Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 Maturité | Lvl. IV | Part. II | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

Æther des Bergers et des Wëltpuffs
◈ Parchemins usagés : 3537
◈ YinYanisé(e) le : 20/07/2013
Eerah
Jeu 16 Jan 2014, 01:19

Pas un son ne régnait dans la pièce, à part les grincements rythmés du parquet lorsque le Déchu l’effleurait de ses pieds. Il tournait et tournait sans fin, tentant vainement de trouver une solution au problème qui lui était tombé dessus. Sean, le jeune Rehla dont il avait fait la connaissance aux jeux de la Coupe des Nations, était assis sur le lit, les mains croisées et les yeux fixés au sol. Ses pupilles luisaient encore légèrement, et de temps à autre, il émettait un petit reniflement désespéré. Une heure auparavant, il était venu percuter Eerah à la sortie d’un des établissements les moins adaptés à un garçon de son âge, le visage trempé de larmes, de boue, les vêtements poussiéreux, déchirés par endroits. Effaré et complètement désemparé, l’aveugle avait balbutié quelques mots avant de porter le garçon jusqu’à son appartement pour lui faire prendre un bain brulant. D’expérience, c’était souvent le meilleur moyen de se calmer et d’atténuer la douleur. Il n’avait fait qu’effleurer ses pensées avec son esprit, et pourtant, un frisson désagréable l’avait parcouru de long en large. Les émotions de l’enfant étaient si exacerbées par la peur et la tristesse qu’elles irradiaient de souffrance pure.

Le Déchu passa une énième fois sa main sur sa bouche, sans arriver à une meilleure conclusion qu’auparavant. D’une façon ou d’une autre, tant que Luka ne referais pas surface, Sean était sous sa responsabilité ; et qu’il le veuille ou non, cela impliquait un certain nombre de choses. Il n’allait pas pouvoir quitter la ville avant un certain temps. Les chemins n’étaient pas sûrs, et le gamin ne pouvait pas voler. Il était complètement inenvisageable de le laisser sur place ou de l’emmener avec lui. Pour ajouter à son embarras, l’objectif de la seconde mission lui était parvenu à peine le soleil levé, sous la forme d’une nouvelle enveloppe. Cette fois, il était contraint de quitter les murs d’Avalon, pour se rendre à Drosera, participer à un exposition artistique. Il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il allait faire, et maudissait l’esprit saugrenu qui lui avait donné cet ordre. De sa vie, les rares œuvres d’art qu’il avait composé se limitaient aux traces de sang qu’il avait répandu sur le sol. Alors affronter des artistes reconnus, des esprits créatifs n’avait rien d’un cadeau. Certes, le message laissait clairement sous-entendre qu’un ou deux pots-de-vin ne seraient pas de trop, mais même avec cette garantie, il était loin d’être serein.

Et surtout, il n’était même pas sûr de pouvoir – ni de vouloir – y participer. Il avait un enfant traumatisé sur les bras, et manque de chance, il appartenait au petit groupe privilégié des gens à qui il montrait un brin d’intérêt. Surtout lui, surtout Sean. S’il était des personnes dans ce monde qui méritait de souffrir, lui n’en faisait certainement pas partie. Dans un court soupir, il s’assit à côté de l’enfant, sans un mot. Tim pourrait peut-être… Mais il n’avait pas l’intention de forcer son ami à s’occuper du Rehla. Tel qu’il le connaissait, même s’il n’en avait pas envie, il aurait accepté sans même hésiter. Depuis qu’il avait appris certaines choses à propos du bibliothécaire, il comprenait bien mieux ce comportement ; d’une certaine façon, Tim endossait le rôle du dominé quand il s’adressait à son ami. Il arrivait difficilement à lui refuser quoi que ce soit ; ce qui ne manquait jamais de mettre l’aveugle mal à l’aise. Non, le confier à l’angelot Déchu ne serait que retarder l’inévitable, dans tous les cas, il allait devoir trouver une solution à long terme. À ses côtés, Sean inspira, et tenta de parler sans que sa voix ne tremble de trop. « Je… Je peux venir avec toi. Rien ne nous arrivera... ». Eerah aurait voulu en être aussi certain. « Sean… Tu sais que je ne peux pas te faire prendre ce risque. Imagine qu’il faille se battre, ou que je ne puisse plus assurer ta sécurité ; est-ce que tu imagines comment je me sentirais s’il t’arrivait quelque chose ? ». Il n’avait pas envie de retomber dans une spirale de culpabilité sans fin. Le moindre petit imprévu pouvait tourner à la catastrophe, surtout en voyageant aux côtés du Déchu, sans parler du fait qu’il s’agissait d’une mission officielle. Même si elle semblait calme et sans accroc, tout pouvait arriver, dégénérer en un instant. Il sentit les petits poings du Rehla se refermer sur le drap. « Je sais qu’il faut que je vienne avec toi. Je le sais. ». Ce n’était pas une tentative pour convaincre ; il le savait réellement. Les étoiles lui parlaient. Face à leur vérité absolue, les peurs d’Eerah faisaient pâle figure. Du peu qu’il le connaissait, Eerah était pourtant certain d’une chose ; Sean ne laisserait pas tomber s’il était persuadé d’avoir raison.

Dans un soupir, le Déchu se laissa pencher en avant. Et s’il se trompait ? Si les étoiles se jouaient de lui ? Il pourrait être blessé, ou pire. D’un autre côté, même en se donnant beaucoup de mal, il peinait à imaginer un quelconque danger lors d’une représentation artistique. Et surtout, c’était la seule vraie solution qu’ils avaient réussi à trouver. Il se leva, et fit mine de commencer à se préparer pour le départ. N’entendant pas Sean bouger, il expliqua doucement les conditions de sa participation au voyage. « Tu ne t’éloigne jamais, tu me demande toujours avant de faire quoi que ce soit, et si je suis en difficulté, tu cours, le plus vite, et le plus loin possible. Compris ? ». Le temps d’un coup de vent, le Rehla s’était jeté sur lui, et dans un faible choc, l’enserra de ses bras. « Promis ! Merci ! ». Avec un sourire attendri, le Déchu le laissa faire une seconde, puis lui indiqua son sac, posé sur une chaise dans un coin de la pièce. « Tiens, va me chercher ma bourse, on va aller t’acheter quelques vêtements de rechange. ». Le garçon opina avec joie et fila vers le baluchon. Au moins pendant une seconde, il avait peut-être oublié tout ce qui le tracassait, et c’était mieux que ce que l’aveugle n’avait réussi à lui offrir depuis la nuit dernière. Eerah esquissa un rictus de satisfaction, et termina de lacer le fourreau de son bâton, avant d’emmener son protégé faire quelques dépenses.

Un peu plus d’une heure plus tard, ils quittaient enfin Avalon ; Eerah dans sa sombre tenue habituelle, et Sean vêtu de sa toute nouvelle panoplie d’aventurier en herbe. Il portait fièrement une paire de bottes de marche sur un pantalon de toile lâche, et avait enfilé un t-shirt bleuté sous un simple veston à capuche. Le plus gros de l’hiver était passé, et le temps s’était considérablement radouci, leur permettant de se libérer des fourrures et doublures laineuses ; à la plus grande joie du Déchu. Ils marchaient ainsi côte à côte, sans parler outre mesure. Le jeune Rehla était encore perdu dans ses pensées, toujours incapable d’expliquer exactement ce qui était arrivé à son père. Le moment viendrais, Eerah en était certain. Il n’était pas pressé. De temps à autre, il lui racontait une anecdote sur ses dernières aventures, lui parlant d’Elle, de ce qu’elle lui avait fait subir, exagérant volontairement le mystère qui entourait son existence ; il lui parla d’Ophalee, du temple, il lui parla de Tim, de ses missions pour Avalon, évitant soigneusement de parler du côté plus… adulte de ses histoires. En retour, l’enfant lui posait quelques questions, perdait pendant un instant son air abattu, jusqu’à ce que sa curiosité soit satisfaite, et qu’il se renferme à nouveau sur lui-même. Le soir arriva rapidement, et le Déchu invita Sean à grimper sur son dos. S’il pouvait profiter de la nuit pour parcourir le plus gros de la route – et surtout éviter les dangers qui rôdaient dans les fourrés de la forêt – alors il fallait sauter sur l’occasion, quitte à ne dormir que très peu le lendemain matin. Le garçon n’hésita pas longtemps, les jambes engourdies par leur longue marche. Dans un bruissement léger, Eerah et son frêle passager décolèrent du sol, s’envolant sous le feu du crépuscule.

En filant dans la nuit, l’enfant endormi solidement accroché à ses épaules, le Déchu se perdit plusieurs fois dans ses pensées. Il réfléchissait, à s’en embrouiller l’esprit, réfléchissait à sa quête, à Avalon, à Luka, à Elle, à Tim. Dans la majorité des cas, une même conclusion se dégageait de ses interrogations ; il lui fallait un domicile fixe. Ne serait-ce pour ne jamais être dans le besoin, ne serait-ce même que pour loger Sean. Si cette mission réussissait, il aurait suffisamment pour investir dans une petite propriété. Rien de formidable, bien sûr, mais une simple maison, ou un appartement serait déjà un grand pas en avant. Restait la question de savoir où, et quand. Avalon restait évidemment l’endroit le plus simple. Il y connaissait du monde, il pouvait y trouver n’importe quoi, à n’importe quelle heure, mais c’était Avalon. À moins d’avoir de quoi se payer une parcelle de terrain dans les haut-quartiers, on s’exposait au risque de vivre dans l’insécurité la plus totale. Il pouvait s’en contenter pour une semaine, un mois, même un peu plus ; mais y vivre en permanence, rien de moins sûr. La peur de voir toutes ses possessions partir en fumée pour une vulgaire bagarre d’ivrogne était trop forte. Mais où aller, si ce n’était en Avalon ? Sceptelinôst ? Trop loin de tout. Stenfek ? Même problème que pour Avalon. Sans compter le fait que tous les réprouvés n’était pas tendres avec les Déchus. Megido, alors ? Pourquoi pas. C’était une cité splendide, on y trouvait de toutes les nationalités, et les Orishas était un peuple des plus aimables ; et dans ses veines coulait le sang d’Antarès, après tout. Sean pourrait y vivre paisiblement, le temps que l’on obtienne des nouvelles de son père, et lui saurait y trouver tout le calme dont il avait besoin. Les jardins de la ville étaient célèbres pour la plénitude qu’ils inspiraient. Et en cas d’urgence, elle n’était quelques journées de vol d’Avalon. Oui, Megido semblait parfaite. Dans son dos, il sentit le jeune garçon remuer faiblement, en murmurant quelque chose qui se perdit dans le vent. Le soleil se levait bientôt. Doucement, sans se presser, il amorça sa descente vers la terre ferme.

Et ils continuèrent ainsi, encore deux jours et deux nuit, profitant des grandes prairies des Terres d’Emeraude pour qu’Eerah se repose la journée. Comme l’avait prédit Sean, il ne leur arriva rien de fâcheux. Ils avaient survolé la plus grande partie de la forêt aux murmures, s’évitant l’ombre angoissante de ses chemins, et finalement Drosera la grande se découvrit. L’aveugle se figurait la beauté de la cité par les exclamations muettes que laissait filer Sean au fur et à mesure qu’ils s’approchaient des murs. Un garde vint les accueillir, et après une courte explication, les conduisit aux quartiers réservés aux artistes étranger. Plus que jamais, Eerah ne comprenait pas ce qui avait poussé la hiérarchie Déchue à le choisir. Il y avait là des compositeurs avérés, des peintres de renom, certains chanteurs étourdissants, des sculpteurs dont la présentation n’était plus à faire. La plupart appartenaient à cette catégorie fermée de personnes que l’on pouvait appeler simplement par leur nom de famille, et savoir immédiatement de qui il s’agissait. Lui n’était rien. À peine franchissait-t-il les portes du salon qui les regroupait tous qu’il se mit à marmonner seul. « Bordel… Quelle idée stupide… Avalon va se ridiculiser… ». Une petite main pressa sa manche. « Eerah, tu vas faire quoi, toi ? ». « C’est bien ça le problème. J’en ai aucune idée. Ils ont l’air doués ? ». Une seconde d’hésitation. « Non… Enfin si, mais pas tant que ça. ». Il mentait, évidemment, cela s’entendait à des kilomètres. Mais il avait le mérite d’essayer. Le Déchu soupira longuement. Il ne risquait pas de produire un tableau potable, il détestait tellement chanter que cela s’en ressentait dans sa voix, et inutile de lui demander de sculpter non plus. Il avait bien un petit Ocarina dans son sac, mais il ne risquait pas d’aller bien loin avec. Par reflexe, il chercha l’instrument en os, et le manipula sans y penser, en avançant.

À côté de lui, Sean se figea un instant, seul au milieu de la pièce. Quand il revint à lui, le Déchu était un peu plus loin, approchant une chanteuse Elfe. Il le rattrapa rapidement, les yeux fixés sur l’objet dans sa main. « Utilise-le. ». Eerah tourna la tête, surpris. « Quoi ? ». « Utilise-le. L’Ocarina. ». L’aveugle le considéra un instant de ses yeux aveugles. L’instrument n’était qu’une babiole qu’il avait remportée bien des années auparavant, suite à un pari dont il avait même oublié l’énoncé. Il savait en jouer, mais il ne l’avait jamais fait en public, simplement parce qu’il doutait que quiconque ai envie de l’écouter. D’un autre côté, il n’avait pas vraiment le choix. Pourquoi d’ailleurs est-ce que le garçon était si impératif, d’un coup ? Est-ce qu’il l’avait… « Tu l’as vu ? ». D’un coup, l’enfant se montra moins confiant, baissant la tête de dépit. « Je… Non… J’ai pas le droit de te dire... ». Evidemment. Un Rehla n’avait pas le droit de confier ce genre d’information ; il aurait dû s’en douter. La vie avec un liseur d’étoile s’avérait plus compliquée que prévue. Et pourtant son instinct ne les avait pas trahis jusque-là. Sans un mot, Eerah acquiesça doucement. La présentation se déroulait le lendemain une heure après l’aube, un peu de pratique ne lui ferais pas de mal d’ici là. En ébouriffant gentiment les cheveux du bambin, il l’entraina avec lui jusqu’à la chambre qui leur était réservé. Quelqu’un avait eu la bonne idée de faire ajouter un lit, et Sean alla s’y affaler immédiatement avec un soupir d’aise. Le Déchu le laissa faire avec amusement, et alla jusqu’à la salle d’eau. Une grande baignoire y était installée, ainsi que tout le nécessaire à la toilette. Il fit tourner un robinet, repassa dans la chambre pour prévenir le garçon qu’il en aurait pour une vingtaine de minute, et reçu en réponse le sifflement d’une respiration régulière. Il s’assura que le verrou de la porte était bien enclenché, et alla profiter du luxe d’un bain mérité. Après une journée entière de vol comme il venait d’enchainer, ces omoplates lui faisaient un mal de chien, qui disparut rapidement sous l’eau brûlante, formant une grimace de contentement sur le visage de l’aveugle. Peu importe la taille du logis qu’il prendrait à Megido, du moment qu’il faisait installer une baignoire. Distraitement, il saisit l’Ocarina au sol, et le porta à sa bouche, jouant une des quelques mélodies qu’il avait appris, repris, changé et remodelé.

Non, définitivement, ça ne ferais pas l’affaire pour la compétition du lendemain. En expirant longuement, il reposa l’objet, et se laissa couler sous la surface de l’eau. Il allait lui falloir mieux que ça. En réfléchissant, il chercha dans sa mémoire une mélodie qu’il pourrait transposer. Quelque chose de beau et serein, pas trop joyeux, pas trop triste. De quoi convaincre un Alfar sans rebuter un Elfe. Il y en avait bien une. Une chanson de dragons, de montagnes et de feu. Il termina rapidement sa toilette, et en s’emparant de l’instrument, fila à la fenêtre, en prenant garde de ne pas réveiller le Rehla. Pendant le reste de la nuit, il demeura assis, à tâtonner note par note ; répandant sa douce mélodie dans les rues de Drosera. L’aube pointait à peine lorsqu’il s’arrêta finalement. Il n’était toujours pas satisfait ; il ne le serait certainement jamais. Mais au moins, les Déchus auraient quelque chose à partager avec les autres peuples. Il poussa la fenêtre de la chambre en baillant largement, et remua doucement le garçon. « C’est bientôt l’heure, prépare toi. ». « Hmmph… N’oui… ». Ils s’habillèrent de circonstance, une chemise de lin aux manches retroussées tombant sur un pantalon de voiles pour Eerah, et un petit ensemble sombre pour le Rehla ; puis descendirent rejoindre les autres participants. Le Déchu demanda à son compagnon l’autorisation de se servir de ses sens pour suivre la cérémonie, qui accepta avec joie. Après une courte présentation du jury, les premières présentations commencèrent.

Des tableaux hypnotisants aux sérénades émouvantes, en passant par les créations artistiques les plus audacieuses, ils virent défiler monts et merveilles, confortant l’aveugle dans son pessimisme. Il n’y avait aucune chance qu’il gagne. Et il devait gagner. Le candidat Alfar acheva de le convaincre. Il présentait une œuvre tourmentée, une sorte de cube gravé magiquement, qui se mouvait sans cesse, décrivant sur chacune de ses faces une histoire sans fin. Profitant du tonnerre d’applaudissement qui suivit, il fit mine de se lever. Il était encore temps de corrompre le jury. Il avait une bourse remplie de pièces dorées qui n’attendait que de trouver un nouveau propriétaire. Et tant pis pour la maison. Il n’avait pas le droit de perdre. Ils allaient accepter, et le choisir. Et ils n’auraient pas le choix, puisque dans le cas contraire, il… « Eerah ? Qu’est-ce que tu fait ? ». Le murmure du garçon le ramena brusquement à la réalité. Je vais tricher, mentir, menacer, voilà ce que je vais faire. Non, il n’allait jamais pouvoir lui dire ça. Et quoi ? S’il perdait, c’en était fini de son avenir auprès des grands. Mais s’il allait voir ce jury, Sean le verrais tel qu’il est, et rien ne garantissait qu’il n’ait pas simplement envie de le dénoncer. Il aurait voulu se frapper. Le problème n’était pas de savoir s’il le dénoncerait ou non, mais de savoir s’il pourrait vivre avec le poids d’une nouvelle trahison sur la conscience, de son fait, cette fois. Sans rien ajouter, il se rassit lentement. Non, il ne fera pas subir ça à Sean. Il aurait tout donné pour qu’on éprouve la même compassion à son égard ; inutile même d’y penser. Une paire de présentations plus tard, on appelait son nom. Le Rehla pressa sa main une dernière fois, lui souhaita bonne chance, et sous le regard de chaque nation, Eerah marcha jusqu’au centre de la pièce. Ce qui devait être un Ange vint lui proposer son bras, et il refusa le plus aimablement possible, avec un sourire crispé. En arrivant finalement sur la petite estrade qui avait été installée, il sorti l’Ocarina d’os de sa poche, et après une dernière inspiration, il porta l’instrument à sa bouche.

Quand la dernière note résonna, un silence pesant s’était installé. Eerah se redressa légèrement, prêt à quitter la scène avec le peu de dignité qu’il lui restait, quand une véritable ovation accueilli sa performance. Il entendait chaque paire de main présente dans l’assemblée frapper en cœur, sans réussir à comprendre que ce concert d’applaudissements était donné en son honneur. Par automatisme, il salua rapidement, et retourna à sa place. C’était incompréhensible. Il laissa planer son esprit une seconde au-dessus du groupe, et tout le monde, sans exception, semblait avoir adoré son air. Avec la même intensité. Ils avaient tous aimé au même niveau, à leur maximum. Ce n’était pas normal, ni même logique. Au moins l’un d’entre eux aurait dû émettre une réserve, un léger doute ; mais rien. Pas la moindre pensée négative. C’était un enchantement, impossible autrement. Il s’agissait de magie, quelqu’un ou quelque chose avait dû… L’Ocarina dans sa main vibrait imperceptiblement, comme animé par un battement de cœur. L’instrument était ensorcelé. Il ne s’en était jamais rendu compte, puisqu’il n’avait jamais joué en public. Un large sourire se dessina sur son visage. Il n’allait peut-être pas avoir besoin de corrompre qui que ce soit, finalement.

3306 Mots


Maturité | Lvl. IV | Part. II | Solo GqzDWY

Revenir en haut Aller en bas
http://yinandyangpower.forumactif.com/t34621-eerah-von-dreth
 

Maturité | Lvl. IV | Part. II | Solo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Maturité | Lvl. IV | Part. I | Solo
» Maturité | Lvl. IV | Part. III | ft. Mitsuko T. Stark
»  L'héritage passé d'une précieuse lignée | solo - part II
» L'héritage passé d'une précieuse lignée | solo - part III
» Ces histoires, que l'on conte, sont vraies |Solo - Part IV
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Forêt des murmures :: Drosera-