Une araignée au plafond (Q: Hayina/Raeden)

Lun 06 Mai 2013, 08:30

Avant de sortir de chez elle, Hayina se regarda une dernière fois dans le miroir. Sa tenue était plutôt correcte. Puisqu’elle sortait pour faire une mission, aussi ridicule soit-elle, l’orisha avait décidé d’abandonner la robe et avait mis un short et un tee-shirt noirs. Plus elle avait de la peau à l’air, plus elle se sentait libre : d’habitude, c’était les étoffes légères et larges des robes qui satisfaisaient cette sensation, mais aujourd’hui, elle ne voulait pas paraître spécialement féminine. Question de principes, dirait-on.

Le matin, Hayina avait décidé d’aller se promener aux environs de la ville. Puis, son regard s’était attardé sur des affiches de recrutement, toutes placardées sur les murs d’entrée de celle-ci. Au menu : une auberge recrutant deux personnes pour… chasser le nid d’une araignée qui faisait fuir tous ses clients. Ayant d’abord cru à un canular, l’orisha avait rigolé ; mais au final, elle avait décidé d’aller quand même voir les tenants de l’auberge, pour voir si c’était sérieux ou non. Après tout, une araignée pouvait être plus redoutable qu’on ne le croyait ; en plus, l’affiche parlait d’un nid. S’il s’agissait d’une tonne de petites araignées venimeuses, pas de doute quant au fait de recruter des personnes un minimum capables (et personnellement, si elle avait su cela, elle aurait elle aussi préféré dormir dans une autre auberge… enfin, de toutes façons, elle était au-dessus de ces endroits miteux). Ainsi, en fin de matinée, elle s’y était rendue : la tenante était seule, le hall étant vide. Elle semblait vraiment désespérée, car elle fut incroyablement reconnaissante que quelqu’un se présenta. Selon ses dires, plusieurs personnes étaient venues la narguer par rapport à son annonce « ridicule ». Elle lui avait dit de revenir l’après-midi, car la personne qui serait son coéquipier avait aussi rendez-vous à cette heure. La tenante disait lui donner plus de détails plus tard, mais qu’elle voulait qu’elle s’engage à régler ce problème. Sceptique mais pas impressionnée, l’orisha avait hoché la tête puis était revenue chez elle.

Enfin, l’après-midi était venue. Hayina sortit dans la rue avec sa louve, Nymeria. Cette dernière ne semblait pas très intéressée par cette mission : ainsi, elle avait préféré passer la journée de son côté. Quand les deux amies atteignirent la première intersection, Nymeria la regarda longuement puis partit en galopant en direction de la forêt, laissant Hayina partir seule vers le centre. Elle allait encore devoir se confronter aux rues étroites du centre-ville, sans cesse bondées de monde… en entrant dans la première où elle ne pouvait que piétiner, l’orisha se dit qu’il faudrait qu’elle s’entraîne vraiment à voler : elle aimerait tant éviter ces rues étriquées pour atteindre sa destination… ! Peu à peu agacée par le monde, elle fut prise d’un immense soulagement quand elle aperçut au-dessus des têtes l’étal de l’auberge. Celle-ci se faufila en-dehors du flot de la foule et entra pour la seconde fois.

Pour ne pas changer, le hall était vide, et la tenante de l’auberge était assise, les poings sur son menton. Elle dormait. La tenante était une femme qui semblait bien vivre : elle était du genre potelée, la grosseur de ses joues étant accentuée par ses poings qui s’appuyaient sur elles. Sans prévenir, Hayina s’approcha jusqu’à frôler sa tête endormie puis lui dit :

Je suis à l’heure !

Affolée, la femme cria et sauta vers l’arrière. Elle reprit son souffle et lui répondit à toute allure :

Hayina la remercia poliment et alla attendre debout, près des canapés, adossée contre le mur. Les canapés étaient d’une qualité horrible : elle aurait tout fait sauf s’asseoir sur quelque chose qui était indigne d’elle… puis, elle attendit que l’autre personne n’arrive, se demandant comment cette personne pouvait être. Elle espérait juste que ce ne soit pas un sorcier, ni une ombre. Elle détestait les sorciers. Hayina observa aussi le hall : apparemment, l’araignée n’y était pas. Elle avait observé tous les recoins de la pièce, et elle n’en avait vu aucune trace… sauf le fait qu’elle soit jonchée de toiles d’araignées, dans tous les coins du plafond. L’orisha se dit que c’était juste à cause du fait qu’ils ne devaient pas y faire le ménage. Au fil des minutes, elle perdait patience, se mettant à jouer avec son fléau, le faisant tournoyer sous les yeux effarés de la tenante. Après tout, il pouvait vraiment s’agir d’une araignée de rien du tout : cette dernière n’avait pas l’air d’avoir beaucoup de sang froid…

Lun 06 Mai 2013, 18:56

L'ennuie. C'est mortel ! C'était un peu ce qui était en train d'arriver à Raeden. Il s'ennuyait, ne savait pas quoi faire. Depuis sa rencontre avec Shiro puis ensuite Neith – et surtout avec cette dernière – il n'était plus parti à la chasse aux vampires. Enfin, si, mais jamais il n'était passé à l'acte. Il les avait observé, plus ou moins répertorié mais à chaque fois, au moment où il aurait du agir, quelque chose l'en avait retenu. Bien évidemment, il fallait se douter que tout cela ne le mettait pas en jouasse. Il était d'une humeur exécrable. Tout cela parce qu'il était frustré de ne pas savoir quoi faire. Il aurait très bien pu aller voir l'Esprit de la Mort pour qu'elle lui donne une mission ou quelque chose du genre, mais comme il lui avait dit, pousser les gens à se suicider, non merci, ce n'était pas pour lui. Ou encore suivre le conseil de la vampire et tenter de chercher sa fille. Mais ça non plus, ce n'était pas envisageable. Courir tout le pays à la recherche, presque certainement, d'une chimère, il ne fallait pas exagérer. Réveiller un espoir fou, qui ne donnerait rien du tout, c'était ce faire souffrir encore plus inutilement.

Ainsi, cela faisait deux jours qu'il était descendu ici, dans cette auberge spécifiquement. C'était justement parce qu'il avait vu l'affiche placardée un peu partout – avant qu'elles ne disparaissent toutes un peu mystérieusement d'ailleurs – qu'il avait loué une chambre ici. C'était totalement contradictoire, mais il en avait que faire. Il avait proposé par la même occasion à la tenancière de l'aider pour résoudre ce problème. Elle avait accepté avec joie, mais avant qu'il ne passe à l'action, elle voulait que quelqu'un d'autre le rejoigne et le seconde. Il avait évidemment grogné et râlé, mais rien à y faire, la femme était aussi têtue qu'une mule. Finalement, le Grand Faucheur avait cédé. Et lorsqu'il avait vu la bête, il remercia un peu, intérieurement, la femme qui lui avait forcé la main. Très certainement que quelque part en ville, un magicien ou peut être même un sorcier, avait foiré son tour de magie, et qu'une pauvre araignée lambda s'était retrouvée en monstre de taille humaine.

Lorsqu'il rentra de son tour de la matinée, ou plutôt de sa recherche d'indice sur des quelconques vampires ou des quelconques emplois à pouvoir pourvoir, la tenancière lui annonça qu'elle avait trouvée une autre personne pour l'épauler. Une jeune femme qui reviendrait dans l'après-midi. L'Ombre acquiesça, content de pouvoir ainsi terminée cette affaire dans la journée. Au moins, comme cela, il n'aurait pas à dépenser toute son argent en location d'une chambre. En plus, la dame était prête à les aider en leur apprenant une technique pour aller déloger la bête : marcher sur les murs et les plafonds. Etrange mais ça pouvait toujours s'avérer utile. Parce qu'il fallait reconnaître que la délimitation du niveau supérieure n'était pas facile d'accès. Même en sautant, il était impossible de le toucher. Ou alors, il fallait avoir des jambes montées sur ressort.

A l'heure convenue, l'homme n'était pas là. Il se trouvait dans la rue, à finaliser ses derniers achats avant son départ. Il avait fini, mais il fallait à présent qu'il parcoure toute la rue. Et avec le monde qu'il y avait et ses bras chargés, c'était loin d'être une mince affaire. Bah … quelques minutes de retard, ça ne tuerait pas sa coéquipière ! Si elle ne faisait pas l'imbécile, il n'y avait aucune raison que l'araignée ne s'en prenne à elle … à moins qu'elle n'ait une petite faim … et encore. En jouant des coudes, de la voix, de son charisme et de sa force, le Grand Faucheur parvint peu à peu à se tracer un chemin parmi la populace. Heureusement que son chien n'était pas avec lui, sinon, la pauvre bête se serait fait écraser les coussinets un nombre incalculable de fois.

Enfin, l'Immortel poussa la porte de l'auberge d'un coup d'épaule et posa toutes ses affaires sur la première table venue.

Bon. Me voilà.

Son regard balaya la pièce des yeux et tomba sur la seule personne présente, à part la tenante : Hayina.

Je présume que c'est avec vous que je dois combattre cette araignée. Elle vous à déjà dit bonjour ou c'est encore la surprise pour vous?

Mer 29 Mai 2013, 12:49

Soudain, un homme entra –le premier depuis plusieurs minutes, l’auberge étant réellement vide, et posa toutes ses affaires négligemment sur une table. Qui était-ce pour se croire chez lui, comme ça ? Le fils de la tenancière ? Hayina se posait la question quand ce dernier se tourna vers elle et l’interpella. Apparemment, non, il s’agissait seulement de la personne qui allait être son coéquipier pour cet après-midi. Selon lui, il avait déjà vu la fameuse araignée que le duo devrait chasser. Elle n’en avait pas encore vu la couleur, mais sa curiosité fut attisée. Puisque ce dernier ne semblait pas vouloir faire preuve de politesse à son égard, elle ne s’en encombra pas non plus et répondit simplement :

Me dire bonjour ? Pas encore, mais je sens qu’elle en meurt d’envie. Si vous l’avez vue, vous savez dans quelle pièce elle se trouve, c’est ça ? Je propose que nous y allions maintenant.

La tenancière, qui avait écouté leurs paroles, se rapprocha timidement d’eux et se posa en plein milieu des escaliers, pour ne pas qu’ils montent tout de suite. Elle montra du doigt une pièce qui menait derrière le hall et leur dit : « Attendez ! J’ai dit que je vous apprendrais quelque chose pour battre l’ar… l’arai… enfin… le monstre ! » Finit-elle par lâcher en écarquillant les yeux. Puis elle commença à marcher en direction de la pièce, s’assurant que les deux personnes la suivaient. Cette dernière ouvrit la porte, et ils entrèrent après elle dans une petite pièce qui semblait être un débarras. Sa particularité : le plafond était extrêmement haut. Qu’est-ce qu’elle allait leur apprendre ? Et surtout, qu’est-ce qu’une femme aussi menue et couarde qu’elle pourrait leur apprendre ? Hayina attendit que cette dernière reparle puis jeta un regard rapide pour jauger son coéquipier. Se tournant vers lui, elle lui demanda soudain :

Et votre nom, c’est quoi ?

La jeune orisha l’observa : elle se dit que beaucoup d’hommes devaient envier sa taille et sa musculature. Il était l’exemple parfait de l’homme barraqué, un peu mais pas trop, qui inspirait la force. D’ailleurs, tout dans ses traits inspiraient cette force, bien plus qu’à une subtilité quelconque, autant dans sa silhouette que dans les traits de son visage, accompagnés de son regard très sombre. Hayina se dit que ce n’était pas le genre d’homme à rigoler. Il donnait plutôt l’impression que rien ne l’atteignait, et il avait l’air assez redoutable. Hayina ne sympathisait généralement que moyennement avec ce genre de personnes, préférant les personnes joyeuses et surtout, pleines de manières… néanmoins, l’orisha se dit mentalement de ne pas le juger trop vite. De toutes façons, il ne s’agissait que de débarrasser la tenancière d’une araignée, ça ne saurait être trop long ou trop compliqué !

Après avoir été plongée dans une longue réflexion, comme si elle se demandait comment elle pourrait présenter ça, la tenancière recula de quelques pas et leur dit : « Voilà la compétence que je vais vous transmettre. »

Et elle alla coller ses mains contre un mur, le plus haut possible, puis se concentra. Ensuite, elle sauta pour que ses pieds se collent aussi contre le mur : et voilà qu’elle était, à la façon d’une araignée, en suspension sur le mur. Mais elle ne s’arrêta pas là : la tenancière leva la tête puis se mit à marcher à quatre pattes… sur le mur. Elle monta de plusieurs mètres, ne daignant pas regarder la réaction des deux protagonistes, puis elle s’arrêta tout en haut du mur. Hayina souhaita alors qu’elle redescende, mais il n’en fut rien : cette dernière se contenta de lâcher le mur pour mettre ses mains sur le plafond. Elle avança puis y mit aussi les pieds, et se mit à se balader sur le plafond, avec la plus grande aisance du monde. À l’idée de se trouver à sa place, face au vide, la tête lui tourna. Elle avait peur pour la tenancière : et si elle se déconcentrait et qu’elle tombait ? L’orisha se retenait de lui crier de redescendre… et détourna même le regard, faisant mine de se désintéresser du spectacle.

En moins de deux, la tenancière redescendit et se remit debout, normalement, en respectant la gravité. « Vous êtes prêts à apprendre ? » Leur demanda-t-elle simplement, en souriant. Apparemment, elle était fière de sa démonstration. Hayina ne l’était pas du tout : les araignées ne lui faisaient pas peur, mais le vide, si.

Sam 13 Juil 2013, 15:41

La jeune femme, sa coéquipière pour cette mission, semblait prête et presque impatiente de partir à la chasse à l'arachnide. Certainement parce qu'elle ne l'avait pas encore vu. Lorsque ça viendrait, son enthousiasme chuterait probablement un peu voire beaucoup, tout dépendrait de son sang froid. D'une certaine façon, c'était aussi pour cette raison qu'il ne s'était pas embarrassé de politesses superflues. Et puis même, de son point de vue, il n'y avait aucune impolitesse dans ce qu'il avait fait. Bien sur, ce n'était peut être pas perçu comme cela par tout le monde, mais peu importait. Du moment qu'ils menaient leur mission à bien, s'en sortant tous les deux sains et saufs. De toute manière, de son côté, il n'avait nullement l'intention de laisser becter par une chose velue. Il était peu probable que cela soit aussi l'envie de sa coéquipière provisoire, mais bon, on ne savait jamais, il y avait tant de fou dans le monde que cela serait vraiment sa malchance s'il tombait justement sur l'un d'eux pour effectuer cette besogne.

Alors qu'ils allaient se mettre en avant vers l'étage, la tenancière vint les intercepter. C'était vrai, elle devait leur montrer une technique. Ca était complètement sorti de la tête du Grand Faucheur. Après, si elle tenait tant que ça à leur apprendre quelque chose, l'immortel n'allait pas non plus refuser. Tout ce qui pouvait le rendre plus fort, il l'acceptait et l'accueillait. Avec certaine limite dans ses méthodes, mais quand même. Ainsi, sans un mot, il la suivit dans une pièce pas très grande en espace, mais très haute. Lorsqu'il lui avait demandé plus tôt dans la journée ce qu'elle voulait leur enseigner, elle avait refusé de lui répondre. Maintenant, enfin, il allait savoir. Pas que cela soit d'une importance capitale à ses yeux, mais si la tenancière estimait que cela pouvait les aider, il n'allait pas refuser.

Alors que la propriétaire se mettait en place, la jeune femme à ses côtés ouvrit la bouche et s'adressa à lui, pour lui demander son nom. Il était vrai, en y réfléchissant qu'il ne s'était pas présenté lorsqu'il était entré. Il n'y avait tout simplement pas pensé. Il avait perdu quelque peu ses manières après les événements qu'il avait traversé. Au moins, même s'il n'utilisait pas toujours les formules de politesses, il restait plutôt distant, en retrait sur lui même. Droit et sérieux, ne laissant rien montrer de ce qu'il ressentait. Une carapace, qui bloquait aussi bien le mal que le bien, que ça vienne de l'intérieur ou de l'extérieur. Il tourna son visage vers elle, l'observant en silence comme s'il la jaugeait avant de lâcher.

Désolé … Raeden. Ça suffira.

Après tout, elle n'avait pas forcement besoin de connaître son nom de famille. Ils n'étaient pas là pour faire de nouvelles rencontres, juste parce qu'ils avaient répondu tous les deux à l'appel à l'aide de la tenancière. Il sentait son regard posé sur lui pendant qu'elle le détaillait, mais il en avait rien à faire. Tant qu'elle ne faisait pas signe de l'agresser ou un truc du genre, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait. Il ne comprenait d'ailleurs pas les gens qui s'offusquaient pour un simple regard. D'accord, ça pouvait devenir chiant, voir gênant, mais quand c'était comme cela, il suffisait tout simplement de partir … ou d'assommer la personne qui mettait mal à l'aise. L'homme fut sortit de toutes ses divagations internes par la tenancière qui était fin prête. Il se demanda quelques secondes ce qu'elle faisait à se positionner ainsi contre le mur. Il était vrai qu'il ne s'attendait pas à ça. Sa surprise se laissa voir une seconde, alors qu'il soulevait un sourcil, avant qu'il ne reprenne le contrôle et redevienne la carapace de d'habitude.

Le silence s'installa alors que la femme faisait sa démonstration et qu'elle revenait tranquillement au sol comme si de rien n'était. Ca devait être pratique comme capacité pour aller nettoyer les poutres et faire les poussières... Ou les toiles d'araignées, quand celles-ci ne faisait pas taille humaine. Maintenant, elle était prête à leur apprendre. L'Ombre hocha la tête.

Allons-y donc.

Puis il regarda sa coéquipière et fronça les sourcils, elle semblait avoir pâli. Elle n'allait quand même pas tomber dans les pommes pour ce que venait de faire la tenancière ? Parce que sinon, ils étaient mal barré.

Vous allez bien? Vous êtes prête ?

Dim 21 Juil 2013, 08:34

Soudain, l’homme, Raeden comme il disait s’appeler, s’adressa à elle alors que la tenancière les regardait avec son air satisfait. D’un ton presque inquiet, il lui demanda si elle allait bien et, encore pire, si elle était « prête ». Le regardant comme s’il était fou, elle ne sut que répondre. Là, sa fierté était clairement en jeu : ce dernier la prenait pour une tapette. Voilà. Peut-être n’avait-elle pas su cacher son malaise qui avait grandi à mesure que la tenancière s’était amusée avec son petit pouvoir… Hayina avait besoin de se préparer psychologiquement, tout simplement. Regardant tour à tour la tenancière et l’homme qui attendaient qu’elle réponde, se disant sûrement qu’elle dirait oui, Hayina leva la tête fièrement et répondit :

Je dois aller me repoudrer.

Puis elle rouvrit la porte du débarras et se prépara à sortir. Mais avant qu’elle soit hors de vue, la tenancière se mit à lui donner des indications pour qu’elle trouve les toilettes. La regardant d’un air dédaigneux, elle lui répondit que, bien sûr, elle savait : l’orisha les avait remarqués dès qu’elle était entrée. Ensuite, elle se dépêcha de partir en fermant la porte derrière elle et… se contenta de sortir un peu dans la rue qui grouillait de monde. Elle détailla du regard les passants les moins pressés et se demanda si eux aussi auraient eu peur du vide. Oui, c’était normal d’avoir le vertige, non ? Peut-être que Raeden aussi appréhendait cette ascension sur les murs, et autant qu’elle, pour ne pas dire plus ! Regagnant sa trempe habituelle, Hayina rajusta ses vêtements, toussa un coup puis retourna dans l’entrée. Elle se dirigea droit vers le débarras et y retourna, regardant une dernière fois derrière elle, par pur réflexe. Quand elle referma la porte, elle regarda la tenancière qui était remontée sur les murs, en donnant des indications à Raeden. Elle s’arrêta dès qu’elle vit Hayina et redescendit.

Oh, je lui donnais une petite leçon d’avance…

dit-elle sur un ton d’excuse. Hayina haussa les épaules puis déclara, en regardant Raeden :

Ne vous inquiétez pas, je suis prête et je vais bien. J’ai un tel air maladif ? Je ne me suis pas maquillée ce matin alors je savais que je ne ressemblerais pas à grand-chose, mais à ce point-là !

Hayina sourit, s’attendant à détendre l’atmosphère, mais les deux personnes ne semblaient pas avoir à faire grand-chose de ses séances maquillages. L’ignorant carrément, la tenancière se rapprocha d’eux et sortit deux petites fioles, où trônaient un liquide violet qui inspirait tout sauf à de la confiance.

Voici la lotion qu’a créé mon mari : c’est grâce à celle-ci que j’ai pu développer ma capacité à coller aux murs, comme une araignée. C’est que mon mari est passionné par les insectes, voyez-vous ? Il les admire. Selon lui, si une fin du monde venait à se produire, les insectes seraient les derniers animaux encore vivants, car ils ont toutes les propriétés pour survivre. Toutes ses recherches sont donc centrées sur eux et…

Oh, désolée, madame

, l’interrompit Hayina en lui prenant la fiole des mains,

c’est intéressant mais je pense que nous avons un nid d’araignées auquel nous devons nous occuper. Tant qu’elle ne sera pas partie, vous n’aurez pas de clients et voyez-vous, le temps, c’est de l’argent, non ?

Oui, je m’excuse… j’ai tendance à être bavarde

, continua-t-elle en rougissant. Puis elle attendit que les deux personnes boivent leur fiole.

Hayina se demanda ce qu’il pouvait bien y avoir dans cette fiole. Le mari de la tenancière devait être assez doué dans ce qu’il faisait pour avoir inventé une chose pareille… presque en admiration, la jeune orisha ouvrit la fiole et, après avoir jeté un dernier regard à la tenancière, qui hocha la tête en signe d’encouragement, elle la but d’une gorgée. D’un coup, sa tête lui tourna et des picotements parcoururent tout son corps, jusqu’à s’échapper par le bout de ses doigts et de ses pieds. Ou du moins, c’était ce qu’elle avait ressenti. Jugeant que la fiole avait fait son effet, Hayina se précipita pour tester son effet et mit les mains sur le mur. Elle n’eut pas l’impression d’y coller spécialement. Puis, se rappelant de la façon dont laquelle cette femme était montée dessus, avec ses mains recroquevillées sur les murs, Hayina contracta ses doigts et la recroquevilla de la même façon. Quand elle toucha le mur, elle eut l’impression que ses doigts, cette fois, s’étaient agrippés au mur. En souriant, Hayina regarda Raeden et lui dit : « Je n’ai pas perdu ma journée… »

Jeu 01 Aoû 2013, 22:07

Se repoudrer le nez ?! Elle les larguait pour aller se pouponner ?! Raeden n'en croyait pas ses oreilles. Franchement, si c'était pour faire ça, c'était même pas la peine d'avoir accepté cette mission. Qu'est ce qui allait se passer si elle se cassait un ongle lors de l'affrontement contre l'araignée ? L'Ombre n'osait même pas y penser. Il avait pas prévu de risquer sa peau pour une personne de ce genre. Au départ, il avait cru qu'elle avait simplement peur de se retrouver à l'envers. Le vertige ou quelque chose du genre. Ca, encore, il aurait pu le comprendre … mais là ! Il devrait peut être lui dire de se casser tout simplement, qu'elle n'avait pas sa place ici. Etre féminine, ok, mais il y avait quand même des limites. Il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin Moris ! P't'être qu'Hayina était en manque de sensation forte, qu'elle voulait tester de nouvelles choses, soit, pas de problème là dessus. Juste que l'ex-ange aurait préféré que ça ne soit pas à ses dépends. De toute façon, quand elle allait revenir, c'était certain qu'elle allait l'entendre ou tout du moins avoir une réflexion. Si elle se comportait comme ça, sa place n'était tout bonnement pas ici.

La tenancière dut sentir la colère montait quelque peu chez l'Immortel car elle tenta de lui changer les idées en lui expliquant comment marchait sa technique et de quelle manière il fallait s'y prendre. Au final, à l'entendre et à la voir, cela ne paraissait pas bien compliquer. Juste prendre le coup de main, le rythme et c'était partit mon kiki ! La coordination, la clé de tout ça. Bouger au bon moment, le bon membre, pour ne pas se retrouver écrabouillé par terre. Ou bouffer par une araignée géante. Alors que la tenancière avait regrimpé sur le mur pour appuyé ses explications, la jeune femme revint, comme si de rien n'était, qu'il n'y avait rien qui clochait dans le fait qu'elle ait quitté la pièce rien que pour se repoudrer le nez. La goutte d'eau qui fit déborder le vase, ce fut la remarque qu'elle rajouta. Là, Raeden poussa un grognement et vint se fixer devant elle.

Ecoute moi bien. Y'a rien d'un jeu dans tout ça. Et ton maquillage et autre farandoles, on en a rien à foutre, c'est certainement pas ça qui va nous aider. Alors si ta beauté et ton apparence physique ont tant d'importance pour toi, j'te conseille vivement de chercher une autre mission qui te conviendra mieux.

Après ça, il lui tourna le dos pour écouter la tenancière, qui n'en menait pas vraiment large, même si cela ne l'empêchait pas d'être bavarde quand même. Heureusement, cela tourna court et chacun put obtenir sa fiole magique. Ce truc avec un aspect et un goût infecte mais peu importait, du moment que cela faisait son effet, c'était tout ce qui comptait. Hayina essayait de son côté sa nouvelle capacité, l'Ombre s'approcha à son tour d'un pan de mur, pour se familiariser un peu avec ça avant de se jeter dans la toile. Rapidement, il prit le coup et grimpa. Une fois la tête à l'envers, au plafond, il sortit son épée et fit quelques mouvements avec pour voir qu'elle était sa marge de manœuvre. Il avait toujours ses pouvoirs mais il ne se reposait jamais entièrement sur eux, ça aurait été de la folie. On ne savait jamais ce qui pouvait arriver et une bonne lame était toujours une bonne amie dans ses cas là. Il redescendit donc sur le plancher des vaches et lâcha simplement un « Allons-y » en prenant la direction de l'étage.

Dim 11 Aoû 2013, 12:05

Quand Hayina était revenue dans le débarras, il y en avait un qui n’avait pas apprécié sa petite absence : déjà qu’elle le trouvait mal-aimable, là, elle le détestait carrément. Si elle voulait se repoudrer deux minutes, qu’est-ce que cela lui faisait ? Il avait commencé son apprentissage comme si rien n’était, et voilà qu’il se plaignait. Pire, il remettait en question ses compétences, la prenant pour une poupée vêtue d’une tenue qui ne lui convenait pas. ‘Aller se repoudrer’, c’était une expression bien connue chez elle… ça voulait dire qu’on allait faire quelque chose qu’on ne voulait pas révéler, voilà tout. Et d’ailleurs, si elle voulait se remaquiller, qu’est-ce que cela lui faisait ? Il n’avait pas à l’attendre, de toute façon, alors il pouvait bien lui épargner ses plaintes inutiles. L’orisha bouillait de colère, mais elle ne le montra pas et se contenta de lui donner une réponse tranchante :

J’ai l’air d’avoir du maquillage ?

Voilà, ça voulait tout dire. Elle avait inventé une excuse. Raeden finirait par comprendre qu’elle était juste partie pour se donner du courage ; elle avait bien vu qu’il avait remarqué son vertige. En tout cas, cela lui avait donné envie de faire de son mieux : il verrait si cette mission n’était pas faite pour elle ! Se reconcentrant sur les explications de la tenancière, Hayina s’accrocha aux murs une nouvelle fois, laissa tomber son fléau et se mit à monter sur le mur. Elle fut surprise de la facilité de la chose : l’orisha n’avait presque aucun effort à faire pour que ses mains deviennent comme des pattes d’araignées. Se laissant griser par l’adrénaline qui montait en même temps qu’elle gagnait de l’altitude, Hayina se précipita jusqu’au plafond, le traversa puis redescendit de l’autre côté, alors que Raeden était déjà prêt à monter pour combattre la bête. Hayina se releva et reprit son fléau, un peu étourdie par ces changements de gravité, puis entendit Raeden lui demander de partir. Elle hocha la tête et le suivit. Avant de sortir, Hayina se retourna vers la tenancière, qui les regardait simplement partir, et lui fit un signe de la tête. Si ce dernier ne s’embarrassait pas de politesses, elle savait bien qu’il y avait toujours intérêt à en faire un peu trop. Du moins, pas pour tout le monde, mais pour ce genre de personnes, si.

Une fois dans les escaliers, Hayina le rattrapa et le suivit : c’était lui qui savait où se terrait précisément l’araignée, puisqu’il l’avait vue, contrairement à elle. Les deux personnes arrivèrent dans le couloir puis s’arrêtèrent devant une porte. Dans le couloir, il y avait une multitude de toiles d’araignées, gardées par des petites araignées noires : c’étaient sans doute des enfants de cette dernière. Hayina se demandait quelle taille elles atteindraient, et s’ils devraient prendre la peine de s’en débarrasser. Elle garda cette pensée dans un coin de son esprit puis suivit Raeden quand il ouvrit la porte.

La chambre était grande, mais l’araignée était impossible à rater. Elle était haute de plusieurs mètres, couvrant presque toute la hauteur de celle-ci, et trônait sagement sur une toile d’araignée qui faisait la taille d’un mur. Hayina constata qu’un humain aurait pu s’y empêtrer et comprit pourquoi la tenancière en avait appelé à des « spécialistes » : ce n’était pas par peur, mais car l’arachnide était réellement dangereuse. L’araignée était incroyablement laide, mais somme toute banale : elle n’était que le gros plan de celles qu’on voyait partout. Néanmoins, Hayina ne fut pas si apeurée de cette vision cauchemardesque. Elle avait passé des mois à vivre dans les ruines de son manoir, avec Nymeria, et elle s’était nourrie en forêt, au début. Les créatures de ce domaine, aussi petites que grandes et aussi laides que dangereuses, ne lui faisaient plus peur, depuis. Cette dernière prit son fléau en main. Ce qui était sûr, c’est qu’il ne serait pas si facile de s’en débarrasser : elle semblait être bien résistante. Mais du moment qu’ils protégeaient leurs arrières, ils ne courraient aucun risque.

Pour l’instant, l’araignée les regardait mais ne faisait aucun geste, comme si elle prenait le temps de déterminer leurs intentions. Hayina profita de ce laps de temps pour mettre les choses au clair avec ce mufle :

Écoute, j’ai le vertige, alors il me fallait un temps pour me mettre en condition, tout à l’heure. Et de toute façon, je serai bien obligée de vaincre cette peur. Mais les araignées, ça ne me fait ni chaud ni froid ; d’ailleurs, je les aime bien… quand elles ne sont pas dangereuses pour moi, du moins. Alors chargeons-nous de cette affaire ensemble, qu’on en finisse.

Spoiler:

Dim 01 Sep 2013, 18:40

Plus les deux aventuriers s'adressaient la parole, plus les choses semblaient s'envenimer. Hayina n'avait visiblement pas apprécier le petit speech que le Grand Faucheur lui avait fait. D'un côté, c'était compréhensible, il aurait pu se montrer un peu plus cordiale, mais de l'autre, selon le point de vue de Raeden, c'était elle qui avait déclenché cela en voulant jouer sa coquette. Chose qu'elle n'avait pas faite si on en croyait sa réplique et son visage. Elle aurait dit la vérité dès le départ, le fait qu'elle avait besoin de prendre un peu l'air, elle n'aurait pas braqué ainsi l'ex-ange contre elle. Enfin, de toute façon, ils n'avaient pas besoin de devenir les meilleurs amis du monde pour terrasser une araignée géante. Ils faisaient le boulot qui leur était demandé et après, « Hasta la vista bébé ! », rien de plus simple. En espérant qu'ils arrivent à ne pas s'entretuer pendant la mission. Où à ne pas laisser l'autre crever entre les fils de l'arachnide. C'était une solution, balancer l'un des deux comme appat, comme nourriture pour détourner l'attention de la bête, pendant que le second s'occuperait de la découper en morceau. Mais c'était quand même assez risqué comme plan. Et même si l'Ombre s'était montré froid avec l'Orisha, il ne se voyait nullement l'offrir en pâture. Ce n'était pas dans son style tout simplement.

Tous les deux avaient à présent fini de s'habituer à marcher au plafond, ils pouvaient maintenant passer à l'assaut de l’intrus des lieux qui les attendait sagement dans sa chambre. Comme si elle savait qu'ils allaient venir. En tout cas, elle ne les avait pas attaqué dès qu'ils étaient rentrés dans la pièce et c'était plutôt une bonne chose. Comme ça, ça laissait le temps à Hayina de prendre connaissance de la bête et à tous les deux de pouvoir établir une méthode, un plan, ou quelque chose qui s'y rapprochait. Car ce n'était pas tout d'avoir accepté cette mission, il fallait maintenant la mener à bien et correctement ! D'ailleurs, la jeune femme semblait vouloir mettre les choses à plat. Une petite explication pour qu'ils ne se trucident pas l'un l'autre dans le dos. Ainsi, comme cela, elle lui disait enfin la vérité sur le fait qu'elle ait quitté la pièce tout à l'heure. Franchement, elle aurait du le faire dès le départ au lieu d'inventer ce mensonge absurde. Il l'aurait beaucoup mieux accepté. Enfin ..

Tu aurais du m'en faire part tout de suite, ça serait beaucoup mieux passer que l'excuse que tu as donné. Mais tu as raison, occupons nous de cette araignée pendant qu'il en est encore temps.

Il regarda le monstre, avant de jeter un coup d'oeil en direction de l'Orisha

Je serai d'avis de commencer par les pattes. Lui couper sa possibilité de se déplacer, réduire son espace. Qu'en penses-tu?

En attendant une quelconque réponse, Raeden mettait déjà en marche sa magie des ombres pour commencer à entraver l'arachnide.

Mer 04 Sep 2013, 11:40

Quand Hayina lui expliqua leur espèce de quiproquo, ce dernier lui dit qu'elle aurait pu le dire directement, au lieu de s'inventer une excuse. Ah ah ah, comme si les choses étaient aussi simples. Sans répondre, l'orisha lui sourit poliment, décidée à ne pas réengager un débat... d'autant plus que ce n'était plus le moment. Ils étaient enfin arrivés dans l'antre de l'araignée géante, et il ne leur restait plus qu'une chose à faire : se débarrasser de la bête. Hayina n'aurait aucune pitié, surtout que la créature la dégoûtait. Ainsi, elle écouta attentivement l'idée de ce dernier, qui était de commencer par les pattes. Il était vrai qu'elle n'avait pas pensé à ça : elle aurait voulu aller droit au but, mais ce n'était pas si malin que ça.

« Bien, ça me semble correct comme idée », répondit Hayina. Puis elle regarda l'araignée qui se mettait lentement à bouger. Apparemment, elle se réveillait d'un lourd sommeil... elle avait eu de quoi, puisque personne n'avait approché ne serait-ce que de son étage depuis des jours.

L'orisha étudia d'un regard rapide la pièce. L'araignée l'avait fait sienne, toute entière : des toiles d'araignée, aussi grandes qu'elle, trônaient dans tous les coins du plafond et du sol, ainsi que couvrant la fenêtre. Cette dernière toile avait l'air d'être la plus fructueuse pour l'araignée, puisqu'une quarantaine d'insectes et quelques oiseaux y étaient collés depuis... un certain temps, certainement, car les animaux étaient inconscients et affreusement maigres.

Cette dernière se retourna vers la créature, qui avait maintenant ouvert les yeux, et se jeta sur elle, son fléau à la main. L'araignée sembla sentir l'agression et se mit à courir à l'autre bout de la pièce. Mais Hayina avait pris son élan, et elle fit en sorte que la chaîne de son fléau s'allonge, jusqu'à atteindre deux pattes de l'araignée, qui s'était immobilisée un court temps, se croyant hors de portée. L'orisha ramena ensuite son arme, qui revint en brisant les deux pattes sur son passage. Son arme était maintenant couverte d'un sang noir, et les pattes avaient voltigé dans une toile.

L'araignée était maintenant énervée : lasse de fuir, elle se mit à courir vers Hayina. Surprise de sa vitesse, cette dernière fuya sur le côté en reculant... et atterrit droit dans une toile. La croyant définitivement immobilisée, l'arachnide se tourna ensuite vers Raeden, prête à en découdre. Mais l'orisha n'était pas sans ressources : s'il y avait bien un pouvoir commun à sa race que beaucoup de monde ignorait, c'était celui de briser tous les liens qui pouvaient les emprisonner. Ainsi, cette dernière se concentra et se mit à briser toute la toile qui l'emprisonnait. Néanmoins, elle avait rarement usé de ce pouvoir, et la toile se composait de plein de petits liens, ce qui rendait la tâche un peu longue. Elle espérait juste que son coéquipier tienne le coup pendant qu'elle se libère...

Mer 25 Sep 2013, 13:38

L'Orisha semblait approuver son idée. C'était une bonne chose. Ca leur ferait gagner un temps précieux si enfin ils se mettaient sur une même longueur d'onde, tout au moins pour terrasser la bête. Ca éviterait bien des désagréments. Au final, les choses pouvaient s'arranger, même s'ils étaient partis sur un mauvais pied, tous les deux. Correct comme idée. C'était comme cela que la jeune femme avait validé la proposition du Grand Faucheur. Pour un peu, et ça l'aurait fait sourire. Comme si, dans une telle situation, on n'avait vraiment le choix. Et puis, au final, elle n'avait rien proposé. Le mot « correct », c'était comme si elle jugeait le tout. Bon, peut être qu'encore une fois, Raeden se faisait des illusions, des idées. Après tout, tout à l'heure, il s'était bien emporté pour rien au final. Il serait bête qu'il recommence une nouvelle fois. Il se garda donc bien de faire une quelconque réflexion. De toute façon, l'action commençait, il n'était donc plus le temps de bavarder. Il se contenta donc de faire un signe de tête pour montrer qu'il avait compris.

L'arachnide avait prit possession de l'ensemble de la pièce et de ses murs. C'était d'ailleurs un miracle que les deux compères aient pu pénétrer dans le lieu. Enfin, du moment qu'ils ne s'empêtraient pas là dedans, ils auraient une chance de faire face à l'animal. Parce que l'Ombre n'avait franchement aucune envie de se retrouver comme tous ses animaux, prisonniers des liens collants. Parce que ce n'était vraiment pas une fin enviable et encore moins tentante. En fait, en y repensant bien, c'était presque pathétique de mourir ainsi, à se débattre dans une toile, ne faisant ainsi que s'empêtrer encore plus, tandis que la mort, sous la forme d'une araignée, vous regardez de ses milles yeux en attendant que vous vous épuisiez vous même pour elle.

Alors que l'homme allait passer à l'action, Hayina le devança et se dirigea vers l'animal, l'attaquant avec son fléau. L'action fonctionna puisque deux pattes de l'araignée furent arrachées et allèrent se perdre dans la toile. Sauf que cela n'était pas pour plaire à la première concernée, à l'arachnide. Il fallait s'en doutait. Après tout, personne ne serait content qu'on lui arrache deux jambes. Avant que Raeden ne puisse intervenir, la bête s'était retournée contre l'orisha, qui voulait éviter l'attaque, se retrouva coincée dans la toile. C'était maintenant à l'Ombre d'agir, sinon la jeune femme allait servir de festin. Il se mit donc à frapper sur la toile avec le tranchant de son épée, en apostrophant leur ennemi.

Vient là sale bête, approche, approche!

Ca tombait bien, c'était visiblement ce que l'araignée avait l'intention de faire. Peut être qu'elle pensais qu'une fois prit dans ses liens, on ne pouvait plus s'en sortir. C'était peut être vrai pour ses proies habituelles mais là, elle avait à faire à du gros poisson. Se laissant glisser au sol, et faisant usage de sa magie des ombres, l'homme s'enveloppa pour disparaître à la vue de l'animal, tandis qu'il faisait tournoyer son épée dans le but de lui trancher de nouveaux membres et pourquoi pas certains liens tenant la toile dans son intégralité.

Spoiler:

Dim 17 Nov 2013, 15:23

Alors que Hayina tentait de se dépatouiller de tout cela, Raeden se fondit dans les ombres. L'araignée sembla le perdre de vue, tout autant que l'orisha ; mais la lame de ce dernier se prenait dans les toiles diverses de la pièce, témoignant de sa direction. L'araignée tenta alors de se jeter sur lui, là où elle voyait les liens de ses toiles se briser, mais elle n'en retira qu'un coup de lame qui lui écorcha le corps. En poussant un cri horrible, l'araignée se recula et alla se poser dans un coin où il n'y avait pas d'ombre. C'est qu'elle était intelligente, la grosse araignée...

Pendant ce temps, Hayina, après avoir été un peu surprise par la disparition de Raeden, s'était remise à la tache de briser les liens. Elle avait réussi à reprendre le contrôle de ses jambes et de son bras droit, plissant le nez de dégoût en pensant qu'elle était en train de se perdre dans, en quelque sorte, de la bave. L'orisha en avait partout, même dans les cheveux, ce qui n'était pas sans l'énerver encore plus contre l'arachnide... pour libérer son autre bras plus vite, Hayina voulut prendre son fléau, mais elle l'avait laissé tomber trop loin ; elle n'avait pas le choix d'utiliser son pouvoir.

Seulement, une chose l'empêchait de se concentrer : la bête qui la regardait de ses multiples yeux, d'un air pas très content, et qui était en train de se précipiter sur elle tout en évitant soigneusement les ombres. Hayina, ne sachant plus quoi faire, se contenta de tenter d'esquiver l'araignée, son autre bras toujours coincé, et subit une morsure de l'araignée dans ce dernier. Sans armes, ne sachant que relativement contrôler ses pouvoirs, l'orisha avait l'impression de ne rien pouvoir faire face à l'araignée qui, laissant ses mandibules dans son bras, semblait prête à la mâcher toute crue, ou bien à planter son dard dans son ventre; Hayina n'était pas une connaisseuse des méthodes des araignées et ne voulait de toute façon pas en faire les frais.

Rassemblant toute la volonté dont elle était capable, l'orisha rendit son bras élastique. Ce dernier prit instantanément la texture d'un œuf au plat, glissant de la toile et des mandibules de l'araignée, qui n'avait plus d'emprise dessus. Sans attendre, Hayina tenta de fuir en utilisant son pouvoir tout récemment appris et alla monter sur le mur, se dirigeant vers une ombre par la même occasion, espérant que cela aiderait Raeden à intervenir...

Spoiler:

Dim 02 Mar 2014, 21:58

La technique de Raeden avait marché ! Il faut dire qu'il ne l'utilisait pas souvent, cette capacité inhérente à tout Ombre. Mais on pouvait dire que là, elle tombait à pique. Sauf que problème, l'araignée n'était pas qu'une simple vulgaire araignée ! Bien sur que non, sinon, ça aurait été beaucoup trop facile ! Non, une arachnide intelligente, c'était beaucoup plus fun, assurément ! Rapidement, elle avait compris le petit manège de l'homme, ou tout du moins, capté qu'elle ne pouvait pas compter sur les ombres, et surtout pas leur faire confiance, se mettant donc dans un coin totalement exposé à la lumière. La jeune femme était encore bloquée dans la toile, et malheureusement, l'animal à six pattes avait décidé d'en faire sa proie, puisque l'autre humanoïde était invisible et donc par conséquent, inaccessible. Avant même que l'ex-ange ne puisse faire quoique ce soit, le monstre était sur Hayina. Et le cri de cette dernière résonna lorsque les crocs de l'araignée se plantèrent dans sa chair.

Les choses s'enchaînèrent par la suite. Le bras de l'orisha devint subitement tout mou, sans raison apparente. Surprise, l'arachnide lâcha sa prise et ainsi, la jeune femme put en profiter pour fuir, grimpant au mur, mettant à profit la capacité que l'aubergiste leur avait appris un peu plus tôt. Des l'instant où l'humaine se libéra, Raeden passa à l'action. Tout d'abord, il fut entourer d'ombre Hayina pour qu'elle disparaisse à son tour de la vision de la bête. Ensuite, après avoir « marché » au plafond, l'Ombre se laisse ni plus ni moins tomber sur le dos de l'animal, épée en avant, dans l'attention manifeste de l'embrocher comme un bon vieux barbecue. Faire du rodéo d'araignée, c'était bien la première fois qu'il s'y essayait … et il espérait bien que cela serait la dernière aussi, d'ailleurs ! Parce que c'était pas tout d'avoir des sensations fortes, encore fallait-il s'en sortir vivant. Et ça, au vue de la situation, ce n'était pas forcément gagné. Cramponné sur son pommeau d'épée, dont la garde était totalement enfoncé dans l'animal, l'Immortel serait les cuisses et les jambes autant que possible autour de sa proie. En fait, il n'arrivait même plus à savoir où il était, dans quelle position, vis-à-vis du plafond, du sol, des murs et même d'Hayina. L'araignée se débattait comme une folle, bien décidée à se débarrasser de cet agresseur perché sur son dos !

Ven 07 Mar 2014, 08:16

Alors que Hayina s'éloignait de l'araignée, une douleur dans le bras la lançant un peu plus chaque seconde, elle vit Raeden se tourner vers elle et l'envelopper d'ombre, avant d'utiliser aussi son nouveau pouvoir de marcher au plafond. Là, l'orisha s'attendait à ce que Raeden lance un rai de son pouvoir sur l'araignée, ou encore qu'il aille atterrir près d'elle pour lui donner un coup d'épée... mais il n'en fut rien : le fou se laissa tomber sur l'araignée. Ressentant le choc de l'atterrissage (elle s'était quand même pris une épée dans le corps), l'araignée eut un râle et se cambra, puis elle se mit à courir partout dans la pièce à une vitesse folle.

« Wow... »

Mais Raeden tenait bon, agrippé au pommeau de son épée. Il avait intérêt, car au vu de la vitesse à laquelle arachnéenne se mouvait, il serait balancé comme une crêpe contre un mur s'il lâchait prise... l'araignée souffrait et était complètement déconcentrée : c'était le moment idéal de lui asséner le dernier coup, Hayina le savait.

Décidée à en finir, l'orisha empoigna son fléau et tenta de deviner par où allait se diriger l'araignée. En réfléchissant un peu, l'orisha s'aperçut qu'elle faisait des véritables tours de la pièce... de haut en bas, principalement, espérant très certainement donner la nausée au pauvre Raeden. Alors, elle alla se poster au plafond, son fléau restant suspendu vers le bas; elle se leva en concentrant le plus de pouvoir possible sur ses pieds, et attendit que l'araignée remonte. Cette dernière ne la vit même pas, quand elle remonta sur le plafond ; en revanche, ce qu'elle eut bien le temps de voir, c'était le fléau qui lui arrivait en plein sur la tronche.

Hayina frappa la tête de l'araignée de toutes ses forces avec son fléau. Mais l'araignée était arrivée tellement vite que ce fut elle toute seule qui renforça le choc, et quand elle alla s'écrouler parterre, il ne restait plus que... la moitié de sa tête.

En voyant l'araignée se mettre à tomber, Hayina eut tout juste le temps de réagir, en voyant Raeden qui était encore sur son dos : si elle ne faisait rien, il risquait de s'écrouler parterre la tête la première, et surtout, de tomber sous l'araignée. Sautant du plafond, l'orisha se servit de son pouvoir de vol et alla prendre la main de Raeden, pour ralentir sa chute et l'emmener sur le côté, là où l'araignée ne tomberait pas. Puis, ayant l'impression que son estomac se retournait petit à petit dans son ventre, l'orisha alla se poser parterre... dans le bon sens, et s'empressa de s'asseoir en se mettant une main sur la bouche.

La gravité, c'est pas génial pour ce genre de choses... et puis, comme si ça ne suffisait pas, alors que le sang de l'araignée formait une flaque sur le sol, une odeur nauséabonde envahissait la pièce. Oh... son déjeûner remontait, maintenant...

Sam 06 Sep 2014, 13:37

D'habitude, le mal de mer ne lui faisait rien du tout … mais là … il fallait reconnaître qu'il n'irait pas mangé quelque chose tout de suite après le combat. Il avait l'estomac bien accroché, mais quand même. L'araignée faisait presque encore plus de vague que s'ils s'étaient trouvés en pleine tempête de mer. De plus, il ne pouvait pas lâcher son affaire … plus maintenant. Ça aurait été beaucoup trop dangereux. D'ailleurs, il n'aurait jamais du faire ça ! Enfin … maintenant, c'était trop tard, c'était fait. Il n'avait plus qu'à s'accrocher et à espérer qu'Hayina profiterait de la situation pour asséner le coup final. Ce qu'elle ne tarda pas à faire. Il fallait juste espérer qu'elle ne rate pas son attaque et qu'il ne se prenne pas le coup à la place de l'animal. Se tassant un peu plus sur le dos de l'arachnide, bien cramponné au pommeau de son épée, Raeden se prépara au choc de l'impact entre le fléau et sa monture lancée à pleine vitesse.

Par contre, ce qu'il avait oublié de prévoir, c'était la chute qui s'en suivit. Avec une moitié de tête en moins, l'araignée pouvait beaucoup moins bien contrôler sa direction, ça, c'était certain. Et vu la gravité exercée, il allait rapidement se trouver écraser sous la carcasse, aplati sur le sol de la chambre. Heureusement, l'orisha était là pour lui venir en aide. Visualisant très certainement la catastrophe qui allait pas manqué d'arriver, elle usa de ses capacités pour attraper le bras de l'Ombre, qui ne se fit pas prier pour se laisser entraîner à l'écart. Et fort heureusement, parce que le sol et les murs tremblèrent sous l'impact du cadavre. Cependant, le bâtiment ne s'écroula pas et s'était tant mieux. Il était pas certain que l'aubergiste aurait apprécié.

Merci.

L'Immortel se redressa, en s'époussetant un peu, et entreprit d'aller récupérer son épée restée coincée sous la carcasse de l'animal. Au bout de plusieurs tentatives, il réussit enfin à faire basculer sur le côté l'araignée et à tirer son arme de son dos. Cette dernière avait eu de la chance, le choc l'avait fait rentrer encore plus profondément au lieu de la tordre. Elle serait juste quitte pour un bon nettoyage.

Vous savez si l'aubergiste a prévu de récupérer le cadavre ?

Ce n'est seulement qu'en se retournant qu'il remarqua l'état dans lequel se trouvait Hayina. Fichant sa lame dans le sol, il s'approcha d'elle.

Vous allez bien ? C'est fini ici maintenant .. on peut redescendre …

Puis il se souvint de la morsure que l'araignée avait infligé à la jeune femme et se pencha sur son bras pour y exercer sa magie blanche.

Voilà …

excuses:

Mer 24 Déc 2014, 20:37

Alors que Hayina se retenait tant bien que mal de ne pas vomir, son interlocuteur se releva en s'époussetant, comme s'il venait de se débarrasser d'un petit insecte gênant, assortissant son geste d'un petit « merci ». Comment faisait-il pour être aussi frais alors qu'elle était au bout de sa vie ? Incapable de répondre, elle se contenta d'intérioriser toute la tempête qui s'apaisait petit à petit dans son estomac. Une fois qu'elle pût parler, elle murmura :

« Je pense pas me servir de ce pouvoir bien souvent, si ça me fait cet effet-là... Urgh. »

Puis, en relevant les yeux vers Raeden, elle s'aperçut qu'il regardait son arme d'un air curieux, et elle n'avait pas besoin de savoir pourquoi. Honnêtement, elle n'avait pas envie de voir son état maintenant... tout comme elle tentait de détourner les yeux du cadavre de l'arachnée, symbole de sa peur vaincue (ou pas). Ce dernier, toujours aussi frais, lui demanda si l'aubergiste avait prévu de récupérer le cadavre. Bah tiens, quelle bonne idée d'aborder ce sujet si glamour ! Qu'est-ce qu'elle en avait à faire ? Tout ce qu'elle voulait, c'était partir de la pièce, récupérer son dû, s'éloigner de ce mec sans humeurs et partir boire un (ou deux, ou plus) verres de bons cocktails. Oui, ça, c'était un plan qui la revigorait un peu.

Finalement, Raeden lui demanda si elle allait bien, ce qui la surprit. Etait-ce la mission qui l'avait juste mis de mauvaise humeur ? Pourquoi faisait-il semblant d'être social avec elle, maintenant ? En guise de réponse, Hayina se contenta de grommeler. Puis, elle s'inquiéta quand elle remarqua ses pas qui venaient vers elle... jusqu'à ce qu'elle s'aperçoive qu'il venait la soigner de sa blessure. Oh, maintenant qu'il en parlait, c'était vrai que ça lui faisait un mal de chien ! Mais elle eut à peine le temps de sentir la douleur; juste le temps qu'il fallut à Raeden pour faire en sorte que la blessure disparaisse complètement.

« Oh... merci. »

Toujours un peu patraque, Hayina se leva tant bien que mal puis se décida à redescendre le plus vite possible; elle récupèrerait son fléau plus tard, après qu'elle ait reçu sa récompense... histoire d'avoir un peu plus de volonté. Une fois que ce fut fait, elle sourit à Raeden en lui disant :

« Bon, eh bien à bientôt, peut-être. Fais bon usage de tes sous, surtout ! »

Puis, sans attendre sa réponse, elle s'éloigna d'un pas rapide de l'auberge, plus que prête à écouler une partie de son argent avant d'attaquer une nouvelle journée de travail.

Spoiler:

» Les poupées [PV Hayina]
» De simples mondanités [PV Hayina]
» Renouveau pv : Raeden
» Qui es-tu pour moi ? (Raeden)
» Bagarre céleste ! [Pv Raeden]

Une araignée au plafond (Q: Hayina/Raeden)

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