Morvan expliqua que si quelque chose de différent se passait, c'était surtout de sa faute. Nastaé ne vit en aucun cas comment il aurait pu refermer la trappe, alors qu'ils étaient si loin. Tout devait être bien orchestré, car l'ondin ne comprit pas ce qu'il s'était expliqué exactement. Alors il laissa tombé, essayant de ne pas paniquer par l'étroitesse soudaine de la pièce. Le fait qu'il soit enfermé, dans ce petit espace, troubla les sens de l'ondin. Même s'il essayait de se résonner de prendre du recul, c'était bien trop effrayant pour lui de se calmer. Alors il se mit à chercher le grimoire rapidement, de manière à trouver une solution pour sortir de là. Mais à peine s'était-il approché d'un étagère, que de petits tuyaux longeant le plafond de la grotte, se brisèrent et déversèrent de l'eau par litre. Le jeune homme se dit que si le livre était plongé dans le bain, il ne serait plus, alors il se mit à chercher encore plus vivement jusqu'à ce qu'il se sente muter. Son pantalon glissa de ses jambes, et elles se réunirent pour former sa nageoire. Bougeant brusquement, il déchira la grande nageoire transparente, au bout de sa queue, ce qui lui arracha un cri. Comment avait-il fait ? Bien qu'elle soit fine et volubile, servant de pivot lors des nages, elle était résistante et pour la déchirer, même un chouia, il fallait y aller. C'est ce qu'il se passa. Mais une fois dans l'eau salée, qui lui fit mal dans un premier temps, elle cicatrisa assez vite. Il savait que les écailles repoussaient, mais pas les nageoires, et cette petite déchirure resterait à jamais. Lorsque l'ondin se sentit flotter dans l'eau, il arriva vers son ami, légèrement dépité.


-Ce n'est pas grave, et puis on aura essayé. Essayons de sortir de là, nous verrons après pour le grimoire.

Alors que Nastaé allait rejoindre Tora, sous l'eau. Il entendit Morvan crier. Sortant sa tête à la surface, il le vit, heureux, un livre léger entre les mains. L'ondin tapa dans les siennes de joie, alors que le moment ne s'y prêtait pas du tout et que l'eau continuait de monter dans la cavité.
Et puis une fois dans la besace, l'émois redescendit et le jeune homme grimaça. Comment allait-ils faire ? Et puis maintenant... Le plafond était trop proche ! Mais l'élémental trouva une solution. Nastaé posa ses mains sur les siennes en le regardant dan les yeux.

-J'ai confiance mais je... Vais rester tout seul ?

Il avait de plus en plus peur. Avec son ami, tout allait bien, bien qu'il n'était pas rassuré, mais sans lui, plus rien n'avait de sens. Mais il du faire un effort, prendre sur lui même. Tout était bon à prendre. Et puis Morvan ne le laisserait jamais ici pour toujours. Lorsqu'il lui expliqua le plan, l'ondin acquiesça. C'était ça ou rien. Prenant doucement la besace étanche, il la mit sur son épaule, et se laissa embrasser. Mettant ses mains ses les joues de son ami, il voulu gouter encore de ses lèvres, sous cette cascade improvisée. Encore, encore. Mais L'eau les submergea alors entièrement, et Morvan du partir. Une fois dans les tuyaux, et hors de vue, l'ondin lâcha dans un chuchotement :

-...je t'aime.

Bordel. Il l'aimait.

Pendant plusieurs minutes, il fit en sorte de se détendre, se calmer. Il chantait, enlaçant la tigresse de ses bras, se reposant totalement sur Morvan. Ses paupières closes attendaient la moindre vibration pour s'ouvrir. Il longea la pièce, s'éternisa dans le couloir, essayant sans cesse de se vider l'esprit. Mais, plus le temps passait, plus Nastaé flippait de savoir si Morvan allait revenir. Il mettait beaucoup de temps à revenir, mais il ne pouvait pas l'abandonner, non, pas après tout ce qu'ils avaient vécu. Et puis il avait son sac magique. Alors il arrêta d'être parano, avec l'aide de Tora, pour le distraire, et patienta. A un moment, il entendit un bruit sourd, un peu trop même et se précipita vers la trappe. Il la vit se briser et, heureux de revoir le jour, sortit de l'eau pour s'étaler sur son ami. En quelques secondes, il muta, et tous les deux étaient nus comme des vers. Mais l'ondin était heureux de revoir son ami en qui il avait maintenant encore plus confiance. C'était une vrai preuve d'amitié. Une fois habillé et séché, et l'allié revenu en bracelet autour du poignet de Morvan, ils donnèrent des explications au marin. Jim, suspicieux et trop étonné pour être en confiance, écouta ce que le jeune homme lui dit. Mais quand il vit le grimoire, c'était un autre homme, bien heureux et épanoui. Leur donnant une récompense, dont Nastaé n'en comprit pas le sens, mais en apprécia la valeur, ils partirent ensemble vers la grotte. Le marin resta au phare avec son livre creux et les deux amis se retrouvèrent enfin, en intimité, l'un et l'autre.

La voix de Morvan se fit douce à son oreille et il avait l'impression de retrouver son amant. C'était dans ces moments là qu'il avait le sentiment de le connaitre de puis toujours, et de se rapprocher constamment de lui, comme si ils ne se sépareraient jamais. Déployant à nouveau les grandes couettes confortables et moelleuses, Nastaé finit par s'y asseoir dessus. Enlevant ses vêtements, de manière à rester en sous vêtements, il s'allongea sur le sol devenu confortable et regarda le blond. Son regard était une invitation à la tentation, et la position que prenait son corps, mettant en valeur ses formes, ne pouvait laisser indifférent son ami. Alors une fois qu'il fut allongé sur lui, ils s'embrassèrent langoureusement, profitant de ce moment comme jamais, ne voulant jamais qu'il s'arrête. Roulant sur le côté, Nastaé se retrouva sur lui, des étoiles pleins les yeux, et déposa de petits baisers dans le cou, pour descendre vers son épaule, puis vers son torse, auquel il enleva chaque vêtements soigneusement, lentement, sensuellement. Il effleura sa peau de ses doigts, mettant tous leurs sens en alerte. Son cœur battait tellement qu'une fois encore, il pensait qu'il allait percer son torse pour sortir d'un bond. Les baisers continuèrent sur tout le corps, le faisant entrer dans une folie amoureuse, aimant chaque parcelle de cette peau plus chaude que la sienne, et profitant du désir qui naissait dans le bas ventre de son ami. Leur amour intense, ressentit sur le moment, mélangé à la passion, les firent se mêler avec harmonie, s'accordant parfaitement. L'ondin s'était adapté au corps de Morvan, et à ses gestes, se mouvant ainsi parfaitement, pour atteindre rapidement l'extase. Il avait été façonné par lui, et en ce moment, ne savait satisfaire que lui. Ce qu'il adora.

Après un repos bien mérité, dans les bras l'un de l'autre, le jeune homme fut réveillé par le genre de cri qu'il n'aimait pas. Tora était à l'entrée de la grotte et rugissait pour le réveiller, lui transmettant un message. Ses parents ? Se mettant en position assise, à moitié en panique, la tigresse l'informa. Regardant le regard bleu profond de son ami, il ne pu s'empêcher de se pencher sur lui pour l'embrasser tendrement puis, toujours près de lui dit :

-Je vais devoir partir...

Sa voix chantante était un peu affolée, même si en son fort intérieur il serait rester ici toute sa vie, avec lui. Se relevant, il s'habilla en disant :

-Je dois retourner voir mes parents. Tora est allé à leur rencontre pendant que l'on... Dormait, et ils l'ont envoyé me chercher. Ca avait l'air urgent. Je... Suis désolé.

Il regarda la tigresse qui avait le regard sur, et sautait un peu partout, prête à partir. Mais lui était triste de quitter le blond, son ami, son amant. C'était trop court, bien trop court. Allant vers le bords de l'eau avec son ami, il colla son front au sien, l'embrassant à nouveau, sans cesse, pendant plusieurs seconde, transférant tout son amour dans ses actes. Prenant son visage dans ses mains il le regarda :

-Merci pour tout... Tout ce que tu as fait pour moi. Je ne sais pas quand je vais revenir... Tu ne m'oublies pas d'accord ?

L'embrassant une dernière fois, une larme coula d'un des yeux de l'ondin, venant s'écrasé entre leurs lèvres serrées. Sur ce, il ne s'attarda pas, enlevant ses habits et se jeta à l'eau. Une fois à l'intérieur, et transformé, il sortit son buste et fit un signe de main à son ami en souriant. Lorsqu'il plongea à nouveau, il pleura de tristesse. Mais il s'en allait pour mieux revenir. N'est ce pas ?