Un premier pied vint se poser sur le sol cendreux, poussiéreux et dévasté des terres arides. Une plaine immense au relief arpenté et aux couleurs des plus sombres, passant d’un gris plein de désespoir au marron sale et peu encourageant. Au loin se dressait le promoteur de toute cette désolation. Le volcan ardent, crachant encore et toujours ses gerbes de roches en fusion et sa lave, qui dégoulinait le long de ses flancs telles une plaie suintante et sanguinolente.
Et dans tout ce décor se distinguait aussi bon nombre de créature volante, petite ou grosse, colorée ou se fondant parfaitement dans le décor, celles-ci étaient l’exception même au désert qu’était les terres arides, volantes et pleines de vies.

Après cette observation de lieux, un deuxième pied vint devant l’autre, ensuite un troisième et ainsi de suite, laissant une empreinte de botte sur le sol charbonneux, qui tarda guère à être effacé par les particules de poussières qui volait à chaque petite brise.

Kain marcha et marcha encore à travers ce véritable désert. Même d’ici il pouvait sentir l’immense puissance du volcan, la puissance de son feu, destructeur et créateur. Un frisson parcourut le corps de l’Elémental à cette pensée, posséder une telle force devait être tellement grisant. Rien que le fait de se tenir à proximité de ce géant semblait décupler ses pouvoirs d’Elémental de feu, mais peut-être n’était-ce juste qu’une impression. Dans tout les cas il avait hâte d’arriver à destination, là il en aurait le cœur net.

Le trajet était malheureusement long. L’homme s’autorisa alors une petite pause sur la route. Seul le repas manquait. Mais l’endroit pullulait de créatures volantes, Kain en crama alors une qui passa malheureusement trop près de lui. Cuite à point, il dévora ensuite goulument cette dernière avant de reprendre la route.
Sur son chemin, il passa près d’une vieille ferme qui tenait encore debout. Peut importe, le mercenaire continua son chemin, mais soudain, il crut entendre des cris au loin. L’Elémental tourna son regard vers la source de ce son pour voir un vieil homme courir vers lui en agitant les bras.

Vous là ! Hé vous ! Vous !

Kain le regarda avec une indifférence la plus totale et lui répondit sèchement.

Qu’est-ce que tu m’veux ?

Le vieillard ne s' offusqua point, il semblait même heureux, à tel point qu’il sautillait sur place.

Vous devez être un voyageur. Oui, oui, je le vois. Vous devez être friand de trésor, de pouvoir ou d’or. Oui ! Je pourrais vous en donnez, oui. Mais seulement si vous m’aidez. Oui.
Oh, mes petits bébés, mes pauvres vous me manquez. Oh…

Le regard de l’Elémental se fit soudain plus intéressé. Même si le vieil homme avait une attitude des plus étrange, comme fou, voire même cinglé.

Mais dit moi vieillard, qu’est-ce qui m’empêchera de te piquer tes trésors hein ?

Son interlocuteur ne se braqua pas le moins du monde. Un petit rire sortit de d’entre ses dents jaunis et désordonnées tandis qu’il se frottait les mains.

Ohoh. Mais je pourrais vous apprendre des pouvoirs que moi seul connais. Oui. Et je pourrais vous les apprendre si seulement vous m’aider. Oui, oui.
Alors venez, venez. Suivez moi, oui.

Intéressant, presque autant, voire peut-être même plus que l’or lui même, mais il fallait voir ce que ce petit vieux pouvait lui proposer. Kain hocha donc la tête, prêt à suivre le vieil homme, mais ce dernier ne semblait pas prêt à partir, pas encore.

Oh, mais oh. Regardez ça ! Oui oui. Une autre personne approche.

Il agita alors les bras et courut à la rencontre de ce nouvel étranger et quant à Kain, il regarda l’inconnu qui s'approchait d’un mauvais œil comme si celui-ci allait s’apprêter à le voler.

L’inconnu s’approcha petit à petit jusqu’à ce qu’enfin on puisse distinguer un peu mieux ses traits. Une femme, d’après sa poitrine assez généreuse et ses cheveux, d’un bleu de glace, d’une longueur assez conséquente. Pas de doute, c’est bien une femme. Accompagnée d’un loup géant de surcroît. Kain ne bougea pas et se contenta de continuer à fixer d’un mauvais œil l’étrangère qui s’approchait avec son animal de compagnie. Mais de son côté, le vieil courrait carrément vers elle, sans aucune crainte, comme il l’avait fait avec lui.
Sautillant et faisant claquer sa canne sur le sol, il lui fit le geste de venir tout en lui disant.

Venez, venez ! Oui ! Je vais avoir besoin de vous ma chère. Oui, oui. Venez approchez.

Et enfin, il retourna en direction de l’homme qui attendait son retour avec un petit soupçon d’impatiente.

Le vieillard et la jeune femme arrivèrent alors près de Kain, ce dernier posa alors son regard avec attention sur la jeune femme, un peu comme s’il regardait une marchandise avant de l’acheter. Elle était mince, grande et avait un teint d’une blancheur qu’il qualifierait de cadavérique. Il renifla alors bruyamment tandis que celle-ci se présenta devant les deux hommes. Anwen qu’elle disait s’appeler, son nom ne lui disait rien, à vrai dire le jeune ne s’en souciait guère plus que ça de savoir le nom de cette femme. Mais il répondit tout de même à son salut. Bref, d’un ton neutre et sans chaleur.

S’lut…

Juste à la fin, sa voix fut couper par celle du vieillard qui était des plus jovial, voire peut-être trop même.

Enchanté, enchanté. Oui, oui. Je suis très content de vous voir mademoiselle Worthington. Oui. Et toi aussi Emndel. Oui!

Il s’approcha alors du loup géant et lui ébouriffa la fourrure. Le vieux partit alors d’un éclat de rire avant de commencer à se diriger vers sa ferme tout en faisant de grands gestes en direction des deux Elémentals.

Kain s’exécuta alors à la suite du vieil homme, tandis que ses soupçons quant au fait que ce dernier soit cinglé ne faisait plus aucun doute dans l’esprit de l’Elémental de feu. Après tout il y avait de quoi. Ce type était vieux, d’une, et tout seul dans sa pauvre ferme délabrée avec quasiment personne à qui parler dans ce désert. Il y avait vraiment de quoi devenir fou oui.
Anwem devait être toute proche de lui, Kain lui fit part de ses soupçons en lui chuchotant pour ne pas que le vieillard puisse l'entendre.

Je crois bien que ce vieux débris est totalement cinglé si tu veux mon avis.

Ils arrivèrent alors devant la ferme du vieil homme qui leur intima d’entrer à l’intérieur.

Entrez, entrez donc ! Oui ! Nous pourrons discuter tous ensemble. Autour d’une tasse de thé, oui !!

Kain attendit que la jeune femme entre la première et tandis qu’il passa à son tour, il ne put s’empêcher de jeter un regard entre surprise et incompréhension au vieillard, qui de son côté lui lançai un regard, des plus pétillant, entre malice et folie.

Passant la grande porte, les deux Elémentals pénétrèrent dans la demeure du vieillard, qui s’engouffra alors à leur suite, en fermant délicatement la porte derrière lui. L’endroit était dans un sale état, quelques trous se voyaient sur les mur et le bois de ceux-ci commençait à se couvrir de moisissure et l’odeur, un horrible odeur de vieux et de renfermé qui vous piquait aux narines comme de la moutarde. Mais mis à part cela, un petit couloir en forme de L, bifurquant vers la gauche, se dessinait devant les invités. Deux portes se faisait face l’une à l’autre. Kain attendit dans le couloir, comme la jeune femme, afin de savoir laquelle prendre. Le vieil homme régla cela rapidement, se frayant au passage un chemin entre le mur et le mercenaire pour se diriger vers la porte de droite. Ce dernier ne put réprimer une grimace en sentant le corps du vieillard contre le sien à cause de l’étroit couloir. Frottant ses vêtements, il se mit tout de même à suivre le vieux jusque dans sa cuisine ou il commença déjà à leur servir le dit thé.
Ils s’installèrent autour de la petite table ronde de la cuisine. Le bois de la chaise commença à grincer dangereusement alors que le mercenaire posait son imposante masse sur cette dernière. Il espérait qu’elle allait tenir le coup jusqu’à la fin de la discutions.

Kain but alors son thé, brûlant, écoutant assez peu attentivement le vieillard, plus préoccuper par autre chose, tandis qu’il leur expliquait ce qu’ils aillaient devoir faire. Capturer des oiseaux apparemment, c’étaient bien leu veine. L’Elémental de feu aurait bien put les lui donner en deux ou trois morceaux, voire prêt à être dégustés, mais il doutait que vieil ait envie de les avoir dans un tel état.
La jeune femme tenta alors d’obtenir plus de détail, mais sans plus de résultat pour leur tâche.  Kain finit son thé, sans goût d’ailleurs, celui-ci ne devait être que de l’eau chaude. Il se leva ensuite de sa chaise en lâchant un soupir intérieurement, elle avait résistée, mais il déconseillait à quiconque d’essayer de s’y rasseoir. S’adressant alors au vieux, il lui dit alors avec une légère teinte d’impatience dans la voix, pressé de quitter la demeure de ce fou.

Bien. On verra ce que l’on peut faire.

Le vieux secoua alors vigoureusement la tête, sourire aux lèvres.

Oh j’en étais sur. Oui, oui. Merci bien mon bon monsieur... et madame.

Celui-ci avait légèrement appuyé son dernier mot, lançant quelques sourires à l’intéressée.
De son côté, Kain quitta aussitôt cette ferme délabrée, sans attendre l’autre Elémental, ouvrant la porte à la volée.

Enfin sortit, il inspira profondément l’air emplit de souffre et au goûts cendreux des Terres arides, qui fut largement meilleur que le celle de la maison du vieux, comme libéré après un long séjour en prison.
Commençant à marcher doucement, se souciant peut de ce qu'il pouvait y avoir derrière lui, le mercenaire essaya de réfléchir à la manière dont il allait bien pouvoir capturer ses satanés animaux volants.

Son pas était décidé, même s’il semblait quelque peu hésitant, cela devait surement être due à sa grande taille, mais dans tout les cas il ne savait pas par où commencer afin de mettre la main sur des animaux volant. Gauche, droite, tout droite, en arrière, Kain n’en avait aucune idée. Il scrutait le ciel afin d’en apercevoir quelqu’un, mais rien, pas l’ombre d’une créature volante dans le ciel. Hélas, même si l’homme pouvait miraculeusement en trouver une, comment allait-il faire pour la ramener sans la tuer n’y la blesser ? Par la force peut-être, même si cela risquerait d’être des plus éprouvant physiquement, surtout s’il devait en ramener une du bout des terres arides jusqu’à cette ferme.
Il continua de marcher, peut-être que l’une d’elle irait pointer le bout de son nez sur le chemin. L’Elémental soupira intérieurement. Dommage que le vieillard ne soit pas aveugle, comme ça il aurait surement pu lui faire avaler qu’il lui avait ramené plein de ces sales bestioles qu’il voulait tant. Un bruit lointain sembla arriver à ses oreilles, mais il n’en tint pas plus considération que cela, se contentant de marcher.

L’homme ruminait encore dans ses pensées quand soudain il sentit quelque chose sur son épaule. Celui-ci se retourna aussitôt, main sur la manche de son épée prêt à dégainer et à découper le danger qui se trouvait derrière, mais il s’arrêta là. Devant lui se tenait l’autre fille qui était venue avec lui chez le vieil homme et qui de surplus lui avait donnée la même mission que lui. Kain l’avait complètement oubliée celle-là. Le travail en équipe n’était pas son fort, mais peut-être que la jeune femme pouvait l’aider à ramener les animaux ailés vivant auprès du vieux. Elle proposa alors de se rendre à un fleuve ou bien d’aller jeter un coup d’œil derrière la montagne non loin. La première idée sembla bonne pour le mercenaire, même s’il n’allait pas le reconnaitre face à la femme qui se tenait devant lui.
L’Elémental de feu hocha alors la tête et lui répondit d’un ton neutre, autoritaire et sans trace d’amabilité, comme s’il donnait des ordres à l’une de ses troupes.

Bien. Nous irons vers le fleuve. Montre moi ou c’est et on s’y dirigera aussitôt.

La toisant de toute sa hauteur, l’homme la fixait de ses yeux marrons, sans la trace de la moindre émotion dans son regard, attendant qu’elle ce mette en chemin. Cela ne lui plaisait vraiment pas de ce faire aider par une femme, mais il le devait pour pouvoir menez à bien la requête du vieillard. Le mercenaire espérait juste que celle-ci ne soit pas trop énervante et qu’elle allait ce montrer un minimum efficace.

Encore accroupit et bouche grande ouverte, Kain happa les dernières gouttes que contenait encore sa gourde, ayant finit celle-ci d’une traite, avant de la remplir à nouveau avec l’eau du lac. La jeune femme lui parla dans le même temps, l’homme l’écoutant alors d’un air distrait. Quelques mots retinrent tout de même son attention. Apparemment elle pouvait utiliser l’eau et la glace, ça c’était intéressant, au moins elle pourra se montrer utile. L’Elémental ne réagit pas plus que cela à la mention de ses pouvoirs, quasiment toute les races pouvaient utiliser aussi les pouvoirs des éléments. Le reste il n’en retint que les mots : difficile, plusieurs, essais. Peut-être bien qu’ils allaient avoir du mal, ils ne le sauraient pas avant d’avoir essayés. Kain referma alors sa gourde, remplit à raz bord et de nouveau la femme qui l’accompagnait prit la parole. Des questions et encore des questions. Son nom ne lui suffisait donc pas, elle voulait en savoir plus encore ? L’homme n’était pas là pour faire ami-ami avec tous ceux qu’il rencontrait. Il s’était bien débrouillé seul, sans personne et rejeté tel un monstre par les autres, ce depuis son enfance avant de finalement quitter sa ville natal et commencer sa vie de mercenaire.
Se relevant, il se tourna vers Anwen et lui afficha un léger rictus, voulant lui faire peur pour qu’elle arrête toutes ses questions qui l’ennuyait.

Y paraît que j’maitrise le feu et que je crame tout ceux qui m’énerve et toi tu commence doucement à m’énerver tu voit ?

Son visage se ferma alors, devenant dur et sévère, tout en toisant la jeune femme. Un léger temps passa durant lequel le silence se fit, oppressant, alors que la tension s’installa. Kain brisa alors le silence, après tout il avait tout de même besoin d’elle et de ses pouvoirs pour attraper ces animaux ailés.

Bon c’est fini les questions ?
Je t’en pose moi ? Non, alors on se contentera de faire se que l’on a à faire avec ces satanés bestiole. Sans plus.

Il lui tourna alors le dos et se dirigea d’un pas décidé vers les animaux qui s’abreuvaient toujours près du lac.

spoiler:

Regardant fixement la jeune femme, l’homme attendait qu’elle le libère enfin de cette bulle d’eau. Elle commença alors à débiter sur les soi-disant avantages des Elémentals d’eau. Un son dédaigneux sortit d’entre les lèvres du mercenaire en entendant ces paroles et il ne put s’empêcher de répliquer.

C’est bien pour ça que vous ne serez jamais les meilleurs.

Mais finalement, elle finit par libérer son prisonnier, faisant au passage changer son eau en glace. Retombant alors sur la terre ferme, Kain jeta, pendant un bref instant, un regard des plus mauvais en direction d’Anwen, avant de tourner sa tête vers les animaux volants encore prisonniers dans les glaces de cette dernière. Elle demanda alors si le mercenaire avait une idée quelconque pour ramener ces bêtes à la ferme du vieillard. Il n’avait aucune autre idée, mais il lui répondit, de son ton habituel et peu amical envers la jeune femme.

Simple. Tu les gèles, je les ramène.

Et c’est ce qu’il allait faire en se dirigeant vers les bestioles immobiles, près du lac. Bizarre qu’elles ne se débattaient pas d’ailleurs. Mortes elles n’avaient aucunes valeurs, Kain espérait qu’Anwen ne l’ait avaient pas tuées en voulant les capturer. Arrivé près de l’un d’elle, l’homme se pencha alors vers cette dernière afin de la porter. Avec sa force, il ne risquait pas d’avoir trop de mal, n’y de trop se fatiguer durant le trajet. Son bras se tendit donc pour aller agripper l’animal aillé. Mais alors qu’il s’apprêtait à faire cela, la bête s’agita soudainement, se débâtant dans tout les sens pour aller, d’un coup, mordre le bras du mercenaire qui poussa un cri de douleur, mais aussi de surprise.

Purée saloperie, lâche moi bordel !

Il avait carrément gueulé cela sans s’en rendre compte et par un pur réflexe d’instinct de survie, l’homme asséna plusieurs coups de poing dans la tête de son agresseur jusqu’à ce que ce dernier daigne enfin lâcher son bras. La tête de l’animal retombant alors lourdement sur le sol, Kain se releva aussitôt, un bras dégoulinant de sang, le cœur encore battant d’adrénaline, et dans un juron, il envoya un coup de pied dans ce qui devait être les côtes de cette bête volante, qui d’ailleurs resta immobile malgré ce dernier coup. Il ne savait pas si elle était encore vivante ou si dans sa tentative de se libérer il l’avait tuée. Il en restait toujours une, même si elle aussi restait sans bouger. Mais dans le pire des cas, le mercenaire avait au moins appris qu’il allait devoir être prudent s’il voulait attraper d’autre de ces animaux aillés.