L'orisha se mit à réfléchir, revoyant dans sa tête les parchemins, les noms, les portraits... puis leurs visages lors des exécutions... Le visage de l'homme fort sur le bateau dans l'une des cabines.

- C'était son fils ?
- Oui ... un fils que tu n'as pas connu
- Mais comment ? Il était qu'un vieux grincheux.
- Il avait eu une aventure avec une femme de joie, elle a gardé le petit et il lui versait une somme chaque mois pour en prendre soin.
- Et quand j'ai tué mon maître il a eu le domaine ?
- Oui... se trouvant de nouveaux esclaves puisque les autres étaient partis, de nouveaux gardes pour ne pas qu'ils partent, imposant le même régime que tu avais détruit.
- Maintenant qu'il est mort, qui tient l'endroit ?
- Aucune descendance, sa mère est morte par la drogue et l'alcool, les esclaves ont été libérés et ont hérité de l'endroit.
- D'où la beauté des lieux.
- Exact

Une certaine satisfaction se lisait sur le visage de l'Orisha, sentiment d'accomplissement que d'avoir de nouveau libérer ce domaine de l'esclavage, leur offrant une véritable vie. Il se mit à marcher dans le champs, se remémorant un lieu bien précis, atteignant deux petites croix de bois rongés par le temps et les intempéries. Il se mit à genoux et ferma les yeux, prenant un moment pour se recueillir sur la tombe de ses parents. «Deux vies pour deux vies, justice est rendue. On dit que les morts ne sont jamais morts... qu'ils reviennent sous une autre forme... vous verrai-je un jour...»

Il se leva, larmes aux yeux, secouant la tête pour chasser ce mauvais souvenir, cette image de la grange en flamme, de cette nuit funeste. Ne gardant que le doux visage de sa mère pour se réconforter, se tournant vers Maléna, la fixant soudainement avec interrogation.

- Tu n'as pas été lié à moi par hasard n'est-ce pas ?
- Rien n'est hasard.
- Quel est le lien qui nous unis ?
- Te souviens-tu de l'entourage de ta mère dans ses histoires qu'elle te racontait, sa vie avant qu'elle ne soit esclave ?
- Elle avait une soeur.. c'est tout.
- Je suis la fille de cette soeur Ethan...

Une larme de joie coula sur sa joue, il n'était plus le seul de sa famille. L'enlaçant et tournoyant avec elle parmi les fleurs avant de la reposer.

- Pourquoi ne pas l'avoir dit avant ?
- Parce que ce n'était pas nécessaire mais maintenant que mon travail est accompli, je peux.
- Reste... poursuit la route avec moi.
- Est-ce vraiment ton souhait ? Je ne voudrais être de trop.
- Nous n'en serons que plus fort pour affronter le monde et ses aventures.

Elle accepta d'un hochement de tête et lui prend la main de nouveau, il était temps de retourner au présent. Une ultime fois, tout tourna autour de lui, la suite de Mégido repris forme dans son champs de vision. Il entendait l'eau de la douche couler, il jeta un oeil à l'horloge, ils étaient de retour avant la visite de Gaétan.

- Il ne reviendra pas la chercher n'est-ce pas ?
- Non et elle ne se souvient de rien de toute cette aventure et ce sera aussi ton cas.
- Mais tu reste non ?
- Oui mais pas maintenant, tu me croisera sur ta route très bientôt, je t'accosterai...
- Je vais te reconnaître.
- Non tu dois oublier toi aussi... désolé Ethan. Prend soins de toi.

Elle mit les mains sur la tête de l'Orisha qui ferma les yeux, lorsqu'il les ouvrit il était assis sur le coin de son lit, à moitié réveillé. S'étirant tout en se levant pour rejoindre sa douce dans la salle de bain, profitant de l'eau chaude avec elle pour un moment de détente. Lui offrant un massage de sa nuque à ses reins avant de la laisser sortir pour se laver à son tour. Il ferma l'eau, restant un moment appuyé dos au mur, cherchant la raison de temps de fatigue alors qu'il venait de se lever. Il haussa les épaules, s'assécha et fila s'habiller après une caresse sur les fesses de sa bien-aimée au passage.

Ethan se rappela alors de ce banquet auquel ils étaient invités, passant près de la porte de la salle de bain pour demander si elle était prête.

- Où allons-nous déjà ?
- Un banquet, tu te souviens ?
- Oh oui ... le banquet.

Elle vola un baiser à son homme, lui offrant un doux spectacle pour les yeux alors qu'elle enfilait sa robe. l'orisha venant l'aider à fermer l'arrière tout en déposant de doux baisers sur sa nuque, lui murmurant à l'oreille avant de partir.

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