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 Le lien [ Mitsuko ]

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Ven 20 Déc 2013 - 23:34

« Et donc, la prochaine fois que ta mère te dira de rester à la maison, tu l’écouteras…
Lucain était assit face à un jeune garçon, occupé à soigner la plaie qu’il avait au genou, à force de magie blanche. C’était un gamin aux allures de gavroche : une bouille d’effronté avec des tâches de rousseurs. Il répliqua, plein d’assurance.  
« Mais elle me laisse jamais sortir ! C’est pour ça que j’ai escaladé par la fenêtre.
L’ange esquissa un sourire, tout en adressant un regard en biais à l’enfant.
« Hugo… t’as quel âge ? Dix ans. Bon… ben à dix ans, on sort pas sans l’accort de sa mère. Encore moins tout seul. C’est pas compliqué, si ?
- Moi, j’ai envie de jouer avec mes copains, c’est injuste ! Les mamans de mes copains, elles disent rien, mais ma mère, elle veut jamais.
- Peut être. Mais ta maman, si elle fait ça, c’est pour te protéger. Tu comprends ? C’est pas toujours marrant, mais c’est comme ça.
- Pfff… Me protéger d’quoi ? Y’a pas d’danger.
L’intervention était terminée. Le blond releva la tête et sourit doucement au garçon.  
« Il y en a, malheureusement.
L’enfant et l’adulte s’échangèrent un regard, avant que le plus jeune ne se renfrogne un peu, bras croisés et mine boudeuse.
« C’est nul, j’ai bien hâte d’être grand, comme ça je ferais tout qu’est ce que je veux !
- Bah… ne sois pas trop pressé. Il lui ébouriffa les cheveux. Les grandes personnes n’ont pas le droit aux délicieux gâteaux de ta mère. Profite.
- Comment tu sais qu’y sont si bon alors ?
Le barbu haussa un sourcil, lâchant un « oups » plus qu’éloquent. Mais cette petite démonstration produisit l’effet escompté. Un rire : le gamin promit de ne plus recommencer, trop content d’avoir bien eut son médecin personnel sur ce coup. Lui, le laissa partir, tout en sachant pertinemment qu’il le reverrait d’ici peu.

C’était un début d’après midi, comme il y en avait tant d’autres. Le ciel était clair et l’atmosphère douce. En ce début d’hiver, on ne souffrait pas trop du froid. Lucain avait à peine à se couvrir pour se sentir à l’aise. Enfin, il prenait toujours des précautions supplémentaires, en raison de sa condition. Toute la partie inférieure de son corps était insensible, que ce soit au toucher, à la température ou à toute autre stimulation. Il fallait donc prendre garde à ce genre de détails.
L’ange n’avait pas prit la peine de déjeuner. Il était préoccupé depuis le matin, par une affaire indémêlable qui le suivait depuis près d’une semaine. Une semaine : le temps écoulé depuis qu’il avait reçu la dernière lettre de cette mystérieuse femme. Lucain avait lu et relu les deux missives, jusqu’à les connaître par cœur. Chaque mot, chaque virgule et même chaque courbe de la calligraphie de son auteur, mémorisé à ses dépends dans une maladive obsession du sens. Il se triturait les neurones, tout en sachant que la seule personne capable de lui avouer ce qu’il cherchait attendait précisément qu’il se décide. Mais l’ange craignait ce rendez vous autant qu’il l’attendait. De savoir quel moment choisir pour faire basculer sa vie.

Le blond saisit le châle de laine bleu marine, qui reposait sur le banc à côté de la porte du cabinet. Il se l’enroula autour du coup, avant de s’engager dans les couloirs de la clinique. Le sanctuaire n’avait plus de secret pour lui, il en connaissait tous les recoins. C’est donc d’un geste presque mécanique qu’il entraîna les roues de son fauteuil vers l’un des nombreux balcons de l’édifice. On ouvrit la porte pour lui et il se posta près de la rambarde de pierre. L’ange aimait cet endroit, car il donnait sur une cour intérieure et un majestueux platane. Son écorce blanche luisait sous les rayons obliques du soleil d’hiver : une vision apaisante.
Il fit alors ce qu’il faisait souvent ces temps ci : relire ses lettres. Le papier avait été tant plié et déplié qu’il partait en lambeaux. Lucain n’en tirerait rien de plus, il le savait. Non, la seule chose à faire pour avancer était d’affronter la réalité. L’illusion résidait dans l’attente, comme si un jour de plus pouvait le préparer davantage. Alors, lassé de sa peur, lassé de ses doutes et lassé de l’attente, il fit ce pas symbolique en pensant à cette femme. Pensée profonde, presque invocatrice. Promesse de tant de choses… bonnes ou mauvaises, il allait le découvrir.
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Mitsu
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Mitsu
Sam 21 Déc 2013 - 14:46

« Ce continent est maudit. Jamais sur les terres du Yin et du Yang un endroit a pu se dérober à nos pouvoirs. ». Mitsuko écoutait les esprits du temple d'une oreille peu attentive. Elle voyait ce continent comme une punition aux dérives de ceux qui le critiquaient. Elle savait, elle savait que la magie disparaissait là bas, elle le savait parce qu'elle s'était retrouvée si faible qu'elle en avait ressenti un plaisir nouveau. La puissance était ennuyeuse, les adversaires manquaient. Elle se souvenait de sa jeunesse où il était si facile de ressentir le grand frisson, si facile que sa victime découvre à tout moment ses manipulations. Mais, à présent, elle avait même l'impression, parfois, que les Mortels allaient dans son sens à cause de ses pouvoirs divins, comme s'ils n'avaient aucun libre arbitre. Cela l'exaspérait. Elle aimait la compétition, depuis toujours. Les défis la faisaient frissonner et plus elle était en danger, plus elle appréciait. Mais maintenant qu'elle ne pouvait plus connaître la mort, beaucoup de dangers avaient disparu. De ce fait, la présence du nouveau continent, sur lequel elle perdait son essence divine, ne faisait que la réjouir. Bien sur que c'était inquiétant mais, justement, un sombre nuage dans le ciel bleu des Aetheri était une chose si rare qu'elle en était plaisante. « Les maîtres du temps semblent dans la même position que nous. ». Et bla bla bla, et bla bla bla. Elle soupira, priant, en quelque sorte, dans son fort intérieur que quelque chose vienne la sortir de la situation dans laquelle elle avait accepté de se mettre. Rien ne servait de parler, il fallait trouver la cause de tout cela et ce n'était pas en restant dans un temple que ça allait se faire. Ce qu'il s'était passé à la fin de la coupe des nations revenait toujours sur le tapis. Comment les dieux avaient pu perdre le contrôle de leur magie ? Comment des hommes et des femmes avaient tout bonnement explosés en même temps que quelques bâtiments ? Elle ne savait pas et avait l'intention de le découvrir, mais pas en restant bavarder là.

Et puis, il y eu enfin un miracle. Lucain. Elle le surveillait depuis quelques temps, se demandant quand il aurait le courage de l'appeler. Quant à sa fille, elle semblait avoir décidé d'occuper ses journées. Elle voulait s'engager dans la voie du tigre et faire partie de l'armée des orishas. Néanmoins, elle continuait à boire, ce qui poserait sans doute problème par la suite. Mitsuko ne souhaitait pas lui adresser la parole mais elle l'observait. « Veuillez m'excuser mais j'ai une affaire urgente à régler. Je vous rejoindrais parler de l'avenir de notre cher monde un autre jour. ». C'était ironique, les autres le comprirent parfaitement. Elle était faible par rapport à ses interlocuteurs mais elle avait promis qu'un jour, elle serait la déesse de la justice des Hommes et des Dieux. Cette promesse, elle comptait la tenir et, ça aussi, ils le savaient.

Elle apparut donc devant Lucain, au balcon du sanctuaire, regardant l'homme un instant, ne semblant pas surprise outre mesure de sa condition nouvelle. « Bonjour, Lucain. ». Il faisait froid mais elle n'était habillée que d'une longue robe à manches courtes, entièrement blanche. Elle ne ressentait pas la température. Si l'on avait dû choisir à ce moment précis lequel des deux était un ange, elle aurait gagné à l'unanimité. C'était sa force : paraître parfaitement bénéfique, fragile. Elle était petite, un mètre cinquante sept et beaucoup avaient souhaité la protéger, ne comprenant pas à quel point ils se fourvoyaient. Tout ce qui était petit n'était pas gentil et si elle n'avait jamais blessé un animal, elle ne s'était pas gênée pour torturer les Hommes. A présent, tout était différent mais elle restait redoutable à bien des égards. Elle finit par sourire. « La dernière fois que nous nous sommes vus, vous étiez encore debout. ». Pour une fois qu'elle était plus grande que quelqu'un. « Voulez vous récupérer l'usage de vos jambes le temps de notre entretien ? ». Elle pouvait lui rendre totalement mais, en réalité, elle pensait que c'était bien plus prudent de le laisser dans cet état. Pas qu'elle se méfiait de lui, simplement qu'il y avait moins de risques qu'il s'approche de sa fille ainsi. Il l'avait fortement troublé et ils ne devaient plus se revoir. Aussi, elle n'attendit pas qu'il réponde à sa question. « Je me nomme Mitsuko. Peut-être voulez-vous voir votre enfant afin de confirmer mes dires ? ». Elle semblait parfaitement sereine, parlant de la chose comme s'il était naturel de rencontrer un homme pour la première fois tout en lui ayant fait un enfant. En réalité, elle n'avait jamais été douée pour converser avec les individus. Dans sa vie, elle avait toujours commandé et elle n'avait jamais souhaité quelqu'un auprès d'elle. Elle aimait être seule et contrôlait ses sentiments pour être certaine de ne jamais aimer. L'amour était une faiblesse pour elle à cette époque. Encore une fois, à présent, tout était différent mais elle n'avait pas l'habitude des relations d'égal à égal. La mettre devant une foule impressionnante pour un discours revenait à frôler l'excellence, la faire discourir sur ses sentiments revenait à un échec cuisant. Aussi, encore une fois, sans attendre la réponse de l'homme, une petite lueur apparut dans ses bras, lueur qui devint un bébé, endormi. Il n'avait pas encore grandi, il n'en était qu'à la première étape. « Voici votre fils. ».
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Lun 23 Déc 2013 - 0:20

Lucain avait passé des heures à imaginer cette femme. Se demander qui pouvait bien se cacher derrière cette écriture, recommencer : tourner encore et encore les choses en boucle dans sa tête, dans une quête stérile de sens. Aussi, l’ange ne fut guère surprit par la femme qu’il découvrit. Puisqu’elle prétendait être la mère de Mirage, le jeune homme l’avait imaginée semblable à elle : cheveux blonds, beau visage. L’alternance des rondeurs et des angles de sa calligraphie, ainsi que les formules employées, lui évoquaient une certaine distinction mêlée d’autorité, d’une femme de pouvoir sachant pertinemment ce qu’elle veut. Mais il n’avait jamais envisagé qu’elle puisse revêtir des allures à ce point angélique que lui-même semblait tout bonnement insignifiant à côté d’elle. Dominé par une révoltante inversion des proportions, il mêla son regard au sien dans un premier échange et découvrit, non sans surprise, des iris émeraude. Ainsi donc, il l’a rencontrait.

Elle lui sourit, fit une remarque sur sa condition. Lucain aurait pu répondre que la magie d’Utopia nourrissait de riches illusions, mais ne le fit pas. Et quand elle lui proposa de lui rendre temporairement sa mobilité, l’amertume qu’il ressentait déjà à son égard s’accrut encore. Qu’il se lève, une heure peut être, avant de retrouver sa misérable réalité : acte charitable ? Une insulte, un coup de couteau, voila comment il reçu cette phrase. En vérité, il mourrait de ne plus pouvoir marcher. C’était pour lui une torture quotidienne. Elle le plaçait dans une position indécente, car une part de lui était prête à la supplier de le faire, quand sa fierté accroissait la colère qui lui rongeait le cœur. L’homme jeta son regard par-dessus la rambarde de pierre, le visage renfrogné. En dépit de ses maux primait sa dignité : hors de question, donc, de mordre cette pomme.  
Mais elle le priva même de cela, en continuant à discourir. Son naturel était tel qu’il en perdait ses moyens. Tant de détachement désarçonnait l’ange, qui se sentait plonger dans une dimension surréaliste, à laquelle il peinait à croire. Il capta distraitement son nom, car l’essentiel de son attention fut happée par l’évocation de l’enfant. Lui, qui était à l’origine de cet entretien. Elle n’attendit pas pour le faire apparaître dans ses bras. Un bébé endormi : Lucain en avait vu quelque un au cours de son existence, mais celui là, il ne l’oublierait jamais : son fils. Ce mot résonna dans son esprit, au point de l’abrutir. L’homme demeura ahuri pendant quelques secondes, les yeux ancrés sur le petit être, incapable de bouger.

C’est alors que quelque chose se produisit en lui : une sensation inqualifiable, comme une explosion des sens, des concepts, de l’esprit. S’il avait été debout, il en aurait probablement perdu l’équilibre. Alors, ses mains se posèrent sur les roues de sa chaise et, lentement, il avança jusqu’à elle. Et puis ses bras s’élevèrent et il prit l’enfant de ceux de sa mère, pour l’accueillir en son sein. Le fils et le père, réunit. Lucain était bouleversé.
Il le tint contre lui, avec des gestes d’une délicatesse extrême. Les yeux rivés sur le petit visage, le blond reconnaissait les traits de sa progéniture comme étant sien. Aucun doute n’était possible et cela ne s’expliquait pas. Il le sentait simplement, comme quelque chose de transcendantal, quelque chose qui venait de ses tripes : c’était bien son fils. Alors, un sourire éclaira son visage. Un sourire immense, d’un homme qui se découvre père, d’un homme qui rencontre son enfant. Il était heureux.
Cet instant, Lucain avait envie de le partager, de le crier. Mais quand il releva les yeux vers elle, l’homme réalisa toute l’étendue de sa frustration. Mitsuko n’était pas la femme de sa vie, celle avec laquelle il aurait aimé partager ce moment. Elle n’était qu’une ombre, une inconnue qui s’était immiscée dans son existence et avec laquelle il se trouvait désormais lié.
« Pourquoi ?
Fit il alors d’une voix sourde, écartelé entre des sentiments contradictoires. Cette vague d’amour qu’il ressentait pour son fils n’était pas compatible avec l’écœurement que lui évoquait la manigance. Comment devait il gérer tout cela ? Le sens, toujours le sens. Lucain en manquait au point de suffoquer. Il était tiraillé de toutes parts, avide de réponse et pendu à la volonté de la blanche apparition. Elle détenait les clefs : cette idée même le rendait malade. Comment pouvait il se trouver si vulnérable face à une femme ? Un pantin connaissait pareil sort. Mais l’homme n’avait d’autre choix que de se soumettre à au bon vouloir de Mitsuko, du moins jusqu’au moment où il détiendrait son propre jeu de cartes.
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Mitsu
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Mitsu
Lun 23 Déc 2013 - 19:01

Mitsuko sourit, amusée par cette question qui revenait souvent dans la bouche des Mortels. Pourquoi ? Il y avait tellement de facteurs qui rentraient en jeu. Souhaitait-il réellement savoir la vérité ? Elle ne le pensait pas. Et puis, ils ne se connaissaient pas, c'était indécent s'il pensait un seul instant qu'elle allait se confier. Aussi, elle se contenta de répondre un simple : « Et pourquoi pas ? ». Après tout, chercher une réponse à tout pouvait vite devenir déstabilisant. Parfois, il valait mieux ne pas chercher, ne pas se torturer l'esprit. C'était comme ceci, on n'y pouvait rien. Néanmoins, même si elle préférait qu'il se fasse une raison, elle n'avait jamais été femme à souhaiter ignorer les causes des choses. Elle avait cherché toute sa vie durant des réponses, s'érigeant en scientifique, en magicienne hors pair. C'était pour connaître les rouages de la vie et de la mort qu'elle s'était suicidée en défiant l'ancien esprit de la mort. Elle avait pris sa place, et elle avait compris le fonctionnement du cycle de la vie. C'était pour connaître le Tout qu'elle avait décidé de devenir Aether et, à présent, même si elle n'était guère encore omnisciente, elle savait bien des choses que beaucoup ignoraient. Cependant, elle savait aussi que le jour où elle connaîtrait toute chose, elle se lasserait de ce savoir. L'existence n'était pas envisageable pour elle sans surprises et sans quêtes, sans tentations et sans dangers.

Néanmoins, elle savait aussi qu'il ne se contenterait pas d'un simple « pourquoi pas ». Elle lui devait un minimum d'explications, chose qui l'ennuyait légèrement mais qui était nécessaire. « Vu les traits de votre visage, je conçois tout à fait que vous auriez préféré connaître les joies de la paternité avec une femme que vous auriez aimé. Cependant, cela arrivera un jour, c'est certain. De plus, je vous avais demandé si oui ou non vous souhaitiez assumer votre rôle de père. Votre réponse ayant été positive, il me semble que vous souhaitez cet enfant autant que moi. ». Elle lui tourna alors le dos, s'appuyant sur la balustrade pour contempler la cour intérieure. « Vous savez, les hommes et les femmes sont heureux quand un événement comme une naissance arrive dans leur vie. Mais les changements, le temps, l'évolution des sentiments font que, parfois, les êtres regrettent. Du bonheur le plus parfait ils passent au malheur le plus total. Certains parents abandonnent leurs enfants, d'autres les frappent. Des hommes irresponsables quittent leur compagne dès qu'ils apprennent leur état de grossesse. ». Elle regarda un oiseau qui venait de se poser sur un buisson, semblant obnubilée par lui. Elle voyait chacun des détails de son anatomie, même la plus fine particule de poussière s'étant nichée entre deux plumes. « Alors, avec tout le respect que je vous dois, une femme qui décide de fabriquer des enfants n'est pas si étrange que cela lorsque l'on voit tout ce qui se produit de par le monde. Certes, je n'ai en aucun cas demander votre consentement. Vous auriez refusé. A présent, je vous dirai simplement que vous aimerez cet enfant, que vous ne regretterez plus ma création d'ici quelque temps. ». Elle se tourna de nouveau vers lui, l'oiseau venant se poser sur l'une de ses épaules. Plantant son regard émeraude dans le sien, elle lui suggéra alors : « Néanmoins, il n'est pas trop tard pour faire marche arrière. Je peux repartir avec l'enfant et ne jamais plus vous revoir. ». Elle fit une pause. « Par contre, en ce qui concerne ma fille, il est évident que quelque soit votre décision, il serait totalement indécent de la revoir. Imaginez que l'on apprenne que votre fils n'est autre que le demi-frère de votre compagne. ». Elle avait dit sa dernière phrase lentement mais en assistant bien, souhaitant lui faire comprendre. Elle continua, sur le même ton. « Imaginez qu'elle l'apprenne. ». Elle soupira. « A vrai dire, j'aurai su ses sentiments à votre égard, je n'aurai jamais agis de la sorte, comprenez le. Néanmoins, je tiens à vous prévenir qu'Erza a la fâcheuse tendance à s'accrocher aux personnes qui lui témoignent de l'affection. Le temps dans lequel elle a vécu ne se prêtait pas aux rapports chaleureux entre les Hommes. Si vous ne lui donnez plus signe de vie, elle finira par vous oublier. ». Elle n'ajouta plus rien, se tournant de nouveau vers la cour intérieure, l'oiseau, lui, pivotant sur l'épaule de la jeune femme pour continuer de regarder Lucain.
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Mar 24 Déc 2013 - 0:10

L’ange était outré, incapable de comprendre l’attitude de Mitsuko. A mesure qu’elle parlait un gouffre se creusait entre eux. Deux êtres foncièrement différents, des conceptions incompatibles, voilà ce que le discours de l’éthérée lui évoquait. Ce n’était pas le peu qu’elle donnait de sa personne qui suffirait à lui permettre de nuancer cette vision. L’homme ne pouvait que grappiller ça et là quelques éléments, mais il avait bien comprit qu’elle ne dévoilerait rien d’elle-même. L’ange se contenta donc de l’écouter, reportant son regard sur l’enfant, lorsqu’elle décida de lui tourner le dos.
« Erza, c’est comme ça qu’elle s’appelle...
Murmura t’il, d’une voix presque inaudible. Lucain n’ajouta rien de plus pendant un moment : il réfléchissait, tout en caressant de l’index la joue de son fils. Le bébé s’éveillait doucement, découvrant non sans surprise un inconnu à l’endroit de sa mère. Un premier échange de regard qui bouleversa une fois de plus le blond.
« Bonjour mon fils.
Fit il tendrement, comme l’enfant s’agitait. L’homme s’appliqua alors à calmer l’inquiétude de ce dernier, en entonnant les premières notes d’une mélodie. A demi mots, on entendait les beaux mots de la langue des anges retentir doucement dans la cour, pareils à la sourde complainte du vent. Le nourrisson retrouva bientôt la chaleur de ses songes, apaisé par le premier être de sa race qu’il rencontrait. Lucain pu alors se focaliser sur les propos de Mitsuko, qu’il avait eu le temps de considérer pendant cette douce accalmie.
« Vous n’avez… pas répondu à ma question. Dit il sans élever la voix, pour ne pas briser le sommeil de son fils. Peut être n’en avez-vous pas envie… auquel cas je préfèrerais que vous me le disiez franchement, plutôt que de me servir vos théories.
Il soupira, non par exaspération, mais par dépit.
« En tout cas, vous avez vu juste. J’ai toujours souhaité trouver une compagne avec qui nous aurions fondé une famille. L’accompagner tout au long de sa grossesse, l’aider lors de l’accouchement, couper le cordon de mon petit et les regarder tous les deux. Oui, c’est ça que j’imaginais. Alors, ça se produira sans doute, mais ce n’est pas pour ça que je me sens mieux.
Lucain aurait voulu se déplacer, mais il ne pouvait pas. C’était extrêmement frustrant pour lui de se trouver limité dans sa gestuelle. Surtout que ce sujet générait beaucoup d’affects qu’il aurait voulu canaliser par le mouvement.
« Que je veuille assumer ma charge de père est une chose, que vous ayez fait ça en est une autre. Je n’ai jamais souhaité avoir cet enfant avec vous. Il insista sur les deux derniers mots. Mais maintenant qu’il est là, je ne peux l’ignorer juste parce que ça me dérange. Il n’est pas responsable de vos actes… et je l’aimerais, non par obligation, mais parce que c’est mon fils. Mais encore une fois, et pour que ça soit bien clair, cela n’ôte à mes yeux rien à votre geste.
Il laissa s’égrener quelques secondes, mais pas assez pour qu’elle l’interrompe.
« Quant à vos arguments sur l’étrangeté de votre entreprise, excusez moi, mais je n’y croit pas une seconde... Sous prétexte qu’il existe des situations révoltantes par leur violence, cela vous octroierait le droit de faire ce que bon vous semble ? Vous ne pouvez décemment placer ces faits sur une échelle de comparaison. Je crois que vous être beaucoup plus intelligente que cela… Il haussa un sourcil. D’après moi, cette rationalisation morbide cache les vraies raisons de votre geste. Mais à ce sujet, ne vous inquiétez pas… Je n’aie aucune intention de m’inviter dans votre intimité, au même titre que je ne souhaite pas vous dévoiler la mienne : c’est tout à fait légitime. Vous ne me laisseriez pas faire de toutes manières. N’aie je pas raison ?
Les feuilles du platane se balançaient imperceptiblement. Elles reflétaient comme de petits miroirs la lumière d’un soleil oblique sur son écorce blanche. Quant au bébé, il dormait toujours. Lucain le regarda longuement.
« Quel nom lui avez-vous choisi ?  
Demanda t’il alors.
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Mitsu
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Mitsu
Sam 28 Déc 2013 - 23:35

Mitsuko se retourna, ne répondant pas à la question de l'homme. Au lieu de cela, elle se pencha vers lui, les mains de chaque côté de son fauteuil. Elle le fixa dans les yeux, approchant son visage du sien, avant de lui lâcher plutôt sèchement. « La seule chose qui importe à présent c'est que cet enfant soit là. A quoi bon parler avec des 'si' ? Si vous aviez aidé la femme que vous aimiez à accoucher, si vous n'aviez pas perdu l'usage de vos jambes... Ne vous a-t-on jamais dit qu'avec des si on referait le monde ? Seulement, peu importe, les faits sont là, le monde est toujours le même et, en effet, mes raisons ne vous regardent pas. ». Elle sourit, s'écartant de lui sans plus de cérémonie. Elle se déplaça de nouveau pour faire face au jardin, ne regardant plus l'ange amoindri physiquement. Elle n'avait jamais aimé grand monde, pas qu'elle haïsse l'humanité toute entière, simplement qu'elle avait tendance à trouver les êtres fades, sans surprise. Lucain lui avait précisé qu'il pensait que ses fausses explications cachaient les raisons profondes de ses actes. Il avait raison, bien entendu. Mais elle était de celles qui avaient passé leur existence à étudier le comportement des Hommes pour mieux les manipuler, pour arriver à ses fins plus facilement. Elle avait entendu maintes confidences, on lui avait fait de nombreuses fois confiance, on avait apprécié sa compagnie. Mais elle, elle ne se confiait pas, elle ne faisait confiance à personne et elle n'appréciait nulle compagnie. Elle se forçait, contrôlant ses émotions pour éprouver joie ou peine. Mais, au final, sa vraie nature était morte quand elle avait embrassé les voies du mal, passant de magicienne à sorcière, s'élevant dans les hautes sphères pour s'emparer du pouvoir. Certes, depuis qu'elle était Aether, elle avait dû faire face à cette vraie nature qu'elle n'avait cessé de refouler, à ses sentiments qui coulaient en son cœur comme des cascades qu'elle ne pouvait arrêter, mais cela n'avait été qu'un temps. A présent qu'elle avait retrouvé un semblant de puissance, elle reproduisait de nouveau le même schéma. C'était si facile. Ne rien ressentir ou faire semblant de ressentir. Quoi que les Mortels disent, tout paraissait si petit, si insignifiant si elle le souhaitait. Les problèmes quotidiens de ceux qui la priaient l'irritaient. Elle n'avait jamais pleuré, elle n'avait jamais faibli, elle s'était battue pour arriver où elle se trouvait. Oui, elle avait fait l'impasse sur ses sentiments, sur ses relations, mais elle ne le regrettait pas. Sa vie était plus facile avant.

Néanmoins, à présent, elle avait ses enfants, elle avait Zéleph. Elle devait se demander comment réagir, quoi faire. Elle devait apprendre à aimer alors qu'elle n'en avait jamais été capable auparavant. Alors que cet ange soit mécontent de sa création, elle n'en avait strictement rien à faire. Il n'était qu'une formule à l'équation. Il était nécessaire pour la conception de son fils mais, au final, ses enfants, elle les faisait seule. Aussi, elle regrettait déjà de lui avoir confié le secret de la vie de son fils. « Le nom... ». Bien sûr. « Je ne sais pas. Puisque vous êtes son père, vous n'avez qu'à choisir. ».

Elle se retourna, lui faisant face à nouveau. « Pensez ce que vous voulez de moi. Détestez-moi, plaignez-moi ou ignorez-moi, cela m'est égal. Seul cet enfant compte pour moi, aucunement vos sentiments à mon égard. ». Et le bébé se mit à pleurer. Elle ne laissa aucunement le choix à l'homme, prenant ce dernier dans ses bras avec délicatesse. Elle sourit devant la mine du petit garçon. « Chut, sois sage. ». Sa voix était si douce, tellement douce. Elle le regardait avec cet amour inconditionnel qu'ont toutes les mères, oubliant un instant la présence de l'ange. L'enfant se calma lorsqu'elle créa ce qui semblait être de la poussière d'étoile qui se mit à danser devant les yeux du tout petit. Il rit, émerveillé par la magie scintillante, ses larmes déjà oubliées. Elle reporta son attention sur Lucain, son ton plus bas, moins cassant. « La prochaine étape sera sa croissance. Je peux le laisser encore bébé quelques temps si cela vous convient. Je ne sais pas comment vous avez imaginé vous occuper de votre fils mais je me plierai à vos conditions en ce qui le concerne. L'important est qu'il soit bien et que je puisse, moi aussi, le voir. ». Elle sourit. « Quant à Erza, car effectivement, c'est son nom, je pense qu'il n'y a rien de plus à ajouter. ». Elle aurait tellement souhaité tenir sa fille ainsi dans ses bras, toute petite, toute fragile. Elle aurait pu la voir grandir, s'épanouir. Mais non. Elle n'avait pas le droit au bonheur, c'était un fait, une évidence. Elle avait refusé toute vie affective durant des siècles, celle-ci lui en tenait à présent rigueur.
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Dim 29 Déc 2013 - 13:11

L’ange aurait voulu se lever pour faire face à Mitsuko et même la surplomber de sa hauteur, mais une fois de plus il fut confronté à la dure réalité. Assit, rabaissé, tandis qu’elle l’interpellait sur la situation. Tout ceci ne le frustra que davantage. Quant au contenu de son propos : il s’en indigna encore. Aussi, lorsqu’elle s’écarta enfin pour s’orienter vers la cours, il fit de même. Etablir une distance entre eux, c’était tout ce qu’il pouvait faire. L’ange posa un coude contre la rambarde de pierre, avant d’enfouir son visage dans sa main, soupirant une forme de lassitude exaspérée. Voila le terme, parce qu’il ne la comprenait pas, parce qu’il voulait des réponses qu’elle ne lui donnerait pas.
Mais Mitsuko le surprit encore, lorsqu’elle avoua ne pas avoir nommé leur fils. Elle lui laissa même le choix du prénom. Pour un homme tel que Lucain, cela constituait un paradoxe de plus à noter au bas de sa liste. Aimer cet enfant, le créer pour soit, mais ne pas le nommer. Elle se moquait de l’opinion de Lucain et ne se gênait pas pour le dire, malgré cela elle lui laissait le choix du prénom. Dans quelle mesure cette femme était elle prête à coopérer avec lui pour élever cet enfant ? Troublé une fois de plus, l’homme laissa la déesse reprendre leur fils de ses bras sans mot dire. Il demeurait main posée sur la bouche, coude sur la rambarde, en fixant silencieusement ce maudit platane. Arbre idiot, qui balançait son feuillage avec indolence.
Il tourna néanmoins les yeux vers elle, lorsqu’elle poursuivit. Mais une fois de plus, les paroles de Mitsuko plongèrent Lucain dans un brouillard épais et gluant d’incompréhension. Il en avait presque mal au crâne tant l’abondance d’informations était violente. On le vit alors enfouir tout à fait son visage dans sa main et pousser un profond soupir.
« Parce qu’en plus vous pouvez contrôler sa croissance… Il cligna plusieurs fois des yeux, comme pour vérifier la tangibilité de la réalité. Je… Honnêtement…
L’homme soupira à nouveau, avant d’élever les mains pour les claquer sur ses cuisses.
« Bon dieu…
Ses mains glissèrent jusqu’à ses genoux, qu’il enserra avec force. Cela ne lui fit rien évidemment, puisqu’il ne sentait plus à partir de la ceinture. Tête inclinée sur le côté, toujours à fixer la ramure de l’arbre, il prit quelques secondes pour penser, bien que cela s’avéra excessivement difficile.
« Laissez le grandir normalement.
Finit il par articuler. Nouveau soupir. L’envie de hurler tiraillait l’ange. Il se sentait bouillir. Plus que ses propres affects, c’était bel et bien du comportement de la blonde dont il s’indignait le plus. Toutefois, lorsqu’il reprit la parole, son ton s’avéra des plus calmes.  
« Je ne vous comprends pas Mitsuko. Vous voulez un enfant, très bien. Tout ce qui vous intéresse, c’est l’enfant, j’ai pigé. Mais bon dieu, élever un gamin c’est pas… c’est pas le faire grandir et lui planter des souvenirs dans le crâne.
Lucain faisait directement référence à la première missive de la déesse.
« Ce que je pense de vous, ce que je suis, vous n’en avez rien à secouer. Mais bon dieu, comment pensez vous qu’il est possible d’élever correctement un gosse si ses parents se méprisent ouvertement ? Je n’ai pas envie de vous détester figurez vous, même si les couleuvres que vous voulez me faire avaler sont juste… énormes. Ce que je veux c’est que l’enfant soit bien. Sur ce point, on est d’accord. Maintenant ça ne va juste… pas être possible, si les choses restent en l’état.
Il prit quelques secondes pour réfléchir.
« Je ne vous demande pas non plus de m’apprécier. Il n’est pas question d’appréciation, mais bien de respect. Quant à ce qu’il convient de faire… je n’en sais rien. Je vous exprime simplement le fond de ma pensée.
L’homme paraissait quelque peu désabusé. Il n’exprimait pas forcément ses sentiments si ouvertement d’ordinaire. Mais le sujet en question était trop important pour qu’il se taise.
« J’en viens à me demander pourquoi vous avez décidé de m’impliquer. Le bien être du petit ? Très bien… mais peut être attendiez vous que je prenne la nouvelle d’une autre façon ? Vous débarquez dans ma vie un beau jour, un bébé dans les bras. Comment aurais je pu réagir autrement ? Alors oui, avec des « si » on referait le monde… m*rde ! Je ne suis pas complètement con : évidemment les faits sont la ! Évidemment qu’il faut gérer. Mais c’est un peu facile, bon dieu…
Lucain savait qu’il se ferait à cette idée, mais il savait aussi que cela prendrait du temps. Fort heureusement, la patience comptait parmi ses qualités. Aussi, il pensa que si Mitsuko refusait de lui donner les réponses qu’il attendait aujourd’hui, cela viendrait certainement plus tard. Attendre donc : il n’avait pas peur de cela. Et puisqu’il était enfin prêt à renoncer à cela, le blond se recentra sur des sujets plus matériels. L’homme fit un quart de tour, de manière à se retrouver face à la mère de son fils. Plus vite auraient ils réglé ces affaires, plus tôt cette conversation s'achèverait.
« Si cela vous convient, je le prendrais avec moi dès que j’aurais trouvé un endroit où l’élever. Mon logement actuel est trop petit pour l’accueillir et… ce genre de choses se préparent. Vous serez toujours la bienvenue pour le voir, ou le prendre avec vous bien entendu. L’important est seulement que je sois prévenu…
Mitsuko avait clairement entendu qu’elle lui laisserait la garde et cela convenait à l’ange. Mais il était évidemment exclu qu’il le prenne maintenant.
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Mitsu
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Mitsu
Sam 4 Jan 2014 - 20:44

Un petit sourire se dessina sur les lèvres de la déesse avant qu'elle ne fixa l'ange dans les yeux, droit dans les yeux. Elle attendit un instant, ses lèvres annonçant des mots dont elle contrôla une sortie attendue. « Vous avez une drôle de conception de la manière d'élever un enfant vous savez. ». Elle sourit, complétant sèchement son discours. « De quelqu'un qui parle grossièrement devant un nouveau né je ne retiendrais aucune leçon. ». L'ange souhaitait lui faire la morale mais n'avait-il donc aucune notion des règles de bien séance à adopter en présence d'un enfant ? Elle savait qu'il en avait, beaucoup même, mais, à vrai dire, elle lui disait cela juste pour l'embêter, l'embarrasser, pour passer le temps sans doute. Mais elle était très convaincante, son jeu d'acteur était parfait. Sèche, son regard autoritaire, elle aurait même pu l'envoyer au coin, lui et son fauteuil. Elle finit par rire, amusée. Elle se demanda cependant qui avait parlé d'élever des enfants ? Pas elle, ou du moins, pas en ce qui concernait la plupart de ses enfants. Elle ne les avait pas élevé et n'avait pas eu l'intention de le faire. Elle les avait conçu prêts à vivre de façon autonome et n'avait jamais revendiqué un quelconque statut de mère parfaite. Mais puisque Lucain souhaitait que cet enfant grandisse normalement, alors oui, il serait question d'éducation. Éducation qu'il devrait assumer bien plus qu'elle. « Bien, il ne grandira pas puisque tel est votre souhait. Cependant, je serai bien curieuse de savoir comment, dans votre état actuel, vous pourrez l'élever. Un père seul, handicapé qui plus est. Il vous faudra de l'aide, c'est certain. ». Elle réfléchit. Elle pourrait bien exiger de quelques uns de ses fidèles qu'ils aident un pauvre homme seul et son enfant. Ce n'était que justice finalement. Elle sourit. Décidément, tout pouvait entrer dans la justice. Tout et n'importe quoi. C'était désastreux. Affligeant. Les Mortels pensaient toujours être dans leur bon droit. Ceci était injuste, ceci était juste, mais, finalement, il suffisait de prendre deux individus différents pour comprendre que leurs pensées sur ce qui était ou non justice l'étaient tout autant. Tant mieux. « Je ferai venir quelqu'un pour vous aider. Et ne refusez pas. Soyez simplement réaliste. Dans votre état actuel, vous serez bien malaisé de vous lever la nuit pour bercer votre enfant par exemple. ».

Elle s'avança légèrement, reposant le bébé dans les bras de Lucain. Elle finit par sourire, son regard semblant bénéfique. Elle se tenait juste devant lui. « Et puis, contrairement à ce que vous pensez, je ne vous déteste pas. Aussi, je n'ai pas non plus l'intention de vous déclarer la guerre. Après tout, c'est ennuyeux de lancer des hostilités que l'on sait d'avance avoir gagné. ». Elle semblait alors être une enfant qui avait trouvé une cachette si merveilleuse qu'elle lui garantissait la victoire au cache-cache qu'ils s'apprêtaient à disputer. Elle s'éloigna de lui, portant son attention sur une toute autre chose. « Je vous laisse donc le temps de vous préparer. Trouvez un endroit convenable où habiter et une fois que vous vous sentirez prêt à accueillir votre fils, pensez à moi, je viendrais, du moins, si je le peux. Il est certain que je ne resterai pas loin de vous trop longtemps. Je me plais à penser que j'aimerai voir mon fils de temps en temps. Et bien sûr, je vous préviendrais comme vous en avez fait la demande. ». Elle sourit, se tournant vers lui à nouveau. En réalité, cette femme n'était que sourires, sauf qu'on ne savait jamais ce qui se cachait derrière chacun de ceux qu'elle faisait. « Ne vous inquiétez pas pour vos jambes, vous devrez régler le problème d'ici quelques temps. ». Elle regarda son fils un instant, attendrie, avant de reporter son attention sur l'ange. « Puisque tout est réglé, il me semble, je vous laisse à vos... occupations. ». Elle lui fit un petit signe de main et son corps disparut, ne laissant que deux papillons blancs qui prirent leur envol. Et, dans les bras de Lucain se tenait un gros matou qui se mit à ronronner affectueusement.
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Mar 7 Jan 2014 - 11:53

L'ange ne répondit rien aux paroles de Mitsuko à propos de son langage. Même s'il s'agissait d'une manière habile d'éviter la discussion, il se laissa toucher aussi naïvement qu'un élève turbulent reprit par son professeur, lui donnant raison sans même réfléchir. L'ange regretta effectivement de s'être laissé aller à quelques grossièretés, une tendance qu'il avait lorsque la mauvaise humeur le prenait, et ne se posa pas plus de questions. S'il avait eu davantage de recul, il aurait réalisé l'habileté de la manœuvre et combien déconcertante était la facilité avec laquelle elle l'avait retourné. L'ange prenait simplement les coups d'une éducation des plus strictes, basée sur la culpabilité de la moindre faute. Mitsuko n'avait eut qu'à appuyer sur le bon bouton pour qu'il se range sagement dans le rang. Il n'y pouvait simplement rien. Enfin, peut être que l'expérience et le temps finiraient par le libérer de cela aussi. Pour l'heure, la question était ailleurs.
Mitsuko accepta sans broncher son souhait de voir se développer normalement l'enfant. Elle souleva aussi le problème de son handicap. Point capital, auquel l'ange n'avait pas vraiment pensé. Tout ceci était arrivé trop vite pour qu'il considère les choses sous tous les angles. Mais au sujet de l'aide, l'homme savait déjà sur qui compter. Il avait eu l'occasion d'en parler avec Tinuviel, qui s'était proposée d'elle même. Une option facile, mais qu'il préférait éviter autant que possible. L'elfe l'aidait déjà, il ne voulait pas en plus lui demander de s'occuper de son fils. Il accepta donc la proposition de Mitsuko d'un signe de tête, même si la perspective ne lui plaisait guère.

Il l'écouta ensuite conclure l'arrangement, grognant presque en l'entendant. La réflexion qu'elle fit sur sa certitude de gagner d'éventuelles hostilité le vexa beaucoup. Mais il ne se demandait pas vraiment ce qui la rendait si sure d'elle. Bien qu'il ne connaisse pas sa véritable nature, il avait comprit qu'elle jouissait d'une grande puissance. Quant aux détails, peut être ne les connaîtrait il jamais. Mitsuko agissait comme elle le voulait. Conclusion bonne à renforcer encore sa frustration.
Adressant un regard plein de tendresse au fils qu'elle venait de déposer dans ses bras, l'homme réalisa que les choses ne seraient plus jamais comme avant. Il venait de lier son destin à celui d'un tout petit être et, dans une moindre mesure, à celui de cette femme. Il acquiesça une dernière fois aux paroles de Mitsuko, puis la regarda partir. L'espace retrouva alors son atmosphère habituelle : le vent, l'arbre et le bruit de la foule en bruit de fond. Lucain dirigea son regard vers l'animal vautré dans ses bras et le caressa.
« Bon dieu de bonnes femmes...
Grommela t'il finalement au bout d'une minute, en chassant le chat de ses genoux. Il en tremblait presque. Se saisissant nerveusement les mains pour calmer sa nervosité, il s'appliqua à repasser le film de la conversation dans sa tête, encore et encore. Malheureusement, la conclusion qu'il tira sur le moment ne fut guère positive. L'homme se demandait surtout dans quel pétrin il s'était encore fourré et s'il avait eu raison d'accepter de prendre en charge cet enfant.
Ce n'est qu'après une longue heure de réflexion qu'il quitta finalement le balcon de pierre, pour s'en retourner à son office. Quelques tâche administratives assommantes auraient tôt fait de l'abrutir assez pour qu'il cesse de se torturer l'esprit. Il était encore un peu tôt pour que les choses s'éclaircissent.

Fin du RP ♫
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