumelles Lithion ont perdu leur père dans l’assaut. Nous ne pouvons le leur rendre, mais ces fillettes et leur mère doivent être mises à l’abri de tout besoin. À cet effet, vous serez mis en relation avec les services concernés. ». L’Aveugle patienta que les intéressés retournent avec les autres, et s’éclaircit la gorge. « Je pars également pour Sceptelinôst. J’y resterais quelques jours incognito. En mon absence, c’est Baraquiel qui assurera l’intendance. C’est à lui que vous vous adresserez si vous rencontrez le moindre problème. ». Il entrouvrit la bouche, sembla sur le point de dire quelque chose, et se ravisa. Finalement, il lâcha avec sérénité : « Nous trouverons les coupables, et nous les ferons payer. Allez, maintenant. Il n’y a pas de temps à perdre. ».


Explications

Bonjour !

Alors, je sens que c'est pas forcément très très clair, ce que j'ai fait, donc ça mérite plusieurs éclaircissements !

Tout d'abord, comme vous l'aurez sans doute compris, vous allez pouvoir choisir votre mission, un peu comme lors du Lieu du Chef précédent. Ici encore, premier arrivé, premier servi. Pour éviter que deux personnes commencent à rédiger une mission pour s'apercevoir au moment de poster que quelqu'un d'autre l'a postée trente secondes plus tôt, merci de poster un message avec la mission choisie, que vous éditerez ensuite pour y mettre votre rp.

Vous l'avez vu, la plupart des missions sont en groupe. Ce que ça veut dire : vous allez devoir être avec des PNJ. Ce sont toujours des PNJ Déchus, que vous êtes libres d'inventer à votre guise, autant dans leur caractère que dans leur physique. Un point commun pour chacun cependant : ils sont patriotes. Donc pas d'envie de trahison ou autre.

Voilà le principe de ce LDC. C'est l'ouverture à un arc (un morceau de scénario global, pour tous les Déchus). Vous êtes libres de choisir ce qui se passe dans vos missions, et ce que vous y trouvez. Ce que vous écrirez modifiera la suite des événements ! Si quelqu'un explique qu'il a eu des infos comme quoi un groupe de Bélua a payé pour qu'on profite de l'attaque pour piquer une relique quelque part dans Avalon (exemple pourri), et bien j'en tiendrais compte pour les prochains LDC / LDM autour de l'arc des pirates. Je ne vous oblige pas à inventer un truc de fou. Ca peut-être très simple : La Vigie s'est suicidée, c'est pour ça qu'elle a pas vu les pirates arriver. Mais à ce moment là, pourquoi on a pas retrouvé son corps, etc... Vous êtes libres d'inventer ce qu'il vous plait, mais ça doit être logique. Je me réserve juste un droit de rectification si c'est trop loufoque.

Rapidement, les missions :

- Infiltration à Sceptelinôst. Alors, je commence avec la mission un peu particulière. Comme vous l'imaginez, il s'agit d'aller se faire passer pour un pirate, et récolter des informations sur l'attaque d'Avalon. MAIS. Il est possible après le LDC que vous décidiez de faire un rp (solo ou à plusieurs), relatant votre infiltration prolongée dans le camp pirate. DANS CE CAS, vous aurez un gain supplémentaire, et on en discutera par mp. Et surtout, vous gagnerez pas mal de notoriété au niveau de l'administration Déchue. Maintenant, ce n'est pas une obligation, bien sûr. Juste une possibilité. En ce qui concerne la mission, seule contrainte, vous ne pouvez pas découvrir le nom de celui qui a orchestré tout ça. Ca viendra plus tard. Mais vous pouvez avoir des pistes.

- Discours avec le Circus Brothel. Le Circus Brothel n'existant plus, le but de la mission c'est d'enquêter et de vérifier qu'ils ont bien été détruits. Pour tenir les 1440 mots, vous pouvez imaginer une fausse piste alors qu'en fait si, ils ont bien été détruits (oui, on va pas recréer le circus brothel juste pour le LDC hé hé)

- Interrogatoire des pirates. Pareil, pas possible d'avoir le nom du responsable. Selon votre façon d'interroger les pirates, vous serez plus ou moins bien vu par Baraquiel. La mission se passe dans le goulot de la murène, la description est dans la fiche complémentaire d'Avalon. C'est un endroit dangereux.

- Recherche dans les épaves. Les épaves ont donc coulé, elles sont au fond du lagon. Vous pouvez y trouver plein de truc, y compris des pirates ondins bien vivants. Il y a deux épaves, et donc deux personnes peuvent faire la mission.

- Mission solo importante : l'investigation autour de la vigie. C'est un point central de l'intrigue, et malheureusement, je ne peux pas vous laisser faire ce que vous voulez à ce sujet. Vous devez respecter une seule contrainte : la vigie est belle et bien morte, et vous trouverez son cadavre à un moment donné. Les raisons et circonstances de sa mort sont à votre discrétion, vous choisissez (une femme caméléon qui prends son apparence pour laisser passer les pirates, etc..)

- Exploration des bas-fond. Vous pouvez y trouver des pirates planqués, mais pas la vigie, puisqu'elle est morte, hé hé. Baston en perspective si vous avez envie, sinon, vous devez vérifier auprès des gens qui y vivent qu'ils savent rien sur l'attaque.

- Mission de soutien. C'est la mission gentille sans castagne. Il y a plusieurs familles à aider, donc n'importe qui peut la prendre, il n'y a pas de nombre limite. Vous devez reloger les familles, leur parler, les soutenir, etc. Celui qui décidera d'aider les jumelles Lithion doit le préciser, pour que les autres ne le fasse pas.

Voilà voilà ! Ma boite mp vous est grande ouverte pour toute question !
Amusez-vous, impressionnez moi ;)

Nombre de mots : 1 440 mots minimum

Gains

Gains pour 1 440 mots
  • Une épaulière d'aile en Æthril : (Une épaulière d'aile est une pièce d'armure qui se met sur la première articulation de l'aile. Elle couvre depuis la base de l'aile et une vingtaine de centimètres après la première articulation de l'aile) Cette pièce d'armure enchantée est double fonction : Elle vous permet en premier lieu de dissimuler vos ailes au reste du monde, sans pour autant avoir à les rentrer : vous pouvez toujours voler, les agiter et les faire battre, mais elle ne seront physiquement plus atteignable par qui que ce soit à part vous. En outre, la magie contenue dans cet objet vous permet d'utiliser plus efficacement votre pouvoir La Peau des Grigori. Grâce à lui, vous serez à même, en plus de prendre l'apparence qui vous plaira, de modifier votre voix, votre odeur et votre poids pour être encore moins reconnaissable. Cependant, l'aura de votre personnage restera toujours celle d'un Déchu pour celui qui sait lire les auras.

  • Pour 450 mots de plus (1890 mots au total), un point de spécialité au choix.
Attention : Seuls les Déchus ou les individus possédant des compagnons Déchus peuvent participer ! Vous avez jusqu'au 13 avril !
Récapitulatif des Gains



Lieu du Chef (Déchus) - Investigations GqzDWY

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Adam Pendragon
~ Déchu ~ Niveau V ~

~ Déchu ~ Niveau V ~
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◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Adam Pendragon
Sam 14 Mar 2015, 00:11

    Je m'étais porté volontaire pour une mission de soutien. J'avais failli lever la main pour une autre quête, plusieurs autres en réalité, mais ce qui m'avait retenu avant tout, c'était l'éternelle question que je me posais : Qu'aurait-elle fait, elle ? Je ne cessais de penser à mon ange, cette femme au regard si doux qui m'avait prodigué des soins lors de la coupe des nations quand un individu que je ne connaissais pas m'avait frappé sans demander son reste. Était-ce de ma faute si j'avais pensé que la femme sur qui j'avais jeté mon dévolu me voulait autant que je la désirai ? En même temps, se balader nue en pleine capitale déchue avait un côté dangereux. Je n'étais pas le seul à répondre à l'appel de la luxure, elle aurait pu tomber sur bien plus fort et déterminé que moi. Qu'importe, ce n'était que partie remise, et ma frustration de ne pas avoir pu lui faire le plaisir de mes « talents » s'en était allée au moment même où j'avais croisé le regard de cette femme. C'était comme si la lumière ne pouvait que s'incliner devant elle, n'éclairer qu'elle pour toujours. Elle semblait si pure et son corps, son corps était une merveille. Mais je ne l'avais pas admiré avec un penchant pervers, c'était autre chose. Je l'avais aimé dès la première seconde où je l'avais aperçu. Dans mon amour, je n'avais même pas osé lui adresser la parole et elle s'était enfuie avant que je n'ai pu seulement lui demander son prénom. Une inconnue. Les premières heures suivant notre rencontre, j'avais fait mine de pouvoir l'oublier, retournant à ma besogne. Mais, maîtresse après maîtresse, mon esprit n'arrivait toujours pas à l'effacer. C'était impossible. Le sommeil ne me venait plus, il s'éloignait de moi. La luxure elle-même se montrait capricieuse. J'avais envie de la toucher. Mais elle me semblait si hors de portée que ce qui semblait être une forme de dépression s'empara de moi.

    J'aurai pu me laisser choir sur l'asphalte et rester là des heures, des jours et peut-être bien plus si je n'avais pas été convoqué. Me retrouver en face du souverain de notre peuple eut un effet étrange sur ma personne. Bien sûr, je l'admirai un moment mais une idée me vint. Cet homme avait su s'ériger au sommet d'une race, conquérir le cœur de la majorité des déchus. Je me devais de faire pareil. Non pas de régner, mais de me montrer aux yeux de mon ange comme étant digne de son amour. Si je la revoyais un jour, il faudrait qu'elle me remarque. J'étais amoureux, mais pas aveugle au point de penser qu'elle m'aimait aussi. Je n'avais dû être que le énième individu qu'elle avait soigné ce jour là, qu'un parmi tant d'autres. Si je voulais l'avoir, il me faudrait me démarquer. Le problème est que j'ignorai tout de ce qu'un ange aimait. J'étais né déchu, d'une famille également déchue. Je connaissais quelques problèmes concernant les anges qui devenaient déchus, certains souhaitant, apparemment, s'en retourner vers la blancheur, et d'autres, au contraire, désirant s'enfoncer davantage dans leur forfait. Forfait, crime, ces mots résonnaient étrangement dans mes pensées. Comment pécher pouvait être considéré comme une ignominie ? C'était naturel après tout. Mon ange m'aimerait-elle avec mon péché ? Je pris conscience que non. Je devais apprendre à le maîtriser, c'était comme une certitude. Mais... en étais-je capable ? Et en avais-je seulement envie ? Et lui, avait-il envie d'être roi et de s'occuper d'une bande de pirates qui avaient souhaité saccager notre belle cité ? Peut-être que cela apparaissait à ses yeux comme une besogne dont il se serait bien passé ? Après tout, il devait y avoir des choses plus intéressante dans la souveraineté que celle-ci.

    Adam : « Je me porte volontaire. »

    J'avais levé la main quand j'avais entendu cette histoire de personnes dans le besoin, ayant vu leurs biens brûlés. C'était ce qui se rapprochait le plus de l'idée que je me faisais des actes angéliques. Mon ange m'avait aidé, à moi de lui montrer que je pouvais aider autrui également, même si, il fallait bien l'avouer, le sort d'autrui ne m'avait jamais vraiment intéressé. J'aurai préféré aller à Sceptelinôst, une cité qui regorgeait, comme ici, d'un grand nombre de bordels. Un phénomène non négligeable se produisit au creux de mon bas ventre. J'inspirai, essayant de me détendre. Imaginer des demoiselles aux dessous aguicheurs n'était pas partir sur le bon pied pour conquérir un être angélique. Pourquoi n'était-ce pas elle qui était tombée sous mon charme ? J'aurai pu, ainsi, lui apprendre bien des choses sur les plaisirs de la vie. Pourquoi est-ce que les anges existaient ? Vraiment, pourquoi ? J'avais conscience que ma vie serait un enfer à partir de maintenant.

    Une fois sur place, je pris conscience des dégâts. Curieusement, la constatation n'éveilla pas en moi de l'empathie. Je me dis simplement qu'il faudrait de nombreux efforts pour reconstruire les bâtisses détruites.

    Adam : « Il ne faudra pas demander à des paresseux. »

    Non, ce n'était pas drôle, pourtant, ça fit rire ma voisine. Elle devait avoir le même humour que moi, c'était à dire frôlant le zéro. Mais bon, l'humour est quelque chose de subjectif, rira qui voudra bien rire. Seulement, et j'aurai dû m'en douter en entendant le rire, la jeune femme ne voulut pas en rester là.

    Azylia : « Bonjour Adam. Cela fait longtemps que je ne t'avais pas vu aussi actif et habillé. ».

    Il ne s'agissait en aucun cas de l'une de mes conquêtes mais de ma tante, une Déchue de la colère. Elle avait néanmoins atteint un certain niveau de maîtrise, la magie aidant certainement. A moins que son calme ambiant ne soit que le résultat des crises fréquentes qu'elle faisait à son mari, Joseph, Déchu de la paresse. Je n'avais jamais compris comment ces deux là avaient pu décider de fonder une famille ensembles. Azylia aimait la rapidité, faire les choses vites et bien alors que Joseph, lui, prenait tout le temps qu'il lui fallait. Forcément, leur couple devenait vite invivable, du moins, pour ceux qui les côtoyaient car cela faisait des années qu'ils étaient unis envers et contre tout.

    La boutade de ma tante me fit ricaner. Cette femme était grande, d'une maigreur à faire pâlir n'importe quel déchu de la luxure. Elle était autoritaire et passaient dans ses yeux les flammes de son péché. Pourtant, elle aimait rire et avait l'art et la manière de faire passer mieux que quiconque sarcasme et ironie.

    Adam : « Bonjour ma tante. C'est vrai que ceci ne me ressemble pas. Mais j'ai fait une rencontre... une ange qui a emporté mon cœur avec elle. J'aimerai la conquérir alors... j'essaye de faire de mon mieux. Aider autrui me semble un bon début. »

    Azylia : « Surtout lorsqu'il s'agit de ton peuple, Adam. »

    Azylia ne me le disait pas mais une idée venait de germer en son esprit. En temps normal, elle se serait sans doute moquée de mes problèmes sentimentaux, mais elle avait, de son côté, un autre problème qui, étrangement, coïncidait parfaitement avec ce que je souhaitais faire de ma vie, à savoir, aider ceux que je pourrai aider. Elle n'aimait pas particulièrement les anges, cette femme aux yeux d'un bleu déboussolant, mais, en revanche, elle aimait sa fille.

    Azylia : « Je suis moi-aussi ici pour aider ceux qui ont perdu leur foyer. Faisons un bout de chemin ensembles, veux-tu ? ».

    Elle se mit à marcher afin d'aller à la rencontre de ceux que l'on devait reloger.

    Azylia : « Je ne sais pas si tu es au courant mais ma fille, ta cousine, Ève, a été transformée en Elémental il y a quelques temps. Depuis, elle est en état de choc. Nous avons tout essayé pour la sortir de cet état mais rien à faire. Elle reste presque constamment en fusion totale avec l'air. Elle ne reprend forme humaine que quand son organisme est trop épuisée... Tu devrais venir la voir après ta mission, tu pourrais l'aider et cela plairait sans doute à l'ange que tu convoites. ».

    Elle laissa le silence s'installer avant de me faire un signe de la main :

    Azylia : « Penses-y. ».

    Elle partit en direction des personnes qu'elle devait aider. Aussi, je tournai moi-même les talons pour me rendre auprès des jumelles Lithion et de leur mère. Je n'avais pas revu ma cousine depuis longtemps. Nous étions enfants la dernière fois. Il faut dire, elle était partie à Basphel étudiée et quand elle était sortie de l'établissement, elle avait continué ses études je ne savais où. Ève, je me rappelais simplement qu'elle était brune. Enfin, j'aurai tout le loisir de penser à la proposition de ma tante plus tard.

    Adam : « Bonjour, je m'appelle Adam. Je suis ici pour vous escorter jusqu'à votre nouvelle demeure ».

    Je n'avais pas attendu longtemps avant de faire les présentations. Une femme avec deux jumelles, devant une maison calcinée, un air abattu sur le visage, ça ne courait pas les rues. Le chemin se fit dans le silence, les fillettes n'ayant visiblement pas envie de s'amuser. Je ne savais pas ce que cela faisait de porter le deuil de quelqu'un ou de quelque chose. Je vivais pour moi et ne m'étais jamais préoccupé de la mort plus que ça. Peut-être était-ce parce que celle-ci n'avait jamais touché ma famille ? Du moins, pas que je sache.

    Une fois entre les murs protecteurs, je sortis d'un grand panier qui avait été déposé là, plusieurs victuailles, me retrouvant seul avec l'une des fillettes dans la cuisine. Sa mère et la deuxième étaient partie visiter, sans aucun enthousiasme, le reste de la maison. La petite s'approcha de moi, un regard que je connaissais bien trahissant quel était son péché.

    Karine : « Tu veux me toucher là ? Papa disait que quand je serai grande, je pourrai introduire des choses là... mais que pour l'instant je ne pouvais pas parce que j'étais trop petite. Mais maintenant il n'est plus là alors je suis grande, non ? ».

    Je levais les yeux au ciel. Les adultes avaient tord de penser leurs enfants étaient naïfs. Néanmoins, si j'étais déchu de la luxure, le péché que nous partagions cette gamine et moi, je n'avais pas l'intention de faire quoi que ce soit.

    Adam : « Je vais te faire à manger. »

    Ça ne servait à rien de discuter du péché avec cette enfant. Elle savait déjà que, pour l'instant, elle ne pouvait pas. Pourtant, j'étais certain qu'elle essaierait des choses, et qu'elle devait déjà le faire avec quelques uns de ses petits camarades de classe. Je me devais de laisser la découverte du corps aux enfants. Et puis, sincèrement, s'il y avait quelqu'un à prendre dans cette maison, ce serait plutôt leur mère. Elle était juste... j'avais envie de resserrer mes doigts sur ses fesses. C'était si irrésistible que je me voyais déjà le faire. Mon esprit ne pensait plus à l'ange de mes pensées mais bien au postérieur de cette femme nouvellement veuve.

    Je finis ma cuisine au moment où les deux autres membres de la famille revinrent. Voyant la mine contrariée de sa fille, la mère devina tout de suite ce qu'il s'était passé.

    Shii : « Merci. Elle devient de plus en plus intenable. Maintenant que je suis seule, je sens que les choses ne vont faire qu'empirer. »

    Mon regard scruta les hanches de la jeune femme. Après tout, il y avait une bonne action dans mon envie.

    Adam : « Écoutez, je pourrai revenir fréquemment... leur servir de père un peu. Mais je ne peux ignorer mes instincts. Si je leur sers de père, j'aimerai aussi vous aider, d'une autre façon. ».

    Mon ange approuverait, j'en étais certain. Enfin... pas réellement mais faire de cette femme ma maîtresse était ce qui guidait mes pensées à l'heure actuelle. Elle accepta, et au lieu d'entendre des pleurs dans cette maison une fois la nuit venue, ce fut les cris de plaisir de la veuve qui résonnèrent.

    Spoiler:


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Mitsu
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Mitsu
Dim 15 Mar 2015, 16:33

- Mission solo importante : l'investigation autour de la vigie. C'est un point central de l'intrigue, et malheureusement, je ne peux pas vous laisser faire ce que vous voulez à ce sujet. Vous devez respecter une seule contrainte : la vigie est belle et bien morte, et vous trouverez son cadavre à un moment donné. Les raisons et circonstances de sa mort sont à votre discrétion, vous choisissez (une femme caméléon qui prends son apparence pour laisser passer les pirates, etc..)
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Invité
Invité

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Dim 15 Mar 2015, 16:51


Belle tremblait, impressionnée par le cadre pesant des requêtes officielles et par la présence du Dædalus et d'un Vincide. Elle peinait encore à croire ce qui lui arrivait. Petite étrangère dont les mœurs relevaient plus de l'Ange que du Déchu, elle était arrivée un jour à Avalon avec la folle idée de chercher à s'intégrer et elle avait terminé dans une réunion, chargée d'une mission diplomatique auprès du peuple des mers. Peu de temps après avoir reçu deux plumes d'Airain en récompense, elle remporta la troisième place de l'épreuve d'agilité de la Coupe des Nations, une petite victoire qui lui valu une popularité mondiale et inattendue. La notoriété était une chose embarrassante pour une créature aussi fragile et timide qu'elle. Néanmoins, poussée et rassurée par Angelus, son frère et leur créatrice, elle parvenait à achever les routes les plus désagréables. Cela ne l'avait pas empêcher de douter face à la convocation. Elle ne se sentait ni prête ni assez forte pour servir son Roi. Dans un sourire, Angel avait répondu tout bas en écartant une boucle blonde du visage de sa bien-aimée qu'elle se dénigrait sans raison, et que contrairement à une importante majorité, elle avait obtenu des distinctions, qu'elle savait honorer les siens et prouver sa valeur. « Ton roi doit être satisfait de ton travail, Belle. Sinon, il ne chercherait pas à te contacter de nouveau. » Apaisée, l'esprit plus tranquille, elle alla au rendez-vous mais regretta bien vite. Le sujet était sérieux au possible et elle n'était pas certaine d'avoir les épaules pour porter une telle mission. Elle allait emmener la honte sur les siens. Elle était trop sotte et trop maladroite pour réussir quoique ce soit. Pourtant, presque sous hypnose, elle leva la main à l'annonce d'une des tâches. « Qu'est-ce que j'ai fais qu'est-ce que j'ai fais qu'est-ce que j'ai fais ... » pépia-t-elle inlassablement, sa voix tirant dans les aigus. Elle lisait et relisait son rouleau, les joues rouges. « Belle ? » appela le Vampire, surpris en entendant la jeune femme revenir en trombe dans l'hôtel où ils séjournaient régulièrement dans la Capitale. « Qu'as-tu fais ? » s'inquiéta-t-il en voyant la mine quasiment paniquée de la Déchue. « Mais je n'en sais rien ! » répondit-elle, presque agressive. « Calme toi. Explique moi. » La tentative fut bien vaine. Furie, Belle jeta ses affaires sur une commode avant de fouiller dans ses placards. « Nan ! Je reviens. Bientôt. Sois sage. » Troublé par le comportement étrange de la jeune femme, Angel ne put que bafouiller quelques « Quoi ? » déstabilisés. « Je dois partir, Angelus.  Salues Galatea et Ezio de ma part. Je reviendrai vite. » - « Belle ! » Il attrapa son bras et l'obligea à venir contre lui. Contre toute attente, il sourit. « Tu es parfaite, Belle. Arrête de te remettre en question, suis les instructions et tu rayonneras. » Tendrement, il embrassa son front. Soulagée et attendrie, elle lui rendit son sourire avant d'effleurer sa joue et s'en aller.

Sceptelinôst était l'une de ses Cités que l'on adorait et détestait dans le même temps. Belle appréciait les vent marins qui balayaient les rues et la mer turquoise qui entourait la ville. Les navires du Port étaient magnifiques à voir. Seulement, la place était un lieu de vice et de plaisir, d'alcool et de crimes.  Le Circus Brothel avait autant fait prospérer  les quartiers qu'il l'avait détruit. Aujourd'hui, l'organisation était détruite mais quelques rumeurs circulaient encore. Voilà ce qu'était la mission de Belle, enquêter sur le Circus et vérifier que son existence avait bel et bien été mise à néant. Mal à l'aise, la jeune femme ajusta sa tenue. Pour l'occasion, elle avait choisi de miser sur la simplicité et la sobriété. Sa silhouette était enfermée dans une robe pâle au dos nu, caché par le long manteau gris clair qu'elle portait. Les longues boucles blondes de son épaisse chevelure rebondissaient à chacun de ses pas. Elle avait comme idée d'aller dans une petite taverne qui vivait tranquillement à quelques pas de l'ancien Circus. Sur le chemin, elle réfléchit. Cela faisait bien longtemps que plus personne n'avait entendu parlé de Zéleph Stark. Sa disparition avait signé la perte du Circus qui finit par être détruit sous l'égide de Volon. Certains étaient persuadées que le Circus Brothel avait survécu malgré tout, que l'annihilation matérielle  n'avait pas éliminé le personnel et les idées. Belle ne savait pas vraiment qu'en penser. Au fond, elle restait persuadée que le Circus n'était plus mais elle ne comptait pas fonder sa mission sur ses convictions. Alors elle poussa la porte de la taverne. Les parages étaient malfamés mais cela n'était pas surprenant. La jeune femme s'installa sur un petit tabouret légèrement vacillant qui longeait le comptoir et demanda un  thé, en demoiselle sage qu'elle était. « Hé poulette ! » brailla presque immédiatement un type en voyant la jolie blonde. « Ça te dirait pas de … » - « Matt ! » le coupa aussitôt une femme à la voix éraillée. « Laisse cette gamine, c'est pas une de mes filles. J'en ai pas des si mignonnes et pudiques. » ajouta-t-elle dans un rire gras. « Mais elles sont où, tes filles ? » se plaignit l'autre , qui empestait l'alcool et la bière à plein nez. « Elles sont toutes occupées ! Attends ton tour ! »  Belle avala péniblement sa salive avant de se concentrer sur ses ongles.

« Ça  ne te dirait pas, par hasard, ma jolie de travailler pour moi ? » demanda la femme en s'essayant lourdement près de Belle. Celle-ci secoua vivement la tête. « Dommage. » Elle rit. « Je m'en doutais. Qu'est-ce qu'une poupée comme toi fais dans les parages ? » Elle haussa les épaules. « Pas grand chose. Je cherche … quelqu'un. » - « Quelqu'un de pas très fréquentable si tu le crois par ici. Une fille ou un gars ? » - « Une fille.» inventa-t-elle. « Elle s'appelle Amanda. » - « Amanda … ça ne me dit rien. J'ai pas d'Amanda, moi, en tout cas. Tu sais ce qu'elle fait dans le coin ? » - « Elle travaillait pour le Circus. » - « Ah. » La  vieille dame parut gênée. « Je suis désolée, ma petite mais il n'y a pas plus de Circus. » - « Je sais. C'est ce qui m'inquiète. » La commère frétilla sur sa chaise et se rapprocha de la Déchue. « Enfin … C'est ce qu'on raconte. Les versions officielles, quoi. Moi, je suis pas convaincue.  Surtout à cause des filles, justement. Le Circus, il en avait des filles. Elles sont peu à être dans les rues de Sceptelinôst, maintenant. Où sont-elles ? J'en sais fichtrement rien mais … » Elle sourit, de toute évidence très fière d'elle et de sa petite théorie. « Il y avait deux patrons au Circus. Le grand patron qui gérait tout, évidemment, le fils Stark mais aussi la maîtresse de la nuit. La Dame Ichigo. Elle gérait tout ses aspects là.  Elle avait du flair la Sachiyo et elle a du sentir que Zéléph n'était plus fiable et que son histoire allait couler. Elle a quitté le navire quelques semaines avant la disparition du patron. Je suis sûre qu'elle a gardé les filles. Peut-être même qu'elle est avec Zéleph et qu'ils continuent leur commerce à l'abri des regards. » Toute contente, elle se redressa. « Ton Amanda, elle doit être dans le nouveau Circus. » Belle réfléchit un instant. « Est-ce que l'on a eu des nouvelles de cette Sachiyo Ichigo ? » La dame fit la moue. « Non pas vraiment. » admit-elle. « Mais réfléchis, petite. Les filles ont besoin de boulot. Elles ont suivis leur protectrice et peut-être même le grand patron. »

L'organisation criminelle n'existait plus. Belle contemplait les vestiges de la grandeur d'autrefois du Circus. Zéleph avait été un homme impressionnant et craint,on redoutait sa force et ses colères. Elle imaginait mal une figure telle que lui rester dans l'ombre. Quant à Sachiyo, l'histoire de la vieille femme était plausible mais une gérante comme elle n'avait aucun intérêt à commander quelques attaques sur Avalon. Elle pouvait être mauvaise et malveillante, assez dérangée et riche pour réaliser ses lubies délirantes mais elle n'aurait eu aucun intérêt à le faire. Belle s'accroupit près des ruines, pensive.  Un peu plus loin, quelqu'un fouillait dans les décombres, l'écume aux lèvres et les yeux écarquillés. Il murmura sur un ton de dément deux mots, deux uniques mots :  « étoile noire étoile noire » et s'arrachait les mains à force de creuser. A sa tenue, on devinait sa richesse. A son attitude, on déduisait son addiction. Il avait du remuer ciel et terre pour retrouver Zéleph et sa précieuse drogue, sans succès. « Toi ! De l'étoile noire. Tu as de l'étoile noire ? » Il tremblait de tous ses membres et semblait prêt à user de violence. « Non, navrée. » balbutia la Déchue en reculant. Le Circus avait fait tant de mal. Belle, consciencieuse dans ses recherches, alla interroger d'autres personnes, sous couvert parfois de la recherche de l'imaginaire Amanda. Les discours se ressemblaient beaucoup. Une chose demeurait sûre : le Circus Brothel avait été détruit et beaucoup le déplorait tandis que d'autres s'en réjouissaient.  Zeleph Stark n'avait plus été vu depuis des mois et des mois. Le disparu s'était éteint comme une légende, dans le silence étouffant des mystères. Belle était assez certaine de ses trouvailles. Le Circus était mort, Stark n'était plus un problème pour personne et  Sachiyo Ichigo n'était pas un élément pertinent. Elle espérait toutefois ne pas se tromper ni commettre d'erreur. Elle s'empresserait de relater avec détails et précisions ses enquêtes sans omettre quoique ce soit, de peur d'avoir rater quelque chose d'important. Elle voulait tellement bien faire. Elle souhaitait tellement être aimé. Sa plus grande faiblesse résidait en ce qui ne pouvait être changé : sa peur de décevoir.      

1900 mots : Une épaulière d'aile en Æthril et un point d'intelligence. Merci beaucoup pour ce lieu.                                                                                                                                                                                                                              
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Lun 16 Mar 2015, 12:08

"Infiltration à Sceptelinôst"

Coincée entre les murs de silence et les dalles de mystère, Helena gardait les yeux rivés au coin de la table. Elle faisait tout son possible pour que rien ne la trahît. Mais le fait était là ; elle était terriblement impressionnée et apeurée, les deux émotions se mêlant si bien que tout lui semblait particulièrement confus. Son cœur cognait si fort dans sa poitrine qu’elle craignait que tous pussent l’entendre. Et si c’était le cas, elle n’avait qu’à prier pour qu’ils missent cela sur le compte des enjeux importants du moment. Le Daedelus se tenait debout près du bureau. Elle savait qu’il était aveugle, et pourtant elle avait l’impression qu’il les dévisageait, tous, sondant ce qu’ils étaient. Elle serra les dents. C’était frustrant. Et inquiétant. Elle tenta de se rassurer en se disant que dans ce monde dont on l’avait si bien préservée, elle n’était qu’une inconnue, une particule parmi tant d’autres et qui, jointes ensemble, formaient ce tout si vaste : le peuple déchu. Elle n’avait pas à avoir peur ; ils ignoraient tout d’elle, comme elle ignorait tout d’eux.

Un autre Déchu entra dans la pièce. À l’aura qui se dégageait de lui, elle devina qu’il occupait un haut rang. Peut-être était-ce un Vincide ? Elle se sentit soudain idiote, et en voulut à ses parents, à Adam, de n’avoir jamais pris le temps de lui présenter les grandes figures de l’ailleurs. Elle se doutait que ce n’était pas uniquement dans un souci de la tenir à l’écart. Chacun regrettait à sa façon le long règne d’Aya, alors qu’il était à son apogée, et qu’ils profitaient de ces privilèges auxquels ils ne pouvaient plus prétendre. Ils se vengeaient de sa chute par l’ignorance qu’ils lui avaient offerte. Ajouté à tout cela, il y avait le fait qu’ils n’auraient jamais pu imaginer qu’elle échappât d’une quelconque façon à leur emprise. C’était idiot. Et injuste.

Lorsque le roi prit la parole, elle releva la tête, chassant les mèches rousses tombées devant son visage. Oui, elle se souvenait du Tournoi des Nations. Elle se trouvait chez Fitz. Son hôte et son amie Jinna s’y étaient rendus, tandis qu’elle était restée enfermée avec Daena. Elle n’avait pas le choix, c’était trop risqué ; elle avait trop peur, malgré toutes les contestations que hurlait son orgueil. Alors, elles l’avaient un peu vécu par procuration. Elles avaient entendu les cris de ceux qui se lançaient dans la bataille ; elles avaient observé, à travers les carreaux fermés, le feu d’artifice illuminer le ciel nocturne. Puis, Fitz leur en avait fait un récit épique et fantastique, euphorique. Dans la bouche du suzerain, le discours n’était plus le même. Centré sur l’attaque des pirates, il mettait en avant le danger qui les menaçait et l’affront qu’on leur avait fait.

Pour corriger cela, ils avaient besoin de volontaires pour enquêter. Elle était ici parce qu’elle avait répondu à l’offre. Elle avait répondu à cette offre parce qu’elle voulait partir. Elle voyait en cette occasion une chance, peut-être unique, de fuir son destin qui l’attendait, tapi dans l’ombre. Alors, quand le Vincide réclama deux volontaires pour s’infiltrer à Sceptelinôst, Helena leva une main fébrile. Le reste de la réunion se déroula dans le plus grand calme, tandis qu’en son for intérieur, tout se déchaînait. Et si quelqu’un la remarquait ? La dernière phrase du Daedelus eut un écho tout particulier en elle. Pouvait-elle encore se permettre de croire en la justice ? De vouloir la faire respecter et de vouloir la regarder régner ?


« Tiens, prends ça. » Daena lui tendit un tricorne orné d’un ruban. Le cuir était abîmé, et la couleur du tissu ternie. « C’est ridicule, je ne vais pas mettre ça sur ma tête. » La blonde arqua un sourcil sceptique et cloua ses poings sur ses hanches. « Ah oui ? » - « Oui. » trancha l’orgueilleuse. « C’est déjà assez dérangeant comme ça. » Elle se regarda dans le miroir. Elle avait enfilé un pantalon noir près du corps, et de hautes bottes de cuir dont la partie supérieure était maintenue par des lanières. Elle avait aussi revêtu une chemise de flanelle trop grande pour elle, qui menaçait de dévoiler son buste à chaque mouvement un peu trop brusque. « Ça me gêne, tout de même. » Elle retira le haut, se saisit d’un débardeur, et passa son torse à l’intérieur avant de remettre la chemise. « Quelle pudeur… » se moqua Daena, un sourire mesquin au coin des lèvres. Helena la gratifia d’un regard noir. « Je suis en effet loin d’être aussi dévergondée que toi. » - « Hum. » Sans s’offusquer réellement - sans doute parce qu’elle avait l’habitude de ce genre de remarques acerbes venant d’elle -, la jeune femme s’approcha. « Il va quand même falloir vous arranger ça. » Elle passa les mains dans sa chevelure soyeuse pour lui donner un aspect plus décoiffé, puis commença à la tresser. La coiffure terminée, elle l’émécha avec des gestes secs et précis. « C’est bien mieux ainsi. » - « Si tu le dis... » La rousse leva une nouvelle fois ses yeux vert d’eau en direction du miroir. « Un vrai pirate ! » s’exclama sa compagne. « Hum. » La détente enveloppait leurs voix et leurs gestes, alors qu’elles auraient dû s’alarmer du moindre détail. L’esprit d’Helena grondait d’impatience. La marée montante embrumait ses pensées ; sa seule envie était de s’échapper. Elle allait prendre ce bateau, se rendre à Sceptelinôst, s’introduire chez les pirates, fausser compagnie au second infiltré, puis s’évaporer dans la nature, sans plus laisser de traces derrière elle. À Avalon, ils s’imagineraient sûrement qu’ils l’avaient tuée. Les informations qu’ils désiraient leur parviendrait par le « survivant ». C’était la seule issue qui lui permettrait de s’évader des griffes somptueuses de la cité.

« Qui veut mourir heureux, meurt à Sceptelinôst ». Ce n’étaient que des contes pour enfants, des histoires du soir romancées, des épopées manichéennes, qui avaient permis à Sceptelinôst de fleurir dans l’imaginaire de la Déchue. Son cœur palpitait à l’idée de découvrir la part de vérité qu’englobaient les récits que lui en faisaient Stanë et Eirich. S’y rendre, c’était aussi retracé une part de leur passé ; se rappeler les jours où sa vie culminait aux sommets des monts de la banalité et de la tranquillité, se laisser bercer par les remous des souvenirs douloureux. Perdue dans ses pensées, son tricorne pendu au bout de ses doigts menaçant de plonger, la jeune femme ignorait le mouvement inconfortable de l’embarcation. Le chant marin et les cris des mouettes parvenaient à peine à son oreille. À perte de vue s’étendait un horizon déchiré par les couleurs flamboyantes de l’aurore. Projetées sur l’océan, elles empêchaient presque sa distinction d’avec le ciel. « Hrm… excuse-moi. » Elle tressaillit, aussi surprise par l’approche que par le tutoiement. Pivotant la tête, elle se retrouva face à un jeune homme brun. Plus petit qu’elle d’une demi-tête, il arborait un sourire affable et de grands yeux pétillants. « Je crois que nous sommes destinés à réaliser cette mission ensemble. Moi c’est Jens Orbel. » Helena cligna des yeux. « Euh. » lâcha-t-elle, secouant la tête, les convenances oubliées. « Enchantée, je… je m’appelle Victoria. Victoria Lubh. » Elle s’était inventé une bonne dizaine de noms de substitution, désireuse de ne jamais être retrouvée. Victoria Lubh était le premier, et celui qu’elle avait offert à ceux qui l’avaient envoyé à Sceptelinôst. Victoria, elle l’avait décidé, devait être une femme sûre d’elle, fière de sa nation et altruiste. Autant dire que pour le moment, c’était plutôt mal parti. Néanmoins, Jens ne sembla pas s’en rendre compte. Hochant la tête, il sourit à nouveau. « Joli costume. » Allait-on le lui rappeler toute la journée ?

Le soleil était déjà élevé lorsqu’ils purent apercevoir la capitale des vices et des excès. Ils descendirent du bateau dans lequel un vieux marin avait accepté de les transporter et lui jetèrent quelques pièces pour le remercier. Malgré l’heure matinale, la ville pulsait, des flots de personnes gonflant ses rues. On entendait déjà des cris et des rires, tandis que toutes les échoppes ouvraient leurs portes aux pirates. L’image qu’en avait la rousse était en parfait décalage avec la réalité. Jens et elle commencèrent à s’engouffrer dans la masse des badauds. Ils semblaient tous parvenir de contrées plus éloignées les unes que les autres mais un élément pouvait les rassembler : l’indécence. Filles de joie, hommes de jeu, avares de lubricité ou de trésors, se mêlaient pour former cet amas hétérogène. Ses frères étaient-ils réellement venus ici, jouer leur fortune au péril de leur vie ou laver leur désarroi dans des bras engageants ? Préférant chasser cette pensée, elle fronça les sourcils et ferma les yeux. « Ça ne va pas ? » - « Si si, marchons. »

Elle ne savait pas trop par où commencer. Qui consulter, de qui se méfier, qui rechercher. Son estomac la rappela alors à l’un de ses besoins les plus primaires. « Il est midi, on devrait trouver un endroit où manger. » Son compagnon hocha la tête. Trouvant leur bonheur, ils entrèrent dans une auberge. L’odeur de l’alcool et du tabac occupait l’espace. Des rires, étouffés, gras, spontanés, ponctuaient le brouhaha. « On ferait peut-être mieux d’aller ailleurs… » Elle posa son regard vert sur son compagnon, hésitant elle aussi une seconde, avant de déclarer : « Non. » Il fallait qu’ils eussent l’air de véritables pirates et, visiblement, l’atmosphère ne dérangeait aucun de ceux qui étaient présents. C’en était fini des raffinements et des coquetteries. D’un pas décidé, l’ange se dirigea vers le comptoir et s’y accouda nonchalamment. « Servez-nous deux plats du jour, s’il vous plaît. » - « HEIN ? QU’EST-C’TU DIS ? » hurla un bonhomme à l’accent prononcé, postillonnant sa salive nauséabonde sur la jeune femme. Elle retint un sursaut de dégoût. Jens s’avança et prit place sur un siège. Mettant ses mains en porte-voix, il cria : « DEUX PLATS DU JOUR, S’TEU PLAÎT ! » - « AH ! OUI ! JE VOUS FAIS ÇA TOUT DE SUITE ! »


EN COURS, je termine demain ^^'
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Lun 16 Mar 2015, 12:15

« Haytham ? Tu as reçu ceci en ton absence. », « Qu'est-ce ? », « Une bonne nouvelle. Tu voulais retourner à Avalon, n'est-ce pas ? » Prenant le vélin d'un air peu amène, il parcouru en diagonale, les lignes écrites « Une convocation ? », « A croire que tu as fait bonne impression déjà la première fois... », « Je doute. Les Orgueilleux sont bien plus avides que cela. Je pense qu'ils manquent de bras. », « Hum… Je n'ai jamais pensé que le peuple m'était utile personnellement... », « Qui estimes-tu d'utile, s'il ne peut se coucher dans ton lit ? », « Ne sois pas si dur avec moi. C'est lourd à porter encore aujourd'hui. », « C'est ton fardeau, et j'ai le mien. », « Ah oui ? Et comment le vis-tu toi alors monsieur je-sais-tout ? », « J'envie tout et tout le monde, ça te va ? Aller, en route. », « Tu ne crois certainement pas que je vais retourner là bas ? », « Et pourquoi pas ? Tu ne ressembles plus à celle que tu étais. Nos mutations nous ont tous été bénéfiques, surtout pour toi. Alors tu vas venir avec moi, je vais t'enfermer dans une chambre d'auberge le temps de faire affaire, et je reviendrai te chercher. », « Et si je n'ai pas envie ? », « Ah oui, j'ai oublié de te préciser quelque chose… Tu n'as pas le choix. », « Hay... », « Fais tes affaires, c'est non négociable. » Serrant les dents, sa sœur fit demi-tour, se dirigeant vers la chambre pour commencer son baluchon. Exit les belles robes de princesse ornées des plus belles dorures, et les diadèmes de reine de joyaux incrustés et polis. Les draps soyeux, les mille attentions qu'on portait à son égard de l'éveil jusqu'au soir. Elle n'avait, maintenant, que des tissus en coton ou en lin, souvent des tenues de voyage… Plus rien ne mettait ce corps en valeur, à son grand dam. Ses convoitises n'avaient plus lieu d'être, et la luxure à laquelle elle s'était faite, la désertait peu à peu finalement. Mais son frère, lui, s'en réjouissait. Il n'aurait pas à aller la tirer du lit d'inconnu, au détour d'un chemin, le temps de détourner le regard. Des deux, le plus jeune, ce n'était pas lui, c'était elle… Avec son attitude si puérile ! Elle était finalement d'une faiblesse ineffable pour elle, destructrice aux yeux de l'homme. Elle se voilait d'illusions, lui voyait une vérité plus crue. Étaient-ils les mêmes seulement parce qu'ils partageaient le même sang ? Ou le temps et la séparation les avaient-ils rendus distincts ? Cette perte.. l'amenuisait elle dans ses élans, et l'homme la regardait, d'un œil sombre, mystérieux, tapi dans l'ombre.

L'homme prépara ainsi une grande besace qu'il porterait sur le dos, et où ils avaient réunis des vêtements, et des denrées de premières nécessités « Tu as tout ? », « Tu crois qu'il y aura une coiffeuse ? J'aimerai beaucoup une coiffeuse, on ne peut pas aller chez un ébéniste ? », « Je vois que tu as tout. On y va. » Elle le détestait presque. Car il se refusait de se plier à sa volonté ? À ses demandes répétées ? À certaines de ses avances ? À cette liberté et puissance qu'elle cherchait parfois à ressentir ? Et pourquoi pas tout à la fois finalement.. Elle le détestait presque.

Haytham n'avait pas mis les pieds à Avalon depuis le couronnement de sa soeur. Le grand Déchu redécouvrit la ville sous un autre angle, se permettant de juger l'oeuvre de ce nouveau roi. Mentalement, tout y passa. Il critiqua même le moindre petit détail, comme si rien ne lui convenait, comme si, finalement, cette ville ne faisait que rayonner mais si l'on en grattait la surface, on se rendait compte de combien elle était creuse. Creuse et vide. L'apparence n'était qu'un beau mirage derrière lequel une fois de plus se cachait tout le vice, toute la déchéance. Comme si l'on eut pu les cacher.. Non c'était impensable. Rien ne restait caché des regards bien longtemps, et cette entreprise futile, ( en eusse-t-elle seulement été une qu'on crut discrète ) n'arrangeait en rien le statut de la ville. Elle était simplement plus appréciable aux regards étrangers. Le couple ne s'aperçut pas vraiment de l'évolution qu'elle avait subit, bien au contraire. Ils ne firent que voir tout ce qui n'allait pas et pourtant, lui était venu, avait répondu présent, pour aider le gouvernement dans ses missions périlleuses « Tu es sûr de vouloir y aller... ? Il n'y a que des... Débris de tout ce qui a fait ma gloire. » Haytham lui attrapa le bras, serrant de sa main sa peau fine, l'emmenant vers lui « Ca t'arrive de te taire ? Ca ne servira à rien de changer de tête, si tu ne change pas d'attitude. », « Je... » Elle se débattit, le poussant d'elle « Je t'interdit de me parler comme cela ! » Se détournant, elle partit se perdre dans les ruelles infâmes de cette nouvelle cité. Il serait fort désagréable pour l'homme de la retrouver dans de beaux draps... « Essaye de ne pas violer trop de monde. », « Va te faire voir, Haytham. »

Haytham se rendit immédiatement au Palais. Il montra la lettre à un intendant qui l'accompagna, avec une autre personne, dans la salle où le monarque s'était établi. Le Déchu regarda ses compatriotes. Il n'en avait pas vu depuis des années, et voir la tête du nouveau roi le fit légèrement sourire. Alors c'était ça qui avait remplacé sa soeur ? Pourquoi pas... En admettant qu'il fasse bien son travail. Après tout, il avait reconstruit Avalon. Autant la femme détestait la nouvelle ville, voyant ainsi la sienne mise au rabais, dans des bas-fonds sordides, autant Haytham ne voyait là que l'étalage de leur nouvelle richesse. Bien... S'il arrivait à s'approcher assez du maitre de la nation, ce ne serait que bénéfique pour lui. Il n'aimerait pas que sa soeur revienne sur le siège royal. Elle était trop égoïste, trop pédante... Non... Il fallait quelqu'un d'un peu plus altruiste. Oh, bien sur, il ne jugeait pas ce fameux Eerah de grand pacifiste généreux. Non... Ca aurait été trop simple de lui donner toutes les gloires. Au contraire, pour le moment aucune preuve n'avait réellement été faite.

Arrêtant de penser à cela, se concentrant sur ce que disait chacun il engrangea les informations de Baraquiel. Pour sa part, se serait le goulot de la Murègne. Prenant ainsi ce qu'il devait, il alla en ville prendre de quoi se défendre. Il acheta alors une dague, et une épée. Ce serait au moins assez pour menacer qui de droit. Et si certains devaient mourir, alors ils mourraient. Les vies n'étaient ici que des prix de juste valeur. Les perdre était peut-être regrettable pour certains, mais finalement lui ce n'était plus de sa convenance une fois sa besogne achevée.
Prenant alors le chemin fluvial, il se rendit dans le coup-gorge qu'était le goulot, pour commencer ses recherches. A peine posa-t-il le pied sur le sol, qu'il réalisa que seul, il allait avoir du mal. Heureusement, trois types étaient venus avec lui, heureux d'être là visiblement...

« Vous êtes sûrs que ce sont.. » Un cri déchirant vint l'assurer qu'ils se trouvaient bel et bien au bon endroit, et en présence de leurs cibles. Les odeurs putrides n'étaient pas à exclure non plus de la liste non exhaustive de preuves. Capturés, enfermés comme des bêtes de foire, catégorie dans laquelle on les rangeait, comme dit précédemment, bien souvent. Des barreaux de fer pour restreindre leurs mouvements, des plats insipides et souvent aux graves lacunes pour les affaiblir psychologiquement, ou juste les empêcher de mourir pour ne pas avoir leur trépas à dos. Ainsi était la maintenance de la plupart des prisons dans lesquelles séjournaient des êtres dont le peuple voulait se voir débarrassé. « On se sépare ? » L'homme fit irruption dans l'une des divisions, sans même chercher l'accord de ses camarades. Un premier prisonnier s'approcha, alors que dans la geôle ils étaient deux. Ses poings tenaient fermement un semblant de lame imaginaire qu'il se voyait brandir, qu'il venait supposément de sortir de son fourreau. Ses muscles se raidirent tandis qu'il échafaudait une quelconque manœuvre dans son esprit lent, d'autant plus réfréné par les vapeurs d'alcool qui y siégeaient et qui leur parvenait de dieu sait où. Aucunement en grandes quantités.. Peut-être volé. Les pirates n'étaient finalement, et aux yeux de la plupart des populations, que les rebuts des nations, ceux qui cherchaient à échapper si désespérément aux normes qu'ils en venaient à se contenter de cet état de bandits.. sans pour autant en devenir à part entière. Ils étaient d'une vulgarité inouïe, épanouis dans la violence et les eaux de vie les plus délétères possibles. Car pour eux, il n'y avait finalement que ça de vrai. L'inconnu chercha à bondir sur l'homme, arme brandie et prête à trancher, avant que l'autre ne le retienne par l'épaule. D'une seule main qui plus est. Personne n'avait semblé bouger, d'aucuns car ils avaient vu venir le coup, d'autres peut-être par simple lâcheté ou manque d'intérêt. Haytham pénétra dans la première cage, accompagné d'un homme à la tête bandée. « Pardonnez-le. Il n'a plus toute sa tête depuis bien longtemps. Et que voulez-vous aux 'pourritures' que nous sommes ? » Un autre sembla questionner également, deux geôles plus loin, la présence de ces m'sieurs en ces lieux. Le grand gaillard à l'oeil de verre s'assurait qu'il ne tente rien de dangereux, une lame sous sa gorge. Décidément, tout un chacun avait une façon de faire régner l'ordre, et comme il fallait s'y attende, ils n'en étaient pas tous contents. « T'en dis quoi de ça ? » Le compagnon de cellule du prisonnier s'attaqua au déchu, avant de se voir percer la poitrine et le ventre comme un vulgaire bout de chair. Il tomba raide au sol. « Ni vu ni connu, mon gars ! Ahahaha » Le rire éclata, mais de son côté seulement.

Certains dans son propre camp semblaient y avoir pris goût. Se réjouir de la médiocrité de leurs rapports, du manque de communication qui s'était établi. Ils étaient quatre au total, et les méthodes différaient tout autant quant à leur façon de venir à bout des pirates, et de leur soutirer ce qu'ils étaient venus y chercher. La mission était simple, mais visiblement son accomplissement prenait des allures sombres, presque d'un échec s'avoisinant d'un sourire maladroit, tantôt narquois, tantôt plus carnassier. Deux pirates plus loin venaient d'avouer ne rien savoir quant à la fameuse identité du responsable..

Loin d'être punis, ils furent plutôt relâchés. La tête brûlée finissait bientôt, pour sa part, le travail. « T'a bien vu le sort réservé à ton pote.. T'es bien sûr de pas me mentir ? Je voudrais pas que.. » , « Je ne sais rien ! Je le répéterai autant de fois que nécessaire ! » Celui-ci était du genre à côtoyer l'armée, cette soumission face à l'autorité d'un plus haut gradé ou d'un qu'on disait simplement plus fort que lui. Le déchu l'aurait peut-être tranché si l'on était pas venu à sa recherche. Dans la troisième et quatrième geôles, l'interrogatoire s'achevait également. « Nous avons peut-être pillé votre cité.. mais nous ne l'avons fait que sous les directions d'un autre » Les phrases de tous restaient des plus vagues, mais la vraie question était de savoir jusqu'où ils étaient prêts à aller dans leurs aveux ? Quelle marge de vérité pouvaient-ils se permettre sans bafouer leur honneur ? Pour avoir la vie sauve, combien étaient prêts à tout laisser tomber, sans amertume aucune à avoir après coup ? « Directives oui, mais de qui ? La voilà notre question. La seule à laquelle j'aimerais te voir répondre » Toujours aussi inflexible, mais il ne gardait pas tant en retrait son animosité. Il ne montrait juste.. rien de ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Et l'autre sentit son regard implacable. « Nous ne serions pas là à tenter de ne pas mourir, pour au final vous voir débarquer, et vous mentir à la face » Il crachait ces mots, car il avalait sa propre fierté au passage sûrement.. « On sait rien du responsable. Continuer de perdre votre temps ici dans ce trou à rats, ne vous aidera pas à le retrouver. » Ironiques ou pas, ses paroles formaient les fruits de cette visite, de l'interrogatoire qu'on leur avait sommer de mener, et bien qu'on puisse appeler les méthodes employées des plus douces, certains ne l'avaient aucunement été ( sans pour autant en venir à la barbarie dont parlait Baraquiel ) mais le résultat s'était avéré le même.. La mission était terminée. Et le temps de rentrer au bercail s'appointait également. Néanmoins, le rapport risquait de ne pas êtres des plus plaisants, et certaines pertes étaient à déclarer. La vie est un maître cruel, mais on n'apprend d'elle que si on est à la hauteur. Et Haytham chercherait probablement à prouver que lui, si, l'était.

+2000 mots

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Sam 11 Avr 2015, 13:52

Sur le chemin du château, je réfléchis aux raisons de ma convocation. Je n'avais pourtant agressé personne ni brisé quoi que ce soit, du moins, à ma connaissance. Je volais calmement en retraçant les événements récents, et ne trouvasse pourtant aucun moment où j'eus transgressé une loi.

- Bof, on verra bien là-bas !

Sur ces mots, je battis violemment des ailes pour gagner de la vitesse, même si l'on ne connaît pas la raison d'une convocation, il n'est jamais très bon d'arriver en retard.

Une fois sur place, je me posai à l'entrée du château et montrai la convocation à l'un des gardes de la porte. Il prit le papier, me regarda et m'indiqua le chemin. Je le remerciai et continuai ma route. Lorsque je poussai la porte de la pièce en question, je remarquai que je n'étais pas le seul à avoir reçu le fameux message. Ne faisant pas attention aux autres, j'allai m'appuyer contre le mur de gauche.

 Je me demandai pourquoi le roi nous avait tous convoqués lorsque celui-ci ouvrit la porte. Il nous regarda l'un après l'autre avant de nous dire d'entrer et d'aller à son bureau. Lorsque nous fûmes tous entrés, il demanda au dernier de fermer la porte et un vincide fit son apparition, c'était un déchu d'une taille plutôt grande avec une longue chevelure blanche. Il s'agissait de Baraquiel. Le roi et le Vincide décrivirent à tour de rôle la situation, les raisons de notre convocation, ainsi que les tâches à accomplir. J'allais jeter mon dévouement sur les interrogatoires lorsque Baraquiel exigea des interrogatoires pacifiques, je me retins. Me connaissant, j'en aurai envoyé voler quelques-uns, et au sens propre du terme. Je me portai alors volontaire sur la recherche dans les bas-fonds, là, au moins, mon tempérament explosif ne sera pas mal vu par les dirigeants de la cité. Je m'avancai pour prendre le parchemin et retournai au milieu du groupe. J'attendis patiemment que le Dædalus nous congédie tout en étant attentif aux directives prescrites par nos supérieurs.

 Lorsque je quittai le château, j'examinai avec attention l'ordre de mission. Les objectifs étaient clairs et simples, enquêter sur d'éventuelles traces de pirates ou de la vigie dans les bas-fonds, et , s'il y avait, ramener les intéressés ou les témoins pour interrogatoire.

- Eh bien, ça sent la baston ce truc !

Puis je baissai les yeux sur mon sabre en souriant.

- Heureusement que t'es là, toi !

Finalement, je redressai la tête, et dit:

- Mais on était pas deux à prendre la mission ?

C'est alors qu'un déchu sortit du château en me dévisageant, son ordre à la main. Je lui demandai:

- Qu'est-ce qui as? Tu veux mon portrait ?

Il s'approcha de moi en me disant :

- Non merci, ça ira, par contre, il me semble que tu pars pour les bas-fonds, non?

- Oui, pourquoi ? C'est toi mon équipier?

- Faut croire.

- T'as tout ce qu'il te faut ? Nous partons de suite.

- Je pense avoir pris ce qu'il me fallait.

Je déployai alors mes ailes et décollai, suivi de près par mon compagnon

Le chemin vers les bas-fonds fut calme et silencieux, aucun de nous n'osa parler, à croire que lui aussi était déterminé à trouver les raclures qui s'y étaient cachées, d'ailleurs, rien que de penser à ça, je me m'étais en rogne. Si je commence comme ça, ça va pas le faire pensais-je. Je jetai un regard à mon acolyte avant de se poser devant la porte de Phah.

- Au fait, je pense à ça, mais on ne s'est pas présenté, mon nom est Ystalri, et toi?

Il me regarda, l'air surpris, comme s'il ne s'attendait pas à ce que je parle de présentation à cet instant.

- Hein ! Ah oui, pardon, je suis Carathiel.

- Bien Carathiel, j'espère que tu es prêt, on commence maintenant.

Sur ces mots, je m'engageai sous l'arche de cette porte monumentale et majestueuse, tout en disant

- C'est quand même dommage qu'elle ne soit pas gardée, ne serait-ce que par un groupe qui surveille les allées et venus des passants, sans spécialement les surveiller.

[ color=#990000]- Euh, les surveiller sans surveiller? Je comprends pas trop.[/color]

- Nan, enfin je veux dire qu'un ou deux gardes soit placés pour vérifier les allées et venus, histoire de savoir que cinq personnes sont descendues et trois sont montées, par exemple, mais pas qu'ils te disent spécialement monsieur untel est descendu en transportant trois patate et six carottes et madame truc est montée avec quatre chatons, juste qu'ils voient si quelqu'un passe sans le détailler, en gros, quelques gardes qui surveillent de telles manières que l'on ne sache pas qui traverse la porte, mais que l'on sache si quelqu'un est passé et dans quel sens.

[ color=#990000]- Ah, ok, je vois. Mais je pense que monter la garde ici devrait être très ennuyant.[/color]

- C'est pas faux.

Nous descendîmes l'escalier pour nous retrouver devant l'ancienne cité, l'endroit était sombre et silencieux. Cela faisait penser à un tombeau géant. Un bruit sinistre brisa la tranquillité du lieu, je jetai un coup d'oeil à mon partenaire, pour lui faire comprendre d'aller d'un côté, tandis que je poursuivrai de l'autre. Ainsi on se sépara. J'ouvrai les yeux, faisant attention à tous les détails qui pouvaient me rendre méfiant. Quoi que ce fût, nous finirions bien par trouver la cause de ce raffut. Malheureusement, au bout d'une quinzaine de minutes, je ne trouvai toujours rien. Frustré, je cognai dans un tas de débris, tandis qu'une douleur lancinante se propagea le long de mon pied. Sentant une ombre sur mon côté droit, je l'attrapai par le col de son habit, le plaquant contre un mur. Ce n'était qu'un villageois, qui était effrayé. Quoi de plus normal, en même temps. Tandis que je le relâchai, je grognai une excuse.

- Désolé...je croyais que c'était quelqu'un d'autre...Tu habites ici non ?

- Oui, m'sieur.

- Parfait ! Tu n'aurais pas vu la vigie ? Ou des pirates ?

- Non...non...m'sieur...désolé...

- Non, c'est rien. Merci de ton aide. Si tu connais quelqu'un qui pourrait me renseigner, dis-lui de venir me trouver ici, compris ?

- Oui, m'sieur....Merci m'sieur...

Bon, lui ne savait rien, mais cela ne voulait pas dire que quelque part, dans cet endroit, quelqu'un n'avait pas des informations pour moi. Au fur et à mesure que j'avançai, il y avait de plus en plus de monde de sortie. En interrogeant plusieurs, je me retrouvai à chaque fois avec la même réponse. Je pensai à mon compagnon, espérant qu'il aurait plus de chance que moi. Je n'abandonnai pas pour autant, poursuivant ma mission avec application. Il était hors de question que je rentre les mains vides ou sans avoir d'information tangible. Tentant de réfléchir comme un pirate caché, je trouvai que c'était bien trop calme. Les gens cachaient peut-être des pirates chez eux ? Peut-être étaient-ils sont leur menace ? J'arrêtai un passant qui semblait bien pressé de partir. Un tic nerveux s'agitait au coin de ses lèvres, comme s'il avait constamment envie de sourire, mais qu'il se retenait. Étrange.

- Tu sais où sont les pirates cachés, n'est-ce pas ?

- Mais non...pas du tout...

- Mais bien sûr que si...sinon, pourquoi étais-tu si pressé de t'en aller ?

- Mais....pour..rien...

- À d'autres ! Dis-moi, où ils sont et je ne te ferais rien

- Je....sais pas..je vous jure...

- C'est dommage pour toi...je ne te crois pas...

- D'accord....je vais vous le dire... Ils sont plus loin, dans des petites maisonnettes, à environ deux lieus d'ici. Mais ne dites pas...que je vous l'ai dit.

- Très bien.

Il sembla plutôt sincère sur la dernière partie. Néanmoins, mon instinct me disait qu'il savait autre chose. Peut-être savait-il ce qu'il s'était passé ici ? Pourquoi la Vigie n'était pas intervenue ? Plantant mon regard sur la chose en question, parce que cela ne ressemblait pas vraiment à un être humain, vu la crasse qui semblait être incrustée sur sa peau et les larges sillons blancs sur son visage. Il avait pleuré, semblait-il. Je dois le faire parler. Il a peut-être d'autres informations importantes. Ce dernier trembla de tous ses membres, comme si je le terrifiai au plus au point. Pourtant, je devais l'être beaucoup moins que ces pirates, non ? Je relâchai ma prise sur son vêtement, mais en le tenant toujours fermement, au cas où, il aurait dans l'idée de s'échapper.

- Une dernière question. Tu as une idée de ce qui s'est passé ici ? Tu sais quelque chose sur ces pirates ? Une information sur leurs plans ? Ce qu'ils cherchaient ?

- Non, je vous jure...

- Tu es absolument sûr ?

- Oui, oui...je vous jure...

- Bien. Je vais quand même t'emmener avec moi. On ne sait jamais...Tu auras peut-être de nouvelles infos.

- S'il vous plaît....Je veux pas...

- Je n'ai pas le choix. C'est comme ça. J'obéis aux ordres. Maintenant, avance !

Et voilà qu'il se met à pleurer. Bien. Je l'agrippe par les épaules, l'obligeant à avancer. En interrogeant d'autres passants, personne ne savait rien. Juste ce petit rat d'égout. Le trajet se fit en silence, bien que parfois ponctués de petits sanglots. Il était agaçant. Mais je me retins de le tuer. Il pouvait avoir des informations capitales. C'était pour cela que je devais le ramener. Mais avant, je devais découvrir la cachette de ses maudits pirates. Vingt minutes avaient passé, lorsque j'entendis des bruits étouffés, comme si des gens se battaient. Carathiel. Traînant le villageois dans mon sillage, je courus en direction des combats et lorsque j'arrivai, j'aperçus mon compagnon en bien mauvaise posture. Pour être sûr que mon "protégé" ne s'enfuit pas, je l'attachai à un poteau et bientôt entrai dans le combat.

Avec mon bouclier, je repoussai l'attaque d'un pirate qui s'en prenait à mon compagnon. Avec un signe de tête en guise de remerciements, ce dernier se replongea dans le coeur de la bataille. Je dégainai mon katana et tranchais le bras de l'un de nos ennemis. C'était sanglant et bien monstrueux, comme j'aimais ces combats. Je tentais de les blesser uniquement, de les mettre hors d'état de nuire au pire, mais tenter de ne pas les tuer, relevais d'un effort surhumain. Pourtant, je respectai les ordres que j'avais reçus. Ramener les responsables. Ramener ceux qui avaient des informations. Faisant tournoyer mon katana au-dessus de ma tête, je le fis pivoter au dernier moment, pour que le pirate se prenne le manche de mon arme en plein ventre. Lui coupant la respiration pendant un petit moment. Et un de moins.

- Ystalri ! Derrière toi !

La voix de mon compagnon d'infortune me fit tourner la tête, au moins où l'âme du pirate s'abattait sur mon bras. Poussant un grognement. la lame avait mordu assez profondément dans la chair. Mais cela ne m'empêcha pourtant pas de lui tordre le bras et de lui coller un bon coup dans le visage, lui brisant le nez au passage.  Lorsque enfin tous les six pirates furent hors d'état. Je jetai un œil à Carathiel, ce dernier était bien amoché, mais il s'en remettrait, tout comme moi. Nous devions les ramener. Sans oublier, le villageois qui avait lui aussi, sans doute, des informations.

- Merci d'être venu. Sans toi, j'aurai été mal.

- Pas de quoi. Maintenant, on doit les ramener. Une idée ?

- On pourrait utiliser ces filets ?

Il désigna les filets sur le côté, près de mon prisonnier. Cela semblait une bonne idée. Je fis un signe de tête pour lui dire que j'étais d'accord. On ficela les pirates comme des bêtes et on jeta deux ou trois filets sur eux, sans oublier le villageois. On recula pour admirer notre travail. C'était plutôt pas mal et solide. Déployant nos ailes, on attrapa chacun un côté des filets et on s'envola pour retourner à notre ville. En chemin, je m'enquis auprès de Carathiel pour savoir comment il était tombé sur les pirates. Un coup de chance avait-il dit. Puis le reste du chemin se fit en silence. Je jetai de temps à autre un regard sur la marchandise que nous ramenions. Cela serait tellement bête de les perdre dans les airs.

HJ: 2055 mots: Une épaulette d'aile en Æthril (et un point en force) s'il vous plaît, merci :)
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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Lun 13 Avr 2015, 16:12


D’un coup sec, Eerah sangla l’étui à son mollet, et y glissa une courte lame. Ce n’était pas pour se battre, elle remplissait plus un rôle d’outil de secours plutôt que d’arme, et l’expérience lui avait appris qu’il n’y avait pas de situation où un couteau se trouvait inutile. En l’occurrence il partait pour une courte mission à Sceptelinôst, et d’ici à se retrouver attaché au fond d’une cale, il n’y avait pas deux pas. En y réfléchissant à deux fois, le Déchu douta qu’on puisse lui faire subir un tel sort ; quelques années auparavant peut-être, mais désormais il entrait dans le cercle restreint des grands de ce monde, qu’on ne pouvait pas attaquer à la légère. Il arrivait encore parfois à ce convaincre qu’il s’agissait là de son propre narcissisme, mais la vérité était qu’il avait gagné en puissance. Quelques jours auparavant seulement, un assassin était entré dans la Bibliothèque dans le but de s’en prendre au roi, et il l’avait senti arriver deux ruelles plus tôt. Le Dædalus était descendu lui-même faire un exemple, et l’homme en question était toujours en train de se dodeliner d’avant en arrière, dans les geôles du Goulet de la Murène. On arrivait de moins en moins à le surprendre, et la plupart du temps, il prévoyait avec une efficacité lassante les prochains mouvements de ses ennemis. Il tâchait de ne pas prendre trop confiance en lui, mais inévitablement, il lui arrivait d’être à ce point sûr de lui qu’il en faisait des erreurs. Chacune d’entre elles venaient se rappeler à son bon souvenir, à chaque fois qu’il se pensait suffisamment fort pour ne rien avoir à craindre de quelqu’un ou quelque chose. Il noua ses cheveux en tresse, enfila un haut moulant noir, et un pantalon similaire, en toile rugueuse. Son départ pour la cité pirate se faisait dans quelques heures, et il partait seul. Les seuls à en être tenus informés étaient les Vincidi, et quelques proches d’Eerah dignes de confiance.

Le but de la mission était lui très simple, il partait mener sa propre enquête. Contrairement aux Déchus qui s’y rendaient également, il ne partait pas pour une infiltration sur plusieurs jours, mais interroger certains informateurs bien précis qui n’auraient pas accepté de parler avec d’autres que lui. Si lui était était souvent méfiant, eux étaient paranoïaques, et leur métier leur interdisait la moindre erreur. Il enfila une cape à capuchon et sans un bruit, s’envola de chez lui pour filer au nord. Il avait également équipé une des épaulières récemment sorties des centres de recherche Déchus. Elles avaient pour particularité de dissimuler les ailes de son porteur ; de loin, on pouvait simplement distinguer une forme sombre filer dans les airs, comme suspendue à un filin au-dessus de l’océan. C’était comme une scène qui se répétait sans fin ; lui s’habillant pour partir en mission, seul. Lorsqu’il était soldat, il le faisait tous les soirs, est-ce que c’était ça être roi ? Non, cela devait plus tenir à son tempérament qu’à sa fonction. Un « vrai » souverain, tel qu’il s’en trouvait sur les autres continents, n’aurait pas bougé de son trône, le crâne serti dans sa couronne. Lui n’avait ni trône, ni couronne. Il n’avait ni palais, ni château, et il ne s’en portait pas plus mal. Sous ses pieds filait l’eau, et rien d’autre ne se profilerais à l’horizon, pendant encore quelques heures.

Lorsqu’il posa le pied sur le port de Sceptelinôst, le soleil perçait au loin. Il tira son capuchon en arrière, tinta ses pupilles d’or et ses cheveux virèrent au châtain. Il ne s’embarrassa pas de plus de détails : si on connaissait son nom, peu de monde pouvait aisément reconnaitre son visage, et ceux qui en étaient capable n’avaient pas besoin de leurs yeux pour se rappeler qui il était. Le plus dur, en matière de dissimulation, et en ce qui concernait Eerah, était de simuler le mouvement normal des pupilles. Les voyants ne cessaient de passer d’un point à un autre, dans une fatigante danse sans fin. Il pénétra dans une auberge proche et marcha droit vers le tenancier, évitant au passage quelques flaques d’un liquide qui avait peu de chances d’être de l’eau. « Une chambre, au deuxième. ». Le patron leva le menton et renifla. « Avec vue sur le port ? ». « … Et accès aux bains, oui. Vous faites le petit-déjeuner ? ». Le vieil homme hocha la tête lentement. Son bouge branlant ne contenait ni bain ni rien qui puisse se rapporter à l’hygiène, pas plus que de deuxième étage, et il s’écoulerait surement plusieurs ères avant qu’il ne s’abaisse à préparer des œufs pour quelqu’un d’autre ; non, en réalité, il s’agissait des quelques phrases qui signifiaient en langage non codé : « J’ai un contrat à faire passer. ». Le tavernier passa sa main dans une barbe drue, et ajouta avant de lui indiquer une porte dérobée derrière une tapisserie tendue derrière le comptoir : « Je vous laisserais aller signer le registre, bienvenue à Sceptelinôst. ».. Le Déchu le remercia, glissa deux pièces d’or sur le comptoir, et marcha jusqu’au passage dissimulé. Derrière, une simple réserve, et en son centre, une trappe s’ouvrant sur une échelle et une odeur pestilentielle. On pouvait féliciter les espions et assassins de la cité pirate pour leur professionnalisme, mais vivre dans une telle crasse laissait pantois. Le roi fronça le nez et s’y engagea tout de même ; il avait connu pire.

Sous la surface, un réseau de tunnels, d’égouts, datant de la création de la ville, ou creusés après pour des besoins particuliers. Certains arguaient que d’autres étaient là depuis bien avant l’avènement des hommes ou des autres races, ce qui, de l’expérience du Déchu, n’avait rien d’impossible. En l’occurrence, il marchait dans un des canaux que l’on avait dédié aux affaires plus ou moins légales : toutes les entrées latérales avaient été bouchées, et l’unique chemin filait droit vers le centre de la cité. Il y marcha quelques minutes avant que deux monstres aux épaules aussi larges que solides ne se détachent d’une anfractuosité dans la roche. « Eh toi. Droit de passage. ». Le Dædalus releva la tête et les deux hommes semblèrent soudain s’affaisser, avant de retourner dans leurs alcôves respectives, les yeux fixés au sol. Sans plus de cérémonie, le Déchu passa, tout sourire. Ce n’était pas foncièrement nécessaire, mais ses pouvoirs ne cessaient de l’amuser. Un peu plus loin, l’égout se resserra en un simple couloir fermé d’une large porte en chêne. De l’autre côté, on entendait le murmure constant d’une cinquantaine de personnes occupées à parler, régler des affaires obscures, signer des contrats véreux. Eerah poussa le bâtant, et tandis qu’il avançait à la recherche de son informateur, s’appliqua à effacer son existence de l’esprit de tous ceux qui venaient par hasard poser leurs regards sur lui. Celui qu’il cherchait était un homme-chat, un Bélua qui avait su profiter des avantages procurés par son totem pour se faire une réputation dans le domaine de l’espionnage. Il ne connaissait ni son vrai nom, ni le lieu où il résidait, et ça n’avait pas tant d’importance. Il connaissait son odeur, c’était largement suffisant pour le traquer si le besoin s’en faisait ressentir. Et justement, les phéromones du félin s’échappaient en masse d’un salon privé, un peu plus loin. Le Roi s’y engouffra, et les occupants qui y étaient déjà, affairés à traiter avec le Bélua, furent soudain pris d’une irrésistible envie de quitter les lieux. Ils passèrent devant Eerah sans réaliser sa présence, et lorsqu’ils furent tous sortis, celui-ci referma la porte, avant d’aller s’asseoir en face de l’informateur. « Bonjour. ». L’intéressé plissa ses yeux félins avant de sourire, toutes dents dévoilées. « Sire ! Quel honneur vous me faites. J’aurais pu venir dans votre agréable pays, si vous m’aviez fait demandé. ». « J’ai peur que cette affaire soit plus sensible encore que nos échanges ordinaires. ». L’homme-chat bu un trait de sa coupe, recula dans son siège et croisa les doigts. « J’imagine que vous venez me parler de l’attaque ? ». « Vous imaginez bien. ». « Que voulez-vous, il est important pour moi de me préparer à toute demande. J’ai donc déjà pris plusieurs dispositions pour identifier le commanditaire de cet incident. ». Le Dædalus fixa ses yeux vide dans le regard de l’homme. « Je vais tâcher d’être clair ; Je ne veux pas un nom. Je veux chaque nom. Chaque adresse, chaque lien de parenté, chaque enfant légitime ou non. Et une fois que nous en aurons fini, vous ne vous souviendrez ni de cette conversation, ni de ce que vous avez pu m’apprendre. Est-ce que cela vous pose un problème ? ». Une courte hésitation, et le Bélua hocha la tête : « Je vais devoir appliquer un tarif spécial, vous en êtes conscient ? ». Le Déchu sourit. Ils échangèrent une poignée de main, et l’informateur fit amener une cruche de Tokay. Leur entrevue risquait de durer un certain temps


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