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 [...] alors tu seras un homme, mon fils. [Quête - PV Aëran] /!\ Langage vulgaire /!\

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Latone
~ Orisha ~ Niveau I ~

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Latone
Lun 26 Mai 2014, 18:07

Elle avait couru, couru tellement vite et tellement longtemps qu’elle ne sentait plus ses jambes se mouvoir sous son contrôle. Déjà, c’était sûr que ça n’était pas une bonne idée de se faufiler clandestinement dans un navire de marchands, mais Léto ne se serait pas doutée qu’il y aurait des gardes si imposants là-dedans ! Même les pirates étaient plus fétiches que ces types. L’aventure commençait très bien en somme.

Le voyage maritime n’a pas été non plus très confortable. Cachée au plus profond dans la cale, Léto croisait les doigts chaque jour que personne ne la remarque derrière les caisses. Ces mêmes caisses renfermaient, au grand dam de celle-ci, absolument rien à manger, seulement des bouteilles de vin rouge. Elle n’avait jamais goûté ce genre de boisson auparavant, trop cher pour la pauvre famille. Et il faut dire que c’était une épreuve de supporter ce goût amer dans la bouche, elle n’aurait certainement pas dit non à de l’eau en échange de cette vinasse. Survivre juste avec de l’eau était déjà assez insupportable, mais si en plus elle devait se coltiner du vin… Les provisions qu’elle avait emporté avec elle lors de son départ ne l’avaient même pas nourrie plus de deux jours, autant dire que c’était plus que de la malchance. Mais un simple regard sur sa marque, celle de sa main droite, et Léto fut remotivée à boire. Elle avait fait un choix, à elle d’en assumer les conséquences.

Elle passa donc le plus clair de son temps dans la cale, le voyage ne durant heureusement pas plus d’une semaine, le soulagement la gagna lorsqu’on jeta l’ancre. Cependant, l’Orisha se rendit compte que la partie la plus corsée était celle-ci : s’échapper. Avant de se ruer à l’extérieur, il lui fallait prendre ses précautions. Sans arme pour se défendre, elle fouilla les alentours pour finir par tomber sur une chaîne qui trainait par là. Malgré le bruit assourdissant que provoqueraient les chaînons, cela se révélerait pratique pour renverser quelqu’un ou l’immobiliser. Ce qui la surprit toutefois, c’est qu’une lame était rattachée au dernier maillon, et elle pouvait la retirer à tout moment il semblerait. C’était une arme plutôt particulière à ses yeux, un peu comme un grappin maintenant qu’elle y pensait, mais ils ont dû se gourer sur sa confection si c’était le cas. Quoiqu’il en soit, ce n’était mieux que rien. Pour éviter de faire trop de bruit, elle enroula la chaîne autour de ses bras, sa main saisissant fermement le manche de la lame.

Ce qui faisait malheureusement défaut à Léto, c’était un peu de discrétion. Même si elle parvenait à étouffer ses pas grâce à ses pouvoirs, elle restait grande et inexpérimentée dans ce genre d’art furtif. Elle s’était donc faîte rapidement repérée. La panique parcourant toutes les fibres de son corps, elle prit la fuite sans se battre. Par chance, la blonde parvint à se faufiler jusqu’à l’extérieur et à courir le plus rapidement possible en direction du chemin traversant une étrange forêt lugubre. La tentation lui souffla de se cacher dans la forêt brumeuse, mais elle ravala cette idée qui ne lui plût pas du tout, malgré les hurlements furieux des mercenaires dans son dos. Elle ne fit donc que courir, espérant trouver une échappatoire.

Le chemin en question la mena justement dans une grande ville, aussi sombre et mystérieuse que la forêt avoisinante. Qui dit ville dit gens, Léto tenta alors de se cacher dans la foule pour semer ses poursuivants. Cela fonctionna à merveilles, même si elle resta cloîtrer dans une allée sombre le temps de reprendre son souffle. Je ne monterai plus jamais dans un bateau qui transporte du vin… Son souffle revenu à elle, elle se leva difficilement ; la faim lui tordait l’estomac dans tous les sens les plus inimaginables. Elle ne savait même pas où elle avait atterri. C’était ça Mégido ? Si c’était le cas, elle préférait encore revivre chez les siens. Tout était si lugubre dans ce quartier. Même les gens, leur peau aussi sombre que leur humeur. A y regarder de plus près, elle comprenait que c’étaient des Alfars. Et il y en avait beaucoup ici, ce n’était peut-être pas la ville des Orishas alors. Voulant s’en assurer une bonne fois pour toute, elle aborda un groupe de gens assez fréquentable, prenant toujours soin d’utiliser sa voix d’homme.


    " Bonjour, euh… Excusez-moi de vous déranger mais… Je suis perdue. Où sommes-nous ? l’un des elfes noirs la fixa avec un regard à écorcher vif, tandis que les autres l’ignoraient.
    - Vous êtes à Drosera, étranger.
    - Je dois me rendre à Mégido, pourriez-vous m’indiquer le chemin ? Ce n'est pas très loin au moins ? "

Là, tout le groupe la fixa avec un air d’étonnement, ce qui la mettait bien mieux à l’aise que le regard d’écorcheur. Un autre Alfar, plus vieux, sembla finalement la prendre en pitié vu son état.

    " Jeune homme, vous êtes sur le continent naturel… Mégido, c’est le continent dévasté. Très loin d’ici. "

Son cœur avait dû rater au moins deux battements, avant qu’elle s’éloigne en silence. Elle s’était trompée de navire ! Un autre océan la séparait de sa destination, elle n’avait pas assez d’argent pour se payer un vrai bateau, elle avait trop peur de revivre ce cauchemar. Sans toit, ni personne, Léto se sentit sur le coup vraiment perdue. Et si ce n’était pas suffisant, son ventre gargouilla pour lui rappeler qu’elle n’avait rien avalé depuis des jours. Si son argent devait bien servir à quelque chose, c’était manger. Alors elle se dirigea vers la première échoppe tout en fouillant ses affaires… pour s’arrêter à mi-chemin et se rendre compte qu’elle avait perdu sa bourse. Tout son argent, envolé. Égaré dans la cale, sur la route pendant sa course ou volé dans cette ville, cela n’avait que peu d’importance à ses yeux. Léto finit par craquer, se réfugiant de nouveau dans l’ombre pour masquer ses larmes.

C’était dur, vraiment. Après une vingtaine d’année d’isolement pratiquement, il était difficile de faire face à la réalité du monde extérieur. Même si Léto se répétait dans sa tête de nombreuses fois que c’était nécessaire pour devenir une vraie Orisha, ses pleurs ne cessèrent pas. Elle avait été si fière de partir pour le bien de sa famille et maintenant elle le regrettait. Ce devait être une erreur, elle n’était pas encore prête à se prendre en main… Oui, ce devait être ça. Sans toit ni boulot, la vie lui serait impossible. Elle aurait dû mieux se préparer au lieu de se jeter corps et âme dans la gueule du loup… Enfin, elle n’était pas prête de partir d’ici maintenant que l’argent lui faisait défaut.


    " Sir Réginald Nimen recherche des volontaires pour endurcir son fils et faire de lui un véritable chevalier ! cette voix forte, probablement un barde, lui retentit dans les oreilles au loin. Sir Réginald promet une somme d’argent conséquente ainsi que la reconnaissance de la famille Nimen en échange ! "

Argent, répéta-t-elle d’abord à demi-teinte avant d’écarquiller les yeux et de se rendre compte de ce qu’on lui tendait vers les bras.

    " Argent ! " cria-t-elle pour se donner courage, faisant fuir au passage les rats qui traînaient par ici.

Elle remercia mille et une fois Antarès de cette bénédiction, tout en séchant ses larmes et se dirigeant vers la demeure des Nimen. La faim la guettait encore, certes, mais ce courage que venait de lui insuffler ce barde lui ferait soulever des montagnes. Même si à dire vrai, elle n’avait presque aucune idée du service demandé, n’ayant que peu écouté les propos du barde. Seuls les mots "somme d’argent conséquente" avaient résonné dans sa tête, et cela lui suffisait amplement pour réaliser n’importe quoi. Elle ne pouvait que croiser les doigts que ce ne soit pas trop compliquer, mais bon, avait-elle le choix maintenant qu’elle était fauchée ?

Face à la demeure de Sir Réginald, elle ne douta pas une seule seconde qu’il avait des tas de pièces à jeter par la fenêtre. Léto ne se gêna pas donc pour frapper à la porte, continuant de louer Antarès pour sa clémence. Un homme costumé lui ouvrit, un air sévère et visiblement en attente d’une justification de cette visite.


    " Hum, bonjour. Je viens pour l’annonc---
    - Sir Réginald va vous recevoir,
    la coupa-t-il, veuillez patienter dans la salle d’attente.
    - D-D’accord… "

Le majordome la conduisit dans la fameuse salle et la pria de s’assoir en attendant l’arrivée du noble Nimen. Prenant ses aises, les cliquetis de sa chaîne furent les seules bruits qui animaient la pièce. Divers portraits ornaient les murs, avec des noms et des dates… Une famille riche quoi. Léto fut envieuse, comme ce serait bien de vivre dans une maison aussi grande. Même cette salle était plus vaste que son ancienne demeure !

Alors qu’elle était obnubilée par la décoration, son regard se porta sur une autre personne présente dans la pièce. Ne sachant même pas si cet Alfar était là depuis le début, ni s'il était entré après elle, Léto ne put retenir un cri de stupeur. Un son bien féminin s’était échappé de ses lèvres à son grand dam. Pour rattraper le coup, elle reprit doucement ses moyens, constatant que l’homme semblait attendre le propriétaire, puis manifesta de nouveau sa voix masculine.


    " Vous… Vous m’avez fait peur, pardon d’avoir crié comme ça. " Le moindre gens de cette ville me fiche la chair de poule…



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Mar 27 Mai 2014, 11:02





« Ptin Durzol s’il te plaît ! »

Je me pris une cuillère en pleine face. Me frottant le nez j’entendis mon Maitre cracher :

« Cesse tes vulgarités ! Tu vas pervertir ma fille avec tes conneries ! »

J’haussai un sourcil en pensant que si c’était le cas, je ne serai pas le seul fautif. Puis cette pintade n’avait pas besoin de moi pour paraître vulgaire. Il n’y avait qu’à la voir écarter les jambes à chaque fois qu’un homme se pointait.

« Pourquoi suis-je obligé d’aider ce mec ? Je ne le connais même pas ! » Protestais-je

« Moi je le connais, vu ton passé tu es apte à endurcir un gamin non ? » Il finit son café avant de poser la tasse sur la table. « Tu iras et puis c’est tout, je te rappel que tu habites chez moi et que c’est moi qui te forme, tu me le dois bien non ? »

Je soufflai en passant ma main dans mes cheveux. Il n’avait pas tort :

« C’est bon, je m’habille » me résignais-je

« Une dernière chose… » Il se leva et me jetai la tasse que j’esquivai de peu « Cesse de te balader à moitié à poil ! » Celle-ci se brisa sur le mur et je partis dans les escaliers en riant.  

Je pestai néanmoins contre Durzol qui me forçait à aider ses amis. Lorsque je descendis, je vis un malade qui s’approcha de moi, je lui lançai alors de sorte à me faire entendre de mon Maitre :

« Ah non, aujourd’hui c’est Durzol qui est de corvée, moi je dois éduquer un gosse à la guerre »

Le patient resta la bouche ouverte, lui qui avait l’habitude que se soit Aëran qui s’occupe de lui.

Je m’aventurai donc dans les rues de Drosera, me dirigeant vers la demeure de Sir Réginald. J’étais habillé de manière simple, pantalon, botte, haut à manches déchiré et serré au corps, tout en noir. Mes armes ne passaient donc pas inaperçues, ni mes tatouages, et c’était temps mieux, on ne me ferait pas chier aujourd’hui.

Je passai par la grande place, achetant des racines comestibles au passage. J’en mâchouillai une devant la porte, et tambourinai celle-ci. Un homme ouvrit et il me regardait de haut en bas en lâchant un
: « Vous êtes l’homme que Durzol nous envoie, je présume ? »

Je m’approchai de lui et enlevai ma racine de ma bouche : « Tout juste »

Il ouvrit la porte pour me faire entrer et me conduisit dans une petite salle :

« Attendez ici »

Je m’appuyai donc sur une commode au fond de la pièce, continuant de mâchouiller ma racine. L’homme qui tenait la maison haussa un sourcil, avant de partir dans le couloir. Soudainement, on tapa à la porte, et je vis  l’homme de maison faire sens inverse pour aller ouvrir. Je restai un peu dans l’obscurité, je regardai ensuite le jeune homme qui venait d’arriver de haut en bas, il était plutôt fort comparé à moi qui avait plus les muscles longs que gonflés. Il avait autour de ses bras une chaîne avec au bout une sorte de lame. Je ne l’avais jamais vu ici, et ce n’était certainement pas un Alfar. Il était hypnotisé par la décoration… n’avait il jamais vu de peinture ? Sans prévenir, il se mit à faire un cri de surprise, ce qui eut le don de me crisper les épaules. Je haussai un sourcil, le son était si aigu que je me demandai si l’homme en face de moi avait toujours sa marque de virilité entre les cuisses. Il reprit alors une voix bien masculine, ce qui me fit doucement rire en fait. Je n’eus même pas le temps de répondre que Sir Réginald arriva dans la pièce avec son homme de main :

« Bienvenue Messieurs » nous dit-il en nous jaugeant « Vous savez déjà de quoi il en retourne alors je n’ai rien d’autre à rajouter » Il s’approcha de nous et continua d’un ton monotone, presque méprisant « Essayez de ne pas me le tuer tout de même… » Il tournait le regard vers le jeune homme « vous je ne vous connais pas, mais toi ! » Dit-il en tournant la tête vers moi.

Tout en continuant à mâchouiller ma racine, ne lui apportant aucun intérêt, je lançai par pure provocation : « mmh… moi quoi ? »

Le Noble tapa du pied « Cesse de répondre avec provocation nom d’un chien ! » Il mit la main sur sa tête et souffla : « Durzol m’a prévenu de ton caractère d’enfant mal élevé, mais je ne pensais pas que tu répondrais et… » Il pointa là où j’étais assis « tu as tes fesses sur ma commode… »

Je me levai en théâtralisant la scène : « oh c’est la vôtre ? Si j’avais su je n’aurai pas mis mon c*l dessus » Je m’approchai de la fenêtre et vis un jeune garçon jouer devant la maison : « C’est votre fils ? »

Sir Réginald répondit alors : « exact » Il s’approcha aussi de la fenêtre et rajouta : « Je le laisse à vos soins »

Je me tournai vers lui et répondis durement : « Je ne bosse pas avec lui » je pointai de la tête l’homme dans la pièce.

Sir Réginald éclata de rire : « Ce n’est pas parce que Durzol t'a conseiller que je vais te faire confiance, alors tu le fait à deux ou je laisse l’homme s’occuper du travail seul »

Sir Réginald sorti alors de la pièce sur ces mots. L’autre homme nous accompagna dehors. Il nous laissa ainsi seuls. Je jetai ma racine et me tourna vers le jeune homme qui devait avoir à peu près le même âge que moi :

« Bien, si nous devons bosser ensemble, je me présente, Aëran » Je regardais ses bras musclés et souris tout en disant : « Si j’ai bien compris, tu es plutôt combat rapproché ? »

Erak, mon petit dragonnet de foudre se pointa devant nous et je le poussai : « Dégage, tu nous seras d’aucune aide, tu ne fais même pas peur avec ta gueule de poiscaille » Il grogna alors et cracha de la foudre sur ma jambe. Celle-ci partit alors toute seule, contractée par l’électricité. Je réfléchie et lui dis les dents serrées : « Bon suis nous à distance, au cas où on est besoins de toi » Je me massai la cuisse et pesta lorsqu’il fut loin : « Sale bête, j’ai la jambe toute dure ! » Je retournais le regard vers l’homme : « On y va ? »

Je m’avançai alors vers l’enfant et sans surprise, l’envie de lui en coller une prit le dessus. Je penchai la tête vers le blond et lui murmurai : « Ne prend pas en compte ce que je vais faire dans cinq secondes » Je m’approchai du gosse et le choppai pour le mettre comme un sac à patates sur le dos. Il gesticula et cria comme une fille, d’un son tellement aigu que je ne pus m’empêcher de rire en provoquant le jeune homme : « Tiens, ça me rappelle quelqu’un ce crie féminin » Je commençai à marcher pour sortir de la ville, direction la forêt des murmures. Je lâchai alors durement pour le gosse : « T’inquiète pas, si t'as pas de couill*s ont va-t’en forger nous ».

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Latone
Mer 28 Mai 2014, 17:35

Son pouvoir de changer de voix lui était devenu si naturel au fil du temps qu'il lui arrivait de l'utiliser inconsciemment, par pure habitude. Mais parfois, des évènements imprévus brisent cette manie, comme dans le cas présent. Léto n'avait en effet pas remarqué le moins du monde cette personne qui se trouvait avec elle dans cette pièce depuis son arrivée. Elle mit ça sur le compte de la fatigue, et de la faim. Mon dieu qu'elle avait faim… Et cet homme venait de lui couper l'appétit remarque, c'était une bonne chose finalement qu'elle ait pris peur ainsi. Elle croisa juste les doigts pour qu'il n'ait pas remarqué son dérapage acoustique. Au pire, il la prendra pour un homme un peu nerveux. Même si cet Alfar devait être du genre à tuer ceux qui se foutaient de lui. Ravalant sa salive, Léto ne put qu'espérer qu'il ne découvre pas sa véritable identité, elle tenait encore à la vie, un peu.

L'elfe noir revêtait effectivement une apparence vraiment lugubre. Il ressemblait en quelque sorte à un assassin, avec tout cet accoutrement noir, ses armes, mais surtout sa posture. Il dégageait une étrange aura de confiance, comme si tout ce qui l'entourait ne lui importait pas le moins du monde. L'Orisha se sentait comme rabaissée par sa simple présence. Le pire dans tout ça devait être son regard. Ses yeux, d'un noir si profond qu'elle croyait y plonger sans fin, étaient comme des lames qui la transperçaient de toute part. En clair, cet homme ne lui inspirait pas confiance. A dire vrai, il lui faisait penser à ces pirates qui traînaient au port où elle travaillait : arrogants, totalement détendus, menaçants… Et pourtant, toute cette méfiance qui grandissait en elle sembla s'atténuer lorsqu'il se mit à rire à sa réplique. C'était vraiment mystérieux de sa part, comme si son apparence jurait avec son caractère. Une véritable énigme que cet homme-là. Au moins fut-elle rassurée de constater qu'il ne devait pas être comme ces maudits bandits, rien que par le son de son rire elle pouvait l'affirmer.

Léto finit d'ailleurs par se demander ce qu'il venait faire ici. Était-il là pour la surveiller ? Ou s'enquérait-il aussi du noble Nimen ? Elle finit par le savoir bien assez tôt lorsque Sir Réginald daigna enfin leur offrir de son temps. Ne sachant pas comment se comporter face à un homme d'une telle stature, la blonde se décida de se lever par pure politesse, lui souriant quand il posa un œil sur elle. Il est plus moche que ce que je pensais. Il se mit à dire qu'ils étaient au courant de leur mission et qu'il ne se gênerait pas pour le rappeler. Léto se mordit la lèvre en essayant de se souvenir des paroles du barde, elle ne se rappelait que de l'argent en récompense… Fort heureusement, plus Réginald parlait, plus les souvenirs lui revinrent en tête. C'est vrai, ils devaient faire de son fils un véritable chevalier. Ayant toujours été la cadette de la famille, cela ne sera pas facile pour elle… C'est là qu'elle remarqua que le noble s'adressait autant à elle qu'à l'Alfar. Était-il aussi concerné par la mission ? Allait-il l'accompagner ? Elle ne sut pas si cela lui plaisait ou non : la récompense sera en conséquence diviser, mais en même temps toute aide était bonne à prendre… Elle se décida de ravaler tout commentaire à ce sujet et de jouer le jeu.

Les choses commencèrent à se corser lorsqu'il semblait s'élever une tempête entre Réginald et l'inconnu. Léto ne comprit pas une seule seconde de ce qui se tramait, ne sachant qui était ce "Durzol", ni pourquoi le noble s'énervait autant envers lui. Bon, apparemment l'elfe était du genre mauvais caractère, mais n'avait-il pas l'habitude avec son fils turbulent ? Tout le long de l'altercation, l'Orisha se gratta les cheveux, tentant de rester discrète. Toutefois, lorsqu'il était question de la commode sur laquelle s'était posé l'Alfar, Léto ne put se retenir de rigoler à la réponse de l'elfe, atténuant le son en posant sa main devant sa bouche. Personne ne sembla le remarquer, mis à part le majordome qui la fusilla du regard, elle s'éclaircit donc la voix pour calmer les choses.

Tout le reste était moins rigolo puisque son camarade ne voulait pas d'elle, mais le noble s'y opposa. Là encore, Léto ne sachant quel camp choisir, se laissa emporter par le vent la menant à la sortie avec l'Alfar. Elle put donc poser ses yeux sur l'enfant en question, un sale garnement rien qu'à le voir. Comment procéder, ça… Enfin pour l'heure, le jeune homme finit par enfin lui adresser la parole directement, même en la tutoyant. Plus il parlait, plus Léto se sentit en confiance, à croire qu'il avait un bon talent de persuasion. Il se présenta sous le nom d'Aëran, qui sonnait parfaitement elfique à ses oreilles.


    " Je m'appelle Léto, enchantée. " un petit sourire en coin se dessina sur son visage.

Au moins lui avait pris la peine de se présenter formellement, contrairement à leur employeur. Elle devait avouer ne pas comprendre ce paradoxe : comment se faisait-il que les nobles gens étaient si impulsifs et méprisants, alors que les petites gens à l'apparence douteuse étaient si aimables ? Quel monde étrange, dire qu'elle a attendu pratiquement vingt ans avant de l'explorer par elle-même… Elle sentit alors le regard d'Aëran se déposer sur ses bras, il sembla les jauger mentalement, avant d'émettre comme constat qu'elle était du genre corps-à-corps. Elle observa ses propres bras, ses chaînes cliquetant légèrement. Il est vrai qu'elle a toujours du genre à taper de ses propres mains, ses années de travail acharné l'ayant transformée ainsi.

    " Je suppose, oui. et comme pour retourner la pareil, elle regarda le corps de son compagnon pour se rendre compte qu'il était vraiment sec, vu de près. Et toi, tu es plus du genre… souple ? " sans arrière pensée naturellement, elle n'a jamais été douée à aiguiser sa langue.

L'intervention d'un petit dragon la surprit. Elle comprit qu'il devait appartenir à Aëran vu la manière dont il lui parlait, même si leur relation était plutôt bizarre : l'un parlait mal à l'autre, et l'autre balançait des petits éclairs sur l'un. Sur le coup, elle eut peur pour l'Alfar, mais il ne sembla pas affecter par cette riposte visiblement inoffensive. En tout cas, il semblerait que le dragonnet allait aussi être de la partie, malgré les vociférations de l'elfe.

    " Il est trop mignon ! Il est à toi ? C'est quoi son nom ? Et il crache de la foudre ? Je croyais que les dragons crachaient du feu. "

Cet entracte terminé, il était l'heure de passer aux choses sérieuses. Dardant l'enfant en parallèle avec Aëran, ce fut ce dernier qui prit l'initiative de l'emporter avec eux. Elle supposa qu'ils n'avaient pas vraiment le choix ; s'il était aussi égocentrique que ça, autant passer par les méthodes radicales. Léto suivit donc l'elfe tandis que ce dernier commenta sur les cris du gosse, sans qu'elle ne sente visée. A dire vrai, ses maux de ventre revint à la charge et les gargouillements se firent enfin entendre beaucoup trop fort à son goût. Elle s'arrêta, déposant ses mains sur son petit bedon et n'ayant pas d'autre choix.

    " Dis, tu… tu n'aurais pas un peu à manger ? si seulement elle n'avait pas perdu sa bourse, qu'allait-il pensé d'elle ? - remarque, ce n'étaient pas ses braies de paysan qui arrangeaient son image. Je n'ai rien mangé depuis des jours et je n'ai plus d'argent… le fait d'être pathétique sur le coup ne la dérangeait pas plus que cela, il valait mieux prévenir que de devenir un poids pour la suite de la mission. Je te promets de te rembourser plus tard, alors s'il te plaît… " ses yeux de chien battu fixaient longuement le jeune homme, elle espérait qu'il accepte ou elle pouvait tirer une croix sur cette occasion en or de devenir riche.



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Mer 28 Mai 2014, 19:00





Le jeune homme était assez passif sur ce qu’il se passait. Je ne me méfiais pas de lui, derrière ses gros bras, il ne semblait se cacher aucune agressivité. Je riais à sa première question, car il était vrai que mes muscles n’avaient pas la taille des siens. Après l’intervention d’Erak, Il me surprit avec toutes ses interrogations. Je l’écoutai quelques secondes, le temps que ma jambe aille mieux et je relevai la tête. Je posai alors ma main sur son crâne pour le stopper et le regardai droit dans les yeux :

« Suffit » Je baissai ainsi mon bras et continuai « On n’est pas là pour ça »

Nous nous retrouvâmes ainsi sur la place, le gamin sur les épaules. Personne ne réagissait, ou ils savaient que c’était le fils de Sir Réginald et donc savaient ce qu’il en était, ou bien nous pouvions enlever n’importe qui sans que ceux-ci ne réagissent.

Sur mon épaule, le gosse ne cessait de gigoter, c’est à croire que l’on était en train de le torturer. Je commençai à froncer des sourcils, il commençait à m’énerver. Je le posai par terre et lui en décollai une. Je lui crachai alors :


« Maintenant tu la fermes ou je t’en colle une autre »

Le petit se tenait la joue, les larmes aux yeux… mais ça ne l’empêcha pas de pleurer davantage. Je soufflai en passant ma main dans mes cheveux : je détestais les gosses. Je préférais ceux de la secte, eux au moins tu savais comment t’y prendre, puisque c’était ou tu les tuais tout de suite, ou c’est eux qui te tuaient. Facile non ? Je tournai le regard vers l’autre homme, espérant un peu d’aide, mais pris par un violent sentiment d’étriper se gamin, je le pris par la nuque et le fis avancer ainsi. Soudainement, un gargouillement de ventre me fit m’arrêter et tourner la tête Vers Léto. Un sourire se dessinait, mais au fond, je me dis que ce n’était vraiment pas le moment de crever de faim. Il me raconta alors qu’il n’avait pas mangé depuis des jours, et je hoché un sourcil : d’où vient-il encore celui-là ? Je ne posai pas de question, je trouvais cela indiscret, mais actuellement, je ne gagnai pas vraiment d’argent, en réalité je ne faisais que piocher dans les réserves de mon Maître quand il avait le dos tourner. Je soufflai et lui dis avec agacement :

« Je n’ai que des racines comestibles » je lui lançai un petit paquet qui les renfermaient « Et je ne gagne pas encore d’argent, je suis apprentie » Je ne m’éparpillai pas dans les détails inutiles et continuai : « Désolé, on mangera après l’affaire du gamin si ça ne te dérange pas »

Je continuai alors à faire avancer le gamin, jusqu’à ce que nous soyons devant les portes de Drosera. L’enfant cria qu’il ne voulait pas aller dans la forêt, et je lui répondis franchement :

« Mais ferme là un peu… me dis pas que tu as peur de petites plantes carnivores ? » Je souriais à cela, ça pourrait devenir drôle en fait.

Nous marchâmes alors quelque temps pour nous retrouver au centre de la forêt. Ici, tout était sombre et lugubre, mais contre toute attente, je trouvais cet endroit magnifique. Surement mon sang d’Alfar qui me faisait penser ça.  Je jetai alors l’enfant devant moi, et il se rattrapa de justesse pour ne pas tomber. Je lui fis un grand sourire et tout en me retournant lâcha :

« Bon allez, bonne chance ! »

Je fis mine de partir, et l’enfant alla se coller à ma jambe. Je faillis presque tomber temps il la serra. Je le décollai avec peine et lui tendis un couteau de lancer :

« Tiens, je te laisse ça pour te défendre »

Il le prit violemment et tentai de m’attaquer en criant : « Fais-moi rentrer ! »

Je l’évitai de justesse et lui pris des mains l’arme. Je riais et répondis :

« Déjà ? On commence tout juste à s’amuser ! » Je ramassai une petite branche et continuai : « Tiens, un bâton se sera moins dangereux, surtout, si tu vois une bête tape-lui bien fort sur le museau »
 
La manœuvre était en fait simple, je voulais l’observer dans un environnement hostile, lui faire peur aussi, lui montrer qu’il devait apprendre à se défendre. Après tout, il était égocentrique à souhait ? Alors se protéger ne lui poserait pas de problème si c’est pour sa petite personne. Je commençai ainsi à courir, poussant l’homme au passage en lui disant :

« Viens avec moi »

Je semai l’enfant et grimpai à un arbre. C’était maintenant la phase d’observation, le seul problème était de restait discret, mais quoi de mieux que de divertir l’enfant pour ne pas qu’il se préoccupe de ce qui se passe autour de lui ? Je fis ainsi sortir des ronces de terre et commençai à l’attaquer, mais de manière très gentille, cependant, dès qu’il tentait de fuir, les ronces allèrent se planter dans sa chair. Il n’avait donc que deux possibilités, se battre ou souffrir. Je m’adressai en chuchotant à l’homme :

« Si tu veux t’amuser, ne te gêne pas »

je lui souris, c’était une méthode très douce comparée à ce que nous avions vécue, nous, les enfants de la secte.


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Jeu 29 Mai 2014, 14:47

La faim lui transperçait littéralement l'estomac, c'était comme si ce dernier se ratatinait sur lui-même pour se dévorer lui-même. Autant dire que ce n'était pas agréable à vivre. Le goût du vin continuait de lui hanté la gorge aussi. C'était vraiment un miracle qu'elle n'en vomisse pas ses tripes à force. Même si elle se douta que cela ne saurait tarder si elle n'avalait pas quelque chose dans les secondes qui viennent. Bref, l'ensemble de ses espoirs dépendait de son compagnon à présent. En ce moment, Léto n'avait personne à qui demander. Elle dut avouer qu'elle aurait choisi quelqu'un d'autre si possible. Aëran était vraiment étrange, lunatique elle dirait : un coup il riait de sa réplique, un autre il la remettait à sa place sans vergogne. Difficile à cerner cet homme. La blonde ne sut pas trop vraiment quoi penser de lui et, maintenant qu'elle y pensait, ce n'était pas vraiment important de se préoccuper de cela. Ils n'étaient que collègues pour cette mission et rien d'autre.

Fort heureusement, l'Alfar céda à sa demande. Lui offrant des racines apparemment comestibles, Léto ne fit aucunement la fine bouche, fourrant sa main à l'intérieur du paquet pour choper une bonne poignée avant d'avaler. Ce n'était pas si dégoûtant que cela, même si elle ne dirait pas non à un vrai repas. Au moins cela occupera son estomac le temps qu'elle termine la mission avant d'attaquer de la vraie nourriture. C'est ce que proposa d'ailleurs Aëran. Une fois sa bouchée complètement avalée, elle reporta son attention sur l'elfe.


    " Merci. " sur un chaleureux sourire évidemment.

L'Orisha fut de nouveau en forme, plus ou moins, pour accomplir cette tâche. En fait, Aëran brutalisait suffisamment bien le gamin pour que cela fonctionne. Sur le coup, elle se sentit un peu inutile, car ce n'était pas elle qui allait lever la main sur un enfant, quel qu'en soit son caractère. Elle croisa les doigts pour avoir une occasion de servir à quelque chose ou elle ne douta pas que l'Alfar allait en informer le noble.

Ils se dirigèrent donc vers la forêt des murmures. En arrivant à Drosera, Léto en avait partiellement croisé le chemin, cela avait été suffisant pour lui dire de ne surtout pas y pénétrer. Elle avait autant la trouille que l'enfant, à se demander si ce n'était pas elle qui avait besoin de s'endurcir pour s'occuper, à son tour, du gamin. Restant silencieuse tout le long, elle ne lâcha pas d'une semelle Aëran, s'occupant à manger quelques racines afin de chasser ses pensées lugubres sur les fameuses plantes carnivores dont il parlait. L'espace d'un instant, elle s'imagina en train de justement manger les racines de ces plantes carnivores, ce qui la fit rire intérieurement et lui donna du courage.

La forêt des murmures ne cachait en tout cas pas sa réputation. Le nom devait venir des arbres qui, avec le vent, tremblaient de manière à chuchoter des mots à la fois inconnus et pratiquement inaudibles aux oreilles des malheureux qui s'aventuraient par ici. Ne connaissant absolument rien du folklore des Alfars, Léto ne sut quelles monstruosités se tapissaient dans les ombres et les fourrées. Drosera lui parut beaucoup plus accueillant maintenant. En même temps, c'était l'endroit parfait pour terroriser le gamin, son père devait vraiment le détester pour vouloir l'envoyer là-dedans. Je suis bien contente d'être née pauvre si tous les enfants nobles doivent subir ce genre de punition.

Trêve de futilités, il était temps de passer aux choses sérieuses. Aëran, après avoir bien malmener le gosse – nul doute qu'il fera un excellent père un jour – le laissa à son sort en lui laissant un vulgaire bâton. Il la prit alors avec lui pour l'emmener loin du gosse. Tandis qu'il grimpait aux arbres, Léto resta cachée derrière le tronc, observant l'étrange pouvoir qu'utilisait l'elfe noir. Elle ne douta pas que cela fera son effet, mais est-ce que ce sera suffisant ? Elle en douta. C'est pourquoi Aëran lui proposa de faire ce qu'elle savait le mieux pour y mettre son petit grain de sel. Il peut me donner autant d'ordres qu'il veut tant qu'il me sourit comme ça. Elle s'exécuta donc à la tâche, réfléchissant un peu à la manière dont elle pourrait servir. L'Orisha se mit alors à claquer des doigts, signe qu'elle avait trouvé un bon truc : elle usa de son contrôle du son pour amplifier les "murmures" de la forêt. Tout autour du gamin, les bruits ambiants le menacèrent, les arbres pouvant à tout moment se jeter sur lui pour le manger, les rares feuilles pouvant venir lui trancher la chair, ou encore le sol se craqueler sous ses pieds afin de dresser sa tombe dans l'oubli du néant ; enfin, tout ça dans la tête de l'enfant bien sûr.

Néanmoins, Léto savait que cela ne suffirait pas à faire prendre courage au jeune homme de se battre. Même s'il voulait vraiment fuir, il devait combattre pour sa survie. Au lieu de se contenter de simples murmures, la blonde utilisa quelque chose de plus concret : elle isola ses lèvres grâce à ses mains et se mit à grogner entre ses paumes, puis elle projeta ensuite le son en divers coins, faisant croire au petit nobliau que des bêtes sauvages erraient dans les parages. Preuve de sadisme ou juste d'amusement, Léto commença à adorer ce petit jeu auquel elle se prêtait, riant parfois entre ses dents de ses exploits. Elle constata alors que l'enfant ne bougea plus, prenant semble-t-il une posture défensive, certainement en précaution contre les ronces et les animaux. C'était très bien, il apprenait assez vite, mais ce n'était pas encore parfait. Elle jeta alors un coup d'œil complice à Aëran.


    " Attends, j'ai encore mieux. "

Elle refit alors la même manipulation que tout à l'heure pour manifester les grognements animaux, mais cette fois elle murmura des mots inaudibles entre ses mains. Ceci fait, elle projeta cette fois le son dans les airs, au-dessus du gamin, pour donner un effet de résonnement dans toute la forêt. Et c'est donc là qu'une puissante voix se fit entendre.

    " VOUS NE SORTIREZ PAS D'ICI VIVANT ! "

Pas besoin de préciser que le jeune homme en fit dans son froc au point de se ruer, par peur, sur les ronces pour les défoncer allègrement avant de fuir loin d'ici. L'hilarité gagna l'Orisha qui se sentit tout aussi mal de s'en prendre ainsi à un pauvre enfant, mais c'était plus fort qu'elle. Elle ne savait pas si Aëran en riait tout autant mais elle espéra que le spectacle lui plaisait, car elle n'en pouvait plus tellement elle rigolait.

En tout cas, le noble avait fait preuve de courage en se jetant bec et ongle sur les ronces, parvenant même à trouver un point de fuite. Bon, là il devait encore courir en pleurant comme un chiard, mais ce n'était que le début de la journée. Ils avaient encore beaucoup de travail devant eux. Réussissant à se calmer, Léto s'essuya les yeux légèrement larmoyants afin de reprendre un peu de sérieux, se tournant alors vers Aëran.


    " On ferait peut-être mieux de le rattraper, non ? " il ne manquerait plus qu'ils perdent sa trace dans cette immense forêt ; mais soyons sérieux une minute, rien de pire pouvait arriver, n'est-ce pas ?



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Jeu 29 Mai 2014, 18:32





J’avais presque envie d’éclater de rire lorsque Léto me fit découvrir son don. L’enfant était totalement paniqué, ne sachant où donner de la tête. Il fit alors résonner une phrase qui me surprit et me crispa les épaules. Le gosse pris d’une panique telle courue droit sur mes ronces, j’essayai de le retenir, mais mes épines s’enfoncer trop dans sa chair, je pensais alors en le voyant s’arracher la peau et le sang couler : * c’est le métier qui rentre…* Il réussit néanmoins à s’enfuir. Je penchai la tête et regardait Léto rire, au moins on c’était bien marré non ? Mais il avait raison, nous devions le rattraper.

Je descendis de l’arbre et courus pour rejoindre le gosse. J’entendis alors une voix familière et je ralentis le pas. Je finis par marcher, faisant le moins de bruits possible, je tournai la tête vers Léto et lui chuchota :

« Ralentie, je connais cette voix et elle n'annonce rien de bon »
 
Je me plaquai alors à un arbre, jetant un coup d’œil aux trois hommes qui accostaient le gamin. Je frottai alors nerveusement mon tatouage, ils portaient le même V que moi sur la main, signe d’allégeance à la secte. Je passai ma main dans mes cheveux et réfléchis un instant. Ils n’étaient que trois, mais d’autres pouvaient être ailleurs. Je rejetai un coup d’œil et serra du poing, où que je fusse, ils me retrouvaient. Je penchai la tête, ils ne trimballaient aucun chariot avec eux, il y avait donc deux solutions : ou le chariot avec les cages était plus loin, ou ils n’étaient pas là pour récolter des gosses, ce qui était tout aussi mauvais, surtout pour moi. Je soufflai et souris à Léto en lui murmurant :

« Bon, on va voir comment tu te défends »

Je sortis et armai mon arc en leur direction tout en lançant :

« On s’est perdu ? »

Ils éclatèrent de rire lorsque l’enfant alla se cacher derrière eux :

« Je crois qu’il ne souhaite pas aller avec toi » L’homme en noir lui ébouriffa les cheveux « tu vas venir avec nous hein ? »

Je fis sorti une ronce qui immobilisa la main de l’homme et répondis durement :

« Ce n’est pas bien grave, on ne lui a pas vraiment demandé son avis » J’avais perdu toute lueur et dégageais un aura menaçant. Je tournai doucement autour d’eux, tel un vautour.

Les trois hommes perdirent leur sourire et leurs yeux sombrèrent dans un noir absolu. Un silence se fit lourd et dangereux. Quelques secondes s’écoulèrent avant que le plus vieux lâche :

« Tu tires ou t… » Ma flèche déchira l’air et alla se planter dans son œil. Je lâchai alors pour les autres hommes qui n’avaient pas réagi tant c’était soudain :

« Quelqu’un d’autre ? » dis-je en réarmant

L’un prit alors le gosse dans ses bras, le menaçant d’une dague. Je souris et m’adressai à l’enfant :

« Tu vois, c’est pour ça que tu dois apprendre à te battre » Je reportai mon regard sur son agresseur « Les deux autres je les connais pas, mais toi… si tu lui fais quoi que ce soit je te promets que je t’en ferais baver » Je fis grandir l’aura d’attraction qui m’entourais pour mettre en confiance l’enfant et je lui parlais alors d’une voix douce : « Un petit homme comme toi ne peut pas tout faire à la loyale, alors vise les points faibles »

L’enfant écarquilla les yeux et donna un violent coup de pied entre les jambes de son assaillant. L’homme le lâcha et devint tout rouge. Je restai sérieux et lui décochai une flèche, mais celle-ci fut déviée par une autre. Celle de l’autre homme. Un dernier gaillard sortit ainsi des bosquets et je criai à l’enfant de fuir, mais celui-ci s’arma d’un bâton, les jambes tremblantes. Si la situation me le permettait, j’aurai éclaté de rire, mais je lui criai :

« put*i* c’est pas maintenant qu’il faut t’armer de courage ! Casse-toi ! »

J’évitais une flèche qui me déchira la chair du bras gauche. Je jetai un couteau de lancer aux pieds du gamin et lui crachai :

« Si tu restes, lâches ton bâton et prends ça plutôt »

Je supposai que maintenant nous n’avions plus le droit à l’erreur ? Nous avions donc trois hommes face à nous, dont un par terre, les deux mains entre les jambes. Le gamin pouvait aisément l’abattre celui-là. Je lui criai alors tandis que je tentais d’épuiser l’archer :

« Tue celui à terre ! »

Je vis également l’autre s’approcher dangereusement de Léto, mais reportai mon attention à l’archer et le môme, Il n’avait pas besoin de moi pour se défendre. Le gamin s’approcha de l’homme en pleurant et tremblant. Il n’était pas prêt pour ça. Il attrapa ainsi le pied de l’enfant, le mettant à terre avec lui. Dans un moment de panique totale, le couteau alla se planter dans le corps de l’homme. Ses doigts se décrispèrent de la cheville du gamin, et celui-ci en profita pour se libérer, se collant à un arbre, regardant l’homme se tenir le ventre.

Je me consacrai alors à mon combat et élargis mon aura, perturbant l’homme. Je pris alors un couteau de lancer et m’approchai de lui, celui-ci était plus faible que moi, à dire vrai, ce n’étaient que des chiens de la secte, tout comme je l’avais été. Il n’était donc pas bien fort, pas bien rapide et pas bien intelligent. Face à un membre haut placé, cela aurait été plus compliqué, à trois comme ici nous n’aurions eu aucune chance. Mon aura avait donc plein effet sur lui, je lui mis la dague dans les mains et lui murmurai à l’oreille :
« Va plus loin dans la forêt, et tue-toi » Il ne se fit pas prier, s’éloignant d’ici. Je n’avais pas envie que l’enfant voie une nouvelle fois quelqu’un mourir.

Je pris l’enfant dans mes bras, continuant de diffuser mon aura, et lui cachai es yeux pour ne pas qu’il en voie d’avantage. Je lui murmurai alors, sans aucun pouvoir dans ma voix :

« Tu es prêt à apprendre maintenant ? »  

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Ven 30 Mai 2014, 00:08

Attention:

Ainsi donc, contre toute attente, cela avait été Léto qui fit le plus peur au gamin, au point que celui-ci prenne une grosse bouffée d'énergie afin de fuir la queue entre les jambes. Elle savait que tout ce stratagème était inoffensif, voilà pourquoi elle se permettait de rire sans crainte. Puis au moins, cela focalisait son attention sur autre chose que sa faim. Enfin, la voilà à y repenser maintenant. Elle piocha une racine pour la grignoter, la forêt ne renfermant malheureusement aucun fruitier pour satisfaire son estomac. En tout cas, ce n'était qu'une question de temps avant que le nobliau décide à leur obéir et à se comporter en véritable chevalier. Il ne restait qu'à le rattraper à présent pour soit le tourmenter encore un peu, soit passé à l'étape suivante de la mission. Elle attendit donc que son camarade descende de son perchoir avant de le suivre à la trace.

Ce dont elle ne se doutait pas, c'est que la suite des évènements risquait d'être beaucoup moins drôle que le début. Cela commença par d'abord l'inquiéter lorsqu'Aëran lui commanda de faire moins de bruit, reconnaissant apparemment la voix qu'on entendait au loin. Jetant un œil à la source, Léto s'aperçut que trois hommes louches avaient approché le gamin. Pour l'instant, ils ne lui faisaient pas de mal, mais sans vouloir juger sur les apparences, cela ne saurait certainement pas tarder. C'est là que l'Alfar lui sourit et lui suggéra à demi-mots qu'ils allaient devoir se battre.


    " M-Me défendre ? "

Il voulait vraiment attaquer trois hommes armés jusqu'aux dents, avec un otage ? Vu la vitesse à laquelle il avait brandit son arc, ce devait être apparemment le cas. Mais Léto, elle, ne s'était jamais battu à mort auparavant. Plus tôt dans la journée, elle avait effectivement fait face à des gardes-du-corps, mais ils ne l'auraient certainement pas tuée, juste assommer et prise en otage sûrement. Hors là, ces types dégageaient une aura tellement meurtrière qu'elle prit peur pour le pauvre gosse. Il ne manquait plus qu'ils reviennent bredouilles chez Sir Réginald en lui annonçant la mort de son fils ! Elle comprenait bien que cela ne pouvait pas se passer ainsi, mais de quelle utilité serait-elle, elle, la pauvre Orisha venant à peine d'embrasser son destin ? Les cliquetis de sa propre chaîne la firent légèrement trembler, tandis qu'elle glissa légèrement ses doigts sur le manche de la lame. Elle ne pouvait qu'espérer que tout cela se termine pacifiquement.

Sauf qu'Aëran ne sembla pas de cet avis. Décochant une flèche instantanément, Léto voyait pour la première fois de sa vie un homme mourir sous ses yeux. Pas d'agonie, mais cela lui fit un choc. Comment pouvait-on rester aussi stoïque devant un tel évènement ? L'envie de prendre les jambes à son cou l'effleura : ces gens, cet endroit, ils étaient tous fous. Si seulement elle ne s'était pas trompée de bateau, rien de tout cela ne serait arrivé. Quelle sotte ! Et puis quoi, elle devait rester de marbre devant ce qu'il passait ? Hors de question. Mais que faire ? Aëran voulait certainement la voir en action et cela lui déplût fortement. Elle ne s'en sentait aucunement capable, pas plus que le gosse…

Le gosse justement, sans qu'elle comprenne comment, avait réussi à s'extirper de l'emprise des ravisseurs et même à le mettre à terre. La blonde se faisait battre par un enfant, elle ne savait même pas si elle devait se sentir honteuse ou être fière de ces progrès. Puis son regard se reporta sur le corps inanimé plus loin. Tout devint beaucoup trop rapide par la suite, c'était limite si elle n'entendait plus les voix qui l'entouraient. Tout cela se transforma en une bagarre générale : trois contre trois, avec l'un des trois qui n'étaient qu'un enfant et l'une qui ne s'était jamais servi d'une épée auparavant.

Cependant, Léto n'avait d'autre choix que de se livrer à l'horreur de la mort. Un grand gaillard sortit de sa cachette pour se ruer sur elle, avec personne de disponible pour la défendre. Par réflexe, elle bloqua l'attaque de son assaillant sans trop savoir comment elle a fait, elle était juste contente de pouvoir s'éloigner tandis qu'il se remettait en position défensive. Livrée à elle-même, elle trembla en tenant sa lame n'importe comment, elle se rendit vite compte que ce n'était vraiment pas pratique avec tous ces chaînons. Bref, là était loin d'être le plus urgent. Elle regarda l'homme qui l'avait chargé, il ne lui fallut pas plus d'une seconde pour voir qu'il était prêt à l'égorger sans remords.


    " Je ne veux pas me battre ! On n'a pas besoin de… "

Inutile, c'était un assassin à qui elle avait affaire, il ne prit donc même pas la peine de l'écouter davantage ; en fait, il profita de ce moment d'inattention pour la charger une nouvelle fois. Par chance, il était moins rapide que ses compères car plus baraqué. Il avait néanmoins assez d'adresse pour pouvoir la faire saigner, elle retint de crier en se mordant les lèvres, faisant de son mieux pour parer les assauts. Quand elle se décida enfin à vouloir tenter une contre-attaque, sans trop savoir où cela la mènera, l'Orisha constata qu'elle n'était pas assez agile pour l'atteindre. Je dois l'immobiliser. Et elle fera d'une pierre, deux coups en plus, car elle n'aura pas à le tuer elle-même, souhaitant plus que tout au monde laisser cette sale besogne à Aëran.

Rapidement, elle déroula donc sa chaîne et la manipula un peu entre ses mains pour s'habituer au poids et à l'équilibre. Cet homme était peut-être plus souple qu'elle, il n'arrivera certainement pas à gérer et la chaîne et sa cible. Léto le laissa donc ouvrir la danse avant d'esquiver tant bien que mal, réussissant à passer la chaîne autour de sa jambe, puis elle tira de toutes ses forces pour le faire basculer. Cela fonctionna sur le coup, même si elle ne prit pas en compte qu'il pouvait s'écrouler en sa direction. Et elle se rendit compte aussi, dans la foulée, que sa lame à elle était dirigée droit vers lui, de telle sorte qu'il s'empala de lui-même durant sa chute, écrasant donc au passage l'Orisha. Le choc lui fit un mal de chien, le fait que son assaillant ne bougea plus ne lui disait rien qui vaille. Redoutant le pire, elle s'extirpa du mieux qu'elle le pouvait, traînant sa chaîne sans jamais quitter des yeux le cadavre face à elle.


    " Il… Il est… mort ? " souffla-t-elle bien trop bas pour être entendue, elle ne se préoccupait même plus de modifier sa voix maintenant, son timbre devenant de nouveau féminin comme il l'a toujours été.

Cet inconnu en noir avait été sa première victime. Un meurtre qu'elle n'avait nullement recherché, ni voulu. Le sang du mort tâchait ses vêtements, elle y déposa ses yeux horrifiés quand elle s'en aperçut. Littéralement, Léto avait du sang sur les mains, sa conscience s'en rongea de plus belle. La clameur du combat continuait autour d'elle sans qu'elle n'y lève un pouce. Elle n'arrivait tout simplement pas à croire à ce qu'elle venait de faire. Ce n'était pas une vie qu'elle avait voulue, pas de meurtre, pas de sang, pas d'arme, juste une vie normale, loin de tout danger. Oh, elle se doutait bien qu'elle aurait dû se battre pour glaner son existence paisible, mais pas dans ce sens du terme, loin de là ! Elle remarqua alors que le sang du macchabé coulait lentement de sa blessure. La lame était toujours enfoncée dans sa chair. La blonde se força à diriger sa main vers le manche pour l'arracher lentement. Plus de sang vint lui tâcher les mains, mais c'était sans doute mieux que de rester rattaché à un cadavre.

Elle laissa tomber la lame à côté, la chaîne l'accompagnant tirant un peu sur son poignet. Elle resta ainsi, par terre, à fixer son œuvre avec la plus grande peur au ventre. Les combats avaient déjà cessé quand Aëran s'occupa du garçon. Sur le coup, elle se soucia moins du petit noble que de son propre sort ; cette mission ne venait que de lui attirer des ennuis. L'envie de rentrer à la maison sur-le-champ n'était pas suffisant pour faire mouvoir ses jambes. Elle tremblait toujours comme une feuille lorsque les deux autres remarquèrent son état, les cliquetis des chaînons faisant un boucan dérangeant à cause de ses tremblements ; partagée entre l'envie de pleurer ou de vomir, se bloquant à ce point qu'elle ne fit ni l'un, ni l'autre. Léto ne pouvait alors rien faire d'autre que de continuer à articuler des mots, difficilement, se montrant donc clairement sous son identité de femme.


    " Je n'ai pas voulu… Je ne voulais pas le tuer… C'était… C'était un accident… elle fixa ses mains ensanglantés ainsi que sa lame souillée. Je n'avais jamais… fait ça… J-Je n'ai jamais tué avant… Alors pourquoi ? son regard s'abattit de nouveau sur le corps inanimé. Je voulais juste… rejoindre Mégido et vivre… vivre comme une vraie Orisha… Pas ça… " sa tête se baissa alors piteusement, ses yeux au bord de l'inondation lacrymale.

De par ces balbutiements, l'enchaînée ne sut absolument pas si elle recherchait le pardon ou si elle avouait sa faiblesse. Dans tous les cas, elle recherchait inconsciemment du soutien, qu'il soit moral ou physique. Avec deux âmes tourmentées sur les bras, une petite part de son esprit se désola de se montrer si pitoyable aux yeux d'Aëran, qui lui n'avait sûrement pas voulu en arriver à se coltiner de tels fardeaux.

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Sam 31 Mai 2014, 11:15





Je continuai de cacher les yeux du gamin en regardant attentivement la scène qui se déroulait devant mes yeux. Une partie de moi se foutait complètement de la gueule de l’homme, c‘était limite si je n’avais pas envie de rire à ses pitoyables compétences, tandis que l’autre voulait à tout prix intervenir dans cette bataille entre les deux hommes, dont la suite était incertaine. Il évitait péniblement les coups de son adversaire, qui lui était déterminé à lui faire la peau. Peut-être aurais-je dû intervenir, le tuer à la place de Léto, la suite des événements auraient surement été différente. Lorsque la lame alla se planter accidentellement dans le corps de l’assaillant, il s’effondra sur Léto, l’écrasant de tout son poids. Je me levai précipitamment pour venir l’aider, mais je vis Léto s’extirper et le son de sa voix me fit écarquiller les yeux. Je m’arrêtai net et l’écouter attentivement. Je comprenais maintenant pourquoi elle voulait aider Sir Réginald, la somme d’argent aurait pu l’aider à rejoindre Mégido. Je passai ma main dans mes cheveux, et le petit se mit alors à crier :

« Rufus a compris maintenant ! Il sera un grand guerrier pour ne plus se laisser humilier par des hommes ni pars vous ! Je ne serais pas aussi faible que… » Tandis qu’il pointait du doigt Léto, je lui collai la main sur la bouche en lui crachant, les dents serrées :

« Ferme là »

Ce gosse avait vraiment un problème, autant caractériel que psychologique ! Il parlait de lui à la troisième personne, promettant de se battre pour lui-même en fait… ce n’était pas le but recherché, mais au moins, maintenant il voulait bien apprendre le maniement des armes. Nous n’avions juste pas changé son égocentrisme surdimensionné. Je reportai mon attention sur Léto, qui maintenant ne cachait plus son identité féminine.  Je remerciai Saari qui était passé avant ma rencontre avec Léto, dans le cas contraire, j’aurais surement voulu la tuer, et cela n’aurait pas été bien difficile. D’ailleurs, ses parents y étaient allés un peu fort en lui attribuant un nom de garçon non ? Et ses bras si musclés qui faisaient surement défaut à son corps que je regardai maintenant en tant que femme. En réalité ça ne me dérangeait pas plus que ça, moi qui étais un homme qui aimait et les femmes, et les hommes, j’avais en face de moi un peu des deux. Je souris à cela, c’était une pensée plus qu’étrange. Je m’approchai puis m’agenouillai près d’elle. Je lui posai la main sur l’épaule pour la rassurer et dis en même temps, avec une voix qui se voulait douce :

« Si tu ne l’avais pas fait, il t’aurait tué…c’était toi ou lui. » Je reportai mon regard sur son visage et continuai   « Si j’avais su, je l’aurais tué à ta place… »

Je laissai ma main glisser sur son bras avant de l’enlever, je regardai alors le sang qui semblait l’horrifier. Je soufflai et repris la parole :

« La première fois se passe toujours ainsi je crois » C’était un peu vrai, mais j’avoue ne plus me souvenir de la première fois où j’ai tué quelqu’un, je devais avoir 8-9 ans, et les circonstances étaient beaucoup plus glauque qu’actuellement.

Le petit derrière moi jouait avec le couteau, injuriant le cadavre dont il était l’auteur. J’eu envie de lui rappeler à quel point il avait été horrifié en le tuant, mais je me retins, ce n’était pas le moment de foutre notre travail en l’air. Je m’adressai alors une nouvelle fois à Léto
:

« Tu auras l’argent pour partir et rejoindre les tiens, Drosera n’est pas une ville pour toi il me semble… partons maintenant »

Actuellement je ne pouvais pas faire plus, même si j’avais envie de savoir pourquoi elle se balader sous l’identité d’un homme, ou encore d’où elle venait pour être avoir une apparence aussi incompatible avec le corps d’une femme. Peut-être était-ce trop osé au final.
Je m’avançai vers le petit et lui adressai la parole à son tour
:

« Je te laisse le couteau à une seule condition »

« Rufus est d’accord, quelles que soient ses conditions ! » Dit-il tout heureux

« Tu ne parles à personne de ce qui vient de se passer » rajoutais-je en donnant un coup de tête vers la femme. Il fronça des sourcils et regarda le couteau, puis la femme, puis le couteau :

« Rufus se taira sur son incomp… » Je lui bouchai la bouche et rajoutai :

«Bien, tu peux le garder alors, mais si tu ne tiens pas ta langue devant ton père, je serais contraint de te la couper d’accord ? » C’était des paroles en l’air, bien sûr que je ne ferais jamais cela, mais Léto avait besoin de cet argent, s’il faisait part de ce détaille, les pièces d’or nous fileraient sous le nez ! Il fit oui de la tête, et nous fûmes prêts à continuer. Nous attendîmes alors Léto, conscient que cette journée restera surement gravée dans sa mémoire.  

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Sam 31 Mai 2014, 20:32

Ses yeux ne pouvaient se fixer que sur son œuvre macabre. En un instant, elle était passée de simple bucheronne à meurtrière. Léto ne savait même pas comment cela finirait par se gérer, si elle serait jugée si on le découvrirait, si les collègues de ces assassins allaient la traquer aussi. Bref, ce monde lugubre dans lequel elle venait de plonger lui était purement inconnu. Elle ne serait pas non plus si ça avait été vraiment nécessaire. Devait-elle passer par ces épreuves pour rejoindre Mégido ? Ne pouvait-elle pas voyager sans savoir se défendre correctement ? Ses parents lui avaient répété si souvent que le monde extérieur était dangereux, mais aussi loin qu'elle s'en souvienne : pas à ce point. Bon dieu, elle a failli se faire tuer et sa victoire n'était qu'accidentelle ! Combien de temps lui restait-elle à vivre à cette allure ? Une semaine ? Trois jours ? Une nuit ? Le vacarme causé par la chaîne se fit plus fort au fur et à mesure que ses tremblements s'intensifièrent. Jamais elle n'avait connu d'aussi grande peur auparavant et elle ne comptait pas la revivre.

C'est là qu'une main accueillante lui vint en aide. Levant son regard pitoyable auprès de celui qui la conforta, elle dût avouer ne pas avoir attendu Aëran comme assistance. Mais au moins, ses mots étaient censés. Il avait raison sur toute la ligne, quoi de plus étonnant de la part d'un tueur après tout ? Léto ne pouvait toutefois pas le juger, car tandis qu'elle méditait sur ses propos, elle se souvint du jour où elle avait failli étouffer à mort ce pirate qui l'avait harcelé sexuellement. Ce jour-là, elle aurait pu le tuer, mais elle ne l'a pas fait. Non, elle n'a pas pu plutôt, son frère étant présent pour l'arrêter à temps. Elle n'avait jamais vraiment réfléchi à cela maintenant qu'elle y repensait. Que serait-il donc passé si elle avait réussi à le tuer ? La blonde voulait vraiment, vraiment le tuer ce jour-là. Quelle hypocrisie de sa part… Elle était à la limite de chialer pour un assassin, mais par contre un s*l*ud qui la touche, là c'est la mort assurée. Au fond, elle avait peut-être toujours été une tueuse. Peut-être en était-ce la source de son esprit combattif.

Doucement, elle prit beaucoup plus de légèreté face à cette situation. Cela restait horrible évidemment, mais grâce à cet Alfar, elle se sentit beaucoup mieux. Surtout qu'il lui promettait d'obtenir l'argent pour qu'elle parte loin d'ici. Pour une fois qu'un inconnu lui vienne en aide, hors de question de s'en priver. Elle parvint à se lever, ignorant totalement les moqueries du sale gosse. Elle hésita longuement à empoigner de nouveau la lame, mais elle le fit quand même, afin de la nettoyer un peu ; sur ses propres vêtements, qui étaient déjà couverts de sang après tout, pas besoin d'en faire un pataquès. Si elle voulait continuer sa route, elle devait se bouger un peu, et là il était question d'endurcir un nobliau. Elle se dirigea vers le duo, constatant que le jeune homme tenait à présent un couteau sans trembler ; elle ne pouvait pas s'en vanter autant, elle. A cela, Léto regarda Aëran.


    " Je suis prête. un regard fuyant et une petite pause s'ensuivirent. Finissons-en. "

Consciente qu'elle n'avait servi presque à rien, elle suivit la troupe avec un peu de recul. Surtout que pour la suite, ce n'était pas elle qui allait s'en charger. Effectivement, le courage était bien, mais si le jeunot n'avait pas un minimum de techniques de base, il se ferait bouffer tout cru. Un peu comme il venait de se passer. Remarque, Léto en aurait bien besoin aussi, mais ce n'était pas l'heure d'empiéter sur leur mission. Pour rappel, elle était fauchée et elle crevait de faim.

Ainsi donc, Aëran prit le relais pour entraîner l'enfant. L'Orisha resta à l'écart, assise contre un tronc, à jouer avec sa chaîne, surtout sa lame dans laquelle elle plongea son regard, son reflet étant légèrement visible dessus. Si seulement cette forêt n'était pas si effrayante, elle serait allée sur-le-champ, hélas elle ne voulait pas qu'on surveille ses arrières qui seront notamment bien visibles à ce moment-là, en plus il n'y avait certainement pas d'eau propre par ici. Juste des marécages, peut-être. Parfois elle jetait un coup d'œil aux deux hommes. Comme elle l'avait prévu : si on découvrait que c'était une femme, on le verrait avant qu'elle soit une Orisha. Rabaissement, rabaissement, te revoilà enchaînant la pauvre blonde.

Non, ce n'était pas l'heure de se morfondre ainsi. Si elle voulait mériter cet argent, elle allait devoir en faire aussi baver le gamin. Elle l'observa donc, un peu longuement, avant de se rendre compte que quelque chose n'allait pas. Plutôt fière de cette trouvaille, elle se leva promptement, marchant en leur direction pour interrompre leur petite danse, le cliquetis des chaînons se chargeant notamment de cette partie. Sa voix d'homme ne lui servira pas non plus, aucune raison d'en user avec eux deux.


    " Si je peux me rendre utile, commença-t-elle pour capter l'attention du garçon, je pense que… tu dois apprendre à entretenir ton corps. visiblement incomprise par le nobliau, elle se servit d'un argument. Les chevaliers n'utilisent pas de couteau en tant qu'arme primaire, je me trompe ?
    - Le père de Rufus se sert d'une grosse massue ! Léto sourit, pile ce qu'elle cherchait.
    - Mais ton père doit être très, très fort pour s'en servir, n'est-ce pas ? Je sais que t'es encore un enfant, mais si tu apprends dès maintenant à endurcir tes muscles, alors tu pourras certainement soulever une plus grosse masse que ton père. apparemment touché, le gosse avait fini par reporter son attention totale sur l'Orisha.
    - Apprenez-moi ! elle ne put retenir de se tortiller les doigts.
    - Je… Je ne sais pas comment m'y prendre concrètement. Si je suis aussi musclée, c'est juste parce que j'ai passé ma vie à… et les idées lui devinrent alors claires. Ah, en fait tu dois juste répéter un mouvement qui te demande beaucoup d'effort, de nombreuses fois.
    - Comme quoi ?! s'impatienta le môme.
    - Je ne sais pas, euh… Fais des pompes, tape sur un arbre avec un gros bâton. Ce genre de choses. "

Et il s'y adonna immédiatement. Léto ne savait vraiment pas si c'était la meilleure manière de procéder, mais tant qu'il obéissait, c'était déjà pas mal, non ? Il aura sûrement de meilleurs entraîneurs qu'elle ou Aëran un jour, alors nul besoin de s'inquiéter. Son regard se porta alors sur l'Alfar, voir s'il approuvait cette démarche ou si elle s'était ridiculisée pour des broutilles. D'ordinaire, elle l'aurait directement demandé, bavarde comme elle était, mais ses yeux reflétaient toujours la peur.



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Lun 02 Juin 2014, 11:35





Je regardai un instant Léto essuyer sa lame contre ses vêtements. Cela me paraissait étrange de maintenant devoir la considérer en tant que femme… mais quelle différence ? Saari était bien une femme et pour autant elle savait aussi bien se battre qu’un homme. Non, il n’y avait aucune dissemblance et je ne changerai pas mon regard vis-à-vis d’elle. Nous nous engouffrâmes alors dans cette forêt lugubre où la beauté ne pouvait être comprise que par un être voué à la beauté sombre. Nous nous retrouvâmes dans une petite clairière et c’est ici que je tentai d’enseigner à l’enfant ce que la secte m’avait appris à moi. Malheureusement, l’enfant était plus bourrin que subtile, et mon style de combat n’était pas du tout approprié pour le garçon. Je tentai tout de même à lui apprendre le lancer de couteau, mais rien n’y faisait, le petit était bien trop brut. J’essayai par la suite de lui apprendre à se déplacer et cette fois-ci, il comprit et le fit bien. Léto vint alors à notre rencontre et s’adressa au gamin. Elle n’avait pas tort, mais les muscles ne s’arqueraient pas en une nuit. Je souris lorsque le gosse se précipita pour taper contre un arbre avec un bâton. Je regardai alors Léto et dis :

« Mon style ne combat ne correspond pas, il serait plus à taper avec une masse sur la tête de ses ennemies… » Je ris en continuant : « Malheureusement je ne sais pas faire ça »

Je regardai autour de moi, je me demandai où ce foutu dragonnet pouvait être. Il n’était même pas intervenu tout à l’heure. Sûrement était-il resté à Drosera pour une nouvelle fois voler de la bouffe sur les étals ! Il se fera tuer un jour ce stupide lézard. Je reportai mon attention sur la femme et rajoutai :

« C’est bien que le gamin est trouvé le courage, mais j’ai peur qu’il se sente en sécurité parce que nous sommes près de lui… » Je tournai la tête vers l’enfant, acharné à battre cet arbre à coup de branche. Je regardai une nouvelle fois le visage de Léto et continuai : « Je propose que nous dormions ici ce soir, il est peut-être Alfar, mais il ne connait en aucun cas cette forêt la nuit. Les rayons de la lune ne traversent pratiquement pas les arbres, les bêtes rôdent et il n’y a pratiquement aucun bruit. C’est un endroit idéal pour peaufiner son entraînement et laisser son instinct prendre le dessus. Se battre pour sa vie est la meilleure façon d’apprendre. » Je me tournai et pointai un grand arbre « Nous serions là-bas en cas de grand danger pour le gosse, je pourrai faire voler les flèches tandis que tu accourras également l’aider au corps à corps » Je voulut poser la main sur son épaule, et je l’aurai surement fait si c’était un homme, mais je me retins en mettant ma main dans mes cheveux : « Dans tous les cas, tu apprendras aussi sur le tas si je puis dire. Je n’ai pas la technique nécessaire pour t’apprendre quoi que ce soit, surtout que tu auras compris que le corps à corps n’est pas mon fort. Il n’y a cas voir tes bras et les miens. Tu pourrais en revanche t’entraîner à manier un peut ta lame et je pourrais faire semblant d’être ton agresseur ? On a un peu de temps avant de faire tourner le gosse en rond alors pourquoi pas ? »

Je lui souris comme à mon habitude. C’était une sorte d’encouragement en fait. Elle devait s’entraîner, je ne pouvais pas faire tout seul, j’avais besoin d’elle à mes côtés. J’essayai de la rassurer en lui disant :

« Ce ne seront pas des hommes si nous devons tuer ce soir, mais des panthères à plaques ou de Drac’ » Je repassai ma main dans mes cheveux et tout en riant dis : « Ils sont toute aussi dangereuse remarque ! » Je soufflai en rajoutant : « Ce soir on n’aura pas besoin de lui faire peur ou de l’attaquer avec nos dons, les bêtes viendront, c’est sûr. Il faut néanmoins rester dans la clairière, c’est ici que nous verrons le mieux, dans la forêt ça pourrait être dangereux et désavantageux pour nous. »

Il était maintenant temps qu’elle choisisse de s’entraîner ou pas. Je la regardai avec insistance, il fallait qu’elle prenne l’habitude de cette chaîne avant de devoir improviser devant les bêtes et de les tuer sur un coup de chance, parce qu’elle ne sera pas toujours chanceuse.


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Mar 03 Juin 2014, 14:24

Au vu de sa réaction, on dirait qu'Aëran apprécia l'aide que lui offrait Léto. Il est vrai qu'elle n'était quand même pas assez bête pour ne pas voir que le garnement était plus du genre à bourriner qu'à faire preuve de souplesse. A cela, elle ne sera jamais aussi agile que l'était l'Alfar, les deux pouvaient former une bonne complémentarité si elle savait un minimum se battre. Mais ce qu'elle admirait certainement le plus auprès de lui, c'était son attitude de ne pas donner d'importance à ce qu'elle venait de lui révéler. Toutes les personnes, sans exception, à qui elle avait avoué sa véritable identité, s'étaient soudainement comporter autrement avec elle. Il ne voyait plus que Léto la femme plutôt que Léto l'Orisha. Elle avait fini par détester cette mascarade au point de rester muette à ce propos.

Et pourtant, malgré sa bourde, Aëran s'en fichait complètement. Pas une seule fois il souleva le sujet, pas une seule fois son comportement avait mué, absolument rien ne le trahissait. Il continuait de rire et de sourire comme il l'avait toujours fait depuis le début de la journée. Tout ce qui lui importait c'était la mission, et puis c'est tout. Quel genre d'homme pouvait-il bien être pour être aussi différent des autres ? Léto n'en savait vraiment trop rien. Plus elle passait du temps à l'observer, plus le brouillard qui entourait le jeune homme s'épaississait, renforçant le mystère qu'il nourrissait. Léto mourait d'envie de le remercier, mais ce serait alors rouvrir le débat et c'était justement ce qu'elle évitait. Alors elle se tut, se concentrant également sur leur tâche.

Aëran suggéra un plan qu'elle approuva d'un hochement de tête, toujours un peu trop perturbée par ce qui venait de lui arriver pour communiquer aussi naturellement. L'Alfar avait un tel d'état d'esprit face à la mort, qu'est-ce qu'elle aimerait être aussi forte mentalement que lui… Enfin, elle s'égara une nouvelle fois. Son idée n'était pas bête, ce serait comme une sorte d'ultime baptême du feu. Et au moins, ils n'auront normalement pas à intervenir. Un peu de sommeil ne lui ferait pas de mal, en effet ; même si c'était au beau milieu de la forêt des murmures. Bon, une clairière était mieux, mais le paysage n'était toujours pas au goût de l'Orisha. Elle se sentirait néanmoins en sécurité auprès d'Aëran, son sang d'elfe noir devrait facilement les protéger.

Elle se concentra donc pleinement à se représenter les évènements futurs. Si les assassins ne revenaient pas, cela devrait aller normalement. Il fallait néanmoins faire attention, l'enfant étant noble, il risquait d'être la proie d'autres hommes mal intentionnés. Léto fit quand même abstraction de ce qui pourrait leur arriver de pire, cela ne servait strictement à rien de se stresser de la sorte. Elle remarqua alors, empathie oblige, qu'Aëran avait cherché un contact physique avec elle, mais qu'il s'était néanmoins rétracté pour s'ébouriffer les cheveux. Avant, il n'hésitait pas une seule seconde lui tapoter l'épaule, maintenant il n'osait plus. Il y avait donc finalement un changement d'attitude de sa part, mais ce n'était pas non plus très grave. Peut-être qu'il évitait justement à cause de ce qu'elle venait de vivre, difficile à dire. Quoiqu'il en soit, ce qu'il suggéra ensuite lui plût : c'est vrai qu'un peu d'entraînement lui ferait le plus grand bien. Histoire de chasser toutes ses noires pensées.


    " Je veux bien essayer. " accepta-t-elle en commençant le combat.

Il y avait un début à tout. Maintenant qu'elle avait tué, elle devrait avoir moins de mal à se plonger pleinement dans l'art de la guerre. Elle prit maladroitement sa lame, chose que nota Aëran, lui montrant comment bien tenir son arme. Ceci fait, les échanges de coups avaient été tellement intenses qu'elle ne se rappela pas de tout. Elle comprenait bien qu'Aëran voulait qu'elle s'endurcisse rapidement, voilà pourquoi il la fit souvent faire tomber son arme. Léto était peut-être forte physiquement, elle manquait encore d'adresse, il lui était difficile de suivre les mouvements de son adversaire. Parfois, elle arrivait à parer, mais ne sachant pas trop comment réagir ensuite, elle se fit facilement désarmer. Elle ne comptait même plus le nombre de fois où elle se retrouvait un genou à terre ou les fois où elle devait ramasser une nouvelle fois son arme. A force, elle se fit à l'idée que tout ceci ne rimait à rien…

Cependant, plus le temps passait, plus elle remarqua qu'Aëran se fatiguait plus qu'elle. Sa force ne lui permettait pas de suivre l'endurance naturelle de l'Orisha. Elle mit un peu de temps à le remarquer, mais si elle profitait de cette différence, peut-être qu'une ouverture se profilerait. Elle parvint donc par la suite à mieux dévier les attaques, ses assauts à elle devinrent plus nombreux. Léto s'était suffisamment habituée au port de l'arme pour rivaliser avec lui l'espace d'un instant. Leurs lames entrèrent en collision et grincèrent tandis qu'ils forçaient chacun sur ce bras-de-fer. Les dents serrées, Léto y mit toute sa force, ce qui fit légèrement flancher l'Alfar. Leurs regards se croisèrent ensuite, l'Orisha remarqua en même temps qu'Aëran avait diminué la pression, peut-être perturbé par la proximité de leurs visages. Quoiqu'il en soit, elle en profita pour le pousser un peu, passant sa chaîne au-dessus de sa tête et la laissa tomber derrière les talons de l'elfe. Après quoi, elle eut juste à tirer de toutes ses forces pour le faire basculer et tomber à terre.


    " Ah ! " fut le seul son qui franchit ses lèvres à cette victoire.

Exténuée, elle posa ses mains sur ses genoux, reprenant peu à peu son souffle. De ce qu'elle retenu de tout ça, c'est que ça avait été instructif et amusant. Cela lui rappela un peu les fois où elle combattait les autres enfants de son âge avec un bâton. Maintenant qu'elle y pensait, c'est vrai que ses mouvements avaient été maladroits à l'époque, et il y a quelques heures aussi. Les bases furent bien ancrées dans sa tête à présent.

Sans se soucier de la phobie des femmes qu'avait Aëran, dont elle ignorait tout, elle l'aida à se relever en lui agrippant la main. Elle ramassa ensuite sa chaîne, son esprit de joyeuse femme semblait s'être extirpé de sa torpeur. Elle sourit à son compagnon.


    " Merci beaucoup, je me sens mieux ! Enfin là je suis trop crevée pour continuer mais quand même. elle se gratta le ventre, c'est vrai qu'il restait capricieux celui-là. Tu m'avais promis un dîner après tout ça, hein ? J'ai vraiment trop faim… " se plaignit-elle en baissant les yeux.

Ce n'est que maintenant qu'elle se rendit compte que les environs étaient devenus bien sombres. Elle leva la tête au ciel, remarquant alors que l'obscurité s'abattit sur toute la région. On dirait bien qu'ils tombaient à pique pour se reposer alors.

    " Il va bientôt faire nuit. reportant ses yeux vairons sur l'enfant, celui-ci se battait encore contre l'immobilisme de l'arbre, increvable celui-là ; elle se tourna donc vers Aëran. Il va falloir lui expliquer la suite du programme, j'imagine. " l'heure de l'ultime épreuve pour Rufus était arrivée.



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Jeu 05 Juin 2014, 14:10





Saari m’avait appris à ne pas ressentir de haine en présence de femme, lorsqu’elle me regardait ou me touchait. J’arrivais ainsi à ne pas détester Léto, mais il n’y avait pas que cela. Son apparence masculine aidait beaucoup à oublier sa qualité de femme. Je n’arrivais pourtant plus à poser ma main sur son épaule comme au début, mais je continuais à lui sourire tout naturellement.

J’étais en plain entrainement et pourtant, j’étais totalement ailleurs. Perdu quelque part dans mes pensées. J’esquivai instinctivement la lame de Léto qui me frôler à chaque fois. Lorsqu’elle laissait une faille, je l’attaquai, un petit bâton dans la main pour ne pas la blesser. Je donnai également des coups derrière les jambes, la faisant plier. Au fur et à mesure de l’entraînement, l’Orisha prit de l’aplomb, déviant de plus en plus mes attaques. Je ris, cela devenait amusant finalement. Je jetai mon bâton et pris deux couteaux de lancer comme arme. Nos lames se rencontrèrent et nous forcions chacun de notre côté. Bien évidemment, je ne pouvais rivaliser avec elle au corps à corps, elle me dépassait largement en force. Elle me fit flancher en sa direction, et nos visages furent si proches que je détournais le regard et lâchai la pression. Elle en profita et je me retrouvai à terre sans vraiment comprendre ce qui venait de se passer. Je restai à terre quelque instant sans bouger, regardant le ciel. Je sentais dans mon ventre la magie s’élever pour s’acharner contre la femme, mais j’étais devenu maintenant assez fort pour la contrôler. Je serai néanmoins mes doigts dans le sol et ne l’écoutait que d’une oreille. Lorsque ma magie se calma, j’acceptai sa main pour me relever, restant un moment sans rien dire. Un faux sourire vint illuminer mon visage lorsqu’elle parlait de dîner :


« On aura de la viande ce soir, si les bêtes viennent nous rendre une petite visite… de la panthère à plaques ça te dis ? »

Ma magie faisait encore des siennes dans mon corps. Une chose était sûre, je ne me retiendrais pas ce soir face aux bêtes qui nous attaqueraient. La nuit tombait sur la forêt des murmures, il était temps de se préparer. Je regardais Léto et je penchai la tête pour rajouter dans un sourire complice :

« Il va surtout falloir lui mentir pour s’éclipser » Je m’avançai alors vers l’enfant qui continua de taper sur l’arbre et rajoutai :

« On dort ici ce soir, on va chercher du bois avec Léto, reste ici d’accord ? » j’étais peut être allé un peu vite, mais bon, je n’avais pas envie de prendre des pincettes pour ce gosse

« Quoi ?! » s’écria-t-il en cessant son activité « Rufus veux venir avec vous ! »

Je croisai les bras et mon regard devint méchant :

« Tu restes ici, point-bar » qu’il était chiant celui-là « tu n’as qu’à préparer le camp en attendant notre retour, je ne sais pas, creuse un trou pour le feu par exemple »

Il s’y attaqua en boudant, pendant que j’incitai Léto à partir avant que le gosse ne change d’avis. Nous nous retrouvâmes alors près de l’arbre, et je grimpai à son sommet pour avoir une bonne visibilité sur le gosse avec mon arc. La lune fit son apparition, éclairant la clairière, mais derrière nous, la forêt était enveloppée par la nuit. Les bruits ne fut que le craquement des brindilles sous les lourdes pattes des prédateurs. Pendant ce temps, je n’adressai pas la parole à Léto, j’étais concentré sur le fait de protéger le petit. Je ne pus pourtant pas m’empêcher de pencher la tête pour l’apercevoir un petit peu. Je ne rencontrais vraiment que des femmes étranges non ? Mais pourtant, son apparence m’intriguait vraiment, son côté androgyne me plaisait aussi… Je sortis de mes pensées en entendant une branche casser au loin. J’armai mon arc en ne sachant pas à quoi m’attendre. Je vis alors un Drac’ sortir de la forêt et je vis l’enfant courir dans tous les sens. Ri-di-cul. Je soufflai :

« Je me doutai bien qu’il comptait sur nous » Je tirai une flèche dans l’aile du Drac’ qui s’effondra par terre « facilitons-lui la tâche un peut, et montrons-lui que nous sommes là… »

L’enfant s’approcha alors en évitant les coups de dents et queue puis lui planta le couteau dans le cou, s’acharnant comme un déranger. Je ris tout en disant :

« Au moins il n’a pas peur de tuer »

Je vis alors une horde de Drac’ sortir des bois et je vis le gamin se mettre sous la bête morte. Pas bête le môme. Je dis alors à Léto :

« On va tous les maintenir à terre ! Ne tue aucune bête, on va juste endommager les ailes pour faciliter la tâche au gosse » une idée me vint alors : « tu pourrais les déstabiliser avec ton pouvoir sur le son ? »

Ma magie ne demandant qu’à sortir je la libérai enfin. Les arbres morts et squelettiques alentour vinrent se placer autour de l’enfant pour le protéger. Leurs branches emprisonnèrent certaines bestioles qui griffaient l’écorce. Je descendis ainsi de l’arbre et couru vers le milieu de la clairière. Je passai entre les arbres morts et tira l’enfant par le bras. Tout en le faisant sortir de sa cachette, je lui jetai en le provocant :

« Allez, c’est le moment d’apprendre à te battre ! »

Au début, l’instinct de l’enfant lui disait de fuir, et je le ramenais toujours dans la zone de combat. Peu de temps après, on instinct lui ordonna de se battre, et c’est ce qu’il fit. Au début, ce fut maladroit et nous l’aidions temps que nous pouvions avec Léto, puis il comprit la faiblesse des Drac au sol et s’en servit.

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Jeu 05 Juin 2014, 23:08

Même si ce n'était que minime, Léto se sentit plus forte qu'auparavant. Toutes ces années à couper du bois indéfiniment devaient bien servir à quelque chose enfin de compte, au lieu de nourrir les désirs avides d'un perfide humain. Et tout cela grâce à Aëran. L'Orisha fut vraiment ravie de l'avoir rencontré, il lui changeait sa vie dans le bon sens du terme, elle espérait alors pouvoir le garder comme ami. N'en ayant jamais eu auparavant, ou en tout cas d'ami sincère, cela serait une première pour elle, surtout avec quelqu'un d'autre que sa race. Puis bon, il était l'un des privilégiés à connaître le véritable sexe de Léto, ce qui était assez rare pour ne pas être signalé. Oui, elle lui devait beaucoup et elle espérait pouvoir lui rembourser cette importante dette plus tard ou dans un avenir proche. Elle se fit néanmoins cette promesse dans sa tête, trop timide pour le confesser à l'Alfar.

Quoiqu'il en soit, elle n'était pas peu fière de l'avoir foutu à terre. Après l'avoir relevé, elle escomptait recevoir une récompense à cet exploit, et cette dernière sonna l'heure du repas pour elle, sa faim se faisant de plus en plus urgente à chaque minute qui s'écoulait. Malheureusement, ils avaient encore du pain sur la planche, quelle terrible épreuve à endurer… Aëran proposa toutefois de la panthère à plaques pour ce soir, si les bêtes oseront se montrer pour les affronter. L'idée de la chasse ne lui déplût guère, c'était mieux que de tuer des hommes à ses yeux, puis elle avait trop faim pour se préoccuper des droits des animaux à l'heure qu'il est.


    " Je n'ai jamais vu de panthère à plaques, mais si c'est comestible… " alors je la rongerai jusqu'à l'os.

Bien que l'envie de manger fût alarmante, elle en tira également une forte motivation d'aller jusqu'au bout de son objectif. Elle fera alors tout pour que ce fichu gamin se comporte comme un véritable chevalier, ou sinon elle avait peur que ce sera sur Rufus qu'elle reportera sa faim. Elle répondit donc au sourire complice d'Aëran par un identique. C'est vrai, ce serait mieux s'ils mentaient, cela l'obligerait à ne compter que sur lui-même tant qu'il est seul. Pauvre petit, elle continuait toujours de le plaindre, remerciant Antarès de ne pas avoir été traitée de la sorte dans son enfance.

Une fois qu'Aëran ait fini par remballer une bonne fois pour toute le jeune nobliau, il l'invita à le suivre, pour "aller chercher du bois" comme il disait. Elle aurait préféré chercher de la nourriture pour de vrai, oui. Mais cette forêt n'accueillerait vraiment aucun fruit en son sein et le peu de verdure qu'elle offrait ne donnait vraiment pas envie d'y toucher. Léto se colla donc contre un arbre, tandis que l'Alfar grimpa à ce même arbre pour se tenir en hauteur. Elle se contenta de rester silencieuse, observant attentivement le gamin ; elle savait qu'il ne valait mieux pas parler pour le moment, ils risquaient de rater quelque chose qui pourrait être fatal pour l'enfant. Cela ne l'empêcha toutefois pas de jeter quelques coups d'œil furtifs en sa direction. Sous un certain angle, elle le trouvait charmant, quel dommage qu'elle ne l'ait pas rencontré plus tôt et dans d'autres circonstances plus propices. Bon sang Léto, ce n'est pas le moment de penser à ce genre de choses… Vrai, de toute façon ce n'était pas comme s'ils allaient rester ensemble après la mission : elle allait devoir rejoindre Mégido et lui restera certainement ici. Les opportunités sociales attendront qu'elle soit saine et sauve chez sa patrie.

L'heure de passer à l'action finit par pointer le bout de son nez. Au lieu que ce soient des panthères à plaques qui se montrèrent, ce furent des Drac's – néanmoins ignorante du bestiaire de Drosera, elle prit ces créatures pour des chauves-souris géantes. En tout cas, elle ne prit pas une seule seconde d'hésitation : Aëran lui somma de n'en tuer aucun et d'utiliser son pouvoir du son. Elle n'avait de toute façon pas d'autres choix, sa panoplie de sorts à distances étant plus qu'étroite. Elle eut l'ingénieuse idée de secouer sa chaîne sur son poignée pour stocker suffisamment de bruits dans un petit espace, puis elle projeta cet amas de sons sur l'un des monstres, le déstabilisant complètement et donc le faisant tomber à terre, à portée du jeune homme. Fière de sa trouvaille, elle répéta l'opération, balançant cette petite onde-de-choc pour faciliter le travail d'exécution. Se souvenant alors que les chauves-souris utilisaient des ultrasons pour se scanner leur environnement, elle usa de cet avantage pour les contrant en trafiquant leurs communications, provoquant un cataclysme de bruits ambiants dans leurs grandes oreilles et autour d'eux. La suite, ce n'était plus qu'un massacre de Drac's immobilisés à terre pour Rufus.

Si Léto avait su que le combat lui mettrait autant les nerfs à vif, elle s'y serait adonnée plus tôt ! C'était comme une drogue qui la faisait planer et elle en redemanderait volontiers encore si cela avait été possible. Mais c'était terminé, plus de Drac's. Enfin, ce qu'il fallait retenir, c'est que le danger était écarté et que Rufus avait fini par devenir une véritable machine à tuer, exactement ce que son père attendait de lui. Léto lui ébouriffer les cheveux en récompense.


    " Bon travail. le petit noble accepta le compliment, beaucoup moins qu'on touche à sa magnificence capillaire ; son regard se porta alors sur les cadavres puis sur Aëran. Je sais cuisiner, mais il va me falloir du feu. " elle tenait tellement à se rendre indispensable auprès du groupe, c'était la moindre des choses – puis elle avait vraiment faim.

Une fois qu'on la fournit en bois et en feu, Léto se démena pour vider la carcasse et préparer la viande qu'ils allaient pouvoir déguster. Ils devaient au moins se remplir la panse avant de dormir, ils n'avaient rien touché de la journée, pire pour l'Orisha : elle finirait par ne jamais se réveiller le lendemain si elle ne remplissait pas son estomac dans les heures qui viennent. Durant la préparation, elle regarda les bonhommes monter le camp ; son attention se porta davantage sur Aëran évidemment. Elle admirait toujours autant son adresse, cette aura de confiance qu'il dégageait. Nul doute qu'elle avait encore tant de choses à apprendre de lui.

Enfin bref, tout cela pouvait attendre, ses gargouillements lui rappelant sans cesse qu'elle avait de la cuisine à faire. Dire que les enseignements de sa chère maman allaient lui servir… Par contre, elle omit le détail important : sa cuisine n'était pas terrible. Mais bon, là c'était juste de la viande à cuire au-dessus d'un feu, elle n'avait aucun autre ingrédient pour garnir le tout et donc les empoisonner tous les trois. Néanmoins, elle se servit des brindilles qu'Aëran lui avait fournies pour relever un peu le goût, cela fera un peu office de fines herbes. Et ceci étant fait…


    " A table. " déclara-t-elle avec fierté.

Ils se servirent de ce qu'ils pouvaient pour se régaler : Léto de sa lame et Rufus de son fier couteau récemment obtenu, bien que ce dernier se plaigne d'avaler de la nourriture de basse qualité dans des conditions déplorables. Jamais l'Orisha n'avait été aussi heureuse de manger, sa faim s'extériorisant après chaque bouchée. Elle mangea en tout cas plus rapidement que les hommes du groupe, et pour cause.

Reprenant une deuxième tournée pour sa peine, Léto se remémora des discussions en famille qu'elle avait eue autour d'un dîner. Ses proches n'étaient plus là pour blablater avec elle, mais Aëran était là lui. Ils n'avaient pas encore eu de véritable discussion depuis leur rencontre, hormis quand elle tua accidentellement l'assassin. Elle était curieuse d'en savoir plus sur lui, cela fera passer le temps au moins.


    " Aëran. commença-t-elle en le dardant de ses yeux vairons, légèrement brillants à cause des flammes. J'aimerais savoir : que feras-tu de l'argent que nous donnera Sir Réginald ? " les raisons de son implication dans cette mission lui étaient encore nébuleuses, cela ne devrait pas être mal de mieux le cerner.



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Sam 07 Juin 2014, 15:45





Le combat fut fini bien vite. Un peu trop peut-être, mais quelle importance ? Le marmot avait déjà bien appris. Néanmoins, se battre contre des bêtes est une chose, mais se battre contre un homme en est une autre. La preuve avec Léto. Elle était capable d’abattre un animal sans sourciller, mais le meurtre d’un homme la dépitait. Pour autant que je sache, l’homme tué était autant une bête qu’eux, alors pourquoi ne l’a-t-elle pas vu ?

Je ramassai les flèches plantées dans les Drac’s en laissant aller mes pensées. Je me concentrai alors sur le garçon qui se faisait ébouriffer les cheveux par Léto. Je m’arrêtai, essuyant le sang des pointes sur la peau de l’énorme chauve-souris. Sans répondre à Léto, je partis dans la forêt, ramassant les brindilles ou encore les plus gros bouts de bois. Je tombai alors devant un petit buisson. Je mis mon bois de côté, et enlevai mon haut pour y mettre les petites baies noires. Au moins, nous ne mangerions pas que de la viande. Je ramenai tout cela au camp, et le gosse avait creusé un trou pour le feu. Je posai la main sur sa tête et lui lançai :


« Bien, tu vas apprendre à faire un feu donc »

J’enlevai mes armes et les posai, puis lui montrai comment faire un feu par friction. Je le laissai alors faire, et après de longues minutes, une fumée blanche fit son apparition. Le feu pris rapidement aux branches mortes et sèches. Nous laissâmes donc Léto faire la cuisine tandis que nous enlevions la peau de trois Drac’s pour en faire des couvertures pour la nuit. Nous empilâmes par la suite, avec l’aide des arbres squelettiques, tous les Drac’s et les brulâmes. Je ne voulais pas que les carcasses attirent les bêtes pendant la nuit. Les arbres se mirent alors autour de nous, comme une protection, et je lui appris sur le coup à se faire mouvoir la flore dangereuse, don naturel chez les Alfars. Nous entendîmes alors Léto nous appeler pour manger. Nous ne nous fîmes pas prier.

Atours du feu, je vis Léto se jeter sur la nourriture. Je piquai alors la viande de mon couteau et manger sans bruit. J’entendis Rufus se plaindre à tout bout de champ et je lui donnai un coup de pied gentillet en lui disant :

« Au lieu de passer ton temps à te plaindre, tu devrais remercier Léto pour le repas »

Ce qu’il fit sans broncher. Léto prit alors la parole et je mis un peu de temps à répondre :

« Je t’avais dit que je t’emmènerais manger après ça il me semble… » Lui dis-je dans un charmant sourire, avant de reprendre mon sérieux et remettre du bois dans le feu « Mais bon, je ne suis pas là pour l’argent. Toi tu en as besoin, pas moi, je rends juste service à mon Maître. Après tout j’habite chez lui et il me nourrit en plus de m’apprendre ce qu’il sait. Je pense lui donner le reste de l’argent, on verra » je tournai mon visage vers elle et me concentra sur ses traies. Je lui demandai alors : « Tu te fais toujours passer pour un homme ? » Je laissai un petit silence avant de rajouter « Je ne t’aurais pas jugé si tu t’étais présenté en femme devant moi, ça ne change rien du tout »

Ce qui était en soit un mensonge, mais je le gardais pour moi. Je tisonnai le feu avec mon couteau, le regardant noircir avant de l’essuyer sur l’herbe. Je reportai mon attention sur Léto. Pourquoi une femme se ferait-elle passer pour un homme ? Cela m’échappait.

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Sam 07 Juin 2014, 21:40

Sa cuisine était d'habitude mauvaise, sauf pour elle qui arrivait étrangement à l'ingérer. Sa mère n'avait cessé d'être exaspérée par ses piètres talents culinaires, même après des années d'apprentissage. Léto n'y pouvait rien, elle se voyait mal passer son temps devant des fourneaux, donc son temps se consuma bien plus dans le travail des hommes que celui-ci. Fort heureusement pour les deux jeunes hommes présents, ce n'était que de la viande cuite qu'ils avaient et pas un médiocre mélange d'ingrédients divers et variés. Léto ne se rendit même pas compte que c'était une chance qu'elle n'avait eu que ça à préparer, ou alors le gamin noble serait mort intoxiqué, pour Aëran rien n'était moins sûr. Au moins ce dernier avait forcé le nobliau à la remercier pour ce repas, celle-ci ne répondant que par un franc sourire.

Enfin, la blonde se souciait moins de ça que de son propre appétit. Elle arrachait avec violence un morceau de viande grâce à ses canines. C'était un délice de pouvoir enfin s'occuper de ce besoin urgent. Dire qu'il y a quelques heures elle avait eu peur de mourir de faim dans la rue, seule, dans les ombres… Le destin lui avait fait prendre un drôle de chemin, c'est sûr. Mais si elle devait en tirer quelque chose de bon de tout ça, c'était sans nul doute cet homme. Aëran avait changé la vie de Léto, en bien ou en mal c'était encore à découvrir, mais au moins sa peur du danger ne lui faisait plus défaut. Et au moins savait-elle se servir des armes qu'elle portait ! Quelle tragédie cela aurait été si les hommes du bateau de ce matin l'avaient attrapée…

C'est ainsi pour ça qu'elle voulait le connaitre un peu plus. Elle était curieuse, il l'intriguait beaucoup ; non pas parce qu'il était un Alfar et qu'elle en avait jamais rencontré auparavant, mais pour ce qu'il était. Où a-t-il appris à se battre ? Qui lui a enseigné cette magie ? Quel était le lien qui l'unissait avec les assassins de tout à l'heure ? Quelle était la signification de ce "V" inscrit sur sa main droite ? Il était si mystérieux que cela le rendait encore plus attirant à son goût. Elle ne pouvait pas nier que le voir torse nu ainsi lui faisait un peu d'effet, mais c'était surtout les cicatrices qu'il arborait qu'elle souleva d'emblée, sans parler des tatouages. Pour les cicatrices, elle eut pitié, certaines étaient si horribles, alors qu'elle n'avait que des blessures de travaux ; bien que nombreuses, ce n'était rien comparé à lui. Son corps est si meurtri que j'aimerai le serrer dans mes bras… Mais au moins, ses tatouages sur son bras droit lui plurent, elle-même portait ses marques avec fierté, la plupart colorées comme des signes tribaux, même si jamais elles ne restaient constantes.

Quand Aëran daigna lui répondre, Léto tendit les oreilles pour écouter attentivement. Il refaisait la promesse de l'inviter à dîner, cela n'avait plus aucune importance vu qu'elle était repu mais la perspective de passer un peu de temps avec lui ne la rebuta pas. Pour le reste, il travaillait apparemment pour son maître, chez lequel il vivait. J'espère que ce n'est pas lui qui lui a fait toutes ces… horreurs. Mais l'Alfar sembla en parler avec une certaine sérénité, donc elle fut rassurée. Il était donc dépendant de quelqu'un lui, contrairement à elle qui ne pouvait plus que compter sur elle-même.

Il finit cependant par soulever la fameuse question sur sa sexualité. Oui, il devait être bien curieux de comprendre ce phénomène qu'elle lui livrait. Léto ne le crut point quand il assura que cela n'aurait rien changé, son empathie digne des Orishas lui fit comprendre que cela n'était pas totalement sincère. Elle pouvait difficilement lui en vouloir toutefois, après tout elle lui avait menti, et les choses auront forcément été différentes si elle avait avoué. Mais c'était trop tard maintenant, elle espérait juste qu'il ne lui en veuille pas de prendre ses précautions. Rabattant ses jambes contre son torse, elle mangea quelques baies noires qu'il avait apportées avant de répondre au fait qu'elle se faisait toujours passer pour un homme.


    " Oui… depuis ma naissance. Et bien avant aussi. parler de cela la rendit un peu mal à l'aise et elle avait du mal à lui avouer, mais d'un autre côté elle lui devait des réponses. Cela n'a rien de personnel, je te le jure. Les habitudes ont la vie dure. Et puis c'est… elle soupira, c'était toujours aussi difficile d'en parler. C'est une longue histoire.
    - Rufus déteste les longues histoires ! Il est trop fatigué pour les entendre ! déclara-t-il en allant rapidement se coucher sous la peau de Drac'.
    - Vrai… concéda-t-elle sans savoir pourquoi, elle se rendit compte par la même occasion de sa propre fatigue. Excuses-moi Aëran, mais moi aussi je suis vraiment fatiguée. elle se leva en s'étirant un peu, la journée a été longue après tout. Je te promets de tout te raconter demain. Pourquoi pas à ce fameux dîner ? " finit-elle sur un joli sourire avant de lui souhaiter bonne nuit.

Elle alla donc se recroqueviller sous la couverture artisanale, toujours un peu effrayée par cette forêt des murmures. Néanmoins, et heureusement, les arbres étaient là pour veiller sur eux, tout comme Aëran aussi. Léto se sentait vraiment en sécurité quand il était dans les parages et cela lui suffit pour fermer l'œil et trouver le sommeil profond.



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