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 La Voie de la Tortue, Niveau I [PV Ophalee]

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Ven 01 Nov 2013, 12:58

Les yeux d’Ophalee se posèrent sur les parois de la grotte alors qu’ils marchaient. Au fur et à mesure des pas, Ophalee voyait une étoile s’allumer de mille feux mais sa lumière était tellement douce qu’elle n’abimait pas le regard de la bélua. C’était un spectacle merveilleux, comme si la grotte les accompagnait dans leur avancée, leur indiquant la direction. En fermant les yeux, Ophalee remarquait une forte magie mais personne n’aurait pu exactement dire d’où elle sortait puisqu’elle était agrippée à toutes choses. Les pierres comme le vent en étaient baignées. Ce n’était pas cette magie qui brulait le nez de ceux qui la sentent, plutôt une douce essence de fleurs inconnues assez présentes pour qu’on se sente imprégner.

Avec le temps passé dans la grotte, Ophalee finit par remarquer que c’était Eerah même qui allumait ces étoiles sous ses pas. Comme si la magie ne s’intéressait plus grandement à Ophalee. Après tout, pensa-t-elle, ce n’était pas elle que les esprits voulaient puisqu’il l’avait déjà en quelque sorte, mais bien cet homme qui se tenait devant elle, déterminé, semble-t-il, à changer quelques aspects de sa vie. Sa main effleura le tissus de sa veste pour lui indiquer qu’elle était toujours présente même si silencieuse. Elle ne voulait pas rompre le charme de la grotte.

Enfin, ils débouchèrent sur un grand domaine. Les étoiles disparurent pour laisser place à de plus grandes étoiles, communément appelées Soleil. Le sol ne s’accommodait plus à leur pas et les soleils voyageaient librement. En levant le nez, elle remarqua qu’il y avait des nuages. Comme si des enfants s’amusaient à leur faire prendre des formes, ceux-ci ressemblaient tantôt à des animaux communs, tantôt à des animaux légendaires. Un nuage passa à côté d’Ophalee et elle y vit la caricature d’un loup. Un autre passa au-dessus d’Eerah et prit une forme d’un corbeau. Le sourire de la bélua était fin mais bien présent. Puis elle sentit un regard posé sur elle, si ce n’est plusieurs et décida de s’approcher d’Eerah pour lui prendre son bras. Elle l’amena à quelques pas de la fontaine. L’eau scintillait et chaque goutte provoquait un son digne du rire d’une fée.

« Eerah. » Elle regarda autour d’elle. Sept portes se présentaient mais ce n’était pas elle de choisir. Quoiqu’il fasse, Fûzail y serait, toutefois, Ophalee garda cela pour elle comme si le choix des portes était quelque chose de décisif. « Il y a sept portes, autour de nous, en partant de la sortie de la grotte. Nous sommes dans un grand domaine et… Ah, mais je suis bête. » Elle avait omis quelque chose, un don qui lui appartenait. Sa main se glissa du biceps jusqu’à une partie non-vêtue du corps d’Eerah, le poignet puis la main et elle referma sa prise sur celle-ci, délicatement. Elle inspira, les yeux fermés et les rouvrit. « Mon regard est à toi. » dit-elle tout simplement.

Le fait qu’elle pouvait lire dans les pensées avait permis de développer le fait de partager bien plus qu’une pensée, bien plus qu’un soupir. A qui elle donnait le droit de fouler son esprit, possédait aussi le droit de sentir, de ressentir, de voir et de vivre à travers elle. Il pouvait désormais emprunter ses yeux s’il prenait le temps. C’était quelque chose de peu commun. Et ce n’était pas vraiment une forme de possession puisque grâce à la bélua, il pouvait recouvrir la vue le temps qu’elle le touche et non voir à travers ses yeux aux premiers sens du terme.

La demoiselle voyait de plus en plus flou jusqu’à sombrer dans le noir total. Prêter sa vue n’était pas sans risque bien évidemment, il y avait toujours un retour. Cela ne la choqua pas, elle serra juste un peu plus la poigne qu’elle avait sur Eerah puisqu’elle était devenue aveugle. « L’une de ces portes te conduira à Fûzail et je te suivrais jusqu’à ce que tu la rencontres. » Sachant où la tête de l’homme se trouvait, Ophalee ajouta « Pour briser le lien, il suffit qu’on s’éloigne… » Peut-être que ce qu’elle venait de lui offrir temporairement était un cadeau empoisonné car une fois la vue recouverte, souhaiterait-il peut-être la garder ? Ce qui, au final, ne serait possible… Elle lui avait prêté sa vue mais celle-ci lui reviendrait à un moment ou à un autre. Rien que le fait qu’il puisse voir les rayons du soleil réconfortait à demi la bélua.
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Eerah
Æther des Bergers et des Wëltpuffs

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Eerah
Sam 02 Nov 2013, 22:14

Un réveil. Un réveil rude et sans douceur, mais un réveil. La main d’Ophalee était posée sur son bras comme un glaçon sur un poêle brulant. Il pivota la tête vers elle, sans un mot, la bouche bée et les yeux plus perdus que jamais. Les dernières minutes n’avaient été qu’un vaste rêve sans queue ni tête, de ceux qui ôtait au rêveur toute chance de le différencier de la réalité. Eerah n’était pas certain du moment où il avait commencé, ne savait pas combien de temps il avait duré, et doutait même qu’il ait vraiment existé. Dès que ses pieds s’étaient posés sur le marbre, il s’était senti partir, glisser dans les limbes au son de ses propres pas. Chaque écho bondissait et rebondissait de mur en mur, tintant gaiement sans jamais perdre de son intensité. Le Déchu était persuadé que, si une quelconque divinité l’avait soudainement guéri de sa cécité, il aurait aperçu un sol de cristal, des murs de verre et un plafond de diamant. Une telle pureté ne pouvait simplement pas exister dans leur monde.

La présence de la Bélua s’était presque effacée de sa conscience, ne se rappelait à lui que par de courts effleurements, le suivant comme une ombre. Lorsqu’elle se rappela à lui, il tangua entre déception et émerveillement. Il avait quitté un rêve pour un autre. Non loin ruisselait une fontaine, un milliard de perles sonores qui heurtaient les alentours en un élégant cartographe. Il en distinguait vaguement les portes qui les entouraient, mais se surpris à ne pas distinguer de plafond. Les échos s’y perdaient sans jamais en revenir, comme aspirés par une matière sans consistance. L’évocation par sa camarade de son prénom le fit redescendre sur terre. Sa main effleurait toujours son bras, électrisante. Elle lui expliquait le fonctionnement des portes quand elle s’interrompu, et lâcha une simple phrase, aussi simple que lourde de sens.

Une seconde passa, puis deux, et l’inimaginable se produisit. Loin devant, là où se fixait toujours son regard, à défaut d’avoir quelque chose à regarder, là-bas venait de naitre une lumière. Faible, fragile, mais pour la première fois depuis des siècles, il pouvait voir quelque chose. C’était comme retrouver un vieil ami, mieux, comme si la femme qui hantait ses nuits s’offrait soudain à lui sans résistance. Elle, cette femme lui avait redonné la vue. Un instant après, il était figé devant le spectacle qui s’offrait à lui. Lui qui avait passé son temps à s’imaginer les choses, voilà qu’elles se montraient enfin, et par les dieux, il n’était pas déçu. Il distinguait des choses qui ne s’entendaient pas, apercevait certaines particularités qu’on ne pouvait sentir. Et la vit, elle. Elle n’était pas comme il l’avait imaginé. Pas moins belle, pas plus laide, simplement différente. S’il avait pu avoir une idée générale de son apparence, la couleur de ses cheveux lui paraissait plus juste, la teinte de sa peau était plus naturelle, et les courbes de son corps, bien plus séduisantes. Un régal sensuel, qui prit fin avec un frisson glacial lorsqu’il vit les yeux qui ornaient son joli visage. C’était ses yeux, des yeux d’aveugles, gris et ternes, froids et morts. Tout ça n’était qu’un échange. Un échange était temporaire. Il ferma brusquement les paupières, et se mordit la langue avec force. Non. Pas ça, ça devait cesser. Plus il profiterait de ce don, plus ça serait dur de le perdre de nouveau. A peine avait-elle évoqué le moyen de mettre fin à l’échange qu’il s’écarta brusquement, une grimace sévère défigurant son visage.

-« Non. Non, je ne peux pas. »

Il attendit une seconde, et battit des paupières. Le noir était revenu. Il se fit violence pour ne pas penser au bref instant de plaisir qui venait de passer. Non, il n’avait pas besoin de ça, pas maintenant.

-« C’est trop dur. Je t’en prie, ne recommence plus. Je ne veux pas perdre ça à nouveau. »

Le Déchu soupira longuement en faisant quelques pas. Ne pas y penser. Ne pas y penser. Ce bleu… Non. Ne pas y penser. Tout n’était que noir, et ça ne changerais pas. Point. Il tenta de masquer son trouble en lâchant d’un ton amusé :

-« Au moins je n’ai pas été déçu de te voir, toi. Tu es ravissante, et probablement la seule à qui je pourrais dire ça sans trop m’avancer. »

Il sourit, puis se tourna vers une des portes, et tiqua légèrement. Elles étaient toutes semblables, et toutes différentes. Il n’avait pas eu le temps de les détailler du regard, mais l’une d’elles lui avait paru étonnamment simple, épurée. Calme. C’était ce dont il avait besoin, après cette marée d’information. Du calme. Sans savoir si la Bélua lui entamerait le pas, ou si son rejet l’avait choquée, il passa le pas de la porte, conscient que le plus gros du travail était à venir.


Fin.


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