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 [EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.

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Mitsu
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Mitsu
Dim 01 Juin 2014, 17:59


[EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.  924817PNJNylmord

Nylmord regardait l'horizon d'un air grave. L'Archimage le plus ancien et aussi chef des armées était d'une sagesse à toute épreuve et sans doute le plus pacifique de tous malgré son caractère strict et ses exigences élevés. Caelum serait épargnée d'une attaque, l'île étant parfaitement autonome à se défendre pour le moment, bien que si la magie baisse de nouveau, elle risquait d'être clouée sur l'océan et ne représenter qu'un vulgaire rocher. Non, ce qui inquiétait l'homme, c'était l'attaque imminente d'un groupe constitué non pas d'un seul peuple mais de tout un tas d'individus n'appartenant, justement, plus réellement à leur propre race, ou, du moins, en vue des rumeurs qui avaient couru sur le précédent conseil, qui ne jugeaient pas bon d'être gouvernés par une armée de moins que rien, incapables de prendre ne serait-ce qu'une décision. Oui, puisque les souverains étaient incompétents, le peuple avait réclamé sa liberté totale et, partout, même les Grands, même les chefs de guerre, même les armées, n'arrivaient pas à arrêter cet élan révolutionnaire. Partout, leurs cris de rage retentissaient : « Pourquoi obéir à des souverains qui se montrent indignes de leur peuple ? ». « Si la Grande Prophétesse a rabaissé des grands, n'est-ce pas pour montrer l'exemple à suivre ? ». Tous les arguments étaient bons et sans doute, en ce temps, ne valait-il mieux pas être souverain, en ce temps, ne valait-il mieux pas exiger un quelconque acte du peuple. Partout des révoltes avaient lieux, les individus saccageant des palais, saccageant des villes, essayant de trouver les Rois dont la tyrannie avait assez duré. Ce monde connaissait sa fin mais peu semblait leur importer et, justement, il était temps de dire tout haut ce qu'ils avaient longtemps pensé tout bas. Bien sûr, demeurait quelques fidèles aux Grands et peut-être que la situation des magiciens était toute particulière car personne encore n'avait eu de soucis avec sa magie, rien ne semblait avoir bougé. Nylmord n'était même pas sûr que Caelum tomberait un jour, la magie bleue semblant ne point connaître de limites.

L'Archimage avait réfléchi à ce qu'il se passait. La situation était étrange, inédite. Pourquoi étaient-ils les seuls à ne subir aucun dégâts ? Leur magie était spéciale, directement liée à Sympan de qui il gardait le livre, ce précieux livre que nul être n'avait pu déchiffrer. Il n'avait pas le moyen de l'ouvrir, seule l'Ultimage en avait le droit, mais la sagesse de Nylmord lui avait déjà fait émettre la théorie, entre plusieurs autres, que le langage du cristal bleu et du livre ne seraient peut-être pas si différents. Mais Edwina n'était pas prête et n'y connaissait rien en linguistique, absolument rien. Le mystère resterait donc entier pour le moment et il fallait bien avouer qu'un problème plus important se profilait à l'horizon. Car, au loin, des cris effrayants résonnaient, semblant provenir de la direction du désert ou encore du rocher au clair de lune. L'Archimage l'ignorait mais puisque la rumeur s'était étendue que les magiciens n'avaient pas perdu de leur magie, ils faisaient les coupables idéals. Aussi, l'homme, avait pris les mesures nécessaires à la sauvegarde de son peuple mais également à celle de l'Ultimage qu'il avait muré dans le repère des magiciens, surveillée par les seuls Archimages en lesquels il avait confiance. Les autres avaient été envoyés en « mission » dans différentes contrés. Nylmord ne pouvait risquer qu'en plus du chaos général, quelqu'un essaye d'assassiner la reine.

L'homme avait réuni l'armée, une armée forte de sa magie mais également de ses guerriers entraînés. Néanmoins, il aurait été fou de ne compter que sur son peuple. Il était stratège, il savait parfaitement que se replier sur lui-même ne serait guère une solution pour son peuple. Non ! Au contraire, les magiciens devaient montrer au monde qu'ils restaient pacifiques et qu'ils disposaient d'alliés, de personnes qui les croyaient innocents et à qui ils ne voulaient aucun mal. Car oui, ils étaient innocents et bien que la magie de la reine se soit déchaînée plusieurs fois, provoquant de tristes conséquences, elle avait également permis des miracles, comme de débarrasser les terres du lac de la transparence de l'annexion des sorciers ou de prendre possession de mort-vivants qui s'étaient retrouvés dans l'incapacité d'attaquer deux ères plus tôt. Tout n'était pas noir et tout n'était pas blanc. Aussi, voyant les alliés, qu'il avait appelé, arriver petit à petit depuis le matin, Nylmord ressentait de la reconnaissance et de la fierté. Ensemble, quelque soit la race, ils allaient lutter contre un groupe qui pensait être dans son droit. Et quand le dit groupe arriva, s'arrêtant à la bordure de la forêt qui entourait une partie du lac de la transparence, l'Archimage serra les poings avant de s'adresser à eux : « Peuple des terres du Yin et du Yang. De tout temps les magiciens ont été des êtres pacifiques, gardiens d'un grand savoir, commun à tous les peuples du monde. Je vous assure que jamais nous ne voudrions mettre le patrimoine de nos terres en péril. Bien que notre magie soit restée intact, nous en ignorons les causes. Néanmoins, et bien que pacifiques, si une quelconque attaque est portée contre notre cité, nous n'hésiterons pas à répliquer ! ». Un silence se fit, seulement ponctué par les bruits des animaux qui constituaient l'armée adverse. Bien entendu, il y avait un grand nombre de sorciers parmi les adversaires, Nylmord le sentait, mais ils étaient loin d'être les seuls à haïr depuis toujours son peuple.

[EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.  828077Armedesmagiciens
Armée des magiciens

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Explication:
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Mer 04 Juin 2014, 00:56

Quoi de mieux après une mésaventure dans un miroir que de se plonger dans d'autres ennuis encore bien plus palpitants ? Si Xena avait été responsable de sa situation présente, nul doute que l'Elémental aurait commencé à croire que l'hyperactivité et la curiosité insatiables de la Réprouvée commençaient à déteindre sur lui, mais en l'occurrence, la jeune femme aux cheveux poivre et sel n'était qu'en partie responsable de l'envie du jeune 'homme' à quitter son atelier pour le bien commun. Ou au moins le bien d'une race, à défaut de toutes celles des terres du Yin et du Yang, dernièrement décidées à sombrer dans l'anarchie la plus totale et la plus inutile aux yeux étrangement pragmatique du jeune Eren. Quel intérêt de se soulever contre tous les grands de ce monde lorsque le soulèvement lui-même ne permettait guère de faire avancer les choses, mais plutôt de les aggraver ? Certaines pensées humaines échappaient à la logique d'Ercan. Tout comme lui échappait d'ailleurs le fonctionnement de bien d'autres choses, à commencer par le sens de ses chaussettes. Toujours est-il que lorsque les Eren avaient été contactés par l'Archimage Nymlord afin qu'au moins l'un d'entre eux vienne prêter main-forte au peuple des Magiciens pour la défense de leurs terres, Ercan n'avait pu se résoudre à jeter la lettre au feu sans le moindre remord. Peut-être justement parce qu'il avait senti un regard lourd de reproche de la part d'Eric, ou qu'il soit, mort ou vif. Espérance dans le creux de sa main, ses pensées tournées à la fois vers son ancien mentor et celle qui lui avait servi de repère dans la réalité cruelle, le joaillier avait laissé s'échapper un soupir long comme le monde avant de se résoudre, sur un coup de tête, à répondre présent aux appels des Magiciens. Quand bien même il ne voyait pas vraiment pourquoi les Eren en particulier avaient été contactés – enfin, il ne voyait pas non plus pourquoi l'eau tombait du ciel les jours de pluie, alors mieux valait ne pas trop se poser de questions.

Peut-être avait-il également commencé à appréhender le concept d'inquiétude, puisqu'il n'avait guère montré la lettre à ses parents une fois qu'il l'avait lue, sans vraiment savoir pourquoi. Etait-ce le désir de laisser Yuan et Ilian à l'écart de toutes ces choses bien trop importantes menaçant leur monde ? Qu'un coursier et une joaillière se mêlent de tels événements semblait être un poil déplacé. Et risqué. Bien entendu, Xena n'avait pas tardé à vendre la mèche une fois la lettre dénichée par ses mains décidément trop baladeuses et curieuses, mais pour une fois, la mère de l'Elémental était demeurée silencieuse, et avait laissé son 'fils' s'en aller, sans émettre la moindre protestation. Peut-être parce qu'elle-même avait pris conscience des sentiments existant dans le cœur de l'Elémental.

Toujours est-il que, envers et contre tout, Xena s'était accrochée à lui, si bien que lorsqu'il s'était téléporté, une fois prêt à livrer bataille – autant qu'on peut l'être lorsque l'on est joaillier anciennement garde du corps – au Lac de la Transparence, la Réprouvée n'avait pas ressenti le moindre remord à bénéficier du transport sans demander son avis.

« Pour la bonne cause et les p'tits zozios ! clamait-elle. »

Ce qui était un tantinet suspect, pour une Réprouvée aussi instable qu'elle. L'Elémental n'avait cependant guère eu le loisir de s'attarder sur la question, délogé de son arbre d'atterrissage par un coup de vent, et peu désireux de s'attarder dans un lieu où arriveraient prochainement les assaillants du Lac, le jeune 'homme' aux cheveux argent avait rejoint les troupes hétéroclites composées des étrangers appelés par Nymlord. Par la suite, il s'était assis dans un coin et avait sagement attendu, son regard perdu dans le vague, son esprit errant de réflexions inutiles en réflexions inutiles.

Le jeune Eren fut tiré de sa léthargie par l'ardeur de l'Archimage Nymlord, dont le discours tira un soupir à l'Elémental. Il commençait à comprendre la raison pour laquelle Elisha ne voulait guère se rapprocher davantage des siens... Cependant, au final, peu importait la forme, le fond était le même : il était là pour protéger cet endroit de la véhémence de ceux qui préféraient sombrer dans l'anarchie et le désespoir. Peut-être était-ce par respect pour Espérance que le jeune 'homme' s'était mobilisé, finalement. Par respect pour Eric, par respect pour Elisha. Et pourtant, ce fut un regard lourd de reproches que le jeune Eren intercepta de la part d'un Magicien, qui n'appréciait visiblement guère sa nonchalance. Assis en tailleur, le joaillier n'avait pas bougé, et s'il s'était équipé de protections légères en cuir bouilli en vue de la bataille, aucune arme ne reposait entre ses mains.

Xena, quant à elle, s'était levée, son regard rivé sur la forêt d'où viendraient les assaillants. Etrangement calme, la Réprouvée triturait machinalement les maillons de la chaîne de son arme, sans dire un mot, ses prunelles consumées par une soif de justice que l'Elémental n'avait connu que chez les Anges. Haussant un sourcil, Ercan garda pour lui ses interrogations, et finit tout de même par fermer les doigts sur la pierre bleue reposant dans le creux de sa main. Obéissant à sa volonté, Espérance reprit sa forme originelle, celle d'une lance dorée, courte, dont le nom figurait sur la hampe dans la langue des Magiciens, des Sorciers et en commun, qui aurait pu susciter des questions en d'autres circonstances.

Le jeune 'homme' demeura cependant assis, toujours en retrait, peu enclin à se lever tant que l'ennemi n'aurait pas fait le premier pas. Mais une fois que cela serait fait, nul doute qu'il bondirait, vif comme l'éclair qui vivait en lui.

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Mer 04 Juin 2014, 22:10

Bryan se trouvait là, entouré de personne qu'il ne connaissait pas, à écouter le discours d'un homme respecté et reconnu de tous, dont les paroles... le dépassait totalement. Il n'était pas certain de comprendre absolument tous les tenants et les aboutissants de ce qui était entrain de se produire autour de lui, et à vrai dire, il s'en fichait royalement. Lorsque des pays, ou des races entraient en conflit c'était toujours la faute des autres, alors qu'aux yeux de l'Orisha, ils étaient tous responsables de cet état de fait. Il n'avait pas rejoint ce groupe par conviction ou idéologie mais bien par opportunisme. Tout ce qu'il voulait, c'était être là, avoir un pied sur les terres des magiciens, pour trouver ce qu'il cherchait et s'en emparer. Et s'il pouvait entrer par la grande porte et y avoir ses entrées, ce serait beaucoup plus facile d'obtenir ce qu'il espérait y trouver. Après tout, qui mieux que le grand Nylmord pourrait-il répondre à ses attentes ?
A ce qu'il avait comprit, ils désiraient un bras armé, ça ce n'était pas un problème, et puis à vrai dire, tant qu'à se battre, il aimait autant prêter main forte à un peuple pacifique qui respectait les libertés, et qui ne trahissait pas ses valeurs les plus profondes.

C'était tout à fait par hasard que sa route avait croisé celle de ce voyageur. Cet idéaliste avec lequel il avait fait un bout de chemin. L'homme, un rêveur, lui avait parlé de ses aspirations et des raisons qui l'avaient poussés à prendre la route pour Caelum, l'île des magiciens. Il avait eut l'honneur, selon ses propres dire, de recevoir une missive de l'archimage Nylmord lui-même, qu'il se fit un plaisir de lui montrer, pour former une coalition et protéger la terre des magiciens du danger qui régnait. Bryan l'avait sentit lui aussi cette air de révolte qui grouillait un peu partout et qui, à vrai dire, n'était pas pour lui déplaire. L'orisha l'avait écouté silencieusement sans jamais l'interrompre ou donner son avis, et de toute évidence Leo ne sembla pas s'en formaliser, comme si Bryan ne pouvait qu'être d'accord avec lui. Ils s'étaient séparés dans la ville de Breanidon. Le contrebandier avait loué une chambre dans une auberge et avait donné une pièce supplémentaire au fils de l'aubergiste pour qu'il s'occupe de son cheval.

Le contrebandier ne pensait pas recroiser de si tôt la route de Leo, et pourtant, lorsqu'il reprit la route le matin aux aurores, il aperçut la carcasse d'un cheval et un peu plus loin, un silhouette, allongé dans une marre de sang : Léo.
Bryan regarda observa autour de lui, et ne perçu pas la moindre présence qu'elle fut hostile ou pas.
Un coup d'éperon dans les flancs, l'épée en main, Bryan fonça rejoindre l'homme qui fut durant un cours laps de temps son compagnon de voyage. Lorsqu'il l'eut rejoint, il descendit de son cheval et retourna le cadavre. Il n'y avait plus rien à faire pour lui. Il observa les blessures qui avaient causé sa mort. Un prédateur lui avait sauté à la gorge, et la manière dont la bête s'était acharnée sur lui et aux différentes traces blessures qu'il pouvait observer, Bryan jugea que l'animal en question n'était autre qu'un chien à coeur. Observant autour de lui les traces laissées par l'animal, le pisteur eut le soulagement de constater que celui-ci était seul et non en meute. Ce n'était toutefois pas une raison pour s'attarder plus que nécessaire. A en juger par les traces laisser sur le sol, l'animal avait filé vers l'Ouest, route, qu'il n'emprunterait donc pas. Avant de partir, Bryan lui fit les poches et trouva une petite bourse d'or qu'il s'appropria, (après tout, il n'en n'aurait plus l'utilité), ainsi que la fameuse missive de Nylmord. Un petit sourire désabusé se dessiner sur ses lèvres, Léo, qui rêvait tant d'actions héroïques, avait fini sous les crocs d'un animal.... quelle ironie. Il faillit remettre la missive en place mais au dernier moment, il se ravisa. Et si ce qu'il cherchait se trouvait à cet endroit ?
Glissant la missive tachées de sang dans sa veste, Bryan se releva et prit la direction de Caelum. Là-bas, il se présenta avec la missive de Leo, racontant la manière dont son compagnon avait périt, et comment, pour rendre hommage à sa mémoire, avait-il décidé de prendre sa place.

Voilà pourquoi, il se trouvait actuellement en compagnie, de personnes aussi différentes qu'intrigantes, à écouter déblatérer  le vieux Nylmord. Faisant un rapide tour d'horizon, Bryan observa ses nouveaux compagnons d'armes. Tout d'abord il y avait un homme, un archer aux armes dont l'ouvrage était si finement travailler, si particulier, que Bryan les identifia immédiatement comme étant des armes elfiques, bien que leur propriétaire n'avait rien à voir avec ces créatures. Une balafre parcourait son visage, et il arborait un étrange tatouage représentant un arbre qui s'étendait de son coude gauche à son cou

Bien plus charmante, se tenait une jolie brune aux yeux d'un bleu perçant. Un peu en retrait se trouvait un gamin aux cheveux argenté qui faisait glisser entre ses doigts une étrange pierre bleu. Il était accompagné d'une femme qui faisait le guet et semblait sur ses gardes. Enfin il y avait un chaman et un autre homme.

On n'aurait pas pu faire plus différents et hétéroclites comme groupe, songea Bryan. Cela pouvait être un atout, comme une faiblesse. Que valaient-ils au combat ? Parviendraient-ils à s'entendre et à coordonner leurs attaques ? Il allait le découvrir bien assez tôt.


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Ven 06 Juin 2014, 14:51

« Pourquoi me faut-il rester ici quelques jours ? Je ne comprend pas réellement l'intérêt de l'exercice... ». Edwina venait de s'adresser à l'une des femmes présentes dans les appartements qui lui avaient été attribués pour quelques temps. Deux Archimages étaient également présents, clamant à chaque fois qu'elle le souhaitait qu'il s'agissait d'une sorte d'épreuve pour tester son endurance. Néanmoins, si l'Ultimage était plutôt naïve, elle sentait que quelque chose n'allait pas. Rien n'allait plus, en réalité, sur les terres du Yin et du Yang. Le dernier conseil des chefs avait été un véritable désastre et elle se demandait encore combien de temps la situation durerait. La jeune femme se rappelait que trop souvent des paroles de certains rois, notamment l'impératrice démoniaque qui l'avait mise en garde contre une possible révolte de son peuple ainsi que les dires de l'empereur noir qui lui avait promis une « visite ». Perturbée, elle se demandait si le fait qu'elle doive rester dans les murs du repère des magiciens, gardée comme une enfant, n'avait pas un rapport quelconque avec les menaces à peine voilées d'un des deux. Edwina soupira, dépitée. Elle sentait que quelque chose n'allait pas, elle aurait pu le clamer presque. Le soucis, c'est que les personnes qui l'entouraient avaient un visage si impassible qu'elle n'osait pas. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. La jeune femme soupira de nouveau, tournant un instant ses yeux sur sa robe bleue. Tout ceci était idiot et elle l'était encore plus de penser à des catastrophes. Tout était parfaitement sous contrôle, tout allait bien. Personne n'aurait osé l'enfermer là alors que son peuple souffrait ou se révoltait. Edwina inspira calmement, fermant les yeux. Néanmoins, lorsqu'elle les ouvrit en expirant, Eliassen se trouvait devant elle, un livre à la main, minuscule, de quelques pages. « Je pense que cela vous fera prendre conscience de la situation Majesté. N'en voulez pas trop à ceux qui vous entoure. Et, s'il vous plaît, faites en sorte que cela soit notre petit secret. ». L'homme lui fit un clin d’œil, sa mine joueuse toujours de sortie. Il savait que Nylmord voulait la protéger mais il pensait à ce que le peuple conclurait de cette surprotection. Le rôle d'un roi était de se tenir sur le champs de bataille. De plus, Eliassen savait, aussi bien que celui qui l'avait enfermé ici, qu'Edwina n'était pas dénuée de ressources. Ils en avaient déjà fait les frais.

A vrai dire, l'Ultimage n'avait jamais aimé lire, bien qu'elle commence à y prendre goût. Néanmoins, puisque les paroles d'Eliassen avait su éveiller sa curiosité, elle décida de lui obéir, parcourant les lignes avant de tomber sur des phrases qui éveillèrent son attention. « Ainsi, alors que le second se dressait devant les ennemis, ces derniers n'avaient aucune conscience de la supercherie. Ils trouvaient une raison de se venger, une raison d'attaquer, mais, ce qu'ils ne pouvaient savoir c'est que, même après la mort du second, l'empire continuerait de persister et qu'ils finiraient défaits. Car, au cœur de la cité était caché, sous les apparences d'un mendiant, le roi véritable, attendant l'heure qui sonnerait sa vengeance, l'heure où son seul pouvoir serait reconnu par le peuple. Le second possédait l'art de la guerre, le roi possédait l'appui de la foule et, ensembles, ils étaient invincibles, notamment parce que le second était prêt à se sacrifier pour l'honneur de sa race et pour la victoire de son souverain. Car les grands rois ne peuvent exister sans le soutien de ceux qu'ils gouvernent. ».

Edwina leva les yeux du livre. Elle était lente, oui, sans doute, mais elle avait compris, elle venait de comprendre. L'Ultimage se leva, regardant autour d'elle. Ils jouaient tous la comédie, semblant heureux et sereins mais, à présent qu'elle avait perçu la vérité, elle voyait leurs mines tendues, leurs traits tirés. Ils voulaient la protéger et elle ne pouvait que les en remercier. Mais si elle avait choisi de devenir reine, c'était pour défendre son peuple, c'était pour se tenir à ses côtés. Eliassen avait raison, elle ne pouvait pas rester ici à attendre que le temps passe, elle n'en avait pas le droit.

Se redressant vivement, son geste surprit ceux qui se trouvaient à ses côtés, mais ils comprirent vite qu'ils avaient tout intérêt à la laisser passer. La reine n'était pas charismatique, elle n'était pas des plus intelligentes, mais elle avait la manie d'être têtue et déterminée. Elle apprenait, petit à petit, à se comporter comme une souveraine et chacun savait de quoi était capable sa magie, chacun ici savait que ce geste qu'elle venait d'initier était celui d'un véritable souverain, un souverain ayant choisi de se battre pour ce qui lui semblait juste. Ainsi, aucun d'eux ne chercha à la retenir et, sortant du repère des magiciens, la jeune femme se retrouva, aucunement en tenue de guerre, sur le champs de bataille. Fixant un instant Nylmord qui avait amorcé un discours s'adressant aux opposants, elle finit par oublier tout désir de lui dire quoi que ce soit. Elle savait pourquoi il avait voulu la protéger mais elle n'était pas faite de porcelaine et puis, Adril était là pour ça.

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Ven 06 Juin 2014, 17:28

L'orage se déchaînait sur le port. Les vagues qui provenaient de l'océan obligeaient les navires à ne point bouger, à ne point quitter leur nid douillet. Je fixais cette femme qui n'avait pour elle que ce nom, ce surnom plutôt qui cachait son passé. Capitaine Hook. Elle jouait avec une pièce d'or et je voyais dans ses yeux persister le doute. Nous avions laissé son trésor sur l'île et grâce à ma grandeur et à mon éloquence, j'avais réussi à la convaincre qu'il s'agissait du meilleur endroit pour le sauvegarder. Seulement, depuis, le doute continuait de se développer dans son regard. Je n'étais sans doute pas assez digne à ses yeux pour connaître son véritable prénom mais j'avais compris qu'elle avait été assez importante pour que celui-ci doive demeurer un secret éternel. Du moins, depuis qu'elle avait reçu la missive de Nylmord, je n'en étais plus certain. Mais, quoi qu'il en soit, je savais que j'étais l'être le plus à même de connaître sa véritable identité. Mon orgueil parlait pour moi, tout comme son avarice le faisait pour elle. Elle avait un projet en rapport avec les mages blancs, même si je ne savais lequel. Je n'avais peut-être pas assez de connaissances, ou du moins, de connaissances sur les domaines inutiles, pour deviner de quoi il s'agissait. Cette femme demeurait un mystère pour moi et je ne savais même pas par quel miracle elle avait pu tuer tous ceux qui avaient accosté sur son île, ceux qui, selon elle, avaient tenté de lui dérober ce qui lui appartenait. Je me rappelais de ce jour comme si c'était hier, son corps se mouvant vers les miens, comme si elle était habitée par l'impératrice démoniaque ou l'empereur noir en personne. Une lueur maléfique prenait place dans ses yeux alors qu'elle s'était servie de bouts d'os pour les envoyer se ficher dans les crânes de ceux qui me tenaient en esclavage. Pour son trésor, elle était capable de tout, pour l'océan, elle était capable de bien plus. Capitaine Hook. C'était risible. J'étais bien plus à même de prendre les rennes de notre duo qu'elle, pourtant, elle ne voulait rien entendre. Aussi, nous allions où elle voulait et je faisais également ce qu'elle me demandait. Mon orgueil en prenait un coup mais je lui étais redevable, dans un sens. Je lui devais la vie, même si j'étais certain que me tuer n'aurait pas été envisageable. Elle y aurait trop perdu, j'étais trop précieux, comme les pièces et les coupes faites d'or et de pierres précieuses qu'elle avait entassé au fond de sa grotte.

Lorsqu'elle prit la parole, je faillis m'étouffer. « Tu vas aller au lac de la transparence pour moi, défendre les terres des magiciens. Et tu apporteras une lettre de ma part à l'ultimage. ». « Et pourquoi ? Je ne suis pas un coursier. ». J'étais étonné malgré ma réponse rapide. C'était la première fois qu'elle parlait normalement, n'employant pas un argot incompréhensible. Cette femme était une pirate dans l'âme mais je doutais que beaucoup d'entre eux parlent encore comme ça. Elle devait être vieille, du temps où Sceptelinôst n'appartenait pas encore aux réprouvés. Quand je lui avais dit, elle avait haussé un sourcil avant qu'une rage immense n'apparaisse dans son regard. Sceptelinôst n'était pas faite pour appartenir à une quelconque race m'avait-elle dit. Du moins, c'est ce que j'avais réussi à déchiffrer. Quoi qu'il en soit, à ma question, son expression changea. « Je suppose que tu veux devenir puissant et reconnu. Moi riche. Une offre apportant les deux ne se refuse pas. ». Elle avait marqué un temps, comme si elle réfléchissait. « Si le monde sort de cette galère dans lequel il se trouve actuellement, notre avenir sera plus qu'assuré. ». Puis, sans se laisser démonter par mon absence de réponse, elle lança un couteau de lancé sur une cible prévue à cet effet. « P'tain d'tronch ! J'y ai perdit mes talents ! ». Et voilà qu'elle s'y remettait. Faisait-elle exprès ? Je ne comprenais rien à cette femme.

C'est ainsi que je me retrouvai sur les terres du lac de la transparence, devant une horde d'individus, une missive dans ma poche, ne sachant même pas à quoi ressemblait la reine que je devais trouver. Sans doute aurai-je l'occasion de la croiser après les combats. En tout cas, je n'avais pas l'intention de m'agenouiller devant elle, c'était à elle de le faire devant moi ! Orgueil chéri, tu me vaudras bien des désagréments! Mais, en attendant, il ne me servirait à rien pour me défendre, seul le sabre que le capitaine avait eu l'obligeance de me prêter me serait utile, lui et mon armure de peau marron qui pourrait m'éviter, peut-être, un mauvais coup.

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Ven 06 Juin 2014, 22:30

Le lac de la transparence rappelait des souvenirs au chaman. D'agréables souvenirs, ce qui était étrange puisqu'il avait tendance à voir tout en noir ces derniers temps. Il se remémorait sa baignade dans le lac avec Abélia et un sourire se dessinait sur ses lèvres l'espace d'un instant. Le vampire voulait  combattre aux côtés du chaman mais celui-ci avait été formel. Il lui avait dit qu'il était hors de question qu'il la laisse combattre de jour alors qu'un seul faux pas pouvait l'exposer au soleil et éventuellement lui couter la vie. Elle avait protesté, bien évidemment, mais Zuvassin n'avait pas cédé et étant là depuis l'aube, il avait demandé à ce qu'on lui trouve un endroit ou se reposé jusqu'à la nuit. Il n'avait pas vraiment envie qu'elle combatte, il ne voulait pas risquer sa vie mais c'était son droit, le droit que chacun avait de défendre sa vie et ses valeurs. Il ne pouvait le lui retirer, il la respectait trop pour cela. Il se rappelait aussi de l'elfe qu'il y avait rencontré et se demanda un instant comment elle se portait, était-elle touchée par les malheurs de son peuple, ou était-elle en ces temps troublés?  Malheureusement, il n'avait aucun moyen de le savoir. Tout semblait incertain en cette époque de guerre et de chaos.

Peu avant le discours de Nymlord, il avait aperçu Adril et s'était dirigé vers lui. Il avait apprit que l'alfar était devenu garde du corps de la reine mais n'avait pas eu l'occasion de le féliciter. Le moment était peut-être mal choisi étant données les circonstances mais la magie du lac devait certainement influencer une fois de plus l'humeur du chaman qui était de surcroît content de revoir celui qu'il considérait désormais comme un ami. Content et également rassuré de combattre à ses côtés sachant très bien de quelles prouesses il était capable au combat.

-Félicitations, j'ai su que tu offrais tes services à une personne importante. J'espère que tu ne vas pas devenir plus hautain que d'habitude!

Le chaman décocha un sourire légèrement moqueur à l'alfar, soulignant de ce fait qu'il le taquinait. Détendre l'atmosphère qui semblait tendue au possible semblait une bonne idée. De plus il était sincèrement content de le revoir et c'était là pour lui une manière de le montrer, ce que son collègue des Corvus Aeris ne manquerait pas de comprendre.  Cependant celui qui dirigeait cette armée se mit à parler et le sérieux retomba comme une chape de plomb. Oui, les magiciens étaient pacifiques, oui, ils ne faisaient que ce défendre. Nul ne pouvait dire le contraire et qu'il était agréable de se tenir du côté des «gentils» mais nul ne pouvait non plus ignorer qu'ils étaient déterminés à se battre jusqu'à la mort et à tuer leurs ennemis s'il le fallait. L'heure n'était plus à l'amusement et Zuvassin se rembrunit retombant peu à peu dans son monde froid et austère. Il avait passé de dures épreuves mais elles avaient laissées des séquelles.

Le chaman sorti sa lame puis ferma les yeux, se laissant aller, cherchant mentalement tous ses muscles, prenant possession de tout son corps. Puis, une fois sa préparation mentale au combat terminée, il se retourna pour regarder ses esprits, restés en retraits depuis qu'ils savaient que la fusion pouvait céder à tous moments à causes des fluctuations de la magie. Arella l'encouragea d'un signe de tête et d'un sourire bienveillant et même Krayn, malgré son air hautain sembla encourager le chaman du regard, bien que cela puisse aussi être simplement l'imagination de ce dernier. Finalement, ses yeux se posèrent sur l'Ultimage qui venait de faire son apparition alors que Nymlord parlait. Il lui adressa un signe de tête respectueux, sans savoir si elle le verrait ou non, avant de se retourner. Il appréciait cette femme. Elle lui avait semblé douce lors de leur première rencontre, ainsi que terrifiante, et désormais, il la voyait également comme une personne courageuse et comme une reine digne, souhaitant partager le destin de son peuple, se battre aux côtés des siens et de ses alliées. Elle ressemblait au souverains qu'il souhaitait devenir. Il ne voulait certainement pas devenir une pâle copie, mais il souhaitait être proche de son peuple. Cela faisait aussi partie des «séquelles» laissées par les épreuves auxquelles il avait été confronté. Il était blessé et ses plaies n'étaient pas encore toutes refermées mais sa volonté n'avait jamais été aussi forte. Une volonté qui le conduisait inexorablement sur le chemin du pouvoir.

Mais avant d'obtenir plus de pouvoir, avant de devenir quelqu'un de plus important et puissant, avant de pouvoir apporter aux siens ce qu'il voulait leur apporter, il lui fallait d'abord surmonter cette crise, et pour cela, rester en vie et défendre ce qui, pour lui, devait être défendu. C'est sans doute aussi pour cela qu'il était, bien que cela ne se voyait pas, heureux d'être aux côtés de son ami corbeau pour combattre, malgré l'issue incertaine de cette bataille.

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Mitsu
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Mitsu
Dim 08 Juin 2014, 20:08


[EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.  924817PNJNylmord

Nylmord regarda un instant les hommes et les femmes qui étaient réunis autour de lui. Il était fier de se tenir à leur côté. Néanmoins, lorsqu'il croisa la chevelure ébène de sa reine, un soupçon d'inquiétude germa en son cœur. Que faisait-elle ici ? Il aurait pu songer qu'il s'agissait de l'Archimage Eorane qui lui servait de clone pour sa protection mais, en réalité, il était capable de reconnaître sa reine entre mille. Il ne pouvait pas lui ordonner de partir, pas à présent qu'elle était là.  Il la maudit un instant pour avoir su déjouer son plan, mais, quelque part, il était tout de même heureux de la voir, comme devaient l'être les mages blancs. Son regard se reporta sur l'armée adverse.

[EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.  497098Groupelac1
Des hommes et des femmes de noir vêtus, accompagnés de chevaux et d'animaux étranges. Ils n'avaient guère encore chargé mais cela ne tarderait pas. Les montures semblaient tout ce qu'il y a de plus normal mais... Nylmord avait un mauvais pressentiment, très mauvais. Ils ne reculeraient devant rien, ils étaient déterminés à prendre le lac de la transparence, à les tuer jusqu'au dernier. Seulement, le temps passa, encore et encore, sans que les chevaux ne bougent, sans que les guerriers ne le fassent également. Ces étranges animaux... qu'étaient-ils ? L'Archimage en avait déjà vu auparavant. Comme pour répondre à sa question, un homme à ses côtés fut touché par une lance, en plein cœur, l'un des soldats de l'armée adverse apparaissant pendant quelques secondes avant de disparaître de nouveau dans le pur néant. Un simple coup d’œil à la ligne de front qui s'étendait devant lui permit à l'homme de se rendre compte qu'il manquait un guerrier. Possédant une mémoire photographique prodigieuse, la suite ne l'étonna pas. Un autre cavalier avait disparu et, quelques secondes plus tard, un magicien mourrait, recevant un coup de sabot rendant le coupable visible uniquement quelques secondes. « ... ». Nylmord devait avertir ses alliés. Ces animaux étaient les responsables. « Il faut tuer les bêtes ! Il s'agit d'Ihamo ! Tant qu'il en restera, nos adversaires pourront se prévaloir d'une intangibilité et d'une invisibilité à toute épreuve tant qu'ils n'entreront pas en contact avec nous. Tout contact les fait apparaître quelques secondes, juste avant que celui-ci ne se produise ! Aucun bruit ne peut nous parvenir non plus ! ». Il y avait autre chose, même si le magicien ne pouvait dire ce qu'il trouvait pire. « Ne les regardez surtout pas dans les yeux ! Vous vivrez votre pire cauchemar et cette expérience vous rendrait vulnérables ! ». Sa voix était forte mais il doutait que tous puissent entendre. Aussi, il espérait que les guerriers s'occuperaient de livrer le message à l'armée entière. Regardant de nouveau sa reine, il se prit à être encore plus effrayé. Elle n'aurait pas dû être ici. « Si vous le pouvez, envoyez dans les airs tous les matériaux que vous trouverez... eau, poussière, qu'importe. Cela pourra éblouir nos adversaires et nous indiquer leur position juste avant qu'ils ne nous frappent ! ». Et, par pitié, que ceux qui pouvaient se rendre invisibles ou intangibles le fassent.

Alors que l'Archimage donnait ses directives, il perçut un mouvement, si petit, si discret à ses côtés, ayant tout juste le temps de placer son épée au bon endroit pour transpercer le corps d'un homme dont la lance heurta son bouclier de protection. L'ennemi le regarda, lui murmurant doucement : « Lutter ne sert à rien. Vous mourrez tous jusqu'au dernier... ». Dans un élan d'énervement, Nylmord baissa la lame de son épée, le corps de son ennemi tombant alors sur le sol, dans un dernier soupire. Il gisait à présent là, visible et tangible. Il s'agissait probablement d'un Elémental. L'homme soupira. Il n'avait jamais aimé tuer, il détestait cela même. Bien qu'ils soient tous leurs ennemis, ils auraient le droit à une sépulture correcte. Il envisageait peut-être de renvoyer les corps à leur race respective. Il ignorait quelle serait l'issu du combat mais si la victoire était celle de son peuple, alors il veillerait à ce qu'une mort digne soit accordée à ceux qui s'étaient battus pour leurs convictions, même si ces dernières étaient erronées. Il savait qu'Edwina adopterait sans aucun doute une position identique. Et il savait également qu'eux n'auraient sans doute pas le même privilège s'ils perdaient.

Son regard passa sur un homme, les yeux entièrement blancs, debout, semblant pourtant vivre les pires frayeurs de son existence. Oh oui, il avait regardé l'Ihamo dans les yeux malgré les avertissements. Il fallait le protéger, rapidement. Seulement, en quelques secondes, il sembla que les guerriers adverses aient passé le cap de la véritable charge, tous ayant disparu au même instant alors que demeuraient seuls les animaux aux regards rouges, effrayants. D'ici quelques secondes, ils seraient sur eux et commencerait le véritable combat. Beaucoup mourraient d'un coup. Il faudrait être vigilants, frapper avant d'être frappé.

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Ven 13 Juin 2014, 00:32

Non loin du chef des armées, l'épaule appuyée contre l'écorce grise d'un arbre en bordure de forêt, j'attendais, silencieux, que les secondes s'écoulent. Le lac de la transparence, conformément à son nom, était un miroir immobile. Cerclé par la nature en sommeil, il ouvrait la porte du ciel vers les profondeurs, perturbé seulement par quelques insectes d'eau au vol chaotique. Alentour, les arbres et la nature, jusqu'à la plus frêle pousse, se taisait. La menace sourde de la guerre seule murmurait, ahurie. Je la sentais dans l'odeur même de l'air imprégné par la peur qui commençait à saisir les entrailles de certains.
Je n'avais pas quitté la région depuis la célébration de la magie bleue. Mon travail consistait désormais à veiller sur l'ultimage, en plus des contrats sur les monstres. Les derniers évènements excluaient quelque expédition à risque. Je m'étais donc résolu à demeurer en territoire humain le temps que cette dernière prenne ses marques, quitte à laisser la gestion de notre groupe de chasseur à Zuvassin. Ce dernier avait fini par se montrer peu avant la prise de parole de l'archimage. Unique présence agréable dans ce lot d'humain : j'avais fini par porter le dresseur d'esprit en bonne estime, à force de combat et de quêtes partagées. Son odeur ne m'agaçait plus les sens et j'appréciais même l'impertinence, caractéristique de la race, dont il faisait preuve. Ses mots m'arrachèrent un léger sourire.
"Servir un représentant de la race humaine... une femme qui plus est... Les miens doivent se retourner dans leur tombe...
Répliquais je d'un ton corrosif, bras croisés. Il était vrai que ma présente situation avait tout pour ternir mon honneur. Mais rehausser mes exigences était un luxe encore hors de portée. Ma réputation était trop mauvaise à Drosera et je doutais que le récent changement de royauté y change quoi que ce soit. Conformément à mon intuition, Svana n'avait pas marqué l'histoire par son règne, si ce n'est à la liste des souverains déchus avant même d'avoir eu le temps de s'asseoir sur le trône. De quoi repenser l'avenir... en théorie seulement. Car je nourrissais fort peu d'espoir quand à la politique des cinq conspirateurs actuellement en place. Indépendantistes de pacotille... Leur idéal s'écartait du mien en son point le plus fondamental. Je ne concevais simplement pas de rentrer dans le rang. Surtout pas après le sacrifice de plus d'un siècle de ma vie à l'obscurité froide de la prison des mages noirs.
Race maudite. J'avais d'abord imaginé découvrir leur parfait opposé parmi les humains à magie blanche. La réalité m'apparut curieusement nuancée. L'ultimage elle même jouait de cet étrange paradoxe, en affichant une magie ténébreuse sous un masque d'innocence. Les archimages se plaisaient à déambuler le long du filin de la limite à ne pas franchir et le bas peuple oscillait parfois au point de basculer. Des concepts étrangers à un elfe tel que moi : je ne concevais pas ce manichéisme illusoire. Comme s'il était impossible de concilier simplement en soit civilisation et sauvagerie... pulsions et interdit. Preuve, sans doute, de la supériorité des peuples elfiques sur les races humaines. Notre culture consacrait brillamment les lois de la nature, dans un écrin de raffinement... ma culture, celle de mon clan.

Mon regard se leva. La reine venait d'arriver. Elle avait visiblement estimé les mesures de protection imposées à son endroit superflues. Cela ne m'étonnait guère. Les femmes étaient têtues de nature. Donnez leur du pouvoir et voila ce qui arrivait. Je ne pouvais qu'imaginer quel combat intérieur elle avait mené pour en arriver la : partagée entre le désir de s'imposer en tant que reine et la faiblesse matérielle qui était sienne. La fierté abat souvent la prudence... mais le plus simple, ici, aurait été de servir directement son joli minois à l'ennemi sur un plateau d'argent. La belle avait bon goût semblait il.
Le visage contrit dans un rictus, je gratifiais l'épaule du chaman d'une tape amicale.
"J'ignore combien d'ennemi un humain à esprit est capable d'abattre, mais certainement pas plus qu'un alfar... Mes flèches témoigneront du score. J'ajoutais finalement, en guise d'encouragement, ne te fais pas tuer.
Avant de me détourner en direction de l'ultimage. Le chef des armées avait entamé son discours. Paroles d'une fadeur sans nom, à moins que les mages blancs n'aiment à être encouragés à la guerre par des principes pacifistes. L'enthousiasme naissait dans la haine de l'ennemi, dans la volonté de l’anéantir. Se battre par simple souci de défense ne donnait jamais que des belligérants couards et résolus.
"Jolie tenue Milady. Fis je, une fois aux côtés de la reine. Mais le contexte se prête plus à l'acier et au fer qu'à la soie.
Je croisais les bras. Mon regard viridien la détailla pendant un moment, scrutant son expression, devinant ses pensées. Cette tenue témoignait de la précipitation de sa décision : elle était venue sur un coup de tête.
"Vous avez choisi de vous battre en dépit des conseils de votre entourage. C'est respectable. Mais dans ce cas, ne faites pas les choses à moitié.
J'avais parlé assez bas pour que ces mots restent entre nous. Mes mots étaient francs, mon ton rude, mais ils n'avaient pas vocation à la rabaisser : sans doute avait elle comprit qu'il s'agissait de mon style. Car en plus de garde du corps, mon rôle était aussi de lui apprendre à se battre. Aussi, elle devait comprendre ce que sa place impliquait et qu'on ne va pas en guerre avec désinvolture.
"Quoi qu'il advienne, je resterais près de vous.
Ajoutais je enfin, tandis que l'armée ennemi progressais à la manière d'une vague noire sur la plaine. C'est alors que tomba le premier homme. Foudroyé, une lance dans le cœur, il tomba. Un second le suivit peu après dans les limbes, arraché tout aussi brutalement à la vie. Nylmord réagit aussitôt par quelques explications bienvenues. Ihamo, ces créatures capable de faire vivre à ceux qui les regardent dans les yeux leurs pires cauchemars... J'esquissais un sourire, comme ma lame elfique glissa de son fourreau. Abandonnant l'acuité de mes sens, j'amplifiais mes capacités physiques, concentré, en dépit de la baisse de la magie qui me touchait. Plus agile, je me déplaçais lestement au milieu des combats. Une mêlée noire, ponctuée les cris de terreur des victimes de ces foutus créatures. Une lame manqua de m'abattre, ratant de peu la jointure de mon armure à la gorge. Un guerrier trop sur de lui, qui décida d'agacer mon angle mort sans se douter qu'une telle tactique m'était excessivement familière.
J'étais contraint dans mes mouvements par le devoir. Protéger quelqu'un dans le cadre d'une bataille est un exercice difficile. Il lie les mains, empêche les initiatives trop ambitieuses. Car en plus de la vermine qui, à chaque instant, tentait de m'éliminer, il me fallait veiller à l'intégrité totale de l'ultimage. Pas une égratignure sur sa jolie peau... Paradoxalement, je craignais moins les ennemis qu'elle. Elle, dont la magie suffirait à coucher toutes les âmes présentes autour du lac de la transparence en ce jour. Elle, dont la puissance ne discriminait pas les alliés des mauvais, une fois hors de contrôle. Car c'était bien de cela dont il s'agissait.

Succession de coups. Les corps tombent. L'odeur du sang imprègne l'air dans d'épaisses effluves nauséabondes. Mes pensées se délitent, comme monte en moi une belliqueuse bestialité. Je tue sans état d'âme, sans regret et sans conviction, ces fils de chien. Cette guerre n'est pas la mienne, pourtant je la mène. La vengeance m'habite : elle guide mon bras. Exterminer la race des mages noirs : une motivation suffisante à mes actions barbares. Et peu à peu, je me laisse enivrer de violence. Le champ de bataille est un environnement familier à un alfar guerrier.
Mon regard scrute l'espace, fouille. Trop nombreux sont les visages déformés par la terreur. Je saisis mon arc, le bande. Il me faut atteindre ces créatures maudites, servantes du cauchemar. Je vise : la manœuvre est longue. Mes sens sont moins aiguisés que d'ordinaire et je peine à étendre mon champ de vision. Un seul œil est un handicap dans la perception de la profondeur. Mais un rapide calcul me permet tout de même d'évaluer la distance qui me sépare de l'animal le plus proche. La flèche siffle et se fiche finalement dans la nuque de la bête, l'abattant sur le coup. Je perçois alors qu'on se fraye derrière moi. Un geste rapide, à peine esquivé : la cote de maille cède en plusieurs maillon, mais la lame ne m'atteint pas. J'échappe de peu à la blessure, pour cette fois : mon ennemi disparait aussitôt. Je cherche alors l'ultimage du regard et bande mon arc en prévision. Le sorcier s’enhardit à tenter de l'atteindre de son glaive. J'anticipe son mouvement : il rencontre ma flèche au moment de réapparaître. La tension croît encore.

Bouya:
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Ven 13 Juin 2014, 10:10

Une femme était alors apparut, une femme à la présence imposante dont la longue chevelure d'ébène flottait derrière elle. Nylmord resta un instant sans voix, stupéfait par la surprise de la voir en ces lieux. Bryan comprit alors que cette femme n'était pas n'importe qui, il s'agissait de leur reine, elle était d'une grande beauté, et visiblement, elle ne craignait pas d'apparaitre en première ligne. Un fin sourire apparut sur les lèvres de Bryan, voici le genre de dirigeant qu'il appréciait. Une personne qui ne se cachait pas derrière son armée. De part sa seule présence, elle venait de gagner son respect, et de lui insuffler l'envie de se battre pour elle.
Comme si son arrivée inopinée signifiait que la bataille allait pouvoir commencer, il pu sentir que l'air était soudain devenu plus lourde et menaçante. Grâce à sa vision d'aigle il pu observer les rang ennemis, et constata que les montures semblaient s'impatienter et étaient prêtes à charger. Soudain, un homme qui se tenait à coté de Nylmord s'effondra touché par une lance au plein coeur. Comment était-ce possible ?!!!! A la distance où ils se trouvaient, personne n'aurait pu atteindre sa cible d'aussi loin, cela signifiait qu'un ennemi était parvenu à percer leur ligne. Où était le soldat ?! L'épée en main, Bryan regarda autour de lui avec sa vision d'aigle. Soudain, un autre magicien s'effondra sans qu'ils ne puissent rien y faire. Comment était-ce possible ? Par quel prodige parvenaient ils à les atteindre ?!! Quel était leur secret ?! Comment pouvaient-il frapper sans qu'ils n'aient le temps ni de les voir, ni de réagir ?! Un goutte de sueur se mit à perler le long de son front. Où se cachait ces ennemis invisibles ? Comment les débusquer ?!

Comme en réponse à ces questions, Nylmord leur intima l'ordre de tuer les étranges montures que certains soldats ennemis montaient. Ses explications étaient claires et limpides, c'était à cause de ces créatures qu'ils ne pouvaient pas les voir, elle les rendaient invisible. Le seul moment où ils pouvaient les voir c'était lorsqu'ils entraient en contact avec leurs victimes, autant dire que les voir signifiait voir apparaitre la mort elle-même devant eux. Bon sang qu'est-ce qu'il était venu fiche dans cette galère ?!
Comme si cela ne suffisait pas, Nylmord leur recommanda de ne surtout pas regarder ces créatures droit dans les yeux. Bordel ! Comment il voulait qu'ils s'y prennent le vieux, si on ne pouvait ni les voir ni les regarder dans les yeux ?!!!!

Bryan n'entendit pas la suite des conseils de Nylmord à cause du brouhaha de panique qui était entrain de s'élever dans leur rang. Il entre aperçut Nylmord frapper un adversaire de son épée, à l'instant même où il leva la sienne pour parer la lame d'un adversaire. Il bloqua son attaque, tourna sur lui-même et le décapita. Tout se passa très vite autour de lui, les combats avaient commencé et les hommes s'écroulaient tour à tour, et plus particulièrement dans leur rang que dans ceux de leurs ennemis, il y avait du sang partout. La sueur ruisselait sur son front, il aperçu alors un homme chevauchant une de ces diablerie de créature, apparaitre derrière le chaman prêt à fendre son crane. Sans hésitation, Bryan tandis son arbalète et décocha son carreau qui atteignit sa cible en pleine tête. L'homme s'écroula avant d'avoir eut le temps de frapper le Chaman. Le regard de Bryan glissa à sa gauche où un autre soldat ennemi apparut cette fois, prêt à frapper un soldat qui appartenait à leur rang. A nouveau, il décocha une flèche de son arbalète qui atteignit cette fois son ennemi en plein coeur. Un fin sourire commença à se dessiner sur ses lèvres. La voilà la solution !! Ils n'étaient visible à leurs yeux qu'à l'instant où ils frappaient, à savoir, lorsqu'il était trop tard pour réagir, sauf... si on reste extérieur à la scène ! Armé de son arbalète, il lui fallait simplement observer ce qui se passait, et protéger les autres dès lors qu'ils apparaissaient pour leur porter le coup fatal. Bryan n'avait jamais raté ses cibles, il allait juste lui falloir être plus rapide et réactif que d'ordinaire. Avec cette tactique il pourrait non seulement protéger ses alliées, mais également faire de sérieux dégats dans les lignes ennemis.
A peine eut-il pensé à ce plan, qu'il revint à la réalité du champs de bataille en esquivant de justesse la lame d'une épée qui vint caresser son épaule. Il se retourna prêt à frapper mortellement son agresseur mais, s'abstint au dernier moment, préférant user d'une autre stratégie. Parant son attaque, il plongea son regard dans le sien, et fit usage de son pouvoir de persuasion.

- Tu vas te battre avec moi, à mes côtés. Nous sommes des frères d'armes, nous avons toujours combattus ensemble, et tu donnerais ta vie pour préserver la mienne

Aussitôt, le soldat retourna son épée contre les ennemis de Bryan. L'orisha, savait que s'il voulait veiller sur les autres, il fallait que quelqu'un protège ses arrières. Quoi de mieux qu'une personne convertit à son pouvoir ?
Bryan put ainsi se concentrer sur le champs de bataille, et décocha plusieurs carreaux mortel sur les soldats qui apparaissait pour frapper leurs alliés. Il protégea ainsi tour à tour, le chaman, plusieurs mages, et des soldats qui échappèrent à la mort grâce à son intervention. Un soldat ennemi apparut subtilement derrière l'ultimage prêt à le frapper

- Nylmord !!!!

Pourquoi avait-il hurlé pour l'avertir ? Aucune idée, mais Bryan se félicita d'avoir eut se réflexe, car cette fois, son carreau ne quitta pas son arbalète. Pourquoi ? Que lui arrivait-il ? Il ne pouvait plus bouger, quelque chose l'entravait. Il vit son garde du corps s'écrouler à ses côtés mais lui restait toujours immobile, telle une statue de pierre. Bon sang, on venait de lui jeter un sort qui l'immobilisait !!
Soudain, une paire d'yeux d'un rouge incandescent surgit devant lui et plongèrent dans les siens. Un Ihamo !! Non !!!! Trop tard !!

Tout se mit alors à tourner autour de lui dans un tourbillon sans fin. Lorsqu'il cessa enfin, Bryan n'était plus sur le champs de bataille. Où... où était-il ? Qui était ces gens autour de lui ? Il avait les mains qui étaient entravés par des liens devant lui. Un homme qu'il n'avait jamais vu et qui se prétendait son maître fit signe à un soldat qui le poussa devant un pilot. Le coeur de Bryan commença à s'accélérer dangereusement. Qu'est-ce qui se passait ? Qu'allait-on lui faire ?
On l'obligea à s'agenouiller et à poser ses mains sur le pilot. Un bourreau, qui se tenait sur le côté souleva son énorme hache avant de l'abattre sur ses mains. L'orisha poussa un hurlement de douleur ! Mais ce n'était pas fini, on lui trancha les jambes et la langue avant de lui crever les yeux.
Il était toujours vivant mais dans quel état ?! Privé de ses jambes, de ses yeux, de la parole, Bryan ne pouvait plus ni esquisser le moindre mouvement, ni voir ce qui se passait autour de lui, ni même parler. Bien que parfaitement conscient, il se retrouvait piégé dans son propre corps.

Toujours immobile sur le champs de bataille, inconscient de ce qui se passait autour de lui, une larme se mit à couler le long de sa joue. Bryan était entrain de vivre son pire cauchemars,...

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Ven 13 Juin 2014, 15:43



Edwina tourna son regard juste à temps sur Zuvassin pour voir son signe de tête, remarquant en même temps Adril. Se connaissaient-ils ? Peu lui importait à vrai dire. Elle avait des sentiments favorables envers le premier et elle constatait qu'il n'avait pas menti : il était présent contre ceux qui avaient choisi de les attaquer. Aussi, elle lui sourit, répondant à son signe de tête malgré la situation. Mais, à vrai dire, si la jeune femme le faisait, c'était aussi parce qu'elle savait que ce serait peut-être la dernière fois qu'ils se verraient. Combien avait-elle vu d'hommes et de femmes tomber au combat ? Combien en avait-elle elle-même tué sans le vouloir ? La vie était quelque chose de précieux. Elle inspira, fixant un instant le chaman avant que son regard ne se tourne vers Adril. A chaque fois qu'elle le voyait, elle avait la même réaction de répulsion. Pourtant, elle désirait le toucher. C'était assez étrange mais elle n'y pouvait rien. Cet homme était de la pire espèce, complètement arriéré dans sa façon de penser d'après la jeune femme mais, d'un autre côté ce qui la répugnait, aussi bien physiquement que mentalement, l'attirait tout autant. Lorsqu'il se déplaça vers elle, elle fut un instant tentée de se retourner, comme si elle ne l'avait guère vu mais, finalement, elle resta telle une statue, ses yeux sur lui comme si elle cherchait toutes ses imperfections. Elle ne baissa pas le regard, attendant qu'il lui dise quelque chose. Curieusement, elle était calme, trop calme. Aussi, elle se prit à contempler les lèvres de l'alfar bouger au lieu d'écouter avec attention ce qu'il pouvait bien lui dire. Elle l'entendait, oui, mais son corps l'intéressait bien plus que son discours. Mais, finalement, le voyant s'éloigner un peu, elle finit par murmurer, un peu ailleurs : « Je ne ferai pas les choses à moitié. ».

Le premier mort fit reprendre ses esprits à la jeune femme. L'horreur s'illustra dans son regard, plus encore aux dires de Nylmord. La bataille lui semblait perdue d'avance. C'était loin d'être équitable. Pourtant, elle devait croire en ses troupes, elle devait croire en ceux qui étaient présents aujourd'hui pour aider les magiciens, elle devait croire en elle. Néanmoins, rien ne se passait jamais dans les règles de l'art lorsqu'il s'agissait de la jeune femme. Debout, il semblait qu'aucun individu ne souhaitaient se risquer à l'attaquer. Pourtant, n'était-elle pas d'une faiblesse sans nom, elle qui était vêtue d'une simple robe au beau milieu d'un champ de bataille. Si les Archimages l'avaient enfermé, c'était sans doute parce qu'ils le pensaient. La jeune femme sortit néanmoins ses dagues puisqu'il avait été convenue qu'elle ne pourrait posséder d'armes plus dangereuses tant qu'elle ne les maîtriserait pas, ce qui était très loin d'être le cas. Pourtant, au moment où un homme eut l'intention de la tuer, elle détourna la tête, son regard rencontrant celui d'un Ihamo.

La sensation de plaisir qu'elle ressentait dans ses bras était indescriptible, juste unique. Elle ne voyait pas de qui il s'agissait, juste son corps sur celui d'un homme, dans son lit. Elle ne savait pas... c'était étrange et violent, fascinant. Elle avait chaud mais pour rien au monde elle n'aurait arrêté, son visage déformé par le plaisir. Pourtant, les choses ne tardèrent pas à s'envenimer. La porte craqua, l'interrompant, les interrompant. Iro. Il la fixait comme un homme aurait fixé une catin et ses paroles furent bien plus violente. « N'as-tu pas honte ? Ton peuple se révolte et toi, tu forniques avec cette... cette chose. Tu m'as trahis et tu me trahis encore ! Assume ton rôle de reine ! Tu n'es qu'une put*i* ! ».

Si l'esprit de l'Ultimage était ailleurs, sa magie, elle, était à l’œuvre, sa chevelure n'étant plus que serpents, serpents qui s'occupèrent de pétrifier le malotru qui avait osé penser un instant pouvoir la toucher. Les yeux fermés, elle ne semblait guère consciente, prise parfois de spasmes étranges sans doute dus au cauchemar qu'elle était en train de faire. Mais loin de la rendre impuissante, ce procédé avait rendu totalement libre sa magie, libre d'agir comme bon lui semblait, sans les entraves de la conscience bénéfique de la jeune femme. Aussi, les morts se relevèrent, lui obéissant, cherchant les vivants ennemis afin de les tuer sans vergogne.

Sur un balcon d'un château qui jamais n'exista, elle était à présent debout, face à la foule qui se révoltait, des milliers d'individus l'insultant pour ses échecs en tant que souveraine, des milliers d'êtres non contents. Pourtant, il y avait toujours cette forme dans son dos, cet homme inconnu. Il se pencha doucement sur son cou, y déposant un baiser qui la grisa malgré la situation. Elle sentait en elle le mal prendre petit à petit du terrain. A quoi bon lutter ? Elle n'était plus celle qu'elle avait été jadis. Elle avança pour toucher la balustrade, observant la foule avant qu'un rictus mauvais ne se dessine sur ses traits. Alors, les terres des magiciens s'embrasèrent, embrassant les corps qui se tordirent dans d'atroces souffrances. Elle ne les regarda que quelques secondes avant de se tourner vers cet homme. Seulement, ce qu'elle ressentit fut une dague, plantée au plus profond de son cœur. Les lèvres de son amant rencontrèrent son oreille « Jolie tenue Milady... ».

Curieusement, alors qu'Edwina reprenait ses esprits, les mort-vivants qui attaquaient ses ennemis changèrent de direction pour encercler Adril. Lui. Le traître. Néanmoins le phénomène s'affaissa en quelques secondes, une fois que la reine fut en totale possession de ses moyens. Les cadavres retombèrent sur le sol et il n'y eut pour fusiller l'alfar que son propre regard, fiché dans le sien. Sa chevelure redevenue parfaitement normale, elle s'avança vers lui. Il n'y avait rien d'autre que lui, juste lui. Et elle ne sut même pas ce qu'il advint de ceux qui essayèrent de la tuer. Ils durent rencontrer un mur créé par surprise ou une horde d'araignées de la pire espèce. Arrivée, à la hauteur de l'alfar, elle voulut abattre l'une de ses dagues sur lui.

1008 – bon ok... j'suis vilaine * se frappe *

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Ven 13 Juin 2014, 20:11

Le défi lancé par l'arfar amusa un peu le chaman, démontrant qu'il se remettait des épreuves subies mais aussi que certaines personnes dans ce monde pouvait encore l'atteindre. Il n'allait pas combattre pour lui en ce jour, mais pour quelque chose de plus grand, pour des personnes connues ou inconnues, pour des êtres qui valaient la peine qu'on se batte pour eux. Sauver le monde entier ne l'intéressait pas, en réalité, le monde pouvait être consumé par les flammes, il n'en avait cure, tout ce qu'il désirait c'était protéger des êtres chers même s'il devait en mourir. Même s'il n'avait pas désiré mourir en vain, on ne pouvait pas vraiment dire qu'il tenait particulièrement à la vie.

«Ne te fais pas tuer.»

Mais tout ceci était faux. Ce n'était que les songes confus d'une âme égarée. Le désespoir n'avait pas encore relâché son étreinte sur le chaman si bien qu'il ne se rendait pas compte que ce qu'il voulait  et sauver le monde était une seule et même chose. Si le monde périssait, les êtres qu'il chérissait périraient également, et quand bien même  ils survivraient, quand bien même le monde serait sauvé, que cela vaudrait-il si lui mourrait, laissant une Abélia orpheline, abandonna la petite Karine, trahissant les personnes qui lui avaient fait des dons?

«Ne te fais pas tuer.»

Les paroles du corbeau résonnaient dans sa tête tel un écho, l'écho des paroles de sa mère. Que ce soit elle, Adril, Abélia ou bien d'autres encore, le chaman se devait de vivre. Vivre et se libérer de cette douleur pour pouvoir à nouveau partager, protéger, avancer. Serrant son poing autour du manche de son arme, il se campa sur ses appuis, attendant le premier assaut fermement décider à ne laisser personne lui arracher sa vie ni celle de ses camarades.

Les avertissements de Nymlord étaient clair aussi le chaman, conscient de ses faiblesses privés de ses esprits se garda bien de croiser le regard des montures de ses ennemis. Cependant cela ne réglait pas tout puisqu'il n'avait aucun moyen de se prémunir contre les attaques "éclair" de ses adversaires. Adril s'était approché de la reine pour mieux la défendre si nécessaire alors que Zuvassin était resté dans la ligne de défense où il s'était placé. Pourtant il fut contraint de la quitter, le harcèlement des ennemis rendant le combat complètement chaotique, une attaque faillit le surprendre. Il ne dut la vie qu'au fait d'avoir su à quoi s'attendre de la part des ennemis et à ses réflexes. Sa contre attaque en revanche fonctionna à merveille, l'individu s'attendant sûrement à faire mouche, il n'avait pas pris garde à une quelconque riposte et s'était retrouvé la gorge tranchée d'un coup d'épée. Le coup avait été maladroit si bien que l'entaille suffirait à le tuer mais il s'agirait d'une mort lente. Néanmoins le chaman ne s'attarda pas et ne prit pas la peine d'achever le moribond qui plaquait les deux mains sur sa plaie comme s'il avait pu retenir le sang qui lui coulait entre les doigts. Il réalisa que sans ses esprits, il allait avoir de grosse difficultés et décida d'aller chercher Krayn. Il ne comptait pas fusionner directement avec lui mais utiliser son pouvoir dans son arme afin de minimiser l'impact d'un raté de sa magie. Il se dirigea donc vers lui et l'esprit, voyant son chaman se approcher se dirigea vers lui afin de le rejoindre le plus vite possible. Krayn n'aimait pas Zuvassin et cette animosité était réciproque mais le jeune homme était son lien avec le monde des vivants et il ne pouvait prendre le risque de le perdre. Aussi lorsque le chaman tendit son gantelet et prononça le mot «Denki», l'esprit fusionna avec l'arme qui fut parcourut par des éclairs bleutés.

Alors que le guerrier allait retourner au cœur des combat, son regard fut attiré par le déchainement d'une puissante magie et il avait peur d'en deviner la source. Il avait déjà vu l'Ultimage déchaîner son pouvoir et un moment il se demanda si en tournant la tête il n'allait pas apercevoir des dizaines de statues de pierre, Adril étant l'une d'elle. Pourtant, la magicienne n'avait pétrifié qu'une seule personne. Le spiritualiste prit sa décision en une fraction de seconde, souhaitant arriver à temps pour éviter le pire. Il courut à en perdre haleine, ne se préoccupant plus vraiment du reste, comptant sur son gantelet foudroyant pour le protéger des attaques ennemies. En effet, quiconque essayaient de l'attaquer risquait désormais de se prendre un éclair avant même d'avoir atteint son but.

Arrivé à hauteur de la mage et de l'alfar, ce qu'il vit le laissa dans l'incompréhension pourtant, n'écoutant que son instinct, il continua sa course pour dévier l'arme, lâchant la sienne dans le même temps.  Il toucha l'arme en voulant l'arracher des mains de l'Ultimage et s'entailla la paume avant de perdre l'équilibre sur l'un des cadavres des assaillants qui gisaient sur le sol. Étalé par terre, il se retourna pour regarder les deux protagonistes de l'étrange scène.

-Mais se passe-t-il ici?  Et toi! dit-il en fixant son regard sur Adril. Si je n'ai pas le droit de me faire tuer, tu ne l'as pas non plus, c'est bien clair?

Son ton était plus agressif qu'il ne l'avait voulu, la colère et la douleur faisant vibrer sa voix. Il allait se relever en attendant des explications lorsqu'un nouvel attaquant sortis de nulle part, une lance fondant vers sa tête. Toujours au sol, le chaman tendit le son bras armé avant de se rendre compte que le gantelet n'était plus électrifier. Il ne pouvait qu'espérer qu'il encaisserait le choc, sinon il aurait un beau trou au milieu du front...

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Mitsu
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Mitsu
Sam 14 Juin 2014, 13:17


[EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.  924817PNJNylmord

Nylmord fixait le champs de bataille, encourageant les mages blancs à combattre directement les Ihamos. Grâce à la transmutation, il avait érigé un mur de terre entre les animaux étant restés au loin et les combattants, permettant ainsi de réduire considérablement les risques. Il avait déjà tué plusieurs guerriers mais uniquement pour se défendre. Pas qu'il ne puisse envisager le contraire, simplement qu'il savait qu'aucun magicien ne devait éprouver le goût du sang trop longtemps. Les conséquences pourraient être terribles pour la nation entière. Il était si facile de se laisser saisir par le mal, de prendre du plaisir à tuer et de vouloir recommencer. Nylmord avait déjà faillis plonger une fois, rejoindre les rangs de l'ennemi, et il n'avait pas l'intention de se rapprocher de la frontière qui séparait les magiciens des sorciers comme certains Archimages jouaient avec le feu. Dans ses pensées, ce fut une voix qui lui sauva la vie, une voix qui cria son nom. L'homme ne se retourna pourtant pas, le corps de l'assaillant mutant, son cœur se rétrécissant jusqu'à ce qu'il meurt. Nylmord soupira. La transmutation était un terrible pouvoir et, dans un sens, il était heureux que celui-ci ne soit que l'exclusivité de sa race. Un tel don appartenant aux sorciers aurait causé la perte du monde.

Une fois en sécurité, l'Archimage chercha l'homme à qui la voix appartenait, le trouvant immobile. Il comprit directement de quoi il s'agissait, s'approchant de ce dernier pour le protéger de son épée contre les attaquants le temps qu'il reprenne conscience. Les cauchemars des Hommes étaient terribles et la larme qui coulait sur la jour de Bryan en était la preuve. Érigeant des pylônes de terre tout autour d'eux, il s'assura par là une sécurité optimale, en profitant pour réfléchir à un plan stratégique qui permettrait de repousser l'envahisseur une bonne fois pour toute. Seulement, son regard tomba sur l'Ultimage qui, elle aussi, avait subi la magie des Ihamos. Sa magie se déchaînant, Nylmord la suivit du regard jusqu'à ce qu'il remarque le point où cette dernière convergeait. Adril. Fixant l'Orisha, il posa sa main sur lui pour les téléporter vers le groupe, arrivant juste à temps pour éviter à Zuvassin une mort certaine en plantant sa lame dans la gorge de l'homme qui s'effondra sur un cadavre. Ce n'était pas ce qu'il manquait autour d'eux, surtout depuis que la reine les avait fait avancer vers l'alfar. Fixant cette dernière, il posa ses mains sur ses épaules, la regardant dans les yeux. « Majesté, est-ce que tout va bien ? Adril n'est pas votre ennemi. ». Du moins, pas qu'il sache et c'est ce que le regard qu'il posa sur l'elfe lui demanda clairement. Seulement, l'incident devait s'arrêter là car un nouveau bruit se fit entendre, cette fois, provenant des cieux. Nylmord leva la tête vers eux pour voir surgir des créatures qu'il n'avait jamais vu en vrai mais dont il avait entendu parlé à maintes reprises.

« Des Ridere... ». En effet, il s'agissait des créatures du continent des glaces, ces créatures maudites qui avaient commencé à détruire certains lieux des terres du Yin et du Yang, notamment le château des cavaliers sans tête. L'une d'elle disparut pour réapparaître devant eux. L'Archimage se plaça devant la reine par réflexe, faisant face à l'être que beaucoup désignaient comme un monstre. Il sentit son souffle sur sa peau, affronta son regard, prêt à mourir d'une minute à l'autre. Seulement, curieusement, le Ridere se détourna de lui pour s'en prendre à un homme de l'armée ennemie. Les dons de la créature se déchaînèrent, telle une traînée de magie pure, de couleur bleue. L'homme touché n'eut pas le temps de souffrir, son corps disparaissant simplement, comme s'il n'avait jamais existé. Les autres ne tardèrent pas à se joindre à lui et Nylmord comprit quelque chose, une chose étrange : ils ne s'en prenaient pas aux magiciens. « Ils vont se faire tous tuer si nous ne faisons rien... ». En effet, le vent de la panique soufflait dans les troupes adverses. Tous les endroits où les mages blancs n'étaient pas présents se retrouvaient attaqués sans aucun ménagement. Des arbres tombèrent, de nombreuses vies furent volées en un temps record. C'était plus que ce que l'Archimage pouvait supporter, pas parce qu'il ne tolérait pas le sang et les cris, simplement parce que la bataille n'était plus équitable. Quittant la reine un instant, il cria aux foules : « Tous dans le repère des magiciens ! ». Il fit une pause, fixant son regard sur un homme de l'armée adverse qui venait d'apparaître, l'Ihamo qui le couvrait ayant rencontré un Ridere qui n'en avait fait qu'une bouchée, n'étant en aucun cas atteint par sa magie. « Quand je dis 'tous', je parle aussi de vous. Vous ferez comme vous le voudrez mais si vous restez là, vous mourrez. ». La voix du mage était calme mais ferme. Leurs ennemis avaient un choix qui s'imposait à eux : Soit ils persistaient à croire qu'ils étaient coupables, continuaient à les attaquer et dans ce cas ils mourraient. Soit ils admettaient leur erreur et acceptaient la protection du peuple des magiciens.

Se tournant vers Edwina, Nylmord la regarda un instant : « Majestée, une fois à l'intérieur, vous devrez construire la barrière de protection ! ». Il lui sourit, sa voix se faisant plus douce. « Je crois en vous, je sais que vous y arriverez. ». Puis, faisant signe aux autres de le suivre, il se mit à courir vers le repère qui se fondait trop bien dans le paysage pour qu'une personne n'y ayant jamais mis les pieds le devine. La porte de l'édifice s'ouvrit. A présent, il fallait simplement l'atteindre. Aussi, Nylmord ne rentra pas à l'intérieur, préférant rester sur le terrain pour aider ceux qui n'appartenaient pas à sa race à se déplacer jusqu'au lieu où ils seraient saufs. L'homme avait compris, il savait que si les Ridere n'attaquaient pas les magiciens, c'est parce qu'ils avaient une magie similaire. Mais alors, cela voulait dire que ces créatures étaient...

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Lun 16 Juin 2014, 22:16

Une fois qu'il eut recouvré sa lucidité, Bryan, vivement éprouvé, s'écroula et tomba à genoux, haletant, aux pieds de l'archimage Nylmord. Ces cauchemars semblaient si réelles qu'ils avaient été une véritable torture. Cette douleur, cette sensation, il ne les avait pas inventé, il les avait véritablement éprouvé et en avait atrocement souffert. Le pouvoir des Ihamos était aussi éprouvant que terrifiant.
Jetant un regard circulaire autour de lui, outre les cadavres qui jonchaient le sol, l'Orisha aperçut d'immenses pylônes de terre érigés tout autour d'eux. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu'ils étaient l'oeuvre du magicien, et que ce dernier était venu à son secours. Il s'était fait si stupidement avoir par ces illusions. Etait-il donc si faible ?! Honteux, il se redressa pour faire face à l'Archimage.

- Merci, dit-il sincérement reconnaissant

Les yeux amicales du mage se posèrent dans les siens, avant qu'il ne sente la pression de sa main forte et ferme sur son épaule. Bryan eut à peine le temps de comprendre ce qu'il se passait que les deux hommes avaient transmuté d'un endroit à l'autre. Ils avaient à présent rejoint leur groupe, et avec des réflexes impressionnants et une rapidité de réaction que l'on ne pouvait soupçonner en le voyant, Nylmord enfonça la lame de son épée dans le corps d'un de leur ennemi qui s'effondra à leurs pieds avant d'avoir eut le temps de frapper le chaman. Puis son intention se porta sur sa reine dont il captura le regard tout en la rassurant sur la fidélité de l'elfe qui semblait avoir été mis en cause par la jeune femme. Pour quelle raison ? Glissant son regard soupçonneux sur ce dernier il ne dit rien, d'ailleurs personne ne pu dire quoi que ce soit car un bruit attira leur attention. Un bruit sourd provenant des cieux. Sa bouche s'ouvrit sous le coup de la stupeur tandis que ses yeux s'arrondirent d'effrois alors que Nylmord prononçait à voix haute ce qu'il disait tout bas. Des Rideres !!
Comment était-ce possible ? Comment leurs adversaires avaient-ils pu s'allier à de telles créatures ?!!
Réalisant à peine ce qui était entrain d'arriver, une de ces créatures maudites leur fit face. Par réflexe l'Archimage se plaça devant sa reine pour la protéger et affronta le Ridere du regard sans ciller. Le temps sembla alors suspendu, tous avaient retenus leurs souffles, personne n'avait fait le moindre geste, même si tous savaient quel tragique destin attendait Nylmord. C'est alors que, contre toute attente, après s'être jaugé durant un temps que Bryan n'aurait su estimer, la créature se détourna du magicien comme s'il ne l'avait pas vu ou plutôt comme s'il s'était s'agit d'une créature qui n'était absolument pas digne de son intérêt. Et sans que l'on comprenne pourquoi, elle se retourna contre l'un des soldats de l'armée ennemi. Qu'est-ce qui venait de se passer ? Bryan posa son regard interrogatif sur Nylmord

- C'est vous qui avait fait ça ?

L'homme n'eut pas besoin de répondre, vu l'expression d'horreur qui se peignait sur son visage en voyant l'homme disparaître, il allait de soit qu'il n'y était pour rien. Mais alors quoi, que se passait-il ? Pourquoi le Ridere s'était-il retourné contre leurs alliés ?
Il se trompait, ils s'en prenaient à tous les soldats alliés comme ennemis, sous leurs yeux de spectateurs impuissants, ils virent le champs de bataille se transformer en véritable scène d'apocalypse. Des hommes et des femmes hurlant et tentant d'échapper dans une fuite aussi désespéré que chaotique aux griffes de créatures sorties tout droit des entrailles de l'enfer. Comment était-ce possible ? Comment en étaient-ils arrivé là ? Visiblement encore sous le choc, Nylmord fit un pas en avant et ordonna à leurs troupe de trouver refuge dans le repère des magiciens. Alors que Bryan s'apprêtait à lui obeir il s'arrêta stupéfait en constatant que le magicien s'adressait aussi bien à leurs alliés qu'à leurs ennemis.

- Pardon ? Non mais vous avez perdu la tête ?!! Vous n'allez pas offrir l'asile à ceux qui voulaient notre mort il n'y a pas deux secondes ?! Et si c'était un piège ? Une fois en sécurité ils pourraient très bien se retourner contre nous et envahir vos terres. Vous y avez réfléchis ? Ne vaut-il pas mieux les laisser s'entretuer ?

Mais l'Archimage n'en démordit pas et chargea la reine de créer une barrière de protection. Bryan lâcha un soupir d'agacement et suivit les autres jusqu'à ce qu'une porte apparaisse. Une porte qu'ils devaient atteindre. Bryan courru tout en hurlant et en faisant des signes pour que leur alliés les suivent. Mais c'était la panique général et la foule courrait en se piétinant sans vergogne. Il n'y avait plus ni alliés ni ennemis dans tout ce chaos, il n'y avait plus que les forts et les faibles ou les chanceux et les malchanceux. Bryan aperçut un jeune soldat blessé à la jambe s'écrouler sous le mouvement de foule. Poussant un juron, il fit demi tour pour le rejoindre, mais à vrai dire, aller dans le contre courant d'une vague humaine déferlante était à la limite de l'impossible. Malmené, Bryan réussit malgré tout à atteindre le jeune soldat

- Accroche-toi à moi ! Lui ordonna-t-il tout en passant son bras par-dessus de son épaule et en le soutenant par la taille de son pantalon

L'Orisha n'aurait pas du sous-estimer le poids du molosse sous lequel il croulait littéralement et auquel s'ajoutait le poids de son armure. De plus, du sang s'échappait toujours de la vilaine blessure que l'homme avait à la jambe, sans oublier les blessures qu'il avait au visage probablement reçu lors de la panique général, le molosse était complétement dans les vapes.
Bryan était en nage lorsqu'il atteignit enfin le refuge, et qu'il pu enfin lâcher le soldat. Les mains plaqué sur ses genoux, il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui pour s'assurer que tout le monde était là.


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Mar 17 Juin 2014, 18:02

Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti une telle quiétude. Habituellement déchirée par les tourments de son âme née d'un paradoxe que l'on avait cru inconcevable, la jeune femme appréciait à présent un silence nouveau, et ce malgré la fébrilité et l'agitation de ceux qui l'entouraient. La bataille était sur le point de commencer, le monde allait basculer par la folie et le désespoir de ceux qui l'habitaient, mais un sourire presque effrayant flottait sur les lèvres de la demoiselle aux cheveux poivre et sel, du fait de ces ailes hétéroclites qui saillaient entre ses omoplates. Son esprit buvait les paroles pleines de bon sens de l'Archimage Nymlord, son cœur aspirait à un idéal qui aurait fait se retourner dans leur tombe ses ancêtres démoniaques. Son regard gris acier se posa sur la jeune femme aux longs cheveux ébène, vêtue d'une robe aussi déplacée sur un champ de bataille qu'un service à thé en porcelaine, son sourire s'élargissant. Elle était folle, elle aussi. Tout le monde était fou. Elle aussi, elle qui était Réprouvée, qui chaque jour se demandait chaque jour si elle méritait de vivre, était folle. Son regard se posa un bref instant sur le jeune 'homme' aux cheveux argent qui jouait avec l'Espérance, entre ses doigts fins. Lui aussi était fou.

Une folie générale que la jeune femme ne pouvait qu'apprécier davantage. Le monde était fou, elle était folle et elle était bien. Son regard se posa enfin sur l'armée adverse, qui s'était avancée entre les arbres et sur le rivage du Lac. Tout était calme, aussi calme que son esprit. Bien trop calme. Trop de calme dans cette folie générale. Mais le cri d'agonie d'un homme mit fin à cette quiétude chimérique, et l'enfer se déchaîna, les ennemis apparaissant en un éclair, délivrant une mort rapide, et disparaissant un instant plus tard. Pendant un instant, la demoiselle crut sentir le désespoir l'envahir, l'abattement l'affliger, tant la tâche à accomplir lui paraissait infaisable. Comment se battre contre l'ennemi invisible, inaudible ? C'était au-delà de...

Non, rien n'était au-delà de ses capacités. Même dans cet étrange état second dans lequel elle se trouvait, la jeune femme se souvenait encore et toujours de ses convictions, de ses efforts, de sa volonté de fer. Les défis la faisaient vivre, et non pas trembler. Son sourire aux lèvres, la Réprouvée dégaina ses armes, envers et contre tout, prête à affronter l'inégalable. Elle n'était pas de ces hommes aguerris capables de se battre même dans le noir, même contre l'intangible. Elle n'était qu'une pauvre fille normale qui défiait chaque jour la vie, et ce jour-là ne ferait pas exception. Mais pour une fois, elle défierait non seulement la vie, mais aussi la mort, non pas la sienne, mais celle de tous ceux qui se battraient à ses côtés. Aussi s'élança-t-elle, sans vraiment voir sa cible, son but.

« Du veeeeeeent ! cria-t-elle avec joie en faisant tournoyer sa chaîne autour d'elle, à ras du sol. »

Ses alliés s'écartèrent d'elle, évitant ainsi la chaîne, mais l'un des hommes intangibles ne parvint guère à retenir son élan, si bien que les maillons le fauchèrent dans son avancée, le faisant choir sous les yeux de ses ennemis, redevenant aussi visible qu'audible, sa main touchant par maladresse le pied d'un Magicien. Celui-ci ne se fit guère prier pour poursuivre l'oeuvre de la Réprouvée et immobiliser ce qui semblait être un Bélua de Sang-Mêlé en transmutant la terre et la roche autour de lui.

Un éclair traversa le champ de vision de la jeune femme, alors que celle-ci tentait vainement d'user de sa magie pour créer des obstacles de neige et de ronces autour d'elle, afin de gêner les mouvements des adversaires invisibles. A quelques centimètres de son crâne s'arrêta la lame d'un Alfar, foudroyé par l'Elément qui habitait le corps et la magie d'un joaillier qu'elle connaissait bien. La pointe d'une lance dorée et les prunelles écarlates d'Ercan Eren redevinrent visibles le temps d'un battement de cœur avant de disparaître à nouveau. La Foudre pure courait dans les rangs, frappant ceux qui avaient le malheur de rencontrer son chemin, le jeune Eren parvenant tant bien que mal à distinguer alliés et ennemis dans le courant d'électrons pur qu'il était devenu.

Puis le temps s'écoula, de même que les larmes, la sueur et le sang. Happée dans un tourbillon de violence et de miséricorde mêlés, la jeune femme perdit toute notion temporelle, s'abandonnant à cette boucherie héroïque qu'était la guerre, son cœur pourtant baigné de l'espoir d'un monde meilleur. Elle qui n'aurait guère hésité à tuer un homme pour survivre ou même pour montrer au monde qu'elle existait épargna les hommes à terre, les blessés, protégea les siens, et haït sa propre faiblesse que de se faire protéger davantage. Modeste guerrière qu'elle était, elle aurait succombé depuis longtemps aux coups de ses adversaires si elle n'avait pas eu à ses côtés des hommes et des femmes capables de défier l'intangible. Et lorsque les morts se relevèrent pour se battre à nouveau, mus par la magie de l'Ultimage, la Réprouvée n'en eut cure. Pas plus qu'elle ne s'inquiéta de ce qu'il se passait bien plus loin sur le champ de bataille, alors que la reine des Mages blancs semblait avoir perdu l'esprit.

Tout ceci ne lui importa qu'au moment où la bataille vira au massacre. Reprenant ses esprits, alors qu'elle s'était jusque-là fait entraîner par la ferveur de la bataille, la jeune femme avisa les créatures humanoïdes, au sourire macabre, surgissant des cieux, baignés d'une aura de magie bleue pareille à celle des Magiciens. Et lorsque la chose, que certains semblaient nommer Ridere, laissa ses pouvoirs se déchaîner, ne laissant du cadavre de sa victime rien qui n'eut témoigné de son existence, la Réprouvée esquissa un mouvement de recul, percutant un adversaire invisible, également figé par la stupeur. Reprenant ses esprits du fait du contact physique avec la jeune femme, l'homme abattit sa lame sur le crâne de cette dernière, mais rencontra sa fin d'une décharge électrique avant d'avoir pu accomplir son œuvre, Ercan reprenant une forme physique juste derrière lui une fois son dernier souffle expiré.

« Qu'est-ce qu'c'est c'bordel... maugréa le jeune 'homme' aux prunelles vermeil. »

Le cri de Nymlord retentit. Moins forte, la protestation d'un étranger, qui refusait de fournir l'abri à ceux qui avaient décimé nombre d'alliés des Magiciens. Pourtant, la foule commença à se mouvoir, les rangs à se briser, les hommes à se désorganiser. La peur, la panique ayant raison de toute pensée construite. Hommes et femmes commencèrent à se bousculer autour de la Réprouvée et d'Ercan, certains lâchant leurs armes, leur regard hanté par la peur de cette magie des Ridere, tuant sans distinction sans laisser de traces. Les doigts du joaillier se refermèrent sur le poignet de la Réprouvée, alors que sa magie était prête à les téléporter tous deux dans le repère des Magiciens. Mais d'un mouvement sec, la jeune femme se défit de l'emprise de l'Elémental, qui, surpris, n'eut pas le réflexe de résister, ni d'arrêter sa magie. Ercan Eren disparut, seul, fuyant pour sa vie.

Son regard se riva sur un homme terrassé par la peur, incapable de mouvoir le moindre de ses membres pour échapper à la menace des Ridere. Ses jambes la propulsant autant que ses ailes, la Réprouvée fusa vers lui et referma avec brutalité sa main sur son bras, le forçant à se lever.

« Bouge de là ! L'est encore trop tôt pour mourir ! »

Tiré de sa torpeur par la violence de la Réprouvée, l'homme bégaya quelque propos incompréhensible avant de fuir pour sa vie, suivi de près par la jeune femme aux cheveux poivre et sel, qui, malgré ses bravades, ne pouvait également empêcher son être de trembler de terreur à la vue des Ridere et de leurs dons mortels. Et dans sa course effrénée, quelques mots parvinrent à trouver un sens dans son esprit :

« … créatures perfides sont les alliées des Magiciens ! »

Un homme surgit devant celui qu'elle suivait, qu'elle avait tiré de sa torpeur quelques instants plus tôt, brandissant une lance, son regard brûlant de haine et de désespoir. Par réflexe, la main de la Réprouvée se posa sur l'épaule de l'homme et le tira en arrière. La lance, poursuivant son chemin, transperça la chair de la jeune femme. Une main saisit son poignet et le monde bascula dans le néant.

Son regard gris acier fixant un monde que les vivants ne sauraient voir, la jeune femme se retrouva assise, ou plutôt, avachie, contre un mur, ses vêtements souillés du sang qui s'était écoulé de la blessure béant sur sa poitrine. Le regard vermeil d'Ercan Eren se posa une dernière fois sur elle avant de se détourner, le pas silencieux de l'Elémental l'éloignant.

Xena Fer'yul était morte.

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Mar 17 Juin 2014, 19:21

Le temps semblait s'être soudain figé. Le fracas assourdissant de l'acier et des boucliers s’étouffait, à la manière d'une rumeur lointaine, qui va en s'éloignant. Les silhouettes se réduisaient peu à peu à des ombres indistinctes, floues. Autour de moi se massaient les non vivants, créatures bâtardes prises entre deux mondes, chéries par l'ultimage en une macabre lubie. Rien de plus que leurs lamentations morbides, mouvements laborieux, comme ils m'encerclaient. Mais cela ne dura guère. Bientôt, les corps retournèrent à la terre, véritable place des défunts et ne resta plus, pour s'opposer à moi, que cette femme aux cheveux d'ébène, le regard noir et l'esprit plein de haine. Anéantissant tout ce qui se dressait sur son passage, elle vint à moi, dague levée. Immobile, je demeurais, mon regard ancré dans le sien. Immobile.
La dague dévia au passage de Zuvassin, manquant sa cible. L'humain chuta, prit de court et l'esprit baigné d'adrénaline. J'écoutais sa colère d'une oreille inattentive, fixant toujours les prunelles de l'ultimage sans ciller. Nylmord apparut juste à temps pour lui sauver la vie, lorsqu'un homme tenta de le tuer d'un coup de lance. Mes perceptions engourdies, la menace m'échappa en son moment le plus critique... mais il était sauf. Je détournais les yeux, ignorant la sourde interrogation de l'archimage, pour mieux fixer les cieux. Ridere : la vision de ces créatures balafrées m’arracha un sourire ironique.

La bataille s'éteignit, laissant place au chaos. Des meurtres à en vomir, des cris, du sang. A ma vue se superposaient des images tirées du passé, ravivées par la noirceur de la femme que j'avais à protéger. Traitrise, non sens : tout ceci n'était qu'une vaste mascarade, dans laquelle je m'étais engagé trop naïvement. Mauvaise, elle l'était comme tout humain, comme tout mage. Ma concentration s'étiola encore, comme se rejouaient en moi les pires chapitres de mon existence. Et, pendant un bref instant, l'envie de la tuer m'enserra l'esprit. Je serrais le poing autour de la garde de mon épée au point d'en souffrir, peinant à éconduire une pulsion meurtrière dévorante. Cette maudite pie méritait de mourir : elle méritait que je la tue.

Alentour, s'organisa la débandade. Les humanoïdes, indépendamment de leur alignement étaient traqués. Seuls les mages blancs échappaient aux griffes des Rideres, pour une raison obscure et suspecte. Nylmord prit l'absurde décision de leur offrir à tous l'asile. Une folie : comptait il reprendre la bataille une fois le trouble dissipé ? Ces humains à pouvoir agissaient sans cohérence. A croire que le sacrifice de ses hommes ne signifiait rien. Je me retrouvais bientôt prit dans le flot des rats en fuite, prit en chasse par un Ridere.

*
Le repaire des magiciens s'était rempli. Partout s'entassaient, blessés, les combattants. Les étendards s'entrecroisaient dans une atmosphère lourde, imprégnée d'une peur moite et épaisse. J'arrivais après le gros de la foule, le pas trainant. Vouté, mon bras barrant le ventre, tandis que ma main libre cherchait au mur quelque prise pour appuyer une marche laborieuse. Glissant dans l'ombre, je rejoignis un coin isolé de l’architecture, avant de me laisser tomber à terre, dos au mur. J'essuyais la sueur de mon front : mon bandeau avait été arraché lors du combat. Ma main libéra son emprise sur un corps lacéré par trois griffes : la cote de maille n'avait pas résisté. Les entailles étaient de bonne taille, assez profondes pour provoquer un abondant saignement.
J'ouvrais mon armure, dévoilant un corps déjà marqué par de nombreux sévices antérieurs. Ma chemise fut réduite en lambeaux : j’enserrais ma taille de ces bandelettes improvisées. De quoi faire cesser l’hémorragie. La pression des tissus sur mes chairs, au moment de resserrer leur étreinte salvatrice, m'arracha un grognement. Furieux, à la manière d'une bête agonisante, je luttais pour me sauver moi même, avant que la torpeur ne m'emporte et condamne mes dernières chances. Mes mains tremblaient déjà, plus sûres de leur prise. Ma vue s'était réduite à de vagues halos de couleur indistincts. Je sentais se déliter ma conscience à mesure que s'écoulaient les secondes, dans un vacarme de plus en plus confus. Alentour, n'étaient que silhouettes anonymes, irréelles. Finalement, vaincu par la faiblesse de mon propre corps, je sombrais dans l'inconscience.

Un vent tiède faisait onduler une vaste prairie d'herbe sèche aux reflets jaunes. Je me tiens, le regard fiché sur l'horizon, immobile. Derrière moi est la forêt, obscure, vaste et pleine de ses murmures. En sortent les elfes au sang ancien. Ceux qui furent et que l'on appela "les gris". Droits et fiers, il s'alignent en un front implacable. Arc en main, nos couleurs crient sur leurs poitrines avec arrogance. Je sens sa main sur mon épaule. Ma conscience jailli, mes paupières s'ouvrent : je suis en vie.

Je regarde alentours, les sens troublés. Ces derniers, avec la fin du combat, venaient de retrouver leur intensité habituelle. Le bruit m'oppresse, les odeurs m'agacent, la lumière m'éblouit et la douleur me tiraille. Tout est trop fort, trop intense. Je suis écrasé par cette abondance de perceptions : ma tête est douloureuse. L'envie de sortir m'apparaît et croit en quelques secondes au sein de mon esprit confondu, jusqu'à devenir obsédante. Sortir de cet endroit maudit, retrouver le silence, l'ombre enveloppante de la forêt des murmures... Sortir de cet enfer, loin des humains et de leur folie destructrice.  

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[EVENT] Partie I. Le lac de la transparence.

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