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 Des retrouvailles attendues [Iro PV Edwina]

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Dim 01 Juil 2012, 01:13

Alors qu'il marchait à pas prudent dans les rues de Sceptelinôst, Iro eut la joie de voir un homme s'écraser à ses pieds, jeté hors d'une taverne par la manière forte. N'avaient-ils donc pas autre chose à faire ? Se protéger des sans-âmes par exemple... Car cette ville, comme toutes les autres citées aussi peuplées subissait l'attaque de ces êtres à la fois morts et vivants. Il savait que la ville avait été fermée à cause de la potentialité que la contamination ne se répande, mais il ne pensait pas que la vie continuerait sans que personne ne se soucie de rien. Mais peut-être continuaient-ils mine de rien car il savaient qu'il n'y avait rien à faire ?

Quoi qu'il en soit, Iro était venu ici pour rien. Il était venu ici pour, peut-être, trouver des informations sur les origines de la contamination, mais personne ne savait quoi que ce soit. Enfin du moins était-ce ce que le jeune homme avait appris par les rares personnes ayant bien voulu répondre, ou en état de le faire...
Seki, à ses côtés, n'avait rien pu tirer non plus des esprits présents. Car ils s'étaient répartis les tâches. A lui la discussion avec les vivants, à elle la discussion avec les morts. L'inverse aurait d'ailleurs été difficile pour la jeune femme.

« Je crois que nous n'avons plus rien à faire ici... Ce n'est pas dans ce lieu que nous trouverons quoi que ce soit... » soupira le jeune homme.
~Je pense que tu as raison. Cette contamination maudite leur est tombée dessus sans qu'ils n'y comprennent quoi que ce soit. Elle ne vient donc pas d'ici.~
« Je commence à me dire que nous sommes à la recherche d'une aiguille dans une botte de foin, Seki... A croire que la contamination ne vient de nulle part... Ou peut-être de partout à la fois... Tu me diras, ça peut aussi être une piste à suivre. Et si la contamination était apparue à plusieurs endroits en même temps ? »
~Tu vois trop loin Iro... Nous n'avons aucune preuve que ce soit le cas. Nous n'avons toujours aucun indice d'ailleurs...~
« Oui, comme si quelqu'un cachait ses traces... Enfin bon... Kuro ? »

Répondant à l'appel de son nom par un miaulement, le petit félin se métamorphosa bien vite en ailes qui vinrent se fixer au dos de son maître. Les plumes de jais brassèrent alors l'air avec une force suffisante pour expédier Iro dans les airs avant que quiconque autour de lui n'ait le temps de réagir. Avec la menace de la contamination, Iro n'était pas sûr qu'ils l'aient laissé partir bien gentillement.

Tranquillement, il prit donc la direction du continent naturel. Le lieu était peu peuplé et il voulait donc voir si la contamination s'y était répandue. La dernière fois, il était allé à la cité d'Earudien et tout semblait calme, comme si ce maléfice ne pourrait jamais parvenir jusque là. Mais Iro savait que c'était faux. Cette marée macabre couvrirait bientôt la terre du Yin et du Yang dans son entièreté.
Malgré tout, il pensait qu'effectivement, le continent naturel serait touché en dernier de par son faible peuplement. Les sans-âmes ne pouvaient se multiplier facilement dans un lieu vide de gens. Mais ils y parviendrait tôt ou tard et Iro voulait savoir quand car peut-être cela lui permettrait-il de trouver des indices.

Alors qu'il remuait les maigres informations qu'il possédait sur les sans-âmes encore et encore, Iro fut tiré de ses pensées par Seki qui flottait à ses côté.

~Tu es suivi... Dis moi, c'est une capacité latente chez toi de te faire suivre sans cesse ? Avant c'était Alec, maintenant je ne sais qui...~
« Il faut croire... En tout cas il ou elle n'est pas assez prêt pour que je puisse sentir son âme. C'est pour ça que je ne l'avais pas repéré. »

Il était donc suivi. Mais par qui ? Et surtout, pourquoi ? Les questions qu'il avait soulevées à Sceptelinôst avaient-elles dérangées quelqu'un ? Car il se doutait que personne ne lui courrait après juste pour lui dire : « Hey ! En fait j'ai des informations mais j'osais pas te les donner tout à l'heure ! »... Observant alors le paysage qui défilait sous lui, il eut une idée.

« Seki ! Tu vois la clairière là-bas ? Nous allons tranquillement y attendre celui qui nous suit pour savoir ce qu'il nous veut... En espérant qu'il ne nous soit pas hostile car dans ce cas il se pourrait que nous ne fassions pas long feu... »
~Ne sois donc pas pessimiste !~

En douceur, Iro se posa donc dans la clairière précédemment indiquée. Autour de lui Iro sentait de nombreuses âmes animales, mais aucune qui ne soit humanoïde. Malgré tout il ne savait pas si un sans-âme se cachait dans le coin. Même s'il en doutait fortement. Quoi qu'il en soit, ce lieu était baigné par le chant des oiseaux et le chaman espérait donc qu'il n'ait pas à y affronter quelqu'un. Ce petit coin de paradis n'était pas fait pour accueillir le moindre conflit.
Mais si conflit il devait y avoir, les grands arbres qui l'entouraient seraient les seuls dépositaires de ce secret. Car des arbres, il y en avait. Et en grand nombre. Certains paraissait avoir de longues et nombreuses années derrière eux tandis que d'autres n'étaient que des jeunes pousses n'aspirant qu'à se lancer à l'assaut du ciel.
Pour être prêt à toute éventualité, Iro alla finalement s'asseoir à l'extrémité de la clairière, extrémité opposée au côté probable d'arrivé de leur stalker. Il posa ensuite son naginata à sa gauche et son kodachi à sa droite pour n'avoir qu'un geste à faire s'il devait s'en saisir.
Se doutant que de toute façon celui qui les suivait devait connaître son visage, le jeune homme ne prit pas la peine de rabattre sa capuche et, finalement, il attendit avec un malaise grandissant tandis que Kuro, redevenu chat était parti se cacher derrière une souche et que Seki gardait le silence.
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Dim 01 Juil 2012, 23:48

Depuis que l’œuf avait éclos en cette après-midi neigeuse, se sentait que quelque chose se profilait à l'horizon, quelque chose qui changerait sans doute ma vie. Oh bien sûr, j'avais dû payer le prix fort pour la découverte de ma véritable famille, le prix de l'espoir que chacune de mes ancêtres plaçait en moi. Pourtant, je n'étais qu'une femme faible, possédant des dons qui ne souhaitaient visiblement point s'exprimer. Le dragon des glaciers qui ne cessait de s'accrocher à mon épaule, ne sachant pas encore volé, me rappelait pourtant oh combien il était important de continuer à espérer. Tout me semblait perdu, ma vie semblait se dérober sous mes pas comme si j'étais une enfant ne sachant nager s'aventurant bien trop loin de la rive, là où elle n'avait pas pied, manquant à tout moment de se noyer. Pourtant, je voulais croire que ce que l'on m'avait dit plus tôt était faux. Je ne souhaitais en aucun cas que ces révélations soient exactes car cela en deviendrait insupportable. J'avais voulu tout arrêter, mettre fin à mes jours mais ce dragon était né, dans mes bras, un fossile qui n'aurait jamais dû revenir à la vie. Et alors, j'avais repris cet espoir fou que l'homme qui m'avait murmuré qu'Iro était mort se trompe, me mente, n'ait aucune preuve. Je devais chercher la vérité, voir le corps du seigneur du tout pour être certaine de sa mort. Comment un homme qui me semblait si puissant aurait-il pu disparaître ou se faire tuer? Quelle que soit la nouvelle, je décidai de continuer mon chemin : vivre en laissant le temps panser mes blessures, une première solution difficile, ou partir à la recherche du monstre qui était responsable de sa mort, quitte à me faire tuer, quitte à basculer définitivement dans l'autre bord, celui du mal.

Suite à mon aventure dans la cité des mirages, j'avais décidé de retourner vers Sceptelinôst à la recherche de ce maudit sorcier qui m'avait annoncé la fin de l'homme que j'aimais, celui-là même qui m'avait abusé, profitant de ma faiblesse, profitant de mon état suite à cette nouvelle. Je le détestais mais si je voulais avancer, je devais le retrouver. Et alors que je regardais le ciel, je vis quelque chose de beau, un oiseau majestueux, blanc mais très grand. On aurait dit un animal légendaire mais je n'avais que très peu d'informations sur ce sujet pour le reconnaître. Je sentis mon cœur se réchauffer petit à petit, mon impression d'être une sorte de reine des glaces depuis l'annonce de la mort du roi des élémentals disparaissant petit à petit. J'avais le sentiment que quelqu'un me parlait, comme pour me rassurer, me dire que tout irait bien à présent. Et alors que je regardais le ciel et ce magnifique oiseau, mon regard fut attiré par une toute autre chose : un peu plus loin, je vis une silhouette. Mon cœur s'emballa, battant bien plus fort qu'il n'avait jamais battu, une vague de stress s'emparant de mon être en même temps que mes yeux s'écarquillèrent. Aucun son ne sortit de ma bouche lorsque mes lèvres bougèrent, voulant prononcer deux syllabes qui ne produisirent que le silence. Mon esprit s'embrouilla et je détournais le regard comme la démente qui s'aperçoit qu'elle hallucine. Mais lorsque mes yeux se posèrent de nouveau sur la silhouette qui s'éloignait encore et encore, je ne pus m'empêcher de me mettre à courir comme une enfant croyant pouvoir attraper les oiseaux du ciel. Je courrai si vite, souhaitant rattraper l'homme que j'aimais plus que tout, mais cela n'était pas suffisant. Iro était-il mort? Réincarné en ange? Etait-il bel et bien vivant mais ne m'aimait-il plus depuis notre dernière rencontre? J'avais d'immense remord concernant cette rencontre, concernant ce que j'avais fait, incapable de comprendre qu'il ne souhaitait pas que je sois comme l'un de ses sujets. Pourtant, j'avais paniqué, je n'avais jamais rencontré de roi avant, et savoir que lui en était un m'avait tellement chamboulé...

Et alors que je courais, je sentis le sol se dérober sous mes pieds...je...je volais? Je n'avais jamais ressenti cette sensation avant et il me fallut quelques secondes pour comprendre que mon dragon des glaciers, les griffes plantées dans mon vêtement, était à l'origine de ce miracle. Il avait compris que ce que je poursuivais était important pour moi, il avait compris ce que je voulais rattraper, et, malgré sa petite taille, il arrivait à me soulever dans les airs. Nous arrivâmes alors bien vite dans la forêt aux mille clochettes. Certes, j'avais eu peur tout le long du trajet mais l'espoir de rattraper ce qui me semblait être un mirage était bien plus fort que cette peur. De retour sur le sol, je regardai un instant mon petit dragon qui s'était remis sur mon épaule, lâchant mon haut à présent déchiré dans le dos. J'avais eu de la chance de ne pas tomber en plein vol. Mais peu importait. Je regardai à droite et à gauche pour apercevoir la silhouette d'Iro, ou de cet homme qui lui ressemblait. Ne le voyant pas, je décidais de suivre la direction du lieu où il semblait s'être posé, ne sachant pas réellement ce que je devais faire et ce que je ferai. Et si ce n'était pas lui? Et si je me trompais? Ou si, au contraire, c'était lui? Je ne savais pas. Je me frayais donc un chemin, jusqu'à arriver à une clairière. Mon regard chercha partout jusqu'à ce que je le vois, lui. Je le détaillais, mon esprit ne prenant pas en compte les éléments autre que lui, son chat, la forme qui l'accompagnait. Mon regard détaillait son visage, ses cheveux blonds, ses yeux bleus. Il avait changé, un peu, et je remarquais la mèche blanche et la clarté inhabituelle de ses yeux. Et alors, ne pouvant que me laisser aller, laisser aller ses sentiments qui m'avaient hanté durant ces jours, je fondis en larme, ne prononçant que quelque mots accusateurs :

« Je croyais que tu étais mort!! »

J'avais l'impression qu'à chaque fois que l'on se voyait, je finissais pas pleurer, de peine, de joie, surtout de joie. Mais, hormis cela, je n'avais pas pris conscience d'un tout petit détail : je n'avais pas l'apparence qu'il me connaissait. Aussi, mes longs cheveux bleus clairs avaient fait place à de courts cheveux blonds et mon apparence toute entière avait changé, me rendant méconnaissable. Seuls mes yeux bleus demeuraient, les yeux, le miroir de l'âme. Mais pour l'instant, ils étaient baignés de larmes et je ne me rendais pas compte qu'Iro allait sans doute me prendre pour une folle. Mais, quoi qu'il en soit, cela n'importait plus, parce que je l'avais retrouvé. Du moins, j'espérai que mon esprit ne me joue pas des tours et que Iro, si c'était lui, voudrait toujours de moi...j'espérai.
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Lun 02 Juil 2012, 11:07

Dans le petit groupe, la tension montait petit à petit. L'éventualité d'un affrontement à venir n'était pas pour les rassurer. Iro et Seki commençaient à avoir l'habitude des fusions, mais ils savaient tout deux qu'ils étaient loin d'en maîtriser le plein potentiel. Il leur fallait plus de temps, plus d’entraînements. Mais à cet instant, du temps, ils n'en avaient pas.
Fermant les yeux pour mieux se concentrer, Iro se focalisa sur les limites de son pouvoir de repérage des âmes. Il devrait être prêt lorsque l'inconnu entrerait dans son champ d'action. Il n'eut d'ailleurs pas à attendre longtemps pour sentir une flamme spirituelle approcher. Encore une fois, il ne pouvait l'identifier et le jeune homme pesta sur son manque de puissance magique qui le mettait bien souvent dans l'embarras.

Rouvrant les yeux, le chaman fixa le point probable d'arrivé de leur « invité surprise ». Dans le même temps, il sentait la flamme spirituelle se rapprocher petit à petit. Et soudain, elle fut là. C'était une jeune femme à la courte chevelure blonde dont l'apparence ne lui disait vraiment rien. Mais même s'il ne semblait pas la connaître, Iro avait eu une drôle d'impression en la voyant. Certaines choses en elle lui semblait familières, même si pour le moment il ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

C'est alors que ses mots traversèrent l'air pour atteindre Iro en plein cœur.

« Qu'est ce que... » murmura-t-il.

Le regard du chaman se posa sur les yeux de celle qui lui faisait face. Son visage se figea alors que la compréhension envahissait son esprit. Le jeune homme semblait totalement figé en extérieur. Mais dans son esprit ses pensées étaient semblables à un ouragan emportant tout sur son passage. Lui qui avait tout fait pour tenter de ne pas penser à elle en cette période de troubles... Il ne parvenait pas à la trouver et il savait que si il ne tentait pas de penser à autre chose, il n'aurait servi à rien en ces temps sombres. Mais voilà que maintenant elle se trouvait juste en face de lui.

Elle...

Edwina.

Et alors que son visage ne montrait toujours rien, une fissure se forma dans la muraille qu'il avait érigée autour de son cœur. Puis une pierre chuta, reflétée par la larme qui coula de son œil. Une larme porteuse de joie, de peine, de tout les sentiments que la jeune femme lui inspirait. Son visage jusque là figé sembla se métamorphoser, une expression de douceur se peignant sur ses traits en même temps que la muraille de son cœur disparaissait. Les larmes continuaient de couler, accompagnant celle de la jeune femme.

« Edwina... »

Nouveau murmure porteur de tout l'espoir qui envahissait son cœur. A ce même moment, la compréhension envahit Seki qui jusque là ne voyait pas qui était cette femme. Alors, avec un sourire, elle partit se promener en forêt car elle savait que Iro préférerait qu'ils soient seuls.

Doucement, Iro se leva. Doucement il avança vers Edwina. Un pas après l'autre. Il lui semblait que cet instant pouvait se briser au moindre faux mouvement. La distance entre eux diminua petit à petit. Instant d'éternité qui séparait les retrouvailles de deux âmes-sœurs.
Il l'avait tant attendu ce moment, ce moment où il pourrait enfin être avec elle à nouveau. Ce moment où il pourrait lui expliquer la raison de sa disparition. Et ce moment était enfin là.

A la distance où il était, Iro aurait pu la toucher. Mais il n'osait pas... Après ce qu'il lui avait fait subir, comment aurait-il pu avoir ce privilège. Car maintenant il était sûr que c'était bien elle.

« Je... Edwina... Je suis désolé de ce qui s'est passé ce jour là... » dit-il enfin, le visage triste. « J'ai pensé que peut-être tu ne voulais pas de moi sachant que j'étais Seigneur du Tout... Je n'ai pas eu le courage de te faire face. Et puis, quand j'ai voulu te revoir, je n'étais pas mort, mais c'était tout comme... Si j'étais directement parti à ta recherche je pense qu'aujourd'hui je serais réellement mort. Car aujourd'hui je ne suis plus le Seigneur du Tout. Je ne suis qu'un reliquat de ma puissance d'autrefois... Cette puissance qui t'avait tant choquée n'est plus... »

Iro ne savait plus quoi dire. Il s'embrouillait. Ces paroles tant de fois retournées dans sa tête aujourd’hui le fuyaient. Il n'était même pas sûr d'être clair dans ce qu'il disait. Malgré tout, il restait une chose qu'il tenait à dire. Plongeant son regard dans celui de celle qu'il aimait, Iro reprit son souffle et prononça finalement ces quelques mots.

« Mais je t'aime Edwina. Je n'ai jamais cessé de t'aimer... »

Maintenant, son destin était entre les mains de la jeune femme. Il ne savait pas comment il réagirait si la magicienne qui occupait son cœur décidait de le laisser tomber.
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Jeu 19 Juil 2012, 14:32

Ce fut lorsqu'Iro prononça mon prénom que la magie des apparences cessa, une petit trait brillant apparaissant sur mon corps, au sommet de ma tête, descendant progressivement en me révélant à celui que j'aimais. Mes longs cheveux bleus apparurent ainsi mes traits, mes formes, moi. Je ne l'avais pas voulu, mais il semblait que ma magie n'en fasse qu'à sa tête, n'attendant pas que je la commande pour agir par sa seule volonté, comme jugeant que cet homme était digne de confiance, assez pour lui dévoiler qui j'étais. Et depuis que j'avais retrouvé mes origines, depuis que nous nous étions quittés si maladroitement, je me cachais au monde, ayant peur que l'on m'assassine, ayant peur de me montrer de nouveau, tout simplement parce que rien de ma vie antérieure ne me raccrochait à ce que j'étais au fond de moi. J'avais accepté de devenir celle que l'on attendait de moi mais en faisant cela, je me reniais. J'avais tenté d'attenter à mes jours sans résultat et, maintenant, j'avais le seul être que j'aimais de tout mon être, de toute mon âme, je l'avais devant moi, tel un mirage. Et j'avais vraiment cru qu'il était mort, désespérant, essayant de chercher sans pour autant le vouloir. J'avais eu peur, peur de découvrir que ce que l'on m'avait dit était vrai, peur de découvrir son cadavre quelque part, peur de découvrir ce qui restait de lui, de voir celui que j'aimais étendu dans un champ, oublié de tous, défiguré, ne pouvant plus jamais rire, ne pouvant plus jamais parler, ne pouvant plus jamais me serrer dans ses bras. Pourquoi pleurait-il? Etait-ce parce qu'il était triste? Heureux? Je ne savais pas vraiment, mes yeux troublés par les larmes qui y ruisselaient. Mais ce que je savais c'est que le fait de le voir pleurer m'émouvait encore plus, mes larmes redoublant sans que je ne sache pourquoi. Si le rire était communicatif, les larmes devaient également l'être. J'étais trop sensible, tout le contraire de ce que l'on attendait de moi, mais, comment faire autrement dans une telle situation? Je le laissais s'approcher, espèrant de tout cœur que je ne me réveillerai pas seule, dans un lit froid, ce beau rêve déjà loin. J'avais tellement peur que rien de tout cela ne soit vrai, tellement que je m'attendais à ce que tout s'arrête d'une seconde à l'autre. Seulement, la scène continuait, Iro à présent à mes côtés.

Je l'écoutais, l'écoutais s'excuser de ce qu'il s'était passé ce jour là, m'avouer qu'il n'était plus ce qu'il était, qu'il avait été comme mort. Je m'inquiétais, cette nouvelle m'affolant. Pourquoi n'était-il plus le roi de sa race? Comment cela se faisait-il? Des gens avaient-ils essayé de le blesser? Y étaient-ils arrivés? Avait-il été pris dans un piège? Pourquoi ne pouvait-il plus venir à ma rencontre? S'était-il suicidé? Non...je ne pouvais y penser, pas à cause de moi...pourquoi aurait-il fait cela? Et...était-il encore un élémental? Qu'était-il s'il n'en était plus un? Toutes les questions imaginables se bousculaient dans ma tête telles un raz de marée détruisant tout sur son passage. La peur avait fait place à l'angoisse et je comprenais vraiment à ce moment là que les choses avaient changé, qu'il nous faudrait parler longuement, qu'il nous faudrait accepter ce que l'autre était devenu...mais accepterait-il ma famille plongée dans les ténèbres? M'accepterait-il en sachant quelle était à présent ma mission? Et lui? Est ce que je...

Toutes ces questions furent chassées de mon esprit lorsque j'entendis les mots qu'il m'avait un jour prononcé, les mots auxquels je me raccrochais lorsque rien n'allait dans ma vie, lorsque les évènements s'étaient enchainés, allant à une vitesse qui me dépassait totalement. Des mots qui me faisaient sourire, qui me redonnaient espoir. Et les entendre de nouveau fut comme un électrochoc, me faisant oublier mes doutes, oublier mes questions. Peu importait, nous avions le temps de discuter, le temps d'apprendre quels étaient les changements qui avaient bouleversé la vie de l'autre. Cette distance qui nous éloignait devenait insupportable, j'avais été séparée de lui depuis bien trop longtemps. Alors, doucement, d'un mouvement fluide qui pouvait lui laisser le temps de reculer, je l'enlaçais de mes bras, plongeant ma tête contre lui. Son contact était si rassurant, si délicieux. Je ne parlais pas pendant un petit instant, essayant d'arrêter de pleurer, me blottissant contre lui pour me calmer. Puis, je finis par prononcer entre deux sanglots étouffés : « Moi aussi je t'aime ». J'embrassais alors son cou avec mes lèvres, un simple baiser réconfortant, juste pour lui dire que j'étais là, que si il voulait de moi, je ne voulais plus jamais le quitter, qu'il soit roi ou non, qu'il soit recherché par tous ou pas, quoi qu'il soit. Je l'aimais, et c'était tout ce qui importait. Alors, je m'écartais de lui, posant mes mains sur ses joues afin d'essuyer ses larmes, le regardant. Je lui murmurai alors :

« Raconte moi... »

Je voulais connaître ce qu'il s'était passé, tout savoir. Je voulais qu'il me raconte sa vie depuis que nous nous étions quittés à Aeden afin que je puisse l'imaginer, la connaître comme si je ne l'avais jamais quitté. Ensuite, je lui raconterai ce que j'avais appris sur moi...
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Jeu 19 Juil 2012, 15:47

Parfaits miroir l'un de l'autre, nos larmes coulaient à l'unisson alors que nos yeux embués ne se lâchaient pas. La chevelure blonde avait laissé place aux longs cheveux bleus que je connaissais tant. Le visage inconnu à celui que je je connaissais et que j'aimais tant, à celui qui apparaissait si souvent dans mes rêves. Non, ce n'était plus un rêve. Elle était bel et bien là. Je ne comptais plus le nombres de fois que j'avais espéré cet instant. Je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais failli renoncer à tout pour la rejoindre depuis ce jour funeste. Aujourd'hui je savais que j'avais fait le bon choix, mais je ne pouvais effacer toute la tristesse qui en avait résulté. Ma tristesse, mais surtout celle d'Edwina. Qui donc avait bien pu lui raconter que j'étais mort ? Car j'étais sûr que ce n'était pas une idée qui aurait pu naître d'elle même dans sa tête...

Mais il n'était pas temps de penser à cela...

Sans vouloir l'éviter, je vis le mouvement s'amorcer, son corps se rapprocher du mien en un mouvement fluide qui effaçait les peines de la distance passée. Jamais je n'aurais voulu éviter cet instant. La douceur du mouvement m'en laissait le temps. A tout moment j'aurais pu tourner les talons. Mais autant m'arracher le cœur, l'effet aurait été le même. D'elles même, mes mains vinrent capturer ce corps gracile dans une étreinte portant tout mes sentiments.
Edwina était maintenant une part vitale de mon être. Sans elle ma vie s'achèverait et si mon corps continuait de vivre, je ne serais plus qu'une coquille vide. Le flot des larmes augmenta alors sous la délivrance de son contact. De son corps qui se colla contre le mien, sa tête venant se nicher contre moi. J'étais enfin entier. Ce trou dans mon existence qui semblait s'élargir depuis tout ce temps venait de se combler en un instant, de par sa présence rassurante. Edwina était ma lumière dans l'obscurité la plus profonde, celle qui guidait chacun de mes pas. Et aujourd'hui je le sentais encore plus qu'habituellement.

Puis ses mots me parvinrent, flottant jusqu'à mes oreilles avec une douceur qui me semblait oubliée. Détruisant les fondations du mur qui était il y a peu encore érigé autour de mon cœur. Un rire mêlé de larmes débuta alors. Un rire étrange, qui mêlait joie et peine. Peine de ne pas l'avoir vu pendant si longtemps, joie de l'avoir contre moi. La dualité qui me caractérisait tant depuis que j'étais chaman se montrant sous un nouveau jour.
Ses lèvres se posèrent alors dans mon cou, provoquant des frissons qui ébranlèrent mon être. M'était-il encore autorisé d'être si heureux ? La douceur de ses lèvres, la chaleur de son souffle. Mon amour pour elle se dévoilait enfin dans toute son immensité, submergeant mes sens, m'emprisonnant à jamais dans une cage dont j'avais la clé. Clé dont je ne me servirais jamais. Cette cage, aussi illogique cela puisse paraître, était ma liberté. Cette cage qui s'appelait amour...
Ce simple baiser me semblait porteur d'une promesse, celle de toujours être accepté, quoi qu'il arrive. Et c'était pour moi la plus belle promesse qu'elle puisse me faire. Durant tout ce temps qui avait séparé nos retrouvailles, le doute m'avait rongé quand à notre dernière rencontre. Mais aujourd'hui elle me faisait comprendre que toute inquiétude était inutile.

« Raconte moi... »

Edwina s'écarta de moi en prononçant ces mots, mes bras retombant le long de mon corps. J'aurais voulu rester plus longtemps contre elle, mais je comprenais l'importance de ce moment. Elle demandait à comprendre ce qui s'était passé. Et il fallait qu'elle sache. Sa main essuyant mes joues me donna le courage de puiser les mots qui seraient porteurs de la vérité.

« Après notre dernière... rencontre, débutais-je, il me fallut m'isoler. Pour me retrouver, pour pouvoir continuer malgré la douleur qui me perçait de part en part. C'est peut-être puéril, mais j'ai cru que tu ne voulais plus de moi lorsque tu as appris qui j'étais... Aussi je suis parti. Seul... »

Puis je lui racontais. Tout. Le manque effroyable de son absence, la mort d'Aeris. Je n'évoquais pas néanmoins le sentiment de n'exister qu'à moitié que j'avais ressenti durant mon court voyage, du brouillard dans lequel mon esprit évoluait alors. Ma voix était monotone, mes larmes presque taries. Au fur et à mesure que je racontais, les souvenirs se lancèrent à l'assaut de ma mémoire, les sentiments d'alors, à l'assaut de mon cœur. Mais je ne devais rien laisser paraître.
La main posée sur mon visage fut l'ancre qui me rattacha à la réalité et au fil de mon récit. Je continuais donc par la rencontre avec cet être d'obscurité qui m'avait rendu plus faible que n'importe quel humain. Puis je narrais en détail le chemin jusqu'à l'Enfer. Sous forme humaine, tout m'était hostile. Il avait fallut que je chemine en toute discrétion, me cachant au moindre bruit, fuyant tout et n'importe quoi, sauf Kuro félin de son état qui m'avait adopté pour une raison qui m'échappait encore.
Ensuite je lui évoquais ma rencontre avec Blacky, le Roi des Démons, qui avait fait de moi un chaman. Je passais après par les terres arides ou je narrais ma rencontre avec Seki, ma première fusion.
Enfin je lui parlais de ma recherche de la vérité en cette période troublée et des raisons qui firent que je ne partais pas à sa recherche tout de suite.

« J'ai barricadé mon cœur dans un mur de glace pour tenter de servir à quelque chose en cette période troublée... J'ai déjà abandonné mon peuple... J'ai abandonné les élémentals... Je n'aurais jamais pu me pardonner si je n'avais pas agi pour le bien de tous... Et je savais que si mes sentiments pour toi prenait le pas, jamais je n'aurais pu penser à autre chose... J'ai dû te causer beaucoup de souffrances... Trop de souffrance... Je suis désolé... désolé... »

Et de nouveau mes larmes se mirent à couler. De ma propre peine, de ma propre souffrance, toutes celles que j'avais ressenti durant ce voyage, je ne les évoquais même pas. Pour moi, cela m'était interdit. J'avais causé bien trop de souffrance à celle que j'aimais pour avoir le droit de parler de la mienne.

Quand je me fus calmé, les larmes cessant presque de couler, j'osais un geste. Avec une forte hésitation, je levais doucement ma main. Alors, doucement, presque religieusement, le bout de mes doigts vint effleurer les lèvres de mon aimée. Puis ma main se glissa jusqu'à sa joue, se posant sur celle-ci avec douceur, mes yeux toujours plongés dans ceux d'Edwina.
De mon côté, je n'osais pas lui demander ce qu'elle avait vécu tout ce temps où j'avais disparu. En avais-je le droit. Et surtout...

Allait-elle réellement pouvoir me pardonner ?...
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Jeu 23 Aoû 2012, 17:22

Je me rappelais des derniers mots qu'Iro avait prononcé lorsque je l'avais vu pour la dernière fois : « je vois, c'est ainsi que tu vois les choses... ». J'avais alors été tellement blessée, blessée par ses paroles mais également blessée de n'avoir su agir comme il l'attendait. Et quoi que l'on en dise, je me trouvai bien peu intelligente pour ne jamais avoir deviné qui il était, pour ne lui avoir jamais demandé. J'avais toujours eu l'impression après sa disparition d'être une femme horrible car qui en ce monde ne se serait pas intéressée aux activités de la personne aimée? J'avais conscience que notre parcours ensemble était peu commun, que l'on se voyait que dans de rares occasions mais pourquoi est ce que je ne lui avais pas posé plus de questions? Pourquoi est ce que j'avais réagi ainsi. Jamais je ne cessais de culpabiliser, me répétant que j'avais gâché notre relation, que s'il ne me donnait pas de nouvelles c'était parce qu'il ne souhaitait plus me revoir, parce qu'il souhaitait oublier la femme qui s'était agenouillée face au roi en oubliant l'homme. Et j'avais fini par m'inquiéter, encore plus davantage au fur et à mesure que les jours passaient, je l'avais cherché, m'étais renseignée auprès des élémentals, apprenant qu'il avait disparu. Et maintenant que je l'avais devant moi, qu'il confirmait que le dernier jour où nous nous étions vus, je l'avais fait souffrir, j'en éprouvai de la peine, une peine que je dissimulai bien mal derrière un petit sourire. Je savais qu'aujourd'hui, le principal était qu'il soit là mais j'avais peur, peur de le faire souffrir à nouveau, peur de le perdre une deuxième fois.

Il me raconta ce qu'il avait vécu, la rencontre avec cet être étrange. Je me questionnai, me demandant quel individu avait le pouvoir de rendre un roi humain? Où avait-il bien pu se rendre pour que l'accès lui soit refusé? Et pauvre Aeris. Je ne savais pas ce que je ferai si l'un de mes compagnons venait à disparaître mais je me doutai de la peine qui m'étreindrait. J'écoutais la suite, ce moment me fascinant, mes sentiments totalement confus, un vaste mélange de joie, de curiosité, de tristesse et de culpabilité. Je n'avais jamais entendu parlé des chamans, de la capacité de certaines personnes à voir les esprits, à communiquer avec eux et je me questionnai sur la chose que j'avais vu près d'Iro à mon arrivée...était-ce elle Seki? Et le roi des démons, à quoi pouvait-il bien ressembler, était-il effrayant? Toutes les questions qui se bousculaient dans ma tête ne faisaient qu'accroître mon malaise mais, finalement, mon esprit s'apaisa, tous ces détails, toutes ces questions ne comptant plus. Iro, quel que soit sa race, quel que soit son passé, était l'homme que j'aimais, avec qui je voulais partager les plus beaux moments de mon existence et également les pires. Je gardai ma main sur son visage, mes sanglots s'estompant peu à peu, mes larmes séchant doucement. Cependant, lorsque Iro se remit à pleurer, je ne pu empêcher mes propres larmes de revenir à l'assaut de mon visage. Il me demandait de lui pardonner mais celle qui devait se faire pardonner c'était moi. Car tout ceci ne serait pas arrivé si je ne m'étais pas prosternée devant lui. Mais si je lui avouai ma pensée, je savais qu'il se sentirait encore plus mal et je ne le voulais pour rien au monde. Je ravalais donc un sanglot pour dire quelque chose d'une voix propre à une personne en pleures :

« Ce n'est pas de ta faute...tu as bien fait...je t'assure. »

C'était peu par rapport à ce que j'aurai voulu lui dire pour le rassurer et lorsqu'il posa sa main sur mes lèvres, je cessai de respirer, surprise sans doute, heureuse sans aucun doute. J'aimai son contact, d'ailleurs, c'était le seul à pouvoir me toucher ainsi. Je balayai le souvenir récent de m'être retrouvée nue dans une chambre d'hôtel après avoir perdu connaissance au Circus Brothel. Ce maudit sorcier, c'était lui qui m'avait annoncé la mort d'Iro, lui qui m'avait incité à boire, lui qui avait été l'auteur d'une mise en scène affreuse. Je savais au fond de moi qu'il ne s'était rien passé mais j'étais de celles qui ne cessaient jamais de douter. Je devais le raconter à l'homme qui me faisait face, mais j'avais peur, je n'étais pas fautive, mais comment réagirait-il? Je ne le savais pas, j'hésitai...oui, j'hésitai à tout lui raconter de fond en comble. Je finis par lui dire, fermant les yeux un instant pour apprécier la douceur de sa main.

« Je...j'ai moi aussi des choses à te dire...en fait je... »

Et je lui racontais tout. Le fait que ma mère était en réalité une sorcière, que mon père était un génie, que si j'étais magicienne aujourd'hui c'était uniquement grâce à l'éducation que m'avaient prodigué les ondins qui m'avaient recueillis lorsque le bateau de mon père biologique avait coulé. Je lui racontais que je n'avais aucune trace de lui mais que j'avais retrouvé ma mère, ma mère et son clan, le clan Syrkell, ennemi juré du clan Taïmon qui avait presque exterminé toutes les femmes composants les Syrkell. Je lui racontai quelle était ma mission : tuer tout le clan adverse. Je lui racontai ce que j'avais fait depuis, ma place au sein des magiciens, mon impression de sombrer parfois dans le mal, mon impression d'être totalement perdue entre mes obligations et ma volonté. Je lui racontai ma rencontre avec le fils du chef, ce qu'il s'était passé au Circus Brothel, le fait que je me sois réveillée nue après avoir trop bu en la compagnie de ce dernier qui m'avait annoncé sa mort. Je lui racontai ma volonté de le retrouver, mon amour pour lui, mes hésitations, les espoirs que tout un clan avait envers ma personne. Puis je laissa la place au silence, attendant un quelconque verdict venant de la part de l'homme que j'aimais. J'avais peur mais je retenais mes larmes, me concentrant d'ailleurs sur cet action pour éviter de penser à ce qu'allait dire Iro mais je savais que je ne pourrai plus le regarder en face si je lui mentais sur moi.
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Ven 31 Aoû 2012, 23:22

Allait-elle réellement pouvoir me pardonner ?...

Peut-être pas... Mais je sentis néanmoins que le fait de lui parler, de lui raconter ce qui s'était passé me libérait d'un poids. Elle était mon calme au milieu de la tempête, ce petit îlot de douceur auquel vous vous raccrochez désespérément lorsque tout va mal et sur lequel vous prenez plaisir à rester lorsque tout va bien. Je l'aimais, tout simplement. Et cet amour me soulageait, effaçant les peines, revivant les couleurs de la vie. Quoi qu'il arrive, je ne voulais pas la perdre.
Aussi, lorsqu'elle m'annonça au milieu de ses pleurs qu'elle ne m'en tenait pas rigueur, mes larmes prirent une autre tournure. De la tristesse, les petites perles d'eau se mirent à couler pour la joie. Je ne pouvais considérer, comme elle, que j'avais agit pour le mieux, car cela n'était pas vrai, mais le fait qu'elle ne m'en veuille pas était un soulagement intense. Un poids énorme que je n'avais jusqu'alors pas remarqué s'effaça de mes épaules, libérant mon esprit des pensées grises qui l'envahissait.

Ma main sur sa joue, je ne me lassais pas d'observer ce visage qui avait habité mes pensées jours et nuits durant ces derniers temps. Car même si j'avais tenté de ne plus penser à elle pour me consacrer à cette tâche d'observateur et de secouriste, je n'avais pu empêcher son visage de flotter dans mon esprit. L'instant était magique. Je rêvais qu'il ne cesse jamais, que nous restions pour toujours en ce lieu, l'un avec l'autre, bien loin des soucis qui agitaient le monde. Mais un accroc se présentait dans cette symphonie. Car dans ce visage dont j'apprenais peu à peu à décrypter les émotions, je sentais une hésitation et un soupçon de peur. Que pouvait-il donc la troubler en cet instant ? S'était-il passé quelque chose alors que j'étais absent ? Si tel était le cas, je crois que je ne me pardonnerais jamais de n'avoir été là pour elle...
Enfin, Edwina ferma les yeux avant de prendre la parole, et mes questions trouvèrent leurs réponses. Celle que j'aimais me raconta son histoire, l'histoire d'un clan aujourd'hui bien affaibli. Avec toutes les connaissances que j'avais emmagasinées jusqu'à aujourd'hui, j'avais bien sûr entendu parler du clan Syrkell mais jusqu'alors, j'avais toujours pensé qu'il n'était que légendes car tout ce que j'avais pu apprendre sur elles menait à cette conclusion. Et je compris pourquoi lorsque Edwina se mit à parler d'un clan opposé aux Syrkell et qui les avait d'ailleurs presque entièrement exterminées... Le clan Taïmon. Étrangement, ce nom semblait trouver un écho dans ma mémoire... Un désagréable écho...

* Souviens-toi... *

De nouveau cette voix raisonna dans mon esprit, menaçant d'apporter à la surface des souvenirs enfouis. Mais bien que ces souvenirs m'intéresse, je ne savais pas ce qui ce passait lorsque, après me les être remémorés, je perdais connaissance. Et face à Edwina, je ne voulais pas qu'il arriva quoi que ce soit. Aussi, de tout mon esprit je résistais, repoussant la voix et les souvenirs, tout en tentant de ne rien laisser paraître. Je me focalisais donc sur les paroles et la présence de mon aimée pour m'ancrer dans le présent et la réalité. J'écoutais du plus attentivement que je pouvais tout son mal être et son sentiment d'être perdue.
Puis Edwina me raconta ce qui s'était produit au Circus Brothel. La façon dont elle avait été dupée par le fils du chef du clan Taïmon... Une rage indicible m'envahit alors. Une rage qui avait pour source ce qui était arrivé à l'élu de mon cœur, mais pas seulement. Indistinctement je sentais qu'autre chose nourrissait cette rage bien que je ne parvienne pas à comprendre quoi. Néanmoins, à aucun moment je n'avais ressentis un quelconque sentiment négatif envers Edwina. Car ma confiance pour elle était absolue, il m'était impensable qu'elle ait fait quoi que ce soit avec cet homme de son plein gré. Et si il l'avait forcé à faire quoi que ce soit, de toute l'étendue de ma colère j'abattrais cet homme qui avait osé poser la main sur elle. La rage m'aveuglais tellement que je me demandais même si je n'allais pas aller le trouver le plus rapidement possible pour en finir avec lui...

Mais finalement je déserrais la mâchoire tandis qu'Edwina continuait son récit. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais serré les dents au point d'en avoir mal pris que j'étais dans ma colère. J'en avais pris conscience alors que je me reconcentrais sur les paroles de ma demoiselle.
Enfin, après avoir dévoilé son état d'esprit jusqu'à présent, Edwina redevint silencieuse. A son visage, à sa posture je compris qu'elle attendais un quelconque verdit.
Dans ma tête, des millions de phrases tournèrent alors, des milliards de mots qui s'agençaient sans parvenir à exprimer totalement tout ce que je voulais lui faire parvenir. Le silence s'éternisa donc, mon visage totalement neutre tandis que je réfléchissais sans parvenir à trouver que dire.

Et finalement la solution m'apparut. Tellement évidente que je n'y avais pas pensé. Pourtant elle porterait en elle mon état d'esprit plus fidèlement que tout les mots que je pourrais trouver. Ma main qui se trouvait sur la joue d'Edwina glissa jusqu'à sa nuque avec une tendresse qui rappelait la caresse du doux vent d'été. L'autre se glissa de la même manière jusqu'au creux des reins de celle que j'aimais, puis d'une douce pression, je ramenais ma damoiselle à moi, sans me presser, avec toute la tendresse dont j'étais capable. Enfin, lorsqu'elle fut contre moi, mon visage se rapprocha doucement du sien, sans précipitation aucune, et nos lèvres se rencontrèrent à nouveau pour la première fois depuis longtemps. Alors qu'un frisson parcourait tout mon corps, je fis passer dans mon baiser tout l'amour que je ressentais pour elle. J'essayais de lui faire comprendre toute la confiance en elle qui m'habitait et qui ne me quitterait jamais. En somme, je tentais au travers de ce baiser, de lui communiquer tout les sentiments qu'elle agitait en moi... Et j'espérais qu'ils étaient les reflets des siens.
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Sam 15 Sep 2012, 20:03

Je n'avais pas remarqué qu'Iro avait serré la mâchoire, comment le pourrai-je alors que lui avouer tout ce que j'avais découvert durant son absence était une véritable épreuve pour moi, surtout la partie qui concernait le fils du clan Taïmon. C'était étrange cette impression de lui avoir été infidèle, cette impression de honte qui s'était emparée de moi alors que je n'avais rien fait. Une fois que j'eus finis, j'attendais un mot, une réaction, un geste, n'importe quoi venant de l'homme que j'aimais pour me signaler que tout ceci ne changeait rien à ce qu'il y avait entre nous. Il y eut un petit silence, un instant sans qu'il n'ait la moindre réaction et cela m'inquiéta, comme s'il allait partir, comme s'il allait me tourner le dos, me quitter comme il l'avait fait précédemment à Aeden. Je ne savais pas quoi faire, peut-être bouger? Parler? Le rassurer? Je ne pouvais plus revenir en arrière à présent et j'espérai ne pas avoir fait d'erreur, ne pas l'avoir blessé ou toute autre chose qui m'aurait fait éprouver des remords. Puis, finalement, alors que je ne m'y attendais pas, alors que mon cœur commençait à battre au rythme du stress qui s'insérait petit à petit en moi, il se rapprocha légèrement. Sa main glissa de ma joue à ma nuque, provoquant un délicieux frisson sur mon corps. Je fermai les yeux, j'avais envi de garder cette sensation en mémoire tout au long de ma vie. J'aimais tellement quand ses mains se posaient sur moi me rassurant, me montrant qu'il était là. Cela faisait tellement longtemps que nous ne nous étions pas revus que les sensations semblaient décuplées. Son autre main m'attira à lui doucement, nos lèvres se rencontrant par la force des choses. Je continuais de fermer les yeux, frissonnant de plaisir, de bonheur. C'était tellement magique les sensations qu'il pouvait produire chez moi. Et à cet instant, j'aurai sans doute tout donner pour que nous restions ainsi, pour que rien ne nous sépare, pour que lui et moi partions sur une île quelque part pour y vivre loin de tout, loin de l'épidémie qui s'annonçait. L'embrasser était comme assister à un spectacle magnifique, qui n'arrivait qu'une fois dans une vie. Mais je savais que cette sensation là, je la vivrais plus d'une fois si la vie ne nous séparait pas. Je décollais mes lèvres des siennes, l'enlaçant tendrement, ma tête contre lui, respirant cette odeur qui était si chère à mes yeux, une odeur magique, que je ne pouvais oublier. Oublier...hum...j'émergeais de mon bonheur, mes yeux devenant aussi grands que deux belles prunes alors que je prononçais simplement :

« L'atelier! »

Cela avait dû être quelque peu surprenant pour le jeune homme mais encore plus pour moi parce que j'avais totalement oublier le fait que je devais me rendre à l'atelier Shidori et y être demain matin sans faute. Je m'écartais légèrement d'Iro, sachant pertinemment que je devrai lui annoncer que nous devions une nouvelle fois nous quitter. J'hésitais, peut-être que mon patron ne m'en voudrait pas et puis il n'était pas là...

« Euh...en fait, comme je te l'ai dit, je suis couturière à l'atelier Shidori et mon employeur a des choses importantes à faire à partir de demain. Je lui ai dit que je viendrai le remplacer, que j'y serai à la première heure et qu'il me donnerait le travail à faire. Je...je dois partir parce que mon bateau part ce soir et même si je pourrai y aller à la nage, l'océan n'est pas très sûr... »

J'étais vraiment embêtée mais je devais me résigner à partie malgré mon envie de rester ici. Je souris tristement au jeune homme, finissant tout de même par lui dire :

« J'habite à l'auberge depuis un petit bout de temps, mon salaire me permet d'avoir un chambre assez grande et...enfin, si tu veux me voir, tu pourras me trouver là bas. Ma chambre c'est la 217, au deuxième étage. »

Je rougis comme une pivoine tout à coup, me rendant compte que ce que j'étais en train de dire était légèrement étrange. J'imaginai qu'Iro pourrait croire que je l'invitais dans ma chambre uniquement dans le but de...enfin de...le faire. Perdant légèrement mes moyens, je finis par dire encore plus rouge :

« Viens dès que tu pourras...je...je t'aime. »

Si je pensais qu'Iro aurait pu venir rapidement, ce ne fut pas le cas car les évènements qui suivirent furent catastrophiques. Je ne pus travailler que quelques jours à l'atelier Shidori, une horde de mort-vivants attaquant l'endroit. Je réussissais à m'échapper et décidais alors de me battre contre ce fléau. J'étais loin de me douter que je ferai moi-aussi partie de ces sans âmes et que le coupable, celui à qui la terre devait ce mal, n'était autre que mon employeur : Orion Shidori, le roi des sorciers. Mais la vie suivait son chemin et, comme toujours, j'étais persuadée qu'Iro et moi allions nous retrouver un jour.
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Des retrouvailles attendues [Iro PV Edwina]

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