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 Un pèlerinage? | Quête solo

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 04/01/2016
◈ Activité : Soldats
Isiode et Isley
Lun 19 Déc 2016, 17:35

Un pèlerinage?
« Perdus dans ces hauteurs enneigées »
☯ Suite de Nemencla

« Isiode et Isley au rapport! » S’annonça mon frère en basculant son buste vers l’avant.

Avec le même respect et la même gestuelle, je me présentais à mon tour devant Karlhaven. Ce dernier soupira, bien agacé par nos manières chevaleresques et formelles, comme si notre relation ne se résumait qu’à être maître et subordonnés. Nous savions tous les deux, mon frère et moi, à quel point ce genre de convenances déplaisaient à notre chef, qui considérait tous ses soldats non pas comme des inférieurs, mais plutôt comme une famille dont il était le père. Tous ces enfants, sans exception, étaient son égal et personne n’avait besoin de poser les étiquettes habituelles à son égard et ce, même si nous nous entêtions à le faire devant lui. Nous étions trop fascinés par sa personne, trop admiratif de sa verve et de son allure : la moindre des choses, c’était de lui montrer notre respect. Cependant, Karlhaven ne cherchait pas tant le respect que notre amitié : si nous pouvions seulement arrêter de faire comme s’il était notre supérieur, cela le ravirait plus encore que de le savoir à la tête d’un groupe compétent et soudé. C’est pourquoi, avant même que nous ayons pu atteindre la hauteur désirée par notre révérence, comme les formalités dues à notre rang l’exigeaient habituellement, l’Ange aux yeux bleus nous demanda immédiatement de nous relever et de redresser la tête. Nous nous exécutâmes immédiatement, dans un synchronisme dont nous étions les seuls à avoir le secret – et le réflexe. Nos regards, à cet instant, rencontrèrent aussitôt l’azur de ses pupilles.

« Isiode, Isley, s’il-vous-plaît, cessez cela, voulez-vous? Cela me met très mal à l’aise… Finit-il enfin par nous avouer avec un petit sourire en coin.

- Excusez-nous, Karlhaven, mais vous êtes notre ch–

- Je suis le chef par choix, il est vrai, mais je suis également votre ami. Je suis un soldat, comme vous ; je me bats pour les Vertus et me bats contre les Vices pour un monde meilleur, comme vous, alors, s’il-vous-plaît, considérez-moi comme l’un de vos pairs et non plus comme une idole devant laquelle vous devez vous prosternez. »

Isiode et moi, nous nous échangeâmes un regard à la dérobée avant que mon frère se décide à approuver les dires de Karlhaven d’un hochement de tête. Cela ne faisait qu’attiser plus encore notre admiration à son égard, bien malgré lui.

« Parfait! S’exclama-t-il en nous gratifiant d’un sourire sincère. Alors, qu’avez-vous à me rapporter? De bonnes nouvelles, je l’espère? »

Je me mordis la lèvre en coulant un regard en direction d’Isiode qui, en détournant les yeux de notre chef, fut dans l’obligation de secouer la tête, posant ainsi le geste de négation que redoutait Karlhaven. Son visage se transforma du tout au tout ; il perdit son sourire et son regard, d’un bleu délicat, devint soudainement électrique.

« Que s’est-il passé? »

Sans même avoir besoin de se consulter, mon frère s’avança d’un pas vers l’Ange, se portant garant de la nouvelle qu’il devrait lui annoncer. C’est pourquoi je restais derrière, comme un fantôme silencieux, à observer les changements de mimiques de Karlhaven. Celui-ci exprimait, successivement, la surprise, puis l’irritation, pour revenir à un calme apparent et factice, qu’il se forçait à arborer pour ne pas dévoiler ses véritables sentiments. Cependant, nous étions en mesure de percevoir son ressentiment et l’anxiété qui le troublait, même s’il les cachait sous des traits d’apparence tranquille et détaché. Ainsi, à la fin du récit de mon frère, le visage de Karlhaven n’était plus qu’un tableau d’un gris sans éclat, fade et terni par les sombres nouvelles qui se profilaient à l’horizon.

« Ce n’est pas bon… » Décréta-t-il en se frottant le menton.

Nous restâmes silencieux, postés devant lui comme des marionnettes à l’attente de ses instructions, mais Karlhaven ne bougeait, ni ne parlait : il ne faisait que réfléchir à la situation, à la gravité de la menace et au danger que représentait les Démons, de plus en plus excités et dérangés par la disparition de leur Souveraine.

« Ce problème commence à devenir de plus en plus ingérable… »

Il avait raison. N’importe qui avec quelques neurones comme moi pouvait vous le témoigner : les Démons n’étaient plus du tout contrôlables. Ils tuaient, vandalisaient, violaient, Péchaient plus qu’ils ne l’avaient jamais fait auparavant. De quoi faire frissonner même les plus braves d’entre nous.

« Et vous dîtes qu’ils étaient responsables de la maladie qui ravageaient les récoltes réprouvées?

- C’est exact. Ils auraient lancé une bactérie, il semblerait, sur les champs, les ravageant au point qu’aucune récolte puisse être utilisable. Si nous ne l’aurions pas arrêtés à temps, avec l’aide de nos alliés, la maladie se serait propagée rapidement, détruisant tout ce pourquoi Bouton d’Or existe.

- C’est inacceptable! S’offusqua notre capitaine et se pinçant l’arête du nez. Greydan, Lyoons et Primevère m’ont rapporté un cas presque similaire, mais la maladie infectait non pas des champs, mais des habitants d'un autre petit village, plus au sud.

- Comme à Utopia… » Ne pus-je m’empêcher de rappeler et les visages de Karlhaven et d’Isiode se voilèrent d’une brume sombre et inquiétante.

Les souvenirs de ce séjour, qui aurait dû se passer calmement, refirent brusquement surface dans nos esprits, comme un violent ouragan que je viendrais de lâcher sur nos trois corps secoués . Nous nous rappelions des odeurs laissées par le Fœdor dans toute la ville contaminée, de son poison qui bloquait les voies respiratoires de ses victimes, de la terreur et du repliement des Humains face à ce nouveau danger qui les menaçait. Plus personnellement, je me souvenais de l’inquiétude qui m’avait étreinte tout ce temps où Isiode succombait, lentement, à son mal, de son teint pâle et livide qui n’avait cessé de s’accentuer au fil des heures qui s’écoulaient, de la tristesse qui m’avait pesé lorsque, à mes côtés, j’entendais les supplications de Lyoons pour inciter sa dulcinée à se réveiller, à combattre ce venin qui empoisonnait chacun de ses tissus internes. Tout cela, à cause des Démons. Les Démons, les êtres les plus malfaisants et empoisonnés que ce monde eut le malheur de porter à son sein. De véritables monstres, ils commandaient au cataclysme de se déchaîner, d’emporter tout ce qu’il y avait de plus beau en ce monde dans les ténèbres les plus obscures et les plus malsaines de leurs Vices et de leurs Péchés. Pourquoi ce genre de bêtes existaient-ils sur ces Terres? Pourquoi ne pouvions-nous pas espérer seulement la prospérité et la paix? Parce que ces Cornus existent… Parce qu’ils corrompent notre monde si beau et pur… Parce qu’ils sont là, présents, envahissants… Mes poings et mes yeux se refermèrent.

« Et comme à Utopia, renchérit finalement Karlhaven en tournant son visage dans notre direction. Nous éliminerons le Mal qui sévit. »

Doucement, l’Ange aux yeux bleus se redressa.

« Suivez-moi », nous invita-t-il en passant à notre hauteur avant de quitter la cabane dans laquelle nous avions élu, provisoirement, domicile.

Dehors, un vent doux et frais nous accueilli en nous caressant le visage et en nous emportant des odeurs des champs de Bouton d’Or. Tout autour de nous, des allées et des allées de lopins de terre s’étendaient jusqu’à former un tout avec l’horizon bleuâtre du ciel. Il ne semblait y avoir rien d’autre à plus de cent lieues, à l’exception du blé qui se laissait porté par la brise et les herbes hautes qui se joignaient à leur danse frénétique. Nous restions ainsi, tous les trois, devant l’entrée de la cabane, à observer la beauté de ces herbages et la grandeur de ce doré presque astral. À cette vue, Karlhaven esquissa un sourire énigmatique avant de nous porter, à mon frère et à moi, des regards attendus et légers.

« Vous voyez ces terres si grandes et si riches? Les Démons veulent les détruire aux dépends de toutes ces familles et de tous ces agriculteurs qui ont versé sueur et sang à leur travail. Tout ce territoire n’est pas qu’un simple « territoire », qu’un simple « morceau » de ce monde ; c’est leur maison, leur foyer, leur histoire qui se sont construits ici : tous leurs rêves. »

Karlhaven dirigea son visage vers le ciel, laissant le Soleil des plaines réchauffer sa peau et son esprit.

« Je ne peux permettre que l'espoir en ce monde tombe entre les mains des Cornus », poursuivit-il sans, pour autant, nous faire part de ses véritables pensées.

Pendant plusieurs secondes, il resta silencieux et mon frère profita de cet instant pour s’avancer dans son dos.

« Peu importe votre plan, nous vous suivrons. »

S’approchant encore de quelques pas, il finit par s’arrêter à moins d’un mètre de notre chef, reprenant son discours d’une inflexion sûre et confiante.

« Nous sommes amis, pas vrai? Nous sommes des frères et des sœurs, combattant pour la même cause, le même but. Alors vos inquiétudes et vos tourments, nous les partageons comme si nous n’étions qu’un. »

Je les regardais devant moi, briller sous la lumière du Soleil éclatant, tandis que Karlhaven, d’un mouvement, reporta son attention sur Isiode, puis ensuite sur moi qui, troublé par la splendeur du moment, ne fut capable d’esquisser que ces quelques mots dits avec respect et profonde sympathie.

« Nous serons toujours à vos côtés, chef… euh… Karlhaven. »

L’Ange aux yeux bleus nous sourit avant de fermer les yeux et de s’approcher vers nous, déposant ses mains sur nos épaules.

« Je suis vraiment content d’avoir pu vous rencontrez, Castor et Pollux. »

En songeant à ces surnoms, affectueusement donnés par Vaence, l’apprenti d’Iseult, la soignante de notre groupe, nous ne pûmes réprimer un rire. Dans mon cœur, une chaleur se diffusa agréablement et je fus surpris de regarder Karlhaven d’un autre œil. Notre père, auparavant, était comme cet homme qui se tenait devant mon frère et moi. Souriant et optimiste, il ne voyait que le bon côté des choses, persuadé que la vie tournerait enfin du côté du Bien, que le Mal serait enfin défait et que les Vertus puissent enfin bercer le cœur de toutes ces âmes perdues et égarées par les Péchés et la tentation.

Avant, il croyait en un tel monde.

Mais aujourd’hui, englouti par ses propres larmes et envahi par toute la peine et la souffrance qu’avaient fait naître en lui la perte tragique de notre mère, son optimisme se brisa, éclata, pour ne lui laisser que la vision d’un monde dur et affreux, un monde horrible et hargneux, qui se perdait, inévitablement, dans le sang et les ténèbres les plus obscures. Pendant des années, mon frère et moi avions été bercés par ses illusions, par son pessimisme de plus en plus grandissant, croyant qu’un monde de paix et un monde tout blanc ne pouvait exister. Mais Karlhaven, d’une certaine façon, nous faisait redécouvrir la lumière d’espérance de notre enfance, celle-là même que nous nous étions jurés de suivre pour le Bien de ce monde. Pour le Bien de tous ces rêves et de tous ces espoirs que ce même monde semblaient avoir abandonnés…


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