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 Quêtes: "Les épreuves de l'Amitié" [PV: Saari]

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Lun 28 Avr 2014, 23:30



       Alors que je faisais dans ma tête la liste des aliments sur lesquels je me jetterais en premier, le jeune homme vînt à briser le silence, se confiant à moi sur ses douleurs du passé. Je l'écoutais attentivement, adossée à une table, cherchant dans ces yeux s'il mentait. Son expression de chien battu me donnait presque envie de le prendre dans mes bras. J'eus un peu de mal à supporter son regard, compatissant à sa peine. Je savais tout aussi bien que lui ce qu'était une enfance maltraitée. J'avais presque l'impression de m'entendre parler à sa place. Il avait l'air sincère. Il s'approchait lentement de moi, en reniant sa misogynie. Acculée, je restais immobile, tentant d'ignorer mon cœur qui s'affolait. Il vînt si près que je sentis son souffle sur mon visage. Je levais les yeux sur les siens, le défiant de tenter quoi que ce soit, bien que mon corps criait malgré moi au contact. Je me concentrais sur ses mots pour oublier mes ardeurs. Lui aussi avait, tout comme moi, été utilisé comme un esclave durant son enfance. Mais je n'ai pas eu la même rencontre avec le meurtre que lui. Je pense même que j'ai eu plus de chances.
       Il s'éloigna subitement, à mon grand désarroi. Je secouais vivement la tête pour me remettre les idées en place. Là où il était, ma tension redescendait, et je me rendis compte que j'avais retenue ma respiration tout du long. Mon dieu, son pouvoir est bien trop efficace avec moi... Hâte qu'on sorte d'ici que me retrouve saine d'esprit ! Hélas, il revint s'adosser à côté de moi. Je m'éloigna un peu, limitant la distance. Il me rappela mes paroles, à propos de ma haine envers le monde entier, et me demanda mes raisons. Puis laissa sa main parcourir mon bras avant de s’attarder sur ma joue. Bien qu'il recula pour éviter ma colère, il ne vit pas venir mon crochet du pied pour le faire tomber. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose m'empêchait de lui faire du mal. Sans doute cette similitude entre nous. J'avais l'impression d'avoir un frère d'arme en face de moi, quelqu'un qui me comprendrait enfin. Mais mon éternelle méfiance ne lâchait pas le morceau. Et ce n'est sûrement pas avec ses pouvoir manipulateurs que je lui ferais confiance d'aussi tôt. Mais puisse que nous en étions aux confidences, je vidais mon sac aussi.
_C'est plus compliqué que ça, fis-je à voix basse.
       Dans cette pièce, dans ces sous-terrains où nous sommes seuls, où règne le silence des tombes, même un murmure se ferait entendre. Je parlais le regard au sol, plongée dans mes pensées.
_Je me méfie de toi. Je me méfie de tout le monde. Tu te souviens, le feu, aux esprits ? Eh bien, c'était mon village natale. Je vivais avec ma petite sœur et mes parents jusqu'à l'âge de huit ans. Mais, j'étais la seule « monstre » du coin. Je suis Bélua, ils étaient tous humains. Et comme on vivait à l'écart de la civilisation, ils étaient pour la plupart xénophobes.
       Je m'écarta des tables et alla m’asseoir au sol contre un mur, les jambes relevées, les bras croisés dessus.
_A cet âge là, mes pouvoirs ne s'étaient pas encore manifestés mais, mon père les avait déjà, alors j'étais autant mal vue que lui. Et tu sais à quel point les enfants peuvent être cruel. Je n'ai jamais eu d'amis.
       Je marquais une pause, repensant au présent. Aujourd'hui, j'ai quelques bonnes connaissances de confiance, le monde me semble moins terne.
_Quand ma sœur est née, elle est devenue mon amie. En fait, c'était aussi l'amie de tout le monde, souriais-je. Elle aimais les gens, les animaux, les plantes... pour elle, tout était sacré. Je me sentais vivante avec elle. Je l'aimais énormément. Je l'aime toujours. Même après qu'on est été séparées. Les hommes que tu as vu, ils se font nommer les Marchand d'Espoir. Tu parles. Ce ne sont rien d'autre que des esclavagiste. Ils ont mit notre village à feu et à sang, et mes parents en sont morts. Ils ont vendus ma sœur le jour même. Moi, je suis resté dans leur cage jusqu'au continent dévasté.
      Une pointe de colère déforma mon visage.
_J'ai été achetée par des vieux paysans, à peine nourris, je dormais comme les cochons, et je travaillais à la ferme toute la journée. Quand je n'obéissais pas, j'étais battue. Quand je m'enfuyais, j'étais chassée comme du gibier. Je n'étais rien d'autre qu'un objet à leurs yeux. Mes cris et mes larmes ne m'apportaient que des coups supplémentaires.
       Je levais enfin les yeux sur Aëran.
_A onze ans, je les ai tués. C'était ma première transformation en panthère.
       Je me relevais, puis m'adossais.
_Après, j'ai vécu comme un animal sauvage. Je volais le bétail, je furetais dans les villes de temps à autres, et j'adorais lire. Mais je ne restais jamais au même endroit très longtemps. Les morts que je causais m'attiraient les chasseurs. En grandissant, j'ai vu de tout. Des gens qui m'ont exploités, des femmes qui me promettaient de m'élever pour me jeter à la moindre incartade... J'ai tué beaucoup de gens. Parfois sans le vouloir, ne pouvant pas contrôler mon totem, mais souvent par colère.
_Dans mon monde, repris-je, les gens sont tous haïssables. La seule raison pour laquelle j'ai encore une pointe de bonté, c'est mon espoir de retrouver ma sœur. Peu importe le temps que ça me prendra, peu importe les sacrifices que ça me demandera, je ferais tout ce qu'il faudra. C'est ma seule raison de vivre. Mon amour pour elle.
Alors que nous parlions à cœur ouvert, le sablier touchait à sa fin. Des cliquetis me firent comprendre que la pièce avait sûrement été truffée de pièges, et qu'ils venaient d'être rangés. Avant de me jeter sur un poulet rôti, je me tournais vers l'Alfar. J'allais lui dire deux mots biens placés quant à une éventuelle tromperie, mais je me retint. Je pense l'avoir menacé de mort encore plus souvent que je lui ai adressé la parole, c'était bien assez. Je m'enquis de dévorer le pauvre poulet entièrement, et me remplis l'estomac de tout ce qu'il y avait juste suffisamment pour pouvoir marcher ensuite. Ce n'est qu'après trois parts de pastèque, un steack de porc, un bol de riz et deux œufs durs que je me demanda s'il n'y avait pas du poison dans ces aliments...
       Toujours vivante, avec ma chance. Les concepteurs ne sont pas si cruels, finalement.
_Que cherche-t-on, ici, au fait ? questionnais-je à mon compagnon.
       Quand j'y pense, c'était la première question que j'aurais dû poser...
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Mar 29 Avr 2014, 10:48






Je tombai les deux fesses par terre, comme un enfant, et je lui souris comme pour lui dire : « bien jouer ». Nous ressemblions à deux gosses qui jouait à : cours après moi que je t’attrape. En fait, c’était assez drôle à vivre, et surement à voir. Je me relevai alors et m’assis sur la table, l’écoutant parler. Les Marchants d’Espoir étaient des fidèles fervents de la secte, peut-être même avais-je déjà rencontré sa sœur, peut-être était-ce moi qui l’avais tuée. Sa vie était différente et à la fois semblable à la mienne, elle tuait par rage, moi par obligation, mais nous étions tous deux seuls et esclave. Elle expliqua alors que son seul but était de retrouver sa sœur, ce qui me fit doucement rire, pensait-elle un jour la retrouver ?
 
« Tu as beaucoup d’espoir… Les Marchant d’espoirs sont des fournisseurs pour la secte d’où je viens, si on sort d’ici, je te montrerai l’endroit où se trouve la bâtisse, il se peut qu’elle soit là-bas… par contre, si elle est morte, ne t’attend pas à retrouver son corps, on nous oblige à manger des parties du corps de nos victimes, on est parfois à plusieurs dessus, et comme on n’est pas forcément nourri, on ne se fait pas prier »

Je me rendis compte des paroles atroces que je venais de débiter, mais c’était la vérité. Après tant d’années, il serait fort probable qu’elle soit décédée, surtout qu’elle n’était qu’humaine, et jeune de surcroit. Les derniers grains de sable tombèrent, et tous les mécanismes se désamorcèrent. Saari se jeta alors sur la nourriture, et je souris. Je m’emparai alors d’une pomme et la croquai à pleines dents, je n’avais pas autant de muscles à nourrir moi. Elle me demanda alors ce que je cherchai ici, et  j’hésitais à lui dire, car moi-même je ne savais pas vraiment… :

« Eh bien… Quand j’étais plus jeune, on ne m’envoyait pas chercher les pierres maîtres parce que je n’étais pas assez soumis et que je risquais de les utiliser contre eux, mais on m’envoyait chercher certains objets. » je regardais alors le plafond, et continuai : « cette grotte fut formée par un magicien pour y cacher un livre, je suis ici pour le récupérer et me remémorer tous ceux qui sont morts » je croquai dans ma pomme en regardant Saari : « Je suis venu ici avec un petit groupe, beaucoup sont mort, il ne restait que l’un de mes camarades et moi, lié par cette chaîne » dis-je en tirant dessus, me rendant compte qu’elle venait une nouvelle fois de s’allonger :  « Et je ne me rappelle pas qu’elles faisaient ça… faudrait trouver comment elle s’allonge, ça pourrait nous aider… »

Mais en réalité, je n’avais aucune envie qu’elle m’éloigne de Saari, mais plutôt qu’elle reste petite pour en être le plus proche possible. Soudainement, la chaîne se mit à me tirer vers Saari, et elle se mit à nous rapprocher, tout en marchant vers elle, tiré vers l’avant, le bras tendu et  mangeant ma pomme, je réalisai que je venais de trouver comment elle fonctionnait. Je fis alors mine de ne rien comprendre :

« C’est très étrange tout de même… » Je jetai ma pomme en arrière, pas du tout sûre de mon jeu d’acteur « bon, on y va ? »

Je la tirai alors vers la porte « tu aimes l’eau ? Parce que moi pas… » Dis-je tous en ouvrant le passage. Devant nous, le vide total, il fallait sauter : « mieux vaut ne pas trop réfléchir… »

Je poussai alors Saari dans le vide et sautai en même temps qu’elle. Nous touchâmes l’eau à une vitesse fulgurante, le bruit les attirerait à coup sûr, il fallait faire vite. Je nageais alors aussi vite que possible vers la surface, et lorsque nous fûmes sortis de l'eau, nous étions face à une immense forêt marécageuse. Je la tirai alors en la sommant de se presser. Je la fis se cacher derrière un immense tronc et sans prévenir une dizaine de morts-vivants arrivèrent vers l’étant où nous étions tombé. Je passai ma main dans mes cheveux mouillés, et sans prévenir fermai les yeux pour laisser mon instinct prendre le dessus. Ainsi, la chaîne se rallongea devant les yeux de Saari, je lui devais à coup sûr des explications. Je murmurai alors pour ne pas que mes paroles ameutent les zombies :

« Tu veux savoir ce qui nous rapproche ? » Les mains posées autour de Saari, comme si elle était prisonnière de mes bras, je me rapprochai d’elle encore plus, et sans prévenir l’embrassai : « voilà, je n’ai pas peur de toi, et tu peux me faire confiance, tu auras au moins quelqu’un dans ce monde que tu ne détesteras pas… enfin je l’espère » je me retirai vivement, et jetai un coup d’œil vers l’étant: « Bon, on va y aller en douce si ça ne te dérange pas, j’ai allongé la chaîne au cas où on soit obligé de se battre » j’empoignai mon couteau de lancer et commençai à marcher en direction de la sortis :

« Tu viens ? » Dis-je en me retournant. Je lui pris alors la main : «Ne te fais pas prier s’il te plaît ».

Nous avançâmes alors dans cette forêt, faisant attention où nous marchions. Mes oreilles d’Alfar me permettant d’entendre le moindre bruit que je contournai avec Saari.  Il semblerait que mon corps s'était senti bien seul durant ces années, assez pour ne plus lâcher sa main. Sa chaleur me faisait me sentir bien. Je me demandai si cela aurait été la même chose avec une autre femme, et je me demandais pourquoi je n’avais pas peur d’elle, car je ne voulais en aucun cas la voir morte. Nóm nous suivait de près, terrorisé. Je serai un peu plus la main de Saari. Les sentiments sont étranges et la passion du corps également. Je ne savais pas si c’était d’elle en soi que j’avais besoin, ou ce qu’elle pouvait m’apporter, mais je savais que pour le moment j’étais avec elle, et que pas grand-chose ne m’importait à ce moment précis. Me surprenant à penser cela, je lui lâchai la main. J’avais envie de plus que cela, et mon don d’attraction ce mis en marche, je regardais alors mes mains et pestai :

« put*in pas maintenant… »

La chaîne que j’avais faite grandie tantôt rapetissa alors. Me collant encore plus de Saari. Je détournai les yeux, il ne manquait plus que ça ! Soudainement Nóm se mit à faire un crie aiguë, et je me jetai sur elle pour la faire taire. Mais je savais ce que cela signifiait :

« Saari ? Il y a un mort-vivant dans le coin… on va devoir bouger »

Je la menai alors à une grotte, où il fallait escalader une petite falaise pour y accéder, je chuchotai:

« La sortie est au moins à une journée de marche, nous devrions nous reposer, nous sommes en sécurité ici. J’ai dormi ici lorsque j’étais plus jeune… »

Nóm revint alors avec un petit mammifère trouvé au fond de la grotte. Je m’accroupis pour réceptionner ce qu’elle m’apportait, et lui tapotai la tête :

« Tu es bien aimable dit donc… tu me fais plus la tête ? »  Lui susurrais-je en souriant

Elle se tourna alors vers Saari, puis leva sa collerette en crachant. Je ris silencieusement, et m’avançai vers elle. Je lui tendis alors la bestiole morte et continuai de chuchoter :

« On ne peut pas faire de feux, alors il faut la manger crue… »

Après notre petit repas, je m’assis contre les parois. J’étais à quelques centimètres d’elle tirant par fois sur les chaînes. Mon corps recommençait alors à brûler, et j’avais beau me concentrer pour m’éloigner de Saari, la chaîne refusait tout bonnement de s’allonger. Je pestai silencieusement, j’avais nettement envie de me taper la tête contre le mur. Je décidai alors de parler pour me concentrer sur autre chose, et bien évidemment, la provocation revint en premier :

« Si tu as froid, surtout n’hésite pas à me coller… » Dis-je entre le sourire et le rire. Je repris alors mon sérieux : « Désolé, la provocation est ma meilleure des défenses, et… » Je levai mon bras pour montrer la chaîne : « J’ai beau essayé, elle refuse de s’allonger… on est trop proche physiquement, ça dérange fortement mon corps vois-tu… alors si tu pouvais essayer d’allonger cette foutue chaîne et aller dormir tout au bout de la grotte pour éviter que je te saute dessus, ça m’arrangerait ! Même si je doute que cela suffise… » Dis-je en riant, néanmoins, j’étais très sérieux.  


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Mar 29 Avr 2014, 18:31



       Aëran m'appris qu'il connaissait les Marchands d'Espoir pour avoir fait parti de leur groupe. Si c'est le cas, c'est que leur clan est plus important que ce que je pensais.
_Je ne sais pas de quelle secte tu faisais parti, mais ceux qui ont attaqué mon village n'était rien d'autre que des esclavagistes. J'ai vu mes camarades de cellule être vendu comme des morceau de viande. Erin a simplement suivit.
       Je n'avais pas de raison de lui en vouloir, après tout, il n'était qu'une victime, comme moi. J'aurais pu finir comme lui si j'avais été envoyé dans leur secte. Il n'y avais aucun gamin dans le groupe d'agresseurs, je l'aurais forcément reconnu.
Une cuisse de poulet entre les dents, je l'écoutais me dévoiler la raison de sa venue. Étrangement, ça n'avait rien de vraiment matériel. C'était plutôt une sorte de commémoration pour lui. Nous fîmes une fixation sur le pouvoir d'allongement du fil de nos bracelets, et je ne comprenais pas plus que lui leur fonctionnement. Mais j'avais ma petite idée : comme toute magie, c'était sûrement relié à la volonté, ou aux émotions. Lorsque je voulais m'éloigner de lui, ça ne résistait pas. Évidemment, la plupart du temps, il s'approche de moi volontairement. Au même moment, nos mains se touchèrent, et je me raclais la gorge, comprenant exactement pourquoi. Je le voyais cacher un sourire, sous son innocence empruntée. Je m'attendais à ce qu'il s'approche contre moi, préparant le poing, mais au lieu de ça, il nous entraîna vers la sortie. Derrière lui, j'esquissais un demi-sourire. J'avais l'impression que tout ça l'amusait, et finalement, ce petit jeu m'amusais aussi. Ça faisait longtemps que je n'avais pas eu de moment de complicité comme ça.
       Nous arrivâmes rapidement à une nouvelle porte, qu'il ouvrit.
_Oui, répondis-je en riant, j'adore l'eau.
       Étonnant pour un félin ? J'ai appris à contre cœur que l'eau est la seule protection contre le feu. Alors, je n'hésite jamais à me mouiller, au cas où. Cette fois n'allait pas faire exception, bien que la pièce était plongée dans les ténèbres, je ne voyais rien : il n'y avait rien à voir. Juste à nos pieds, un rebord de pierre brisée, et le vide. J'hésitais mais Aëran ne me fit pas attendre.
_Mieux vaut ne pas trop réfléchir, fit-il en me poussant en même temps que lui.
_Att... !!
       Nous basculâmes contre le vent, mais moi qui n'avais pas l'habitude de ne rien voir, je paniquais et attrapa son poignet fortement, fermant les yeux. Nous frappâmes l'eau dans un grand vacarme, puis je le suivis dans les profondeurs. Nous ressortîmes devant une grande forêt, et il me pressa un peu, en prenant ma main. Je ne résistais pas, je n'aimais pas beaucoup les ténèbres, mais je n'avais pas de problème pour courir vite. Mon flair me rappelait l'odeur de cadavre desséché. Nous étions entourés de mort-vivants... J'imaginais sans peine que la plupart devait être des aventuriers qui ont échoués aux épreuves. Au moins, je savais comment je finirais.
       Je sentais Aëran resserrer sa main. Il avait l'air très inquiet, ou semblait préoccupé par quelque chose. Je voulais le rassurer, mais on avait pas le temps de faire une pause.
_Il y en a de partout, murmurais-je.
       Néanmoins, l'Alfar semblait bien les entendre et nous les contournait. Sans prévenir, il me lâcha, et la chaîne se raccourcit. Je crois bien qu'il perdait encore son pouvoir d'attraction, parce que mon corps entier commençait à bouillonner. Je déglutis, ne pouvant même pas prendre mes distances. Comment son pouvoir peut-il se déclencher comme ça ? Il doit bien y avoir une raison. Un élément déclencheur. Je commençais à me demander s'il n'avait pas de sentiments pour moi... Je secouais la tête. Non, c'est ridicule. Ça doit être lié au contact féminin, j'imagine. Il confirma mes dires lorsqu'on se cachaient derrière un grand tronc. Ce qui nous lie ? Je fus acculée contre l'écorce, lorsqu'il plaça ses mains sur mes hanches pour m'embrasser. J'avais placées les miennes sur ses épaules pour le repousser, mais je fus tellement submergée par les émotions que j'en avais aucune force. Je ne savais même plus si c'était son pouvoir ou moi-même. Et sa voix était si douce qu'un moment je cru à ses paroles, « tu auras au moins quelqu’un dans ce monde que tu ne détesteras pas ». Peut-être bien. Mais, tu sais, je ne suis qu'une marionnette entre tes mains, à cet instant, avais-je envie de lui dire. Mais je me tus, la situation était déjà bien enivrante. Il regarda autour de nous.
_Saari ? Il y a un mort-vivant dans le coin… on va devoir bouger, m'intima-t-il avant de nous emmener à une grotte, en haut d'une falaise abrupte.
      Heureusement, la chaîne s'amusait à grandir et rétrécir au bon moment, nous avions donc assez d'espace pour grimper chacun de son côté.
       Enfin, nous nous reposâmes. Je m'assis à côté de lui et respira profondément pour évacuer le stress. Son petit monstre, qui me feulait à chaque fois qu'il passait à côté de moi, lui rapporta un petit animal fraîchement chassé. Aëran me le tendis, précisant qu'on ne devait pas faire de feu. Je refusais poliment, je n'avais pas faim. Puis finalement, je me laissa aller pour une cuisse. J'avais l'habitude de manger de la viande crue, mais je la préférais cuite. Et je ne sais pas encore combien de temps nous prendra la traversé.
       Lentement, ma main se rapprocha de la sienne. Nous que je le voulais, mais ces maudits bracelet ne s'arrêtaient plus depuis cette salle. Pour toute réflexion, il me provoqua une nouvelle fois... Avant de s'excuser, et puis m'envoyer paître juste après. Je ris, il était visiblement totalement gêné. Pour une fois, je pouvais prendre le jeu à sa place. Je m'approchais de lui, contrairement à ce qu'il m'avait couiné, et feinta de m’asseoir plus confortablement, le bras tendu.
_J'aimerais bien l'allonger, mais j'en suis pas plus capable que toi, pour le coup.
        Il me regardait avec un tel sérieux que je me repris, ce n'était pas vraiment le moment de plaisanter. Mais le soucis, c'est que je n'avais pas envie de m'éloigner. Je m'étais laissée enlisée dans son attraction sans trop résister, et tout doucement, on glissait vers l'inéluctable. Il fallait faire quelque chose pour se repousser. Oh, je sais !
_Écoute... il y a bien un moyen qui ferait qu'on se calme. Mais je ne suis pas sûre de savoir me contrôler ensuite. Et je ne sais même pas combien de temps je tiendrais...
       Je me relevais, traînant son bras.
_Je parle de me métamorphoser. En tant que panthère, j'ai parfois du mal à étouffer ma colère... tu l'as vu avec les vampires. Du coup, je t'autorise à utiliser ta voix si tu y arriverais sans que je t'égorge ! Ahaha !
       Je riais plutôt jaune. Il risquait vraiment d'y passer, attaché à un animal sauvage. Mais, c'était ça ou finir nus comme des nouveau-nés au milieu d'un champs de harpies. Bien que l'idée ne me repoussait pas totalement.
_Bon, par contre, j'aimerais garder mes fringues, cette fois. Alors, heum... Tourne la tête, vicieux.
       Je détachais ma cape – en ayant la chance que la chaîne s'allongeait, l'étala sur le sol, débandais le tissu autour de ma poitrine que je plaçais dessus, puis enlevais la corde et laissa tomber le pantalon. Je fis un nœud pour me faire un sac et l'attacher au dos. Bon, maintenant, je n'ai plus qu'à essayer de faire sortir mon esprit totem. On a pas toute la journée pour ça. Surtout que, trempée, je commençais à avoir froid. Je croisa les bras et ferma les yeux, me concentrant. Rien à faire, je n'arrivais pas à me détendre. J'essayais encore, me remémorant ce qui me permet d'y parvenir : ma rage. Mais je n'arrivais pas à m'enlever Aëran de la tête. Surtout à côté de moi. Finalement, j'abandonnais, et me revêtis.
_Laisse tomber, j'y arrive pas. Je suis pas assez détendue...
       Je m'assis en profitant de l'espace que nous avait laissé les chaînes.
_La prochaine fois que je serais en panthère, j'y resterais, non ? Enfin, je ne parle pas sous ma forme animale.
       Je m'allongeais, mais je n'avais pas l'intention de dormir, juste de reposer mes membres. Finalement, je me redressais sur les mains, et le regardais.
_Aëran...
        Je tripotais le bracelet, qui me gênait un peu.

_Écoute, je sais que tout ça... C'est dû à ta magie. Je ne suis pas une marionnette comme toutes ses autres poules que tu as déjà b...
       Je me ressaisis. Je ne savais vraiment pas quoi penser de lui. Ni de moi, d'ailleurs.
_Excuse moi... pour les coups... Je ne supporte pas qu'on profite de moi. Tu dis que je peux avoir confiance en toi, eh bien, il faudra me le prouver, et autrement que d'un baiser.

       Nous restâmes un long moment dans cette caverne. Puis finalement, j'avais envie de me bouger, je me levais.
_Allons-y, j'ai pas envie d'y passer la semaine, dans cet endroit...
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Mer 30 Avr 2014, 11:07





Du fond de la grotte, nous pouvions entendre de petites gouttes tomber dans les flaques d’eau. Dehors, tout était calme, je me demandais si j’allais enfin lui dire la vérité sur la sortie, ou si je restais un peu plus longtemps coincé ici avec elle. Elle eut alors l’idée de se transformer en panthère, était-elle folle ? Elle me dit de tourner la tête, et je fermais les yeux en adossant la tête contre la paroi rocheuse, tout en soufflant :

« C’est une mauvaise idée… »

Heureusement pour moi, elle ne put se métamorphoser, et j’esquissai un sourire. Je la vis alors s’allonger, et se relever presque immédiatement, susurrant mon prénom, puis elle vint m’insulter, du moins c’est ainsi que je le pris, sur le fait qu’elle n’était pas comme toute les autres. Puis s’excusa pour des coups qui devaient dater du début puisque depuis l’épreuve des esprits, il ne me semblait pas en avoir pris des sérieux… En fait, j’étais maintenant énervé contre elle, elle me prenait pour un manipulateur, et un sauvage de surcroit, qui sautait sur tout ce qui bouge. Je murmurai alors :

« En fait, tu as parfaitement raison… » Je fis sortir des ronces du sol qui vint la soulever et la plaquer contre la paroi. Je mis mes mains à côté de sa tête, mon visage près du sien, et pesta, criant presque : « Si j’avais vraiment voulu profité de toi, crois-tu que j’aurais attendu si longtemps ? Un murmure, un souffle et tu m’appartiens entièrement, n’oublie pas que le fais que tu ne sois pas encore nu en face de moi ne dépend que de ma seule volonté ! » Je reculai alors vivement, tapant dans un caillou au passage « put*in mais pour qui tu me prends ? » Je me rapprochai une nouvelle fois, fou de rage : « Dans mon passé, j’ai choisi de manipuler pour m’enfuir, la différence avec toi, c’est que je ne t’aurai pas bai*é comme tu le dis si bien ! Je n’ai rien à gagner en te manipulant ! » Je me reculai une nouvelle fois : « Une derrière chose, je ne te donnerais pas le monde sous prétexte qu’il te faut une preuve de ma fidélité envers toi, tu m’attires, mais pas jusqu’à avoir des sentiments »

J’espérais avoir été clair, un peu brute certes, mais c’était la stricte vérité. Je ne savais pas s’il fallait que je la détache ou pas, ce en quoi j’étais sûr, c’était le retour que j’allais avoir.
En criant, j’avais ameuté la petite colonie de zombies qui nous attendait en bas de la falaise. Je m’adressai alors à Saari
:

« Je voulais passer un petit peu de temps avec toi, alors pour la sortie… » Je touchai la paroi du bout des doigts et appuyai alors sur une pierre. Une grande porte cachée dans la roche s’ouvrit.

La chaîne qui nous unissait elle est moi c’était allongé, j’avais l’impression que maintenant elle pouvait s’allonger jusqu’à l’infini tant ce qui nous séparé était grand. Mais il semblerait que j’avais parlé trop vite, sans prévenir, elle me tira vers Saari et je me retrouvai à quelques centimètres d’elle. Je posai alors le front sur celui de Saari et fermai les yeux :

« Pardon » mon pouvoir d’attraction ce mis alors en marche, je ne le retins pas. Saari était la première femme en qui je n’avais pas peur, et attiré de surcroît. Je crois que la solitude m’aurait fait apprécier n’importe qui, et c’était tombé sur elle. Je fis alors glisser mes mains le long de ses bras, et vint les mettre sous les ronces, pour ne pas qu’elles n’entaillent plus Saari : « Je n’ai pas envie de te détacher, je crois que j’ai un peu peur que cela ne parte en combat si je le fais… » Mes mains commencèrent à saigner : « Je suis désolé pour tout, tu ne serais pas là si je ne t’avais pas provoqué dès le début… en fait, je mérite amplement tes coups… » Je me reculai vivement et la libérai. J’étais prêt à endurer son courroux.

Ce qui nous attendait ensuite nous obligeait à être proches, nous étions obligés de croire en l’un et l’autre, de ne pas nous haïr indéfiniment. Nous étions attachés tous les deux ensemble, mais dans la pièce suivante, nous serions attachées à quelqu’un d’autre, une ombre de l’autre, peut-être l’assassin que nous sommes tous au fond. Nos désirs ou la rage qui nous incombe seront à découvert, et il faudra se battre pour résister, ou ne pas croire aux mensonges que l’on essayera de nous faire croire. Ce magicien pense que les relations sont la perte de l’humanité, mais peut-être que la nôtre sera au contraire une renaissance.




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Sam 03 Mai 2014, 19:07


       Il n'a rien compris. J'ai tout les droits de le traiter de profiteur. Je déteste que mon esprit soit embobiné par une quelconque magie, et c'est exactement ce qu'il se passe qu'en il est près de moi. J'ai le cœur qui s'emballe, mes désirs ragent contre ma volonté, mes muscles se crispent pour résister.
_Crois-tu vraiment que tu pourrais faire de moi ce que tu veux ? sifflais-je. Tu ne connais pas l'étendue de ma haine, pauvre humain.
       Sa magie d'attraction n'est pas excessivement puissante, en fin de compte, tant que je ne le supplie pas de me finir. Mais ma réplique ne lui avait pas plu. Je sentais une pression plus dure que d'habitude, cette grotte l'avait bien entraîné. Les épines s'enfonçaient entièrement dans ma chair, laissant couler des filets de sang. La douleur était-elle la seule chose que je méritais ? Cet homme avait beau se prétendre de bons sentiments, il avait le don d'ouvrir ma peau. Mais à son égard, j'étais spéciale, et dans un sens, ça explique pas mal de choses. Finalement, j'étais à la fois en colère et touchée. Il passa outre mon éternelle médisance, et clarifia ses sentiments. Je l'intriguais. Et c'était réciproque. Mais ça s'arrêtait là, et on était d'accord la-dessus.
       J'entendais des râlements venant d'en bas. Les mort-vivants avaient rappliqués à notre engueulade. Je doutais qu'ils sachent grimper, mais rien n'était moins sûr. Il m'avoua avoir voulu passer du temps ensemble, et convaincu que ça n'allait plus pouvoir être faisable, il m'ouvrit la sortie de l'épreuve en enfonçant une dalle de pierre. C'est gentil, mais attachée comme je le suis, il pouvait toujours partir sans moi. L'obscurité des lieux commençait sérieusement à m'étouffer, et je me débattis entre les lianes. Malheureusement, notre bracelet nous rapprocha, ce qui me retourna l'estomac. Je m'attendais à ce qu'il resserre les liens des ronces, mais il se contenta de poser son front contre le mien, s'excusant de ses actes.
_C'est moi, rétorquais-je.
        Je ne lui ai pas facilité la tâche, en effet. Il passa les mains le long de mes bras, me donnant la chair de poule, et les plaça entre ma peau et les épines, desserrant moyennement les liens.Il avait peur de me détacher, peur de me faire mal, ou que je lui fasse mal, enfin, il n'avait pas le choix, et me libéra quand même, attendant sa miséricorde. « Je mérite amplement tes coups » avait-il dit.
_Parfait.
       Je me craquais les poings avant de lui envoyer une droite sur la joue, y mettant, disons, assez de ma hargne actuelle, ne voulant pas lui briser le cou. Je m'étirais les bras, vérifiant l'arsenal, essuyant le sang avec le reste de ma cape qui ne ressemblait plus qu'à un haillon de clochard. Puis je lui tendis la main, en signe de paix.
_Maintenant, on est quitte, souriais-je.
       Nous sortîmes par le faux mur, qui nous entraîna le long d'un nouveau couloir, éclairée par des torches de fer aux flammes bleues. Les constructeurs de cet endroit n'ont pas lésiné sur l'architecture. Mais ce n'était pas le plus intéressant. En haut d'une double porte, je pouvais à moitié lire «...autre sera lié...». Quel autre ? On est déjà lié. Ça ne pourrait pas être pire. J'ouvris les portes sur une toute petite salle brillante, avec en son centre des pentagrammes magiques dégageant une lueur bleue. N'ayant pas d'autre chose à faire, et nos bracelets solidement cloués entre eux, nous nous avançâmes jusqu'au milieu, sur les symboles. Et l'illusion opéra.


       Il faisais bien chaud. Mais c'était une lourdeur étouffante, humide, qui rendait la végétation encore plus pourrissante qu'elle ne l'était déjà dans ces marécages. Je ne voyais plus Aëran, mais bizarrement, cela ne m'étonnait pas. J'avançais prudemment sur un sol mousseux et gorgé d'eau, m'enfonçant jusqu'aux chevilles et je me sentais légèrement stressée, comme si le danger rôdait tout autour de moi. Des croassement se firent entendre au-dessus de ma tête. Sur les branches, des corbeaux m'épiaient, perchés sagement. Bah, s'ils me collent trop, je m'en ferais un petit en-cas. Alors que j'allais pour continuer mon chemin, quelqu'un en face de moi, de dos, les observait aussi. Ses cheveux, sa cape, elle me ressemblait. Elle se tourna complètement vers moi. J'en restais hébétée.
_Moi ?
       Elle semblait avoir des abysses à la place des yeux, et me souris tendrement en me voyant. Elle s'approcha, et je reculais en même temps.
_C'est quoi ce délire ? Fis-je.
_Ça n'en ai pas un, ria-t-elle. Je suis toi, et tu es moi, c'est tout. Je suis une partie de toi. En fait, je suis ta véritable nature. Alors, quoi ? Tu as peur de toi même ?
       Elle rit de nouveau, ce qui me vexa un peu.
_N'importe quoi, pourquoi aurais-je peur de moi-même ?
       Le sourire toujours aux lèvres, elle me prit dans ses bras doucement. Je me sentais tout de suite apaisée, comme si elle était un membre de ma famille. Toujours aux creux de ses bras, je lui demandais :
_Où sommes-nous ?
       Elle se redressa et pris mes mains.
_Au fond de toi. C'est une épreuve à passer. Mais ne t'en fais pas, je serais là pour t'aider. Et regarde qui est avec nous pour nous protéger !
       Elle lança un regard au-dessus de mon épaule. Lorsque je me retournais, je vis une panthère noire s'avancer à pas feutrés vers nous.
_C'est notre totem, m'expliqua mon double.
Je m'abaissais pour caresser l'animal, qui appréciait ces douceurs et me lécha la main. Saaribis, appelons-là ainsi, passa les doigts sur mes coupures fraîches.
_Ton corps est complètement meurtri, s'inquiéta-t-elle. Aëran n'y est pas allé de main morte.
       S'intéressait-elle vraiment de mon sort, où c'était un stratagème ? Ces yeux noirs ne m'inspiraient pas confiance, mais il ne faut pas se fier aux apparences, hein ?
_Comment connais-tu...
       Oh, si elle est moi, elle doit tout savoir de moi.
_Non, rien, repris-je. C'est vrai.
_Allez viens, sortons de cette maudite forêt.
       Elle me prit par la main pour m'entraîner hors des marais. Je me demandais où est-ce que nous allions. Et je me demandais où était l'alfar. En fait, des tas de questions tournaient dans me tête. Cette histoire va être tout aussi longue.




HRP : je ne sais pas si c'est à peu près l'idée que tu avais de l'épreuve XD mais je pensais qu'en fais nous pourrions être amenés à rencontrer notre partie profonde, être confronté à son caractère que nous avons maîtrisé avec le temps, et au final se retrouver tout les deux sans que l'on voit le double de l'autre, avec une idée plus ou moins bonne en tête, dans une situation déconcertante. Je sais pas si tu as compris XD enfin à ton prochain Rp ne nous fait pas encore rencontrer, ce serait bien que cette épreuve dure un peu plus longtemps. Vala !:)
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Dim 04 Mai 2014, 10:50






J’avais un peu peur de sa réaction… Saari réagissait peut-être comme une enfant, mais elle avait la poigne d’un homme. Un paradoxe très intrigant en fait. Quelque part, je pensais que quelqu’un lui avait volé son enfance, car on veut toujours que les gamins grandissent vite, qu’ils s’endurcissent, puis lorsqu’ils disparaissent, on leur surplis de redevenir ce qu’ils n’ont en réalité jamais pu être, des enfants. Je me souvins alors de ses dires, elle avait été rejetée par tous car elle était une Bélua du totem de la panthère… les enfants sont cruelles, parfois même pires que les adultes, pires que la vie elle-même.

Lorsque son poing toucha ma joue, je crus que mes dents allaient casser. Je tombai à la renverse, mais il semblerait que cela lui suffisait. Je la vis me tendre la main, et je la pris sans hésitation pour me relever. Nous nous aventurâmes alors dans un long couloir éclairé par des torches aux flammes froides. Je touchais les murs de mes mains, comme pour freiner notre avancé, c’est alors que précipitamment je lançai
:

« Promet moi de ne pas te perdre » Je fis se retourner Saari pour qu’elle me regarde « Promet moi de ne pas avoir peur, de ne pas fuir et surtout de ne pas te déprécier par la suite » j’enlevai brusquement  ma main de son bras et soufflai : « Écoute, nous n’avons parfois pas été en bon terme jusqu’ici, mais je te jure que je serai toujours là, quoiqu’il arrive ici, tu pourras compter sur moi d’accord ? » Je continuai à marcher, essayant de me justifier « je ne suis pas sûr pour l’épreuve qui suis, mais sors-toi de l’esprit que le monde doit être détesté, met ta rage de côté et lorsque nous aurons passé cette porte ne fais confiance à personne ! Même pas à moi »

Nous avançâmes alors au milieu de la petite salle, et je ne pus résister de prendre la main de Saari avant que celle-ci ne disparaisse, ne laissant que du vide entre mes doigts.

Je me retrouvai alors en plein milieu d’un massacre, des corps et du sang partout :

« Eh ! Regardez qui voilà ! » Dit une voix qui ressemblait à la mienne
Je souris et tournai la tête vers un petit groupe de six, moi-même en tête :


« Alors, on fricote avec une panthère ? » ria-t-il «  je ne me connaissais pas comme ça » continua-t-il « Moi les femmes, je les bouffe et je les jette… » Reprit-il avec sérieux

Je rie alors devant son nez et répondis : « Et tu crois qu’il va se passez quoi avec elle ? » Je repris mon sérieux et m’approchai dangereusement de moi-même « Je sais parfaitement comment me débarrasser de toi, crois moi que je ne te laisserai pas me manipuler » à quelque centimètre de son visage, je lui crachai : « Saari je la bouffe quand je veux, elle me mange déjà dans la main »

Il se mit alors à éclater de rire, avait-il compris que je jouais la comédie ? « Bienvenue mon frère, je suis bien heureux que tu te foutes d’elle, ça aurait été dommage que l’on se perde toi et moi » dit-il en me posant la main sur l’épaule. Apparemment, non. Le problème avec ses illusions, c’est qu’elles ne savent pas ce que nous pensons au moment même où nos deux parties ce séparent, ce qui était un avantage en fait. Cet homme qui n’était autre que moi-même étais différent de la dernière fois où je m’étais retrouvé ici, je ne pouvais moi-même ne pas savoir s’il jouait la comédie, tout comme moi. Nous attendions surement tous les deux le moment de se poignarder dans le dos.

Il m’emmena alors dans une cabane délabrée, et ce que je vis me bouleversa, au point de ne plus pouvoir bouger. Devant moi se tenait un petit garçon, les cheveux blanc-gris, les yeux presque noirs… il était recroquevillé dans un coin, mais je compris tout de suite que ce n’était autre que moi-même. Une larme coulait sur sa joue, il avait peur, et je voulut tendre la main pour le prendre avec moi, mais le petit groupe se plaçai entre lui et moi :


« Qu’est-ce que tu fou ? Ne me dis pas que tu es touché » railla-t-il « C’est notre déjeuné ! Dévorons notre passé ensemble pour ne faire plus qu’un ! » Il le prit par le bras, le gosse cria alors, incertain de ce que l’on allait faire de lui. Mon sang ne fit qu’un tour, et je fis soudainement sortir mes ronces de terres pour les plaquer contre leurs yeux, ce qui les creva. Mon double avait déjà mordu dans l’enfant, et pendant que les autres balançaient leur bras et leur arme autour d’eux, je me jetai sur lui. Je ne fis que le mordre en fait, fou de rage, je déchirais sa chair avec mes dents jusqu’à ce qui ne ressemble plus à rien, complètement vide de sang. Le gamin c’était plaqué contre le mur, tenant son bras où de la chair pendait, faute de la morsure de l’autre, tout en pleurant. Je me relevai alors et essuyait le sang de ma bouche… comment avais-je pu faire cela ? Je me demandais si tout cela n’avait pas tout simplement était prévu pour me déstabiliser. Je me tournai vers mon petit moi, et me baissai pour l’inciter à venir dans mes bras :

« Viens, je vais soigner ta blessure… » Il ne cessait de pleurer en se collant encore plus au mur « je ne te mangerai pas, je ne suis pas comme ça… »  C’était une phrase stupide en fait, puisque je venais de déchiqueter à coups de dents l’homme qui avait tenté de le tuer. Je déchirai alors un morceau de tissus qui traîné sur la table et lui bandai le bras, il se laissa faire en pleurant toujours, puis je le pris dans mes bras et sortis d’ici.

Je marchais avec lui longtemps, essayant d’oublier cet homme qui n’avait été autre que moi auparavant. Je m’arrêtai alors, j’avais peut être oublié l’essentiel, cet endroit n’est qu’une illusion, un test, alors qu’est-ce que je foutais avec ce gosse ?  Sans prévenir, il me sauta dessus et me mordit le cou, je plaquai alors sa tête pour ne pas qu’il déchire et de l’autre main lui écartai la bouche. Je le plaquai alors au sol en lui mettant les mains autour du cou. Il me lassera les avant-bras avec ses ongles, et les larmes me montèrent aux yeux, d’un côté, j’étais en colère et de l’autre, j’étais tellement triste que je cru que le monde me tombait dessus :


« Je n’étais pas un monstre ! Pas à cet âge ! » Mes mains se desserrèrent alors un peu, et l’enfant cria :

« Bien sûr que si ! Combien d’autres enfants as-tu tués à mon âge ? Combien en as-tu dévoré ? Je ne suis que ton ombre ! Le monstre est en face de moi ! »

« LA FERME ! » hurlais-je alors hors de moi, je resserrai tellement mes mains, qu’il trembla avant de rendre son dernier souffle « non… » Je regardai mes mains, j’étais bien un monstre. Je violentais tout ce qui m’entourait, après tout ce que j’avais fait subir à Saari, je me demandais si elle-même me voyait comme cela. Je pris alors l’enfant dans mes bras et mis ma tête dans son cou, je pleurai alors sans retenue.

Je savais que tout cela n’était qu’un test, j’avais moi-même mis en garde Saari, mais je n’arrivais pourtant pas au terme de l’illusion, j’étais bien trop pris dedans et j’avais étrangement besoin de ses bras à cet instant. Je devais pourtant réussir seul, et je savais que dans mon périple, j’allais rencontrer le plus gros de tous, mon double, celui qui réunissait toutes les parties que je venais de rencontrer. En fait, j’avais très peur et je n’avais pas envie de continuer, juste de m’effondrer et d’attendre que cela passe, mais je me relevai, il fallait que je réussisse, il fallait que je m’affronte.

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Lun 05 Mai 2014, 17:11



      J'apercevais des faisceaux de lumière à travers les arbres. Nous approchions d'un terre-plein, en restant silencieuses. Elle était légèrement devant moi, à côté, et semblait intéressée par quelque chose sur notre gauche. Sans se retourner, elle me stoppa brusquement d'une main sur le torse, et m'indiqua d'un geste de la tête le sol. Mon pied était suspendu au-dessus d'un piège à loup. Comment ne l'avais-je pas senti ? Etait-ce l'illusion qui bridait certains de nos pouvoirs ? Mon double me souri, et repris la marche. Mais ma curiosité était trop grande.
_Puisse que tu es moi, pourquoi tu as vu le piège toi et pas moi ?
_Normal, c'est grâce à ta partie sombre que tu peux les détecter. Si tu n'avais pas autant souffert, tu n'aurais pas eu d'intérêt pour ces trucs.
       C'est pas totalement faux. Mais je voyais bien qu'elle manigançait quelque chose. Je n'allais quand même pas faire une partie d'échec avec mon mauvais côté, filer une bière et la ramener chez elle tranquillement, comme de bons vieux amis. C'est une partie de moi que j'ai contrôlé avec le temps. Pas totalement, mais j'essaye de faire au mieux. Et ce fauve... plus que mon animal totem, il me fait penser à une personnification sauvage de ce que je suis. Voyant que je l'observais, Saarbis m'interpella.
_Elle m'obéit au doigt et à l'oeil.
_Ah bon ? Fis-je, surprise. J'ai toujours un peu de mal avec mes métamorphoses, moi.
       Elle ne me répondit pas, ce contentant de me laisser un énième rictus serein au visage. Je sais déjà que mes transformations apparaissent quand je suis hors de moi. C'est pour ça que je m'efforce de les maîtriser sans perdre mon sang-froid, pour ne pas provoquer de bain de sang. En fait, elle est tout ce que je renie en moi. Mais la tuer n'arrangerait rien, puisse que c'est un monde illusoire. Et puis, elle a l'air gentille avec moi.
_Pourquoi m'as-tu arrêtée, tout à l'heure ? demandais-je.
       Nous arrivâmes à l'orée des bois. L'herbe reprenait vie sous un océan de soleil, illuminant un grand village. Où sommes-nous ? Je ne connais pas cet endroit. S'il existe vraiment, j'aurais dû tomber dessus lors de mes fugues, quand j'étais jeune.
       Avant qu'on s'en approche, elle me répondit d'un ton un peu rude, comme si je l'embêtais avec toute mes questions.
_Tu es moi, pourquoi te voudrais-je du mal ?
       Pour prendre ma place ? Mais je ne dis rien. Je n'avais pas envie de la provoquer, ni elle ni sa panthère. Je doutais énormément de ces paroles. Et mes craintes se confirmèrent rapidement. Quatre hommes soldats nous dérangèrent.
_Mesdames, brailla l'un d'eux, je vous prierais de quitter cet endroit. Les étrangers y sont interdis. Si vous refusez, vous serez envoyées en cellule.
_Attaque, exigea mon double.
_Hein ?
       Je n'avais pas compris qu'elle s'adressait à l'animal, et il fallut quelques secondes entre les cris et le sang pour que celui-ci mette fin à leur existence. Je restai coi devant le massacre, les lambeaux de chair dégoulinant sur la pelouse, donnant une touche de théâtralité dans ce paysage.
_Pourquoi tu as fait ça ? balbutiais-je. Ce n'était pas nécessaire...
_Ahaha ! Pourquoi tu t'énerves ? Tu aurais fais pareil, non ?
_Non ! J'aurais attendue la nuit, ou serais rentrée discrètement...
_Tu rigoles ? S'ils étaient restés vivant, ils auraient ramenés des renforts, on aurait toute la ville à dos. Saari, voyons...
       Elle allait me prendre la main, mais je rejetais son geste.
_Laisse-moi tranquille ! Qu'est-ce que tu veux de moi, à la fin ?
_Viens, et tu le comprendras bien assez tôt.
       De toute façon, je n'avais pas vraiment le choix. Je la suivis jusqu'au village, la panthère à nos pattes. Toute cette histoire m'intriguait. Très peu de gens courraient les rues, comme si une malédiction pesait sur les lieux. Au détour d'une ruelle, un groupe de gens nous remarquèrent, et, affolés, se précipitèrent sur nous. L'animal s'interposa, menaçante, les crocs sortis.
_Cet animal ! C'est celui qui tue nos bétails!
       Cette scène me paraissait étrangement familière, comme un déjà-vu.
_On viens juste d'arriver sur ce territoire, riposta mon autre moi. S'il y a quelque chose, on y est pour rien.
_Ce sont des étranger, en plus ! Poursuivit un autre homme, ignorant totalement notre défense. Attrapez-les !
_Quoi ? râlais-je. Mais on a rien fait !
       J'ai l'impression qu'ils sont sourds. Ils tentèrent de nous poursuivre, mais je voyais l'animal prêt à se battre, les griffes tendues.
_Non ! ordonnais-je en lui tirant la queue. Viens ici !
       Étonnamment, elle me suivit sans protester, accompagnée de mon double. Je m'engouffrais dans un bâtiment abandonné, et bloqua la porte par un meuble vide. Puis je m'assis au fond de la pièce, contre le mur. Saaribis et la panthère, immobiles au centre, me regardaient, se demandant ce que je comptait faire. Je me le demandais aussi.
_J'ai l'habitude de fuir, déclarais-je pour me justifier.
       Elle s'assit en face de moi, comme si nous entamions une grande discussion.
_Et pourquoi fuis-tu ?
       Elle connaissais parfaitement la réponse. Elle voulait juste m'arracher les vers du nez, et m'attirer dans son univers morbide et froid. Mais au fond, c'est comme si je pensais à voix haute. J'avais besoin de m'extérioriser.
_Parce que... J'ai vraiment bouffé leurs poulets. A chaque fois ils s'aperçoivent qu'un prédateur rôde dans le coin alors ils me pourchassent.
_C'est comme ça à chaque fois. C'est pour ça que tu es devenue vagabonde. Jamais deux fois au même endroit, hein ?
       La panthère se coucha en face de la porte barricadée, guettant. En y réfléchissant, c'est mon totem qui me réveille en sentant le danger, ou qui se manifeste contre mon gré quand on veut ma mort. Le voir comme ça, c'est un peu comme si je venais de retrouver la vue sur mon protecteur...
       Mon protecteur ! C'est quand même un peu gros. C'est aussi la source de mes ennuis et de mes meurtres. C'est à cause de lui que je cherche la rédemption.
_Pourquoi tu te retiens ? enchaîna Saari. Ces gens n'ont rien d’appréciables,ils voient une jeune fille et tout ce qu'ils cherchent à faire, c'est à la tuer. Il sont comme tout ceux qui t'ont fait souffrir. Regarde ces marques...
       Elle me caressa le bras.
_Mérites-tu vraiment tout ça ? continua-t-elle. Il n'ont pas de honte à faire du mal aux gens, à détruire des vies. Sauve la tienne dans leur propre mépris !
       Je savais qu'elle avait raison. Que c'était cette folie en moi que je cherchais à combattre jusqu'à maintenant. Je m'attardais sur le bracelet d'union d'Aëran et moi. Je me demandais ce qu'il vivait. Je savais en tout cas qu'il n'avait pas eu plus de chance que moi dans la vie. Je ne le connais pas énormément mais, il m'a dit des choses qui laissent croire qu'il a choisit la voie du bien quand même, repoussant ses vieilles erreurs. Mais, comment le vit-il ? Est-ce qu'il est plus heureux ?
       J'entendais la porte de la maison tambouriner. Des voix hurlaient dehors, ils nous avaient trouvés...
_Saari, reprit-elle. Tu sais bien que c'est grâce à moi que tu es toujours en vie. Seul la haine ta fait avancer au milieu des obstacles.Crois-tu vraiment que tu trouverais de l'amour ? Tu es née monstre, ta destinée n'est pas parmi les bons. La terre entière ta fait souffrir, il est temps que tu leur montre le fruit de leur semence.
_Pas question, murmurais-je tellement bas que je ne suis pas sûre qu'elle m'ait entendue, et très peu convaincue de moi-même.
_Toute cette puissance en toi n'attend que notre accord pour se déchaîner.
       Je me relevais, perdue dans mes pensées, faisant les cent pas autour de la salle.
_Pardonnerais-tu toutes ces cicatrices sur ton corps et dans ton cœur ? Ces jours où-tu n'as rien mangés. Où, enfant, personne n'a pris le temps de te sauver...
       Bien sûr que non. Mais il n'y a pas que des gens mauvais... J'ai rencontré des gens bien ici. Malgrés qu'ils ne comprennent pas ma rancœur. Et, dieu, je ne pardonnerais jamais à ces esclavagistes d'avoir volés ma sœur! Ma sœur ! Il n'y a qu'elle qui compte pour moi. Je voulais la retrouver. Vivante.
_Et Erin ? renchérit mon double, comme si elle avait compris mon dilemme. Elle est morte, tu sais.
_C'est pas vrai !!! hurlais-je. Elle n'est pas morte ! Et je la trouverais !
       Elle se releva et me prit le visage entre ses mains.
_Rend-toi à l'évidence. Depuis combien de temps la cherches-tu ? Des années ! Tu as fais les quatre continents sans avoir aucun indice !
       Elle me rendait folle de rage. Ma seule raison de vivre n'est pas une simple phrase entre les lèvres d'un monstre. Je ne croirais que mes yeux ! Je la repoussais tellement fort qu'elle tomba à la renverse. J'entendis la porte craqueler, ils essayaient de la défoncer. Saaribis se releva lentement, un demi sourire sur son visage, le regard rivé sur moi.
_Foutez-moi la paix ! aboyais-je à la porte en y jetant mon poing de toute mes forces, fissurant le bois.
       Mais ils ne s'arrêtèrent pas.
_Pourquoi ! m'écriais-je. Pourquoi ne me laissent-il pas tranquilles ! Pourquoi le monde se retourne contre moi !
       La porte explosa, libérant un flot de villageois armés.
_Tue-les, vociférais-je à mon obscurité.
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Mer 07 Mai 2014, 17:38






Les paysages défilaient au fur et à mesure que j’avançais, je ne savais pas si j’arrivais à mon but ou si cela était encore loin. J’avais peur de me tromper de voie, tuer était plus facile que vivre sans sang. Je regardai mes mains, j’avais abattu tant de monde, des innocents, des gens qui en valait la peine… je ne savais plus quoi penser. Je pensai alors à Saari, s’en sortait-elle au moins ? Je pensais alors qu’elle avait vu le monstre que j’avais été, pour autant, elle n’en avait pas était effrayé quand j’étais à ses côtés.

J’arrivai alors devant un grand autel, du sang coulait sur les pierres grises, et devant moi, mes anciens compagnons gisaient, tout ce que j’avais tué était empilé devant moi. Sortit soudainement mon double. Il essuyait le sang qui coulait de sa bouche et tout en me montrant les cadavres, il me dit :


« Tu aimes mon chef d’œuvre ? Enfin… le nôtre plutôt … » Il descendit les marches qui menaient à l’autel et s’avança vers moi, un couteau de sacrifice à la main.

Je le regardai alors et lui répondis :

« Tu ne peux pas me tuer… tu peux me faire mettre à genoux, me faire mal au plus profond de moi, j’ai choisi ma voie le jour où je suis parti de cette put*in de secte… et ce n’est pas toi… » je pris sa main et m’enfonçai le couteau dans le ventre « Je n’ai pas à te tuer, tu es déjà mort… regarde toi, je suis prêt à mourir plutôt que me battre pour quelque chose que j’ai déjà choisi il y a bien longtemps, tu disparais alors petit à petit… » Son corps commença alors à s’effacer, comme une ombre il devint transparent « Je t’ai déjà oublié, tu n’es rien d’autre pour moi qu’un souvenir… » Il lâcha son couteau et s’éloigna de moi, regardant ses mains disparaitre.

Je m’effondrai alors à genoux, tenant l’objet qui me transperçait. Je savais qu’il n’était pas réel, mais la douleur était tout de même atroce. Mon double hurla alors :

« Tu ne peux pas m’oublier ! Je fais partie de toi ! »

Je riais alors difficilement et tout en crachant du sang lui répondit :

« Non, à l’épreuve des esprits, Saari a eu peur de toi… » Je crachai un peu plus de sang « Pas de moi… Ce n’est pas toi qu’elle a embrassé, pas toi qu’elle a regardé, ce n’est pas toi qui avais envie d’elle et ce n’est pas toi qui la désires encore maintenant »

« Tu ne peux pas me renier pour le regard d’une femme ! »

Je me mis alors à hurler :

« Une femme ou quelqu’un d’autre aurait été la même chose ! Elle ne m’a pas regardé comme le monstre que tu es ! C’est tout ce qui compte ! »

« Un monstre ? » railla-t-il « Mais c’est grâce à-moi si tu es vivant ! Je suis ton instinct de survie ! »

« DÉGAGE ! » criai-je de toutes mes forces, les larmes me montaient aux yeux « Je ne veux plus de toi… si je dois me battre, je me battrai, contre le monde s’il le faut, juste pour vivre libre… mais je n’ai pas besoin de toi… alors part maintenant… » Mes yeux se brouillèrent, les larmes ne cessèrent pas. La tête me tournait alors et je m’effondrai. J’entendis au loin un souffle, un murmure : « Je reviendrais ». J’étais libre.

Je sentis les dalles froides de la salle ou nous étions avant toute cette illusion. Je ne pouvais ouvrir les yeux, et je touchai mon ventre pour constater que je n’avais plus le couteau en moi. Je souris un peu avant que les larmes ne ruissellent sur mes joues. J’étais libre maintenant, mais pour combien de temps ? Les femmes me remémoreront toujours mon esclavagisme, je serais toujours poursuivi par la secte pour x raisons… mais au moins j’étais libre pour quelque temps. Je me laissai aller dans un sommeil profond et après quelques heures me réveillai et me levai. Je m’assis alors contre un mur et touchai la chaîne qui nous unissait Saari et moi. Je posai alors mon front dessus et chuchotais : « Ne te perds pas… » J’ignorai si elle pouvait m’entendre, mais je priais pour que ce soit le cas.


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Dim 11 Mai 2014, 21:35



       L'animal et mon double se battaient comme des sauvages, tranchant la peau de leurs lames et griffes, et je me perdis dans la foule dans l'action. Tout à tourné au désastre, mais s'ils avaient renoncés à poursuivre une guerrière entraînée, ils seraient peut-être encore en vie. Malgré le grabuge, j'entendis distinctement une voix d'enfant provenant de l'extérieur criant au secours.
_Non ! Lâchez-moi ! Lâchez-moi ! suppliait-elle.
       Alors que les villageois tombaient un à un comme des mouches, je voyais à travers le trou qui restait de la porte, un homme traînant une jeune adolescente, aux longs cheveux couleur de blé. Elle me paraissait étrangement familière, et son agresseur aussi, ressemblant à ces Marchands d'Espoirs. Je sorti de la maison, les yeux rivés sur eux, et pointa mon sabre en direction de l'homme. Vêtu comme un bandit, il portait un bandeau cachant la moitié de son visage sous les yeux, représentant le symbole de leur secte. En me voyant, il menaça la gamine d'un poignard sous sa gorge. Cette dernière, les larmes aux yeux, fut choquée en me voyant.
_Saari ? couina-t-elle d'une voix brisée.
       Je mis un instant avant de comprendre la situation. Est-ce vraiment elle ? Comment pourrais-je savoir à quoi elle ressemble depuis ? Ce n'est pas possible...
       Il lui trancha la gorge sèchement, avant de la laisser s'écrouler, les yeux exorbités, et de disparaître dans un écran de fumée.
_Non ! hurlais-je en vain en accourant la soutenir.
       Son sang giclait sur moi, et je tentais désespérément d'arrêter l'hémorragie avec ma main. Mon cœur battait la chamade, je sentais tout ceci comme si c'était vraiment réel, sa chaleur, sa peau, ce liquide rouge, et ses yeux ébahit fixant les miens, incapable de prononcer un seul mot, je ne pouvais que voir sa peur. Je n'avais jamais rien vu de plus horrible... Ma gorge se serrait, je ne respirais plus que par saccades, et ma vue se brouillait sous mes larmes. Comment, comment, comment ? Rester calme, ce n'est pas réel... Ce n'est qu'une illusion...
       Une main se posa sur mon épaule, que je repoussais d'un geste brusque, surprise. En me retournant, je vis mon propre visage, et me rappela subitement que j'avais en effet un double.
_Fait quelque chose, arrivais-je enfin à articuler.
       Elle s'agenouilla, et caressa la joue de l'enfant qui venait d'échapper son dernier souffle. Ses yeux restèrent grands ouvert, toujours rivés sur moi. Non, non, non !
       Je la laissa tomber à terre et me releva, pris ma tête entre mes mains en essayant de me calmer.
_Ce n'est pas vrai, je veux sortir de là ! Sors moi de là ! m'adressais-je à mon autre moi.
       Je senti le froid d'une claque m'éclater la joue.
_Pourquoi l'as-tu tuée ? cingla Saari.
_Quoi ? m'indignais-je, reprenant un peu mes esprits. Je n'ai rien fait !
_Justement, tu n'as rien fait ! Tu l'as laissée mourir ! Pourquoi ?
       Cette fois, elle dépassait les bornes de m'accuser ouvertement du meurtre de ma propre sœur, je la saisi par le col.
_Je ne suis que dans une illusion ! Erin n'est pas morte !
_Qu'en sais-tu !
       Je sais, je sais que je n'en sais rien ! C'est ce que je dois savoir...
_Rien, mais je le saurais !
_Comment ? hurla-t-elle encore plus fort en me repoussant brusquement. Tu te laisses bercer par les paroles stupides d'enfants naïfs ! Tu perds ton temps depuis toutes ces années ! Je l'aurais retrouvée bien plus vite que toi ! Ta haine n'est pas assez forte !
_La ferme ! m'égosillais-je en lui envoyant un coup de poing.
Pourtant, je savais qu'elle avait raison, et c'est ce qui m'énervait encore plus.  Je perdais mon temps, j'aurais dû poursuivre ses hommes dès que je m'étais enfuis de la ferme des marais. Mais j'étais jeune et faible...
       Elle s'essuya le filet de sang qui coulait de sa bouche et fis échos à mes pensées.
_Tu es faible... ça, c'est un coup de poing !
       Elle m'envoya dans les roses d'un seul geste.
_Ni amour ni haine, tu es perdue au milieu du véritable pouvoir, c'est ce qui te fais défaut.
       Je me redressa, passant ma colère sur elle en jouant des pieds et des mains. Mais elle était plus souple, plus rapide, plus forte... Ses yeux n'exprimait que les abysses d'une poupée sans âme.
_Tu es pourtant tellement prometteuse... poursuivit-elle. Toute cette rage en toi, moi, n'attendons qu'à être libérés !
_Ta solution est de tuer tout le monde...
_Non, seulement ce qui se trouve sur notre chemin.
       Je me jetais sur elle, l'entraînant dans la poussière, le sang et les gonflements de mon visage et de mon corps se faisaient douloureusement sentir.
_Tu es comme tout ces monstres qui ont tués mes parents ! aboyais-je.
_Non, seulement le fruit d'un monde pourri jusqu'à la moelle. Qui sème le vent récolte la tempête. Qui sème la mort rapporte le chaos... Regarde autour de toi.
      Je n'avais pas remarqué que le décors avait changé. Des cadavres gisaient absolument partout, certains me rappelait des personnes que j'avais tués récemment, d'autres ne me disait rien du tout. Au-dessus de moi, Saari s'appuyait sur mes épaules, à peine transpirante.
_Tu les as tous tués. Tu ne dois même pas te souvenir de la moitié d'entre eux, pas vrais ?
_Non, avouais-je.
       Avant qu'elle puisse en rajouter, je la repoussais, me retrouvant dominante.
_Ils ont cherchés la mort, et ils l'ont trouvée, m'enquis-je. Mais je ne tuerais plus d'autre innocents !
       Il s'ensuivit un silence où on se jaugeait du regard, comme un combat mental.
_Soit, fit-elle. Pardonnerais-tu la torture occasionné à un innocent enfant ?
_Bien sûr que non, et je ne ferais jamais de mal à un gosse.
_Tu était de l'un d'eux. Te souviens-tu de ta douleur ?
      Soudainement, une immense douleur me parcourra le corps. Je m'écroulais, incapable de bouger tant tout mes membres tremblaient, s'ouvrant sur des plaies de coups invisibles. Mes poumons allaient exploser, je laissais échapper un cri, impuissante.
_Hmmm, tout d'un coup, c'est pas pareil c'est sûr.
      Tout cessa aussi vite que c'était venu, et je me détendis en expirant fortement, inerte, sentant l'odeur de mon propre sang, les blessures me brûlant toujours.
_Je souffrirais avec toi, soufflais-je, observant un ciel orangé.
_Tu souffriras sans moi aussi. Tu es née pour souffrir. Les dieux en ont décidés ainsi. Bats-toi pour ta liberté.
_Je n'ai jamais cessé de ma battre.
_Ne cesse jamais. Je suis là, je serais toujours là, tu ne pourras jamais te débarrasser de moi, alors pourquoi ne m'acceptes-tu pas ?
_Parce que j'ôte des vies... comme ceux qui ont ôté la mienne... Je ne veux pas devenir ce que je hais, murmurais-je lentement.
       Je vis son visage se pencher sur moi, tirant une expression déterminée.
_Tu hais le monde, et pourtant tu es bien obligée d'y vivre. C'est illogique.
       Je n'ai jamais eu envie de mourir. Jamais. Depuis ma naissance, la seule réponse aux moqueries, aux tortures, était une insatiables colère que je refoulais au fond de moi, jusqu'à créer ça. Cette fille. Si je ne la dompte pas, je ne pourrais pas dompter la panthère. Mais comment contrôler ma véritable nature ? N'est-il pas plus facile d'aller dans le sens du courant ? « Tu as de l'amour en toi » m'avait dit la chaman. « Tu n'as juste pas eu l'occasion de le cultiver ». Devrais-je saisir l'opportunité d'aimer pour me contrôler, et perdre la trace de ma sœur, ou bien poursuivre ma route tel une tornade, dans le but de la retrouver, au risque d'y perdre mon âme ? Je ne sais plus quoi faire. Cette histoire de m'a pas avancée, juste torturée un peu plus.
_Tu ne pourras pas sortir de cette illusion sans faire un choix. Accepte-moi.
       Que penserais Erin de moi, une meurtrière ?
_Non. Pour Erin. Je veux être bien pour elle, concluais-je.
       Saaribis sourit, une dernière fois. Mais pas un sourire tendre, plutôt un sourire narquois.
_On se reverra.
       Elle disparu, et alors que le monde s'évaporait doucement, je tournais la tête vers le petit corps qui, étrangement, me regardait encore.
_Je ne te laisserais pas tomber, chuchotais-je.
       Tout devint noir.



       Lorsque je rouvris les yeux, je vis Aëran, le visage cerné, sûrement d'avoir pleuré. Toutes mes douleurs s'étaient évaporées, mais je me sentais extrêmement sale, et mes jambes tremblaient tellement que j'eus du mal à rester debout, je m'assis sur le sol froid le temps de me ressaisir. Mais je n'arrivais pas à m'enlever l'image de la mort d'Erin. Je triturais mon bracelet, stressée. Je ne savais plus quoi faire. J'ai dis ce qu'il fallait pour sortir de cet autre monde, mais je n'en étais pas moins sûre.
_Pourquoi le monde est-il si noir ? demandais-je à Aëran sans lever les yeux, ne m'attendant à aucun réponse logique.
       Parce qu'il n'y en avait pas. C'était comme ça, et il fallait faire comme on pouvait pour rester en vie. La pièce commençait à m'étouffer, mes membres ne s’arrêtaient plus de frémir, je me releva promptement et entama la marche.
_Sortons de là, j'en peux plus.
       Je sais que j'aurais dû demander à mon compagnon s'il allait bien, comment s'était passé sa propre illusion, mais j'étais déconnectée et incapable de le regarder dans les yeux.


J'ai juste besoin de lumière.

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Dim 18 Mai 2014, 16:11




« Pourquoi le monde est-il si noir ?... Pourquoi le monde est-il si noir ?... » Je posai ma main sur mon front. Ses paroles raisonnaient de manière répétée dans ma tête, comme si cette question sans réponse ne voulait plus sortir de mon esprit. Il y avait surement une réponse, quelque part, une racine du mal qui envahissait petit à petit le monde.  J’ouvris la bouche pour lui répliquer quelque chose, mais je la refermai aussitôt. Le monde était ce qu’il était, et le simple fait de vouloir le changer n’y fera rien.

Je me levai en même temps qu’elle. Je ne lui dis mots, et elle ne me parla pas non plus. Nous avançâmes dans un long couloir et je m’arrêtai soudainement pour poser mon dos contre le mur de pierres. Je passai ma main dans les cheveux et soufflai, comme si nous devions parler de tout cela. Je regardais alors Saari dans les yeux. Je me demandais ce qu’elle avait enduré là-bas. Je souris alors et chuchotai d’une voix réconfortante :

« C’est la ligne droite… nous arrivons au bout » Je m’approchai d’elle et lui pris doucement la main. Je ne me rappelai pas avoir été aussi doux avec quelqu’un depuis ma capture et je me surpris moi-même d’être porteur de tant de tendresse. J’embrassai alors sa peau et fermai les yeux pour sentir une dernière fois son odeur. Je les rouvris alors et continuai : « On ne sera bientôt plus lié toi et moi, cela m’attriste un peu » dis-je en riant pour la taquiner. Je repris alors mon sérieux : « Quoique tu es pu vivre là-bas, je suis heureux que tu ne te sois pas perdu. Si j’avais été en présence de ton autre, de ta partie agressive, je ne l’aurai pas supporté » Cela ressemblait à une confession, et peut être que cela en était une après tout. Je l’attirai alors contre moi et l’embrassait. C’était peut-être la dernière fois. Nous allions également traverser l’épreuve de ce magicien, celle que j’avais autre fois ratée avec mon compagnon. Je passai ma main dans ses cheveux tout en continuant à l’embrasser, et un bref instant, j’eus peur que tout s’arrête ici, que l’on me l’enlève, qu’elle se dresse contre moi ou que nous nous battions à la toute dernière épreuve. Je la pris fermement dans mes bras pour me rassurer de sa présence. Je lui chuchotai alors : « Peut-être que nous deux n’était qu’un coup de vent, une relation sans avenir, mais si c’est le cas, je ne t’oubliais pas ». Je l’embrassai dans le cou et continuai : « J’ai trahi beaucoup de monde dans mon passé, mais je peux te promette que je ne te ferais aucun mal » Je caressai sa joue et l’embrassai sur le nez. Je ne voulais pas que cela s’arrête, pas allez jusqu’au bout de ce couloir. C’est alors que tel un soupir, je susurrai : « J’ai peur de te perdre ». Je continuai alors à marcher en direction de la sortie. C’était la fin de notre aventure, et si après le magicien des lieux d’autres épreuves nous attendait, alors je ne saurais d’aucune aide.
 
J’ouvris la porte et fronçais les sourcils à sa vue. Devant nous se tenait l’esprit de cette saleté de magicien, le meurtrier de mes compagnons et notre bourreau également. Il sourit en me voyant et lâcha :

« Tiens donc ! Tu viens une nouvelle fois échouer ? » Au moins, Saari était maintenant au courant que je n’avais jamais passé la porte suivante. « ooooh… m’emmener une si jolie femme comme sacrifice, tu es un bien gentil garçon Aëran… » Il s’approcha de nous et vint pour caresser le visage de Saari. Je lui crachai soudainement : « Ne t’approche pas d’elle ! » Il rit aux éclats et dit : « tu es un excellent comédien, mais contrairement à cette femme, je ne suis pas dupe… » Il s’approcha de moi et susurra : « Tu n’as jamais aimé personne, et surtout pas une femme… sortie d’ici, tu la délaisseras comme toutes les autres, peut-être même essayera tu de la tuer… comme plusieurs d’entre elles… » Il rit alors et s’adressa à Saari : « Ne lui fais pas confiance, ce n’est qu’un excellent manipulateur ! » Je rie alors à mon tour : « Dis donc, tu t’es bien affaiblie depuis la dernière fois… oh mais j’oubliais » je levai mon bras enchainé : « Si ces chaînes sont là pour nous détruire, elles sont aussi ton salue ». Je tirai alors sur la chaine pour ramener Saari contre moi, et la distance du lien qui nous unissait rapetissa tellement que maintenant nos mains se touchaient. Il demeurait néanmoins quelques centimètres pour que les deux bracelets se touchent et mettent fin à l’existence de l’esprit du magicien. L’étape était simple en réalité, si les bracelets se touchaient, c’était nous qui l’emportions, si l’esprit arrivait à nous séparer, alors nous perdions.
Je posai mon front contre celui de Saari et lui dit :
« J’ai raté cette épreuve la première fois, l’esprit nous a séparés lui et moi. Il ne restait que haine et colère. Il s’est jeté sur moi comme un fou, je l’ai tué et lâchement abandonné. Lorsque les liens ont été rompus, j’étais à demi conscient, et pour me torturer, ce chien m’a fait sortir d’ici indemne. » Je soupirais et la regardai dans les yeux : « Je suis ici pour me venger, et prendre ce qu’il a de plus chère, son grimoire » Il rit et cracha : « Tu crois que lui dire maintenant la vérité changera quelque chose à son sors ? Tu sais quoi, pour la peine, je te laisserai en vie quand celle-ci sera morte, comme ça tu pourras te rappeler son odeur et ses lèvres sans jamais pouvoir la retrouver » Il subsistait tout de même une difficulté, et je devais en informer Saari avant qu’il n’attaque : « On ne peut pas le toucher, notre seule attaque est notre lien, et c’est également notre perte. Si le lien se rompt, nous serons impuissants face à lui. En revanche, lui peut nous toucher. » Je la pris soudainement par les épaules et la fis rouler contre le mur, me retrouvant moi-même dos au mur. Une dague était alors plantée à l’emplacement où nous étions tantôt. Je souris à l’esprit et lui dis : « Bien, commençons alors ». J’embrassai alors Saari et esquivai les coups de l’esprit lorsqu’il le fallait. Je fis alors glisser sa cape qui tomba sur le sol et caressai son corps lorsque l’esprit n’essayait pas de nous tuer. C’était assez difficile de deviner si notre lien allait s’allonger à mes caresses ou au contraire aller rapprocher les bracelets, mais par respect je n’allai pas plus loin que cela, n’essayant pas de la déshabiller plus.

Spoiler:

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Jeu 22 Mai 2014, 19:28



       Quand arriverons nous à la fin de ce calvaire ? Nous avancions sans un mot dans l'étroit tunnel. Il me semblait plus long que les autres, ou bien est-ce notre silence pesant qui rendait ce couloir comme le trajet d'un condamné à mort. Au bout d'un moment, Aëran s'adossa au mur, visiblement préoccupé. Il me sourit et me confirma enfin ce que j'attendais depuis le début : la dernière ligne droite. La dernière salle, la dernière épreuve, mais peut-être pas le dernier piège ? J'étais fatiguée, nous nous étions pas reposés depuis un moment, et sous terre, on ne sait même pas quel moment de la journée nous sommes. En tout cas, je sais que je n'ai pas assez dormi, mes yeux me semblaient lourds. J'espère que je serais en forme pour la suite.
       Le jeune Alfar saisit ma main d'une douceur que je ne lui aurais jamais cru capable, puis y déposa un léger baiser. Je la retirais aussitôt, en sentant le rouge me monter aux joues, et détourna les yeux, quelque peu contrariée. Il me charia gentiment sur notre séparation, ce à quoi je lui répondis par un demi sourire en levant les yeux au ciel, et m'avoua sa crainte d'avoir pu me rencontrer, enfin, rencontrer mon mauvais moi.
_Il n'est pas si terrible, mentis-je en haussant les épaules. En fait, c'est juste moi. Avec mon bon côté en moins. Mais je n'ai encore jamais arrêté de tuer des gens.
       Tant qu'on en était aux confidences, je n'avais plus de honte à assumer mes aveux.
_Honnêtement, rien ne me raisonne vraiment. Je veux dire... ce sont toujours des ordures, alors qu'ils meurent m'est égal. La plupart du temps, ils le méritent !
       Mais pas toujours. Comme cette fois où j'ai volontairement transformée une villageoise en Bélua pour la faire accuser à ma place de crimes que je n'avais pas commis, mais qui avaient fait un tel rafu que j'étais chassée dans tout les environs, obligée de régler l'histoire pour avoir la paix. Elle a été tué à ma place. Même si je ne me sentais pas excessivement responsable, j'avais toujours le doute sur mes penchants. J'admirais Aëran d'avoir tiré un trait sur son côté lugubre. Enfin, pour ce qu'il en disait, en tout cas. Il n'eut pas l'air de tenir compte de la gravité de mes paroles, mais après tout, il connaissait ça tout aussi bien que moi, et me pris dans ses bras pour m'embrasser tendrement. Je savourais la douceur de ses gestes, une affection qui m'avait bien manqué, même si j'aurais préféré un physique différent ! Mais le sien était toutefois assez efféminé. Il n'avait pas de barbe affreusement piquante, et une peau douce sous les doigts, tout ce qui faisait frétiller mes sens. Mais seulement mes sens... J'avais l'impression de compter vraiment beaucoup pour lui, mais moi, je ne m'attachais pas aussi rapidement, malgré la situation propice à une telle ambiguïté sentimentale. J'ai été trahie bien trop souvent pour laisser à nouveau mon cœur à nu. Il me chuchota des phrases rassurantes à l'oreille, et ses lèvres sur mon cou souleva les pores de ma peau. Finalement, ses derniers mots me laissèrent totalement sans voix. Le genre de phrase que je n'avais jamais entendu, depuis très, très longtemps. J'ai peur de te perdre, avait-il dit. Un peu plus et ce malin me ferais monter les larmes aux yeux ! Je lui répondis d'un baiser sur la joue, et l'entraîna au fond du couloir.
Un esprit de brume luminescente se tenait au milieu de la pièce. Un homme, à première vue, vêtu de toges de sorcier. Son sourire malveillant me hérissa le poil, et il connaissait clairement mon comparse. Il s'approcha pour me toucher, je tentais de repousser sa main d'un revers, mais elle le traversa comme de la poussière.
_Dégage, vieux porc ! sifflais-je en reculant.
       Aëran prit même ma défense, mais le magicien le discrédita royalement. Je n'avais pas peur de l'Alfar, qu'il me trahisse ne signifierait que son arrêt de mort. Mais j'avais envie d'y croire, et ce ne sont pas les paroles d'un mort qui y changeront quelque chose. Tout le monde a le droit du bénéfice du doute, n'est-ce pas ? Mais comment pourrions nous vaincre un esprit sans magie élémentaire ? Aëran combla vite la question : les chaînes. Voilà toute la magie. L'amour contre la haine ! Je souris de la facilité de la tâche, mais il s'effaça en me rappelant les dernières épreuves que nous avions passées, et la corde ne répondait quasi jamais à nos attentes. Et cela se confirma, lorsqu'elle se rallongea, quand le jeune homme m'enlaça pour me raconter ce qu'il s'y était passé dans ses souvenirs. Son ami avait sombré dans la folie, mais nous deux, ça s'annonçait quand même mieux. Après m'avoir confirmé le déroulement du combat, il nous propulsa contre le mur, esquivant une dague, et m'embrassa fougueusement. Ses mains survolait mes bras, mon ventre à moitié dénudé, s'attardant sur ma poitrine, et détachèrent ma cape. Le tout en évitant furtivement les coups du sorcier, se retrouvant contre les quatre mur de la petit pièce, renversant les étagèrent remplis de livres. Mes sens aiguisés de panthère guettaient les mouvements de l'esprit, et Aëran tout aussi doué, nous étions moins concentré sur notre « attachement ». Enfin, en ce qui me concerne, j'avais du mal à me laisser totalement aller à notre dans corporelle. Mon corps, par contre, bouillant comme de la braise, appréciait ça. Mais ça ne suffisait pas à rétrécir la distance de la chaîne, et le temps me stressait d'autant plus. Après des années à renier l'humanité, comment pourrais-je m'enticher de quelqu'un sur quelques jours passés dans un trou ? Je devais tromper le mécanisme, il n'y avait pas d'autres moyens. C'était peu-être bizarre mais, je devais penser à quelqu'un que j'aime. C'est-à-dire ma sœur. Mais la situation était extrêmement gênante... Je fermais les yeux, et me concentra sur les lèvres et la peau douce d'Aëran, plutôt que sur son torse dur comme de la pierre. Bientôt, après quelques roulades et injures du sorcier qui passaient en sourdine dans mes oreilles, je me détendais et rendait les baisers de mon compagnon, en ne pensant qu'à cette once d'amour en moi, cette petite partie qui n'avait d'yeux que pour Erin, et qui grossissait peu à peu. J'obstruais complètement mes pensées du monde extérieur, et laissais Aëran gérer nos déplacements. Mes mains se posèrent sur ses joues pour ne jamais le lâcher. J'avais tellement modulé mon esprit que je cru un instant avoir vraiment retrouvée Erin, les larmes coulèrent sans cesse. Je voulais que ce moment ne s'arrête jamais... Mais comme, dans un sens, j'aimais la personne enchaînée à moi, cela fonctionna. Nos mains se rapprochèrent brusquement, et nos bracelets fusionnèrent. Je ne cessais pas de l'embrasser, le calme était revenu, et finalement, je rouvris les yeux, pas étonnée de la véritable présence en face de moi, mais le cœur lourd de déception. J'étais sur le point d'éclater en sanglot, mais je me retins fortement, en respirant profondément. Pleurer ne servirait à rien.
_Ça y est ? demandais-je en regardant autour de moi.
       L'esprit était toujours là, mais il ne bougeait plus. Il ne pouvait plus nous toucher. On avait réussit ! Mais ça ne plaisait pas du tout au magicien, qui n'était plus qu'un objet de décoration. Pourquoi était-il toujours là ? N'aurai-t-il pas dû disparaître lui aussi ? Ou bien n'est-il qu'une malédiction qui hanterait ces labyrinthes pour l'éternité ? Quoiqu'il en soit, on pourra le narguer d'autant mieux comme ça.
_Tu auras ta vengeance, souriais-je à l'Alfar.
J'essuyais mes larmes et admirais le bordel qu'on avait provoqué. Retrouver le livre n'allait pas être mince affaire. Je défroissais mes vêtements et m'écartais d'Aëran.
_Alors, ricanais-je au magicien, qu'est-ce que ça fait de se faire avoir ?
       Je me sentais plus libérée d'en avoir terminé avec le grand méchant de ces galeries. On pourra enfin sortir d'ici.
_A quoi ressemble le bouquin ? Et de quoi est-ce qu'il parle ? Questionnais-je à mon compagnon.
       Ma curiosité refaisait surface une pression en moins, et j'avais hâte de découvrir la raison de tout ça.






PS::
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Ven 23 Mai 2014, 11:38




 Nous valsions entre esquives et caresses. Mes mains exploraient son corps, et je me rappelai des sensations  que l’amour procurait. Saari ne semblait pas être réellement présente, mais elle se laissa faire. C’était assez dérangeant d’un côté, car elle ne semblait pas vouloir que je la touche, et en même temps elle m’offrait son corps. Sans surprise, nos bracelets fusionnèrent, et nous étions à nouveau libres. Saari demanda alors si c’était enfin fini et je regardai ses yeux au bord des larmes. Je ne dis mot, mais je soufflai en pensant que cette femme était un vrai paradoxe. Si elle ne souhaitait pas que cela se passe comme ça, elle aurait dû me repousser. Elle ne l’a pas fait, et pire, nos bracelets ont fusionnés, ce qui signifie qu’elle a tout de même apprécié non ? Alors pourquoi était-elle au bord des larmes ? Je m’éloignai d’elle avec une colère qui grandissait petit à petit. Je ne la montrai pas, et je m’avançai vers le magicien paniqué. Oh oui, je l’aurai ma vengeance.  Lorsque Saari s’adressa au magicien, il sourit et lui répondis :

« Ce n’est pas encore fini ma belle… je sens que votre lien s’étiole petit à petit, et vous ne sortirez d’ici que soudé… »

Je le pris soudainement par le col et le plaquai au mur : « Ferme là ! » Je le lâchai violemment, et sa tête cogna sur les pierres.

Je continuai alors à chercher et répondis à Saari sur l’apparence du grimoire désiré : « Il est en cuivre avec des rainures doré » Je ne la regardais pas, j’étais bien trop en colère envers elle. Je passai ma main dans mes cheveux comme pour me calmer, et je respirai profondément. Ce n’était pas le moment de perdre les pédales. Le magicien en profita alors :

« Mon pauvre Aëran, le passé te rattrape ? »

J’avais la tête plongée dans un petit livre, ne l’écoutant qu’à moitié, je souris.  Dans un souffle, je murmurai :

« La dernière épreuve, c’est ta deuxième fille ? »

Il écarquilla les yeux et balbutia : « Qu’as-tu entre les mains ? » Il s’approcha de moi en criant « rand moi ça ! »
 
Je l’esquivai une fois, et le laissa me traverser la deuxième fois : « Tu vas venir faire la dernière épreuve avec nous… ça te dis ? »

Il s’arrêta et fronçai des sourcils : « Me tuer ne te suffiras pas hein ? Tu vas ruiner la vie de ma fille pour ton propre plaisir et la laisser souffrir comme je l’ai fait avec toi… »
 
Je fronçai aussi des sourcils et lui répondit franchement : « T’es qu’un imbécile d’Hermite qui a monté tout ça pour te venger des autres lorsque ta fille a disparu…  Et le bouquin a disparu avec elle n’est-ce pas ? » Je pris un coté de l’une des bibliothèques et la fit tomber par terre dans un fracas assourdissant : « Tu vas nous faire sortir d’ici ! Que tu le veuilles ou non ! » Je m’avançai alors vers l’homme et lui dis : « Si je croise ta voleuse de fille, je te promets que je la tue » Je coinçai alors le petit bouquin dans ma ceinture et lui dis : « Je garde ça en souvenir, j’ai l’impression que le peux que tu gardes d’elle se trouve là-dedans »

Le magicien resta droit et fier. Il ne montra pas sa tristesse lorsque je lui enlevai devant ses yeux les seuls souvenirs qu’il restait de sa fille. Les formules et les grimoires ne m’intéressèrent pas, et je laissai à Saari le temps de prendre des livres si le cœur lui en disait. Je me pointai alors devant la cheminée de cette grande bibliothèque quelque minute après et allumai un feu

« Tu comptes brûler des siècles de recherches ? »  

Je ne répondis pas et mis un livre dedans. Après qu’il est un peu pris feu, je le mis sur un tas d’autres livres. Je repris alors le magicien par le bras et le fis avancer dans la pièce suivante. Là, une femme nous attendait. Elle se leva précipitamment en criant : « Père ! » Je mis alors mon couteau sous son cou et la provoqua :

« La sortis je te pris »

Elle regarda alors son père, et il lui fit non de la tête. Je l’égorgeai sans attendre. Je vis les yeux de la fille s’écarquillait lorsqu’il s’écrasa par terre. Elle murmura : « Monstre… » Sans faire attention à Saari, je crachai : « Il a essayé de nous tuer, de nous diviser et c’est moi le monstre ? Il t’a enfermé ici parce que ta sœur et partis, il t’a mise dans ses épreuves alors qu’il savait que tu pouvais mourir à tout moment, ET C’EST MOI LE MONSTRE ? » Je marchai un petit peut dans la pièce, et la femme reculai à son tour. Elle répondit alors : « J’ai choisi de le suivre… »

Je riais à sa phase et dis : « Moi aussi je vais te laisser faire un choix. Vivre ou mourir »

Je regardai alors Saari, et je balançai la tête comme pour me remettre les idées en place. Étais-je effrayant à ce moment-là ? Était-ce vraiment le monstre qui parlait à ma place ? Je passai alors ma main dans mes cheveux et dis à la femme : « Te tuer ne me fera ni chaud, ni froid, j’ai trop tué pour pouvoir ressentir une quelconque perte aujourd’hui. Si tu ne nous aides pas, alors ce sera sans toi. »

La femme me regarda dans les yeux et je me sentis transperçait de part en part. Elle cracha alors : « Ce n’est pas envers moi que votre agressivité se tourne… c’est envers elle » Elle pointa du doigt Saari et continua « Vous regrettez les gestes qui ont amené la fusion de vos bracelets ! Vous lui en voulez parce qu’elle ne vous a pas repoussé, et qu’au final elle avait les larmes aux yeux, comme si elle regrettait elle-même vos caresses. Vous vous êtes senti coupable, comparable à la femme qui vous a par le passé souillé ! »

Ma main resta crispée sur mon couteau, et je murmurai : « Ce sera sans toi » Avant de courir vers elle. Je ne comptai pas verser mon agressivité sur Saari, non, cette femme suffira.


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Ven 23 Mai 2014, 21:05



       Je sentais une certaine tension chez Aëran. Notre lien s'étiole ? A-t-il au moins déjà commencé ? Je ne savais plus quoi penser de cette amitié forcée... Mais j'ai bien l'impression d'être la cause du problème, avec mon blocage affectif. Le magicien et lui s'engagèrent dans une conversion dont le sens m'échappait totalement, mais dont j'arrivais à retracer un semblant d'histoire. La raison de tout ce bordel, ce n'était que de la vengeance à l'aveuglette. Quel vieillard pathétique !
       Aëran passa ses nerfs sur le mobilier. Un feu prit bientôt toute une façade et nous nous dépêchions de la quitter. J'avais au préalable jeté mon dévolu sur un livre intitulé « Illusions sensorielles et émotionnelles », que je rangeais, à l'idée de mon comparse, sur la ceinture de mon pantalon. Je ramassais ma cape et les suivis tout les deux. Une jeune fille d'environs notre âge se tenait au milieu de la salle, affolée. C'était sa deuxième fille. J'espère qu'il a bien profité de sa dernière vision, parce que l'Alfar ne tarda pas à lui trancher la gorge, le laissant agoniser sous les yeux de sa descendante. Son geste ne me choqua pas le moins du monde. Je m'étonnais même qu'il ne l'ai pas fait plus tôt ! Certes, devant sa fille, c'était peut-être pas très noble, mais je connaissais moi-même l'étendue de ma propre haine envers ceux qui m'ont enlevé ma famille : je tuerais jusqu'aux derniers de leurs rejetons pour que plus personne ne porte leur sang dans les veines, si ma sœur aurait été tuée.
       Complètement bouleversée, elle traita Aëran de monstre. Je souris à ses paroles... Comment pouvait-elle le traiter de monstre alors qu'elle avait choisit de protéger un dit même monstre, qui avait torturé puis tué des centaines de gens ? Déjà sous les nerfs, mon compagnon s'emporta pour de bon. Il lui jeta un ultimatum, et se reprit un bref instant, le temps de poser le regard sur moi. Je ne fit mot, mais mes yeux exprimaient sans doute ma curiosité. Allait-il vraiment la tuer ? Pourtant, depuis toutes ces épreuves, il s'entête à irradier ce mauvais côté de lui.
       La jeune fille, sous la colère, dévoila ses don de télépathie. « Ce n’est pas envers moi que votre agressivité se tourne… c’est envers elle ». Moi ? Lui ? Coupable ? Hein ?
_Attends, ça n'a rien à voir... commençais-je.
       Mais il se jetait déjà sur elle, à bout de nerfs. Je bondis pour le retenir par le bras.
_Attends ! insistais-je. Ne fais pas ça. Tu as passé toute ces épreuves avec moi alors que tu as horreur des femmes, tu t'es démené comme un dingue pour battre ce mauvais côté de toi, et tu as réussi. C'est à cause de moi, c'est ça ? Excuse-moi...
       « Ça n'a rien à voir avec toi, continuais-je. C'est moi, je... je suis pas capable de m'ouvrir aux autres. Mais ne t'en prend pas à elle, ça réduirait à néant tout tes efforts fait jusque là, et je m'en voudrais à mort. »
       Je lui pris doucement sa dague.
_Moi, enchérissais-je, je ne cherche pas la rédemption.
       Et avança vers la gosse, arme au poing.
_Tu as choisis de suivre ton père, c'est ça ? Eh bien, cette voie t'as mené jusqu'ici, jusqu'à nous, et jusqu'à ta mort.
_Comment pouvez-vous faire ça ? s'affola-t-elle en reculant jusqu'au mur.
_Et toi ? Comment as-tu pu laissez cet être ignoble supprimer des vies innocentes ? Détruire des familles ? Et t'enfermer ici, coupée du monde extérieur ?
_Il m'as dit que dehors, c'est l'enfer...
_L'enfer, ce sont les gens comme lui, terminais-je en lui plantant le couteau dans le ventre.
       Elle s'écroula, je ne voulais pas qu'elle meure trop vite, je voulais qu'elle pense à son erreur, qu'elle meure de regrets.
_Dans la vie, on as tous des choix, murmurais-je. Tu as fais un mauvais.
_Et toi ? souffla-t-elle douloureusement, en essayant d'empêcher son sang de couler. N'es-tu pas aussi mauvaise que lui à me tuer, alors que je n'ai rien fais ?
_Ne rien avoir fais en en étant consciente, c'est être complice de ses meurtres. Tu en payes le même prix. Et pour ma part, je sais pertinemment que je paierais pour mes crimes, et je l'ai accepté depuis longtemps. Mais je ne mourrais pas avant d'avoir retrouvé ma dernière famille.
_Vous n'êtes que des monstres, geignit-elle avant de rendre son dernier souffle.
_Peut-être, mais des gentils monstres, alors, souriais-je.
       Je me retournais vers mon comparse, et lui tendis la dague.
_Je n'ai rien contre toi, Aëran. Si j'ai pleurée tout à l'heure... c'est parce que j'ai pensée à ma sœur. Je sais, c'est bizarre, mais je m'efforçais de penser à quelqu'un que j'aime profondément. Mais maintenant que j'y pense, si ça a marché, ce n'est pas seulement grâce à ça, mais aussi de ton côté.
       Je lui pris la main et la serra doucement entre mes doigts, puis l'embrassa tendrement. Je commençais enfin à avoir confiance en lui, et après tout ça, je devais bien admettre qu'il m'aimait vraiment, enfin, amicalement parlant.
_Merci, chuchotais-je. Tu es ma providence.
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Sam 24 Mai 2014, 11:31






J’avais pour Saari un profond respect. C’était une de ces femmes qui ne se laissait pas abattre, une de ces femmes qui acceptait ce qu’elle était. Je la sentis m’arrêter, je la regardai la tuer. Elle n’avait aucun remord, tout comme moi, elle avait trop tué pour aujourd’hui se blâmer. Elle s’approchait alors de moi et je ne bougeai pas. Je l’écoutai me parler et je ne répondis pas. Elle me prit ainsi la main, j’avais eu un mouvement de recul, puis je me retenais de fuir. Elle m’embrassa et je répondis à son baisé. Un peu confus par ce qu’elle venait de dire, je la pris violement par les cheveux et l’embrassai farouchement. Je ne savais pas aimer autrement, je ne savais pas montrer à quelqu’un mon attachement, je ne savais faire que cela : donner mon corps pour prouver mon affection. Etait-ce vraiment un problème ? Tout en l’embrassant, ma main alla s’attarder sur la courbe de son dos, la plaquant encore plus contre moi. Pensait-elle à sa sœur à ce moment-là ? Je la fis reculer, et la plaquai contre le mur. Elle était-plus forte que moi, elle pouvait à tout moment me repousser, mais mon don d’attraction avait déjà repris le dessus et lorsque je m’en rendis compte, je le gardais pour moi, je ne dis rien à ce sujet, la laissant peut-être croire que cela venait d’elle.  Je détachai une seconde fois sa cape, la jetant au loin. Ma main alla explorer son dos pour enlever le morceau de tissu qui cachait sa poitrine, mais je me retenais soudainement. Je plaquai mes mains contre le mur, les doigts crispés. Une expression presque de douleur vint prendre possession de mon visage. Je plaquai mon front contre celui de Saari, ne la touchant plus. Je poussai alors violement sur mes bras, me décollant brusquement d’elle. Puis, sans la regarder, dit :

« On y va »

Je marchais alors dans toute la pièce, cherchant désespérément à en sortir. Les sensations que j’avais eues avec Saari ne cessaient de se faire ressentir. C’est ainsi que je tapai du point dans le mur, plusieurs fois et c’est lorsque je fus en sang que je m’arrêtai. Je m’assis alors par terre, le dos contre le mur. Je pris mes cheveux dans mes mains et réfléchis. Le contact avec Saari me plaisait, mais je n’arrivais pas à surmonter le visage d’Elina. Chaque caresses que je lui faisais, chaque baisés me faisait penser que je n’étais pas si diffèrent de cette femme.  J’allais jusqu’à utiliser mes dons d’attraction pour ne pas qu’elle me repousse. Je l’avais tout simplement manipulé pour mon plaisir.

Je soufflai alors et relevai la tête vers Saari. Je me levai et m’approchai d’elle, mais à une distance respectable pour que mon don d’attraction ne la touche pas. Je lui dis ainsi :

« Je ne sais prouver mon affection que comme cela. Je ne sais pas comment mis prendre pour te montrer mon respect ou l’amitié grandissante que j’ai envers toi. Je sais que les débuts ont été catastrophiques, mais aujourd’hui, j’aimerai te montrer que ça a changé » Je soufflai et murmurai : «Sortons d’ici… »  

Je me détournai d’elle, même si actuellement, la seule envie que j’avais était de la toucher. Je lu alors les inscriptions elfiques, mais elles ne m’aidèrent pas du tout. Je n’arrivais tout simplement pas à réfléchir. La porte qui nous s’éparait de la bibliothèque prenait doucement feu. Si nous ne sortions pas vite, nous allions mourir asphyxiés. Une phrase elfique attira soudainement mon attention. Je me précipitai alors vers Saari, essayant de canaliser ma magie et la pris par la main :

« Fait-moi confiance et cours »

Je couru ainsi vers le mur, et fermai les yeux lorsque nous le percutions. Nous le traversâmes alors. Lorsque je rouvris les yeux, nous étions devant un escalier. Je lâchai brusquement la main de Saari et m’en éloignais. J’avais peur une nouvelle fois de perdre la tête. Je commençai à monter les escaliers, frôlant les murs et essayant d'éviter tout contacte avec Saari. L'escalier était si long que je crus que nous ne sortirions jamais de là. C'est ainsi que nous tombâmes nez à nez avec une trappe. Je la soulevai et je me rendis compte tout en sortant que celle-ci nous avez conduit à l'extérieur, près du lac. Je soufflai et pensais: "si j'avais su...". Je n'ausai toujours pas regarder Saari et je ne savais que faire maintenant.

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Dim 25 Mai 2014, 20:11


« Je ne sais prouver mon affection que comme cela. »
      Drôle de façon de faire, mais qui étais-je pour le juger, alors que je n'y connaissais rien en l'amitié ! Enfin, je ne pense pas que ce soit une façon de faire, mais j'y prenais goût. Mon corps hurlait au contact, je ne me retenais plus, et je n'avais pas besoin de penser à Erin, parce que je ne désirais que lui à cet instant. Encore l'effet de son attraction, je parie. C'est pour ça que j'ai chopé le bouquin qui parle des illusions émotionnelles, pour pouvoir résister à ça. Mais, pour Aëran, je m'en fichais, je ne voulais pas que ça cesse. Lorsqu'il se recula difficilement, ce fut une véritable torture, je m'accrochais désespérément à sa ceinture, les yeux plissés, rivés sur ses lèvres humides. Je dû contracter mes muscles pour me détacher et le laisser s'en aller. Ce n'était ni le lieu ni le moment approprié, et l'odeur de cendre brûlant mes narines ne tarderait pas à envahir la pièce. Nous seront incinérés avec les autres cadavres si on ne se dépêche pas de trouver une issue, mais il n'y en avait visiblement pas...
La chaleur n'arrangeait pas les choses, et j'essayais de me changer les idées en arrachant les livres de leur étagère, qui sait s'il y a un mécanisme dans l'un d'eux, ce ne serait pas la première fois que je vois ça. J'entendis des bruits sourds venant de derrière moi, mais je n'y prêta pas attention, concentrée sur ma recherche d'échappatoire. Ne voyant aucune manivelle, même minuscule, je commençais à angoisser, et me triturait mes coupures jusqu'au sang. Les flammes me rendait nerveuse, l'Alfar me rendait nerveuse, les corps sans vie me rendait nerveuse, l'étroite pièce me rendait nerveuse ! J'allais paniquer pour de bon quand Aëran se pointa devant moi, soulevé par une vivacité soudaine, avant de m'expliquer les raisons de son attraction charnelle. J'admirais sa franchise, même moi j'avais du mal m'exprimer correctement, sauf devant quelques verres d'alcool vidés au préalable.
_Il y a d'autres manières de montrer son affection, gloussais-je. Enfin, quand elle n'est pas sensuelle.
      J'allais l'embrasser mais il se déroba sous mes lèvres, de quoi avait-il peur ? Notre aventure touchait à sa fin, et je comptais bien ne pas nous laisser sur des suppositions. Il retourna à ses réflexion et je continuais à tripoter les murs gravés, quand un objet attira mon attention : une petite urne au pied du lit de la jeune fille. Je la saisis et en retira des petits bijoux en argent et en or. De quoi en tirer un bon prix, et les cadavres n'en ont plus d'utilité. Je les glissa dans une petite sacoche et l'attacha à ma ceinture.
      La fumée commençait à envahir la pièce et m'irriter la gorge. Aëran me surpris en me prenant la main : « fais-moi confiance et cours » m'intima-t-il avant de m'entraîner au fond de la pièce à toute allure... A deux pas du choc, je ferma les yeux, prête à me cogner violemment au bon vouloir de l'homme qui m’envoûtait. Mais rien n'y fit, et lorsque je ne sentais plus sa main, je les rouvris, me trouvant devant un escalier en spirale, sans aucune lumière pour l'éclairer. Mon comparse les monta en raflant le mur, et je lui emboîtais le pas, dans le calme. Au fur et à mesure qu'on remontait, je sentais un air plus frais. Serait-ce enfin la surface ? Nous avions le livre de cette maudite caverne, et tué le squatteur. Je ne vois pas ce qu'il y aurait de plus. Nous grimpions pendant longtemps, je sentais la fatigue m'engourdir les jambes, j'avais hâte de sortir d'ici. Je commençais à ruminer, puis bouscula Aëran involontairement lorsqu'il s'arrêta. Au lieu de reculer en m'excusant, je profitais de la situation pour rester près de lui, enivrée dans sa chaleur environnante. Il souleva la trappe, mais la lumière du jour de semblait pas le rendre vraiment joyeux. J'apercevais même une pointe de déception dans son regard. Je le dépassais pour sortir, nous étions au-dessus de la grotte, sur la pierre. J'inspirais profondément l'air frais, et m'étira en m'approchant du bord.
_Enfin ! m'écriais-je.
      Je m'étalais sur le dos et remarqua vraiment l'étendue des dégâts sur mon corps. Des bleus et des coupures de partout, tâchée de poussière des pieds à la tête. Je me sentais sale, et l'envie de plonger tête la première dans le lac me titillais. Ah, j'allais presque oublier les lianes démentes qui s'y trouvent. Tant pis pour le bain, ça attendra. J'avais un autre désir à assouvir qui me travaillais depuis un long moment. Je m'approchais d'Aëran et, sans un mot, l'embrassa avec ferveur et le plaqua au sol, me retrouvant au-dessus de lui. Cette fois, il n'y échapperait pas.



      Le soleil se couchait, le ciel orangé se reflétait entre le feuillage des arbres pour éclairer le fond de l'eau. Contre Aëran, nos corps dénudés et humides, le nez au creux de son cou, je respirais le parfum de sa transpiration, qui n'avait rien de repoussant. Je me sentais extrêmement détendue, caressant le contour de ses muscles de mes doigts, en repensant à toute cette aventure. Passer du bon temps avec un homme n'était pas désagréable, mais je dois avouer que mon attirance pour la gente masculine était très limité, et si Aëran n'avait pas ses pouvoirs d'attraction pour me faire monter la pression, on n'en serait sûrement pas là. Mais s'il me proposait un nouveau tour, ce serait avec grand plaisir !
Je levais les yeux vers lui, reposant ma tête sur ma main.
_Dire que ça a commencé par un coup de pied, riais-je en me rappelant notre entrée dans la grotte.
      Je remarquais soudainement que j'étais un peu trop attachée, mais je n'avais aucune envie de m'enticher d'une liaison de conjoins. Je ne suis pas faite pour ancrer l'habitat quelque part. J'ai passé ma vie à parcourir mont et vallées, pour l'amour du voyage et, bien entendue, Erin.
_Euh... par contre, barbouillais-je, ça ne veut pas dire que toi et moi on... Enfin... ça n'a rien contre toi, hein... tu sais juste que j'ai quelque chose à faire... à propos de ma sœur.
      Je me redressais et me plaça à califourchon sur lui.
_Profitons juste de cet instant à fond.
       Je lui parlerais de ma prochaine destination plus tard, qui sait si nos chemins se recroiseront. Pour l'instant, mon corps en redemande. Il faut savoir apprécier le présent, non ?

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