Câliner sa sœur, un rêve de gosse. Mais enfant, on ne pense qu'à ça. Ressentir la peau d'un être cher contre la sienne, la chaleur qu'elle dégage. C'était tout autant inespéré de revoir un jour un proche à qui l'on tient particulièrement qui prend une place importante dans un petit cœur d'ange. Il serait un peu plus fort celle qu'il ne croyait jamais revoir. Cette sensation de la savoir près de lui, de ne pas la voir se détacher de lui, de rester encore et encore avec elle pour ne plus la voir partir. Les larmes ne cessaient de couler sur la peau lisse et douce du jeune blondinet qui, yeux fermés, se laissaient doucement entraîner dans un rêve qui devenait finalement réalité. Le visage de sa sœur chérie, il ne le voyait pas vraiment mais se doutait de l'attitude qu'elle devait avoir à l'égard de son frérot. Comme il pleurait au bonheur de ses retrouvailles, il avait tendance à se laisser aller. Les sentiments prenaient le dessus, la respiration du jeune homme était coupée à quelques reprises, haletante même. Cependant, au contact des vêtements de Takias, le petit blond arrivait à sentir cette même réaction. Elle aussi devait pleurer ou être émue de revoir un visage si familier. Heureux, il avait dans un excès de pleurs, esquisser un petit sourire. Ces larmes là n'étaient rien d'autre que des larmes de bonheur et de joie devant l'encontre d'un tel événement. Il se frottait alors à elle, à ses jambes et s'était finalement laisser faire,  la grande sœur ayant pris la peine de se baisser à son niveau pour le serrer contre elle. Maintenant, il pouvait ressentir son visage, quelques mèches de cheveux par la même occasion qui le chatouillait. Là encore, il ne restait que très peu immobile, profitant de l'instant pour frotter sa joue contre cette femme. Et puis un petit bruit, celle d'une tristesse joyeuse, d'une mélancolie accompagné du doux son cristallin émanant d'un objet qui venait de toucher le sol. Le jeunot n'avait pas eu le temps de voir ce que c'était, n'avait pas eu l'idée de tourner le regard puisqu'il ne désirait qu'une chose : rester aussi longtemps que possible dans ses bras musclés qui l’enlaçait et qui le réchauffait autant physiquement que dans son cœur. Puis un mouvement, involontaire. Le petit ange ne pouvait plus rien faire si ce n'était que se laisser porter. Ses pieds venaient de quitter la terre ferme, il s'élevait dans les airs. C'était contre son gré qu'il prenait de la hauteur mais tant que c'était elle et personne d'autre, il ne ronchonnait pas, surtout pour un nouveau câlin. Mais pendant quelques secondes, il avait pu remarquer un regard brillant. Ses larmes au bord des yeux de sa sœur rendait ce regard if plus éclatant que jamais. Un spectacle qui l'avait ravi et qu'il espérait voir durer encore un moment, ce moment de satisfaction.

« J'veux pas... J'veux pas que tu partes. »

Des paroles douces, des mots qu'il murmurait, il n'avait plus cette force de parler vraiment ayant tendance à se satisfaire du moment qu'on lui offre. Ses mains autour du cou de celle qu'il surnomme Taki, il marquait son affection envers elle sans vouloir se défaire de son corps qu'il n'avait pas revu depuis quelques temps. Bientôt, il sentit une légère caresse sur sa joue avant d'allonger sa tête sur l'épaule de son interlocutrice. Une grande et si douce main qui le retenait contre un corps féminin, l'autre passant dans ses cheveux ébouriffés. Le petit garçon se calmait petit à petit et en ouvrant ses petits yeux endormis, regarda ses petites mains à lui, ses petits doigts. Même si la taille était faible, il prenait plaisir à mêler ses doigts dans les longs cheveux de sa grande sœur, comme un enfant jouant avec. Et puis, après quelques minutes de relâchement, tout deux s'étaient regardés , le petit bonhomme remettant pieds à terre dans le bonheur d'apercevoir le visage qui lui était gravé dans sa mémoire. Mais comme un enfant en manque de ses parents, Khénos s'était une nouvelle fois rapproché de celle qu'il chérit tant et qui n'avait pas attendu avant de le poser sur ses genoux. Il était à l'aise, il ne ressentait rien d'autre que cette affection pour Takias, cette retrouvaille sans précédent. Il s'était alors allongé, reposant sa tête au niveau de la poitrine de sa sœur, restant collé à elle. Après quelques mots échappés très vite au vu de la montée des sentiments et des émotions vives que procurait cette rencontre, elle avait décidé de prolonger le plaisir. Tirant la joue de Pinou, elle avait demander gentiment et avec un joli sourire qu'avait décelé l'enfant s'il allait bien. Le garçon avait eu l'instinct de lever la peluche en la prenant par une oreille pour répondre ensuite avec les quelques larmes qui éclairaient son visage enfantin.

« Pinou il va bien. Tu lui as manqué aussi ! L'est content de te revoir et... Moi aussi. »

Un sourire, un regard qui croise le sien, des paroles sincères, le blondinet avait tout pour plaire. Mais ce fût très bref puisque le jeune homme avait été interrompu par un animal qui se trouvait aux côtés de Takias mais auquel le garçonnet n'avait pas prêter attention, attention qu'il avait porté sur une seule et même personne. Un doux pelage, très doux, il avait passer ses mains dedans et avait rit au contact de la fourrure qui lui chatouillait son petit visage et son nez. Il rigolait sans même pouvoir s'arrêter, non pas que les chatouilles étaient insupportables mais il était heureux de revoir une vieille connaissance. Il l'avait reconnu mais reconnaissait en lui même avoir certains doutes, ceux-ci furent envolés au moment du questionnement porté par sa sœur. Sa réponse n'en s'était pas fait attendre.

« Ouiiii ! L'est tout grand et tout gros ! Mignon Kolio ! »  

Une caresse, il n'avait eu le temps d'en faire qu'une avant que ne s'abatte sur lui la langue de l'énorme animal. Un seul coup avait balayé son visage et cela avait suffit à le faire rire une nouvelle fois.

« Arrête Kolio, arrête ! »

Encore un rire, un sourire, il disais ça gentiment et à double sens, comme si le blondinet n'avait justement pas envie que cette action ne se stoppe. Après un instant de pleurs, il riait aux éclats devant l'animal et sa sœur qui étaient pour lui son monde. La grandeur de Kolio était stupéfiante, lorsqu'il léchait le petit garçon insouciant, il lui faisait perdre l'équilibre rapidement, manquant à quelques reprises de tomber dans l'eau de la fontaine. Elle s'était posée là, il ne s'en était pas rendu compte. Mais c'était l'occasion de revoir ce sourire qui lui manquait terriblement et qui lui redonnait vie alors qu'il venait à peine de se réveiller un jour comme un autre. Non... Ce jour là était bien trop différent et venait de changer son train-train quotidien en tant qu'ange. Il venait de reprendre espoir, un goût longtemps amertume qui était dès lors devenu vivifiant. Mais quand on est enfant, on ne se soucie que de peu de choses et l'on est souvent attiré par tout et n'importe quoi. Une lumière attira son regard, elle se refletait sur un objet et l'obligeait à fermer les yeux. Il avait alors pris la peine de descendre des genoux de Takias et il sentait ses mains glisser sur son corps qui s'échappait pour aller chercher par terre un objet de valeur, mais qu'est ce qui est de valeur pour un enfant ? Ayant senti sa main contre la sienne avant de se relever, il était revenu aussi vite qu'il était partis, tenant fermement entre ses mains la couronne qu'il contemplait interrogé. C'était joli, ça brillait, c'était lourd aussi et c'est ce qui avait dût heurté le sol d'un bruit de verre.

« C'est quoi ça ? »

L'enfant dubitatif avait finis par lâcher la question alors qu'il tournait l'objet dans tout les sens pour voir de toute part ce qu'il renfermait. Il avait très vite sourit, relevant la tête vers sa sœur qui le regardait aussi comme émerveiller.

« C'est ta casquette à toi ? »

Il l'avait prononcé en tenant son haut d'une main et en tentant de la remettre en position droite sur sa tête mais comme il s'avère qu'elle était plus grande, elle glissait souvent d'un côté mais ne tombait jamais. Mais une autre question l'avait tiré de ses pensées et de son égarement. Elle aussi avait remarqué que le blondinet n'était pas tout seul et qu'il n'avait pas que comme unique compagnie un doudou Pinou mais aussi une créature merveilleuse qui s'était préalablement mise en retrait. Le regard du petit envers cette bête, le pégase avait très vite compris et s'était dirigé vers la petite troupe, s'étalant une ou deux fois avant d'arriver à bon port. Même s'il était plutôt impressionnant en face, il était clair qu'il ne rivalisait pas face à Kolio, il était encore trop petit devant lui et en avait même un peu peur. La bête approchant la tête de son petit maître, il le caressa délicatement en prenant une des mains de Taki, la posant sur la bête qui ne craignait pas réellement autrui.

« L'est doux aussi hein ? souriant, il s'arrêta un instant puis reprît distinctement. Il s'appelle Cum... Cum'lus ! Moi aussi je peux m'occuper d'un animal maintenant, tu as vu ? Il est tout gentil, mais il marche pas trop bien encore. »

Tout en continuant de caresser celui qu'il appelait Cum'lus, l'enfant replongea vers sa grande sœur, ne voulant décidément pas la quitter et la câlina mais cette fois-ci dans un silence absolu. Il aurait même pu s'y endormir, il était si bien. Il avait alors pris la peine de lui dire ce qu'il avait sur le cœur, comme s'il ne lui avait pas dit il y a longtemps et lui répète cette fois-ci calmement et sans pleurs...

« Je t'aime grande sœur, je suis content de te revoir. passionné par cet instant de pureté, le bonhomme poursuivi en serrant un peu plus fort Takias, prêt à la faire tomber dans la fontaine. Tu veux que je te fasses visiter ? »

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