Raphaël cracha de l’eau, et essaya d’ouvrir les yeux, mais il commença à voir des étoiles, alors il les referma. Il avait mal aux muscles, ainsi qu’une vive douleur dans le muscle. Il se retourna difficilement sur le ventre, puis essaya de se relever. Son manque d’équilibre, et sa vue trouble le firent s’écrouler au sol, sur le ventre. Il remarqua alors quelque chose de granuleux sous sa joue. Attendant quelques secondes, le temps que sa tête arrête de faire des loopings. Quand ce fut fait, il se releva doucement à quatre pattes, et observa autour de lui. Sa vue, encore trouble, se précisa quelques secondes plus tard. Il remarqua alors qu’il était sur une plage de sable. Il chercha dans son dos, et trouva son bâton, d’où la douleur dans le dos de tout à l’heure. Ne se sentant pas encore assez remit pour se mettre sur ses jambes, il s’assit, et débloqua habilement son arme de son harnais. En attendant de reprendre un peu de forces, l’eau de mer qui continuait de se mouvoir, le trempant, aidait sa remise en forme plus vite, l’Elémental observa le paysage. A voir l’endroit, il était sur une île, bien qu’il ne pouvait en juger tout de suite. Une forêt se trouvait non loin. Assez luxuriante en soit. De son point de vue, il ne vit rien d’autres de particuliers.

Enfin remit, il se leva, s’appuyant sur son bâton. Il fit quelques pas hésitant, et reprit son aplomb rapidement. Il essaya de se souvenir de ce qui s’était passé, mais sa mémoire était trouble. Il se souvenait être en bord de mer, avec Nathaniel, l’Elémental profitant de l’eau, et le dragon du soleil. Puis une tempête avait éclaté, provoquant de grandes vagues, qui avaient entraîné Raphaël loin du rivage. Incapable de lutter, il avait fusionné avec l’élément, et avait sûrement survécu grâce à ça. En restant sous cette forme, il avait épuisé son énergie, et l’eau avait fini par le ramener ici. Enfin, c’est ce qu’il pensait, et c’était probablement la vérité. Maintenant, il devait trouver un moyen de s’en aller d’ici. Fusionner avec l’eau n’était pas une solution. Il était épuisé, et il ne savait pas où il était. Repartir était du suicide. Et puis, il devait retrouver Nathaniel, alors autant retourner sur le bon continent avant d’oublier son ami. Surtout que ce dernier devait s’inquiéter à en mourir. Protecteur, et très attentionné, en particulier car il avait ses problèmes de mémoires. Pour quelqu’un qui tenait à Raphaël, s’était tout à fait normal de s’inquiéter.

Soudain, alors qu’il baissait légèrement sa garde mentalement, le jeune homme se plia en deux, lâchant son bâton, et se tenant la tête entre les mains. Les souvenirs de Bagaya revenaient sur le devant de la piste. Luttant contre ces faux souvenirs, et la personnalité de la Sorcière, qui essayait, plus ou moins de prendre le dessus. Il commença à plier les genoux, grinçant des dents. Etrangement, il avait l’impression que s’il s’écroulait par terre, il allait perdre. Mais il avait une volonté de fer, bien différente de la volonté de l’eau. La première ne pliait jamais, et restait dur. La seconde s’esquivait et laissait aller, c’était le propre de l’eau. Mais heureusement, il réussit à refouler les souvenirs, et à les cloitré derrière une nouvelle barrière qu’il érigea. Combien de temps pouvait-il résister ainsi ? Une fois remit, il se redressa, essuyant la sueur qui avait coulé sur son front. Quand il put enfin se mouvoir, il se mit à avancer, pressé de découvrir l’île, malgré ce qu’il venait de vivre, et la situation dans laquelle il était. Sa façon d’appréhender les choses étaient très différentes de beaucoup. Il avait cessé de s’inquiéter pour le passé, ou l’avenir, et ne se préoccupait que du présent, et le fait d’essayer d’avoir l’impression de vivre. C’est-à-dire, de ressentir de l’adrénaline. A peu près la seule chose qui le tenait en vie.

Ses quelques problèmes enfin réglé, Raphaël s’avança, et atteignit rapidement la forêt. Pour le moment, il devait trouver de quoi se sustenter, car il ne tiendrait pas longtemps sans manger. Pour le moment, il était encore debout car il l’adrénaline et la curiosité l’aidait, mais bientôt ses émotions ne finiraient plus par le faire tenir debout. Il le savait parfaitement. En haut, dans un arbre, il aperçut des fruits. Grommelant, il remit son bâton dans son dos, et attrapa les premières prises, les trouvant plutôt facilement. Il atteignit la branche épaisse, où se trouvait les fruits. Il tendit le bras, les détacha, et les observa. Ne décelant pas de poison, il en gouta un, puis mangea les autres. Ca ne lui suffirait pas longtemps, mais il s’en contenterait.

Mes compagnons et moi étions sur l'un des navires de la marine Elémental depuis plusieurs jours déjà. En effet, une information capitale nous avait été transmise concernant l'une de nos races ennemies. Selon nos indicateurs anonymes, une frégate appartenant aux sorciers transportait des marchandises militaires comme des armes ou encore des potions ayant comme but de faire plier les Elémentals. Bien évidemment; cette informations n'avait pas été vérifiée par nos soins et le manque de connaissance vis à vis de nos indicateurs pouvait nous entraîner un certain doute quant à l'exactitude de ces informations. Cependant, se disant que nous ne pouvions pas prendre le risque d'attendre, une patrouille fut envoyée vers le lieu où devait se trouver le navire sorcier. Etant chef de la brigade marine, je m'étais portée volontaire pour mener l'expédition, préférant sortir un petit peu d'Aeden. Les conseils regroupant le roi Kevne et les huit esprits élémentaires commençaient à m'énerver, la pression augmentait avec les tremblements de terre fréquents, et tout le monde devenait de plus en plus agressif et susceptible. Il fallait dire que ces événements augmentaient considérablement notre travail et que les tremblements de terre diminuaient fortement nos heures de sommeil. Enfin bref, si je partais, c'était officiellement pour être avec mes matelots et les aider en cas de besoin, officieusement pour m'aérer l'esprit. J'avais emmené mes compagnons préférant ne pas les laisser seuls. Non pas parce que je ne leur faisais pas confiance mais plutôt que j'avais peur qu'ils se fassent encore kidnapper par des fous furieux. Là, au moins, je pouvais veiller sur eux, les surveiller et empêcher un quelconque événement qui ne me plairait pas. Enfin bref, cela faisait plusieurs lunes déjà que le navire était en marche et que nous nous approchions de notre destination finale. Une carte nous avait été donnée et nous avions établi le trajet du bateau sorcier, ainsi, nous avions pu prévoir notre emplacement pour arriver en avance et pouvoir informer la cité le plus rapidement possible lorsque que le navire se ferait voir. Ce n'était, certes, pas le meilleur plan du monde, mais il allait ou plutôt devait convenir.

Hélior avait le mal de mer, ce qui ne m'étonna pas réellement étant donné qu'il était un Elémental de la terre, être à des lieux de son élément ne pouvait que le rendre mal, cependant je préférais le voir dans cet état où la nausée était fréquente plutôt que de le voir mort. Il restait donc sur le ponton la journée et tentait de manger le soir avant d'aller se coucher pour essayer d'aligner au moins deux heures de sommeil en une nuit. Des infirmiers étaient présents et l'aidaient à apaiser ce mal de mer qui commençait très sérieusement à le bouffer de l'intérieur. Ils étaient parvenus à affaiblir la fréquence des maux de ventre, ainsi, il ne passait que la moitié de la journée dehors, la tête à moitié en dehors du bateau. Ce n'était pas parfait mais c'était déjà mieux que rien. J'avais un peu de mal à imaginer le ressenti d'Hélior car je ne pouvais connaître le mal de mer, cet élément me permettait au contraire, de me sentir bien, d'être libre et puissante. Cela ne m'empêchait pas de compatir face à la souffrance que traversait mon compagnon même s'il manquait l'expérience de ce passage. Nous arrivâmes donc au bout de cinq lunes à notre lieu de rendez-vous, la rencontre entre nos deux bateau était prévu dans une lune et demie, ce qui nous laissait le temps de préparer l'invisibilité de notre vaisseau de guerre ainsi que les autres préparatifs pour le sabotage du navire si nous n'avions pas le temps d'attendre les renforts. Pendant que l'Elémental de la terre restait à son poste sur le ponton, Split Ondine et moi aidâmes les matelots. Je m'occupais de l'organisation dans mon bureau pendant qu'un de mes compagnons aidait à préparer à manger et que l'autre discutait avec les personnes chargées de faire apparaître un champ d'invisibilité afin de voir à quel moment le lancer ainsi que la surface du sort.

La nuit tomba sur l'océan et je décidai d'aller prendre l'air pour profiter de cette nuit calme qui devait être la dernière avant l'apparition du navire sorcier. Contre toute attente, un petit bateau en très mauvais état, regroupant une quinzaine d'Elémentals nous accosta. Nous les accueillîmes sans grande méfiance car ils disaient s'être faits attaquer par le navire des sorciers lorsqu'ils passèrent dans le coin. Cela ne m'étonna pas et je ne me méfiai pas du tout du groupe d'arrivant. Une brève discussion s'enclencha et nous finîmes par leur trouver de la place pour coucher. J'allais me reposer avec mes compagnons dans ma cabine quelques heures après leur arrivée, pas mal de temps après tout le monde, mais une explosion se fit entendre. Des cris de paniques sortirent du bateau entre deux attaques. Je sortis rapidement de la cale du navire suivie de près par Ondine, Split et Hélior et remarqua déjà une bonne quinzaine de mort parmi les matelots du navire. Le navire sorcier était-il arrivé plus tôt que prévu ? Peut-être, pourtant, je ne sentais aucune forme de magie noire dans les environs. Ce fut en essayant de soigner les blessés que je vis les auteurs de cette attaque. En effet, l'un d'eux arriva vers moi, un couteau à la main avant de me le lancer en pleine figure. J'utilisais mon contrôle du métal pour le lui renvoyer en pleine tête, dans l'un de ses yeux. Il poussa un cris de douleur avant d tomber au sol, mort. Cependant, ils n'étaient pas qu'une vingtaine, d'autres arrivaient du bateau nous ayant accosté plus tôt. Ils étaient bien plus nombreux que nous, malgré tout, je ne voulais pas m'enfuir et laisser mes camarades se faire tuer. Mes compagnons n'étaient cependant pas du même avis que moi. Hélior m'emmena tant bien que mal derrière une caisse avec mes compagnons avant de dire d'un air bien plus mature que son âge. « Ils sont bien trop nombreux et puissants pour qu'on puisse les affronter, on doit fuir ! » « Non ! Je ne vais pas abandonner les membres de l'équipage ! Je refuse ! » Je ne l'écouta pas et tenta de passer à l'attaque alors que cette bataille était perdue d'avance. Je n'eus pas le temps de lancer un sort que je perdis connaissance. Hélior venait de m'assommer avec son Qyndily Mantris. Celui-ci me porta et sauta à l'eau suivi par mes deux autres compagnons. Ils nagèrent jusqu'au rivage d'une île avant de se poser sur le sable et de guetter l'arrivée des ennemis ou des possibles rescapés toute la nuit.

Je me réveilla dans la journée, je ne savais pas à quel moment exactement mais tout ce que je savais, c'était qu'il faisait jour à mon réveil. Je m'asseyais sur le sable et repris mes esprits, me rappelant cette nuit. Hélior n'était pas là, il n'y avait que Split et Ondine qui me sourirent avant de prononcer « Oh ouiiii ! Tu es réveillée ! » dans une synchronisation parfaite. Ma tête me faisait mal et je leur répondis d'une voix faible tout en posant ma main sur mon front pour vérifier que je n'ai pas de température. « On va dire ça oui. Où est Hélior ? » Ils me répondirent que le jeune Elémental était parti chercher à manger. Celui-ci cherchait de la nourriture avant de tomber sur une autre personne qui arrachait des fruits, avec son tact légendaire (ironie niveau maximal) il demanda. «Eh toi ! Tu fais quoi là !»

Raphaël tendit à nouveau le bras pour attraper une nouvelle grappe de fruits. Quand soudain, il entendit une voix. N’ayant pas été assez sur ses gardes, il entendit quelqu’un lui crier dessus. Déstabilisé, sa main glissa, et il commença à tomber. Serrant les jambes, il bascula de l’autre côté, et eut juste le temps de ramener son autre main sur la branche, essayant de freiner sa chute. Il tourna quand même autour de la branche, se retournant la tête à l’envers, pendu, un bras ballant. Il la ramena rapidement, serrant la branche pour ne pas tomber. Il était un peu trop haut pour survivre à une chute, surtout dans sa position. Il risquait plus de tomber sur la nuque ou le dos, que sur ses jambes. Il laissa tomber sa tête vers le bas, sachant qu’elle n’allait pas l’attaquer. Sinon, il l’aurait déjà fait, et pas interpeler ainsi. Lui aussi, avec toute sa diplomatie incroyable, il lui cria. « Non mais ça va pas la tête ! J’ai failli me casser la gueule à cause de toi ! ». Oui, bon il y avait toujours un peu mieux pour commencer une conversation, et une rencontre que celle dont les deux jeunes hommes venaient de commencer. Mais bon, les deux n’étaient pas pourvu du meilleur tact qui existait.

L’Elémental remonta sur la branche, se rasseyant. Il regarda l’homme en bas, ou plutôt, l’adolescent, curieux de savoir qui il était. Même de là où il se trouvait, il pouvait voir qu'il était très grand, sûrement plus que Raphaël, et plutôt musclé, là aussi plus que lui, mais rien d'étonnant dans les deux cas à vrai dire. Des cheveux bruns, avec des yeux bleus, ils se ressemblaient un peu, bien que ce ne soit pas le bleu aussi intense que celui de Raphaël. Ayant fini son examen, il finit par descendre de branche en branche, restant calme et ne lâchant pas l’autre du regard. Il faisait en sorte d’emprunter un chemin qui l’éloignait un peu, et lui laissait un chemin de fuite. Comme toujours, la fuite était toujours le meilleur moyen pour survivre. Il toucha finalement le sol, restant perché sur une racine d’un arbre. Le jeune dégageait quelque chose… D’élémentaire. Un peu bête de dire ça comme ça. Ce n’était pas la même chose qu’avec lui. C’était sûrement un Elémental. Sur ses gardes, il décida de répondre à sa question. Après tout, il n’y voyait aucun problème, et s’il voulait questionner l’adolescent, il devait sûrement répondre avant. De plus, il ne devait pas trop mentir, car le jeune garçon pouvait être un habitant de l’île. « Je suis un naufragé, et complètement paumé. Bien que je suppose que t’as pas envie d’écouter mon histoire, et j’ai aucune envie de te la raconter en entière ». Oh moins il évitait de s’embourber dans les mensonges compliqués et intenable, car rapidement il pouvait comporter des incohérences. Au pire, il inventerait quelque chose d’asser plausible, et pas trop tirer par les cheveux.

Il continua quelques secondes d’observer le garçon. Même si la racine n’était pas bien haute, Raphaël restait plus petit que lui. Bien évidemment, il n’était pas très grand à la base, mais pour un adolescent, son interlocuteur l’était beaucoup. Bien qu’à quoi… La quinzaine, pas mal de garçons faisaient des poussées de croissances, et commençaient à devenir plutôt grand. « Et toi alors, qu’est-ce tu fiches ici ? ». Une personne normale aurait pu demander où était ses parents, et s’il vivait seul, ce qui aurait pu paraître étonnant vu son âge. Mais Raphaël ne pensait pas de cette façon. Il avait beaucoup de mal avec le concept de famille, ou le simple fait de surveillance. Etant quelqu’un de très libre, il voyait mal quelqu’un lui donner des ordres, et essayer de le contrôler pour ne pas qu’il se blesse, ou face des trucs idiots, comme les trois-quarts des choses qu’il faisait. Enfin bref, le concept de famille lui était étranger. Dans le même temps, en attendant la réponse, du garçon, il regardait autour de lui, ne le quittant pas tout à fait des yeux. Raphaël voulait savoir s’il était seul ou non. Et si non, si quelqu’un se trouvait à proximité. Lorsque Nathaniel n'était pas avec lui, il se trouvait bien plus méfiant envers les inconnus. Au moins, ça l'évitait de se faire tuer rapidement. Le dragon serait fier de lui s'il le voyait ainsi.

J'étai à présent réveillée et l'absence d'Hélior commençait à me casser les pieds. Il m'avait enlevé alors que j'essayai de sauver les matelots de mon navire. Étant aux commandes, mon rôle était de protéger mes semblables, chose que je n'avais pas pu faire à cause de l'Élémental de terre que j'avais recueilli quelques mois auparavant. Je tenta de me lever d'un coup afin de retrouver Hélior. Malheureusement, le mal de crâne que j'avais s'amplifia, je l'avais oublié lui ! Je retomba au sol, sur le dos. La terre était mon moyen de régénération sauf qu'il n'y en avait pas, je voyais seulement du sable et de l'eau. Si mon compagnon aurait été là, il aurait pu utiliser son Qyndily Mantris pour m'aider à me régénérer, sauf que malheureusement, il était absent. Je commençai à crier tout en étant couché, ce qui donnait une image assez amusante à mes compagnons. « Non mais l'autre là ! Quand je vais le retrouver, je vous jure qu'il va le sentir passer ! Pourquoi m'a-t-il assommé ! J'aurais pu les sauver ! » Étant quelqu'un de calme habituellement, mes compagnons furent un peu étonnés de me voir dans cet état. Ondine, qui n'était pas d'une patience exceptionnelle s'énerva à son tour en me criant dessus. Pour un être de six centimètres, sa voix était un peu trop puissante à mon goût. « Oui il aurait pu te laisser sur ce maudit navire ! Sauf que tu sais quoi ? Tu serais morte ou alors prisonnière à l'heure qu'il est ! Alors d'une, tu n'es pas sûre qu'ils soient tous morts, mais dans tout les cas, tu n'aurais pas pu les sauver vu que tu aurais été décapitée par les rebelles ! » Split s'interposa entre nous deux pour nous arrêter. Nous étions naufragés sur une île et étions sans doute les seuls personnes vivants à cet endroit. Nous nous devions donc de rester souder. Plus personne ne parla et je commença à réfléchir tout en visionnant de nouveau les images de la bataille des marins Élémentals contre les rebelles. Scrutant ma mémoire de fond en comble, je remarqua des détails que je n'avais pas vu au moment même. Leur nombre était juste... incalculable et nous n'avions aucune chance de nous en sortir. C'était malheureux de le dire, mais Hélior avait bien fait. Je me calmai et terminai par dire. « Ondine, tu as raison. Il m'a sauvé. » Je ne pus plus parler tant j'étais fatiguée. Ce n'était pas la quantité de magie que j'avais utilisée qui m'avait épuisée, non . Sans doute le choc émotionnel sans oublier le fait qu'on m'ait assommé ! « Je pense qu'Hélior arrivera bientôt, il a dit qu'il partait nous chercher à manger car tu dois te reposer selon lui. » Oh que oui ! Je pouvais le confirmer. Je n'étais pas du genre à apprécier dormir pendant que d'autres travaillent, toutefois, je n'étai pas en mesure de me lever, alors chercher de la nourriture... ce n'était même pas la peine d'y penser.

Hélior, de son côté, venait de faire la rencontre avec un autre homme. Nous n'étions donc pas seuls ! L'Élémental de la terre engagea la conversation avec un tact légendaire. L'autre commença à chuter tant il avait été impressionné d'entendre quelqu'un lui parler, pensant sans doute qu'il était seul sur l'île. Une fois qu'il se rattrapa en se retrouvant la tête en bas, le jeune homme répondit à Hélior de la même façon qu'il l'avait abordé quelques secondes plus tôt. Il reprochait à mon compagnon sa chute, ce qui, n'était pas totalement faux. « Eh oh ! Tu m'parles mieux que ça toi ! J'suis pas ton pote ! » Hum. La diplomatie n'existait aucunement en lui, ou alors, elle était TRÈS enfouie. Le jeune homme commença sa descente après s'être rassis sur une branche. Hélior remarqua qu'il se décalait légèrement comme s'il voulait le fuir. Il faisait tant peur que ça l'Élémental de terre ? Une fois qu'il fut au sol, l'homme répondit à la question de mon compagnon d'un ton qui ne plaisait absolument pas à Hélior. « Ah bah je crois que t'es dans le même cas que nous. Et non t'as raison, ton histoire ne m'intéresse absolument pas ! » Hélior s'était rapidement attaché à mes compagnons et moi car nous l'avions recueilli alors qu'il n'avait aucun endroit où vivre, aucune famille. Cependant, il n'était pas quelqu'un qui prenait l'habitude de se faire des amis, il était sociable oui, mais il fallait apprendre à le connaître pour qu'il révèle cette partie de lui. Une fois la réponse donnée, ce fut au tour d'Hélior de répondre à la question du jeune homme. Soufflant un petit peu avant de répondre, il termina par dire de la façon la plus nonchalante qui soit. « Ce serait bien trop long à t'expliquer et puis tu ne me croirais pas. Mes amis et moi, on s'est retrouvés ici contre notre gré, après, si tu veux que ma mère adoptive t'explique, t'as qu'à venir. » Prenant quelques secondes pour réfléchir, il continua en disant. « Et puis bon, si tu veux repartir avec nous, tu peux. Erine s'en sort pas trop mal niveau magie, je pense qu'elle pourra nous faire sortir de cette île. » Hélior n'était pas diplomate mais disposait quand même d'un coeur. Il n'allait pas laisser croupir un naufragé sur une île sans doute déserte. Bon, cela dit, il avait omis le fait que j'étai dans un état plutôt faible. Faisant signe au naufragé, Hélior partit dans notre direction pour nous retrouver.

Le garçon ne semblait pas apprécier la façon dont parlait Raphaël, ce qui eut pour effet de faire rire l’Elémental. Lorsqu’il se fut calmé, il lui répondit, aussi direct qu’à son habitude. « Je te signale que tu me parle de la même façon ». De ce fait, il ne voyait pas pourquoi il parlerait d’une manière différente. Et de toute façon, les répliques de quelqu’un, adolescent ou non, ne le ferait pas changer d’avis. Il disait ce qu’il pensait, et tant pis pour les autres. Au final, l’adolescent finit par lui répondre. Apparemment, lui aussi c’était perdu, et pas tout seul d’après l’utilisation du « nous ». Combien était-il ? « Comme ça on est deux à ne pas être intéressé. Ca m’arrange ». Les discussions longues qui prenaient toujours un temps considérables, et les trois-quarts du temps, c’étaient pour des choses inintéressantes. En particulier lorsqu’il s’agissait de politique. Mon dieu ce qu’il pouvait détester la politique des peuples, et autres sujets du même genre. C’était peut-être pour ça qu’il avait pour compagnon un animal qui n’avait pas le don de parole.

L’Elémental observait l’autre qui parlait. Il apprit ainsi que c’était un enfant adopté, et que sa mère était là. Bon, Raphaël avait du mal avec le concept de famille. En tout cas, il ne put s’empêcher de sourire devant les paroles du jeune. « T’inquiète pas de ce que je peux croire où non ». Il avait l’avantage d’être très ouvert d’esprit. De plus, malgré ou grâce à son amnésie, il voyageait énormément, et voyait des choses incroyables, que la plupart des gens n’imaginaient même pas. En tout cas, il ne s’attendait pas vraiment à la proposition du jeune homme. Il n’avait pas pour habitude de se faire offrir si gentiment de l’aide. L’adolescent n’était peut-être plus amical qu’il l’avait pensé au départ. Il réfléchissait donc la proposition, tandis que le jeune s’éloignait, tout en lui faisant signe de venir. Raphaël haussa les épaules pour lui-même, et suivit l’adolescent. « Allons-y alors ». De toute façon, il ne voyait pas quel autre choix il pourrait faire. Rester seul il pouvait certes, mais ça ne l’avancerait pas beaucoup. Surtout qu’il est assez faible à cause d’une utilisation un petit peu abusive de ses pouvoirs. Il avait fait ça pour la bonne cause, mais quand même. Le peu de nourriture qu’il avait mangé lui avait rendu un peu de force, mais il sentait que ses jambes étaient encore faibles. Mais il cachait ses tremblements. Tant qu’il n’était pas sûr des intentions de l’adolescent, et de ceux qui l’accompagnait, Raphaël préférait dissimuler ses faiblesses.

Le jeune homme le mena à travers la forêt, jusqu’à la plage. Une autre partie que là où il avait atterri. Il finit par remarquer les nuages entourant l’île. Une véritable tempête, pourtant elle ne touchait pas l’endroit, elle entourait simplement, empêchant tout navire d’approcher. Il n’avait pas encore remarqué que sa magie était réduite. Et vue son niveau, pas si bas, mais loin d’être excellent, ça n’allait pas l’aider beaucoup. Sur la plage, il vit une jeune femme couchée au sol, elle semblait aller bien physiquement, mais elle devait être fatiguée. Raphaël devina que c’était la Erine dont avait parlé le jeune. Il y avait également un serpent au couleur bleu chatoyante. Et, en s’approchant, il put voir une petite fée, haute d’à peine quelques centimètres. Ce n’était pas étonnant qu’il ne l’ait pas vu avant. Bon, peut-être qu’avec eux, il arriverait à partir d’ici en moins d’un mois. C’était tout ce qu’espérait l’Elémental. Il n’était pas attaché à grand monde, mais le fait est, que Nathaniel était le seul avec qui il pouvait s’identifier, et n’avait pas envie de l’oublier. De plus, il n’avait pas envie de gâcher la vie du dragon, qui passerait son temps à le rechercher pour savoir s’il était encore en vie. Raphaël savait très bien qu’il ne dirait plus la même chose dans quelques temps s’il restait ici trop longtemps, mais il préférait ne pas penser à ça.

Raphaël s’arrêta à quelques mètres du groupe, et les observa rapidement. L’adolescent s’était approché plus près, mais ce n’était pas étonnant, vu qu’il les connaissait. « Erine je suppose, salut moi c’est Raphaël ». Il lança un regard à l’adolescent, s’apercevant qu’il ignorait comment il s’appelait. « Je suis naufragé, et ton fils m’a proposé son aide ». Autant qu’il commence à parler, après tout, c’était lui l’intrus ici, pas les autres. Par contre, il parlait sans retenu, et ignorait totalement qui était Erine, malgré son statut d’Elémental. Il devait bien être le seul à ne pas savoir ça. Et son ignorance pouvait être très mal prise parfois.

Les deux jeunes adolescents étaient bien partis pour ne pas s'entendre. En même temps, avec un caractère comme celui d'Hélior, seul les personnes dotées d'une certaine patience pouvaient réussir à voir le bon côté du jeune homme. Enfin bon, j'espérai tout de même qu'ils allaient mettre leurs différents de côté afin que l'on puisse sortir de cette île et retourner sur Aeden. Hélior invita gentiment, enfin, c'est un bien grand mot, l'homme qui semblait seul. Depuis leur rencontre, il pouvait au moins trouver une qualité à l'Elémental de terre, ce qui, il fallait le dire, était toujours une de plus que ce que la plupart des gens remarquaient. Le détail le plus amusant entre les deux adolescents était leur nonchalance presque identique. Je vous laisse imaginer les discussions entre eux. Wouaah ! Très intéressant ! Hélior fit tout de même traverser la forêt au second adolescent pour nous retrouver. Lorsque je vis Hélior, je ne sus pas réellement quoi faire, quelle attitude adopter. Je savais qu'il m'avait sauvé la vie, et ça, je ne pouvais que lui en remercier. Toutefois, je ne pouvais oublier le fait qu'à cause de lui, j'avais laissé mes hommes se faire exterminer par des rebelles Elémentals. Tout était assez confus dans mon esprit, Split dût sentir mon état et vint positionner sa tête juste à côté de la mienne avant de me dire. « Il l'a fait pour ton bien, ne l'oublie pas. Tu as également fait de ton mieux pour les sauver, mais tu ne pouvais pas. Il ne faut pas confondre courage et folie. Tu n'es pas une Aether, tu ne peux pas tout réussir. Ne t'en veux pas, ce n'était pas ta faute. » Je me mis à sourire devant les propos du jeune wyrm. Il avait entièrement raison, néanmoins, je ne pouvais m'empêcher de me sentir coupable. C'était ainsi, leurs corps étaient tous perdus en mer et il allait donc être difficile de leur rendre hommage. Je pensai notamment aux familles des victimes. Aucune d'entres-elles ne pensaient à ce moment-là qu'elle ne reverrait plus jamais leur fils / soeur / mère / père etc. C'était à moi que revenait la dure tâche d'annoncer la nouvelle aux familles. Je devais donc retourner au plus vite à Aeden. Je ne me levai pas, évitant de sombrer de nouveau dans le noir le plus complet et vis juste derrière Hélior, un autre adolescent que je ne connaissais pas. Je sentai en lui une magie plus que familière. Cependant, je ne m'avançai pas trop sur mon opinion car mes sens devaient sans doute être altérés. Il s'approcha de notre petit groupe tout en restant légèrement à l'écart, sans doute par peur, après tout, il ne nous connaissait pas. Faisant le premier pas, le jeune homme se présenta en me nommant au passage. Il était assez direct et n'avait aucunement mentionné mon titre. C'était tout bonnement formidable ! Soit il ne me connaissait pas, soit il savait la place que j'occupais mais ne l'avait pas dit et n'avait pas adapté son comportement en fonction de mon rang. Dans les deux cas, je ne pouvais qu'apprécier. De façon générale, je n'aimais pas que l'on donne mon titre, car souvent, les personnes le disaient d'une façon qui laissait sous-entendre que j'étais supérieure à eux, alors qu'absolument pas. J'étais là pour protéger le peuple et non pour être vénérée tel un Aether.

Il continua par la suite en expliquant que mon fils adoptif lui avait proposé de rentrer avec nous. Je me questionnai sur leur rencontre, connaissant Hélior et son côté peu diplomate et voyant le côté direct de Raphaël, je me disais que certains moments avaient dû être mouvementés. Je me mis à sourire avant de lui répondre en utilisant une voix douce. « Je suis très heureuse de faire ta connaissance. Ce n'est pas exactement mon fils adoptif mais il vit avec nous. Hélior a eu raison de te faire venir, il est inutile que nous partions chacun de notre côté alors que nous pouvons unir nos forces afin de quitter cette île au plus vite, tu ne crois pas ? » L'Eléméntal de terre n'était pas reconnu comme mon fils adoptif. Toutefois, nous avions un peu familiarisé la chose pour éviter de se compliquer l'existence. Je ne mentionnai pas mon titre car Raphaël ne semblait pas me connaître, et pour être franche, ça me convenait parfaitement, j'espérai juste que mes compagnons joueraient le jeu sans balancer l'information sur un coup de tête. « Bon, du coup, vous avez une idée de la façon dont on va partir d'ici ? Non parce que, c'est bien de papoter et tout, mais c'est pas ça qui va nous faire revoir notre maison hein ! » Hélior soupira et dit « Whoo ! Calme-toi la râleuse, on va rentrer, mais laisse-les parler s'ils en ont envie. » « J'tai pas causé à toi là ! » « Et alors ? » Un dispute générale éclata, je fus forcée de l'interrompre en criant. « Stop ! » Ondine et Split me regardèrent quelques secondes avant de reprendre leurs cris insupportable. Je fis apparaître un champ de force qui expulsa mes deux compagnons quelques mètres plus loin. Je n'aimai pas utiliser la force de façon générale, mais dès fois, je n'avais aucun autre choix possible. « Whaa ! Ça fait un mal de chien ! Tu pourras pas y aller un peu plus doucement la prochaine fois. » « Bah si vous m'écoutez, il n'y aura pas de prochaine fois. » Je me retournai vers Raphaël qui devait sans doute être étonné de voir un tel rapport entre nous. Il fallait dire que notre "famille" était assez mouvementée. « Je voudrai savoir, je ressens comme une magie familière en toi. Tu ne serais pas un Elémental ? » Je n'étais sûre de rien mais préférai demander pour enlever le doute de mon esprit.

Raphaël observait la réaction d’Erine, se demandant comment elle allait prendre le fait qu’il soit plutôt direct. D’après les expressions de son visage, elle semblait plutôt bien voir ça. A force de regarder les expressions des autres, il était devenu un véritable analyste comportementaliste. Bien sûr, ce n’était pas une science exacte, mais, même pour un bon menteur, il était quasiment impossible de faire disparaître tous les signes des émotions, ou des réflexes. L’Elémental avait fini par prendre l’habitude d’analyser tout le monde, et ne se rendait même plus compte qu’il le faisait automatiquement. Et, par la même occasion, avait arrêté de faire part de ses découvertes et déductions aux personnes concernées. La plupart, voir quasiment toutes, le prenaient plutôt mal de se faire dévoiler en si peu de temps, et avec simplement quelques expressions corporelles. Croiser les bras était déjà un indice de défense, ou mal aise par exemple. Raphaël avait les bras ballants, et regardait les autres dans les yeux. Le fait qu’il se tienne légèrement en retrait était un signe de méfiance, et non de peur. Il était seul, si les quatre êtres décidaient de l’attaquer, il ne pourrait pas se battre contre eux. Il n’en avait d’ailleurs pas envie. Au pire, il fuirait, et passerait pour un lâche, mais il s’en fichait complètement de ce que pouvait bien penser les autres de lui.

La jeune femme prit la parole, lui expliquant la situation au sujet d’Hélior. Elle ne le voyait peut-être pas comme son fils adoptif. Il lui sourit en réponse à ses paroles. « C’est vrai que ça serait inutile, autant s’allier ». Répondit-il. La petite fée bleue se mit à parler, ce qui ne l’étonna pas tant que ça. Une si petite personne n'était pas si étonnant à voir, et qu'elle parle encore moins. Mais il n’eut pas le temps de réfléchir bien longtemps là-dessus, que Hélior prit la parole également, et une dispute commença entre les deux. Erine tenta de les calmer, mais ce fut inutile, au départ, puis elle créa quelque chose qui les repoussa chacun d’un côté. Alors ça ressemblait à ça une famille ? Ou c’était juste un exemple qui n’était pas le cas de tous ? Il devait y avoir souvent des tensions, qui explosaient en dispute, avec des personnes qui ne cessent de se voir en permanence, et avec  des caractères différents. Lui qui ne se souvenait pas de sa famille, et même s’il s’en souvenait, il n’aurait pas eu le l’exemple type. Avec une mère qui s’en fichait totalement de lui, et qui avait fini par l’abandonner, et un père dont il ignorait totalement l’existence, il n’allait pas aller bien loin dans la compréhension d’une chose aussi compliquée. Enfin, techniquement elle était simple, pour des personnes normales.

Il fut sorti de sa rêverie lorsqu’Erine lui adressa la parole. Il redressa la tête, et la tourna vers elle, la regardant dans les yeux. Des yeux similaires d’ailleurs. Pas au niveau de leur couleur, car ceux de la jeune femme étaient bleu-vert, mais dans le fond, il y avait quelque chose qui rappelait ceux de Raphaël. N’essayant pas de cacher son identité, et sentant qu’il n’en avait pas besoin avec elle, il le lui dit. « Ouai, j’en suis un. Toi aussi non ? ». Il le pensait lui aussi qu’elle en était un. D’ailleurs, la personnalité de Bagaya avait tendance à se révolter lorsqu’elle était en présence d’Elémental. Habituellement, il pouvait la garder renfermer au fond de lui, mais la Sorcière détestait leur race, et se disait qu’ils ne devaient pas exister, alors, dès qu’un Elémental était présent, il se mettait à les haïr. Cherchant à dissimuler la haine qui commençait à remonter, il garda son attitude nonchalante. Il devait sérieusement cacher son combat intérieur, sinon ses nouveaux alliés allaient le rejeter, encore pire s’ils voyaient que c’était de la haine qu’il ressentait. Foutu malédiction ! Comment un Elémental comme lui pouvait être touché par quelque chose comme ça ? Etait-ce à cause de ses problèmes d’amnésie ? Ou simplement parce qu’il était plus faible que maintenant à l’époque ? Il n’avait pas la réponse, et, malheureusement, les souvenirs de Bagaya le rendaient dingue, son cerveau surchauffant. Il avait sérieusement du mal à encaisser une telle charge d’informations.

Par chance, Raphaël réussit à repousser la Sorcière, et la sceller à nouveau au fond de lui. Mais pour combien de temps ? Combien de temps pourrait-il tenir avant d’être à nouveau envahit par la soif de tuer les deux individus en face de lui. Il sourit face à Erine, et dit, en se frottant l’arrière de la tête par réflexe. « Juste une question, est-ce que l’un d’entre vous s’y connait un peu en malédiction ? ». Il ne voulait pas vraiment leur parler de sa situation, et inventerait sûrement un mensonge s’ils lui posaient des questions. Ce n’est pas qu’il avait honte de leur parler, sa fierté frôlait le zéro absolu. Mais plutôt qu’il s’imaginait rapidement une réponse de leur part. C’est-à-dire qu’ils arrêteraient de le voir comme un Elémental et risquaient de le virer, ou d’autres réaction comme celle-ci. Evidemment, le peu de confiance qu’il accordait aux gens le faisaient réfléchir ainsi, peut-être que leur réaction serait totalement différente.  Mais bon, un Elémental avec un tel handicape était une aberration, il s’en rendait compte.

Hrp:

Nous étions sur le bord de la plage, tous les cinq, en train de faire connaissance avec une personne qui possédait le même type de magie qu'Hélior et moi. Je sentais en lui quelque chose de familier... une force que je connaissais et qui m'avait fortement aidée depuis quelques années même si elle m'avait gâchée l'existence avant que je ne puisse la contrôler. Enfin bref, je ne mis que peu de temps avant de lui poser la question sur son identité. Celui-ci, confirmant le fait qu'il était une personne directe, me répondit le plus simplement possible, en utilisant le moins de mot. Au moins une chose était sûre, si un jour il était en déshydratation, ce ne sera pas parce qu'il a usé sa salive à trop parler. Bon, cela dit, il y avait un côté positif... il y avait moins de chance que ce soit un menteur fini ou encore pire, un manipulateur. Je ne pus m'empêcher de rire à la fin de sa prise de parole... je n'étais pas habituée à voir quelqu'un comme ça. Il est vrai qu'Hélior ne parlait pas énormément, mais il était assez jovial et avait toujours le mot pour rire... ou pour te mettre en colère. C'était deux styles de personnes qui ne risquaient de vivre dans le même endroit. Enfin si, ils pouvaient, mais le risque de mort de l'un d'eux était d'au moins 450% en deux jours. « Oh non... pas un Elémental de l'eau... pas encore ! Déjà qu'Erine est difficile à supporter.. » « Ah ! Ah ! Ah ! Vraiment très drôle ! Tu veux que je t'applaudisse ? » Je me retournai vers Raphaël avant de lui répondre avec un grand sourire et d'une voix quelque peu affaiblie à cause du choc que j'avais eu quelques heures auparavant. « Eh bien oui, je suis moi aussi une Elémentale de l'eau. Fais pas attention à ce que dit Hélior, il est juste jaloux parce qu'on est le meilleur élément ahahaha ! » Je me mis à rire de plus et vis un jolie tirage de langue de la part d'Hélior. J'avais finalement compris qu'il m'avait sauvé la vie et que je n'avais pas à lui en vouloir. C'était quelqu'un de bien... il commençait à bien s'intégrer dans la race et j'étais extrêmement fier de lui. Il n'avait pas un passé facile, loin de là, toutefois, il était la preuve vivante qu'avec de la volonté, on pouvait gravir des montagnes et recommencer à vivre. Ondine, un peu sonné par le champ de force, se posa sur l'épaule d'Hélior et se présenta à son tour. « Et moi c'est Ondine, je suis une fée élémentaire de l'eau, et surtout, je suis l'être le plus sexy du yin et du yang ! » Je m'étouffai légèrement et Hélior se plia en deux tellement il riait. « Bah quoi ? » « Bah tu ressembles à un p'tit chou-fleurs brûlé. » « Mais je ne te permets pas ! » « Ahaha vous pouvez arrêtez tous les deux ? »

Je regardai Raphaël avec un grand sourire quand celui-ci demanda si nous nous connaissions en malédiction. Malheureusement, ce n'était absolument pas mon cas, et je pensais bien que mes compagnons n'en savaient pas plus que moi. « Nop ! » « Je ne m'y connais pas réellement, je sais juste que certains sorciers utilisent ce type de magie, mais au delà de ça... je ne sais rien du tout... désolé. ? Mais pour quelle raison demandes-tu ça ? Tu connais quelqu'un qui a reçu une malédiction ? » Je le regardai d'un air interrogatif, voulant en savoir un peu plus. Je me disais cependant que nous ne nous connaissions pas et qu'il était fort probable qu'il allait me mentir. Je décidai donc de ne pas plus me mêler de sa vie et que s'il voulait en parler, il le pouvait, mais qu'en attendant, nous devions rentrer chez nous. « Bon c'est pas tout, on va devoir rentrer chez nous ! » Au même moment, une tempête apparue en face de nous. Elle semblait former une barrière, instinctivement, je décidai de voler pour voir à quel endroit le ciel était dégagé et donc à partir de quel endroit nous avions une chance de partir. Je me mis à sauter et retombai par terre. Je tentai de nouveau et échouai. Je n'y arrivais pas. C'était comme si une force m'empêchait d'utiliser ce pouvoir... cela devenait extrêmement inquiétant. « Je n'arrive plus à voler... j'ai comme un très mauvais pressentiment. » « Tu penses que cette tempête est en relation avec ta perte de pouvoirs ? » « Je ne sais pas... ne tirons pas de conclusions hâtives... peut-être que le choc m'a plus fatigué que ce que je ne le pensais. Je suis sûre que toi, tu peux t'envoler. » La petite fée sauta de l'épaule d'Hélior et tomba sur le sable, on entendit un petit Aïe. Je pris le petit être dans mes bras et la reposa sur mon épaule. « Bon... cette fois nous avons un gros problème ! »

Dans un premier temps, Raphaël fut particulièrement surpris de voir les chamailleries amicales entre les personnes qui se trouvaient en face de lui. Mais une fois la surprise passé, il ne put s’empêcher de rire légèrement, essayant de dissimuler maladroitement derrière un sourire. Cela faisait quelques temps qu’il n’avait pas réellement sourit à cause de la malédiction qui pesait sur lui depuis quelques temps. L’un des rares moments où il avait pu l’oublier un peu plus, c’était lors de sa rencontre avec Halynor. La jeune Elémental l’avait apaisé le temps passé ensemble, sa présence, et son esprit curieux, dénué de malice, lui avait apporté une nouvelle fraîcheur, bien loin de la façon maudite de pensée de cette fichue Sorcière qui avait envahit son esprit. Mais après ce court moment, il avait été incapable de sourire, à part l’un de ses faux étirement de lèvres, qu’il servait à tout le monde pour qu’on le prenne pour un naïf vagabond, idiot, et trop confiant dans les gens. Le genre de choses qu’il n’était pas du tout, et jouer ce rôle, surtout en ce moment, lui était pesant.

Retournant à la réalité, l’Elémental leur fit à tous un sourire, éclatant, et fit une révérence en saluant la petite Ondine. « Ravie de te rencontrer magnifique petite fée ». Dit-il sur un ton enjoué, puis il se relava, et, appliquant son tic habituel, se frotta l’arrière de la tête avec un sourire d’excuse, teinté d’une légère bêtise. « Désolé pour ma froideur, je suis plus moi-même ces derniers temps ». En un sens, s’était l’exacte vérité. Il avait beaucoup de mal à différencié sa propre personnalité de celle de Bagaya, les deux se mêlant, lui faisant vivre un certain enfer, dont il se serait bien passé. Et malheureusement, Erine, n’y aucun d’entre eux, ne s’y connaissait en matière de malédiction. Dommage pour lui, il devrait chercher ailleurs. Il finirait bien par trouver. Et au pire, il pourrait aller demander à un Sorcier s’il était réellement désespéré. « Oui, je connais quelqu’un plutôt proche ». Il ne la connaissait pas assez pour lui parler de ses problèmes, de plus, elle n’avait pas besoin de savoir que c’était lui le détenteur de la malédiction, même s’il pouvait les attaquer à tout moment s’il n’était pas assez fort mentalement pour retenir la vieille Sorcière.

Raphaël observa le comportement étrange d’Erine qui s’était mis à sauter ? Il haussa un sourcil, tandis que les explications ne tardèrent pas à venir. Voulant lui-même vérifié, il tendit la main vers l’eau, et essaya de le contrôler, elle réagit, mais il sentait que sa magie n’était pas aussi puissante. « Ca nous affecte tous apparemment ». Leur fit-il partager, bien qu’il se doute que tous l’avait deviné. Puis il tenta de se téléporter, au moins de quelques mètres, mais ça n’en fit rien.  Se mettant à faire les cent pas, l’Elémental se mit à parler à voix rapidement à voix haute. Bouger l’aidait à réfléchir, il occupait son corps, et libérait son esprit, bien que parfois, il préférait avoir deux conversations en même temps, ça l’aidait également beaucoup. « Bon, on peut pas voler, ni se téléporter, je viens d’essayer, en plus nos pouvoirs sont réduits, mais on en a encore, c’est déjà pas mal ». La plupart des gens supportaient rarement le fait qu’il énonce les choses ainsi, mais il se fichait de ce que des inconnus pouvaient penser de lui. La tempête les bloquait, et seul Erine et lui avait réellement une chance de pouvoir sans sortir, car l’eau ne leur ferait jamais de mal. Le problème c’est qu’elle n’allait sûrement pas abandonner ses amis, qui ressemblait plus à sa famille qu’autre chose. De plus, avec des pouvoirs diminués, bien que la jeune femme semble puissante, le courant risquait de les envoyer contre des récifs, ce qui les tuerait sans aucun doute. Il s’arrêta de marcher, et se tourna vers l’intérieur de l’île. « Je suppose qui reste plus qu’à fouiller l’île, on trouvera peut-être quelque chose ». Proposa-t-il au groupe. Il avait déjà accepté le fait qu’ils allaient vivre cette aventure ensemble. Ils auraient plus de chance de s’en sortir, bien que ce soit Raphaël qui profite du groupe, car c’était lui qui était seul. Maintenant, il fallait voir si Erine allait le prendre avec lui, sachant qu’elle avait l’air assez généreuse pour accepter, pendant un temps, un vagabond tel que lui perdu et solitaire.

Le jeune homme à qui je faisais face était un tantinet bizarre. Non pas qu'il n'était pas sympathique, mais il était simplement froid et... bizarrement, j'avais l'impression qu'il était mal dans sa peau. Je ne pouvais savoir pour quelles raisons il était ainsi, toutefois, je pus remarquer un changement de comportement lorsque celui-ci s'excusa pour sa "froideur" en disant qu'il n'était plus lui-même. Cela me faisait un peu penser à la bipolarité des réprouvés. Cependant, Raphaël était un Elémental, je commençai un peu à réfléchir sur son changement d'attitude, puis, après une ou deux minutes de réflexion, je me dis au final que ce ne sont pas mes affaires et qu'en plus, il est possible que je me fasse des idées à son sujet. Je ne voulais pas entrer dans sa vie privée si lui ne le voulait pas, en tout cas une chose était sûre, il n'avait pas l'air de donner sa confiance facilement, un peu comme Hélior qui avait mis des mois à s'habituer au rythme des Elémentals et à devenir en parti sociable. Le pauvre avait eu un grand chamboulement dans sa vie, ce n'était pas le seul, certes, mais il était extrêmement difficile de passer de simple humain, espèce sans magie et qui ne l'aimait pas à un être doté de pouvoir élémentaires. Il avait de ce fait perdu sa famille, et il n'y avait sans doute rien de pire. Je balayai rapidement mes pensées de pitié envers Hélior, il était heureux, et c'était le principal. Je me mis à sourire avant de répondre à l'Elémental aqueux d'un jovial. « Tu n'as pas besoin de t'excuser, on a tous des moments où l'on est plus ou moins bien. »

Mon humeur joyeuse partit très rapidement lorsque nous nous rendîmes compte qu'il était impossible de s'envoler. Une sorte de nuage, sans doute magique, était apparu comme qui dirait de nul part et nous empêchait de quitter les lieux. Ondine avait perdu son moyen de déplacement le plus rapide et allait avoir énormément de mal à s'en remettre. Ma fée élémentaire ne supportait pas être dépendante, elle ne le montrait pas car elle voulait faire croire qu'elle pouvait rester forte, mais je savais très bien que cela ne durerait pas, qu'à un moment, elle allait craquer, et qu'à ce moment là, il était préférable pour tout le monde de se trouver sur le continent opposé. Je ne disais rien, préférant ne pas alarmer Raphaël qui ne connaissait pas encore le caractère destructeur d'Ondine, après tout, il y avait une chance pour qu'il ne se passe rien. Un petit éternuement de la part de la petite fée me fit sourire et je pus voir quelques fragments de sable se dégager. La pauvre ! Elle posait sa tête contre mon cou, l'air déprimé... ses pouvoirs et surtout sa capacité de voler étaient une partie intégrante d'Ondine, elle ne pouvait pas se résoudre à perdre ses pouvoirs une deuxième fois. Je lui chuchotais tendrement « Ne t'en fais pas, on va trouver une solution. » Le nouveau venu tenta d'utiliser sa magie, heureusement, celle-ci lui répondit, mais pas assez. Non seulement nous n'avions plus le moyen de voler mais en plus, le nuage diminuait notre puissance. Cela ne présageait vraiment rien de bon. J'avais beau être devenue puissante, je n'étais que peu de choses sans magie et même si j'en possédais encore, il allait falloir un petit temps d'adaptation pour doser ma force et ne pas utiliser toute ma magie dans une seule attaque. Raphaël après avoir fait une déduction extrêmement dure à trouver ( ou pas ), proposa que l'on fouille l'île, après tout, il ne nous restait plus que ça à faire. « Ouaiiis ! Génial ! Ça va être cool ! » « Mais n'importe quoi ! On sait même pas ce qu'il y a à l'intérieur de l'île ! » « Ondine a raison... » « QUOI ???!!! »« BOUUUUUUM ! » « Toutefois... nous ne pouvons rien faire d'autre, et puis... je me dis qu'après tout, nous pourrons peut-être trouver une solution pour s'enfui d'ici. » « OH OUIII ! JE T'AIME MA ERINE ! » Je vis une grosse masse plonger sur moi, je l'esquivai cependant en me retournant d'un geste simple. Un gros paf étouffé par le sable retentit. Ce fut plus fort que moi, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. « Désolé, mais cette fois-ci, je préférais ne pas t'amortir le choc. Mais ne te plains pas, tu es tombé sur du sable alors que la dernière fois, tu m'as écrasé sur des pavés. » Je disais ça en rigolant et mon "fils adoptif" se releva en bougonnant même si je pouvais voir un léger sourire apparaître sur son visage.

Ondine s'était tue, elle n'appréciait pas du tout l'idée que nous partions à l'aventure dans un territoire que nous ne connaissions pas mais le gardait pour elle puisqu'elle savait que ça ne servait à rien d'argumenter sur le sujet, nous étions trois contre elle ! Elle se contentait simplement de bouder en croisant les bras et les jambes. Nous avancions dans la forêt et j'étais émerveillée par la flore de l'île qui était tellement différente de la jungle Naga. Après quelques temps de marche, je vis une sorte de grosse cabane dans les arbres, des escaliers étaient bâtis et nous permettaient de monter dans l'habitation sans soucis. Je me retournai vers le groupe avant de leur exposer ma question. « Je propose que l'on fouille cette cabane, s'il n'y a personne qui y vit, c'est tant mieux pour nous, nous serons où loger quand la nuit tombera, dans l'autre cas, nous devrons être très vigilants. Vous êtes d'accord ? »

Raphaël savait que son changement de comportement était des plus étranges, mais Erine et son groupe ne partit pas en courant, ce qui le rassurait un peu. Il avait l’habitude de ce genre de réaction, et ça ne l’inquiétait plus vraiment désormais, mais sachant qu’ils étaient tous bloqués sur cette île, il valait mieux ne pas effrayer les rares personnes qu’il rencontrait sur cette île. Et la proposition d’aller visiter l’intérieur le fit sourire, enfin simplement pour Hélior, car Ondine et Erine n’étaient pas de cet avis, bien sue la jeune femme le fasse d’une façon un peu plus diplomatique. Mais elle finit par accepter. Tous savaient qu’ils n’avaient pas tellement le choix, à moins de vouloir mourir en allant dans l’océan, et risquer de mourir. Dans tous les cas, l’Elémental ne put s’empêcher d’élargir son sourire. Ce groupe était plutôt marrant, et ne manquait pas d’énergie. Il ne risquait pas de s’ennuyer avec, et, malgré le fait qu’il tente de se retenir, il commençait déjà à les analyser, tenter de savoir les relations entre eux. Il voyait bien Erine dans le rôle de la mère, et les autres des enfants perdus, et turbulents qu’elle avait adopté. Et bien qu’ils soient tous très différent les uns des autres, leurs liens semblaient très forts.

Le groupe se dirigea vers la forêt. Il n’y avait pas de sentier, ou simplement ceux que prenaient habituellement les animaux, qu’un chasseur pouvait voir en examinant correctement. Continuant de suivre sa nature, il n’aida pas Erine lorsque le terrain s’avérait très accidenté, la galanterie ne faisant pas partie du peu d’éducation qu’il gardait vaguement. Il ne voyait pas vraiment l’intérêt de ce genre de choses dans des situations telles que celle-ci. De plus, elle était parfaitement capable de se débrouiller toute seule. Suivant ses capacités de chasses, il s’agenouilla près d’une piste qu’il aperçut, et observa les marques. Au vue des griffes, et de la taille, cela ressemblait aux marques d’un félin, et d’un prédateur. Pourtant, il ne reconnaissait pas les empreintes. Bon, apparemment, il y avait des animaux inconnus ici, et ils semblaient assez dangereux. Il valait mieux ne pas les croiser. L’affaiblissement de leur pouvoir les impressionnait tous, et ils avaient tous des appréhensions. Mais ils pouvaient s’en sortir sans, il le savait bien, les Humains le faisaient bien. Il se releva légèrement, observant toujours le sol, essayant de voir d’autres traces, une marque de présence autre qu’animal.

A ce moment, il entendit la découverte de quelque chose. Se relevant, Raphaël se dépêcha d’aller les voir. Il leva la tête, et vit les escaliers, puis la cabane plus haute. La voilà la marque de présence humaine. Et, vue l’état des escaliers, et de l’abri, la personne était encore là, ou partit depuis peu. « Eh bien, allons-y ! ». Dit Raphaël en souriant. Prenant les devants, il posa le pied sur la première marche, et continua de monter, faisant attention à vérifier s’il n’y avait pas de pièges. A un moment, il s’arrêta, et s’accroupit, apercevant un fil assez clair pour ne pas le voir lorsque l’on était inattentif. Il suivit le filin sans le toucher, et vit qu’une buche était attachée plus loin. Il se redressa, et se tourna vers Erine et les autres. « Attention, il y a un piège ici ». Les prévint-il. Puis il reprit sa montée, passant au-dessus du piège, faisant attention aux autres. Au final, il arriva à la trappe, et la souleva doucement, au cas où quelque chose se déclenche. Mais rien ne se passa. Il posa les pieds sur le plancher, regardant autour de lui. L’endroit était assez propre, enfin, assez pour voir qu’il y avait encore du passage ici. Il s’avança prudemment, observant tout autour. Il y avait quelques objets du quotidien, mais tout était assez minimaliste. Il ne semblait ne pas y avoir d’objet sentimental ici. Cet endroit lui rappelait étrangement quelque chose. Il s’arrêta près d’une commode de fortune, et prit un objet ressemblant à un bol, le faisant tourner entre ses mains, puis il prit la parole, se parlant plus à lui-même qu’aux autres. « C’est étrange, j’ai une impression de déjà, mais ce n’est pas possible… ». Quand bien même il serait déjà venu à cet endroit, l’Elémental ne devrait pas s’en souvenir, et ne pouvait pas avoir cette sensation. Il reposa l’objet en secouant la tête.

L’Elémental se retourna vers le groupe. Il y avait personne ici, pour le moment. Au moins ils auraient un abri pour éventuellement se reposer, bien qu’il faudra sûrement instaurer des tours de gardes afin d’éviter d’être surpris par l’individu qui habitait ici. « Bon, je suppose que quelqu’un habite encore ici, ou il y a peu ». Mais cet endroit semblait si vide, en particulier comparé à certaine maison qu’il avait déjà visitée. Ca ne ressemblait pas à un foyer. Il s’approcha de la fênetre, et regardait dehors. Il voyait simplement de la végétation à perte de vue. « Peut-être que l’habitant pourra nous donner une piste pour partir d’ici ». Et son cerveau s’activa. S’il était encore ici, alors peut-être qu’il n’avait pas envie de partir d’ici, ou qu’il avait une idée de la façon mais n’en avait pas les moyens, ou alors il ignorait totalement comment faire. Le problème avec les gens vivants seuls, c’est qu’ils avaient tendance à devenir complètement fou, n’ayant d’interractions qu’avec les animaux, pas forcément amicaux.