Une douce brise vint délicatement faire se recourber les brins d’herbes de la plaine, continuant son chemin, celle-ci alla jusqu’à faire frissonner les feuilles d’un arbre et aussi agiter les cheveux de l’homme ce tenant sous ce dernier. D’agréables senteurs furent aussi apportées par le vent, venant lui chatouiller les narines. Odeurs de fumées, de viandes qui cuisaient ainsi que d’épices et autres herbes. Agréables arômes. Le tout lui donnant l’eau à la bouche. Adossé contre le tronc de l’arbre, à l’ombre de celui-ci, le mercenaire faisait une petite sieste bien méritée après une longue marche à travers les terres d’émeraude sous un soleil éclatant. La faim venait de le réveiller, mettant ainsi fin à son petit moment de détente.
Ses yeux s’ouvrirent doucement, avant de cligner plusieurs fois de suite afin de les habituer à la lumière. S’étirant de tous les côtés et baillant à s’en décrocher la mâchoires, l’homme sortait petit à petit du sommeil. Ce jusqu’à enfin pouvoir se lever et de recommencer les mêmes choses que précédemment. Ceci fait, il fut totalement réveillé et pleinement opérationnel afin de reprendre la route et régler le problème qu’on lui avait confié. Mais tout d’abord, posée contre le tronc de l’arbre, Kain replaça sa précieuse épée, l’accrochant dans son dos et ajustant son fourreau, avant de quitter l’ombre agréable et paisible de l’arbre, ne gardant que la sienne comme compagnon durant la suite de son trajet jusqu’à la prochaine ville, d’où l’on voyait déjà les toits des différents bâtiments ce dessiner au loin.

Arrivant à destination, son pied se posa alors sur le premier dallage, qui recouvrait l’intégralité des rues de cette ville, pénétrant ainsi à l’intérieur de cette dernière. Son boulot pouvait désormais commencer.
Différents assassinats d’Elémentals avaient été signalé à plusieurs endroits du monde généralement sur des familles isolées et apparemment, les auteurs n’étaient autre qu’un groupe de vampire usant de ses meurtres afin de soutirer de l’argent au Conseil des Elémentals, garantissant ainsi la survie des siens qui vivaient en dehors des murs d’Aeden. Plusieurs actions avaient déjà été tentées, hélas sans aucun succès, n’y retour des personnes qui furent envoyés pour stopper ce groupe d’assassin. C’est ainsi qu’on l’envoya, lui, sur le dernier lieu en date ou avait été signalée le meurtre d’Elémentals. La mission risquait d’être bien plus corsée que le simple fait de décapiter des Sorciers, mais Kain aimait les défis et il avait déjà réfléchit un minimum à un plan pour résoudre ces soucis de vermines suceuses de sang.
Pour ce fait, il se dirigea vers ce qui semblait être la plus grande auberge de la ville et entra alors dans cette dernière. L’endroit était comme la majorité des auberges, une partie restaurant et bar s’étalait sur la totalité du rez-de-chaussée tandis que les chambres étaient réparties sur les différents étages. Le mercenaire jeta un rapide coup d’œil sur les personnes déjà présentes à cette heure. Une petite douzaine tout au plus, ce qui était, semble t-il, pas trop mal pour un milieu d’après-midi. Avançant vers le comptoir, restant avachis sur celui-ci, le mercenaire attendit patiemment qu’on vienne s’occuper de lui. Ce qui ne tarda pas, une jolie aubergiste vient le saluer, lui demandant ce qu’il désirait. Prenant la parole, Kain haussa juste quelque peu le ton afin que tous puisse l’entendre le plus clairement possible.

J’viens d’Aeden, je suis en voyage et je m’arrête d’en votre ville afin de m’y reposer quelques jours et je voudrais une chambre s’vous plait.

Il espérait qu’avec cette phrase cela allait attirer l’attention de l’un des membres du groupe d’assassin sur sa personne. La femme lui sourit amicalement tout en lui remettant les clefs de sa chambre après qu’il ait payé la somme convenue pour son séjour.
Ensuite, le voyageur monta à l’étage, jusqu’à sa chambre afin d’y déposer tous son barda et aussi pour voir l’allure de cette dernière. Elle était on ne peut plus simple, un lit simple, une fenêtre, une chaise un bureau, de quoi ranger quelques affaires et un peu d’espace pour ne se sentir trop à l’étroit. En bref tous ce qu’il fallait. Entrant un peu plus en avant dans la pièce, il s’arrêta un instant, semblant attendre quelque chose, ceci avant qu’il ne referme la porte.

La porte de la chambre se rouvrit après un petit bout de temps et Kain en sortit dénué de son arme et de son armure. Refermant derrière lui, il redescendit les marches afin de revenir au restaurant de l’auberge pour y satisfaire sa faim dévorante.
S’installant alors à une table, il commanda un repas des plus consistants. Dévorant avec appétit la nourriture à sa disposition, il vit l’auberge se remplir peu à peu, d’habitués, de marchands ou de voyageurs tout comme il se disait l’être lui aussi. Mais aucunes personnes de suspectes pour le moment, aucunes qui semblaient s’intéresser à lui non plus. A la fin de son repas, la journée était déjà bien avancée et toujours rien d’anormal en vue pour l’Elémental. Celui-ci passa alors le début et la fin de soirée à boire et à discuter avec quelques clients, répondant à leurs questions sans le moindre problème, en profitant pour leur glisser par là même qu’il était un Elémental de la capitale passant soit disant par ici. Ce afin de disséminer la nouvelle un peu partout et pour ainsi, pourquoi pas, pousser les assassins à venir vers lui afin de mieux les défaire.
Retournant alors vers sa chambre, à l’air quelque peu éméché, Kain s’avança alors vers la porte de cette dernière et au même moment, une forme noire sembla se détacher des ombres environnante, du couloir de l’auberge, avant qu’elle ne s’avance lentement vers le colosse en paraissant glisser sur le sol. Un visage pâle se dessina entre deux pans de tissus sombres, en y dévoilant un petit rictus peu avenant. Ouvrant alors la porte, le mercenaire laissa l’Ombre passer en premier, avant d’entrer à son tour et de refermer celle-ci à double tour.

Alors tu as trouvé ?

Assit sur le bord du lit, l’homme s’adressait à l’Ombre près de lui, stoïque et silencieux, tout en enlevant ses bottes afin de se mettre au lit. Celle-ci hocha alors doucement la tête. Satisfait, le mercenaire reprit la parole.

Bien. Maintenant tu vas me surveiller cette fenêtre et me réveiller si jamais l’une de ces suceuses se pointe ici.

Et sur ces mots, l’homme s’endormit alors sans plus de crainte que cela, confiant.

La fenêtre commença à s’ouvrir doucement, sans un bruit, silencieux, totalement imperceptible. Mais dans l’ombre des yeux guettaient. A pas feutrés, l’intrus se dirigea vers le lit où reposait le mercenaire la lame au clair, brillant à la douce lumière argentée de la Lune. D’un geste Vif et précis, l’acier vint se planter dans la cuisse de Kain, le réveillant aussitôt. Et tous aussi prompte, celui-ci attrapa le vampire, prit au dépourvu et abasourdit, qui avait tenté de l’éliminer. Une main en étau sur la gorge de l’assassin, tête en avant, il le ramena vers lui. Un horrible craquement résonna dans la pièce et ensuite le silence. Le colosse enleva le couteau planté dans sa jambe, avant de se lever de son lit, peu inquiet pour sa blessure. Une simple égratignure, cette dernière allait très vite guérir. Un signe de tête de la part de l’Elémental et l’Ombre sortit de sa cachette, reprenant son petit couteau, un rictus aux lèvres.
Et, le vampire sur l’épaule de l’homme, les deux individus quittèrent aussitôt la chambre, vers un endroit pour calme pour ce qu’ils avaient à faire.

Luttant contre l’obscurité, une petite flamme virevoltait follement au bout de sa mèche suivant les mouvements de celui qui tenait la bougie entre ses mains. Cette dernière révéla alors le visage d’un être endormit sur une chaise, bâillonné, auxquels les membres avaient été attachés à l’aide d’épaisses chaînes, l’entravant ainsi de tout mouvement. La faible flamme se déplaça de nouveau, jusqu’à venir se poser sur un petite table non loin, réduisant l’homme enchaîné à une simple silhouette, entre lumière et obscurité.
Le prisonnier se réveilla soudainement et commença à s’agiter sur sa chaise en essayant de se défaire des ses liens. Mais, venant se poser sur le cou du vampire, une main vint se serrer fermement sur celui-ci et, le mercenaire, d’une voix faussement amicale et un petit sourire sur le visage, lui intima de se calmer.

Chut… chut… Ne fait pas de bruit et si tu es sage tout ira bien pour toi.

Au même moment, des légers cliquetis se firent entendre, tout près. Emballé dans un épais manteau brun, une tierce personne étala divers outils et ustensiles sur la table ou reposait la bougie.

Commence doucement. Il ne s’agirait pas de brusquer notre petit camarade.

Un imperceptible hochement de tête et l’Ombre se retourna, dévoilant, pour le moment, un simple et mince couteau. Rictus aux lèvres, il se dirigea calmement vers le captif et sans crier garde, il vint planter la lame directement dans la main de sa victime. Cette dernière couina, ne pouvant n’y crier, n’y hurler à travers le tissu entravant sa bouche. Mais après coup, au lieu de couler de la plaie ainsi faite, le sang vint décrire plusieurs courbes, tel un serpent, avant de se diriger vers ses deux tourmenteurs. Ayant prévus le coup, Kain usa de sa maîtrise du feu afin de cautériser la blessure du vampire, stoppant ainsi l’écoulement du sang et le contrôle que ce dernier avait dessus.

Tsss tsss tsss. Pas de ça avec moi mon bonhomme. Tu croyais nous avoir aussi facilement ? Dommage…
Maintenant tu va nous dire bien gentiment où ce cache le reste de votre bande ou sinon on se verra obligé de continuer à s’amuser avec toi.

L’intéressé vint, semble t-il, lâcher une insulte à son tortionnaire, mais celle-ci fut, hélas, étouffé par le bâillon serré sur sa bouche. L’Elémental s’approcha de lui à seulement quelques centimètres et lui offrit alors son plus beau rictus en déclarant à l’intention de l’Ombre.

Notre ami ici m’a l’air très mal élevé. Apprends dont lui la politesse tu veux.

Se reculant ensuite, il laissa place à son compagnon qui revint vers le vampire, cette fois-ci avec une lame rutilante et à l’aspect terriblement tranchant. Se mettant aussitôt au travail, l’homme tout vêtu de noir, découpa la peau de sa victime en fines rondelles, enlevant plusieurs couches d’épiderme tout en évitant soigneusement de faire couler le sang, auquel cas le mercenaire était là pour cautériser la plaie.

S’en suivit ainsi un long interrogatoire, ponctués par de nombreux moment de torture ou Ombre et Elémental s’en donnaient à cœur joie, porté par les bruits de douleur de leur captif. Ce dernier se retrouva alors avec ongles et dents en moins, de sa peau blanchâtre ne restait que les muscles et nerfs portés à vif ainsi que ici et là quelques traces brunâtres de brûlures. Ses doigts étaient tous tordus en des angles des plus improbable et écorchés à vif afin éviter toute cicatrisation. Le vampire n’avait plus rien d’humain désormais, juste une absurde réplique sur laquelle on avait loupé plusieurs étape lors du processus de fabrication. Ne subsistait la qu’un produit raté, bon à jeter. Et le pauvre être, brisé et meurtri sous la torture, leur révéla finalement la cachette du reste de sa bande. Ces révélations faites, le mercenaire et l’Ombre se dirigèrent à l’endroit indiqué. Une vieille cabane abandonnée en bordure de forêt. D’après les dires du vampire, une grande cave s’étendait sous leurs pieds. Ni une, ni deux, Kain mit le feu à la cabane et se dirigea immédiatement vers cette dernière, épée dégainée.
L’Elémental en ressortît, du sang séché sur tout le corps et sur la lame de son épée, après un certain temps, si bien que des débris de bois calciné gênaient son passage. Il les dégagea sans grand souci et revint vers son compagnon et le tas de chair ficelée à ses côtés. En grande bonté, le mercenaire détacha ce dernier, le laissant à son triste sort, une mort lente et douloureuse. Ceci fait, il s’en retourna, sans plus de considération pour le vampire, afin d’aller rendre sa mission, accomplie.

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