Constatant à regret que le baiser n'avait ne lui faisait pas reprendre ses esprits, il dû se résoudre à l'emporter pour ne pas faire échouer ce plan absurde d'Erigan. L'Orisha comptait bien lui faire payer cet affront en temps opportun, se servir de lui de cette façon, le trahir et par-dessus tout le traiter d'esclave... sa colère et sa vengeance serait tel un fléau jusqu'à être assouvi. Attrapant sa chérie dans ses bras, la portant sans mal jusqu'à la pièce où la cérémonie devait avoir lieu. Ouvrant la porte avec fracas, il poursuivit son avancé, percevant à peine un mot s'échapper des lèvres de la sorcière qui résultat à un ennemi en moi.

Essayant vainement d'empêcher les deux larbins de lui enlever Emivia, il ne put que se réjouir de la voir se débattre sur l'autel. Ce qui n'était pas le cas des ceux qui vénérait le Dieu. Le chaos s'emparait de l'endroit, l'Orisha courant derrière Poupi alors qu'il avait lui aussi aperçu l'agresseur mais le félin avait l'avantage de la vitesse. Le plaquant au sol et le lacérant de ses griffes en pleine gorge, il devint hors d'état de nuire. Voir Erigan dégainer sa lame et s'occuper d'un homme qui fonçait sur lui fit soupirer Ethan, pour le moment il pouvait avoir confiance. Le sorcier semblait déterminé à avoir cette dague mais l'orisha comptait bien ne pas lui remettre tout de suite.

Autour de sa chérie, les hommes qui approchaient subissait le courroux de celle qui était destinée à être la proie , son aura noire, sa puissance, elle était redoutable mais aussi incontrôlable. Fonçant dans la mêlée, Ethan s'arma de son fouet et son poignard, trucidant sans vergogne quiconque avait l'intention d'approcher de l'autel. «Emivia... Emivia... reprend tes esprits, chasse le trouble dans ta tête.» Il essayait de lui parler, d'être sa lumière au bout de ce tunnel sombre dans lequel ils l'avaient plongée.  L'Orisha n'usait d'aucune douceur, d'aucune pitié, s'assurant presque de causer le plus de douleurs possible avant que la vie ne quitte le corps de ses victimes. Il l'a sentait bien vivante, son lien le lui prouvait, la seule pensée qui parvenait à apaiser son esprit.

Les cadavres cumulaient, Erigan s'offrait un duel à l'épée avec un des abrutis du nain, ce dernier caché derrière une table renversée, hurlant ses ordres.
- Cesse de jouer imbécile ! Va la tuer ! Elle !
Ethan se retourna pour voir le corps que Poupi avait laissé se vider de son sang, le tigre poursuivant de protéger avec ardeur sa maîtresse. Un objet brillait sous la lueur des torches. «La dague d'Artigon !» L'homme avait approché pour la poignarder, il était obligé de le faire avec  l'arme sacrificielle pour obtenir les faveurs de son dieu. Le faux esclave se mit à courir sans regarder, laissant le sorcier à son duel, c'était sans compter sur un adversaire qui lui mit littéralement un bâton dans les roues. Plus précisément une jambe de bois qu'il se prit en pleine cheville.

Roulant sur le sol de marbre, son épaule vint percuter la base de l'autel, lui arrachant un cri juste avant qu'il ne resserre sa mâchoire pour étouffer  le son de sa douleur. Tant bien que mal il se releva tout en s'appuyant sur le meuble, grinçant des dents à la moindre pression de sa main pour l'élancer jusqu'à l'épaule. Il n'avait plus le choix, se battre à une main avec son fouet ou sa lame était devenu la seule solution pour le corps à corps. Essayant au mieux de tenir en respect l'adversaire, donnant ainsi assez de temps pour laisser sa chérie se remettre sur ses pieds sans contrainte et être consciente de ses faits et gestes.  Elle en envoya valser quelques-uns de plus avec une force  impressionnante tout comme avec des sorts aux effets sommes toutes très douloureux. Il en profita pour se pencher et attraper la dague tandis qu'aucun ennemi ne s'occupait de lui. Au premier coup d'oeil, il n'en restait plus qu'un, leur chef. Ethan regardait la lame finement ouvragée, cet arme que convoitait le sorcier pour des raisons qu'il n'avait pas précisé, pour laquelle il avait mis en jeu la vie d'Emivia et celle de l'orishas.
- Hey Erigan, elle a quoi de spéciale cette lame ?
Le sorcier ne semblait pas l'avoir écouté puisqu'il continuait de faire joujou avec le petit nain, le torturant de sa magie, le faisant hurler toujours plus fort, bruit assourdissant dans l'écho du souterrain. Las de cette ignorance après plusieurs tentative d'appel, Ethan attrapa son poignard pour le lancer sur le chef du groupe qui s'écroula dans un dernier souffle, la lame en plein coeur. S'adossant à l'autel, sa bien-aimée derrière lui, il attendit en jouant avec la dague entre ses doigts.

L’homme, à l’épée sertie d’un dragon dont la garde était aussi rouge que ses yeux, prenait littéralement son pied dans le chaos engendré par la demoiselle. Des hommes courraient dans tous les sens, hésitant entre fuir ou se battre, attaquer une cible plutôt qu’une autre. Emivia semblait inatteignable malgré le fait qu’elle soit droguée. Cette drogue ou plutôt cette breloque ne causait que des ennuis à ceux qui avaient osé lui administrer. En effet, il semblerait qu’en plus d’altérer l’esprit de la jeune femme, elle lui conférait une magie plus puissante que la normale. Une aubaine pour le trio, à moins que cela fasse partie du plan de base. Le combat fit rage un long moment, puis, lorsqu’Ethan acheva le dernier survivant, le calme reprit ses droits. Ce ne fut qu’à cet instant que la jeune femme sortit de son état de transe. Secouant sa tête après s’être assise sur la pierre, repliant ses genoux vers elle, elle battit plusieurs fois des paupières avant de soupirer légèrement.

Laissant ensuite ses jambes tomber sur le côté pour venir s’assoir à côté de l’orisha en silence, elle inclina d’abord la tête puis fronça les sourcils avant de daigner ouvrir la bouche. Sa voix était emprunte de colère, de rage même. Si elle n’avait pas l’impression de crier, c’était pourtant ce qu’elle fit.
- Erigan ! Espèce de gros sal*pard ! Comment as-tu osé nous prendre pour tes pantins et nous humilier de la sorte ?!
Elle ignorait que le jeune homme avait en sa possession le bien tant convoité du sorcier. Celui-ci rengaina son épée sans mot dire.
- Erigan, bordel ! Regarde-moi, sale rat !
L’homme aux cheveux sang ne releva point le regard et feignait l’ignorance.
- Erigan !!! Fils de chien ! Regarde-moi !!
La demoiselle envoya le premier objet à sa portée en direction de l’homme qui parât de son bras. Celui-ci leva enfin la tête, les yeux froids et durs.
- Ne me parle pas ainsi, gamine ! J’ai changé tes couches alors que tu n’étais encore qu’un nourrisson sans défense ! Si tu es encore là aujourd'hui, c'est uniquement grâce à moi !

Emivia ouvrit la bouche et n’ajouta rien de plus, estomaquée par l’annonce directe et froide.
- Donnez-moi ce que je veux et tu auras, comme promis, réponse à la question que tu m’as posé.
- Je n’ai pas ce…
Elle baissa le regard et aperçut enfin l’objet dans les mains de son homme. Petit sourire en coin, elle finit par ajouter.
- Ou plutôt, ce n’est pas moi qui ai ce que tu souhaites…
Elle se leva puis observa les alentours.
- Où sont mes fringues ? Mes armes ?
Poupi frôla ses jambes en petit chaton mignon puis passe en tigre afin de cacher du ventre aux pieds de sa maitresse. L’acte était certes inutile, ou plutôt tardif, mais l’animal avait du sentir toutefois une gêne émanant de la sorcière. Le sorcier lui indiqua la porte ouverte menant à un tunnel.
- Je vais chercher mes biens. Tâchez de ne pas vous entretuer en mon absence…
Elle posa une main sur la nuque de son chéri et déposa sur ses lèvres un baiser tendre qui devint vite sulfureux. « Ton baiser a été délicieux mon amour. Dommage que cette merd* avait une totale emprise sur moi, sinon… » Et bien sinon, il y aurait eu un moment de folie très certainement. « Je sais que cela te démange autant qu’à moi mais… Ne le tues pas. J’ai besoin de ses infos… ». Sur ces dernières paroles, ou plutôt pensées, la brunette se détacha de son petit chéri d’amour et se dirigea, suivie de près par son félin, vers le long couloir afin de récupérer ses affaires personnelles.

Il écoutait presque trop sagement le dialogue entre Emivia et Erigan, continuant de jouer avec la lame dans ses mains. Les révélations de ce dernier eut l'effet d'un choc sur le couple, décidément chaque fois qu'il ouvrait la bouche pour dire autre chose que des âneries et des mensonges, c'était une page d'histoire d'Emivia de plus qu'elle découvrait. Ethan ne put s'empêcher de sourire tandis que Poupi essayer de voiler la tenue légère de sa maîtresse, habillement qui ne déplaisait guère à l'Orisha en fait. Mais bon ils ne sont pas tous seul, le foutu sorcier les fixes avec une certaine aura colérique parce qu'il veut son petit joujou en métal.

Le beau brun savoura toutefois pleinement la chaleur de la main de sa chérie et ses lèvres qui se joignaient aux siennes. «Nous aurons l'occasion de se reprendre... Lorsque nous sortirons d'ici par exemple.» La suivant des yeux alors qu'elle se dirige vers le couloirs pour reprendre ses armes et vêtements. Les dernières paroles de la brunette résonnaient dans sa tête, elle avait plus que raison. La hargne qui l'habitait face à cet individu sans scrupule grandissait à chacune de leurs rencontre. Seul l'amour et le respect qu'il porte à celle qui habite son coeur l'empêchait en cet instant précis de lancer la dague en plein coeur du sorcier grâce à la force et la télékinésie. Secouant la tête, se relevant une fois que sa compagne n'était plus dans la pièce pour lentement avancer vers Erigan. Rangeant l'arme dans son dos.

- Alors... c'est cette petite chose que tu veux ?
- Donne la moi !
- J'y gagne quoi moi ... tu ne connais rien de moi, aucune information, présente, passé ou future.
- La liberté !
- Ah non.. je l'ai déjà ça.
Erigan grogna, serrant les poings.
- Alors.. réponds !
Ethan devint insistant, faisant reculer le sorcier d'une poussée avec la paume de la main.
- C'est bien ce que je pensais, tu ne vaut rien quand tu n'as pas de secret à révéler.
Sourire en coin, il recula pas à pas sans le quitter du regard. La curiosité se mit de la partie, l'homme prenant place sur un des fauteuils qu'il remit en place, s'installant confortablement, posant les pieds sur la table.
- Dit moi pourquoi tu as mis autant de temps avant de retrouver Emi, lui apprendre son passé et sa puissance. Toi qui vante avoir prit soins d'elle alors qu'elle était petite et pourtant elle n'a aucun souvenir de toi. Étrange non ?
L'Orisha glissa la main à son dos pour attraper la lame qui effleura lentement sa chair, lui procurant un frisson en la sentant légèrement écorcher sa chair. La pointa ensuite devant Erigan, quelques gouttes de sang caressant les flancs de la dague.

C'était presque enivrant de voir le sorcier fulminer devant lui, de se sentir le plus fort des deux, de pouvoir jouer cette petite guerre mentale qu'il est celle du sorcier d'habitude. Mais il n'eut pas l'occasion de poursuivre bien longtemps, sa chère et tendre revenant vers eux d'une air plutôt mécontente. Ethan passa le bout de sa langue sur ses lèvres, trouvant que cela lui donnait un petit côté très excitant.

- Ma chérie... j'ai été presque sage comme tu peux le voir même si l'envie ne manquait pas de planter cette précieuse dague dans la chair d'Erigan. Après tout il tient tellement à la posséder, l'avoir en lui ne serait qu'exaucer son souhait.
Usant de sa télékinésie, il vint déposer l'objet dans la main d'Emivia. Lui laissant remettre la monnaie d'échange, avant ou après les informations selon sa volonté. Après tout pouvait-elle lui faire confiance alors qu'il mentait sans vergogne pour arriver à ses fins.

Erigan était vraiment furax après Ethan et il y avait de quoi l’être. Un orisha, se jouer de lui ainsi, comment osait il ?! Il ne pouvait pourtant point s’en prendre à lui sans obtenir l’accord de la demoiselle, sa protégée. Elle le tuerait sinon, sans hésiter et sans le moindre remord. Il lui faudrait d'abord obtenir sa totale confiance, la rendre aveugle. L’homme se retourna et fit un petit sourire en coin en entendant la sorcière arriver. Ecoutant les dires du jeune homme sans sourciller, il resta silencieux tout ce temps. Il allait être encore plus vil pour arriver à ses fins. Avant même que la jeune femme ne dise quoi que se soit, il amorça le récit.
- Ta mère a été violée, torturée puis relâchée et poursuivit…
Il se retourna lentement, venant fixer du regard les yeux de la brunette qui ne fit rien d'autre qu'attendre la suite, dague en main.
- Elle s’est réfugiée dans mes jupons pendant que je m’occupais de toi en leur absence. Elle n’a malheureusement pas pu tout m’expliquer mais j’ai compris pour ton père tout de suite. Ta mère était courageuse.
- Et elle est morte… Je n'appelle pas cela du courage...
- Elle est morte après t’avoir caché non loin de chez sa sœur. Sachant que si par chance, celle-ci te trouvait, elle te garderait…
- Eh bien, elle aurait pu s’en abstenir…
- Comment oses-tu ?!
- Et toi ? Tu étais où pendant ce temps ?! N'étais tu pas sensé veiller sur ma famille?!
- J’ai retenu autant que j’ai pu ses agresseurs… Ils étaient nombreux, bien trop nombreux…
- Tu as été vaincu mais tu es vivant ?!
- Je ne veux plus t’entendre dénigrer ta mère de cette façon !
- Tu en étais amoureux ou quoi pour dire cela?!
- Ne dis pas n'importe quoi...
- Tu ne sais même pas quelle vie affreuse, j’ai vécu là bas ! J’ai tellement souhaité mourir quand j’ai su…
- Utilise cette haine ma belle. Elle fait partie de toi. Elle Est toi.

Emivia envoya la dague se planter dans le sol, devant les pieds du sorcier. Elle était dépitée par toute cette histoire. Ce dernier se baissa pour la ramasser avant d’ajouter.
- Tu m’as demandé qui ils étaient… Souhaites-tu vraiment le savoir ?
- Cela changera quelque chose ?
- Peut-être ta vision de la vie…
- Qui me dit que ce ne sont pas les sorciers qui les ont abattus ?
- Ta mère allait devenir l’une des nôtres… Elle allait franchir le pas ultime quand elle a été assassinée…
- Que vas-tu encore me demander pour cette information ?... Je suis las de tes jeux idiots…
- La fiole et la dague me serviront pour une incantation. Il ne me manque qu’un collier de verre bien spécial…
La demoiselle souffla et secoua la tête en signe de négation.
- Cette incantation vise à avoir cette réponse, Emi…
La brunette grimaça puis haussa les épaules. Pour l’instant, il était clair qu’elle n’avait plus envie de jouer. Elle était en colère d'avoir ainsi été manipulée, livrée en pâture à des hommes peu scrupuleux, mise presque à nue pour une chose qui la dépassait.

Elle fureta alors dans la salle, regardant ici et là afin de voir s’il y avait quelque chose d’intéressant à récupérer quand son regard tomba sur un plan dessiné à la main du sous sol. Elle poussa le document puis en dénicha de nouveaux en dessous.
- Chéri, viens voir ça.
Son doigt pointait une feuille, ou plutôt le bas d’une page, un nom avec une signature. Ses sourcils se froncèrent, n’annonçant pas une bonne nouvelle. Elle avait déjà entendu parler de cette personne et cela ne plairait surement pas à son cher et tendre. Son regard se posa alors sur le sorcier et un petit sourire en coin se dessina sur son visage.
- Cette fois, c'est toi qui va nous aider...

Aucun doute, Ethan profitait au maximum de sa position de force face au sorcier, sachant pertinemment qu'Erigan risquait la colère d'Emivia si quoi que ce soit arrivait à l'orisha. Narguant sans  remords par de petites piques, lui balançant au visage ce qu'il pensait sans aucune gène. Quoi de mieux que de nourrir la haine pour rendre plus féroce une proie, après tout, si c'est facile c'est pas amusant.
Erigan déblatérait de plus en plus l'histoire qu'il disait être la vérité concernant Emivia, assurément une vérité qui était loin d'être la meilleure à entendre mais les propos de l'homme au cheveux rouge semblait emprunt de mensonge. Des mots rudes simplement pour faire réagir la sorcière. Ça façon de se défendre face au réplique que la demoiselle lui lançait, nul doute il avait des choses à cacher. Tout particulièrement sur sa survie alors qu'il protégeait la mère d'Emivia, évitant la question par un semblant d'attitude d'offusqué. Le beau brun soupirait alors tout autant que sa chérie alors que le sorcier réclamait de nouveau un item, encore une fois ils les prenaient pour de banal pantins à qui l'on peut tout faire faire en échange d'une maigre pitance.

Observant la brunette qui  se déplaçait dans la pièce, en profitant pour mater ses fesses puis s'approchant sans attendre lorsqu'elle l'appela pour voir sa trouvaille. Il prit le temps de lire et bien regarder, ce nom... il lui disait quelque chose, il l'avait entendu tout récemment. Ethan releva alors les yeux vers ceux de sa bien-aimée qui indiquait à Erigan qu'il serait celui qui viendrai en aide.
- Thyssen... ce n'est pas possible.
La rage montait en lui à vitesse folle, il regardait encore et encore le nom sur la feuille tout en fouillant les autres papiers, espérant trouver d'autres détails intéressants. Un plan sommaire des lieux se trouvait dans la pile, étudiant sans attendre la cartographie des lieux. Cherchant toute information pertinente à suivre avant de se retourner vers Erigan.
- Que sais-tu de tes partenaires d'un soir ? Le véritable chef n'était pas ici, tu le sais et tu vas nous conduire à lui, à ce Flavius !
C'était un ordre et la colère qui grondait en lui pouvait exploser à tout moment, des frissons le traversait, non pas parce qu'il avait froid mais bien par tout son corps et son être qui réclame vengeance. Réclamant la fin de cette lignée qui le mit en esclavage dès sa naissance.  L'Orisha pointa alors deux lieux bien précis à la sorcière sur le plan. «J'ai l'impression que là et là, on trouvera des trucs très intéressants. Voir même cet héritier que je cherche et beaucoup d'informations.» Il se releva, enroulant le parchemin pour le ranger sur lui et faire face à Erigan après avoir volé un savoureux baiser à Emivia.

Pour la première fois, il en venait presque à apprécier les requêtes de gamin du sorcier car, après tout, cela l'avait mené encore plus près de cet individu qu'il recherche depuis que le couple était passé au manoir pour régler le compte de Garper. Ce dernier ayant été épargné de la mort au profit de la torture, cette simple pensée faisait sourire Ethan un court moment.  Redevenant de glace face à celui qui avait maintenant pour tâche de les guider dans ce dédale, poignard en main en cas de toute nécessité. Attrapant de sa main libre celle de sa compagne adorée, délectable frisson qui traversait son échine. «Je t'aime... » Laissant le sorcier avancer devant, Poupi pas très loin qui veillait tandis que le duo se taquinait tout en avançant. Une main baladeuse par ici, un baiser volé par là, des instants court, simples mais ô combien bienfaiteur pour le moral que de se sentir aimé.

La demoiselle observa les documents dès lors que son compagnon les plaçait de côté. Ayant les idées plus claires que lui en cet instant, elle comptait bien lui venir en aide pour cette fois. Après tout, il l’aidait depuis leur toute première rencontre. Elle fit un sourire au souvenir qui envahit son esprit, les délicieuses friandises, puis secoua brièvement la tête.

L’homme toisa l’orisha puis fit un léger sourire en coin avant de ranger la précieuse dague à sa ceinture.
- Je n’ai pas menti sur la totalité mes dires.
- Mais tu n’as pas dit Toute la vérité !
- Le savoir ne t’apportera rien de plus.
- C’est à moi et uniquement à moi d’en juger.
- Soit. Je t’offrirai les détails que tu souhaites lorsque nous serons sortis d’ici. Vous avez besoin de moi. Assez palabrez. Allons-y.
Évidemment que le sorcier connaissait le véritable chef de cette ligue. Il en faisait également parti à ses heures perdues. Du moins, il ne faisait appel à eux que lorsqu’il le jugeait nécessaire. Ce fut donc avec sa nonchalance habituelle qu’il ouvrit la voie dans le plus grand silence. Ses pas raisonnaient à peine sur le sol de terre. Précédé du félin qui trottinait tranquillement puis du couple, le groupe avança dans un long couloir.

Ils arrivèrent ensuite dans une salle immense, tant en hauteur qu’en largeur et longueur. La jeune femme s’émerveilla d’une telle superficie souterraine. Des cristaux s’illuminaient un peu partout et donnaient une telle clarté. Les yeux de la brunette se mirent à briller devant une telle beauté. Des gravures, des peintures et des écrits décoraient chaque pan de murs. Les dessins représentaient des situations peu loquaces comme des sacrifices ou des personnages qu’elle ne connaissait pas semblant être pris pour des dieux, ou quelque chose dans le genre. Emivia s’avança vers un mur et l’examina en souriant. Sourire qui fut effacé par l’intervention du sorcier.
- Ne te réjouit pas trop vite. C’est pour l’une de ses divinités que tu as failli être sacrifiée.
- Uniquement par ta faute !
- Détrompes toi. Si je n’avais pas été là, tu serais peut-être morte à l’heure qu’il est.
- Arrêtes. Nous crois-tu si faibles?! Tu avais tout manigancé !
- Vous l'êtes... Et non. J’avais tout prévu, oui.
- Je te ferais bien ravaler ta langue !
L’homme scrutait Emivia dans les yeux. Son regard se durcit un peu plus puis il croisa les bras.
- Eh bien, vas-y.
- Pour que tu ne nous montres pas le chemin ? Me prends-tu pour une dinde ?
Erigan éclata d’un rire malfaisant.
- Même pas… Je serais prêt à mourir pour toi.
- Pfff… Si tu es aussi prêt à mourir pour moi comme tu l’étais pour mes parents…
La mâchoire du sorcier se crispa et sa colère était visible sur son visage. Il murmura entre ses dents serrées.
- Peste.

La brunette passa volontairement très près du sorcier, lui infligeant un coup d’épaule en passant afin d’augmenter un peu plus la rage de ce dernier. Elle fit ensuite un petit sourire satisfait à son chéri et vint poser sa main au bras de ce dernier. L’homme aux cheveux rouge reprit la marche derrière eux en maugréant puis indiqua avec mépris.
- Après la porte du fond, il y a un nouveau couloir. Votre cible doit se trouver tout au fond et… Cela m’étonnerait qu’il soit seul.
- Bien. Passe devant alors.
Emivia ne comptait pas se faire avoir encore une fois. Cette fois, le sorcier serait, en quelque sorte, leur bouclier humain. Qu’il en soit content ou non, il ouvrirait le chemin et serait le premier à pénétrer dans le lieu indiqué.

Le sorcier essayait de se défendre, clamant ne pas avoir que menti. Discussion qui s'engagea avec la sorcière qui était loin d'être de bonne humeur et le remballait sans gêne. Parvenant à prendre le dessus sur une dernière pique, l'obligeant à prendre les devants et ouvrir le chemin. La salle où ils arrivèrent montrait l'étendu de la vocation des lieux, culte à des dieux inconnus, des usurpateurs assurément. Erigan annonça qu'après la porte du fond un couloir les mènerai à destination. L'orisha ne put s'empêcher de rire lorsqu'elle l'informa qu'il serait toujours le premier devant pour continuer la visite des lieux.

Ethan s'approcha de sa chérie pour lui voler un baiser en plus d'une main bien ferme sur ses fesses. «Tu crois qu'il va bien s'en sortir ? On va pouvoir savoir si il vaut vraiment quelque chose ou si c'est juste un frimeur.» Ils suivirent le sorcier, qui passa la porte sans hésitation, clairement il savait où il était et ce qu'il trouverait pour être aussi confiant. Avançant sans dire mot dans le nouveau couloir, on pouvait voir au bout de celui-ci qu'une grande salle s'y trouvait. Beaucoup de bruit, de mouvements, il risquait d'y avoir une bonne dose d'action. Mais ce qui importait le plus à Ethan était de voir qui était ce Flavius et le lien qui le rattache au maître qu'il a tué. Bien que la manoir et tout ce qui existait autour n'est plus que cendre et désolation, savoir qu'un membre de la famille de cette ordure est en vie ne lui plait guère. Vengeance... un plat tellement délicieux.

l'héritier de son ex-maître se tenait là, debout à regarder quelconque papier sur son bureau. Grand, cheveux noirs, stature musclé, il n'était pas humain c'était sûr. Il dégageait quelque chose qu'il ne pouvait cerner. Ethan avait ressenti la même chose à l'époque avec son maître, sans jamais savoir quel était sa race. Il comptait bien l'apprendre aujourd'hui.  C'est alors que l'homme aux cheveux rouge sembla profiter de son statut ici, du fait qu'il soit connu, entrant sans la moindre prudence. Hélant haut et fort le nom de celui qu'ils venaient voir.
- Flavius ! Amène toi !
- Comment oses-tu me parler ainsi !
- Tais toi et regarde ce que je t'amène.
Ethan serra les poings alors que lui et sa chérie était resté quelques pas en arrière pour observer la scène. Autour d'eux seulement quelques disciples à la solde du chef, mais ce qui attirait le plus l'attention était les grognements venant du fond. De nombreuses cages où se trouvait des chiens qui n'avaient rien de doux. Dents sorties, la bave dégoulinante, essayant d'ouvrir leur prison à la vue de ces visiteurs inconnus. Même les sbires essayait de rester le plus loin possible, c'est dire. Erigan revint vers eux et voulu empoigner le bras d'Ethan qui recula avant de lui flanquer une droite bien mérité.
- Il vient de faire tuer une partie de ton groupe pour acquérir la dague d'Artigon et là moi je viens à toi pour savoir qui tu es... on a un certain lien commun toi et moi dont je me serais bien passé pour être franc.
- Avancez la femme et toi.
Rage au ventre, il prit la main de sa compagne puis passant à côté du sorcier, l'Orisha lui fit un sourire malicieux et le repoussait d'une main, s'approchant plus près qu'il ne l'aurait espéré de sa prochaine victime. «Fait moi confiance ma chérie.»
- Quel est ton lien avec Henrius Thyssen ?
- C'est ou plutôt c'était mon oncle et toi je dirais que tu étais un de ses esclaves vu ce qu'il y a sur ton visage.
- Tout à fait et je dirais même que je suis celui qui lui a planté ce tisonnier brûlant en plein coeur.
La rage animait aussitôt l'homme par cette vérité qu'il venait de se faire cracher en plein visage mais  l'orisha avait prévu la réaction qui survint. Usant de son fouet pour l'enrouler autour de sa jambe et le faire tomber sur le dos en tirant vivement avant qu'il ne sonne la charge.

- Lâchez les serpents venimeux sur le traitre de Nagire !!
Bah oui, il est quand même pas si bête que ça pour donner son nom à tout le monde le petit sorcier... Sans attendre, les disciples obéirent et une dizaine de serpents rampèrent avec empressement vers le buffet qui leur était offert.
- Maintenant c'est toi qui va payer le prix de ton affront.
Ethan se mit à rire sans retenu à cet annonce, laissant stupéfait Flavius qui ne comprenait pas sa réaction.

Quoi de plus déshonorant que de se faire traiter ainsi. Erigan avait merdé et il le savait parfaitement. S’il voulait gagner la confiance d’Emivia, il devrait s’y prendre autrement. Tout en avançant avec assurance, il réfléchissait avec assiduité. Il passait les portes sans se soucier de quiconque, amenant le duo jusqu’au lieu qu’il leurs avait indiqué. Il ouvrit la dernière porte et gueula le nom de la cible, lui parlant avec aisance et sans détour. Son petit plan ne se passa toutefois pas comme prévu. Il reçut d’Ethan un bon coup de poing mais ne broncha pas le moins du monde, se contentant de le regarder en étirant un sourire en coin. « Voyons un peu son plan… ». Restant en retrait, il laissa le couple s’avancer en les suivants du regard. La discussion allait tourner cours et l’annonce que l’orisha fit à Flavius aller tourner à son avantage. Si l’homme aurait pu exercer sa rage contre le sorcier, il n’en fit rien et dirigea son attaque vers l’orisha et sa petite protégée.

Les serpents furent lâchés par les sbires. Erigan se recula afin de s’appuyer contre le mur du fond et haussa alors la voix, message en direction du maitre des lieux.
- Mauvaise tactique mon ami…
- Ta g*eule Traitre ! Ce sera ton tour ensuite !
- Voyons très cher… Tu devrais savoir à qui tu as à faire avant de lancer de tels propos dans le vide…
La demoiselle s’empressa de sortir son katana et usa de la télékinésie pour envoyer un serpent sur un homme de main.
- Erigan ! Au lieu de faire la causette… Tu pourrais au moins nous aider ?! Non ?!
- Ma chérie. Tu n’as pas besoin de moi pour te débarrasser de ça…
- Grrr, appelles-moi encore une fois comme ça et...
Et il n’avait pas entièrement tort. Le duo, ou plutôt trio si l’on comptait Poupi qui venait de passer en tigre en poussant une gueulante, allait bientôt réduire à néant cette attaque miséreuse. Cependant, Emivia ne contrôlait pas encore totalement sa colère et, cette dernière sortit son aura noire contre le sorcier aux cheveux rouge qui, évidemment, l'avait fait exprès. De nature maléfique comme elle, celui-ci ne fit qu’un sourire.
- Dirige ta rage vers tes ennemis, Emi.
- Ah parce qu’en plus, tu m’as ramené une des nôtres ?! Traitre !
Erigan se mit à rire avant de marmonner dans sa barbe.
- Et t’es loin du compte…
La trahison, quel doux son que ce mot aux oreilles du sorcier.

Thyssen prépara un sort et visa Ethan. Ce dernier fut protégé par la brunette qui s’interposa entre les deux. Elle était immunisée à la magie noire et lui adressa un sourire en coin. Les derniers serpents volèrent dans tous les coins de la pièce. Emivia ? Ethan ? Les deux ? Personne n’avait pu le prévoir et l’attaque tourna vite au cauchemar pour les autres. Même Erigan ne fut pas épargné par le lancé de serpents. Mais le sorcier s’en débarrassa rapidement. Un disciple tenta alors une approche vers Ethan par derrière. Un impact retentit, l’individu s’effondra sur le sol tandis qu’un boomerang revenait aux mains de son propriétaire sorcier. L’homme le rangea ensuite à sa ceinture sans dire mot et se recala contre mur en fermant les yeux, sourire aux lèvres. Aujourd’hui, en plus d’avoir acquiers la précieuse dague, il allait surement assister à la mort d’un des hommes puissants de la race, un homme détestable dont il enviait la place plus que tout au monde. Un jour merveilleux pour lui.

Ethan ne put s'empêcher de rire de Flavius, tout en souriant à sa compagne qui venait de le protéger. L'ennemi  venait d'apprendre à qui il avait à faire et c'était loin d'être une bonne chose pour lui. L'Orisha grogna toutefois de savoir que leur allié sorcier venait lui aussi de lui filer un coup de main mais ne comptait pas lui être redevable, pas après ce qu'il leur avait fait. Réglant le sort d'un serpent qui rôdait trop près d'eux en tranchant sa tête, le beau brun se redressa pour évaluer la situation. Sa chérie dégageait cette aura noire, sa colère était littéralement visible et il savait que ça ne présageait rien de bon pour leurs adversaire qui allaient en prendre plein la gueule. «Laisse-le moi... J'ai des questions pour lui et je t'emprunte ceci.» Elle cambra l'échine sous les effets de la main qu'il posa sur ses reins, murmurant à son oreille tout en prenant deux kunaïs.
- Laisse parler ta colère sur tout ces disciple qui veulent nous tuer, exprime toute la rage que tu cumule depuis un moment.
N'ayant pas de temps à perdre, il l'a laissa agir, suivant son conseil ou non. Ethan comptait bien soutirer encore plus d'information à sa cible avant de lui offrir la libération mortelle. Nouant les jambes de celui-ci grâce à son fouet, les attachant au poteau le plus près, l'Orisha avait un sourire tout à fait cruel sur le visage, le genre qui inspire rien d'encourageant pour le captif.

- Droitier ou gaucher ?
- Gaucher... pourquoi ?
L'homme attrapa la main gauche du neveu, la plaquant dos contre le sol de bois et y planta un premier kunaï pour l'immobiliser. Arrachant un hurlement au prisonnier.
- T'es malade !
- Non... je veux des réponses et ne veux pas attendre, je me fais donc convaincant.
- Vas-y qu'on en finisse.
- Henrius était aussi un sorcier ?
- Oui, un faible qui préférait se vautrer dans son manoir que servir la cause.
- Du coup je t'ai rendu service ce jour-là...
- Tu as pas idée !  
Ethan avait depuis le début de l'interrogatoire la main sur l'autre poignet de Flavius, il attrapa alors la seconde lame qu'il avait emprunté à Emi et la planta dans la main droite, paume contre le sol cette fois. Un hurlement encore plus long que le précédent résonnait dans la pièce.
- Je vais te tuer !
- Vu ta position...
L'Orisha vint appuyer son poignard dans le creux que forme la gorge avec le torse, une fine goutte de sang perlant sur sa peau.
- Tu dis autre chose que ce que je demande et je pousse. Compris ?
Il hocha de la tête dans l'affirmative.
- Quel est ton rang ?
- Pas assez haut encore.
- D'autres membres dans ta famille ?
- Non je suis le dernier, mon oncle ne jurait que par les femmes de joies et je suis fils unique, pas de temps à perdre avec les femmes.
- Tu peux te dire que tu as raté ta vie... ohh, et si je trouve des descendants ou tout autre personne de ton sang, ils te rejoindront dans la mort. C'est promis.

Ethan se leva en poussant sur sa lame qui trancha juste assez pour créer une belle hémorragie puis enleva l'acier de sa chair. Se tenant debout, le regardant agoniser lentement, puis rejoins sa chérie au combat qui se débrouillait à merveille. Il fallait juste penser à récupérer les kunaï avant de partir. «Rha et puis zut !» L'orisha se pencha pour enlever les deux lames et les essuyer sur les fringues du condamné, reprenant aussi son fouet par la même occasion avant de donner un coup de pieds dans le ventre de Flavius pour le faire bouger et se vider plus rapidement. Entendant son dernier souffle de longues minutes d'agonie plus tard, redonnant les lames à sa bien-aimée.
- Chérie, c'est à toi ceci.

La demoiselle, après avoir cambré l’échine en se mordillant la lèvre puis écouté sagement les conseils de son homme, fit un sourire en coin, les yeux braqués sur un ennemi. Ses cheveux devenus noirs, tout comme ses pupilles, elle laissa alors parler toute sa rage, toute sa colère, toute sa cruauté. Cumulant magie noire, télékinésie et maniement du katana, elle s’en donna à cœur joie. Erigan l’observait avec amusement. La demoiselle le fascinait même de plus en plus. « Elle a bien le caractère de son père… Mais on dirait même qu’elle le surpassera dans peu de temps… ». Il lança son boomerang à nouveau sur un ennemi un peu trop près de la jeune femme. Celui-ci esquiva puis changea de cible et s’attaqua au sorcier qui dégaina et le tua rapidement. Le combat faisait rage. Emivia veillait à ce qu’aucun homme ne s’approche du sien et sa proie. Cependant, une chose n’allait pas se passer comme prévu.

Un jeune homme discret, caché derrière deux autres, sortit une fiole d’une étrange couleur qui tapa dans l’œil d’Erigan. Emivia combattait sans relâche et commençait même à fatiguer un brin. Tandis qu’elle s’essoufflait, le jeune garçon jeta la fiole dans sa direction. Sans qu’elle n’eût le temps de comprendre quoi que ce soit, elle se fit plaquer au sol par l’homme aux cheveux rougeoyant qui se prit l’attaque à sa place. Il ferma les yeux, grimaça et serra les dents avant de se cambrer en arrière et se mettre à hurler. La brunette fit les gros yeux, bloquée en dessous. Elle usa cependant de sa télékinésie afin de se dégager, se releva et ne fit pas de quartier avec les deux protecteurs du lanceur. L’attaquant se fit transpercer au niveau du ventre, de part en part. La jeune femme lui attrapa ensuite violement les cheveux et les tira vers l’arrière.
- Qu’est ce que tu lui as fait ?
L’homme se mit à rire, toussota puis rit à nouveau.
- Répond Enfl*re ! Qu’est ce que tu lui as fait ?!!!
Mais l’individu ne répondit pas. Il attendait même sa mort qui ne tarda point à arriver.
- Je trouverai sans toi. Crève bâtard.
Elle retira l’épée lentement, tournant la poignée afin que sa lame lui offre une souffrance extrême dont elle se délectait pleinement. Il hurla jusqu’à ce que son cœur lâche.

Le sorcier ne perdit pas connaissance et après quelques minutes à se rouler au sol, il se calma. Fronçant ensuite les sourcils, il maugréa sur sa nouvelle situation.
- Comment te sens-tu ? Est-ce que ça va ?
- Je t’ai sauvé les miches. Tu vas devoir sauver les miennes maintenant.
Emivia croisa les bras. Elle ne comprenait guère de quoi il parlait. Erigan se releva difficilement. Il venait de perdre la totalité de ses pouvoirs ainsi que sa puissance. Il agrippa fermement le bras de la jeune femme et vint croiser son regard dans lequel elle put lire pour la première fois, de la peur.
- Tu dois m’aider.
Et pour la toute première fois, elle se sentait plus forte que lui. Elle pouvait prendre le dessus sur cet homme qui lui menait la vie dure.
- Je ne te dois rien du tout.
Le regard de la jeune femme se fit malsain et un sourire cruel s’étira sur ses lèvres. Le sorcier lâcha son bras et eut un léger mouvement de recul.
- Donne moi quelque chose de concret, une chose que je ne pourrai refuser et… Je réfléchirai peut être à ton cas.
L’homme détourna le regard.
- Je serais à ton service.
- Hum…
- Je te servirai et ferais les tâches que tu jugeras ingrates jusqu’à ce que tu décides ne plus avoir besoin de moi.
La jeune femme se mit à rire subitement.
- Sérieusement ?!
- Je t’en donne ma parole.
- Ta parole ne vaut rien.
Il lâcha son épée sur le sol, fit face à la sorcière et écarta les bras.
- Alors tue moi, ici et maintenant.
- Tu as encore des informations à me donner.
- Je te donnerai tout ce que tu veux.
- Soit.

Emivia croisa les bras tandis que le sorcier ramassait son arme. Tout deux réfléchissaient et étaient un peu perdus dans leurs pensées. Elle sentit son orisha d’amour à ses côtés, secouant légèrement la tête. Elle ne savait pas s’il les avait entendus. Elle tourna le regard vers le cadavre de Flavius puis sur le visage de son homme à qui elle adressa un beau sourire avant de reprendre ses biens.
- Merci mon amour. As-tu obtenu ce que tu souhaitais ?
Étant occupée entre les disciples et Erigan, elle n’avait point entendu leurs dires. Ce qui était certain, c’est qu’ils en avaient normalement fini avec les ruines. A moins qu’un imprévu ne leur tombe encore dessus…

Enfin il avait les informations qu'il avait besoin, celle qu'il n'avait jamais su durant son enfance. Son maître était un sorcier faible qui avait préféré s'isoler et réduire à l'esclavage des orishas, suivant la foutu tradition de sa race. Flavius et son oncle avait tout deux connu la mort par les mains de la même personne, un esclave qui avait un jour choisi de prendre le contrôle de sa vie. L'ironie du sort ayant mit une magnifique brunette sur sa route dont il apprit la nature plus tard. L'amour était déjà présent, une passion grandissante, ils avaient prit des ententes, ne pas nuire à l'autre dans leur cheminement envers leur peuple respectifs. Se doutant bien qu'un jour ils auraient des choix à faire...

Maintenant aux côtés de la sorcière qui terminait de parler avec Erigan, n'ayant pas porté attention à leurs propos qui ne devait pas le concerner outre mesure de toute façon.
- Oui. Je sais tout maintenant et j'ai un poids de moins sur les épaules, un vrai soulagement.
Ethan jeta un oeil vers le sorcier qui avait de la difficulté à se remettre sur pied. Son dédain envers lui l'empêchait de lui apporter son aide, comment vouloir être aimable avec celui qui semblait trahir sans vergogne pour son bien personnel.

Poupi vint ronronner près de l'orisha, se faisant chaton pour tomber dans les mains de celui-ci avant de grimper sur son épaule et sauter sur celle de sa maîtresse pour se blottir dans son décolleté. «Petit veinard va...» Un miaulement se fit entendre, comme si le félin avait perçu sa pensé. Ethan se put s'empêcher de rire alors qu'il attrapait la main de sa chérie pour se diriger vers la sortie, gardant son poignard dans l'autre main par prévention. L'homme aux cheveux rouges se trainait tant bien que mal, mine littéralement déconfite, comme si la pire des choses venait de lui arriver.

Couloir après couloir, le groupe retrouvait son chemin dans les dédales de pierres pour atteindre de nouveau la surface.  Revenant à la petite maison qui avait été leur point d'entrée, y trouvant plusieurs cadavres en très piteux états sur le plancher, sans compter la puanteur.
- M*rde il c'est passé quoi ?!
Emivia pointa la porte de gauche... celle où ils avaient pu enfermer le banshee à leur arrivé. Quelqu'un avait retiré le meuble et ouvert la porte, ce fut fatal pour les visiteurs qui devaient sûrement venir pour la cérémonie prévu plus tôt. Un frisson traversa l'échine du beau brun à l'idée qu'il aurait pu perdre Emi. Fermant les yeux un instant, secouant la tête pour chasser cette idée.
- La chose est libre, espérons qu'elle soit partie très loin faire une sieste après ce repas.
Prenant soins de bien regarder dehors avant de sortir, il trouvèrent avec surprise le cheval là où il était ainsi que celui d'Erigan un peu plus loin. Ce dernier les ayants à l'origine suivi avec une bonne distance pour ne pas être repéré et mettre à exécution ses plans bidons. En oubliant sans regret la requête du collier de verre d'Erigan, il était à Emivia de voir ce qui devait être fait, d'avoir des informations sur ce qu'elle pourrait apprendre de cette incantation que le sorcier dit vouloir faire.

Reprenant place sur sa monture, aidant Emivia à prendre place devant lui pour l'enlacer. Humant son doux parfum apaisant, son torse bien appuyé contre son dos et les mains près de son ventre pour tenir les rênes.  Le simple fait d'être ainsi près l'un de l'autre était en soi un réconfort, comme si plus rien ne pouvait les atteindre dans cette bulle de quiétude, ou presque. Il percevait un je-ne-sais-quoi chez sa chérie, la trouvant un peu songeuse. «Tout va bien mon amour ? »

Emivia observa la porte ouverte et ne put s’empêcher de jeter un œil au sorcier qui suivait silencieusement, légèrement en retrait. L’homme ne broncha pas mais il semblait bien l’auteur de tout ceci. La brunette garda ce détail pour elle, pour l’instant.
- Effectivement. Espérons-le…
Ils sortirent donc et trouvèrent leur monture, restée là tranquillement tout ce temps. Un peu plus loin, un autre équidé attendait son maitre tout aussi patiemment. La demoiselle prit place devant son chéri mais ne pouvait s’empêcher de réfléchir. Elle secoua la tête légèrement, sortant de sa rêverie en entendant la pensée de son chéri. « Non. Il me doit des explications et… ». Elle ne prit pas le temps de finir sa pensée et tourna sa tête en direction de l’homme aux cheveux sang.
- Erigan. On va chez toi.
Le sorcier hocha de la tête sans mot dire. Le voyage fut assez rapide et sans la moindre encombre. Arrivant à la petite cabane, la brunette tourna la tête et vola un baiser à son cher et tendre avant de descendre de monture. Croisant les bras, elle fit face à son acolyte en fronçant les sourcils. Une certaine colère était perceptible dans sa voix. Son regard était foudroyant.
- Maintenant enfoiré, tu vas me dire exactement ce qui s’est passé. Pas d’entourloupe, pas de détours, je veux savoir pourquoi tu es encore en vie. Pourquoi as-tu mis tant de temps à me retrouver ? Pourquoi m’avoir laissé chez ma tante ?!

Erigan respira profondément avant de croiser le regard de sa protégée.
- Je suis en vie aujourd’hui car j’ai fait une promesse à ta mère. La promesse de veiller sur toi. Ces idiots n’ont pas pris soin de m’achever et, ils auraient du le faire à l’époque. Ils m’ont laissé pour mort, me vidant de mon sang. J’ai simplement réussi à ramper jusqu’ atteindre une potion me permettant de survivre… J’ai ensuite suivi leurs traces afin de vous retrouver toutes les deux. Malheureusement, je suis arrivé trop tard…
Le visage de l’homme changea légèrement.
- Ne me cache pas la vérité !
Il laissa un court silence, soupira une nouvelle fois.
- Comme tu voudras… Lorsque j’ai retrouvé sa trace… Elle était entourée d’ennemis, prise au piège. Je n’ai pas eu le temps d’intervenir, ni même de réfléchir à quoi que ce soit. Je l’ai vu se trancher la gorge afin de garder le secret sur ta cachette… Elle est alors tombée à genoux puis à terre…
Des larmes coulèrent sur le visage de la demoiselle.
- Elle a abandonné le combat ?!
- Elle était condamnée et elle le savait… Elle a choisi sa façon de mourir. De plus, faire cela lui permettrait, peut être, de te revoir un jour…
- Comment ça me revoir ?!
- Le monde des Ombres, Emi…

La brunette laissa un court instant.
- Et qu’as-tu fais alors ?!
- Je les ai tous tué… Mais l’un d’eux m’a révélé avant de rendre l'âme que cela ne serait fini que lorsque tu serais morte… Alors je t’ai cherché dans la petite forêt, en vain. J’ai même été visité ta tante mais… Elle ne s’est pas montrée très coopérative. Je n’ai ensuite pas renoncé. J’ai parcouru les terres à ta recherche. Ce n’est que plusieurs années plus tard que je suis retourné chez ta tante… J’ai trouvé son mari, mort. Je t’ai pisté jusqu’à enfin tomber sur toi…
Emivia serra les poings ainsi que sa mâchoire avant d’ajouter.
- Le collier permettrait d’avoir une longueur d’avance sur eux, c’est ça ?
- Effectivement, ils viendront à toi un jour ou l’autre…

La demoiselle se tourna alors vers son chéri et le fixa intensément, comme cherchant une réponse dans son regard silencieusement.
- Soit. Où doit-on chercher ?
- Pas bien loin…
Elle fronça les sourcils.
- Megido.
- Bien. Des précisions ?
- Normalement, il est en possession d’une jeune femme un peu… spéciale…
Le sorcier donna les détails nécessaire afin qu’ils puissent récupérer l’objet en question. La sorcière comptait bien connaitre l’identité des assassins et les tuer avec tout autant de cruauté qu’ils avaient pu en faire preuve avec ses parents.

Enfin ils avaient quitter ce lieu, retournant sans encombre à la demeure d'Erigan où une discussion plutôt vive se déroula entre le sorcier et la brunette. Assurément elle voulait des réponses et les récents événements n'avaient rien pour la calmer. L'homme aux cheveux de feu en savait long et Emivia comptait bien obtenir ces informations. L'Orisha se serait toutefois passé d'être obligé d'encore aller chercher un objet pour obtenir les derniers détails, du moins c'est ce qu'il en comprenait tandis qu'il se tenait à l'écart pour ne pas déranger leur discussion, jouant avec Poupi version tigre. Roulant avec lui sur le sol tel un combat de félin, le minet jouant sans les griffes pour ne pas blesser, deux gamins qui font fit de tout et s'amuse tout simplement pour évacuer le stress, surtout pour l'orisha.

Certes il en avait déjà beaucoup moins sur les épaules suite à la mort du dernier membre de la famille de son maître. Enfin il avait réglé cette histoire, apprit un peu plus sur son passé. Ironie du sort d'apprendre qu'il a été toute son enfance à la botte d'un faible sorcier et qu'aujourd'hui il ferait tout pour sauver une femme, sa chère Emivia, dévouée à cette race. Mais lorsque la foudre de l'amour l'avait frappé dans le Port, il ne savait rien de sa nature, pour lui elle était une demoiselle ravissante. Son côté mystérieux l'avait attiré, son regard avait croisé le sien, il avait fait tombé les barrières de la brunette sans rien forcer, juste en restant lui-même. Uni à elle par le lien orisha, l'amour avait grandi à une vitesse impressionnante, pas seulement par cette attache mais bien par la véritable passion qu'il se voue l'un à l'autre. Des principes avaient été établis, ne pas nuire au travail de l'autre, respecter le secret des missions que leur souverain respectif donnait. Tout allait ainsi pour le mieux.

A genoux par terre en train de faire des gratouilles sur le ventre de Poupi, il vit Emivia s'approcher et lui donner les détails de cette dernière requête d'Erigan qu'elle avait accepté. Le regard dans le sien, il se leva et posa une main sur sa nuque pour l'attirer vers lui et l'embrasser longuement, le tigre redevenant chaton pour ronronner en passant entre leurs jambes. « Je le fais pour toi, pas pour lui. Terminons tout ceci dès maintenant.» Passant près du sorcier, lui jetant un regard noir, lui démontrant clairement son appréhension avant de prendre place sur sa monture. Il tendit la main à la brunette alors que le chaton sautait sur son pied puis sa cuisse pour aller s'installer sur la tête du cheval dans l'attente de sa maîtresse. Cette dernière le rejoignit, prenant place devant l'orisha, savourant ainsi sa présence alors qu'il l'enlace pour prendre les guides du cheval. Poupi venant aussitôt prendre sa place de petit veinard dans le décolleté d'Emi.
-  Il ne se fait pas prier pour y sauter.
Ethan ne put s'empêcher de rire, d'autant plus que lui aussi aimait bien savourer la chaleur de la belle brunette. Il déposa un baiser dans son cou et lança la monture au trot, plus vite ils seraient à destination et plus vite ils pourraient prendre du repos tout les deux.

Mégido n'était pas très loin de la demeure où ils étaient, ce qui faisait le bonheur du couple qui n'avait pas vraiment envie de faire des jours et des jours de balade pour ce collier. Surtout que le repos n'avait pas été ce qu'il y a de plus fréquent ces derniers temps. Suivant les indications que sa chérie lui donnait, il circulait à travers les rues de la cité lumineuse, celle de son peuple, lieu qu'il apprenait de plus en plus à connaître lorsqu'il avait le temps d'y rester plus de quelques heures. Le confort de certaines auberges étaient absolument indéniable, se disant que le couple pourrait y passer la nuit avant de rentrer voir ce foutu sorcier pour terminer cette affaire. Il s'arrêta devant une petite maison, laissant descendre sa compagne avant de mettre pied au sol à son tour. Attachant sa monture à un poteau avant de la rejoindre à la porte tandis qu'elle y frappait. « Tu m'as parlé d'une femme.. spéciale... c'est dangereux d'après toi ? »

Un sourire vint égayer le visage de la demoiselle. « Je ne le fais que pour moi également… Merci de m’accompagner mon chéri. » La brunette n’avait que faire des nouvelles exigences du sorcier. Elle comptait simplement venger la mort de ses parents avant qu’ils ne la trouvent et ne s’en prennent également à elle. Cette femme, détenant un collier spécial, aurait peut-être aussi des renseignements importants. Descendant de monture, elle s’approcha lentement de la porte et y frappa, jetant un petit coup d’œil à son petit ami. « Je sais simplement qu’elle n’a pas toute sa tête… Mais soyons prudent, on ne sait jamais… ».

La porte s’ouvrit sur une somptueuse femme d’une quarantaine d’années. Souriante, celle-ci s’exprima d’une voix enjouée.
- Bien le bonjour, jeunes gens. Que me vaut cette agréable visite ?
« Agréable ?... ». Emivia s’éclaircit la voix avant de parler calmement.
- Bonjour Madame. Nous sommes à la recherche d’un objet rare et… On nous a indiqué de venir ici et de s’adresser à vous.
- Ah bon ? Ah… Oui… Entrez donc mes chers amis.
La femme laissa la porte grande ouverte et se redirigea à l’intérieur.
- Souhaitez-vous une tisane, un petit verre d’alcool ou de jus d’orange peut être ?
La brunette, méfiante, refusa poliment tandis que le couple était mené à ce qui semblait être un salon. Le lieu était richement décoré, totalement contradictoire avec la façade vieillotte de la maison.
- Votre maison est splendide. D’où vous viennent toutes ses merveilles ?
La femme éclata de rire, un rire d’abord doux puis qui fit froid dans le dos.
- Vous n’aimeriez pas le savoir.
Emivia jeta un œil, à nouveau, à son compagnon. Effectivement, il valait peut-être mieux changer de sujet. Cependant, la dame n’avait pas l’air du même avis. Ses propos commencèrent à fuser, d’abord cohérents puis de plus en plus tordus. Le final n’avait ni queue ni tête et la sorcière se frottait lentement les sourcils, tentant de garder son calme ainsi que son sang froid. « Faut trouver le collier, elle va me rendre chèvre… ». La demoiselle se força à sourire.
- Excusez moi de vous interrompre mais… Auriez-vous des toilettes ?
La dame s’arrêta de tergiverser.
- Oh Madame serait elle enceinte ?
- Heu…
- Ne dites rien, cela se voit comme le nez au milieu du visage. Vous êtes si resplendissante, si…
- Hum. Et les toilettes ?... Je vous prie ?...
- Ah oui, pardonnez moi. Je m’emporte par moment. En haut, la seconde sur votre droite. N’entrez pas dans celle de gauche, ma chambre est un peu en bordel. Et en face, c’est un bric-à-brac.
La folle éclata de rire alors que la jeune sorcière se redressait du canapé et prenait la direction de l’étage. Le bijou pouvait être n’importe tout. Cependant l’excuse des toilettes ne durerait pas bien longtemps. Elle pénétra discrètement dans la chambre. Effectivement, c’était un vrai foutoir et l’odeur y était affreuse. Emivia se boucha même le nez. « Elle n’a pas menti. C’est un taudis… Affreux… J’ai envi de vomir… ». Attrapant certains vêtements du bout des doigts afin de les déplacer, le visage marquant le dégout, elle fouillait minutieusement la pièce. Rien. Nulle trace du collier. « RAS dans la chambre… ». Avec tout autant de discrétion, elle ouvrit le placard et manquant de se faire assommer par une boite en métal qu’elle rattrapa de justesse par télékinésie. « Mon dieu… C’était moins une… ». L’ouvrant et l’inspectant, la boite ne contenait que des choses inutiles. Elle reposa l’ensemble à sa place, explora du regard et de ses mains délicates le reste. Toujours rien. Elle finit par se résoudre à entrer dans les latrines, fouillant le seul petit meuble présent, vérifiant dans le réservoir d’eau puis tira la chasse et redescendit bredouille. Son petit ami avait peut être pu fouiller le salon en attendant et trouver quelque chose…

Il aurait bien prolonger cette balade à cheval encore longtemps mais il fallait terminer ce pour quoi ils étaient venus à Mégido. L'accueil fut étrange quoi que la femme était ravissante, apparence souvent trompeuse. L'homme avait fermé la porte derrière lui, s'assurant de ne pas la verrouiller, ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre de ce lieu, son occupante ou ce qu'ils allaient y trouver. Alors que leur hôte leur offrait à boire, la sorcière refusa poliment tout en engageant la conversation avant d'essayer de s'éclipser en douce grâce à une soudaine envie nécessitant soulagement. Une belle excuse pour visiter l'étage, la brunette lui offrant un compte rendu par la pensée qui n'amènerait rien de concluant.

Ethan n'avait pu s'empêcher de sourire lorsque la femme avait demandé si ça petite chérie était enceinte. Leur relation encore récente n'avait pas nullement abordé cette question et tout deux comptait bien gravir nombre d'échelon dans leur race et la société avant que leurs moment de luxures ne les mènes à la progéniture. Se retrouvant seul avec la dame, il n'eut d'autres choix que d'essayer d'engager la conversation.
- Il parait que vous êtes pleines de ressources.
- Tu veux les voir à l'oeuvre mes ressources jeune homme ?
Elle fit un pas vers lui en faisant sauter les trois  boutons du bas de son chemisier, l'Orisha levait la main aussitôt pour faire cesser tout en reculant d'un pas.  «Elle est folle !» Elle arrêta, rendu juste sous le buste.
- C'est mon amour qui est à l'étage.
- Dommage, voilà si longtemps que je n'ai pas goûter à de la chair fraîche.

L'homme déglutit le plus discrètement possible, le regard de la femme, associé à cette phrase lui donnait la chair de poule. L'expression n'avait rien d'un sens figuré et la réponse un peu plus tôt que l'on ne voulait pas savoir comment elle obtenait ses biens, ne donnait pas plus confiance. « Vite une diversion... » Posant la main sur son cou, il fit mine d'avoir soif, prétextant la gorge sèche et irritée.
- Vous êtes sûr que vous ne voulez rien boire ?
- Une tisane je vous prit.
La femme quitta le salon avec un grand sourire tandis que l'orisha soupirait de soulagement. Faire une boisson chaude demanderait un peu de temps, délai qu'il pouvait prendre pour explorer le salon à la recherche du collier pour lequel ils étaient venu. Main rapide autour des coussins des canapés, s'approchant ensuite de la bibliothèque, effleurant du bout des doigts les livres, bref coup d'oeil ici et là. Si il était surpris à regarder, il serait aisé de se défiler par l'attrait de la collection littéraire. Il gardait une oreille attentive, cherchant au mieux ce qui pouvait cacher un collier. Après tout sa chérie ne trouvait rien à la chambre, lieu où les bijoux sont généralement rangés.

Vérifiant ensuite le manteau de la cheminée qui était rempli d'une multitude d'objets plus étranges les uns que les autres. Une photo trônait en son centre, Ethan pu y reconnaître leur hôte en compagnie d'un homme à l'allure charmante mais qui dégageait une grande noirceur. « Un sorcier ? Et elle ? » Son attention se portait alors vers le cou de celle-ci, elle y avait un magnifique collier fait d'argent et à son extrémité une perle aux multiples couleurs. Ethan venait de le trouver... elle le portait à son cou. Tandis qu'il réalisait la situation, la femme revint avec une tisane, sourire aux lèvres.
- Voilà c'est prêt.
- Merci très aimable.
Il attrapait la tasse au moment où Emivia entrait dans le salon, sans prendre une gorgée, Ethan pointait de sa main libre la photo. Poser quelques questions permettrait de confirmer sa thèse sur l'emplacement du bijou.
- C'est vous et votre époux sur la photo ? Le collier que vous y portiez est sublime.
Une pierre deux coups, il venait d'informer sa chérie de l'endroit présumé de l'objet recherché et lançait le sujet pour voir si elle y répondrait.
« Croise les doigts mon amour...»