-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Renaissance d'un moitié mort. [Pv.Nastaé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 09:46


Son être flotte au creux du vide. Et peu à peu il s’ancre à nouveau dans le monde. Tel un nouveau-né, subissant une nouvelle naissance. Un renouveau qui le conduira au cœur d’un autre monde, arpentant un nouveau chemin. Sa respiration est lente, alors qu’il est toujours inconscient gisant dans l’un des entrepôts du Port. Au bout de quelques secondes ses paupières s’ouvrent doucement avant de papillonner brusquement. Son bras tente de bouger afin de la protéger de cette lumière agressive. Il ne bouge, son corps ne semblant ne plus vouloir lui répondre. N’ayant guère le choix, le nouveau chaman attend que sa vision s’habitue. Finalement la lumière se fait moins virulente, lui dévoilant une silhouette proche de lui. Un homme à première vue. Deux billes d’émeraudes le fixent. Etrangement, il ne sait pas qui est cet homme. Et peu à peu alors qu’il prend conscience de ce qui est, qu’il prend conscience du monde qui l’entoure. Il s’aperçoit que sa mémoire est vide. Il cligne de nouveau des paupières.  Son ignorance se fait rapidement balayée par les multiples élancements qui parcourent son corps. Ses extrémités fourmillent et pulse au rythme de son cœur. Toujours dans l’incapacité de bouger, il tente de parler, sa langue réagit mal. Lâchant un son proche du gargouillis, un filet de bave coule de sa bouche. Ses yeux bleus azurs sont vides, il ne panique pas, semble calme, trop calme. Est-ce le signe qu’il a perdu ses facultés mentales ? Non. Au creux de ses iris se dessinent l’évidence. Il ne panique pas car malgré le fait qu’il comprenne la situation. Cela ne l’affecte pas. Il tousse, crachant un peu de biles. Ses poumons se gonflent par la profonde inspiration qu’il prend. Il souffle lentement comme pour retrouver ses sens. Et finalement il parle, d’une voix éraillée. « Je…Suis…Désolé… » Il est faible, ça ne le dérange pas. Il ignore qui est cette personne et ça n’a pas d’importances, il apparait là, vidé de tout et crachant sur le sol. Le chaman en fixant l’homme prend conscience que celui-ci ne comprends peut être pas. Alors il recommence. « J’ai…Mal…Je…peux…pas…être…plus…présentable… » Il tousse, son visage est rougit par l’effort, comme si aligné ces quelques mots étaient une profonde torture. Ce n’est pas que son intérêt soit grand pour sa prestance, c’est simplement qu’il ne sait pas qui est cet homme et quelle va être sa réaction. Est-il là pour le tuer ? Peut-être bien. Ca ne lui fait rien, laissant son esprit vide de toute chose. Au fond de lui se trouve une sérénité à toute épreuve, une sérénité que l’on obtient au prix d’un sacrifice dont Vijnah n’a aucune conscience. Les émotions l’ont quittés, en échange il a reçu un calme plat, insipide c’est un fait, mais le calme quand même. Sa respiration se fait plus régulière et il arrive à préciser les contours de l’homme qui est là. Est-ce la Mort ? Non. Des cheveux blancs parcourus de gris et de multiples teintes nacrés.  Finesse et harmonie pour un corps qui peut paraître frêle et qui cache bien son jeu. Il discerne une expression au creux de ce visage, sans pouvoir la comprendre. A vrai dire le chaman ne comprend que peu de choses, étant plus un mollusque qu’autre chose en cet instant. Son esprit ne lui dit rien, des pensées le parcourent, tout aussi simple les unes que les autres. Son corps ne réagit pas encore et son regard continue à garder ce vide au creux de son écrin bleu azur. Une douleur violente frappa l’arrière de son crâne, par réflexe ses muscles se contractèrent, arcboutant son corps. Sa boucha s’ouvra et se ferma comme un poisson manquait d’air.  La douleur se calma et il retomba sur le sol. Sa respiration plus vivace. Non…Il ne comprenait pas du tout ce qu’il se passait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 12:48

Nastaé patientait près de cet homme, le regardant doucement revenir à lui. Se décalant légèrement, il ne le lâchait pas du regard, se demandant si ce dernier n'allait pas réellement mourir finalement. Ses gestes, ses réactions, ses mots... Tout avait l'air difficile pour lui. Voyant son visage rougir sous le poids des paroles, l'Ondin voulu s'approcher de lui pour le soutenir, l'empêcher de se fatiguer mais ce fut trop tard. Le type fut pris d'une sacrée douleur, avant de retomber dos au sable sale. Le jeune homme soupira et revint poser la main sur son front. Il était en train de tomber malade et si ça continuait, ce serait l'ulcère pulmonaire ou que savait-il encore. « On va partir de là. Tu peux au moins te lever ? Je vais t'aider à marcher... »
L'ascension fut complexe. Nastaé n'était pas connu pour être très fort, et cet homme était tout ce qu'il y avait de plus faible, mentalement parlant. Il avait l'impression que son corps ne répondait même pas à l'appel de l'esprit. Ainsi, l'Ondin l'aida tan bien que mal à le redresser, avant de l'appuyer sur lui, passant un bras autour de sa taille. Ce type n'était pas non plus de petite constitution fallait dire...

Avec quelques efforts, ils commencèrent à marcher et Nastaé parlait doucement, tentant de rassurer l'homme. Bien qu'il ne savait pas trop si cela était du genre utile, il n'hésitait pas à continuer avant de lui poser une question « Comment te sens-tu ? » Toujours cette même impression subsistait, comme si le nouveau né allait rendre ses tripes à tout instant, comme au contraire s'évanouir, ce qui était assez déroutant. « Le port est juste de l'autre côté, tiens encore peu... » Si cela n'avait tenu qu'à lui, il l'aurait emmené dans l'Océan pour le choyer à la cité mais pendant le trajet, le brun allait certainement trépassé pour de bon cette fois, et par noyade.
Serrant les dents, l'éphèbe continua de marcher coute que coute, soutenant l'homme, pour finir par enfin arriver à l'orée du port. Les marins qu'ils croisèrent les regardèrent étrangement, et ils chuchotèrent entre eux. « Je vais t'emmener à une auberge pour que tu te repose, sinon tu mourras. » Sur ce, le bâtiment ne tarda pas à se montrer, et le jeune homme entra à l'intérieur. « On veut pas de poivreaux ici ! » L'aubergiste commençait déjà à râler... Comme c'était étonnant. « Mon ami n'est pas ivre, il est particulièrement malade, et doit à tout prix se reposer. Nous prendrons juste une chambre et le repas. » L'Ondin s'était redressé, et avait regarder le type avec un visage attristé et comme désolé. Ajoutant à cela ses charmes, le type le scruta un instant avant de faire claquer sa langue dans sa bouche. « Mouais... Et pas de bordel hein ! », « Merci. » La Muse attrapa les clés au vol, et commença à lâcher légèrement l'homme à ses côtés. « Il va falloir que tu m'aides pour les escaliers... » Une fois dans la chambre, Nastaé était aussi épuisé que l'inconnu qu'il avait transporté jusqu'ici. Soupirant, il l'allongea sous la couette, constatant que son corps était gelé -en même temps avec juste un petit voile sur la taille...-, avant de lui même s'étaler de l'autre côté du lit, haletant. La belle créature reprenait son souffle, attendant que son partenaire fasse quelque chose, ou dise quoi que ce soit.

Le soleil passait à travers la seule fenêtre du bâtiment rustique, et éclairait une partie de la chambre, réchauffant ainsi l'ambiance. La jolie sirène avait assez chaud pour ne pas être ravis de cette chaleur mais le malade lui, devait se délecter d'être enfin sous une couette, et dans un environnement dépourvu de vent glacial, et de pluie. D'ailleurs, leurs corps étaient mouillés. Celui de Nastaé moins, vu qu'il avait la faculté de repousser l'eau pour ne pas muter à tout va mais, l'homme a ses côtés... N'en n'avait pas réchappé. Se redressant, il alla s'asseoir sur une chaise, pour veiller le chevet du nouveau vivant, et voir si son état empirait ou non.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 13:53


Tel un film qui se déroule devant vous, le chaman était spectateur. Il ne comprenait pas. Se laissant faire, non par docilité, simplement parce que c’était ainsi. Pas de choix, pas de questions. Son esprit pulsait sous cet aspect nouveau. Etrangement il se sentait extrêmement vide, son corps mollasson réagissant plusieurs secondes après que l’ordre soit parvenu à ses muscles. L’homme qui lui faisait face  parla et tel un flot de mots intelligible, exprimant de nombreux sons que son cerveau peinait à assembler, plusieurs minutes furent nécessaires pour comprendre ce qu’il disait. Puis la compréhension fit jour. Pouvait-il réellement marcher ? Il l’ignorait. A bras le corps, l’homme l’aida comme il put. Se relevant, il accueillit la douleur,  comme une amie. Lui offrant son corps et son esprit. Sa respiration était erratique, tantôt rapide, tantôt lente. L’effort parut moins difficile que ce à quoi il s’attendait. Une sensation diffuse l’habitait, une sensation pour le moins étrange, celle-ci s’exprimait dans une idée saugrenue dont il ne trouvait une source logique nulle part. Son âme avait besoin de temps pour imprégnée son corps. Sans comprendre pourquoi, ou comment il pouvait le savoir, il le savait. Comme si la réponse avait jaillit de nulle part. Etait-il mort ? Non. Il savait que non. Et à la fois oui, il l’était. Tout en laissant tout ça de côté, il se concentra sur ses mouvements. Un pas après l’autre, c’était avec une lenteur incroyable que ses deux êtres avançaient. Celui qui le soutenait semblait faire son maximum pour tenir la masse qu’était le chaman. Plus grand et certainement plus lourds, cela devait être aussi éprouvant pour lui que pour le malade. Ce n’était pas qu’il était malade, il avait besoin de temps. Du temps, c’est tout ce qu’il lui fallait pour qu’il retrouve une mobilité et une diction parfaite. Le chaman était d’une blancheur dangereuse. Des sensations corporelles lui revenaient par à-coups, il demeurait cependant priver de bien des choses. Après plusieurs pas, il sentit une remontée acide, et la ravala tant bien que mal. Son propre corps semblait peser bien plus lourd qu’il ne l’était. Le silence fut troublé par l’être à ses côtés, demandant comment il allait. Bien, il allait bien. Cela pouvait paraître étrange, pourtant une sensation de quiétude et une sérénité était là, tapit en lui. La douleur fusait bien sûr, prenant le pas sur bien des choses, malgré ça il se sentait bien. C’était paradoxal et incompréhensible. Peut-être ne valait-il mieux rien dire. Qui pouvait mieux le comprendre que lui-même ? Laissant la question de cet ami en  suspens. Il se concentra sur plusieurs personnes qui passaient dans les environs. Des gens étranges, le chaman ne pouvait expliquer les sensations qui semblaient émerger de la douleur. Perdu dans un monde physique de douleur et un sens aigu des choses extérieures. Ces gens qu’il voyait déambulés devant eux paraissaient le toucher d’une manière totalement nouvelle et inexplicable. Son coté sensitif explosait de signaux qu’il avait bien du mal à décrypter. Oubliant presque la douleur et cette marche difficile, son attention était tournée vers ces êtres qui étaient différents. Personne ne leur prêtait attention. Ils filaient comme un courant d’air, passant au travers des choses, des êtres. La folie aurait pu être en cause. Une nouvelle fois ce sentiment impérieux se fit sentir. Il n’était pas fou, il le savait. C’était autre chose.
Son esprit étant ailleurs, il ne vécut qu’à moitié la scène de leurs arrivées à l’auberge. L’escalier lui demanda un effort autant physique que psychique, réussissant à en venir à bout. Et enfin il se retrouva dans un lit.  Son corps devait être mouillé, il se sentait humide. La chaleur lui donna de nouvelles sensations. Il observa d’un œil distrait son compagnon ou son ami. Il ignorait comment il devait le considéré. Celui-ci s’installa sur une chaise, à son chevet. Prenant le temps de plusieurs respirations pour prendre conscience de son corps, il fit tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche. Le chaman ne bavait plus. Peut-être allait-il pouvoir parler. Quel était son nom ? La question le frappa, émergeant des brumes de son esprit. Il se passa alors un phénomène étrange. Les yeux bleus azur du chaman se fixèrent sur une femme qui venait de passer au travers du mur. Elle devait être repoussante à souhait pour beaucoup d’êtres, pourtant à ses yeux ce n’était qu’une vielle femme. Ces lèvres bougèrent, et tel un vent léger aux notes incompréhensibles, il ne comprit rien du tout. Puis un mot lui parvient au gré de ce flottement. Elle le regardait alors qu’il comprenait que ce n’était pas un mot, mais un nom. Vijnah. Il était Vijnah. C’était un mot oublié depuis des temps immémoriaux. Vijnah signifiait l’oublié. Et elle partit de manière aussi étrange qu’elle était venue passant de nouveau au travers du mur. La scène paraissait irréelle, sortit tout droit d’un esprit malade. Pour Vijnah elle avait un sens, quelque chose qu’il ne pouvait expliquer mais qui avait un sens profond. Son regard se fixa sur l’homme qui était à son chevet. Et il parla d’une traite. « Je suis Vijnah, je vais bien. Qui êtes-vous ? » Sa voix était faiblarde et légèrement traînante. C’était beaucoup mieux qu’au départ cela dit. Il attendait la réponse, prenant des forces. Certains aurait voulu le sommeil, pour lui c’était autre chose. Son corps et son esprit avaient assez dormis. Le monde était à présent devant lui.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 14:51

La Muse croisa les jambes, et commença à s'occuper de lui. Il épousseta enfin ses vêtements, enlevant le sable sale de ses voiles blancs, avant de s'occuper de ses cheveux. De ses doigts fins de pianiste, donnant sur des ongles courts mais soignés, il prit le temps de démêler la raideur de ses fils violets, essayant alors d'en venir à bout. Habituellement, il était paré d'un couvre-chef orné de pierres et d'une petite plume mais, cette fois-ci, devant la demande expresse de la femme, il n'avait pas prit le temps de beaucoup s'habiller pour représenter son peuple. Ses pieds étaient toujours aussi nus, et il se frotta doucement le visage. Se tenant assez droit sur sa chaise, il se prit à penser à autre chose, le temps que le chaman se remette les idées en place. Ce dernier avait ignoré toutes ses paroles jusque là, et c'était assez étrange d'ailleurs car, outre son mal être du à l'espèce de mort qu'il avait reçut, il ne semblait pas plus que ça imbu de sa personne et orgueilleux au possible. Il n'avait juste pas répondu, pour diverse raison, peu importait lesquelles, mais aucun n'avait l'air d'être en raison d'un égo vraiment mal placé. Alors Nastaé ne s'en formalisa pas. Ses jambes fines, qui paraissaient interminables, s'étendirent devant lui, avant que lui même ne s'étire pour décontracter ses muscles déjà endoloris par le maigre trajet, mais combien couteux, qu'il venait de faire. A sa plus grande surprise, le brun parla, et évoqua son nom. Les mots s'enchainèrent et il fit une phrase courte mais audible, d'un trait. L'Ondin le regarda un instant, scrutant de ses orbes vertes le visage du type, avant d'esquisser un petit sourire pourtant doux, qui le caractérisait temps. Ses pommettes montèrent, lui faisant alors des yeux, déjà en amande, légèrement rieur. « Je m'appelle Nastaé, et je suis ton guide. » Quittant alors sa joie pour prendre un air un peu plus sérieux il lui confia alors
« A partir de maintenant, tu es quelqu'un de nouveau. Tu fais ainsi partit du peuple des chamans. Tout autour de toi tu verras et tu entendras péniblement, des personnes des gens, des animaux, toutes sortes d'êtres vivants, évoluer parmi nous. Ce sont des Esprits. Ton ethnie te permet dorénavant de les voir, les entendre, et communier avec eux. » Il fit une petite pause pour voir comment Vijnah accueillait cela puis continua : « Ils feront dorénavant partit de ton monde. Ton but aussi a changé. Grâce à tes sens, tu devras chercher ton compagnon. C'est un esprit à qui tu es maintenant lié, et qui n'attend qu'une chose, que tu viennes le chercher pour fusionner avec lui. Tu verras, cela se fera tout seul, sans que tu n'aies besoin de chercher des années. Une fois vos deux êtres réunis, vous fusionnerez pour n'en devenir qu'un seul, et tu acquerras sa puissance en plus de la tienne. »

Se levant, le jeune homme alla chercher un verre d'eau non dans la salle d'eau, pour revenir et le tendre à Vijnah. « Bois mon ami, tu as de la terre dans la bouche. » il accompagna son geste d'un vrai sourire, faisant comprendre au brun que oui, se désaltérer lui ferait du bien, vu la bouche pâteuse qu'il avait actuellement.
Toujours sur sa chaise il finit par dire « Tu peux me poser toutes les questions que tu veux, j'y répondrai. Tu auras besoin de moi encore un moment, le temps que tout se mette en place. » Nastaé se leva à nouveau, et alla vers une commode en bois brut, avant d'en tirer des vêtements basiques, pour que Vijnah quitte au moins son voile. Les lui posant au fond du lit il dit « Tu en auras besoin mais... J'espère qu'ils vont t'aller. » Parce que vu le gabarit assez élancé de l'homme, il douta un instant de la taille standard des vêtements laissés ça et là dans les auberges.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 16:27


Allongé sur le lit, fixant l’individu, il apprit qu’il s’appelait Nastaé.  La mimique de ce Nastaé fut remarquée, demeurant cependant non classifiable. N’ayant guère d’autre choix ou d’autre envies, son attention se fixa sur cet individu semblant sortir d’un songe. Etrange, oui il était étrange. Ignorant son appartenance, il tut ses pensées pour être plus attentif. Chaman…Il était un chaman. Vient ensuite ce qu’on pouvait appeler des révélations. Malgré la tournure de la discussion, son corps n’avait pas bougé. Son expression demeurant neutre. Peut-être Nastaé ne comprendrait-il pas, ou peut-être pourrait-il le sentir. Ce n’était pas commun, nombreux auraient été ceux qui aurait réagi avec virulence, Vijnah, lui n’avait pas bougé d’un pouce. Même au niveau expressif, rien n’était visible. Ce n’était pas par dépit ou déni. Il avait accepté. Accepter tous les mots qui étaient sortis de la bouche de Nastaé pour une réalité concrète à laquelle il ne pourrait se dérober. Aucun trouble, aucune émotion ne fusa en lui, laissant ce vide et se calme au creux de son esprit. Ce n’était pas étrange et bien que les mots étaient sérieux et profond, le chaman savait tout au fond de lui. Ces esprits errant qu’ils avaient vus étaient morts. Plusieurs pièces s’emboitaient doucement. La douleur avait presque cessée, ne laissant qu’une chaleur cotonneuse. Son poing se serra et se desserra lentement sous la couverture alors que Vijnah répondait à son interlocuteur. « Je comprends. » Sa voix était moins éraillée et gagnait en clarté. Nastaé bougea pour aller chercher de l’eau, qu’il accueillit goulument, toussotant légèrement après avoir bu. Deux choses se produisirent, la première c’est que Vijnah découvrit qu’il avait faim. La deuxième était que son corps lui parut plus apte à entrer en mouvement. Pendant qu’il prenait conscience de tout cela, Nastaé avait déposé des vêtements aux pieds de son lit. Sans un mot de plus il tenta de se redresser, prenant une profonde inspiration, son buste s’éleva doucement. La douleur était toujours là, elle se diffusait par vague, restant tout à fait supportable. Le chaman bascula légèrement sur le côté, étendant ses jambes à son tour, il s’étira doucement et précautionneusement. Serrant, desserrant ses poings, on pouvait croire qu’il redécouvrait son corps. Certain qu’il ne pourrait pas courir dans les prochaines minutes, il voulut s’habiller. Et prit la peine d’aligner un peu plus de mots. « Je n’ai pas de questions pour l’instant. Je vous remercie. » Son ton n’avait rien de tranché, sa voix était plutôt rauque, une voix de basse d’ailleurs. Ce n’était guère étonnant vu sa stature, simplement que pour la première fois sa voix semblait trouver la force nécessaire pour s’exprimer clairement. Cela étant, aucunes inflexions ou fluctuations particulières étaient discernables. Monotone…Oui. Le chaman retira le voile et la couverture exposant sa nudité, sans gêne. Pas question de pudeur, simplement que Vijnah ne se rendait pas compte, ou tout du moins il n’exprimait aucune gêne à être nu ou habillé. Cela lui prit quelques minutes pour se vêtir, le pantalon trop petit craqua légèrement. Le tissu tenu bon, moulant de manière vulgaire les jambes et le reste du bas du corps de Vijnah. Le haut n’eut pas cette chance craquant à cause des larges épaules du chaman. Il ne pesta pas, ne dis rien de particulier, se contentant de finir d’arracher le tissu pour le posé de manière ordonné à côté. Il était resté assit tout du long et bien décidé à se lever, il s’éleva déployant sa hauteur, il eut quelques vertiges, la tête lui tourna un peu puis tout se stabilisa. Il fit un pas, un deuxième et sa coordination chuta, il s’emmêla dans ses propres jambes et s’appuya sur le dossier de la chaise ou reposait Nastaé qui craqua sous le poids. Chutant, il y eut un bruit sourd, et il s’étala sur les planches de bois poussiéreuses qui servait de sol. Restant sur le sol, il fit une remarque étrange. « J’ai l’impression que du temps va m’être nécessaire pour que je puisse utiliser mon corps correctement. Pouvez-vous m’aidez à me relever ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 18:05


« Tu n'as pas besoin de me vouvoyer, Vijnah... » Nastaé émit un petit gloussement qu'il arrêta rapidement. Il préférait se concentrer sur l'homme qui évoluait à travers la pièce, et prenait difficilement ses repères. Ce type était étrange car, il n'avait pas l'air d'être touché par ce qu'il se passait à l'extérieur, et autour de lui. Il ne paraissait pas absent mais plutôt indifférent, d'absolument tout. S'il ne lui avait pas répondu, Nastaé n'aurait pas même su s'il l'avait écouté. Rien ne transparaissait sur son visage, ce qui déstabilisait l'Ondin mais ce dernier ne s'arrêtait pas de parler pour autant. Puis au bout d'un moment, il avait enfin décidé à bouger. Il se régala de l'eau, et lorsqu'il toussa, le bel éphèbe prit un air soucieux en disant doucement « Attention à toi... ». Ses sourcils étaient arqués en arrière, montrant clairement son empathie et sa sympathie pour cet homme pourtant affable. Le brun bougea alors, exposant son torse meurtrie, enlevant le maigre voile qui le couvrait, pour s'habiller. Comme prévu les vêtements étaient beaucoup trop petits. Derrière sa main blanche, Nastaé cacha son sourire joueur, en voyant l'attrait que donnait ces habits. C'était ridicule à souhait !
L'Ondin voulu se lever pour essaye d'ajuster la paire de braies, mais l'homme décida de bouger de lui même, s'élevant de toute sa stature.
Les yeux verts de la Muse se firent plus rigoureux, plus observateur, détaillant le corps du géant qui se tenait devant lui. Croisant les bras, il arqua un sourcil d'un air sceptique et faussement étonné, avant de rajouter « Tu as vraiment dû en séduire des femmes toi... Ca a été un miracle que j'arrive à t'emmener jusqu'ici. » car, évidemment, l'Ondin n'était par insensible aux corps bien fait. Mais ici, ce n'était ni l'endroit, ni le moment, et vu tout le savoir-vivre qui caractérisait cet Empereur, il savait parfaitement se maitriser, lui et ses ardeurs. Cependant, comme un instinct qui le tourmentait, il ne pu décrocher ses yeux de son être, lorsqu'il décida de se mettre debout. Peut être pressentait-il finalement la chute ?

Vijnah s'éleva, et commença à marcher, avant de clairement s'emmêler les pieds. Il tenta de se rattraper grâce au dossier de la chaise de Nastaé, avant que celle-ci, de qualité trop médiocre pour le géant, ne survive. Alors dans un craquement sourd, le meuble céda, et l'Ondin tomba à la renverse sur Vijnah, se cognant les coudes contre le sol, alors que sa tête fut amortie par le corps du chaman. « Oh... ! » Ses cils papillonnèrent, un instant avant de réellement s'ouvrir sur le plafond. Se tournant vivement vers son partenaire il l'entendit parler, et aussi bizarre que cela puisse paraitre, il se mit à rire. Un son doux et à la fois rempli d'émotion. Bien que Vijnah soit sans émotion, le simple fait qu'il constate lui-même qu'il ne pouvait pas bougé, était quelque chose d'assez comique en soit. Nastaé se redressa « Au moins tu ne t'ai pas fait mal, attend là, je vais t'aider. » L'Ondin se mit debout d'un bond, avant de se placer à côté de lui. Lui prenant les mains, il voulu le tirer mais l'impulsion et la force des deux étant diamétralement opposé, ce fut la muse qui se retrouva allongé à nouveau sur Vijnah « C'est énervant d'être aussi fort qu'un invertébré bon sang ! » Un peu plus déterminé, le jeune homme prit appuis sur le corps du mastodonte, sans lui faire mal, pour à nouveau se lever. « Cette fois c'est la bonne. Et pousse sur tes jambes. » Les sourcils froncés, il recommença alors. Ses mains tenant fermement celles du chaman, il tira pendant que lui poussa, et enfin l'entité fut debout. Soufflant, l'Ondin lâcha son emprise. « Bien... On va essayer de ne pas tomber à nouveau... » orné d'un petit sourire, il finit par vraiment s'inquiéter de la cicatrice encore fraîche du grand brun. Prenant un regard bien plus sévère, vraiment touché par son état physique, il s'approcha assez près de son torse massif avant de se reculer, et lever la tête vers lui, en lui demandant d'une voix plus douce « Elle te fait très mal ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 19:06


Balai étrange de deux hommes, tantôt l’un contre l’autre, tantôt l’un sur l’autre. Autant Nastaé semblait…Rayonné, autant Vijnah paraissait vide et bien pâle à côté de lui. Le chaman n’avait pas prévu d’entraîner l’ondin dans sa chute. Grotesque et manquant de finesse, il ne se formalisait pourtant pas. L’expression neutre, ou plutôt l’absence d’expression continuait à auréolé son visage. Une première tentative pour le remettre debout se solda par un échec. Nastaé se retrouva à nouveau contre lui, Vijnah fidèle à ce qu’il était demeurait complétement insensible. Aucun frisson, aucune pensée pour ce genre de contacts, comme si son esprit avait balayé ses possibilités pour toujours. Aucun mot ne sortit de sa bouche alors que Nastaé était à l’œuvre. Obligé de faire une poussée équivalente au cours de leur deuxième tentative, ils finirent par avoir le dessus sur la force de gravité et Vijnah fut de nouveau debout. Les gloussements et mimiques rieuses de cet ami étrange aurait pu déranger, malheureusement ça ne le touchait pas. C’était quelque chose qu’il ne pouvait pas encore comprendre, il savait ce que ça signifiait bien sûr. La savoir n’était seulement pas suffisant, tel était son être. Sa dernière question lui demanda un effort de réflexion, suivant son regard il observa la cicatrice et du bout de ses doigts il l’effleura. La chair était encore à vif. Ça aurait pu être particulièrement douloureux ; pour une raison qui lui échappait ça ne le l’était pas. Ses yeux bleus se recentrèrent sur son interlocuteur. « Vous … » Se souvenant de la remarque de Nastaé, il laissa sa phrase en suspens quelques secondes avant de se reprendre. « Tu ne dois pas t’inquiéter, ce n’est pas douloureux. » La faim le reprit, faisant gargouiller son estomac. Il tenta un sourire, peut-être pour se donner un air plus…Normal. Échec cuisant, c’était plutôt une grimace qu’un sourire.  Ça lui donna un air ahuri. La seule chose qu’il montrait en faisant cela était plutôt que dans un premier temps, sourire n’était pas pour lui, et dans un deuxième temps qu’il souhaitait faire des efforts. Pourquoi ? Peut-être pour témoigner un minimum de reconnaissance à cet étranger qui l’avait sauvé. « Désolé, il semble que j’ai faim. » Sa grimace c’était arrêtée, son visage retrouvant ce lissage neutre et sans inflexions. Le chaman savait qu’il allait devoir manger, et beaucoup. L’information était là disponible. L’alignement de l’esprit sur le corps donnait naissance à une faim profonde. Le corps brulant la plupart de l’énergie emmagasinée au cours de l’alignement. Il ignorait bien des choses, pourtant ces informations éparses qui gisaient au creux de son esprit arrivaient de nulle part. Perdu dans ses pensées, il en avait presque oublié que le monde continuait sa course. Mesurant ces informations, il prit une profonde inspiration, son équilibre semblant tenir la route. Avant de manger il allait devoir retrouver ses réflexes moteurs. Manger avec ses mains de manière légèrement sale ne l’aurait pas déranger, il n’était cependant pas seul. Sa conscience commençait à mesurer ce principe. Malgré son insensibilité il allait devoir rivaliser d’ingéniosité pour que le monde ne le perçoive pas comme…Quelque chose d’autre. Son esprit tiraillé par la faim, le besoin de faire un effort et ses prises de consciences continuelles, perdit le fil une nouvelle fois. Jugeant Nastaé lui faisant face, il lui dit la seule chose de valable à ses yeux. « Je réfléchissais. » Après cette notion aussi simpliste que minimaliste, il prit une profonde inspiration, ses épaules et sa cage thoracique se soulevant face à la profondeur. Remplissant ses poumons à fond, il plia légèrement les jambes pour avoir un bon appui et se mit doucement à faire des mouvements dans l’espace. Laissant son esprit s’ouvrir complétement, son instinct de chaman prit le dessus, commençant un balai étrange. Ses bras entamèrent des mouvements harmonieux pour qu’il puisse se recentrer sur lui-même. La savoir coulait de lui-même, son esprit déjà prêt et son corps le réclamant. Ça aurait pu être risible de le voir agir comme ça. Pourtant il dégageait quelque chose, quelque chose d’étrange pour un être comme lui. Concentration et harmonie. Il avait fermé les yeux et ses mouvements semblaient capter des choses invisibles. Les paupières closes, il entame son balai silencieux, tel un charmeur de serpent charmant autre chose. Le spectacle en un sens, dura plusieurs minutes avant que le chaman cesse tout mouvement. Tout du long sa respiration fut profondément rythmée. Profonde inspiration, profonde expiration. Ouvrant de nouveau les yeux il fixa Nastaé un instant et reprit une position plus détendue. « Il fallait que je fasse…Ca… » Il ignorait ce qu’il venait de faire de manière concrète, le bénéfice étant là pourtant. Il se sentait mieux, plus dans son corps et plus apte à affronter sa faim gargantuesque. « Nous pouvons allez manger si tu veux bien. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 11 Déc 2013, 20:16

Nastaé regarda, les bras croisés, le visage de Vijnah pour essayer d'y décerner au moins un signe, comme quoi il l'avait écouté ou entendu. Il ne savait jamais finalement quand il parlait dans le vide ou non. Mais ses paroles avaient toutes l'air d'atteindre leur but. Souriant sans montrer ses dents, il fit un signe de tête, ne s'occupant plus de la cicatrice barrant les chairs de l'homme, pour se concentrer sur le bruit qu'il entendait. A travers son mutisme et sa froideur inconsciente, il le trouvait mignon. Bien sur, rien à voir avec l'apparence physique et l'attirance charnelle non, c'était quelque chose chose de plus caractériel, lié à Vijnah lui même. Le fait d'être sans saveur comme ça, ne répondant qu'aux questions posées, et n'agissant presque que sous des ordres finalement, alors qu'il était bâtit comme un guerrier... Tout ça faisait qu'il lui arrivait à lui trouver une forme d'adoration amicale. Mais c'était un sentiment sur lequel il ne s'attarda pas, bien au contraire. Il l'accepta et garda son sourire quand il lui annonça de ne pas avoir d'inquiétude quant à sa blessure.
Puis ce qui suivit fut aussi étrange que Vijnah. Le géant eu un rictus, qui se transforma en une grimace assez... Originale, et l'Ondin le regarda en essayant de comprendre le message. Seulement le bruit qui s'échappa de son ventre fit glousser le jeune homme, et le chaman se manifesta. L'Empereur s'approcha de lui d'une démarche assurée pour pincer entre son pouce et ses quatre autres doigts, le menton du chaman, avant de faire glisser sa main vers le bas. Aucune douleur c'était un geste affectueux, symbolisant une simple caresse. A ce geste, Nastaé fronça le nez en souriant et dit « T'es mignon toi... Aller viens mon grand, on va manger. » Seulement il fallait encore que cet homme marche. Un étrange phénomène se produisit alors, et la jolie muse interpréta ce petit rituel comme une première communion. Simple, mais qui semblait nécessaire pour la remise en place du brun. Celui-ci s'excuse, comme une politesse trop formelle, et il lui répondit « C'est normal. Toi même tu t'y habitueras. »

Voyant qu'il pouvait plus facilement enchainer un pied devant l'autre Nastaé resta tout de même à ses côtés pour le surveiller d'un œil bienveillant, et préféra rester derrière lui si jamais il devait tomber. Un sourire mutin apparu sur son visage le temps de passer de l'étage au rez-de-chaussé, en repensant à la chute qu'ils avaient fait plus tôt. Une fois en bas, et sans encombre, l'Ondin s'assit à une table. Immédiatement un commis arriva pour prendre leur commande. Assis sur le banc, face à Vijnah, la table les séparant, il tourna sa tête vers le jeune garçon qui posa la question de ce qu'ils voulaient boire et manger. Le bel éphèbe se transforma littéralement. Le sourire qu'il afficha désormais n'avait rien à voir avec celui qu'il donnait à son chaman, il était beaucoup rayonnant, commercial, charmeur, et son corps ondula alors sous une attitude très particulière, qui mirent ses formes masculines et fines en valeurs, avant de prononcer d'une voix doucereuse « Portez-lui de la viande, mon ami est affamé. Je prendrai seulement un grand contenant d'agrumes pressés et, oh... Il se trouve que l'on m'a volé ma bourse alors je pensais que vous pourriez... » Nastaé se mordit sensuellement sa lèvre gracile avant de dire d'un ton plus gêné « Pouvez-vous dire au tavernier que j'ai déjà réglé... ? » Le commis mit cinq secondes à réagir. Cinq secondes pendant lesquelles Nastaé continua son délicieux manège, alors que sa victime était silencieuse. Puis comme si elle se réveilla d'un coup, il dit très vivement « Oui ! Oui, bien sur ! Et je vous apporte ça immédiatement ! » Dès que le gamin -qui devait avoir juste trois ans de moins que lui- repartit prestement, Nastaé laissa complètement tomber son masque, perdant ainsi tout son charisme surfait pour revenir à une beauté naturelle plus discrète mais omniprésente. Il murmura alors « C'est toujours trop simple... » se tournant complètement vers Vijnah, il appuya son menton sur la paume de sa main, dont le coude était posé sur la table. Un petit sourire amical était figé sur ses lèvre, rien à voir avec la mise en scène d'il y avait quelques minutes, et il dit « Je suis désolé de te traiter comme un enfant pour l'instant, mais je ne sais pas encore si tu as retrouvé l'usage de toutes tes fonctions ou non. Sais-tu encore mangé avec des couverts mon joli chaman ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Déc 2013, 07:38


Suite à sa recentralisation, Nastaé eut un geste étrange dénotant une certaine intimité, attrapant le menton de Vijnah et signifiant qu’il était mignon. Ça aurait certainement laissé plus d’un homme ou plus d’une femme dans un état particulier. Seulement, l’esprit du chaman resta hermétique. Ne sachant quel comportement adopté, il ne fit rien et ni pipa mot. Ce n’était pas une ignorance sur le comportement, il connaissait la signification du geste de l’ondin, il lui était simplement impossible de l’intégrer. Ce n’était ni un refus, ni un rejet, son compagnon devait certainement commencer à comprendre que Vijnah n’était pas comme les autres. Prisonnier d’un état tout autant incompréhensible que singulier. La descente fut moins difficile. Son corps commençant à réagir correctement à ses demandes et ses réflexes paraissaient au point. Nastaé montra une attention particulière, étant là au cas où une chute aurait encore lieu. Le chaman ignorait si l’ondin aurait pu le retenir si cela c’était produit. Il n’eut pas d’ailleurs pas sa réponse, puisque qu’aucune dégringolade ne se fit. Bientôt attablés, Vijnah se fit patient. Restant là, jetant des coups d’œil sur des endroits vides. Vides pour les autres et remplit d’esprit transitant pour lui. Le chaman ne se sentait pas plus particulier que cela, en un sens, il voulait savoir tout simplement. Comprendre ce qu’était tous ces esprits et quels étaient leur but. C’était un peu paradoxal, au creux de son désert émotionnel demeurait un intérêt prononcé pour les morts.  Ca saurait certainement difficile à exprimer, ou même à expliquer. Cependant c’était concret. Il était chaman et son esprit avait cette connexion qui quémandait ces réponses. Des réponses qui le feraient évoluer et grandir aussi bien dans le monde des vivants et qu’au creux de celui des morts. Vijnah commençait à comprendre que ces pas seraient toujours entre-deux mondes. Tout autant que son esprit serait partagé entre deux, il aurait un pied ici-bas, chez les vivants et un autre au creux d’un monde différent, celui des Morts. Son attention se reporta sur Nastaé qui fit du charme au garçon effectuant le service pour avoir un ristourne, ou disons plus une gratuité sur le repas. Vijnah pensa un instant à restreindre son appétit pour ne pas mettre Nastaé en situation difficile, après tout le chaman n’avait pas d’argent sur lui et bien que sa faim soit importante, l’ondin ne pouvait être un mécène. S’apercevant qu’il ignorait pratiquement tout de lui, il se mit en tête de lui poser quelques questions, et jugea que Nastaé risquait plus de lui en vouloir qu’autre chose s’il ne mangeait pas à sa faim. La question que lança l’ondin, fit quelque chose d’étonnant. Une micro expression passa sur le visage de Vijnah. Furtive et légère, il était même possible que Nastaé ait pu passer à côté, tellement ce fut invisible et rapide. Les coins des lèvres du chaman c’était légèrement pliée, exprimant un sourire faible et lumineux qui se voulait totalement franc et non calculer. Cette expression était comme une brise légère, ce petit brin d’air qui vient caresser les cheveux. Peut-être étais ce le résultat de cette inexpression permanente qui laissait comme un arrière-gout et lorsqu’une expression se murmurait sur son visage, c’était comme si une pousse sortait de terre dans un monde sans vie. « Mes fonctions cognitives et kinesthésiques semblent me rendre apte à manger avec des couverts. Je peux comprendre que tu me considère comme un enfant, mais je pense être en capacité de me tenir correctement. » Son expression avait retrouvé ce ton monotone. Cette micro expression apparue plutôt avait disparue aussi vite que son apparition. Tel un éclair qui apparaîtrait dans un flash lumineux au creux d’un orage. Le serveur était revenu disposant la commande sur la table et jetant des regards proches de l’admiration à Nastaé. Sans plus de cérémonie, Vijnah se jeta sur la nourriture. Saisissant les couverts il se mit à manger avec appétit. D’abords doucement puis plus rapidement. Son corps avait besoin d’énergie et après quelques bouchées il semblait déjà retrouvée des couleurs. Entre deux bouchées, il fixa Nastaé avant de parler. « Dis-moi peux-tu me parler de toi, Nastaé ? » Sa question pouvait être surprenante. Il ne montra rien sur son visage comme à son habitude maintenant. Y avait-il là un intérêt soudain, quelque chose de plus profond ? Impossible à déterminer. Reprenant son repas, semblant tout de même attendre une réponse, dans quelques minutes il aurait fini. Et il savait que sa faim ne saura pas rassasiée.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Déc 2013, 12:12

Nastaé n'étais pas en compagnie de Vijnah depuis très longtemps, quelques heures tout au plus, mais il avait déjà compris certains mécanismes chez cet homme. Notamment le fait qu'il était inexpressif. Son visage présentait toujours la même image, sans cesse, quoi qu'il disait, quoi qu'il faisait, c'était toujours pareil. Mais ceci ne démontrait pas pour autant un manque certain d'intérêt, vu l'attention qu'il lui portait, et les remarques qu'il faisait. Bien que ce soit déstabilisant, c'était finalement assez original et nouveau, pour plaire à l'Ondin.
Quand Nastaé posa sa dernière question, il observa d'un regard doux et bienveillant le chaman. Pendant une fraction de seconde, il cru que ses traits avaient changés, qu'ils s'étaient illuminés, mais vu la rapidité de l'émotion, il mit tout sur le compte de son imagination très vertueuse. Sa réponse vu alors très carrée, comme toutes les dernières phrases qu'il avait été emmené à prononcer. L'Empereur changea de position, croisant les bras, en disant « Eh bien, la Mort a fait de toi quelqu'un de poli, ce n'est rien de le dire... » Sa voix était douce et amusée à la fois. Aucun ton de reproche, aucun malaise.

Les plats arrivèrent enfin. Ils étaient à l'image de l'auberge dans laquelle ils étaient : rustique. Nastaé fronça le nez en voyant la viande baigner dans sa propre graisse, alors qu'un grand verre d'agrumes pressés lui était emmené. Lorsque le commis revint vers eux, il ne lâcha pas l'Ondin du regard et ce dernier fit exprès d'attraper son verre au lieu de le laisser se déposer sur la table, pour toucher les doigts du jeune homme. Mais à peine l'eut-il effleuré que, sous la surprise, le garçon sursauta et lâcha le verre en terre, qui s'écrasa sur le sol. D'un regard amusé, et toujours rayonnant, Nastaé jeta un petit sourire au serveur, penchant délicatement la tête sur le côté. « Je suis désolé ! Pardon ! Je... Je vais nettoyer ! », « Je ne pensais pas que vous étiez maladroit... Peut être pouvez vous offrir un second plat à mon ami pour la peine... ? », « B... Bien sur ! » Et il partit comme une fusée. Délaissant à nouveau son masque sur le côté, il regard le bas de ses voiles. « Entre le sable et les erreurs de cet idiot je pense qu'ils sont bons à jeter... » Un soupir las s'évapora de ses lèvres, agacé de devoir jouer comme cela alors qu'il aurait simplement pu apporter de l'argent, sonnant et trébuchant. Mais d'un côté, il aimait se complaire dans ce genre de discours, d'attitude, constatant de jour en jour que, finalement, les autres étaient faibles et qu'il était facile de les manipuler pour avoir ce qu'il voulait. Il n'avait finalement, même pas besoin d'hypnose, seul son charisme suffisait. Le tout était de bien savoir l'employer.
Nastaé n'avait absolument pas honte, ni de crainte, quant à Vijnah. Il démontrait une telle personnalité face à lui car il savait que, sur lui, jamais il ne l'emploierait. Les gens subissant son aura, n'était autre que des personnes dont il se fichait et qui n'avait rien à voir avec lui et son cercle de connaissances.

L'Empereur fut heureux de voir que Vijnah mangeait avec gourmandise. Croisant une jambe sous la table, il reposa lassement sa tête sur sa main, et observa les environs de la salle. Heureusement pour lui, ils étaient quasiment seul. Sans qu'il ne s'en aperçoive, l'Ondin suscita de l'intérêt chez le Chaman. Ce dernier lui posa une question sur lui. Il fallait qu'il parle plus de lui. Hum...
Nastaé esquissa un petit sourire et tendit l'autre bras, attrapant la fourchette que l'homme tenait dans ses mains. De ses pointes il piqua un petit morceau de viande et le porta gracieusement à sa bouche avant de le concasser entre ses dents. Son visage se transforma, et un expression d'écœurement se fit voir. Rendant la fourchette à son chaman il dit « Déjà... Je n'aime pas la viande. C'est toujours aussi... Poisseux. » Il n'aimait ni viande, ni alcool. Ca n'aidait pas à être un vrai bonhomme tout ça. Et puis gloussant doucement il rajouta « Mais tu ne veux surement pas en savoir plus sur moi dans ce sens là je présume... ? » L'attitude faussement détachée qu'il avait, lui donnait un air particulier. Derrière lui, le commis s'affairait à nettoyer ses dégâts avant de repartir aussi vite. Mais Nastaé prit une mine un peu plus sérieuse, voire contrite « Vijnah, si je te dis des choses sur moi, je ne veux pas que tu les retourne contre moi. Je ne serai pas ton guide pour toujours et il se pourra qu'un jour, tes convictions personnelles te fassent me détester, mon peuple et moi. Ça ne me dérange pas d'être honnête avec toi, mais j'aimerai que ce genre de choses, aussi bénignes puissent-elles être, ne viennent pas à entacher ce lien que nous entretenons. Ni maintenant, ni plus tard. Tu comprends ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 12 Déc 2013, 22:55


Observant le jeu de l’ondin sans un mot demeurant figé, Vijnah comprenait à quoi jouait l’être face à lui. Ce n’était pas que ça lui faisait quelque chose, simplement sa logique n’arrivait pas analyser ce dont il était témoin. D’une manière presque murmurée, il répondit au sous-entendu et au soupir las que venait de faire Nastaé. « N’étais ce pas là tes actes qui ont conduit à cela… » Ce n’était pas un signe rebelle ou un reproche, loin de là. Cela correspondait plus à l’exposition d’un fait. Le chaman ne semblait pas être d’un genre moralisateur, d’ailleurs il n’était d’aucun genre à première vue. De nouveau servit, sa faim le reprit de nouveau. Mangeant avec appétit, son attention était tout de même portée sur Nastaé qui commençait à lui donner un semblant de réponses. La réaction ne tarda pas. Saisissant sa fourchette en plein vol, l’ondin gouta sa viande et fit une mine écœuré. A l’écoute et attentif, Vijnah c’était figé observant Nastaé avec quelque chose de particulier sur le moment. Ce n’était pas une émotion, c’était autre chose. Sa fourchette lui fut rendue, elle demeura en l’air cependant, le chaman complétement figé dans son mouvement. Lorsque son sauveur eut finit, Vijnah garda cette immobilité quelques secondes avant de poser ses couverts sur la table. « Je comprends, oui. » Au fond de lui, un désir de compréhension commençait à naître. Ce n’était pas son passé ou lui-même qui l’intéressait, c’était percevoir le monde qui le titillait. Il réfléchissait, son regard braqué sur la personne face à lui, au creux de ses iris perçaient cette réflexion et en cet instant, Nastaé put sûrement voir l’esquisse de quelque chose sur ce visage. Les deux mains du chaman avaient rejoint le bois de la table. Enfin il parla. Ce n’était certainement pas la réponse à laquelle pouvait s’attendre l’ondin, pourtant Vijnah pouvait être parfois aussi surprenant qu’il était vide. « J’ignore comment exprimer ce qu’il en est avec clarté. Je vais quand même essayer. Je comprends ce que tu dis. Et je ne le comprends pas. Nous sommes ce que nous sommes Nastaé. Tu sembles croire que je m’intéresse à toi et que cet intérêt pourrait te porter préjudice. En un sens ce n’est pas possible. En te voyant agir je comprends que je suis différent. Je ne ressens et ne vis pas ce que tu vis. Au travers de cette différence, ce que je vois est tout aussi divergeant. Les entraves que tu possèdes qui viennent de ton mode de vie, de ton passé ne sont pas des entraves qui te retiendront avec moi.  Je vais changer car ainsi va le monde, peut être deviendrais je meilleur ou peut-être pas. Simplement tu resteras Nastaé pour moi. Ce que je veux dire par là c’est que tant que tu ne me porteras malheur, tu n’auras jamais rien à craindre de moi. C’est au cœur de ces moments uniques que se dessinent les choses du futur. Nous avons tendance à passer dessus trop rapidement, comme si ces moments ne recelaient de rien. Pourtant c’est au creux de ses détails que nous nous construisons. Ton soupir de tout à l’heure n’était pas seulement un soupir de lassitude lié au jeu que tu entretiens avec le serveur. C’était un soupir qui était en rapport avec ton existence. Et malgré tout cela, comme je l'ai déjà dit, tu es Nastaé et tu le resteras. » Sa voix était monotone c’était un fait. Son expression représentait son état, il énonçait un fait qu’il percevait. A tort peut être, cependant c’était ainsi qu’il voyait l’ondin. Vijnah resta un moment à fixer cet être qui lui faisait face. « J’ignore si tu as pu comprendre. » Et brutalement l’intensité du moment disparut, le chaman replongea dans sa faim et reprit sa dégustation.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 13 Déc 2013, 00:12

Nastaé eut l'air de réellement interpeler Vijnah cette fois-ci. L'homme en face de lui commençait à agir plus... Humainement. C'était étrange... Sans bouger, il écouta son partenaire parler, avec une mine soucieuse et concentrée. Ce qu'il disait ressemblait à des inepties, mais tombait à la fois sous le sens, s'en était déroutant. Le jeune homme ne le coupa pas, ne fis rien, ne dis rien, et laissa Vijnah planter ses yeux dans les siens, éclatant pour le coup.
Puis quand il eut fini son discours, ce fut comme si la vie reprit son cours, et les bruits autour de lui, lui semblèrent tout de suite beaucoup plus fort, ainsi que la vivacité des gestes du chaman. Celui-ci était en train de manger alors qu'un second service arriva. Nastaé resta muet quelques secondes, puis son expression changea du tout au tout. De son visage lisse de neutralité, voir de concentration, naquit un sourire, et une mine attendrie, radieuse. Alors il lança spontanément « Qui aurait cru que tu serais aussi beau qu'adorable... ? » L'Empereur gloussa, cachant ses lèvres d'une main, avant de se reculer et croiser les bras. Entre temps, son verre d'agrumes était enfin arrivé, et il prit une gorgée avant de dire « Tu as une logique propre à toi. Tu vois les choses de façon unique, c'est indéniable, et je ne peux que acquiescer tes mots. Seulement... Il fallait que je m'assure avant de tout cela. » Il soupira, réfutant légèrement son sourire, pour se concentrer sur ce qu'il allait dire « Je suis actuellement l'Empereur des Ondins. Si tu veux, je t'emmènerai dans ma belle Cité, et je te montrerai les richesses de mon peuple. »

Nastaé fit tournoyer le liquide dans son verre, dénué de toute pensée. Il ne savait pas vraiment parler de lui, il ne savait rien dire sur lui... Alors il préféra en dire sur Vijnah « Si tu veux me poser des questions précise, sur moi, je te répondrai, mais je suis peu à même de te donner des réponses sur une interrogation aussi vague. De plus, je vois que tu as repris des couleurs. » Il tendit son bras pour toucher le sien de ses bras. Comme d'habitude, des deux protagonistes il était celui qui avait la peau la lus fraîche. Rompant le contact il ajouta « Et tu es bien plus chaud que tout à l'heure, c'est rassurant. Maintenant que tu es un chaman, tu vas devoir tracer ta propre voie. Ton avantage est que tu démarres avec une certaine puissance. Tu as beaucoup de ressources et, bien que certaines ne soient pas exploitées actuellement, elles le seront plus tard. Tu devras partir seul et arpenter un monde qui sera à la fois similaire et différent du notre, pour trouver l'esprit qui te complètera. » Laissant le silence planer, il ne pu s'empêcher de se remémorer le discours de Vijnah, et la plus part de ses paroles. Alors il trifouilla à nouveau son verre en terre, sans le boire, scrutant le liquide comme si il pouvait trouver des réponses à des questions intérieures. Au bout de quelques secondes, peut-être une minute il ajouta « Tu ne ressens rien Vijnah... ? » Il avait compris pourquoi il agissait de manière si orchestrée, c'était bien parce qu'il devait ne ressentir aucune émotion. Plus que jouer une comédie, il était fait sans sentiment. Pourtant, il se rappelait de l'homme qui gisait, drogué, à ses pieds et à ce moment, il avait réellement l'impression qu'il ressentait bien des choses. Mais cette vision lui faisait mal. Maintenant qu'il le connaissait, l'avoir vu dans un état pitoyable, serrait son cœur. Le Chaman était quelqu'un qu'il pouvait apprécier, et il n'aimait pas se représenter alors de telles choses. La tête baissée, il la releva en la tournant sur le côté, croisant une énième fois les bras. Ses cheveux cachèrent une partie de son visage qui était devenu vide.

A leur table, ils devaient être beaux ces deux là...

« Nous irons dehors, te chercher des vêtements, dès que tu auras fini de manger. » Son regard se perdit au delà, de la fenêtre en face de lui, bien plus loin, à l'horizon. Ses pensées se mouvaient dans la tête, et il su difficilement que faire ou que penser. Vijnah ne savait rien, sur lui ou sur le monde, et il avait pourtant certaines facultés. En son fort intérieur, l'Ondin espérait que, le jour où il trouverait son esprit compagnon, alors il s'ouvrirait et s'éveillerait à la vie mais, là encore, rien n'était moins sur.
Se plaçant alors à nouveau face au Chaman, il prit son verre qu'il bu d'un train, absorbant immédiatement les vitamines du liquide vivifiant. « Dis-moi Vijnah, sais-tu seulement d'où tu viens ? » Le ton de sa voix était doux et mélodieux, ne voulant pas vexer l'homme. Mais lorsqu'il réfléchit deux secondes, il voulu se gifler, sachant pertinemment que ce dernier ne se vexera surement jamais. Il fallait qu'il s'habitue à cette attitude de machine. Peut être qu'un jour ça paierait, peut être qu'un jour le Chaman esquissera des vrais sourires, et se mettra réellement en colère, mais pour l'heure, ce n'était pas le sujet du jour.
Cette question était à la fois existentielle et personnelle. Si il se rappelait, alors la mémoire ne lui aurait pas fait complètement défaut. En revanche, si il niait, alors c'était cause perdu, et Nastaé devra initié cet homme à certaines choses, et lui en faire redécouvrir d'autres. Alors qu'ils étaient pensifs et plongés dans leurs échanges, dehors, du raffut se passait et de grands bruits se firent entendre. Pour le moment assez loin, alors l'Ondin n'y prêta absolument pas attention, se concentrant sur son Chaman.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 14 Déc 2013, 15:39


Imperturbable dans son repas, le chaman jetait des coups d’œil à l’ondin. L’observant d’une manière peu conventionnelle. Ce n’était pas des œillades à la dérobée, c’était simplement pour observer. Analyser et compiler. Ca n’avait rien de charmant. Beau et adorable, deux mots que Vijnah comprenaient, se doutant loin des implications qu’ils laissaient entrevoir. Pour lui ce n’était rien que des mots finalement. Ne l’interrompant pas, il avait presque finit son assiette. Empereur, un titre qui sonnait comme creux aux oreilles de Vijnah. L’idée que Nastaé l’invite à découvrir sa cité et son peuple était tout comme une autre. Ça serait certainement des découvertes, ni intéressantes, ni fades. Simplement un enrichissement personnel. Dans une esquive habile, Nastaé reprit la main, revenant sur le sujet du chaman. Celui-ci se montra attentif, tout en mâchouillant la viande. Ce qui lui révélait Nastaé le figea une seconde dans son mouvement qui reprit aussitôt. Puissant ? Pleins de ressources ? Le chaman l’ignorait. Son apprentissage commencerait donc bientôt. Son savoir était limité sur lui-même, ça ne le dérangeait pas. Son désir de maitrise ne venait que du fait qu’il voulait comprendre le monde et surtout comprendre ce qu’était véritablement être un chaman. Puis les secondes s’étirèrent dans le silence et la question tomba. Vijnah reporta son regard sur l’ondin. « Non, je ne ressens rien Nastaé. Je ne saurais te dire pourquoi, c’est simplement ainsi. Tous ces gens autour pourraient mourir sans que je ressente quoique que ce soit. » N’ayant pas inclut Nastaé, le chaman le laissait sous-entendre. N’avait-il pas osé le dire de vive voix ? Ou étais ce là le fait que Vijnah se sentait redevable ? Son visage ne transmettait rien. Il demeurait là, mangeant et le regard rivé sur l’ondin. « Je te remercie pour ce que tu as fait sincèrement, simplement aujourd’hui je suis cela. Le temps me changera, j’en ai la certitude. Et en un sens pour te l’expliquer, je te dirais ceci : La mort se mérite ou s’obtient de manière stupide. » Encore une réponse sibylline. On aurait pu lui en vouloir, lui dire qu’il était un être au cœur aussi froid que la glace. Pourtant il ne faisait que dire la vérité et énoncé un fait. Vijnah était redevable et loyal de par sa nature. Il comprenait les choses sans pour autant leur donner une valeur sentimentale. Ce qui disait le chaman ici c’est qu’il serait aux cotés de Nastaé, non pas par acquis de conscience mais par valeur. Cependant sa mort ne serait point défendue si elle était méritée. C’était dur et Vijnah avait choisi ses mots en un sens. Son absence d’émotions le rendant cru, la vérité paraissait sombre parce qu’elle se retrouvait mise à nue avec lui. Vijnah avait fini son assiette maintenant. Vidant son verre d’une traite, il le reposa avec délicatesse, hochant la tête quant à la décision de lui trouver des vêtements. A présent le chaman avait placé ses mains sur ses hanches et attendait. La question sur ses origines ne lui fit ni chaud ni froid, figé dans cette absence continuelle. « Je l’ignore. Je ne me souviens de rien. Le dernier souvenir que je possède est notre rencontre. Je ne saurais t’en dire plus. Et sans pouvoir te l’expliquer, ça ne m’intéresse pas. Quel que soit le passé, l’avenir est construit grâce aux pas que nous faisons aujourd’hui. Je suis donc là devant toi et c’est tout ce qui importe. » Vijnah ne donnait pas vraiment de profondeur à ses paroles. Ses mots fusaient comme ils étaient sans chercher à ce qu’ils obtiennent plus d’impact. C’était ainsi, ce vide qui oppressait son cœur et son âme lui donnait un sens aigu des choses, en contrepartie tout ce qu’il faisait n’avait aucune vivacité. Comme ses origines, pour lui chercher d’où il venait était inutile. Vivre l’instant présent était la seule chose qu’il pouvait faire selon lui. Pourquoi donc aller chercher ailleurs ou en arrière ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 14 Déc 2013, 20:11

Vijnah n'était rien d'autre qu'une coquille vide. L'Ondin pourrait faire ce qu'il voudrait, c'était perdu d'avance. Il savait qu'il ne devait pas se départir de son enthousiasme, et de son caractère, mais avec quelqu'un qui ne reflétait jamais rien, et même pas son propre reflet... C'était éreintant. Alors il préféra arrêter de chercher, de demander ou même de se poser des questions. Vijnah avait conscience de certaines choses, moins d'autres, et petit à petit, comme il l'avait dit lui-même, il changera. Les êtres étaient en perpétuel évolution, alors que ce soit lui où un autre... Et puis l'image de l'Ondin ne se ternirai jamais à présent, alors à quoi bon lui forcer la main ? Il finira certainement, seul, par trouver sa voie.
Puis le Chaman finit par répondre à sa question en disant que non seulement il ne se souvenait de rien, mais qu'en plus il s'en fichait. Depuis qu'il avait repris connaissance ça faisait peut être la seconde ou... Troisième fois qu'il lui disait quelque chose comme cela ? « J'ai compris Vijnah, vraiment. »

Nastaé esquissa un sourire, mais baissa rapidement les yeux pour regarder le plat de son partenaire. Une fois tout cela fini, il l'invita à sortir de là, pour aller s'acheter des vêtements. Un titan dans un short, c'était assez... Etrange. Et encore ce mot était faible par rapport à la situation. L'Empereur se détacha doucement de Vijnah, comprenant que ce type se fichait bien mal de ce que les autres pensaient de lui, car lui même ne pensait pas ou peu de toute manière.
Avançant petit à petit dans les rues du port, pour trouver un tailleur qui saurait découper au moins trois tissus à la taille de ce géant, Nastaé fut attiré par un mouvement assez brusque à sa gauche. Essayant de se décaler, des types couruent dans sa direction pour au final le bousculer. D'un geste vif, il se cramponna au bras du Chaman, déjà plus certains qu'il aurait de meilleurs appuis que lui, et laissa le troupeau de gens passer. Intrigué, il suivit du regard tout ce monde, pour les voir monter dans un bateau. Des cris retentirent, et quelques marins furent jeter par dessus bord, à quai. L'Ondin écarquilla les yeux. Qui dont régissait ce port ? Qui laissait les gens dans le besoin de la sorte ? Le navire s'arracha du quai, emmenant la moitié du ponton avec, et les... Malfrats, hurlèrent de victoire une fois éloigné. Sans attendre, une escouade de gardes partirent avec, à leurs côtés, des gens lambdas, citoyens de leur état surement.
Nastaé soupira et leva les yeux au ciel.

« Les gens sont tellement... Perturbés. Allez, viens. » Nastaé remonta quelques rues, assez silencieusement, avant de s'arrêter devant une boutique assez modeste, mais où ils trouveraient surement quelque chose. Cette fois-ci, l'hypnose ne marcha pas. Enfin que peu. L'Ondin fut obligé de racler ses fonds de poches pour trois malheureux bouts de tissu. Seulement, en dédommagement, il vola un collier orné de pierres semi-précieuses. Quel si mauvais roi...
Une fois assez éloigné, il le sortit de ses voiles et essaya s'arracher les pierres serties. Il réussi à en enlever une, en griffant sauvagement le chaton, mais le reste était trop enfoncé. Tendant le bijoux à Vijnah il le regarda gentiment en lui disant « Tu peux m'aider s'il te plait, Vijnah ? »
Nastaé regarda par la même occasion l'oeuvre du tailleur, et rit doucement « Les femmes te regarderons un peu moins comme ça... » Sa mine était assez joyeuse, et assez spontanée. Bien que cela leur ai prit une bonne partie de la journée, l'Ondin finit par dire « Bien, veux tu savoir d'autres choses, ou veux-tu commencer à aller chercher certaines réponses... ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 14 Déc 2013, 23:12


Nastaé l’avait invité à sortir. Les deux êtres se dirigeaient vers la sortie et entamèrent une marche vers une boutique qui pourrait offrir des vêtements décents au chaman. Les regards se firent aussitôt curieux dès leur sortis de l’auberge. Que ce soit l’ondin par son charisme naturel ou le chaman par son accoutrement ridicule et sa stature. Ce n’était pas voulu bien entendu, tout autant que Vijnah n’en était pas affecté. Simplement c’était inévitable. Le port était un vaste endroit, une certaine curiosité faisait que le chaman jetait des coups d’œil aux bâtiments ou aux échoppes. Ce n’était pas tout à fait de la curiosité, plutôt de la découverte. N’ayant jamais mis les pieds ici, il mémorisait les structures, les rues et le pavé sur lequel ils marchaient. Avant qu’il comprenne quoique ce soit, Nastaé fut bousculé par un attroupement qui courait à tout vent. La main de l’ondin vint saisir le bras du chaman qui observa la scène d’un air absent. Suivant le regard de Nastaé, il découvrit le même spectacle que lui. Un bateau semblait être arraché de ses attaches. Des hurlements se firent entendre et de grands bruits de bois qui craque. Le ponton fut arraché par la force du navire qui prenait le large. Il y eut d’autres bruits et une escouade d’hommes armés se précipitaient déjà vers le ponton en ruine. La scène était plutôt incongrue. Les gens semblaient attirés par la chose, comme un papillon le serait par une flamme. Vijnah quant à lui ne s’en souciait déjà plus. L’ondin lança une remarque et ils reprirent leurs marches.
Quelques pas plus loin, une échoppe modeste se présenta à eux. Une fois entrée, Vijnah mis à rude épreuve la patience du marchand. Trouvé des vêtements se révéla plus difficile que prévu. Après avoir fait sortir la plupart de ses marchandises, les vêtements que choisissait Vijnah nécessitèrent des retouches. Au vue de son manque incroyable de gout, ou plutôt de son absence de gout, Nastaé le reprit plusieurs fois jusqu’à finir par choisir pour lui. Une fois les retouches effectuées, le chaman pu enfin se vêtir convenablement. Les tentatives de charme de Nastaé quant au paiement de la note furent veine et l’ondin dut quand même donné quelques piécettes. Ce fut sans compter le vol qu’il perpétrait les secondes qui suivirent. Le chaman n’en avait que faire, ça ne le touchait et à ses yeux ce n’était pas réprimandable. Le choix que faisait Nastaé ne le concernait pas en un sens. Une fois de nouveau à foulée le pavé, ils marchèrent un moment jusqu’à trouver une allée sombre. Nastaé les arrêta et sortit son butin. Grattant comme un diable, une première pierre sauta. Pour le reste ce fut plus difficile et bientôt, tendant le collier au chaman, il demanda de l’aide. Vijnah ne lui répondit pas, se contentant de prendre le collier. Il était facile de croire qu’avec ces grosses paluches, ce genre de choses lui seraient difficiles. Pourtant avec agilité et précision, les autres pierres sautèrent une à une. Une fois son travail achevé, le chaman tendu le tout à Nastaé. « J’imagine que tu sais ce que cela me fait de savoir si les femmes me regarderont ou non. » Toujours ce vide qui persistait. Le chaman observa l’ondin avec quelque chose de particulier et se tournant face à la ruelle, il prit une profonde inspiration. « Je te remercie Nastaé pour tout ce que tu as fait. Je pense que je vais devoir accomplir un bout de route seul à présent pour trouver les réponses que je cherche. Tu en as déjà fait bien assez. » Tout en parlant, il lui présentait son dos. « Nous nous retrouverons bientôt, j’en suis certain. Si ce n’est pas le cas je reviendrais te voir. D’ici là veille sur toi Nastaé et dis-toi que l’avenir se veut toujours plus radieux que ce que nous avons vécu. » Allusion à leur conversation au sein de l’auberge, gardant cet aspect mystérieux, le chaman prit la direction de la ruelle en se dirigeant vers le ponton là où était amarré les bateaux. Sa haute silhouette se perdant bientôt dans la masse de badauds…Vijnah le reverrait c’était certain.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

Renaissance d'un moitié mort. [Pv.Nastaé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

 Sujets similaires

-
» Que l’aventure commence[PV:Nastaé]
» ~ La moitié de l'une, le reflet de l'autre ~
» « La mort est douce : elle nous délivre de la pensée de la mort. Même si au fond, nous ne l'avons jamais avoué nous-même » (Pv Vanille)
» [-16] Les prédateurs | PV: Nastaé
» L’arroseur arrosé [Nastaé]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-