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 La fin de l'exil [mitsuko]

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Sam 25 Juin 2011, 04:55



La mer...

Les douces vagues portait un bateau vers le rivage. C'est à bord de ce navire que je me trouvais, ma destination étant le continent du matin calme...

Et, alors que le soleil, brûlant, était déjà bien haut dans le ciel, je me pris à me plongé dans mes souvenirs, songeant à mon passé en ces terres, marqué par la crainte et la naïveté. En y repensant, j'étais autrefois bien innocent et sage, un magicien bien banale somme toute. J'avais consacré, comme bien d'autre, mon existence à la recherche de savoir et au perfectionnement de ma magie pour la mettre au profit des autres en bon magicien exemplaire. Le seul petit détail qui avait apporté un peu d'originalité à mes jours était le svoir-faire que j'avais hérité de mes ancêtres, celui de confectionner des vêtements avec la magie comme personne.
Ce passé avait également connu de sombre jour. En effet, je m'étais retrouvé malgré moi sous l'emprise d'une terrifiante sorcière qui avait fini par hanter mes jours comme mes nuits. J'en avait été réduit à demeurer à sa merci, ne pouvant lutter contre elle et contre son pouvoir que m'avait ô combien de fois fait tressaillir. La rencontre de cette femme avait signé le début de ma déchéance. C'est ainsi que naquit, ou plutôt que se réveilla un démon emprisonné dans mes entrailles et dont je ne soupçonnait pas l'existence. Une vil entité imprégné de cruauté et d'un désir ardent et terrifiant de chaos et de destruction. Une fois ce démon cet, Ades,, éveillé au grand jour, il m'était désormais impossible de trouver le salut et je fut l'auteur d'actes abjectes notamment lors du bal organisé par le souverain des Orisha. je me souvenait encore des regars emprunts d'effrois de la foule lorsque j'avais la folie me posseder pour pouvoir ne serait-ce qu'un instant tenir tête à cette femme.
Cependant, il s'était avéré que je ne pouvais contrôler un tel démon et c'est donc dans le but de préserver autrui de ces mefaits que je décidai de partir, partir loin, partir sans laisser de traces pour un long et douloureux exil qui, je l'esperais au plus haut point, me permettrait de maîtriser la boule de fureur et de haine tapie dans les plus profondes abysses de mon âme.

L'exil...
Inéluctablement, mes pensées voguèrent vers des souvenirs bien plus sombres que mon existence passé en ces terres sur lesquelles je revenais enfin. En effet, ce voyage fut bien pire que tout ce que j'aurais pu imaginer. Mes pas me menèrent dans des terres oubliées dont bien peu de gens connaissaient l'existence. là-bas, ce fut une lutte sans relache pour emprisonner à nouveau le démon au plus profond de moi. bien sûr j'étais faible et craintif, bien incapable de scéller à nouveau le mal au plus profond de moi en vérité. Le combat contre Ades était donc peine perdu et, peu à peu, il m'avait corrompu, me forçant bien malgré moi à commettre les crimes les plus abjectes. Je goutai alors aux pires des pêchés, je découvris réellement ce qu'était la souffrance, le vice, l'enfer. Plus d'une fois je commis d'irréparable méfaits, plus d'une fois mes mains furent souillées par le sang d'innocents.
Cet esprit impitoyable m'avait volé mon corps et mon âme était violée, mutilée, torturée. Je subissais plus que tout ce que la sorcière aurait pu faire lorsqu'elle m'avait sous son emprise.
Je pris alors une décision qui devait marquer un tournant radical de mon existence. En effet, je décidai de pactiser avec le diable pour pouvoir mieux le combattre, pour pouvoir ne serait-ce qu'à nouveau être presque libre de son emprise. Et c'est ainsi que le jour me fut accordé pour contôler mon corps alors la nuit voyait Ades en disposer selon son bon vouloir avec tous les risques que cela impliquait. Ce pacte n'était pas desinteressé, que ce soit pour lui ou pour moi. En effet, il offrait au démon l'opportunité d'être un peu plus libre en possédant mon corps sans que je puisse lutter, n'étant relégué qu'au rang de spectateur impuissant. Cependant, en contrepartie, Ades devait, en plus de me rendre le plein contrôle de mon corps tant que le soleil brillait dans le ciel, me laisser le contrôle d'une partie de sa force et ses pouvoirs si bien que j'avais gagné en force et ainsi tiré un trait sur mes faiblesses et sur mon rang de magicien banal à pleurer.

Ses souvenirs remontant à la surface, je fermai les yeux pour tenter de les chasser ainsi que ceux qui revenait au galop me hanter. Pourtant je pu m'empeché à mes reminiscence de revenir. C'est ainsi que je me revus aux premiers temps qui avaient suivis notre pacte, lorsque je fus témoin du réel désir de déstruction et des véritables pouvoirs du démon que j'avais aidé à libérer un peu plus de ses entraves.J'avais cru ne jamais pouvoir m'en remettre pourtant le pouvoir dont il me laissait le contrôle était un véritable poison de corruption et de déchéance, si bien que au fil du temps, j'acceptai ce démon et pire encore, j'acceptai les atrocités qu'il commétait. Il ne pouvais de toute façon en être autrement puisque toute lutte serait perdu d'avance et, si jamais j'effectuais une quelconque tentative pour récupérer le contrôle alors qu'il avait les pleins pouvoirs, je me ferais simplement balayer dans un souffle.
C'est ainsi où j'en étais arrivé, étant réduit à vivre pleinement la journée et à survivre dans un recoin d'esprit la nuit, contemplant les pires atrocités. Oh bien sûr, j'aurais pu perdre la raison ou mettre fin à mes jours devant toute cette horreur, cependant je n'avais pas perdu de vie mes objectis et je caressais maintenant l'illusion que le pouvoir du démon me permettrait d'arrivé à mes fins.

Le bateau accosta et, alors que je me rendais enfin sur la terre ferme, mon regard se posa vers l'horizon derrière lequel le soleil ne tarderait sans doute aps à disparaître.
Bientôt le démon reprendrai le contrôle pour accomplir ses sinistres crimes. Oh bien sûr, j'aurais pu en préserver le monde en vivant reclu, à l'écart de tous mais j'avais d'autre projet. En effet, tout en menant ma quête à bien, je chercherai sans relache un moyen de scellé à nouveau le démon ou mieux, de le détruire. Et si daventure le destin se bornerait à me barrer la route, je l'emporterai avec moi dans la tombe, préservant ainsi une bonne fois pour toute le monde des affres de sa destruction.

Le contient du matin calme...
J'étais enfin de retour...
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Mitsu
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Mitsu
Sam 25 Juin 2011, 16:52


La douceur du vent marin vint doucement embrasser les cheveux d'une fine silhouette dissimulée sous un long vêtement à capuche d'une couleur que le soleil, qui annonçait bientôt la fin du jour, ne faisait que raviver. Oui, ce rouge flamboyant ne pouvait réellement passer inaperçu dans un lieu où tout semblait terni de couleurs presque aussi sales que les personnes bruyantes et mouvantes du port des terres du yin et du yang. Et pourtant, hormis la chevelure blonde qui ondulait au vent, dansant une valse lente avec celui-ci, la silhouette était immobile, le regard fixé sur un horizon, l'horizon d'une existence, l'horizon qui lui accordait mille et un rêves, mille et un espoirs et, pourtant, était-elle au moins capable d'en ressentir une quelconque sensation véridique? Les deux mains jointes, posées sur la balustrade, elle semblait n'appartenir à aucun univers, si ce n'était celui du rêve et les regards qui lui étaient destinés paraissaient ne point avoir la faculté de l'atteindre tellement sa grâce et l'étendu de ses pouvoirs avaient créé une barrière infranchissable entre ces êtres et elle. Oui, cette femme était un esprit, une déesse, et sa beauté était une souffrance qu'il paraissait nécessaire de soustraire à la vue d'êtres trop banals, une beauté qui les détruirait à petit feu, une beauté qui enlacerait leurs cœurs au point d'y immiscer des sentiments qu'elle ne pouvait ressentir en retour. Car sa beauté n'était nullement le reflet de son cœur, un cœur noir comme l'ébène et froid comme une glace éternelle que nul ne pouvait avoir le privilège de faire fondre.

Pourtant, lorsque l'on observait sa silhouette fine, sa silhouette peu élevée, rien ne laissait présager que cette rose blanche puisse avoir des épines venimeuses, des épines assassines. Une seule idée venait en tête : la protéger contre le monde extérieur, la préserver dans un château à l'abri du regard des êtres trouvant dans le pêché une quelconque excitation. Et, l'envie d'enrouler ses bras autour d'elle, de lui souffler des mots doux au creux de l'oreille, de la rassurer, n'en devenait que plus incontrôlable. Sa beauté n'était pas parfaite, non, mais ces petites imperfections ne la rendait que plus désirable, oui, elles faisaient d'elle un mirage que le cœur de chacun ne pouvait qu'espérer être éternel. Là, le regard vers l'océan, elle semblait être la prêtresse du royaume des cieux, elle semblait avoir acquis un savoir inépuisable, incarner la douceur, la compréhension, la tendresse. Oui, Mitsuko était une femme dans toute sa splendeur et malgré les mouvements incessants qui ponctuaient la vie du port, chaque regard se posait sur sa silhouette au moins une fois, contemplait ces cheveux blonds semblant désirer voler au dessus de cette magnifique étendue bleu, libres de toutes emprises. Et dans son regard, une certaine mélancolie pouvait se décrypter, du moins c'est ce que les apparences trompeuses de l'esprit des êtres naïfs y voyaient. Cette femme semblait perdue dans une tristesse profonde et sa beauté n'en était que plus bouleversante, serrant les cœurs, annihilant la raison pour ne laisser que les émotions gouverner. Mais encore une fois, son cœur n'était que ruines et les vestiges du temps passé ne pouvaient être rebattis. Aimer cette femme revenait à tomber dans un puits sans fond de souffrance éternelle.

Mitsuko était ici car elle avait croisé la veille une femme âgée qui, s'arrêtant devant elle, lui avait tenu ce discours :

« Mes dons ne me permettent point de lire en vous à ma guise et votre puissance m'en interdit tout accès mais sachez qu'une partie de votre passé refera surface très prochainement là où l'océan rencontre le ciel, ce lieu où les navires côtoient les hommes et où les races et marchandises des différents continents des terres du yin et du yang se mélangent sans qu'aucune guerre n'en résulte. Cet être de votre passé, vous ne le reverrez jamais plus si vous ne vous rendez pas en cet endroit. Je peux deviner que votre cœur reste hermétique aux sentiments qui régissent l'univers mais sachez que si vous ne rencontrez point cette personne, vous perdrez quelque chose de précieux dont vous n'avez sans doute pas conscience actuellement. Vous êtes trop précieuse pour ne devenir que l'ombre de vous même Mitsuko. Votre ancêtre n'est qu'un lointain souvenir, une femme qui a emporté ses secrets les plus intimes dans la tombe et que le monde ne voit que comme un être incapable d'aimer, l'incarnation du pêché et de la mort elle même. Mais vous, est ce réellement ce que vous souhaitez? Nous savons toutes deux ce qu'il en est et même si je ne puis l'affirmer haut et fort car je n'en ai point la preuve, je conçois que vous faites preuve d'une grande humanité. Votre cœur, si vous le vouliez, se transformerait en un paradis merveilleux et vous le savez pertinemment. Réfléchissez et rendez vous à l'endroit que je vous ai indiqué. »

Et la femme avait disparu sans un mot de plus, laissant la reine des vampires pensive. Le monde était décidément remplit d'êtres étranges qui pensaient comprendre une personne rien qu'en le souhaitant. Et pourtant, la jeune femme sourit, se disant qu'elle ne pouvait se permettre de laisser sa curiosité inassouvie. Oui, elle irait au port et rencontrerait cette personne appartenant au passé lointain. La reine ne savait de qui il pouvait s'agir mais elle s'y rendrait tout de même pour des raisons qu'elle connaissait parfaitement et qui étaient inavouables. Au fond d'elle, elle savait qu'elle ne serait pas déçue et à force d'attendre sur cette balustrade, ses pensées s'étaient emparées de son esprit au point qu'elle ne remarqua pas le jeune homme blond qui venait de descendre d'un navire, un jeune homme qui revenait d'un exil qui l'avait sans aucun doute grandi.
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Sam 25 Juin 2011, 23:48



Enfin de retour...

Le port était le témoin, comme de coutume, d'une activité débordante. Il était l'endroit de tous les possibles, le lieu ouvert sur le reste du monde, et portait les multiples traces de tous les voyages qu'il avait vu commencer ou finir. Il était ainsi un bien étrange tableau, une sorte de mosaïque où venaient s'entremélé une multitudes de saveurs et de couleurs, chacune cependant bien différente de l'autre et pourtant, pourtant tout semblait être à sa place ici. Rien ne paraissait venir perturber ce paysage atypique où des démons cotoyaient des anges, où tout semblant de conflit avait été laissé sur le pas de la porte.
De cette diversité naissait une effervescence, une activité qui donnait au port cette couleur, ce parfum si singulier que l'on n'appreciait jamais vraiment au premier regard mais qui était finalement le premier réconfort lorque l'on était amené à marcher à nouveau sur la terre ferme, nous apportant ainsi la certitude d'être arrivé à bon port.

Et, alors que ce tableau continuait de vivre autour de moi, comme si ces portes restaient desespérément hors d'atteinte des affres du temps, je me tenais là, debout sur le quaie encore baigné de soleil, tel un étranger, tel une tâche d'encre sur la toile.
J'étais enfin de retour et pourtant, le sentiment qui m'étreignait alors était le genre de malaise que l'on ressentait lorsque l'on était loin de son foyer, ou peut-être était-ce justement celui qui nous enserrait le coeur lorsque l'on revenait sur nos pas, constatant que les empreintes que l'on avait laissé n'était plus vraiment les nôtres. Ainsi, alors que toute cette activité débordante qui m'entourait ne semblait jamais devoir s'arrêter, comme si, tel une malediction, tout repos était à jamais proscrit en ce lieu, je demeurais immobile, insensible à l'effervecence qui reignait alentour, comme dans une bulle, dans un autre monde, mon esprit flanant à des lieues de là.

Un seul parfum me parvenait, celui des souvenirs d'une vie passé, d'une existence oubliée qui n'était plus qu'une ombre vacillante dans le noire et qui avait brusquement prit fin dans la douleur et la souffrance. Ce temps me paraissait si lointain, comme si depuis le monde n'était plus le même, me semblant ainsi étranger. Mais peut-être était-ce moi qui n'était plus le même, peut-être avais-je changé au point de ne plus retrouver les fragiles repères que j'avais tenter de me batir autrefois. Ainsi, ce monde ne me paraissait plus vraiment être ma place et pourtant, pourtant j'étais sur ce quai baigné de soleil, les yeux émeraude perdu dans l'infini, la douce brise salé venant du large virevoltant paisiblement dans mes cheveux doré, pourtant j'étais revenu à mon point de départ, le coeur lourd et fatigué mais l'esprit épris d'une douce folie, l'espoir de pouvoir recommencer à vivre.
Et, alors que je me prenais à rêver à de meilleurs horizons, à espérer pouvoir aller de l'avant sans que mon passé ne puisse entraver ma course, un vent noir et glacé vint assombrir mon esprit. Ce souffle de cauchemar semblait, dans un hurlement agressif et strident, venir me rappeler à la réalité et me crier ô combien mon âme vendue ne pourrait jamais , par ma faute, trouver le repos, être ne serait-ce que l'espace d'un instant apaisée. Ce vent de ténèbres, je le portais en moi tel un serpent enserrant insidieusement mon esprit dans ses anneaux sans que je puisse m'en libérer.

Un profond soupir m'échappa alors, complainte retenue et silencieuse montrant au monde à quel point j'étais décidé à me résigner, m'abandonnant corps et âme au destin, me remettant ainsi entre les main de la fatalité. Quel sort m'était-il réservé? Je ne pouvais bien sûr entrevoir aucune bribe de réponse et pourtant, intérieurement, dans le secret de mon âme, je priais que mes actes passés, mes péchés les plus obscures soient un jour expiés. Je n'avait pas la prétention d'attendre le pardon, je ne me pardonnerais de toute façon sans doute jamais la faiblesse dont j'avais pu faire preuve par le passé. Non, ma seul requête était que, lorsque le destin aurait enfin décidé à faire preuve de clémence, je puisse enfin fermé la porte du monde à ce démon qui me rongeait.
L'avenir était donc embrumé et hors de portée, laissant ainsi la place à toutes les craintes comme à tous les espoirs. Cependant, il me restait une seule certitude, celle que cet exil avait été ma plus grande faiblesse, celle de fuirte devant le premier obstacle venu. Ainsi, dorénavant, peu importe ce que la fatalité viendrait poser en traver de ma route, je me battrais, résigné certes, mais sans jamais faire marche arrière je poursuivrais ma course, ne serait-ce que pour voir où j'atterrirais à la fin.
J'étais donc finalement résolu. Ades la nuit et moi le jour il en serait-ainsi et, même si je ne pouvais plus lutter pour remonter le temps, pour revenir en arrière et racheter la plus belle erreur de mon existence, dieu seul savait à quel point je n'aurais de cesse que de trouver le moyen de faire disparaître le démon dans les méandres du chaos dont il était issu. Ainsi, je ne fermerais plus les yeux devant ses crimes, me rapppelant à chaque goutte de sang versé à quel point je devais faire vite et réparer ce que j'avais engendrer.

A quelques pas de moi, une autre bulle semblait être elle aussi hors de portée du monde et, à l'intérieur, une jeune femme blonde dont la beauté approchait une insolente perfection et, si je n'avais pas été à ce point perdu dans les affres de mes pensées, j'aurait sans doute remarqué se visage d'albatre, cette cascade de cheveux blond portée par le vent. Un tel portrait m'aurait il y a longtemps anéanti sans le moindre doute alors qu'aujourd'hui, en ce lieu, nous étions simplement à des millénaires l'un de l'autre.
Machinalement, mes pas me menèrent au bastingage, mes main se posèrent sur la rambarde et, l'un à côté de l'autre, si proche et pourtant si loin à la fois, un tableau naquit dans le tableau. Ainsi, sur la toile du port où reignait une éternelle effervescence, une activité débordante, deux êtres semblait ne pas être à leur place ici.
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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 02 Juil 2011, 22:41

Un tableau peut être contemplé des heures. Comprendre l'artiste, ressentir des émotions, c'était le propre du penseur, planté un temps certain devant une œuvre immobile. Et pourtant, le spectacle qui se déroulait à présent au port n'avait rien de figé. Il semblait simplement hors du temps, hors du contexte de l'endroit. Plus loin, des marchands portaient de lourdes caisses de marchandises en criant le nom de leurs compagnons d'étalages, deux enfants jouaient à cache cache entre d'imposants tonneaux d'un alcool enivrant, une femme essayait de charmer son premier client en ce début de soirée. Et pourtant, pourtant deux êtres étaient immobiles, comme ayant perdu leur chemin, comme si une force qu'ils ne comprenaient pas eux même les maintenait de la sorte. Ces deux êtres attiraient l'attention de par leur calme apparent et si rien ne semblait être à leur image, on avait cependant l'impression que tout tournait tout de même autour d'eux.

Mitsuko avait toujours les yeux posés délicatement sur l'océan, les reflets du soleil ressemblant à certains jouets que l'on fabriquait pour les enfants, des jouets aux couleurs chatoyantes, des jouets fait pour rendre heureux. Elle avait elle aussi possédé l'une de ces merveilles lorsqu'elle n'était qu'une fillette insouciante et elle aimait admirer cet objet, voir scintiller toutes ces teintes, un miracle rendu possible par les seuls rayons de l'astre solaire. Et à présent qu'elle contemplait l'océan, elle voyait en lui ce jouet. C'était amusant comme l'esprit pouvait assimiler certaines choses, des choses parfois si dissidentes. L'ancienne sorcière souriait à présent car cela ne s'appliquait pas qu'aux seules pensées, mais également aux relations entre les êtres. On pouvait aimer éperdument une personne bien différente de nous et détester cordialement une autre nous ressemblant. La jeune femme avait remarqué cela bien des fois chez les créatures du monde et même si elle ne ressentait pas ce besoin d'aimer et d'être aimé, elle trouvait cela amusant d'observer.

Et alors que la reine qu'elle était devenue songeait à tout et rien à la fois, des pensées qui resteraient à jamais gardées dans le jardin secret de son esprit, son attention fut attiré par une personne se trouvant juste à côté d'elle. En fait, elle ne l'avait point remarqué auparavant, si bien qu'elle n'avait aucune idée de l'instant exacte auquel cet homme était arrivé. C'était un peu comme s'il avait toujours été là, et en même temps, jamais. Une sorte de rêve ou de mirage. Mitsuko ne bougea que le regard, uniquement quelques secondes, par curiosité. Et alors qu'elle clignait des yeux pour détourner de nouveau ce regard vers l'océan, son esprit reconnu le magicien couturier qu'elle avait rencontré jadis à plusieurs reprises. Un fin sourire apparut alors sur son visage mais elle resta silencieuse. Personne n'aurait pu savoir qu'elles étaient ses pensées à ce moment précis. Etait-elle heureuse de le revoir saint et sauf après tant de temps sans aucune nouvelle? Sa présence ne lui faisait-elle ni chaud ni froid? L'avait-elle oublié? Rien ne se lisait sur ses traits, il y avait juste ce fin sourire énigmatique, trop énigmatique pour être décrypté...

Elle resta encore un long moment à scruter l'océan dans le silence le plus total puis ferma les yeux un instant qui dura peut-être quelques secondes ou quelques minutes avant de les rouvrir brusquement, un feu étrange brulant l'intérieur de ses pupilles, le feu que certains pourraient qualifiés de motivation ou le feu que d'autres pourraient prendre comme l'aboutissement d'une longue réflexion, une longue réflexion amenant à une décision ultime. Alors, sans tourner de nouveau le regard, la jeune femme aux longs cheveux blonds ouvrit la bouche, entre-ouvrant ses lèvres à l'apparence douce et sucrée afin de ne dire qu'une seule phrase, une seule et unique phrase...

« Songez vous qu'un jour, la lune et le soleil pourront s'accorder? Ou sont-ils condamnés à s'opposer inlassablement? »

Le vent souffla alors, comme s'il souhaitait répondre aux questions de l'impératrice de la nuit. Ses cheveux ondulèrent de nouveau, semblant vouloir s'échapper vers l'horizon et sur son visage, un sourire des plus doux régnait à présent. Ses yeux semblaient peints de la même tonalité, doux envers ce qu'ils voyaient : l'océan. On avait l'impression à ce moment là que cette femme souhaitait qu'on l'enlace tendrement, que l'eau qu'elle regardait aurait bien pu être l'être qu'elle aimait au plus profond de son être. Et pourtant...

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Lun 04 Juil 2011, 02:17


L'océan...

La plus vaste puissance de ces terres. Rien ne semblait pouvoir lutter contre cette étendue infinie qui avait à sa merci tant d'existences paraissant tout à coup si insignifiantes et futiles face à pareil force de la nature. Un seul caprice, une seule saute d'humeur pouvait sans scrupule rayer de la carte une cité, une île et prendre en un instant, en un soupir de nombreuses vies.
Mais, face à cette immensité insondable respirant, alors que je la contemplais, un calme millénaire, une sérénité hors du temps, comment pouvions nous, nous, simples mortels, nous méfier de son caractère si changeant et impétueux, comment pouvions nous résister à l'attrait de cette beauté à nul autre pareil. Cela ne faisait d'ailleurs aucun doute que toute lutte, tout combat, aussi acharné soit-il, pour ignorer son appel ou ne serait-ce que sa présence était vain et perdu d'avance.
C'est ainsi que, refusant de tenir tête à une si écrasante puissance, je laissais mes yeux se perdre dans cette étendue infinie, les laissant se noyer dans le bleu profond de l'océan. Même le soleil ne semblait pas disposer à lui résister et baignait allègrement ses rayons étincelants dans l'immensité, offrant ainsi à celui dont l'esprit demeure rêveur au point de se laisser porter par les vagues paisibles glissant, tranquilles, à la surface de l'eau, un spectacle d'une rare beauté. Ainsi, tel un étrange miroir s'étendant à perte de vue devant moi, l'océan jouait un instant avec la lumière de l'astre de jour, créant un éclat si radieux que le plus précieux des diamants paraîtrait bien ternes face à pareil adversaire. Puis, lassé, il laissait les vagues emporter au loin les lueurs scintillantes du jour qui finissaient inéluctablement par ce perdre dans l'immensité.
Et c'est ainsi face à cette sérénité absolue qui semblait venu d'un autre monde bien moins fade, bien moins triste, que je restais là immobil, accoudé au bastingage et me perdant, humble, dans la contemplation de cette si belle expression de la puissance de la nature.

Cependant, j'avais également l'honneur d'être aux côtés d'un éclat qui semblait éblouir l'océan tout entier, une femme, dont la beauté n'avait sans aucun doute pas d'égal sur ces terres, et qui paraissait dominer l'immensité de toute sa hauteur. L'étendue infinie ne pouvait vraisemblablement que s'incliner devant tant de splendeur et c'est avec la plus grande humilité et le plus profond respect pour cette femme que les vagues venaient mourir délicatement sur la jetée où nous nous tenions. Rien ne semblait pouvoir perturber la sérénité implacable de la damoiselle qui, tout comme moi contemplait le bleu intense de l'océan.
Nous restâmes ainsi coupé du monde, sans interrompre nos rêveries nées de ce paysage merveilleux, pendant quelques instants quelques secondes, peut-être plus, il était était difficile de le savoir comme si nous aussi nous avions échapper au temps. Puis, attiré par une force encore plus grande que l'appel de l'océan, mon regard se laissa dérivé vers la jeune femme. Je me pris alors à contempler la cascade de ses cheveux dorés que le vent venant du large faisait danser dans une douce et délicate ritournelle, l'éclat de son regard indescriptible, hors de portée, telle une porte sur un autre monde, son visage dont l'isolente perfection aurait fait palir de jalousie le plus parfait des anges.
Soudain, alors que mes prunelles émeraudes se noyait dans l'océan de sa beauté, mon regard sembla croiser le sien et l'espace d'une seconde je fus perdus dans l'immensité de ses yeux énigmatique. Je n'osais plus bouger ni même respirer, de peur de briser en un souffle la félicité majestueuse qui nous entourait et, alors que j'attendais patiemment mais peut-être un brin déconcerté, la dame vint me soulager de mon insoutenable attente par un battement de cils comme si, par cet acte paraissant pourtant si anodin, elle me libérait de son pouvoir.
Je retournai alors à la contemplation de l'océan, ne pouvant donc guère constater le sourire énigmatique qui étira les lèvres rosées de la damoiselle et qui rayonnait peut-être encore plus fort que l'éclat de la lumière du jour se refletant dans l'immensité qui s'étendait devant nous. Et alors que le doux murmure des vagues me soufflait le nom de cette Dame qui m'avait tant hanté par le passé, ne faisant de moi plus que l'ombre de moi-même, celle vint briser le silence de sa voix cristaline. Oh bien sûr, ceux qui s'étaient perdu dans la contemplation béate d'un tel paysage d'enchantement aurait pu lui en vouloir terriblement pour avoir ainsi osé profané la sérénité de l'instant mais je n'était pas de ceux-là. En effet, pour moi, le doux son de sa voix était la pierre qui manquait à l'édifice pour qu'il soit achevé et je me laissai ainsi bercé par les notes légères ponctuant le moindre de ses mots.

« Songez vous qu'un jour, la lune et le soleil pourront s'accorder? Ou sont-ils condamnés à s'opposer inlassablement? »

Et, comme pour venir saluer les paroles mystérieuses et délicates de la damoiselle, une douce brise venant du large vint murmurer à nos oreilles, faisant virevolter les boucles blondes de nos cheveux au gré du vent. Je me pris alors à, de nouveau, me perdre dans la contemplation de la dame. Elle semblait à la fois si seule, si perdue dans un monde qui n'était pas sa place, qui semblait trop étroit pour tant de grandeur et pourtant, pourtant son sourire si humble et paisible me laissait penser qu'aucun n'endroit en ces terres ne devait être privé de sa présence.
Mon regard dérivant sur l'océan de sa chevelure radieuse, je considérai sa question, pensant au soleil et à la lune, ses astres bien solitaires eux aussi dans la vaste immensité du ciel. Deux entités bien semblable, presque indentique et que la nature s'évertuait pourtant à séparer. Je me pris à penser que leur course folle dans le ciel n'était autre qu'une tentative désespérée pour se rejoindre et une profonde tristesse m'envahit à l'idée que jamais ces deux astres ne puisse se retrouver, l'un condamné à reigner sur le jour et l'autre à veiller sur la nuit étoilée. Transporter par cette bien mélancolique rêverie, je pris humblement la parole pour éclairer la damoiselle du semblant de réponse qui me venait à l'esprit.

"J'espère secrètement qu'il pourront un jour être réuni, ils ont l'air tellement désireux de se rejoindre l'un l'autre et pourtant la création elle même semble contre leur union, les forçant à se poursuivre inlassablement dans le ciel..."

Et, alors que mes derniers mots s'éstompèrent en un soupir, je replongeai mon regard dans le bleu intense et profond de l'océan, imperturbable, comme si lui était bien indifférent au triste sort du soleil et de la lune.

"Ne sommes nous pas comme eux Madame, ne somme nous pas condamné à poursuivre sans jamais les atteindre des rêves qui ne sont finalement que pures chimères?"

Je laissai alors mes paroles se faire emporter par la brise, comme si cette triste vérité était tellement douloureuse qu'il valait mieux vivre dans une douce ignorance.
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36409
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 20 Aoû 2011, 15:30

Spoiler:

Mitsuko écoutait ce que pensait le magicien qu'elle n'avait plus revu depuis bien longtemps. Elle se demandait à quel point il avait changé depuis lors. Après tout, la jeune femme ne se rappelait que trop bien de ce qui s'était passé lors des fiançailles de Dayne, cet événement ayant surement hanté nombreuses de ses nuits. Seulement voilà, la reine qu'elle était devenue et le magicien qu'il était pouvaient-il encore posséder une réalité commune ou seraient-il condamnés à se courir après sans jamais pouvoir se rattraper de par leurs erreurs passées. Après tout, la jeune femme pensait qu'à de nombreuses reprises, le destin avait fait que leurs chemins s'étaient croisés mais à présent, n'étaient-ils pas trop différents l'un de l'autre pour pouvoir encore s'accorder? Mitsuko se le demandait et la réponse d'Orion l'aida surement à trouver un semblant de réponse. Cela dit, cette réponse, elle la garda pour elle, bien enfouie quelque part à la même manière que les vœux, car ne disait-on pas qu'avouer un souhait faisait qu'il serait condamné à ne jamais être réalisé?

C'est ainsi que, compte tenu de la dernière phrase du jeune homme, Mitsuko choisit de réagir. Bien entendu, elle se doutait que cette question n'en était sans doute pas réellement une mais, elle ne savait pourquoi, elle se devait d'y répondre, comme pour se rassurer...ou simplement pour tisser les bases d'une toiles qui emprisonnerait Orion de nouveau. Car cette femme était des plus mystérieuse et il était donné qu'à très peu d'êtres le don de pouvoir cerner le moindre de ces comportements, la moindre de ses intentions. Etait-elle maléfique, bénéfique ou bien dotée d'une neutralité à en faire pâlir plus d'un? Personne ne le savait et peut-être qu'elle-même l'ignorait au fond. C'est donc en dépit du vent qui emportait cette question potentiel qu'elle prit la parole.

« Je pense quant à moi que seul l'avenir nous dira si le soleil et la lune pourront un jour se rejoindre. Ce monde n'est-il pas des plus imprévisible après tout? »

Elle marqua une pause puis ajouta doucement :

« Après tout, ces terres sont si grandes que nos chemins auraient pu ne jamais se croiser de nouveau. Et pourtant, ne sommes nous pas ici, tous les deux, à parler en contemplant l'océan comme si le temps n'avait pas eu d'incidences sur chacune de nos vies, comme si nous nous étions quittés hier? »

La jeune femme tourna son regard vers Orion avant de sourire tendrement. Nul ne pouvait deviner si ce qu'elle disait était la vérité car ses émotions semblaient d'une véracité à ne point pouvoir douter. Pourtant, il fallait toujours se méfier d'elle.

« Pourtant, le temps a bel et bien passé depuis notre dernière rencontre et ma curiosité ne cesse d'augmenter depuis que votre regard a croisé le mien à l'instant. J'aimerai connaître chaque détails de votre voyage même si je sais parfaitement que vous aimeriez sans doute les conter à une toute autre personne. Je souhaiterai savoir ce que vous avez appris depuis votre départ...j'aimerai savoir tant de vous, ce qui a changé dans votre vie, si vous êtes encore celui que j'ai connu jadis ou une toute autre personne... »

Son regard se fit bien plus troublant puis, après un silence qui ne faisait que promettre une chose extraordinaire, elle articula doucement :

« Vous m'avez manqué Orion. »

Puis, après avoir fixé le jeune homme de longues secondes, elle cligna des yeux rapidement, son regard se reportant ensuite vers l'immensité de l'océan. Mensonge ou vérité? Nul ne pouvait le dire et quelque soit l'effet que produiraient ces paroles sur le magicien, la jeune femme en assumerait comme toujours les conséquences. Cela faisait si longtemps que leurs routes ne s'étaient point croisées, qu'il leur faudrait surement une éternité avant de pouvoir rattraper le temps perdu. Pourtant, ne suffisait-il pas simplement qu'ils cessent de regarder en arrière pour se concentrer uniquement sur le présent?

Leur avenir ensemble semblait incertain. Etaient-ils fait pour être condamnés à toujours se courir après dans une course folle tels la lune et le soleil, étaient-ils fait pour s'unir ou bien se déchirer? Nul ne pouvait le savoir et seule l'avenir aurait le pouvoir de vérité quant à leur destin...
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La fin de l'exil [mitsuko]

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