Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 Un être délaissé sur une île corrompue [PV Nephren]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 03 Avr 2014, 10:28

« Kei, j’y vais, reste tranquille et arrête d’emmerder Alyss. », « Mais… ! » Wrath, torse nu, fit glisser son kimono court sur ses épaules, se vêtissent de noir, comme à son habitude. Passant une main dans ses cheveux courts, bruns, il dissimula ses cicatrices d’horreur, ne laissant qu’un corps parsemé de reliefs, plus dû à ses muscles et à sa morphologie, qu’à ses ignobles balafres.
Quittant sa garçonnière, d’un pas franc mais seul, il fut rapidement rattrapé par le Génie, qui refusait de le laisser s’évaporer dans la nature « Quand rentreras-tu ? Oh Wrath, reste avec moi… ! Je me sens tellement seul sans toi… » Le Déchu fronça les sourcils, toisant son interlocuteur, avant de tourner la tête à droite, voyant la rue vide. Posant à nouveau ses billes noisette sur l’homme, il croisa les bras « Cette fois-ci tu ne me feras pas rester. Il faut que je parte d’ici, j’ai à faire. Occupe-toi de Keith, je ne veux pas qu’il se blesse ou qu’il blesse d’autres personnes. », « Pourquoi es-tu si… Frigide ? » Le type posa une main sur son bras, mais déjà, ses chaussures de bois claquaient sur le sol « Je rentre vite. » Et il ne montra que son large dos à la muse, préférant l’abandonner que de rester un jour de plus dans ce capharnaüm invivable.

Avalon était une ville pourrie, et il était difficile pour lui d’y vivre. Plus le temps avançait, plus ses nerfs étaient à vifs et, aujourd’hui même, il fallait qu’il parte. Qu’il aille prendre l’air.
Ce fut comme cela qu’il se retrouva à sillonner quelques terres. Ses ailes noires dépliées, il vola en direction de l’horizon bleu azur, survolant le bel Océan.
Le géant le fascinait, et il se demandait, encore aujourd’hui, s’il était possible de rencontrer des êtres légendaires, comme le peuple de l’eau, le peuple des sirènes. Personnellement, il n’en n’avait jamais vu. Alyss lui avait affirmé qu’ils existaient et qu’ils n’étaient pas qu’êtres de mystère.
Avec espoir, il regardait l’étendue salé, envieux de voir apparaitre une tête magnifique, sortir de l’eau pour y replonger, dévoilant probablement une queue magnifique, mais plus les minutes passèrent, plus sa patience s’étiola, pour ne redevenir que poussière.
Cela ne servait à rien d’espérer. L’espoir était un sentiment destiné aux faibles. A ceux qui veulent croire en quelque chose pour se raccrocher à leur vie médiocre et minable.
L’homme était fort. Fort de ce qu’il était, de ce qu’il avait, et il n’avait pas besoin de l’Espoir, pour voir plus loin.

Dans un soupir, il plongea pour se rapprocher de la surface cristalline, et vit plus précisément certains îlots esseulés, et délaissés de tous. Curieux des points noirs bougeant dessus, il constata que la vie sur ces terres était vaste et variée, et qu’où qu’ils soient, elle était florissante. Tellement de vie animale, que même un type avait eu la bonne idée d’aller séjourner sur l’une des minuscules iles. Wrath fronça les sourcils, méfiant et à la fois étonné, et resta sur place un moment, battant l’air de ses énormes ailes de jais. Ailleurs, sur le peu de superficie que représentait l’ile, il n’y avait rien. De la verdure, mais pas de bêtes.
Posant ses pieds sur le sable terreux, il fit attention au guet-apens auquel cela aurait pu conduire mais, de visu, ce type était juste évanoui, sans rien d’autres derrière.
S’avançant, ses plumes sombres firent de l’ombre à la jeune fille sur le ventre. Ne sentant pas de sang, le Coléreux ne constata pas de blessures mortelles. D’un tour de bras, il retourna le corps sur le dos et constata avec surprise que ce n’était pas une femme, mais un homme. Ses sourcils s’arquèrent, se redressèrent, montrant clairement l’étonnement, puis revinrent froncé, à leur position initiale.
L’étranger respirait, n’avait pas l’air de souffrir. Se penchant ainsi sur lui, à genoux, il tenta de le réveiller « Hey, réveille-toi. Oh ! Réveille-toi ! » Sa voix rauque et masculine retentit, roulant dans sa gorge pour venir s’immiscer au creux des oreilles du type.
Wrath était fait pour tuer, et non pour soigner. Se servant de ses pouvoirs, il augmenta sensiblement le sens de l’ouïe du malade, pour le faire entendre distinctement sa voix, et faire comprendre à son cerveau qu’il était en sécurité, qu’il pouvait sortir de ce coma. Son corps massif, tout habillé de noir, similaire à ses ailes, cachait entièrement l’homme. Sa chemise était presque déchirée, un peu défaite, et sa peau légèrement hâlée ressortait, douce comme de la soie. Enfin, ce fut l’effet qu’elle faisait à l’Ange. Automatiquement, il secoua la tête, se concentrant sur son visage. Visage fin et épuré.
Soupirant d’exaspération, il regarda ailleurs un instant « Allez, dernier appel, après je m’en vais. »
Aucun scrupule. Il n’était pas fait de cette matière-là de toute manière.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 03 Avr 2014, 14:02

Encore une fois, je me tenais dans un lieu inconnu.
Une nouvelle fois, je me retrouvais étendu.
Est – ce que mes yeux étaient – ils ouverts ou clos dans cette obscurité méconnue ?
Je serais malheureusement incapable de le dire à première vue.

«  Réveille-toi » Non, il ne faut pas.
«  Ne sois pas bête » Ainsi je suis fait.
«  Pourquoi ? » Parce que tu vas encore…
«  Je suis désolé »  Je ne te crois pas.

Je suis désolé.

Ces mots que je répétais sans cesse. Ces mêmes mots auquel je voudrais tant y croire.

«  Écoute » Laisse-moi tranquille.

Que suis – je censé faire à présent ?
Je ne suis qu’une poupée dépourvu de volonté. Je n’existe que pour le plaisir et le bonheur de celle qui m’a donné la vie.

«  … »

Pourquoi devrais – je continuer de fonctionner ? N’est – ce pas ma finalité de finir brisé depuis qu’elle m’a laissé.

«  Ressent »

Que dois – je ressentir ?

La douleur d’avoir été abandonné ? La peur de goûter à l’éternelle solitude ? La chaleur du sable chaud et la douceur de l’air marin ?

«  Je dois partir » Non… Je ne veux pas.

A quel moment me suis – je mis à te poursuivre ? Je ne comprends décidément à rien de ce qui m’arrive. J’ai tellement de questions à te poser. Si tu savais à quel point tous ces pourquoi me rendent fou.

Pourquoi m’aides – tu si c’est pour me laisser seul ? Pourquoi je me sens obliger de courir après toi ?

Ton imposante silhouette me hante plus que de raison. De toi, je ne me souviens que de ton large dos qui ne cesse de s’éloigner de moi. J’ai beau courir, mes mains ne t’atteignent pas.  

Mes efforts semblent vains.

«  Attends-moi »

Ma voix reste inaudible.

«  Ne me tourne pas le dos »  mais tu ne m’écoutes pas. Il n’y a que mes larmes pour me tenir compagnie.

«  Hey ! Réveille-toi […]  »

Ta voix rauque et vibrante me harcèle. C’est trop difficile, je ne peux en supporter d’avantage.

«  […]  je m’en vais. »

Pas cette fois, je ne le permettrais pas.

«  NON !!! » hurlais – je de tout mon cœur.

Les yeux grands ouverts inondé par les larmes, la main tendu vers le ciel, je sortais enfin de mon étrange torpeur. Une vive douleur transperçait ma poitrine, suivit d’une flopée de sensation bizarre.

Tout s’emmêlait. Tous m’oppressaient.

Et lorsque mon regard se posa sur l’ombre gigantesque qui se tenait à mes côtés.

« Papa » soufflais- je d’une voix cassée.

Il n’y avait plus à hésiter.

Sans retenu, je me jetais dans les bras de cet étranger  au parfum familier. De toute mes forces ô combien risible comparé à lui, j’enlaçais son cou pour ne plus jamais le lâcher.

«  Ne m’abandonne pas, je t’en supplie. »

Je n’en pouvais plus, il fallait que je me libère.

« Reste avec moi ! »

Mon corps frêle et tremblant s’arquait contre le sien robuste et ferme à mesure que mes sanglots s’amplifiaient.

« Je suis désolé... »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 03 Avr 2014, 15:22

Wrath regardait l'Océan, finissant de parler. D'un coup la présence à côté de lui bougea. Elle fit même plus que bouger... Elle lui sauta dessus. Le petit mec hurla, avant de se jeter sur lui, pleurant de tout son soul, en s'accrochant à lui, comme s'il représentait toute sa vie. Le géant fut surpris, choqué presque de sentir la détresse de ce type. Il ne comprit pas d'abord pas, et fronça les sourcils, entendant ses gémissements, lui demandant de ne pas partir, lui demandant de ne plus le laisser ni de l'abandonner.
L'homme ne comprit pas. Qui il était ? L'inconnu devait être resté au soleil trop de temps et voilà que, dorénavant, il avait attrapé une insolation. Des hallucinations. [color=gray]« Hé, tu... » Mais sa voix rauque mourut, sans qu'il ne pu articuler quoi que ce soit. Ayant baissé la tête, il eu devant lui la scène la plus misérable, devant ses yeux. Une tête blonde fourrée dans le creux de son épaule, de son torse, pleurait à chaudes larmes, alors que son petit corps presque trop maigre, tremblait, prit de spasmophilie. Son kimono commençait à boire les larmes qui imbibaient les joues de la poupée.

D'un simple geste, tout son monde changea. Les paroles, les gestes, la sincérité de cet homme... Ce n'était pas un homme, c'était un garçon, similaire à un enfant à qui on aurait arraché sa peluche, ou pire, ses parents. Alors il fit quelque chose qui, en temps normal, n'aurait pas été dans sa nature.
Son bras s'arqua, et vint entourer la fine taille marquée de l'étranger, alors que son menton se posa sur le sommet de son crane. Resserrant doucement son étreinte, il le pressa contre lui, lui apportant du contact et du réconfort, à l'ombre de ses ailes « Je suis là... » Sa voix était un son, un ton sourd et massif, comme un rocher roulant sur la terre sèche. « Je suis là, ne pleure plus... Tu es en sécurité » Ce n'était pas son père, ce n'était pas l'homme qu'il cherchait, et pourtant, il agissait soudainement comme tel. Il était convaincu, qu'en agissant de la sorte ça allait apaiser le garçon.
Wrath était empreint d'un caractère paternel. Keith, Alyss, maintenant lui... Quelque chose en lui rassurait les gens. Quelque chose en lui, rassurait et aidait les âmes seules et perdues. Elles venaient prendre refuge sous ses ailes, heureuse d'un réconfort qui, pourtant, il ne leur donnait pas.

Le Déchu était juste loyal. Lorsqu'il s'occupait des gens, il s'en occupait avec une droiture d'ange, et jusqu'au bout. Il ne lâchait pas, n'abandonnait pas, et ne cédait pas. Son pêché l'aidait beaucoup à se faire respecter. A aujourd'hui il en avait la maitrise quasi totale, et celle-ci lui permettait de l'apprivoiser, pour faire comprendre aux gens quand il était enclin à discuter, et lorsqu'il ne l'était pas. Et là il l'était. D'avoir vu ce visage si parfait, se déformer sous le chagrin, pour venir s'échouer dans son cou, était une vision d'horreur. Quelque chose qu'il ne supportait pas « Je suis là, mais je t'en supplie, ne pleure plus... » Son chuchotement résonna à peine, essayant de se faire tout de même audible. Attrapant correctement le corps de l'inconnu, il le prit contre lui, comme on aurait pris un petit enfant, pour l'éloigner du soleil, l'abriter sous un arbre, là où la brise océanique fraîche, soufflait, érodant les pierres. Wrath s'assit à son pied, et déposant le jeune homme « Hey, ça va... Dis moi comme tu t'appelles. Et comment es-tu arrivé ici mon garçon ? » Il tira son kiseru du revers de son kimono, avant de l'allumer pour le porter à sa bouche. Doucement, la fumée blanche sortie de sa bouche, et il toisa la poupée de ses orbes noisettes. Quelle tristesse... Tan de tristesse en un cœur...
Wrath tendit la main, et toucha la joue du type. Juste sa paume, grand et massive, faisait la taille de sa joue. Alors de son pouce il essuya une larme « Arrête de pleurer, et dis moi qui tu es. »
Le Déchu n'était pas méchant. Il ne compatissait pas, mais il n'avait rien de foncièrement méchant. Maladroit, évidemment, il était un homme brut, taillé à même la roche, et personne n'était venu le polir. Il aurait fallu des heures, des mois, peut être même des années. Ainsi, ses gestes étaient francs et sincères, il ne pouvait pas mentir. Cependant, et bien qu'il n'était pas beau, sa force faisait son charme. Son charisme se ressentait de la sorte. On l'entendait, mais on ne le voyait pas. L'envie qu'il avait que ce type arrête de pleurer, et de salir son visage, était puissante. Tellement, que cela lui gratta la gorge, et il du se frotter la nuque pour arrêter de penser au sentiment d'irritation qu'il ressentait.

« Qui ta laissé ici... ? » Non, en fait, il était énervé. La limite n'était pas franchi, mais il avait une soudaine envie de refaire le portrait à celui qui avait osé abandonné ce chaton inoffensif.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 03 Avr 2014, 19:58

Aussi loin que mes souvenirs remontent, c’est la première fois que je pleurais. Pas des pleurs provoqués par la peur, l’angoisse ou la douleur. Non rien de tout ça, ces larmes étaient différentes.

Oui différentes, comme cet homme qui épongeait ma peine au lieu de l’exploiter.

Pas de raillerie, ni de punition.

J’aurais pu m’attendre à être roué de coup comme il en était d’usage dès que je faiblissais mais il n’en fit rien. Bien au contraire, de lui s’échappait des mots que je n’aurais cru possible, pas pour quelqu’un comme moi. Et si inconsciemment, mon corps s’était préparé à être brisé ou électrocuté. D’un geste, il balaya toutes ces craintes en raffermissant mon étreinte imposée, d’une douceur infinie contrastant avec son immense stature.  

Il était si massif et moi si fin. Je devrais avoir peur  et m’éloigner comme je le fais toujours depuis que je me promène en ces terres. Mais je n’y arrive pas.

Pour la première fois depuis mon errance, je me sentais bien.

J’ignore à quel moment mes sanglots ont stoppés, du moins la plus grosse partie. Était – ce à cause de ce murmure empli de promesse ?

«  Je suis là mais je t’en supplie, ne pleure plus »

Avais – je bien entendu ou était – ce encore un fantasme de mon âme en peine ?

Ma seule certitude fut l’accélération des battements de mon cœur, suivit d’une brève série de hoquet pour mon plus grand désarroi. Aussitôt que mes sanglots s’envolèrent, mes muscles se relâchèrent.

J’étais enfin prêt, c’est ce que je pensais.

Au-dessus de nous, l’astre brillant continuait de nous irradier. Effort inutile, car à l’abri en son sein, seul son ombre m’illuminait. Mon protecteur me porta vers un arbre et à son pied, je le vis porter à ses lèvres un bel étrange objet.

« Qu’est – ce donc ? » interrogeais – je malgré moi, intrigué.

Confus de mon audace alors qu’il y a quelque minute encore, je larmoyais tel un bambin. J’inclinais la tête vers l’avant de sorte  que mes cheveux puissent me servir de barrage. Loin de me charrier, l’homme posa sa main sur ma joue humide chassant une perle vagabonde.

« Arrête de pleurer, et dis-moi qui tu es. »

L’étonnement fit place à un autre sentiment dont la définition m’échappait en cet instant. J’aurais aimé être comme lui, il incarne ce que je ne serais jamais.

« Je suis pathétique n’est – ce pas ? »

Mon visage adoré était rongé par les pleurs et la saleté. Mes yeux d’ordinaire vermeil devaient être horrible à regarder. Un frisson d’horreur me prit devant l’image d’un moi grotesque se formant dans mon esprit. Je savais qu’elles allaient revenir décidant de garder ma bouche fermée de peur d’éclater.
Pourtant, je ne puis m’empêcher de poser ma main sur la sienne. Elle était si grande, ferme et chaude à la fois. Tout mon contraire. Appréciant, la chaleur qu’elle dégageait sur ma joue, mes lèvres finirent par en effleurer l’intérieur.

Ma première marque d’affection pour quelqu’un d’autre qu’elle. C'était irréel.

«  Nephren Kâ est mon nom.  Je ne sais pas comment je suis arrivé ici. Mon dernier souvenir était que je dormais non loin de la foret des murmures puis à mon réveil  vous… »

« Vous étiez là » terminais – je d’une petite voix embarrassée.

« Qui t'as laissé ici... ? »

Au moment de répondre, j’eus un blocage.

J’avais beau mouvoir mes lèvres mais aucun son ne sortait. J’allais craquer.

Comme pour me protéger de son regard, j’enfouis mon chagrin dans cette main qui me faisait tantôt du bien.

«  Ne me regarde pas. »

S’il te plait…

«  Ne me… je… suis si laid, ne me regarde pas »

C’était le vide total. Plus j’essayais d’arrêter, plus j’avais l’impression que je ne faisais qu’accélérer les choses.

« Pourquoi m’as - tu abandonné maîtresse ? Je ne comprends pas… »

Comment le pourrais – je ?

« C’est trop dur… je ne comprends pas ce jeu, je ne sais pas quoi faire.  Je ne veux pas être une poupée sans maître. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 05 Avr 2014, 22:05

Le jeune homme parla, s'adressant au Déchu d'une voix fluette. Il était curieux et semblait sortir d'un oeuf. A travers son regard rouge reflettait une lueur de malice, quelque chose d'indescriptible, le faisant comme tenir en vie. Mais il n'avait pas l'air pugnace. D'après la scène qui s'était déroulée un instant avant, il n'avait pas l'air d'un valeureux soldat égaré.
Wrath se sentit tout à coup engagé pour sa cause.
Il ne savait pas pourquoi mais les gens sans défenses, les oisillons malades, voués à mourir dans le nid, écrasés par leurs frères robustes, lui, les recueillait et prenait soin d'eux. Alyss, qui avait récemment perdu son maitre, Kei qui n'était rien d'autre qu'un gamin naïf et simplet, peu habile à ce débrouiller en ce monde, et maintenant lui. Bien sur, il ne s'en occuperait pas, cet homme avait surement une famille, quelque chose du genre, mais se dire que cela tombait sur lui, de voir une biche blessée, et d'aller l'aider... C'était bien plus que le simple destin. Peut être des restes angéliques, perdu au fond de son cœur et de ses limbes se voulant démoniaques... Foutaises !
Wrath vivait pour lui, et avait sa propre idée de la justice, ses propres valeurs. Le Bien et le Mal n'était que des notions abstraites finalement.
Et cet inconnu était, pour lui, du côté du bien.
Sa question le fit froncer les sourcils. Ce gosse pleurnichait il n'y avait même pas cinq minutes et, maintenant, il était ravis de savoir ce que tenait Wrath entre ses doigts « Une pipe à tabac. » Mais le Déchu était plus inquiet pour lui, pour sa santé.
Hum, là encore, inquiet était un grand mot. Si l'éclair s'abattait sur lui, et que le type décédait sous ses yeux, le Déchu repartirait comme bon lui semblerait.

Ses sentiments étaient entremêlés. Entre le tiraillement de son côté bénéfique, résidu de son ancien état d'Ange, et le je m'en foutisme total qui le caractérisait de base, il avait du mal à savoir réellement ce qu'il voulait. A faire la part des choses. A quel point il voulait aider ce genre de personne, seule et parfois délaissée.
Le gosse prit ce contact comme une bénédiction, quelque chose qui le calmait, et il garda la main massive de l'homme, contre sa joue. Le brun ne bougea pas, regarda d'un oeil sévère, la scène et analysa ce qu'il pu « Pathétique ? Pas vraiment. Juste seul. » Le géant se sentit gêné de l'affection que lui portait le petit. Ce genre de geste... Il avait clairement manqué d'amour paternel, d'amour familial, ou peut être fraternel, mais d'amour, c'était sur. Wrath se projeta à moitié. La façon dont il vivait avec Kei et Alyss, finalement, il n'était que le reflet de ces deux êtres. Il traitait Kei à son image, de façon imprévisible et primitive, alors qu'Alyss... C'était plus subtil. Il était plus doux, il mettait plus de tact et de diplomatie dans ses paroles... C'était différent. Et ici, il agirait de la même façon. Avec la subtilité et la naïveté dont cet être faisait preuve.

Puis il parla, s'enivrant de sa main, de la chaleur du Déchu, en déclinant son identité, et son souvenir de la veille. Wrath ne scilla pas, et continua de le regarder, attentif. Puis quelque chose se passa. Le garçon resta coi, et sa bouche s'ouvrit avant de se refermer. Il dissimula la bande d'yeux dans la paume du géant, avant de prononcer des mots de chagrins. L'homme agit rapidement, et décala sa main, pour lui attraper les épaules, et l'emmener contre lui. Nephren s'écrasa contre son torse, seulement voilé de son kimono, et son bras entourait son corps. Une de ses mains caressa ses cheveux, comme une petite tête, et il dit doucement, de sa voix grave et suave « Hé... Tu es en sécurité, ne t'inquiète pas... Je ne t'abandonnerai pas, je vais t'aider à rentrer chez toi... » Il écouta ses sanglots, il l'écouta parler d'une laideur.
De la Laideur. L'irritabilité qu'avait ressentit le Déchu juste avant, et qui fut interrompu par la détresse de Nephren, revint au galop quand le gamin parla de son physique. Wrath fut tellement agacé, au bord de la Colère, qu'il laissa tomber son apparence sobre, et revêtit sa véritable nature.
Les cheveux et les yeux verts, une peau basanée, des mains écorchées, une cicatrice lui ayant crevé un oeil qu'il gardait dorénavant fermé, de gros balafres affreuses sur le torse, et surtout, deux entourant ses ailes. Une partie de sa peau était brûlée. Et alors il toisa le garçon le regardant de haut.
« Ne parle pas de ta magnifique Laideur lorsque tu as un monstre devant toi. » Sa voix grave était un son monocorde, sévère et courroucé « Ne redis plus jamais ça. » Comme si ce fut un rêve, un cauchemar, ou un mirage, il reprit, en un battement de cil, sa fausse apparence, celle idéale à ses yeux. Entre deux coulées de larmes, peut être Nephren ne l'aurait-il pas vu ? Peut être fuirait-il ? Ou mettrait-il ça sur le compte de l'hallucination ?

Wrath finit par relâcher son étreinte, un sentiment de déception l'enivrant, et il dit « C'est cette 'maitresse' qui t'a laissé ici ? » Il pouvait paraitre froid, ou dur, mais tan qu'il ne partait pas, c'était qu'il tolérait toujours la présence de l'étranger.
Se levant, il attrapa le bras du garçon, constatant par ailleurs sa légèreté et, une fois debout, sans le lâcher de sa poigne de fer, lui dit « Va te laver. Vu que tu es laid. » Il maitrisait sa colère. Vraiment. Ca allait. Il fallait juste que le type lui obéisse.
Voyant la mollesse de l'enfant, il le prit avec lui, et l'emmena jusqu'au rivage « Reste là. » longeant la côte, il vit certaines pierres, plus friables que d'autres. Une en main, il revint vers lui et dit « Déshabille toi. Ce sont des pierres savonneuses, tu vas t'en servir. Aller ! » Attrapant sa chemise il en défit les boutons rapidement « Fini d'ôter tes vêtements, et va dans l'eau. »

Mais la bonne surprise allait arriver... Wrath ne savait pas que Nephren était le genre de poupée dont on s'occupait. Il ne faisait rien, tous faisaient pour lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 06 Avr 2014, 11:54

J’étais reparti dans une nouvelle tirade de larmes…
Des mots dont je n’avais pas le contrôle, c’était étrange de m’entendre parler autant.

Pourquoi ne puis – je plus garder le silence comme elle me l’avait appris ?

J’avais la sensation que quelque chose n’allait pas. Cette désagréable impression de ne plus être le même m’inquiétais. Était – ce un dysfonctionnement provoqué par l’éloignement de mon propriétaire légitime ?

Mes pensées se bousculaient pendant que mon sauveur essayait de me réconforter de ses paroles salvatrices.

« Rentrer à la maison ? » hoquetais – je

Était – ce vraiment possible ?

Un bref instant l’espoir naquit en mon être esseulé. Cet homme pouvait – il vraiment m’aider à la retrouver ? Intérieurement, je jubilais anticipant nos retrouvailles.

Quel idiot !

J’étais si concentré sur mes désirs que je ne remarquais pas le changement de ton de mon inconnu. Si la dureté de sa voix me laissait de marbre, la pression de son aura quant à elle m’interpella grandement.

Je l’avais mis en colère.

Interloqué, je levais la tête prêt à m’excuser comme à mon habitude mais ce que je vis m’enleva toute résolution. La vision qui s’offrait à moi stoppa net mes pleurs.

Mes yeux agrandis par la peur, constatèrent le changement d’apparence de mon maître d’infortune. Sa beauté classique laissa la place à quelque chose d’autre.
De multiples cicatrices et brûlures habillèrent sa chair halé.  Ses cheveux passèrent du brun au vert comme ses yeux où devrais – je dire son œil. Il était peut être borgne mais le regard hautain qu’il me lança me fit froid dans le dos.

Muet par l’émotion, mon corps communiquait à ma place par l’intermédiaire de faible tremblement et de frisson. Mon cœur se serra devant cette apparition et le jugement sévère de sa personne à mon égard ne faisait qu’aggraver mon trouble.

Je l’avais offensé et je le regrettais amèrement.

Coupable, je n’eus pas le loisir de dire ou faire quoique ce soit qu’il reprit son ancienne apparence. D’un geste ferme, il m’emmena vers le rivage m’ordonnant de me laver afin de chasser ma laideur. Instinctivement, je baissais la tête en me mordant les lèvres et en serrant mes poings quand il prononça ces mots.

Si tu savais comme cela me faisait mal de t’entendre me parler ainsi mais qui suis – je pour me plaindre. C’était de ma faute si tu étais en colère.

Ma détresse s’amplifiait. Qu’est ce qui me faisait souffrir autant ?

Ton ironie sur ma laideur ? La culpabilité d’avoir provoqué ton courroux ? Ou de t’être qualifié de monstre ?

A cette dernière, mon cœur se serra davantage. Pourquoi ?

Perdu dans mes songes,  je ne vis pas ton absence et ne pouvais que sursauter quand tu t’adressas à moi, plaçant une curieuse pierre dans l’une de mes mains.

«  Une pierre savonneuse » répétais – je bêtement.

Défaisant les boutons de ma chemise, tu m’ordonnas une nouvelle fois de me laver sauf que ce n’était pas possible.

Je n’aimais pas cette situation, encore moins cette distance entre nous.

Pourquoi est-ce que je prends tes mots et tes gestes à cœur alors que je ne représente rien pour toi ?

Je n’aimais vraiment pas ça…

Je restais immobile, une pierre dans la main dans l’attente que tu poursuives ton œuvre.Tu m’avais donné certes un ordre mais je ne pouvais rien faire sans l’aide de mon maître.

«  Je ne peux rien faire sans toi »

Était – ce pour lui ou pour elle que je disais cela ? Il m’était impossible de trancher.

D’un côté je regardais la pierre et de l’autre mon bracelet.

Ce même bracelet qui enserrait mon poignet plus qu’il ne devrait, tout comme mon collier. Mes chaines agissaient bizarrement, elles m’oppressaient alors qu'elles ne devraient pas.

Mais cela m’était égal, seul lui comptait pour moi aujourd’hui.

«  Qu’est ce qui ne va pas chez moi ? »  Dis – je involontairement à voix haute.

De ma main libre, j’attrapais la sienne prêt à faire n’importe quoi qui puisse rompre cette distance.

«  Pardonne moi, je ne voulais pas t’offenser. Je suis désolé. » S’il te plait, ne me rejette pas…
« Je ne le redirais plus c’est promis. Je t’en prie pardonne-moi ! » Oui plus jamais je ne le mentionnerais en ta présence.
« Mais s’il te plait… » Ne me juge pas si durement.
« Ne te qualifie pas de monstre, tu n’en es pas un… » Si tu en es un alors que suis – je moi ?

« Tu n’es pas un monstre »  fis – je avec véhémence.

Cette fois je ne pleurerais pas, ni ne baisserais la tête.

«  Tu es la personne la plus belle que je n’ai jamais vu ! Et t’entendre de nommer ainsi me fait mal, bien plus que la culpabilité de t’avoir mis en colère et plus encore que tes sarcasmes et la sécheresse de ta voix.  »

Je n’étais pas sûr que ce fût la bonne chose à faire dans ma situation mais c’était plus fort que moi. Quelque chose me poussait à dire ce que je n’avais pas le droit de faire depuis toujours : dire ce que je pensais réellement.

«  J’aime ton vrai toi beaucoup plus que … que … que cette apparence que tu arbores. »

Le souffle me manquait mais quel importance, je voulais en finir une bonne fois pour toute.

«  Je suis sincèrement désolé si je t’ai vexé et si je continues de le faire. Quoique tu puisses en penser, s’il te plait ne doute pas de mes mots, ni à chercher mille et une excuse. Peut-être que oui je suis dysfonctionnel parce que je n’ai pas été conçu pour parler, penser ou agir sans le bon vouloir de mon maire. Mais depuis cette séparation, je…. Plus rien ne va et c’est pire avec toi et je ne comprends pas. Mais qu’importe, j’assumerai ta punition quoiqu’il puisse m’en coûter. »

C’était avec anxiété que je posais mon regard carmin sur toi, je ne pouvais le voir mais ils brillaient de détermination.  

J’ignorais si c’était la magie de cette île mais j’étais sûr d’une chose : je sentais que le charme de ma dame ne m’influençait plus.

Le jeu pouvait vraiment commencer et tu en as été le déclencheur.

«  Puis – je au moins connaitre ton nom ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 07 Avr 2014, 09:03

Wrath regarda le type qui était complètement hébété. Oui, une pierre savonneuse, qu’est-ce qu’il y avait d’étrange à cela ? Le Déchu croisa les bras, le regardant d’un œil sévère, les commissures des lèvres pointant vers le bas. Il avait l’air instable, bouleversé, comme finalement un peu perdu. L’homme ne prit pas le temps de pouvoir lui dire quoi que ce fut, que Nephren entra dans une sorte de délie partiel. Il se demanda ce qui n’allait pas chez lui, reculant à moitié, agacé par son propre comportement avant d’essayer d’attraper Wrath. Son bras, sa main, qu’importait, tan qu’il pouvait s’écraser contre lui, et le sentir. Constater sa présence. L’homme ouvrit les bras, méfiant de cette réaction subite et spontanée. Le gamin se jeta sur lui, à corps perdu dans ses bras, en lui envoyant des supplications à la figure. Il y avait même pas deux minutes il allait… Bien, enfin il allait se laver et là… Il avait l’air désespéré et à la lisière de la folie « Arrête »

Wrath commença à s’énerver. Cette attitude l’énervait. Ce petit être essayait de se raccrocher à lui, en lui disant tout ce qui lui passait par la tête. Les compliments les plus farfelus et improbables sortirent de ses lèvres, pour venir gifler l’homme, de toutes leurs forces. Les mots beauté, monstre, abandon… Ils se mélangèrent tous à son irritation. Ils heurtèrent les parois de son cerveau, pour aller en déguster le suc colérique et haineux, faisant de sa tête un champ de bataille. Plus il parlait, plus Wrath devenait sourd. Il finit par se laisser submerger complètement, ne pouvant contrôler sa force, ou bien sa haine, et d’un geste brusque et agile, fit un pas en avant en tendant le bras. Son poing vint se fermer sur les cheveux blonds et sales du gosse, les empoignant comme jamais, et il le colla deux fois plus contre lui, le surplombant de son presque double-mètre. Le Monstre était revenu. Lorsqu’il était sous l’emprise du Courroux, il ne pouvait contrôler ses pouvoirs. Son apparence revint naturelle. Hideuse, verte et balafrée. Il se fichait de faire mal à l’étranger, bien au contraire, s’il pouvait lui faire comprendre, par la douleur, combien il n’était pas dupe, alors il n’hésiterait pas à le faire « Fermes-là. Tu l’ouvres encore, je te tue. » La mâchoire crispée, les dents serrées, ses sourcils froncés comme jamais, ses sentiments transpiraient « Ferme là put*i* ! Tu penses que je suis quoi ? Une marionnette filaire que tu peux manipuler à ta guise ? T’es-tu seulement vu lorsque tu dis de telles choses ? Crois-tu que ton visage reflète tes mots ? Ton manque de sincérité te trahi et franchement, j’ai autre chose à foutre qu’entendre les gémissements d’une biche blessée. Tes caprices et tes supplications, j’en ai rien à foutre, je suis ta seule porte de sortie, tu le sais très bien, voilà pourquoi tu agis comme ça. Alors arrête sérieusement de me dire que je suis l’être le plus beau que tu as jamais vu, poupée, et va te laver, tu as compris ? » Sa voix du raisonner sur un sacré périmètre. Il ne hurlait pas forcément mais son ton était grave, rauque et si prononcé, que ça s’entendait au-delà de leur cercle. Son corps était tendu, retenant le gamin par les cheveux toujours, le forçant de A à Z à le regarder en face, dans son œil valide, alors que l’autre était fermé à jamais. Entre ses dents serrées il articula « Va. Te. Laver. »

D’un coup, il le lâcha, en le repoussant « Sale môme… »
Se retournant, à soixante centimètres de lui, il délia la ceinture de son kimono, faisant ainsi glisser celui-ci de ses épaules, il desserra son pantalon lare, celui-ci tombant à ses pieds. D’épaisses bandes en tissus étaient liées au niveau de son bas-ventre et son entrejambe, servant ainsi de protection minimale contre les frottements. La manufacture était très primitive, et même tissé à la hâte, mais le confort n’était pas désagréable et il avait assez de tissu pour se mouvoir correctement. Plongeant ses pieds dans le sable chaud, il se retourna et revint vers lui, le départissent du reste de ses habits, dans le silence le plus cordial. Peu pudique, il se ficha de la nudité de cet homme, et l’attrapa pour le jeter à l’eau « Ca risque d’être froid. » Et sans en avoir absolument rien à faire, il le poussa bien plus loin que le rivage, et lui fit sentir l’eau. Attrapant la pierre, le géant commença à nettoyer la peau blanche du gamin et laissa planer plusieurs secondes de silence. Au final, un son sortit « Wrath. Je me nomme Wrath. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 08 Avr 2014, 15:18

L’imbécile que j’étais pouvait – il se réjouir d’avoir eu un nouveau propriétaire ? Impitoyable et sans scrupule comme j’ai appris à aimer.  Je devrais être heureux n’est – ce pas ?

Pourquoi est – ce que j’essaie de m’en convaincre ?

De ma main libre, j’effleurais l’endroit par lequel il m’avait empoigné. Au contact de la zone, je ne pus m’empêcher de grimacer de douleur. Si ma maitresse avait la poigne subtile, lui était tout son contraire.

De la force et du muscle, rien que ça pff.

Inconsciemment, je fronçais les sourcils en signe de mécontentement. Je fixais l’homme qui se tenait devant moi.

J’étais grand. Il l’était encore plus.
J’étais fin avec un teint de porcelaine. Il était costaud avec la peau halé.
J’avais la peau douce et vierge, symbole de mon ignorance de la vie. Il était marqué de la tête au pied, preuve de son vécu.
J’avais un tatouage dans le dos qui représentait un maudit oiseau noir. Il avait de magnifiques ailes noires.

Ce n’était pas juste fut ma pensée en  soupirant d’agacement.

Perdu au milieu de nulle part sous un magnifique soleil, je devrais m’extasier sur la beauté de ce lieu et de son eau. Magnifique eau dont je n’étais absolument pas préparé à y goûter de sa fraîcheur.

Merci ô mon maître !

Mais non rien du tout, j’étais bêtement bloqué sur la musculature de cet homme.

Était – ce la manifestation d’un orgueil mal placé ? Probablement.

Tous les facteurs étaient réunis pour m’empêcher de rester tranquille. Il m’avait ordonné de me taire et non de rester immobile.

Curieux de savoir le degré de fermeté de l’homme, je tâtais sans retenue sa chair ferme et parfaite à mes yeux. Il était si dur, si ferme et moi si tendre et molle. Un nouveau soupir s’échappa, teinté d’envie
Mon cirque continua encore quelques secondes, ma main allant d’un point A à un point B avant de venir comparer sur ma personne.

Ça ne faisait qu’accroître mon agacement, plus encore quand mon regard s’attarda sur la zone inaccessible : celle du bas ventre. Il m’était difficile de juger, l’eau trouble m’empêchant de bien scruter.

J’étais songeur, très songeur…

*Non non non non non calme toi Nephren. Tu ne dois pas mettre ta main sur … cette… heu  virilité pour satisfaire ta curiosité.*

Mais je veux savoir !!!!

*J’ai dit non !! Tu as perdu d’avance alors arrête de lorgner et lève la tête. Avec un comportement pareil, tu m’étonnes qu’il te prenne pour un cinglé.*

Je soupirais cette fois ci de déception, illustré par une moue boudeuse apparente.

Je me décidais d’écouter la voix de la raison et plongeais mon regard dans le sien. D’apparence calme, il continuait sa tâche avec rudesse sans dire un mot. Il n’avait toujours pas repris son ancienne apparence, me confortant dans l’idée qu’il était toujours en colère. Je m’attardais sur cette prunelle d’émeraude que j’aimais.

«  […] je suis ta seule porte de sortie tu le sais très bien, voilà pourquoi tu agis comme ça. »

C’est faux…

Ses paroles me firent une nouvelles fois l’effet d’une gifle. C’était douloureux et énervant. Je ne sais pas pourquoi mais ça m’énervait énormément qu’il ne me croyait pas, pire il m’avait traité d’hypocrite.

Je bouillonnais à m’en mordre jusqu’au sang la lèvre inférieure.

Pour qui se prenait –il franchement ?

Je ne vais pas continuer de me taire pour le plaisir de ces beaux yeux.  

* Mais c’est si beau * Non non non ne te disperse pas.

Pourquoi a-t-il fallu que le seul homme que je rencontre soit l’incarnation de mon idéal ?

« Wrath »

* Il porte bien son nom, on dirait un grognement. *

Tout ira bien. Il me suffit juste de lui parler calmement en choisissant les bons mots.

Sauf qu’il était connu que la raison et le cœur partageait rarement le même point de vue et j’allais en faire la douloureuse expérience.
Une personne normale et réfléchie éviterait de rajouter de l’huile sur le feu mais voilà j’étais tout sauf normal. Il m’était impossible de tempérer mes émotions puisque je n’étais pas censé en avoir.

Si j’avais un discours limpide et pacifique en tête pour apaiser la bête, ce qui sortit de ma bouche en fut toute autre.

«  Tu n’es pas ma porte de sortie ! J’ai le choix de crever sur cette ile ou finir noyer. Alors viens pas me faire chier avec ta colère à deux sous ! Je ne t’oblige à rien ! Tu peux partir quand tu le souhaites, je te signale !

On a tous les 2 des complexes et des tares mais je t’interdis de m’accuser d’hypocrisie, j’ai le droit de dire ce que je veux que ça te plaise ou non.
Dis-moi de la boucler parce que je suis un con*ard ou que sa t’énerve et non parce que pour Monsieur c’est du faux. Parce que selon toi la biche blessée va raconter des inepties pour sauver sa peau coûte que coûte.

Tu f*is ch*er bordel !

Si je voulais vraiment te manipuler, je m’y serais pris autrement quitte à agir comme la dernière des putains si la situation l’exigeait.

Quand je dis «  Tu es beau »  tu l’es,  point barre ! Maltraite moi ou tue moi je m’en fous je ne changerais pas d’avis ! Et …

Oh et puis m*rde ! Ça ne sert à rien de continuer. Tu vas voir rouge et me réduire en bouillie avec de la chance. J’abandonne…

Tu m’énerves Wrath ! »


Pas un instant, je n’ai détourné les yeux malgré mes rougeurs face au ridicule de la situation.

Il ne restait plus que la colère de Wrath s’abatte sur moi…

*Je suis un homme mort *
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 10 Avr 2014, 13:42

Le Déchu laissa la poupée s'exciter. Nonchalamment, il continuait inlassable de passer la pierre savonneuse sur le haut de son corps avant de s'arrêter. Regardant l'horizon calme, il soupira, fronçant les sourcils et fermant les yeux. Irrité il gronda « Tu as fini ? » Haussant les épaules il le regarda, le surpassant à nouveau par sa taille « Je n'ai que faire d'un nouveau-né qui braille. » Les crises d'adolescents, il y était en plein dedans avec Keith et Alyss alors autant dire que ce genre de tempérament, il avait appris à les gérer. S'il avait du s'énerver à chaque fois pour ces deux lurons, il aurait déjà détruit la moitié de la ville. Non, il était plus fort que ça. Il était plus fort que la Colère et même si, parfois, il trouvait ça dur de ne passe se laisser aller sous son joug, il résistait tan bien que mal malgré tout. Surtout avec les deux gamins.
Et là, en voici un troisième.
Un soupir sortit de ses lèvres « Agite toi si tu veux mais tourne toi. » Revenant à des choses bien plus pragmatiques, il continua de doucher son corps sale, où le sable roulait dessus. Le Déchu ne parlait pas, peu désireux d'en savoir plus sur ce gosse finalement. Comme désintéressé.
Dans ce silence lourd et pesant, les paroles de la poupée blanche revinrent en son esprit, le martelant. Et il du dire quelque chose, avoir quelques réponses « Ainsi tu appartiens à quelqu'un... C'est étrange que les gens prennent des animaux et les laissent sur le bord de la route... » Ce principe d'appartenir à ne le dérangeait pas car, lui-même se sentait grandement propriétaire de Kei et Alyss. C'était ses « petits », ils étaient à lui. Et dans ce sens, il ne comprit encore moins encore, comment des gens pouvaient faire cela. En frottant son dos, il vit sa nuque trempée et dégagée. On aurait dis le cou d'une femme. Sa main libre se posa sur son omoplate et glissa lentement vers son épaule, avant de venir caresser sa nuque. Le touché légèrement rêche de sa peau, contrastait clairement avec la douceur de celle de Nephren.
Wrath ne savait pas ce qu'il faisait. Il ne connaissait pas la connotation que cela aurait pu avoir dans d'autres circonstances, et pour d'autres personnes. Cette douceur dans ce geste, cette caresse délicate... Alors que, à ses yeux, il prenait juste en compte le gabarit de ce type, comme un architecte aurait mesuré une maison, pour comprendre comment elle était faite. Les gestes, dans le fond, étaient les mêmes, c'était l'interprétation qui changeait.  

Le géant retira sa main, et finit de frotter les reins du type, grattant plus un endroit empreint de boue. Le tournant à nouveau face à lui, il tomba sur ses yeux. Son regard carmin si expressif, mais dont il ne comprenait pas le sens « Quoi ? » Sa voix bourrue résonna un instant, puis détournant les yeux, peu concerné par la scène, il plongea la pierre dans l'eau. Non, Wrath était totalement déshinibé, c'était certain...
Le Déchu fit tenir la pierre à Nephren, avant qu'il ne s'en imprègne les mains, et plaqua délicatement ses paumes sur ses joues de bébé. Il connaissait et savait mesurer sa force, et le but n'était pas de lui faire mal « Ferme les yeux. » Habilement, et fort d'une expérience de babysitting accrue -ce qui n'était pas pour lui plaire particulièrement...-, il frotta son visage taché de ses pouces puis de ses mains, faisant attention à ses gestes « Rince toi. » Reprenant à nouveau l'objet, il laissa Nephren se rincer le visage avant de se relever. Pire qu'une baby-sitter ou une nourrisse, Wrath agissait comme un père anxieux. Ayant lui-même manqué de parents rapidement, il souhaitait par-dessus tout combler les orphelins, de ce genre d'attentions. Bien qu'en ce cas Nephren avait déjà l'air d'avoir une maman, ou quelque chose d'approximatif.
Regardant l'Orisha, il fronça les sourcils et perça son regard, détaillant sa peau.
Tout était dans l'in-ter-pré-ta-tion.
Puis lentement, il se pencha vers son visage. Il s'imprégna de la courbe de ses pommettes, et de la clarté de ses yeux, avant de se rapprocher dangereusement de lui. Comme pour l'empêcher de s'enfuir, il passa un bras autour de son corps, se courbant pour lui enserrer la taille, et finit par coller sa joue à la sienne. Il huma l'odeur de propreté qui s'échappait maintenant de la peau diaphane du gamin, restant là quelques secondes, avant de le lâcher et se redresser « Bien, tu as l'air plus propre que t'a l'heure ! »
Le Déchu ne comprendrait définitivement jamais la porter de certains de ses actes.

Pour lui, il n'y avait aucun problème. Il voyait Kei dans tous ses états à longueur de journée. La dernière fois, cet andouille avait eu la merveilleuse idée de se jeter, à moitié nu, dans un buisson d'épines et d'échardes. Wrath du lui enlever, pendant des heures, chaque pique qu'il s'était planté sur la peau. Sur les cuisses, dans le dos, sur le torse, sur les fesses... Le vampire avait été malin pour se débrouiller à les répartir sur tout son corps et parfois même dans sa peau, à l'intérieur... Alors laver un type, et attester de son travail, c'était pour lui d'une banalité sans égale.

Lâchant la pierre dans l'eau, il revint vers le rivage « Mouille toi les cheveux, ça suffira pour cette fois. Et dépêche toi, une tempête arrive. » Mais à peine eut-il finit de prononcer sa phrase qu'un grondement tonitruant retentit sur leurs têtes.
La pluie perla du ciel. Il l'accueillit dans la paume de sa main en soupirant, avant de se rhabiller au galop « Viens ! GAËLLE ! » Un hululement retentit, haut perché sur un arbre. La chouette reconnu la voix d'homme de son maitre, et fila à vive allure vers lui. Sa toute petite chouette d'amour. Lorsqu'il serra la ceinture de son kimono, il dégagea juste un pan de manière à faire bailler le tissu, pour qu'elle se réfugie dans le pli du coton « Nephren ! On y va ! »

Wrath avança, quittant définitivement la plage pour se perdre dans la forêt. Bien qu'il pleuvait des cordes et qu'un orage tonnait au dessus d'eux, les arbres arrivaient à peu prêt à les protéger. C'était juste « mieux que rien ». Malgré les précautions que prenait le Déchu pour avancer, il fut contraint de faire vite, et traça un chemin, jetant des coups d'oeil derrière lui de temps en temps. Son endurance le faisait distancer l'Orisha, ce qui commença à le gaver. Revenant vers lui il lui dit « Saute, monte sur mon dos, tu vas encore te perdre. Magne-toi. » Se courbant, il attendit que le gosse s'exécute, avant de repartit bien plus vite. Ses ailes étaient rangées depuis qu'il avait touché le sol.
Sortant d'un bosquet, il atterrit dans une clairière où, en son centre trônait une cabane branlante, mais visiblement en état de les accueillir. Annihilant la vue aux êtres qui pouvaient se baladaient aux alentours, il ne remarqua aucune agitation, et confiant, entra à l'intérieur de la maisonnée ne contenant qu'une seule et unique pièce « Descends. » Posant le gamin à terre, il regarda d'un œil critique l'endroit, qui d'ailleurs n'arborait qu'une fenêtre, similaire à une meurtrière. Il y avait bien une chaise, une couche rudimentaire, quelques ustensiles... Dehors, faisant office de porche, une bâche en toile avait été tendue, et dessous se trouvait un établis avec des pinces, des couteaux, de cisailles et tout le bon matériel de survie et dépannage. Mais le Déchu se rappelait de la superficie de l'île, qui était ridiculement petite, et posa une main sur sa bouche, bien plus alarmé « M*rde... Mais où est-ce qu'on est... ? » Et pourquoi c'était habité ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 13 Avr 2014, 13:58

Je pensais qu’il allait me malmenait une nouvelle fois mais il n’en fut pas le cas. J’étais perplexe.

Indifférent, je le regardais me laver, dictant ma conduite par des ordres court et sec. Automatiquement, je faisais ce qu’il me disait sans réfléchir. Entre tourner, rincer ou tenir la pierre, je n’avais rien de compliquer à faire.

Wrath semblait satisfait de son travail même si j’avoue qu’il avait une drôle de manière de le montrer. Quand il se rapprocha de moi, je ne pus m’empêchais de stresser face à cette soudaine proximité.

Avait –il une arrière pensée ?

Bien que je ne connaisse rien du monde, je savais que certains maitres pouvaient avoir des déviances et des demandes particulières. Heureusement, je fus rapidement rassuré quand il s’éloigna, satisfait de ma propreté.

J’étais à la fois content et confus qu’il se soit occupé de moi. Je l’observais du coin de l’œil, pensif. L’homme semblait insaisissable et difficile à comprendre. Si ma destinée était liée à lui, il m’allait être difficile de ne pas le décevoir.

L’observation était ma seule solution.

Appréciant enfin la fraicheur de l’eau, j’eus à peine le temps de me rincer qu’il me cria de partir à cause de la tempête.

* Une tempête ? Mais il fait si beau. *

Aussitôt que l’ange se tut, un énorme grondement se fit entendre.

* Effectivement, il ne vaut mieux pas que je traine. *

La pluie commença de se manifester pendant que j’enfilais à la hâte mon pantalon.

« Nephren ! On y va ! »

* Tant pis pour le reste, ça fera l’affaire*

Portant ma chemise et mes chaussures dans les bras, je quittais la plage de sable sombre pour suivre Wrath. Après m’être démener avec quelques herbes et autres plantes côtières, j’observais un instant cette flore intrigante aux formes étranges. Par ci, une espèce de fleur de la taille d’un gros chien, aux pétales fermés et aux bords dentés semblant incroyablement tranchants. Par là, de longues tiges desquelles des racines, similaire à des appendices, flottaient dans l’air comme autant de filets.

Contemplatif, le grondement d’un proche et violent orage en plus de la voix de mon maitre me rappela à l’ordre.

« Saute, monte sur mon dos, tu vas encore te perdre. Magne-toi. »

Pris en faute, je m’exécutais m’accrochant à lui comme je le pouvais. Je nous vis nous enfoncer davantage au sein de la foret tropicale. Concentré et pressé, le rythme de marche du géant était rapide et peu agréable pour moi. Et ce n’était  ni les fougères grasses, ni les arbustes d’épineux qui nous lacéraient pernicieusement la peau,  qui se trouvaient sur sa route qui allait le ralentir.

Les gouttes d’eau semblaient jouer une sinistre symphonie en tombant sur la canopée, avant de ruisseler le long des troncs. Au contact de cette source, la terre dégagea une forte odeur florale, suivie bientôt de celle âcre et acide de champignon. Je maugréais intérieurement envers cette fragrance qui me montait à la tête.  Cependant, ma moue fut de courte durée. Un spectacle ravit mes yeux lorsque de nombreux lichens, mousses et orchidées libérèrent dans les airs des spores luminescentes et un doux parfum enivrant.

Subjugué, je profitais de la vue autant que je le pouvais bien que celle ci se troubla légèrement au moment où l’on arrivait dans une clairière. Cette dernière offrait un sol gorgé d’eau à une unique cabane de bois.

Arrivé dans notre nouvel environnement, je quittais sans regret le dos de Wrath. A l’intérieur de la cabane, une pièce unique accueillait les braves. Elle offrait un confort relatif, peu de meubles décorant son espace. En faisant le tour, je remarquais qu’une seule fenêtre, extrêmement étroite et sans volet, était l’unique source de lumière naturelle de cet abri. Sur un coté, une toile avait été tendue pour protéger un atelier où étaient rangés différents outils.

C’était une aubaine que nous trouvions un endroit pour nous abriter pensais – je naïvement, loin de me douter des inquiétudes de mon compagnon. Déposant mon fardeau dans un coin de la pièce, je m’assis le temps de mettre mes chaussures dans l’optique de notre prochaine sortie.

Je m’y sentais en sécurité et cela me suffisait.

C’est ce que je croyais jusqu’à ce que je fusse pris d’une crise d’éternuement. L’odeur de la foret se faisait tenace, presque agressive.

«  Cela ne me dit rien qu’y vaille. » pestais – je entre mes dents dans l’attente d’une accalmie du temps et de mon nez.

Je jetais un œil dans la direction de l’ange qui ne semblait pas être affecté par le mal qui m’accablait.

Ignorant ce qu’il fallait faire dans ce genre de situation, je me postais à la fenêtre pour admirer le déchainement de mère nature. De loin, les spores de tout à l’heure ressemblaient à une rivière de petites lucioles.

«  C’est si beau »

Captivé, je me laissais peu à peu bercé par la vision qui s’offrait à moi, bercé par la mélodie de la pluie qui chatouillait mes oreilles.

« Plic ploc, Plic plac
Goutte à goutte, petite flaque
Plic ploc, Plac plic
Partout sur les murs, jolie musique »


Perplexe, j’écarquillais les yeux d’avoir entendu ces paroles distinctement.

« Qu’est – ce… »

Quelque chose attira mon attention mais de là ou j’étais il m’était impossible de voir la scène entière.

« Il n’y avait pas de charrette quand nous sommes arrivés. »

Sans réfléchir, ni expliquer mon trouble à mon maitre comme je le devrais, je quittais notre abri sans écouter la suite de la comptine.

« Plic ploc, Plic plac
Tout va si vite, en une attaque
Plic plic, Plic ploc
Dans ton sang je danse, de toi je me moque »


Sous la pluie battante, je les fixais choqué : deux plantes gigantesques tiraient avec panache une charrette vide.  

« Tu as perdu ton sang, et tu salis mon sol
Je vais devoir nettoyer, vraiment pas d'bol

Y'en a partout, tes tripes et ton cerveau
Tant pis au moins c’était rigolo ! »


Elles me fixaient à leur tour de leur œil unique.
Elles ricanaient. J'étais immobilisé.

«Tu as perdu et tu perdure
Par petits bouts partout sur mes murs

Il ne fallait pas maudire, Il fallait ne pas maudire
L'enfant des ténèbres est parfois bien pire. »

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 07 Mai 2014, 15:53

La bicoque, en plus d'être inhabitée, n'avait pas l'air bien solide. D'un oeil vigilant, le déchu regarda les sortes poutres, les plaintes... On aurait dis une pauvre taule, montée dans un bidonville. Le climat tropical qui régnait dans la jungle donnait des bouffées de chaleur à l'homme, qui les supporta étrangement moins bien que sur la plage. Pourtant, le vent soufflait, le ciel était noir, prêt à crever ses ficelles aqueuses sur eux, mais lui, il avait chaud. Excessivement chaud. De constitution solide, il ne fut pas fébrile, ses mains ne tremblait pas, et il arrivait à garder les idées claires. Oui, certainement, ça allait passer. Un bruit retentit dans la maisonnée. Nephren fut prise d'une crise d'éternuement à n'en plus finir, et l'ange regarda par la seule fenêtre, ne voyant rien qui s'approchait au pollen. En tout cas, à l'oeil nu, il ne vit rien « Eh bien... ? Que t'arrive-t-il... ? » Peut être était-ce chronique ou habituel ? Agitant un pan du col de son kimono, il essaya de se faire de l'air, sentant sa tête commencer à bouillir. Des gouttes se formèrent à la racine de ses cheveux, sur son front, prête à perler sur ses tempes. L'air chaud les assécha légèrement, évitant que d'autres ne se forment trop vite « Bon sang ce que j'ai chaud... » La forêt atteignait Wrath d'une autre manière. Si la poupée semblait agacée et malade, lui avait chaud et semblait fiévreux.

« On v... Nephren ? » Ayant regardé le lit, le déchu ne vit pas l'Orisha, assit là il y avait deux minutes. Tournant rapidement la tête, il le vit passer devant la fenêtre, pour aller se mouiller sous la pluie battante. Sans attendre, il le suivit, se faisant tremper de la même manière. Wrath attrapa le bras du jeune homme « Qu'est ce que tu fais ? Rentre ! » Il avait hausser la voix pour couvrir le bruit de la pluie, et n'attendit pas que le type se décide pour le traîner à nouveau, au moins sous la tonnelle à l'entrée « Ecoute, je ne sais pas quand est ce que cette tempête s'arrêtera, et je préférerai que l'on reste tranquille. » Sous la pluie, puis lorsqu'il marchait, il allait bien mieux qu'immobile. D'un revers de la main, il épongea son front. Dans son cou, depuis sa nuque, une goutte glissa, allant se perdre sur son torse balafré. Il ne comprenait pas. Il ne tombait jamais malade, et voilà qu'ici il était fiévreux, plus que jamais. Qu'est ce que c'était ? Comment se faisait-il qu'il se sentait aussi mal ? Il fallait qu'il s'asseoit une minute, le temps de se remettre les esprits en place. Prenant place sur le lit qui grinça, il vit tout de même quelques placards, accroupi sur le sol amoché, il ouvrit ce qu'il pu, et répertoria ce qu'il y trouva. En somme, une trousse de premier secours, des boites, une flèche cassée et de l'alcool. Énormément d'alcool.

« Je ne sais pas si on va attendre la fin de la tempête. Cet endroit semble abandonné et pourtant... » Se relevant en fermant la porte il finit « ...il y a des restes de 'vivres' partout. » Le fait de s'être baissé lui avait donné chaud, et son visage transpirait par tous les pores de sa peau. Passant ses mains dessus, il le remit à neuf, ne comprenant pas pourquoi cette chaleur « Tu n'as pas chaud ? Quelle chaleur... » Immédiatement, comme pour confirmer de lui même, au cas où Nephren aurait été un peu idiot, il mit sa grande main sur son front, touchant sa peau tiède. Retirant sa main en faisant une moue mécontente, il finit par soupirer, et sortit de là « On va se mouiller un peu, on ne peut pas rester là. » Wrath sortit du taudis et regarda les environs, il prit une direction un peu aléatoire s'enfonçant dans les fourrés.


Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 11 Mai 2014, 14:19

Pétrifié par les monstro – plantes qui se tenaient face à moi, je priais intérieurement pour qu’il vienne me sauver.

«  Wrath » l’appelais – je d’une voix cassée et beaucoup trop faible pour qu’il puisse l’entendre sous la pluie.

Les choses jabotaient sans cesse, agressant mes oreilles de leurs cris aigus. Elles dansaient autour de moi avec nonchalance.

* ce n’est pas réel, ce n’est pas réel *

Prêt à m’effondrer, quelle ne fut pas mon soulagement quand mon maitre m’extirpa de cette insolite situation. Evidemment, il a fallu que j’hurle comme une pucelle quand il m’agrippa le bras *soupire*
En tant qu’adulte responsable, Wrath était plus occupé à me ramener à l’ordre, en insistant sur la nécessité de rester à l’abri.

« Tu penses bien, vu ce qu’il y a dehors, que je n'ai guère envie de ressortir »

Ma phrase terminée, quelque chose me dérangea.  J’étais dehors entouré de plante bizarre et l’homme n’avait absolument pas réagi à leurs présences. Étrange.

« Dis-moi, pourquoi tu n’as pas… heu Wrath ? »

L’air perplexe, j’observais mon sauveur faire des allers et venus dans notre minuscule taudis.

Quelque chose n’allait visiblement pas.

Le géant était certes calme mais sa gestuel ne trompait pas. Wrath s’épongeait régulièrement le visage, agitant parfois le col de son kimono pour s’aérer. Je l’entendais également t’empester contre quelque chose mais avec le vacarme qu’il y avait dehors, j’avais beaucoup de mal à comprendre.

Au moment où j’allais lui parler, le concerné s’avança vers moi me prenant de cours à la fois par sa question et son geste.

« Tu n'as pas chaud ? Quelle chaleur... »

« Heu non je n’ai pas chaud » bredouillais – je. «  Au contraire, je… »

Je me tus, stupéfait par le choc de température qu’il y avait entre nous. La surprise s’affichait clairement sur mon visage encore ruisselant.

« Tu… tu es brûlant !! »

Avant même que je puisse faire quoique ce soit, Wrath s’éloigna de moi, quittant brusquement la cabane.

«  Hey attends-moi !!!  »

Rapidement, je me mis à sa poursuite avant qu’il ne puisse trop me distancer.  Arrivé à sa hauteur, je lui pris la main pour ne point le perdre.

Dans notre traversée, il m’était difficile de regarder le chemin sans jeter un œil à côté de moi. Avec un tel manque de concentration, quoi de plus normal que de trébucher sur des crânes, en s’empêtrant davantage les pieds dans le sol rougeâtre et boueux.

A chaque chute, j’aurai dû être totalement terrifié par une telle danse macabre, mais j’étais pour l’heure bien trop exténué pour l’exprimer. Je sentais le poids de mon corps se décupler à chaque fois que je me relevais, et chaque pas devenait une véritable épreuve de volonté.
Mes nerfs étaient tellement à vif, qu’à ma grande surprise, je commençais à rire dès que ma vue plongeait dans les orbites noires et sans vie de ces visages grimaçants.

A bout de souffle, mon regard se tourna rapidement vers le dos droit et solide de mon compère.

« Wrath… je peux grimper sur tes épaules, dis… s’il te plaît… »

Sans attendre la fin de sa réponse, je m’installai tranquillement au creux de ses ailes, ma tête appuyée contre la sienne, de sorte qu’il puisse mieux entendre mes paroles malgré la pluie torrentielle.

Accroché ainsi à mon gardien, je pus profiter du paysage lorsqu’il reprit sa marche, sa chaleur me réchauffant.

Par ici, la forêt était très similaire à la partie qu’on avait déjà croisée, à l’exception des champignons et plantes à spores luminescentes qui étaient inexistantes. Au moins, je pouvais m'émerveiller devant le spectacle des orchidées dont le jeu des couleurs composait une agréable harmonie.

Soudainement, des tintements pareils à des cloches de bois attirèrent mon attention. Je remarquai alors que nous n’étions pas seuls. De petits êtres, pas plus haut que trois pommes, nous observaient, bien à l’abri de feuilles et pierres.
Ils ressemblaient à des poupées blanches dont le corps, pouvant me semblait-il se rendre translucide, émettait une sorte de halo bleuté. Trois trous sur une tête à la forme différente pour chacun constituaient un visage figé dans moult rictus. Il m’était impossible de dire quel était le sentiment exprimé, mais leur tête me donnait l’impression d’être montée sur ressort. Elles ne cessèrent de se pencher sur le côté jusqu’au point d’en trembler frénétiquement, produisant le son qui m’attira.

« Wrath, est-ce que tu peux ralentir ? Il y a de drôles de petits bonhommes qui ont l’air mignon. »

Je voulais m’approcher plus près de ces petits êtres des bois, comme un papillon s’approchant de lampe. Ces nombreuses lueurs féeriques conduisirent mon esprit  aux détours d’arbres d’où sortit un personnage encore plus étrange. On aurait dit un grand manteau noir, plus grand qu’un homme, dont le visage n’était autre qu’un masque blanc inexpressif.

Je demandais à mon porteur de s’arrêter lorsque ce « Sans-Visage » me fit signe de le suivre. Ne ressentant aucun danger de sa part, je pus même dire que sa présence m’apaisa et me rendit encore plus curieux que je ne l’étais déjà.

Je mis pied à terre et pris mon compagnon par la main pour le guider.

Cet être amorphe ne laissait aucune trace derrière lui malgré la terre détrempée. La forêt semblait s’ouvrir devant lui pour se refermer ensuite sur nous.

Nous finîmes par tomber sur une trouée où résidait une cascade. Celle-ci m’apparaissait presqu'irréelle tant son eau était cristalline. Elle nous toisait de toute sa hauteur, dix mètres, peut être quinze, avant de plonger dans le lit d’une douce et paisible rivière.
Ma tête tournait, sans doute à cause de la lassitude, mais ma nervosité s’envolait avec le temps. Peut-être que notre hôte ou la douceur de l’eau y étaient pour quelque chose.

Après que nous ayons repris un peu notre souffle, le « Sans-Visage » nous indiqua de son regard le sommet de cette cascade. J’eus l’étrange sentiment de devoir m’y rendre.

C’était une entreprise folle. La paroi rocheuse luisait sous le ruissellement de la pluie mais je tirais quand même Wrath vers elle dans l’intention de l’escalader.

Le départ était difficile, les prises étaient glissantes et friables, et je ne pouvais maintenir longtemps l’observation de mon chemin à cause des gouttes qui atterrissaient  dans mes yeux.
C'était désagréable mais j’étais déterminé à parvenir au sommet, et continuais sur ma lancée.

Le plus dur restait à faire.

Je manquai de défaillir et de m’écraser en contre bas à trois reprises. Par deux fois encore, des pierres et des rochers se détachèrent et churent en visant nos têtes. Sans l’aide et la vigilance de mon maitre, je ne serai sûrement plus de ce monde.
Vainquant enfin cette ultime ascension, une superbe montagne fut notre récompense. A ses pieds se trouvait l’entrée d’une galerie d’où émergeait un lac sous-terrain, celle-là même qui enfantait la cascade. Dans les profondeurs de ses entrailles luisaient quelques cristaux.

Pressé de nous extirper de l’étreinte de la tempête, j’emmenais Wrath à l’intérieur de la galerie.

« Ça te convient si l’on faisait une halte ici ? Je pense que cela nous ferait le plus grand bien. »

Mon inquiétude à son égard ne cessait de croître mais j’essayais de ne pas trop le montrer. M’empressant de me débarrasser de mes vêtements trempés, j’entrepris de les essorer au maximum, ainsi que mes cheveux, pour les quelques minutes où nous serions à l’abri.

«  Si je ne meurs pas d’une pneumonie, cela sera un exploit… » Me lamentais –je en me rhabillant.

«  C’est bizarre, tu ne trouves pas qu’il fasse meilleur ici que plus bas ? Au moins je n’entends plus, ni ne vois cette affreuse comptine et ces affreuses fleurs géantes. »

C’était un soulagement au moins pour ce point.

«  Comment te sens – tu ? » le questionnais – je en m’approchant de l’ange.

Pour mieux juger sa température, je me mis sur la pointe des pieds afin d’encadrer de mes mains son visage carré. Je collais naturellement mon front au sien, nos nez s’effleurant tel un baiser d’esquimau.

J’avais l’impression qu’il était moins brûlant que tout à l’heure mais je n’étais pas totalement convaincu.

Nos regards restaient plongés l’un dans l’autre un certain moment, le temps pour moi d’être sûr de son état. Ses yeux me troublaient, tandis que de petites larmes commençaient à naître aux coins des miens.
Je retins mon souffle au moment de remarquer la proximité de nos lèvres, et dans un grand élan empli d’intense émotion, je m’éloignais de lui.

«  Tu as toujours autant de fièvre, ça m’inquiète. »

Je m’attelais alors à enlever le haut de Wrath pour que ce dernier puisse sécher. Je redoutais que sa température n’augmente plus. Il fallait rapidement faire tomber sa fièvre sans qu’il ne prenne froid.

J'allongeais son dos nu contre mon torse et l’enserrais dans mes bras pour le protéger.

«  Essaie de te reposer un peu, d’accord ? Je veillerais sur toi »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 08 Aoû 2014, 18:19

Les événements qui se déroulaient, n'avaient pas le même impact sur la poupée, que sur le géant. L'un hallucinait à chaque coin d'arbre, alors que l'autre se liquéfiait à chaque pas. C'était compliqué d'évoluer ici, et d'essayer d'en partir. De plus, la pluie diluvienne, battait la terre et leurs visages, leur donnant du fil à tordre pour avancer. Lorsque Nephren comprit à quel point Wrath était fiévreux, il commença à s'en inquiéter. Le gosse était curieux et posait pleins de questions au Déchu. Mais c'était sans compter le fait que ce dernier soit engoncé dans ses pensées, préférant aller voir ailleurs que rester cloitré dans ce taudis.
Sur le chemin, la main de Nephren se ficha dans la sienne, grande et chaude. Refermant ses doigts sur la porcelaine, il fit attention à ce que le blondinet ne tomba pas. Ses pieds heurtèrent beaucoup d'obstacles, certains plus ragoûtants que d'autres, alors que Wrath continuait encore et toujours d'avancer. Sans cesse.
Plus ses pas foulaient cette lande boueuse, plus la chaleur de son corps augmentait. Aider son acolyte à avancer n'aidait en rien la traversée, vu la manière dont il devait lever le bras, pour le laisser debout. Les chutes étaient lourdes, et Wrath en ressentit le poids, pas après pas. La poupée qui l'accompagnait commençait à rire. Nerveusement peut être mais il était partagé entre ce qu'il voyait. Son corps souffrait de l'effort de la marche, auquel il n'était pas habitué et, en même temps, son visage affichait un rire des plus spontané. Spontané mais nerveux. Ne s'attardant pas là dessus, il préféra continuer de battre la pluie. Cependant, une voix s'éleva derrière lui, courte et presque trop faible.
Sans le regarder, Wrath posa genoux au sol pour qu'il puisse se hisser correctement sur son immense dos, de manière à lâcher son bras dont les muscles étaient meurtries par la douleur et la paralysie de la contention « Viens. »

L'homme se concentrait pour trouver une clairière, ou un autre chemin à prendre, ayant l'impression de tourner en rond. Avoir la poupée sur son dos lui permettait d'être libre et agile de ses bras, écartant les fourrés et les branchages.
Ecouter la douce voix du gamin le rassurait. Ils étaient deux dans la galère, deux à se battre. Seulement, une étrangeté attira le curieux, et le gosse demanda à ce qu'il s'arrête. Le Déchu haussa un sourcil « Quoi ? » Nephren regardait le pied d'un arbre avec une admiration sans pareille. Wrath avait chaud, mais n'y fit pas attention « Qu'est ce que tu regardes... ? » Il était assez surpris de voir que son compagnon hallucinait, alors que lui.. Pas vraiment. Il voyait le monde fade, et toujours inondé de pluie, sans plus. Mais dans le regard de Nephren, il vit une lueur d'enthousiasme. Wrath était imperméable aux odeurs visiblement. A tout ce qui était spores et hallucinogènes « Mignon... ? Il n'y a rien ici de mignon Nephren ! » Devant sa remarque, il sentit le gosse glisser de son dos pour lui passer devant. Sa main tenta d'attraper la sienne, pour l'attirer hors du sentier. Les fourrés. L'ange savait combien il pouvait être dangereux de sortir des grands chemins, et, une main sur son katana, alors que la poupée le guidait de l'autre, il scrutait silencieusement les environs. Des bruits innocents en jaillirent, le mettant sur ses gardes « Où est-ce que tu nous emmène... ? » Il était sceptique quant à la destination du type. Personne n'avait idée de s'aventurer ici.

Leur marche déboucha sur une clairière, renfermant un lac et une cascade. Haute, très haute, et Wrath se sentit trop lourd pour voler. Nephren voulait l'escalader « Tu vas te tuer. » C'était impossible, par ce temps, d'escalader une telle paroi. Même lui n'était pas sur d'y arriver. Ne sachant pas si c'était l'effet de l'ambiance tout à coup plus humide, ou ses paroles, il du attraper la poupée par la taille, la collant contre lui pour qu'elle évite de chuter malencontreusement « Tu as besoin de repos. » Et malgré ses avertissements, le gosses chercha à monter, toujours plus haut, toujours plus dangereusement.
Les pierres glissèrent, et plusieurs fois il chuta. Wrath le rattrapait, et essayait de marcher sur les bonnes pierres, en attrapant les bonnes prises. Il savait qu'ils allaient surement tomber à un moment où à un autre. Ses pieds n'arrêtaient pas de glisser, et pour cause, il du faire un effort monstre pour arriver à se hisser en haut. Le sommet atteint, il souffla fortement, et délia son kimono. Sans s'excuser, sans rien dire, il exhiba son torse. Peu importait, il avait trop chaud pour supporter un seul vêtement de plus.
Le sommet débouchait directement sur un sous terrain. Ils remontaient le courant de la rivière qui s'achevait en cascade. Wrath soupira, déjà excédé de devoir jouer les fiers aventuriers alors qu'il voulait simplement partir d'ici.

« Oui, arrêtons-nous. » Son ton était sans appel. Nephren était déjà dans son monde, comme sur la plage abandonnée, parlant à tue-tête, tout en se déshabillant malhabilement. Il essaya d'essorer ses habits, ses cheveux, et les gestes qu'il fit... Le faisaient ressembler à une fille. Une gamine qui grandissait, en prenant soin d'elle, admirant autant sa taille que ses cheveux. Wrath s'attarda un peu trop longtemps à son goût sur ce corps d'albâtre. En même temps, il ne pouvait pas vraiment s'en détacher. Lui était laid et disgracieux, alors que l'autre reflétait déjà un peu plus la lumière de la beauté. Le Déchu détourna les yeux à contre-coeur. Même sa voix lui faisait penser à une figure féminine. Ses suppliques, ses plaintes, la façon de tourner ses cheveux, les serrant dans ces mains trop sveltes et harmonieuses pour appartenir à un homme, pour en faire couler l'eau... Tout cela était des choses qui, à ses yeux, le faisaient s'attarder sur ce gosse.
Il aurait été doté d'une confiance en lui un peu trop exacerbée, il se serait surement fait un plaisir de comprendre les clés de la séduction, pour constater les dessous de cet androgyne trop parfait et minaudé à son goût.

Sa voix rauque et masculine résonna alors avec toute cette scène empreinte de fabulations « Ouais... Il était temps que la fraîcheur se fasse sentir. » Surtout pour lui. La marche, l'escalade, le débat interne sur la vraie appartenance sexuelle de Nephren... Trop démotions qui créaient trop de chaleur pour lui. Son corps était bouillant et il sentait qu'il allait exploser. Des paroles le heurtèrent alors « Des fleurs géantes ? Il faut que tu m'expliques, qu'a-t-on suivi ? Et pourquoi me parles tu de... Comptines ? » Wrath était extérieur à tout cela. Seulement, ce ne fut pas la fin de ses surprises. Dans un élan de bonté, la poupée s'enquit de son état. La fièvre lui était-elle restée ? Il attrapa son visage, puis colla son front au sien. Bien que ce type aux cheveux blonds était du genre déterminé à savoir cela, le Déchu déglutit avec maladresse. Il se sentit paralysé, incapable de bouger. Pourtant ses yeux vifs et poignants ne lâchèrent pas les siens, où toutes les émotions passaient. Sa main bougea. Elle se leva doucement, pour venir cisailler sa taille mais, comme s'il l'avait effrayé, à peine avait-il ne serait-ce que bouger l'épaule, que l'Orisha s'écarta de lui.

Wrath se racla la gorge. La vision qu'il avait eu, pendant un instant, de Nephren, le torturait. Il ressemblait trop à une fille pour lui, et il ne pouvait s'empêcher de ressentir un trouble normal, lors d'une relation homme-femme. Peut être avait-il un trop plein de testostérone, ou peut être étai-ce le gamin qui n'en n'avait pas assez... ? Impossible à savoir, mais ses yeux luisants, avec sa bouche qui avait envie de la sienne... Laissèrent comme un vide dans le creux de son ventre, lorsque le bijoux s'éloigna. Sa main monta alors totalement, effleurant à peine sa hanche.

N'ayant pas totalement enlevé son haut, l'ayant juste ouverte, Nephren parla, cassant le rythme, pour ensuite agir. Son kimono quitta ses épaules. Les bras le long du corps il regarda la poupée s'articuler.
Il l'avait lavé tout à l'heure, il savait qui il était et ce qu'il était. Pourtant, il en voulait plus. Comme un désir à satisfaire, de se dire que la personne qu'il avait en face, était autre chose que ce qu'il pensait. S'en assurer. Il observa en détails tout ce que faisait le gamin. Du désagrafage de son haut, a l'accueil qu'il lui offrit dans ses petits bras.
Wrath posa une main chaude sur son poignet, lorsque le corps de Nephren vint se plaquer sur son dos massif et bouillant. Vu la façon dont le gosse agissait, il devait surement faire cela avec tout le monde. Et ce tout le monde, devait ressentir les mêmes choses que Wrath, se faisant alors berner par leurs propres interprétations. Le Déchu soupira alors, en fermant les yeux. Dorénavant allongé, ayant trouvé une position adéquate pour qu'ils puissent jouir d'un confort commun, il acquiesçant en disant « Si tu restes près de moi, j'arriverai à me reposer. » C'était étrange, mais l'homme préférait rester avec lui, quitte à aller moins vite, que de s'en séparer et faire route à part.

Ses yeux se fermèrent sous le regard bienveillant de Nephren. Sa tête sur ses genoux ou ses cuisses, il laissa assez de confort à ce dernier pour que lui même puisse bouger un peu.

La route allait être encore bien longue et, avec un peu de chance, lorsqu'il se réveillerait, la nuit aurait déjà entamé sa course.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Un être délaissé sur une île corrompue [PV Nephren]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» L'île corrompue --Quête PV Haziel Taiji
» L'Ile corrompue (Pv Dante)
» L'ile corrompue (pv Zuvassin)
» L'ile corrompue [PV : Kotsuke]
» L'île corrompue [Pv Erine]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-