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 Tenebris (quête solo)

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Lun 05 Aoû 2013, 22:24

    Chapitre I. Le commencement.


    « C'est sans doute la Vaakum ».

    Voici les mots du médecin que l'une de mes clientes avait fait venir au manoir Kuro. Je n'avais aucune nouvelles d'Alec et passais le plus clair de mon temps enfouie sous mes couvertures. J'étais malade, malade à en mourir. Je ne pouvais tenir à jour les commandes de vêtements que l'on m'avait faite et c'était uniquement pour cette raison que mes clients s'étaient inquiétés, moi qui était toujours ponctuelle. L'un d'eux m'avait même rendu visite, une femme d'un certain âge qui était habituée à passer commande. Et, lorsqu'elle avait constaté mon état, elle avait immédiatement appelé un médecin. Le seul soucis c'est que le dit médecin n'avait pas l'air si compétent que cela, pensant tout de suite à la Vaakum, maladie dont j'ignorai l'existence soit dit en passant, lorsqu'il avait constaté que je ne savais pas pratiquer de la magie. Je finis par lui demander : « Quel est cette maladie? ». « Une de celle qui peut vous tuer. Sa particularité est de vous vider entièrement de votre énergie magique. Mais, fort heureusement, vous semblez avoir survécu. Vous devriez retrouver vos pouvoirs d'ici quelques mois ou quelques années. C'est très long de s'en remettre. ». Dans mon cas, ce serait encore plus long que les autres pensais-je aussitôt. Je n'avais jamais pu exploiter ma magie, uniquement dans des cas assez spéciaux et terrifiants ou pour créer les vêtements de ma boutique. Cependant, je n'osais pas contredire ce médecin. Encore un trait de ma personnalité qu'il faudrait que je travaille. Ma timidité exaspérait maître To et, parfois, je comprenais que me supporter n'était pas chose aisée. Cependant, plus le temps passait, plus je me sentais seule et délaissée dans cette grande maison vide. Alec ne revenait plus et je n'avais plus non plus de nouvelles d'Iro, à croire que nous étions condamnés à nous perdre de vue inlassablement. J'étais fatiguée, pas de cette situation, mais réellement. Mes nuits étaient ponctuées d'affreux cauchemars et je n'arrivais pas à détacher mon esprit d'eux. Ils revenaient souvent, trop souvent à mon goût et plus le temps passait, plus je maigrissais, rongée par ces derniers, tourmentées. Les questions revenaient souvent, étaient toujours les mêmes, comme une valse qui ne se terminerait jamais, les danseurs condamnés à tournoyer pour l'éternité.

    Remerciant le médecin, je le reconduisis faiblement à la porte, sachant très bien que je n'étais pas atteinte de Vaakum. Peut-être aurais-je du lui dire ces informations qui ne concernaient que moi, mon absence de magie au quotidien, toutes ces petites choses? Néanmoins, j'avais assez honte de mon statut et ce qui me tourmentait ne me semblait pas provenir d'une quelconque maladie. Non, c'était quelque chose qui touchait mon âme. Je souris comme une idiote. En réalité, je n'en savais rien. Je n'étais pas médecin et je n'avais pas non plus l'intelligence requise pour déduire ce genre de choses. Mais c'était mon sentiment, comme si mon passé, ce que j'avais voulu ignorer, me rattrapait.

    Chose encore plus grave, je n'avais plus aucune nouvelle du monde extérieur depuis des mois... ou des semaines. Je n'avais aucune notion du temps qui passait, comme si je vivais en totale autarcie, ce qui était un peu le cas. J'étais très loin de m'imaginer les choses qui s'étaient déroulées, très loin de m'imaginer que notre futur aurait pu être désastreux. Avant, parfois, je lisais un peu le journal, du moins, les gros titres, car la lecture me fatiguait. Maître To désespérait de me voir convenir à mon rang, moi l'héritière d'un clan dont je me fichais bien. Enfin, pas tout à fait. Disons que je comprenais ce qu'avaient enduré les femmes de mon clan, mais moi qui vivait dans le présent n'avait aucune raison d'aller exterminer le clan responsable par vengeance. Je croyais dur comme fer que la vengeance ne rimait à rien et qu'elle ne faisait qu'attiser une autre vengeance encore plus redoutable. Bref, je ne savais rien, ne m'intéressait à rien. Par exemple, la politique était pour moi une cruelle perte de temps. Je détestais ça, j'avais toujours détesté ça. Le géographie, l'histoire, l'économie, toutes ces notions me dépassaient totalement. Alors oui, j'étais une très mauvaise élève et la mission de maître To était un échec complet, cette mission qui consistait à me faire entrer dans le moule du clan qui était le mien. Néanmoins, tout était différent en ce qui me concernait parce que j'étais la fille de l'ancien Mârid. Enfin, ça, je ne le savais pas mais si je vous retrace mon parcours, vous comprendrez ô combien les Syrkell étaient le cadet de mes soucis. En réalité, lorsque j'étais bébé, le bateau sur lequel je me trouvais sombra au fond de l'océan. Néanmoins, grâce à mes pouvoirs – que je savais utiliser à l'époque – je survécus, recueillis alors par un chef de village ondin qui m'éleva comme sa fille. J'ai donc toujours cru être une sirène, jusqu'à ce que je me retrouve sur terre et apprenne qu'en réalité, j'étais magicienne. Mais cette histoire qui m'est propre ne s'arrête pas ici car, plus tard, j'appris que je descendais d'un clan de sorcières. Mon éducation vers le bien m'avait simplement protégé du mal et cela me rassurait. Pour rien au monde je ne voulais devenir une sorcière, pour rien au monde je ne voulais tuer des individus. C'est ainsi que plus le temps passait, plus j'en apprenais sur moi, au point de ne plus savoir qui j'étais réellement. Car oui, aujourd'hui, je dois bien admettre être semblable à une jeune femme perdue dans un labyrinthe dont elle ne peut trouver la sortie qu'en ouvrant bien des portes. Cela dit, ce qui se trouve derrière ces portes reste un mystère. Ainsi, si je sais qui était ma mère, je ne connais rien de mon père. Je sais que cette dernière enfanta une autre fille, Nikita qui mourut il y a quelques années. Je n'avais jamais vu ma sœur et tout ce que celle-ci me laissa fut une lettre dans laquelle elle me révélait qui j'étais. Combien de fois après cet événement l'idée d'effacer cela de ma mémoire me traversa l'esprit? Plusieurs fois. Surtout que ce qui suivit ne me fut pas profitable, les fantômes passés de mes ancêtres me guidant vers un chemin que je refusais. Et, aujourd'hui, je suis persuadée que ce refus est la cause de cette maladie imaginaire qui me tiraille. Alors non, je ne pense pas être atteinte de Vaakum mais comment aurais-je pu raconter tout cela à ce médecin sans qu'il ne me prenne pour une folle? Alors je l'ai laissé partir, retournant à mes sombres cauchemars.

    En réalité, pour plus d'explications sur mon état, il faut remonter à quelques mois, lorsque tout allait pour le mieux mais que mon état n'allait pas tarder à sombrer. Au début, je ne remarquai rien, juste que je faisais des rêves étranges. Néanmoins, cela n'avait aucun effets néfastes sur moi une fois la nuit terminée et mes journées se passaient bien. J'exerçais mon métier, envoyais les commandes, bref, je ne changeais en rien mes habitudes. J'avais même pris celle de travailler avec ce mystérieux dès à coudre qui me semblait être apparut comme par magie un beau jour. Je ne me rappelais pas l'avoir acheté et puis, je m'étais dit finalement que cela devait être un cadeau provenant d'une personne qui m'était proche. Je ne savais pas réellement mais je ne me méfiais pas, ce n'était pas dans ma nature, malheureusement pour moi. Quoi qu'il en soit, les jours passèrent et mes cauchemars devenaient de plus en plus virulents. Je me réveillais même pendant la nuit, incapable de dormir. Au début, j'arrivais à replonger dans le sommeil mais cela cessa bien vite. J'avais des sueurs froides, des nausées et si l'idée que je fus enceinte me traversa l'esprit, je dus bien reconnaître qu'elle était tout à fait stupide. Après tout, je n'arrivais même pas à regarder un homme nu alors comment aurais-je pu faire l'amour? Cette idée sortit donc de ma tête et je cherchais une autre cause possible. Avais-je manger quelque chose de mauvais sans m'en apercevoir? Maître To, au début, se moqua gentiment de mes cauchemars et moi, disant que si j'avais une force mentale supérieure, je pourrai m'en défaire. Il m'enfonçait dans mon malheur mais j'avais l'habitude et, au fond, je savais bien qu'il avait entièrement raison. Pour mes terribles songes, je me dis qu'il ne s'agissait probablement que d'une mauvaise passe. Seulement, cette mauvaise passe me fatiguait et commença à devenir longue, très longue, mes cauchemars s'intensifiant, si bien que lorsque je me réveillais, je ne savais plus trop si j'étais encore dans mon rêve ou si je me trouvais dans la réalité. Mes songes avaient plusieurs étages et je tombais dans différents mondes, différents contextes sans que je ne puisse y échapper. En quelques jours à ce régime, mon teint devint pâle et des cernes magnifiques apparurent sous mes yeux. Quand je me regardais dans un miroir, je me faisais peur. Et puis, cela ne s'arrêta pas là car je perdis l'appétit, n'ayant qu'une seule envie : dormir, chose que je ne pouvais pas réellement faire puisque lorsque je dormais, mes cauchemars reprenaient et je me réveillais aussi fatiguée qu'auparavant, un brin traumatisée. Maître To commença réellement à s'inquiéter lui aussi car s'il avait pour mission de m'éduquer et pouvait me faire des leçons de morale quand ça lui chantait, laisser mourir la seule descendante du clan Syrkell n'était pas envisageable.

    C'est ainsi que commença mon aventure, après cette période intense de cauchemars. J'étais obligée de faire quelque chose, d'écouter ce qu'ils me disaient pour pouvoir avancer. J'avais cette certitude, la certitude que je ne pourrai retrouver la paix que lorsque ces derniers auraient cessé. Seulement, j'étais très loin de me douter de toutes les problématiques que j'allais rencontrer à l'avenir. Toute ma vie allait être bousculée, beaucoup de secrets m'allaient être révélés. En réalité, lorsque j'aurai pris la décision importante de partir à la recherche de mon passé, j'allais me retrouver dans un lieu particulier : le temple des esprits, et ce serait eux qui guideraient mes recherches. J'allais être confronté à mon passé auprès d'Orion, cette partie de mon histoire sur laquelle j'avais peur de revenir. Je n'acceptais pas le fait de n'avoir rien vu venir. Pourtant, le nouveau point de vue que j'allais adopter changerait sans doute la donne : la compréhension. Cependant, cela ne s'arrêterait pas là car sur les traces de mon passé, l'on allait me guider vers celles de mon père, une révélation à la fois terrible et déstabilisante. Et puis, finalement, ma famille maternelle, celle de laquelle je ne voulais pas entendre parler, du moins, le moins souvent possible. Voilà tout ce qui m'attendait, l'ampleur de ce que j'allais apprendre me changeant à jamais, faisant de moi ce que je ne voulais, à l'heure d'aujourd'hui, pas devenir.

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Tenebris (quête solo)

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