Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

Partagez
 

 La justice se mérite (quête solo)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 15 Aoû 2013, 12:09

La justice se mérite (quête solo) 736732ocan
1. Il n'y a qu'un pas entre le tout et le rien.

« Reviens! ». Mitsuko ne l'écoutait pas, usant d'aeterna pour essayer de semer celui qu'elle ne souhaitait plus voir. Elle avait déjà été obligée de lever le sceau de Lampsi en sa compagnie et elle n'entendait plus jamais avoir à faire à lui. Néanmoins, le corps de William apparut sur sa route et il l'attrapa au vol, la forçant à rester à ses côtés. C'est à ce moment que la jeune femme regretta de ne point être l'aether de la foudre, ayant le pouvoir de transpercer cet être abominable. Tentant de passer, il ne la laissa pas faire, la maintenant avec une force hors du commun, l'obligeant à le regarder. « Cela devait être. Cesse de rejeter la faute sur moi. ». « JE suis la déesse de la justice. J'AI le pouvoir de savoir qui est fautif! Arrête de mentir comme un mortel en quête de justifications! TU as fait exprès! ». Elle disparut, réapparaissant à quelques mètres de lui, menaçante. Le temps s'était levée et une tempête menaçait de s'abattre sur l'océan au dessus duquel les deux aetheri lévitaient. Seulement, contrairement à William, Mitsuko ressentit rapidement une perte flagrante d'énergie. Lui pouvait sortir du temple pour lui montrer la voie, lui avait de grands pouvoirs en tant que Sympan, mais elle, depuis sa fausse couche, avait de plus en plus de mal à faire la part des choses entre les différentes réalités, entre l'espace et le temps. Pour une déesse qui avait levé le sceau d'Ilios, elle se trouvait de plus en plus faible, inférieure aux autres aetheri Ilios, s'interrogeant sur les sentiments, comme si elle hésitait à cesser simplement d'en ressentir. Elle ne savait plus à quoi ils servaient, perdue entre le comportement de mortel qu'elle avait adopté jusqu'à maintenant et ce que son instinct lui disait d'illustrer. Elle avait du mal à savoir à quelle distance elle se trouvait de l'océan, du mal à savoir depuis combien de temps elle fixait William avec une méchanceté qu'elle avait bien de la peine à contrôler. Et puis, elle eut l'impression qu'un sol invisible se dérobait sous ses pieds et elle commença à chuter vers les vagues houleuses. Elle ne pouvait rien faire, comme un papillon à qui l'on aurait coupé les ailes en plein vol.

L'esprit du temple la réceptionna à quelques centimètres de l'eau, restant cependant silencieux un long moment, une éternité, avant de lui souffler doucement. « Reste calme sinon cela finira par te nuire. Jusqu'ici, ton enfant te maintenait dans une certaine réalité et tu ne ressentais pas vraiment cet attrait pour la porte des songes, cette incompréhension du monde mortel. Et, à présent, ton esprit est touché par l'impuissance. Tu n'as rien à gagner en essayant de t'en prendre à moi. Je suis venu pour t'aider. ». Mitsuko, bien qu'énervée, était au bord de ce qui se rapprocherait le plus d'un évanouissement, son corps instable, ses yeux fixant le ciel sans percevoir les nuages, ne les voyant pas, n'observant que des étoiles qui n'étaient pas encore présentes. Elle n'entendait pas le bruit de la tempête, ses oreilles semblant bouchées à tout autre son que la voix de l'aether qui était responsable de sa fausse couche. « Je te l'ai déjà dit. Si tu souhaites avoir un fardeau en moins, oublies les sentiments qui t'habitent. Concentre toi sur l'évolution de ton culte pour, ensuite, pouvoir, si l'envie te prend, les ressentir de nouveau. L'instabilité qui te guette est plutôt inquiétante et c'est aussi pour cette raison que je suis ici. Tu étais trop occupée après la levée du sceau de Lampsi pour songer à construire un temple. Mais il est temps pour toi de le faire car c'est le seul moyen d'augmenter ta puissance, celle-là même qui ne cesse de chuter depuis ces dernières semaines. Si tu ne fais rien, tu disparaîtras, tu te perdras dans les limbes de la porte des songes et tu n'auras plus aucune possibilité de t'en échapper. ». Le ciel semblait tomber sur eux, comme si toutes les lois de la physique ne répondaient plus. Mitsuko sentait simplement ses cheveux se balancer dans le vide, proches des vagues. Elle ne souhaitait pas continuer. Aucun mot ne sortit de sa bouche mais un murmure se fit entendre. « Laisse moi me perdre dans les limbes William. ». Les yeux de l'esprit du temple s'agrandirent de surprise avant que ses sourcils ne se froncent. Il la lâcha avant d'user de sa paume pour créer une onde de choc qui propulsa l'aether de la justice au fond de l'eau. S'asseyant dans les airs comme si de l'herbe s'était trouvée en dessous de lui, il croisa les jambes, appuyant ses coudes sur ses genoux, la mâchoire calée entre ses deux poings. Il n'avait plus qu'à attendre.

Pourtant, il fut bientôt rejoint par d'autres aetheri. Le silence régnait mais tous savaient ce qu'il s'était passé au temple. La perte de l'enfant et ses conséquences. Car c'était aussi à cause de cela que la puissance de Mitsuko ne cessait de chuter, parce qu'elle n'avait pas supporté ce que William avait fait, parce qu'elle l'avait confronté à ses responsabilités, clamant haut et fort qu'elle était la déesse de la justice et qu'elle ne tolérerait pas une telle injustice, même provenant d'un dieu. Elle n'avait pas la puissance nécessaire pour se rendre dans la plaine des aetheri et ce combat qui avait eu lieu en avait fait trembler les murs du temple. La puissance qu'elle avait utilisé était invraisemblable et même William s'en était retrouvé en état de choc, usant d'une arme contre elle qui l'avait arrêté mais qui l'avait affaibli encore plus, troublant son esprit : ses souvenirs. Elle s'était effondrée et les jours suivants, elle n'avait pu reprendre une forme humaine, l'esprit du temple essayant d'alimenter sa puissance comme il pouvait sous les regards courroucés de ses semblables. Mitsuko avait préféré rester dans la porte des songes, désirant se perdre, cesser d'exister et il l'avait sauvé grâce aux fidèles qu'il avait rallié à son culte, sortant du temple, prenant forme humaine pour convaincre le maximum d'individus par ses paroles. Elle avait survécu mais l'envie d'exister n'était plus. Alors il attendait à présent, il attendait qu'elle se perdre ou qu'elle retrouve le chemin.

1020 mots.

Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Jeu 15 Aoû 2013, 19:32

La justice se mérite (quête solo) 392777qutesolomitsu

2. La balance de la justice.

« J'accepte de jouer avec vous, mais je vous préviens : vous ne tiendrez pas longtemps. ». Cette voix. Vlad. Où suis-je? Ne suis-je pas en train de sombrer, sombrer dans la folie ou le néant? Je l'ai peut-être toujours souhaité. « Mitsuko, comme cela fait longtemps... si longtemps. ». Alors pourquoi ces voix? Laissez-moi sombrer, je ne souhaite pas vous entendre. « Jun, vous dîtes? ». Que me veux-tu? Es-tu ici pour m'accompagner doucement vers ma toute dernière pensée comme tu as été à l'origine du commencement de mon périple? « Naram-Sin. ». Menteur. Il y a cette eau, cette eau si profonde et noire. Je me noie pourtant dans mon esprit, dans mes souvenirs. Cesse de me tourmenter. « Faites donc un vœu. ». Je souhaite que tu partes. Laisse-moi. Arrête. Est-ce toi que je suis condamnée à entendre le jour de ma mort? Est-ce tes rosiers qui entourent mon corps? Est-ce là ta vengeance pour t'avoir oublié? Me noyer dans ton océan? M'engloutir à jamais en ton sein? « La véritable question, ma reine, est de savoir si votre cœur deviendra mien... à jamais. ». Tout est de ta faute. Tu es le fautif. Toi dans ton palais de silence glacial, toi derrière les vitres de ce même palais, à trop observer. Vois où j'en suis à présent, à plonger au cœur des abysses infernales. Viens-tu pour me chercher ou, au contraire, pour m'y enfoncer un peu plus? Je te déteste. Pars. « Mais t'aimer... Je ne peux pas... Je ne sais pas... aimer. ». Tu ne sais pas, ou tu ne veux pas? Pars, je ne veux plus t'entendre, laisse moi mourir. Je sais que tu ne peux pas aimer mais je veux le croire. Laisse-moi à mes illusions, laisse moi à mon calvaire, dans les bras de ton océan chéri, m'éteindre. Tu as trop bercé mes nuits pour exiger en plus de bercer ce sommeil éternel que je sens m'enserrer petit à petit. Tu sais bien que je ne peux t'aimer, t'aimer comme tu le voudrais ou comme tu ne le voudrais pas. Je ne sais plus, je n'ai plus le moindre argument. Pars et fais comme lui, oublie moi une bonne fois pour toute. N'était-ce pas ce que je t'avais demandé en haut de ce rocher? Pourquoi n'as-tu pas obéis? Pourquoi n'as-tu pas annulé mon vœu? Tu es le Mârid, tu le peux. Brise ce lien qui nous enchaîne l'un à l'autre. Rester à mes côtés ne t'apportera que la souffrance éternelle ou l'amusement immortel, qu'en sais-je? Nous nous ennuyions, alors un « nous » a existé. Et j'ai vu ce qui nous unissait comme quelque chose de bien pire que l'amour, je dois te l'avouer. Les mortels, toujours à placer des mots sur les sentiments. Pourtant, jamais aucun mot ne saurait décrire ce que j'ai éprouvé pour toi, ce que j'éprouve. Tu m'es spécial et plus je pense que tu es mien, plus je m'aperçois que je t'échappe, que tu m'échappes. Mais je veux mourir, alors laisse-moi, que notre jeu s'arrête ici, je t'en prie. Je ne peux, de toute façon, plus jouer avec toi. Regarde-moi. Qu'espères-tu? A force d'entremêler nos mensonges et nos vérités, à force de croire tout contrôler alors que nous ne contrôlions rien, le destin a préféré nous séparer avant que le monde n'en pâtisse. Tu es ce que je désire et ce que je ne souhaite pas. Je te hais mais tu me divertis. Alors, si nous ne pouvons être ensembles au risques de détruire les Hommes, séparons-nous au risque de nous détruire. Tu es ma lubie, celle qui me poursuit à chacune de nos rencontres, qui m'inspire. Mais dès que le rideau se ferme sur notre comédie, alors je t'oublie. Oh oui, je t'oublie dans le creux de ses bras parce que je ne pourrai jamais me trouver au creux des tiens. Il me donne ce que tu refuses de m'offrir et il n'est que justice que je te plante ton trident en plein cœur. Quoi? Penses-tu que je t'aime? Penses-tu que je te déteste? Tu l'as dit toi même : « Mais toi... Toi, je ne peux pas t'aimer. Je ne suis pas assez fort pour ça. ». Voilà, tu le redis. « Si je t'aime, je suis perdu... Je suis condamné car je sais au plus profond de mon être, que ton amour est illusoire. » Tout n'est qu'illusion, je pensais que tu le savais. Mais, Ismérie, tu en es le roi, j'en suis la reine. Du moins, c'était comme cela avant... à moins qu'encore aujourd'hui cette équation ne soit vraie? Je ne le sais. Un roi et une reine qui éprouvent pour l'autre un sentiment qui transcende tout ce qui peut exister au point que ce sentiment ne soit qu'un néant sans nom ne devraient pas pouvoir exister ensembles, ne devraient pas posséder une même réalité. Mais que dis-je? Je te laisse cette réalité illusoire, je préfère sombrer. Je ne sais plus... tout ceci m'intrigue, la suite des évènements, notre rencontre prochaine, toi éternellement désiré par les femmes de ces terres et moi mariée à un homme qui est en tout point ton opposé. Avant mon cœur était vide mais, à présent, je suis au regret de te dire que tu es le seul prince de ce rien. Pourtant, sais-tu ô combien j'aimerai faire pousser des roses dans ton cœur infertile? Des roses qui embaumeront et magnifieront ton être tout en plantant dans tes entrailles leur plus viles épines. Suis-je cruelle? Autant que tu peux l'être. Souffriras-tu si je te dis que je l'aime ou riras-tu en prétextant que je ne peux aimer, que je m'invente un monde où ce que je désire a le don d'exister? Mais n'est-ce pas plaisant de s'inventer ce qui ne peut être? Je me fiche de savoir ce qui est vrai ou faux, de savoir si je danse avec un homme que mon esprit invente aimer ou avec un homme que mon cœur aime vraiment. As-tu au moins une réponse à cette énigme, l'énigme de la vie, l'énigme du cœur et celle de l'esprit? Je suis devenue Aether pour comprendre l'incompréhensible et, me voilà, plongée dans les eaux salés de ton océan à disserter avec une voix, ta voix, que je ne fais qu'imaginer, cette même voix répétant ce qu'elle m'a déjà dit. J'ai toujours aimé ta voix, bien plus que beaucoup d'autres choses, peut-être est-ce pour cela que c'est elle qui raisonne en mon cœur? Je veux découvrir ce qui nous lie, ce qui fait que le destin veut toujours que tu apparaisses quand je cherche un tout autre homme que toi. Est-ce parce que, au final, la réponse à l'énigme c'est toi, ou parce que le hasard aime nous jouer des tours? Le hasard... existe-t-il? Je ne souhaite que des questions, aucune réponse parce que, dans le fond, la réponse n'est plus un mystère. J'ai décidé de l'aimer, et toi, je veux vivre pour le découvrir. C'est ici mon paradoxe, cette question que je ne souhaite élucidée mais qui m'attire, qui me pousse à vivre.

Et sortant des vagues folles de l'océan, une sirène apparut, tenant dans ses deux mains la balance de la justice.

1178 mots.
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 16 Déc 2013, 22:54

La justice se mérite (quête solo) 549187QuteMitsun3
3. Ce monde que nous maintenons ensembles.

Peut-être n'y a-t-il rien de plus magnifique qu'un individu qui tombe, qui se noie, dans les tréfonds de l'océan, et qui décide de part sa volonté propre, pour une raison ignorée de tous, d'essayer de se relever. Cette balance, nichée aux creux des mains de l'ondine en était l'illustration la plus parfaite. La créature de l'océan entama un chant, un chant mélodieux mais fort, un chant qui en aurait ému toutes les créatures de ces terres. Et, dans le flot des vagues, d'autres magnifiques créatures firent leur apparition, chantant cet air d'une même voix, une voix nourrie par l'espoir, par des sentiments si forts, si prégnants qu'ils semblaient pouvoir faire trembler l'univers. L'univers tournait autour des mortels, autour des aetheri. Dans les airs, William plissa les yeux, les êtres qui l'avaient accompagné dans cette attente ne se regardant nullement, les yeux rivés vers cette balance miraculeuse. Personne n'y croyait. Pourtant, elle était cette femme, la descendante des deux premières Taiji, la descendante de Lucifer, la descendante de Némésis, la descendante d'une personne bien plus importante dont nul n'osait prononcer le nom. Le chant fut bientôt à son paroxysme, les larmes coulant sur les joues des sirènes. Alors, et alors seulement, à droite de l'ondine qui tenait la balance, ce qui semblait être de la poussière d'étoiles commença une route lente et éclatante, constituant des orteils, puis des pieds, des chevilles. Le corps mortel de la déesse se reconstruisait doucement, bercé par le bruit des vagues qui s'apaisaient, comme si la colère de l'océan avait cessé. Les créatures de ce dernier vinrent aider leur consœur à soutenir ce corps qui avait toujours semblé si fragile. Pourtant, la force intérieure, cette force qui brûlait dans le cœur qui se mit à battre, n'avait jamais cessé d'embraser le monde. Le visage de Mitsuko apparut, sa chevelure frôlant l'eau, balayée doucement par le vent.

Oh oui, je vais vivre pour contempler ton visage à nouveau, que cette rencontre future soit le début d'un nouveau rêve ou d'un nouveau cauchemar. Car, songer à tes côtés, ne peut être que merveilleux comme il l'est de se perdre dans les limbes de l'ascension ou de la déchéance, comme il l'est de se perdre dans les limbes du mal et dans ceux du bien. Jamais je ne libérerai ton esprit comme jamais tu n'accepteras de libérer le mien.

Le corps, alors soutenu par les douces mains des ondins, se souleva dans les airs, une lumière nacrée l'entourant comme un manteau lacté. Le corps d'un Aether n'est jamais une fin en soi, il n'est que changement, perpétuelle évolution. Pourtant, cette déesse là semblait déroger à la règle qui sauvait les autres : ne pas s'attacher, n'être que vent, poussière, n'être que l'infini. Elle était le tout, elle ressentait ce monde trembler sous ses pieds, elle ressentait les cris de détresse, les pleurs de joie, elle voyait la vie des mortels. Mais son corps, son corps était ce qui lui permettait de ressentir, celui qui l'avait accompagné sa vie durant, qui avait enduré avec elle les épreuves placées sur sa route. Alors oui, aujourd'hui, elle avait reconstitué son corps, celui qu'elle garderait tant que sa magie le lui permettrait. Ce fameux corps, objet de bien des convoitises par le passé, se redressa doucement pour faire face aux dieux présents. Les yeux clos de la jeune femme n'attendaient que le bon moment pour s'ouvrir, n'attendaient que le signal que le destin voudrait lui procurer. S'ils savaient tous ô combien elle aimait ce monde, ô combien elle ne souhaitait pas cesser d'exister.

Encore une fois, tu es celui qui me sauve. Quand cesseras-tu de m'être indispensable Ismérie ? N'as-tu pas honte d'ainsi t'établir dans l'esprit d'un Aether ? Cherches-tu à me corrompre ? Tu me possèdes, je le sais. Tu la possèdes, cette partie de mon âme, nichée au cœur de Somnium par tes soins, dans ta forêt faite d'opium, dans notre monde, notre création. Et alors que je sombre, je ressens, comme tu l'avais prédis jadis, ta chaleur à mes côtés. Tu es ce mirage qui m'enlace de bras illusoires mais qui produit pourtant le réchauffement de mon cœur. Et je te haïs pour cela.

La faux de la justice apparut alors, fendant les airs, éblouissant les dieux par l'éclat de sa lame. Le bras de la dame s'en saisi, ferme, déterminé alors que ce corps paraissait n'être fait que de rêves. Elle sentait le flux de son pouvoir la parcourir, cette mission qu'elle avait accepté de réaliser, ce symbole qu'elle avait accepté d'incarner. La justice. Mais le dieu interprète-t-il son domaine ou est-ce le domaine qui imprègne le dieu ? Elle était la justice, la justice s'était associée à elle. Et de cette symbiose naissait le possible, naissait la Magie. Elle ouvrit les yeux, l'émeraude rencontrant le vermeil. William et elle se fixaient, comme possédés par une attente. Le silence semblait s'installer, les ondins ne chantant plus, l'océan n'osant plus troubler ce moment qui allait être l'un des plus importants pour la suite. Le présent, le futur. Mitsuko ne pouvait accéder à la plaine des Aetheri et ils savaient l'un comme l'autre que si conflit il devait y avoir, celui-ci se ferait ici, au risque de vider l'océan de son eau, au risque de créer des catastrophes naturelles dignes de ce nom. Les dieux ne se battaient jamais sur les terres du Yin et du Yang, ils ne se battaient que dans cette fameuse plaine, là où le monde ne risquait guère d'en pâtir. L'attente. Elle se fit sentir, des minutes, des heures, des jours, peut-être. Aucun Aether ne se préoccupe de ce temps si précieux aux mortels. Bon nombre de navires passèrent sur les vagues de l'océan, sans doute certains se demandant ce qu'une telle réunion pouvait bien signifier, se demandant qui étaient ces êtres suspendus dans les airs, immobiles, insoumis au vent, insoumis à un quelconque besoin.

Au bout de la vingtième nuit, la voix de la justice résonna, comme une sentence indiscutable. « Bien. Guide-moi dans l'accomplissement de ce qui contribuera à notre avenir commun. ». Et le soleil se leva.

1013 mots
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 16 Déc 2013, 23:32

La justice se mérite (quête solo) 549425QuteMitsun4
4. Ces Hommes que je chéris.

William et Mitsuko, deux entités bien distinctes, rivales, mais qui avaient choisi de travailler ensembles pour la construction de ce qui serait le temple de la justice. Il ne s'agissait que du commencement, que d'un début. Ils partaient de rien et bien des questions devraient trouver réponses. « Un temple ne doit pas être créé par des pouvoirs divins. Le mieux est que des Mortels travaillent sur ce dernier, aidés par ta magie, aidés par leur croyance en ton pouvoir, en ton être. Tu n'en es qu'à l'aube de ton règne divin, Mitsuko, mais un peuple a toujours compté pour toi, un peuple sur qui tu as également compté jadis. Tu leur as donné une reine, tu leur as donné ton cœur. C'est vers ce peuple que tu devras te tourner. ». La jeune femme flottait dans le ciel, fixant l'horizon, le soleil couchant se reflétant dans ses iris émeraudes. Ils discutaient, discutaient depuis des heures des modalités de son culte. Oui, les humains étaient chéris par elle, leur faiblesse faisant leur force. Oh bien sûr, elle aimait également les réprouvés mais leur instabilité ne pouvaient fonder des bases solides d'après William. Et pourtant... Pourtant, quand elle voyait la puissance qui se dégageait de son époux, quand elle voyait cet homme se battre pour quelque chose, alors elle savait, elle savait que le tord qui était causé aux réprouvés faisait également leur force. Peut-être se faisait-elle une fausse idée ? Peut-être que cela ne concernait que Zéleph ? Mais elle savait mieux que quiconque que ceux qui avaient été longtemps torturés, que ceux que l'on avait trop longtemps agenouillés, finissaient toujours par relever la tête, redresser les épaules et se lever, un regard emprunt de cette force, de ce courage, emprunt de la lueur de la rébellion. Et dans le regard des êtres naissait ce qu'elle aimait tant voir : la combativité, la volonté de se battre pour ce en quoi l'on croyait. L'on pouvait croire qu'elle avait toujours tout eu sans se battre, mais ceci était faux. Elle aurait pu rester dans son palais d'ivoire à attendre un beau prince avec qui elle se serait mariée. Mais comment pouvait-on seulement envisager une vie faite ainsi ? Non, elle voulait se battre pour ses convictions, elle voulait se trouver dans les plus hautes sphères de décision, sans que le voile de son identité ne soit retiré. Son identité, c'était quelque chose qu'elle avait toujours cherché à cacher. Impératrice de la nuit sous l'apparence de cet homme qu'elle avait tué, Esprit de la Mort dans les règles de l'art, elle s'était toujours cachée et même si son culte avait commencé sous les traits qui étaient les siens, il était hors de question qu'elle mette en péril son anonymat. Elle ne voulait pas apparaître aux Mortels sous la forme qui était la sienne à chaque jour de sa vie, sous la forme qui était la sienne lorsqu'elle faisait l'amour à son mari. Séparer les deux pour que cette liberté qu'elle aimait tant reste entre ses mains. « Les Aetheri n'apparaissent point aux Mortels quoi qu'il en soit. ». Il avait raison, cela démystifierait les divinités, cela les rendrait fades, peu importantes aux yeux des Mortels. Ils devaient mériter les miracles, ils devaient mériter les apparitions. Ils devaient prier, regarder le ciel en espérant. C'était l'ordre des choses, la triste vérité. Elle savait ô combien elle avait été froide à l'époque, lorsqu'elle n'était qu'une sorcière, qu'une vampire ou qu'une ombre. Mais à présent, les voix qu'elle entendait dans son esprit la troublaient et si elle s'écoutait, alors elle aurait répondu à toutes. Mais ce n'était pas la solution, ce n'était guère une possibilité. Elle ne pouvait exhausser le moindre vœu, tout simplement parce que, parfois, les Mortels pouvaient réaliser leurs propres souhaits, s'adresser à la justice de leur race, faire justice eux-mêmes sans doute. « Ton pouvoir n'est que limité. Les Mortels doivent avoir besoin de toi, doivent te prier, espérer ton apparition et te remercier pour les avoir exhausser, même si tu n'y es pour rien. ». Elle sourit. « Les croyances et les mythes sont ce qui façonnent le monde. C'est en croyant que les Hommes avancent, c'est en croyant que la morale se fonde, c'est en croyant que la culture évolue. La religion est le berceau de l'humanité, la religion possède toujours une part de vérité. Les mythes sont des métaphores de l'existence des Mortels, une métaphores du pouvoir en place et les mythes aident la science et la magie à avancer, à évoluer. Les Hommes inventent bien des mythes et bien des dieux pour palier à ce qu'ils ignorent. ».  Elle savait tout ce qu'il voulait lui dire, elle l'avait étudié. Ne se souvenait-il pas de la première fois qu'elle était venue dans le temple des esprits afin d'embrasser la voie de la tortue ? Elle était une érudit, une scientifique. « Et nous, vrais dieux de ces terres, nous ne pouvons leur donner raison ou tord, nous devons les laisser libre de leurs croyances tout en faisant en sorte qu'ils croient en nous. ». Elle savait que William n'avait plus besoin de cela, il était bien trop puissant, tout comme les autres esprits du temple qui étaient des Aetheri auxquels beaucoup croyaient, obligés par la révélation de leur existence, par le fait même que le temple des esprits existaient. Rares étaient les dieux qui possédaient un temple et, aujourd'hui, c'était à son tour d'en construire un.

« Ils croiront en moi comme je crois en eux. ».

926 mots
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 17 Déc 2013, 00:46

La justice se mérite (quête solo) 702964QuteMitsuN5

5. Construisons ensembles.

« Drejtësi. ». Elle sourit. Bien sûr, il était hors de question que son culte se forme sur sa réelle identité. Peu d'Aetheri étaient connus pour ce qu'ils avaient accompli en tant que Mortels. En réalité, Mitsuko savait qu'ils avaient tous été un jour chef de race mais comment savoir de quelle race, comment savoir ce qu'était la source de leur pouvoir sans le leur demander. Il y avait Antarès qui faisait sans doute exception car les Orishas de ces terres savaient. Elle était une légende, érigée en déesse, divine représentation de la race, de la liberté, une femme qui avait décidé de stopper son esclavage. Néanmoins, la vie antérieure à l'élévation de la déesse de la justice ne servait en rien son culte. Elle n'avait pas cherché à obtenir justice dès son enfance, elle n'avait pas été une figure de cette justice durant son existence. Non, elle en avait ressenti le besoin bien des fois mais ce n'était que plus tard que la constatation s'était imposée à elle. Elle aimait le désordre, elle aimait mettre sa vie en danger mais cet amour pour ces choses n'aurait jamais pu exister sans l'ordre, sans un cadre sauf. Peut-être n'était-elle que la petite fille de bonne famille qui cherchait constamment à faire battre son cœur plus fort, à s'écarter d'une existence trop bien rangée. Elle n'en savait rien mais peu importait, elle avait toujours suivi les règles, ses propres règles certes, mais des règles tout de même. Elle était la maîtresse du jeu, de son jeu, un jeu qui englobait bien des individus et, puisqu'elle avait gouverné les échecs et les illusions, il était normal aujourd'hui qu'elle soit celle qui façonne les règles et les fasse respecter. « Ton nom ? ». « Bien sûr. ». Elle avait choisi celui-ci car dans une langue ancienne, probablement oubliée de tous à l'heure qu'il était, cela signifiait « justice ». Seuls les plus érudits pourraient savoir, seuls les fins linguistes auraient la révélation que ce nom de divinité n'était qu'un leurre, qu'une stratégie, qu'un cul de sac. Mitsuko avait toujours aimé les énigmes, elle avait toujours aimé en fabriquer, se cacher derrière des masques, derrière un contrôle de ses émotions bien trop parfait pour que quiconque ne puisse y déceler quoi que ce soit. Ce contrôle et cette part de mystère qu'elle aimait entretenir se retrouvaient ici. Et puis, elle lançait un défi aux Mortels, le défi de s'approprier la vérité, de la trouver. Alors, s'il existait sur cette terre un Homme capable de conclure que ce nom était faux, peut-être lui révélerait-elle le véritable. Entre mensonge et vérité, la limite était très fine. Car en prenant ce nom, elle ne mentait pas réellement : elle était la justice, Drejtësi, et jamais elle ne dirait qu'il s'agirait de son identité propre. « Le temple s'appellera : Temple de Drejtësi. ». Ce serait les Mortels qui le déduiraient, seuls. Car Drejtësi ne voulait plus rien signifier depuis longtemps. En conséquence, ils concluraient qu'il ne pourrait s'agir que d'un prénom, celui de la déesse des lieux.

« Bien sûr, je travaillerai sur une apparence toute autre, sur des représentations de cette déesse qui conviendront aux Mortels. ». William restait silencieux. Pour lui, elle restait bien trop attachée à l'humanité, bien trop attachée à ses sentiments pour quelques Mortels : ses fils, les princes des rêves et des cauchemars et, bien sûr, Zéleph, même si la mémoire de l'homme n'était que cendres. Mais finalement, bien d'autres Aetheri ressentaient ce besoin de rester, quelque part, d'une façon ou d'une autre, accrochés à cette humanité. Les dieux aimaient se glisser parmi les Hommes, aimaient se faire passer pour l'un des leurs. Étaient-ils si différents ? L'esprit le pensait. Si un Aether s'accrochait à un Mortel au point de l'aimer de tout son être, il ne pouvait y avoir que la déchéance en finalité. Combien de dieux s'étaient laissés dépérir à la mort de leur aimé, oubliant tout entretien de leur culte, oubliant les appels des fidèles, ne voulant que se noyer dans leur propre existence Immortelle. L'Immortalité, oui, mais même si les dieux l'étaient, si leur puissance diminuait, encore et encore, il arrivait un moment fatidique où ils s'oubliaient eux-mêmes, plongés dans les limbes pour l'infini. C'était ce qui avait faillis arriver à la jeune femme. Son époux l'avait oublié, son enfant était mort, elle détestait sa condition divine, ce qu'elle avait vu lors du chaos du cristal, elle n'avait plus de raisons de croire encore en quelque chose. Pourtant, elle avait retrouvé cette force, ce lien qui s'était ressoudé avec l'humanité, avec la nature, avec le Tout. Comment ? Il n'en avait aucune idée, mais tout ce qui importait c'est qu'elle avait de nouveau été capable de croire, de croire en la justice qu'elle représentait, de croire en un avenir. A présent, et parce qu'il s'était porté garant de sa réussite, il allait l'aider à construire les bases solides que son culte méritait. Il savait qu'elle serait une grande déesse mais qu'il devrait également s'en méfier. Le domaine qu'elle avait choisi était si précis et si large à la fois et si elle avait sans doute pensé au début qu'il pourrait s'appliquer qu'aux Mortels, il savait qu'elle s'était trompé. Il voyait naître en elle cette flamme, cette flamme de faire des autres Aetheri les représentants dignes des règles anciennes qui avaient été érigées. Elle avait raison quelque part, ils n'avaient pas obéis à ces lois et lui particulièrement en provoquant sa fausse couche. Il sentait ce qu'elle ressentait pour lui, une colère froide, une colère patiente qui, un jour, s'abattrait sans prévenir.

La justice s'abat toujours un jour ou l'autre, elle est patiente. « Ma représentation sera non voyante. Oui William, tu as raison, la justice est patiente, et elle s'abat sur quiconque enfreint les lois, quel qu'il soit. ». Elle sourit, ses yeux le fixant d'un air déterminé. Un jour, justice serait faite.

989
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 17 Déc 2013, 13:17

La justice se mérite (quête solo) 526702QuteMitsun6

6. Le temple de Drejtësi.

Le désert, il n'y avait qu'à ce seul endroit que Mitsuko avait pensé pour la construction de son temple principal. Là bas, son temple aurait une promiscuité certaine avec les humains, ce peuple que la déesse aimait et respectait tant. De plus, dans un lieu aussi grand, aussi immense, un temple ne risquerait pas de porter atteinte à qui que ce soit. Elle le voulait grand, pour une raison qu'elle n'avait en aucun cas partagé avec William mais à laquelle elle avait réfléchi bien des fois. Cette fameuse raison était de pouvoir contenir toute une population en cas de drame. Bien sûr, puisqu'elle était leur déesse protectrice, cette pensée s'adressait avant tout au peuple d'Utopia. Néanmoins, qui pouvait savoir ce que le futur réservait ? Elle avait eu connaissance du rôle du temple des esprits dans ce futur chaotique que bon nombre avait vécu, dans ce futur où elle avait péri, et elle voulait, si son culte s'accélérait, si sa puissance augmentait, que le sien puisse servir pareillement. Certains dieux snobaient les Mortels mais elle savait d'où était tiré sa propre puissance : de ceux qui chaque soir pensait à elle. Peut-être pas à sa personne propre, mais simplement à cette notion de justice. Elle était la justice et puisque son père avait préféré sacrifier sa dernière fidèle pour lui laisser le champs libre, elle se devait de faire honneur à sa mémoire, puisque lui-même s'était oublié.

William et elle lévitaient au dessus de la grand étendue de sable, visionnant sur le sol des petits points, des petits points qui n'étaient autres que des Hommes à qui elle avait donné rendez-vous, des Hommes qui croyaient en la justice mais qui seraient tout de même payés pour leurs travaux. Tous ne croyaient pas en elle bien entendu, tous ne croyaient pas non plus qu'en elle, mais cette notion de justice était ancrée dans leur esprit, une notion qui changeait, bien entendu, d'un Homme à l'autre, mais qui était bien présente. Chacun possédait des valeurs, des principes de vie qu'ils respectaient envers et contre tout. Et la jeune femme savait que certains étaient même prêts à mourir pour ce en quoi ils croyaient. C'était des Hommes que cela dont son temple avait besoin, des Hommes courageux, qui mettraient du cœur à l'ouvrage, qui n'hésiteraient pas à passer du temps à la tâche. Tous avaient un objectif, tous souhaitaient obtenir le gain de leur travail, mais tous, quelque part, espéraient que la déesse en question existait, que leurs efforts attireraient la bonne étoile de la justice sur eux, pour que leurs vies le soient. On ne savait jamais, après tout, personne n'avait rien à perdre à croire en un dieu, que celui-ci existe ou non.

Les Aetheri avaient choisi ensembles une zone plane, une grande étendue qui des siècles et des siècles durant, n'avait en aucun cas bougée. C'était comme si les dunes n'osaient pas se former, comme si elles avaient pressenti que se tiendrait ici un monument. Ici, le temple se verrait à des kilomètres à la ronde. De plus, Mitsuko avait défini cette zone également par rapport à la distance à parcourir pour s'y rendre. Le temple ne serait pas trop proche de la frontière du désert, mais pas trop éloigné, ce qui faisait qu'un Mortel moyennement constitué pourrait y arriver en quelques heures. L'effort était nécessaire car les bonnes décisions parfois se prenaient au prix d'un long voyage. Ce qui était juste n'apparaissait que lorsque l'esprit était désencombré de toutes fioritures. Elle le savait mieux que quiconque, les Hommes se retrouvait qu'une fois que la société était écartée, qu'une fois qu'ils pouvaient réfléchie à ce qu'ils souhaitaient vraiment, à leurs principes. L'influence du groupe était terrible selon elle, et c'était pour cela qu'elle en avait largement usé à l'époque où elle était reine, même lorsqu'elle n'était que sur le point de le devenir. Si les Mortels qui se rendaient en pèlerinage dans son temple se retrouvaient, alors ce serait déjà un pas de fait. Être honnête avec soi même était la plus grande justice que l'on puisse se faire, était la plus grande chose que l'on puisse s'offrir, quitte à mourir pour nos convictions. La jeune femme déplorait la perte de ce genre d'individus dans le monde, comme si les Hommes étaient devenus des moutons, comme s'ils ne réfléchissaient plus, comme si la faculté de penser aux limites des possibles ne leur appartenait plus. Mais, au contraire, il fallait rêver, il fallait croire, penser que tout pouvait être possible. Et ce n'était qu'au prix d'une longue et glorieuse bataille pour ses idéaux que les Hommes pouvaient les obtenir, faire en sorte que tout devienne possible. Elle repensa à Antarès mais pas qu'à elle : à tous ces individus qui avaient été esclavagés et qui avaient relevé la tête. Baignée dans ces souvenirs, dans ces récits historiques, elle voulait que son temple dégage cette aura, l'aura des possibles.

Mitsuko regarda vers l'horizon, apercevant au loin la pyramide. Avait-elle été le temple d'un Dieu oublié ? Un tel monument, chef d’œuvre d'architecture ne pouvait avoir été construit par hasard. Tout avait une signification, tout était symbolique, même la plus horrible des œuvres d'art. L'on agissait pour une raison, tout le temps. Alors, faisait-elle concurrence à un quelconque Aether en s'installant ici ? Elle sourit. Peu lui importait. Elle avait décidé de construire son temple ici et elle était prête à en démordre avec quiconque insinuerait qu'elle n'en avait pas le droit. Car, au final, discuter de droit avec la déesse de la justice représentait un risque non négligeable.

958
Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 17 Déc 2013, 14:57

La justice se mérite (quête solo) 471273QuteMitsun7

7. Et le soleil éclaira les murs et les colonnes du temple de Drejtësi.

Les Aetheri ouvrirent des ailes d'ange, changeant d'apparence avant de se poser sur le lieu du futur chantier. Les Hommes avaient été prévenus que deux architectes appartenant à la race angélique viendraient les guider dans leur tâche. Mitsuko tenait le plan entre ses mains, un plan qu'elle étala sur une immense table, posée en hauteur afin de pouvoir surveiller le chantier. Elle passa sans doute des heures à expliquer chaque détails de l'architecture du temple, à expliquer quels seraient les groupes, les heures de pauses, les horaires de travail, la rémunération. Bien sûr, elle savait que sans magie, ou avec peu de magie, le temple prendrait sans doute des mois à se construire. Néanmoins, peu importait le temps, le principal était avant tout l'intention de ceux qui l'érigeaient. Ils devaient avoir la foi et tout serait fait pour la leur donner petit à petit, jour après jour. De la nourriture leur serait distribuée, des boissons également, mais ayant un caractère spécial car William ferait en sorte que la force des Mortels décuple. Les événements qui se produiraient pendant les travaux devaient permettre de faire croire à ceux qui construiraient le temple qu'une aura divine était derrière tout ceci. Aussi, il ne serait sans doute question que de petits signes, de clin d'œil de la part des toiles de maître qui devraient arriver plus tard. Car plus que le temple, la décoration avait également été fabriquée par des mortelles. Plusieurs tableaux représentaient la déesse de la justice, plusieurs sculptures avaient été façonnées pour décorer l'intérieur du monument. Des gravures avaient été commandées, et, enfin, un trône d'une dimension gigantesque serait moulé à même le sol du temple. La jeune femme avait pensé à tellement de choses, tellement d'éléments pour faire de ce temple quelque chose de grandiose. La balance de la justice devrait se trouver au milieu, objet clef mais loin d'être le seul. Une fontaine avait été demandée également, dont l'eau aurait la vertu d'aider les êtres qui viendraient en pèlerinage à prendre la bonne décision. Sur le marbre de cette fontaine était gravé la représentation de Solarion, son animal ailé, un animal qui était également un symbole de sa divinité. Et puis, également symboliques mais n'existant que dans son imagination, il y aurait les images des Okae, ces oiseaux qu'elle souhaitait créer lorsqu'elle aurait la possibilité de faire de son monde quelque chose de spécial, quelque chose d'unique, quelque chose de complet. Mais, pour cela, elle devait acquérir bien plus de puissance.

Lorsque les travaux commencèrent, elle prit bien soin de passer souvent entre les travailleurs, les encourageant, les aidant même parfois. Bien sûr, elle n'avait jamais été douée pour faire quoi que ce soit sans magie. Elle était très peu douée pour la cuisine et très peu douée pour tous les travaux manuels. Cela dit, la fabrication de potions n'avaient jamais eu aucun secret pour elle, ainsi que tout ce qui touchait à la chimie magique. En réalité, elle avait constaté en vivant aux côtés de Zéleph que lui était incapable de faire quoi que ce soit avec la magie, alors qu'elle ne pouvait s'en passer. Ils ne vivaient guère sur le même plan. « Ne te disperse pas dans des pensées futiles. ». Oui, William avait raison, il y avait encore tant à faire.

Les jours s'écoulèrent à une allure que l'Aether jugea rapide. Néanmoins, si le temps n'avait que très peu d'influence sur elle, elle remarquait petit à petit la carrure des travailleurs prendre en volume. Aussi, ils semblaient toujours motivés, sans doute plus à la fin qu'au début, voyant enfin se concrétiser l’œuvre pour laquelle ils avaient, ensembles, soufferts. Les courbatures, la chaleur, tout ceci n'était pas prompte au travail mais ils tenaient bon. Bien entendu, certains ne tinrent pas jusqu'au bout, abandonnant ou se retrouvant dans l'incapacité de continuer. Néanmoins, le groupe que la déesse avait choisi l'avait bien été, composé d'individus consciencieux, actifs, cette lueur si forte se reflétant dans leurs yeux. Elle en soigna plus d'une fois, invoquant la déesse de la justice pour ce faire, le miracle se produisant à chaque fois. Certains étaient sceptiques, sachant que les anges pouvaient guérir, mais au fur et à mesure, et à force de répéter que l'Aether existait, à force de voir les gravures la représentant, à force de voir les tableaux qui l'illustraient, les Hommes se mirent à croire, de plus en plus. Et le fait de les faire parler d'elle, de leur demander ce qu'ils diraient pour étendre son culte, les faisaient se rallier à sa cause. Et puis, il suffisait de créer de faux ouvriers parmi les rangs, des Hommes convaincus par son existence, pour que l'opinion générale change en sa faveur, pour que tout devienne possible pour eux. Ainsi, une fois le chantier terminé, ils répandront d'eux mêmes la nouvelle de sa construction, ils raconteront les fresques gigantesques, les colonnes hautes comme dix hommes, les marches à n'en plus finir qui amenait au temple, cette immense balance qui s'abaissait du côté de celui qui avait les arguments les plus valables, les plus vrais, celui qui avait raison aux yeux de la loi. La déesse de la justice ne répondait pas qu'à sa propre justice, elle départageait aussi les justices raciales, donnait compétence à tel ou tel souverain,  aidait à prendre les décisions. Et puis, comme tout Dieu qui se respecte, elle pouvait faire des miracles, donner sa bénédiction à qui croyait en elle. Ils parleraient des cultes, des pèlerinages, des prières. Il y avait tellement de choses qui leur avaient été inculquées pendant ces mois de travaux, tellement. Et puis, entre temps, la déesse véritable, pas celle représentée sur les tableaux, avait pu retrouver celui qu'elle chérissait, son humeur semblant changer, s'améliorer de jour en jour.

A la fin d'une longue nuit de travaux, la dernière pièce fut placée dans le temple, l'aboutissement de tout un projet, un projet que Mortels et Immortels avaient conçu ensembles, bien que les premiers n'en sachent rien. Les sentiments de fierté se mêlaient au soleil levant. Demain, la déesse de la justice pourrait œuvrer.

1051 mots

Revenir en haut Aller en bas
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36412
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Mar 17 Déc 2013, 15:59

La justice se mérite (quête solo) 952818QuteMitsun8

8. La déesse de la justice.

« La splendeur à l'état pur, j'en serai presque jaloux. ». La voix de William venait de résonner dans l'enceinte du temple. Les travailleurs avaient été payés et tous été partis depuis des heures, donnant la possibilité aux deux dieux de reprendre leur apparence préférée. Mitsuko s'était toujours demandée quel avait pu être le physique de cet homme avant son élévation. Était-il ainsi jadis ? Naram le savait mais, aujourd'hui, il n'était plus là pour répondre à ses questions. Y avait-il seulement déjà répondu ? L'esprit du temple sourit, restant tout de même silencieux comme s'il n'avait guère envie de discuter de cela avec elle. Pourtant, alors qu'elle s'apprêtait à lui dire ô combien ses mots étaient idiots compte tenu du fait de la grandeur du temple des esprits et, surtout, de la possibilité que les sept Aetheri le composant avaient de pouvoir le faire évoluer à leur guise, était bien supérieur, il la coupa. « Tu sais Mitsuko, je me suis battu jadis contre les dieux. ». C'était étonnant mais elle resta silencieuse, attendant la suite de son récit. « Néanmoins, j'ai fini par comprendre que peu importe la manière dont les mortels se rebelleraient, peu importe la disparition des Aetheri, il y aurait toujours quelqu'un au dessus. Un monde où les êtres sont égaux n'existe pas. Ceux qui le croient sont souvent ceux qui n'ont rien, qui aimeraient que cela soit possible. Mais lorsque l'on se place au dessus du peuple, lorsque l'on devient roi, lorsque l'on devient reine, on voit que l'égalité n'est qu'une belle utopie et que s'il y a des êtres faits pour gouverner, d'autres sont faits pour être gouvernés. Certains sont dépendants, incapables de tenter quoi que ce soit d'eux-mêmes, alors que d'autres sont indépendants, cherchant à aller plus loin, à avoir des responsabilités. ». Elle sourit. « C'est l'ordre des choses. ». « Exactement. Il y aura toujours quelqu'un au dessus, sans parler de dieux. Et c'est pour cela que se rebeller devient un possible. Lorsque le peuple s'insurge contre son souverain ou lorsque les Mortels essayent de tenir tête aux dieux. Mais, quoi qu'il en soit, si les souverains sont faciles à renverser, Immortels et Mortels ont un lien qui les fait dépendre les uns des autres. Sans les Aetheri, le monde périrait, sans les Hommes, les Aetheri périraient. ». « Pourtant, mon ancêtre... ». « Il y avait des dieux, ils n'ont jamais tous disparus. Simplement, ils étaient oubliés, priés que par quelques êtres qui gardaient encore la foi. Et puis, entre nous, tu devrais savoir que ce n'est pas parce qu'on le ne voit pas que ça n'existe pas, ou que ce n'est pas là. ». Elle tourna les yeux vers lui. De quoi parlait-il ? Elle le fixa, semblant percevoir sa pensée, semblant comprendre qu'il ne parlait plus des dieux mais d'une personne ne particulier. Forcément, elle savait qu'il ne lui en dirait pas plus, gardant le secret de celui qui devait être à la fois son ami et son ennemi. Elle ne savait ce qui les liait exactement. Elle sourit, restant un moment silencieuse.

William lui tendit le bras pour qu'elle l'attrape afin de se diriger à ses côtés vers le trône. « J'aimerai te voir t'asseoir sur ce dernier. Je suis sûre que la scène sera majestueuse. ». La jeune femme sourit de nouveau. « Tu sais William, ce n'est pas parce que j'ai l'air de t'apprécier que c'est le cas. ». Ils marchaient tous les deux dans l'allée principale, la déesse de la justice ayant un étrange reflet dans les yeux, un reflet déterminé. « Un jour, tu paieras pour tes crimes. Un jour, je serai en mesure de te prendre en réparation de ce que toi tu m'as pris. Ton acte ne bénéficiera d'aucune prescription. Je n'aurai de cesse de me souvenir de ce qui a motivé ton action lors de mon ascension. Et, ce jour, lorsque j'aurai assez de puissance pour te faire tomber de ton piédestal, tu peux être sûr que tu le sauras. ». Elle sourit, quittant son bras pour lui faire face. « Je ne suis pas idiote, je sais que tu as simplement voulu sauver ta peau. Mais n'as-tu pas compris à ce moment là que, pire que la fille, ce serait la mère que tu devrais craindre ? Peut-être as-tu pensé qu'en étant Aether, comme toi, je ne représentais aucun danger. Mais, William, ne comprends donc tu pas que si j'ai souhaité incarner la justice, ce n'est aucunement pour les seuls Mortels. Je veux être la justice, la seule, l'unique, celle qui s'applique à tous, même aux dieux aussi puissants que toi. Alors peut-être qu'aujourd'hui mon discours te fait sourire, peut-être que tu ne crains rien pour le moment, mais souviens toi de mes paroles car, un jour, un bandeau sur les yeux, je trancherai de mon épée en faveur de ce qui est juste. Et tu seras perdant, crois moi. ». Mitsuko grandit, prenant l'apparence des tableaux que l'on avait fait poser dans le temple, l'apparence d'une jeune femme brune, un bandeau sur les yeux, une balance dans la main droite et une épée dans l'autre. Sauf que, si les représentations montraient bien l'épée, ce fut une faux qui apparut dans sa main, la faux qui était la sienne lorsqu'elle était esprit de la mort, la faux qui enlève, la faux qui scinde, la faux qui s'abat.

Ainsi, pour la première fois de son existence, la déesse de la justice s'assit sur le trône de son temple, vision qu'un seul autre dieu put contempler, un dieu menacé, un dieu qui devrait attendre sa peine car, ô oui, un jour, elle viendrait.

976

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

La justice se mérite (quête solo)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» ¤ En quête de justice [pv Shiki] ¤
» Quête solo -
» Tenebris (quête solo)
» Contamination? | Quête solo
» Un pèlerinage? | Quête solo
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Désert de Näw-