Nastaé vit Morvan se décaler de lui puis le sentit très intéressé par le discours de la vieille femme. En même temps, lui aussi suivit le dialogue avec enthousiasme, et écouta mot pour mot ce qu'elle disait. Lorsqu'elle repartir il regarda son ami ensemble descendirent de là. Des questions trottaient dans sa tête mais il ne disait rien. En même temps, le blond avait posé les bonnes questions à son goût et ensemble, ils partirent de là, et se dirigèrent vers le piton rocheux que la vielle femme avait montré quelques instants plus tôt.
L'ondin nia de la tête quand Morvan lui demanda si la vieille femme l'avait effrayé et ainsi, sourit à la suite de cette remarque. Son visage devait envoyer une expression très étrange.

Une fois sur la plage, et voyant le blond se déshabiller, il fit la même et plongea en même temps que lui dans l'eau gelée. Ainsi lorsqu'il prit sa forme d'ondin, il fit des loupings et des vrilles, se régalant de cette sensation. Attrapant le cou de Tora, il se laissa guider part elle sur quelques mètres. Morvan était là, avec lui, et il lui demanda ce qu'il faisait sous l'eau. Souriant il dit :

-Malheureusement, je ne pourrais pas te montrer tout ce que nous faisons, mais je pourrais te faire d'autres démonstrations. Déjà je t'ai montré le maniement de la nacre mais...

Fonçant dans le fond de la mer, mais pas trop profond, il refit le même rituel pour faire ressortir la nacre des autres coquillages. Cherchant ainsi le coquillage nacré le plus grand qu'il puisse trouver, il mania à nouveau l'eau pour qu'il tourne rapidement sur lui même, et avec un cailloux banal, y sculpta une petite dague. Une lame droite, pointue, effilée, et aux reflets nacrés se forgea au fur et à mesure. Exposant ses paumes en avant, l'arme y tomba doucement dedans, et il la tendit à son ami.

-Je t'ai dis que chez moi, quand on donne quelque chose que l'on a fait, et auquel on tient c'est une marque de respect de d'estime... Alors si tu veux bien, je te la donne.

Il ne su pas pourquoi mais, il fut gêné et rougit jusqu'aux oreilles. Même sous l'eau ça devait se voir à outrance. Baissant légèrement les paupières, il eu peur un moment que Morvan rejette son don.

Nageant un peu plus loin, il voulut toucher Morvan, le prendre contre lui... Mais ne pouvait pas dans sa forme aqueuse. Ce n'était que des gouttes d'eau. Ainsi il prit son mal en patience et chercha un creux dans un rocher où le soleil illuminait le fond.

-Je vais te montrer nos danses, et ça tombe bien je suis très bon danseur chez moi !

Lorsque Tora se plaça près de Morvan, Nastaé racla sa gorge et commença à chanter. Pendant une minute, il dandina doucement son corps et instaura un certain rythme, en fonction de sa musique. Il créa autour de lui des tourbillons d'eau, des effets esthétiques qui donnait du charme et du dynamisme à ses danses. Le bulles d'oxygènes tournaient autour de lui, puis dessinaient de petits motifs, tous différents...
Bien qu'il chantait a capella, il pouvait bien bouger. Bien sur ce n'était jamais des rythmes endiablés, mais lorsque son registre changea, et fut plus doux, plus terne, son corps bougea plus doucement. Sa tête bascula en arrière, et se redressait petit à petit...
Mais là aussi il modifia à nouveau son registre et chanta quelque chose de plus intime. Passant doucement les mains dans ses cheveux, et bougeant ses hanches dans des mouvements caractéristiques, presque sensuel, il regardait Morvan, voulant l'hypnotiser autant que possible. Faisant un regard langoureux, il se rapprocha doucement de lui et finit sa note doucement, puis laissa place au silence. Son cœur battait, et il était très excité. Malgré tout sa douceur se fit ressentir à travers son corps, ses gestes, son visage, sa voix...
Et en chuchotant, près de lui, près de son oreille, bien que le blond ne soit que légèrement opaque, il dit :

-Je chanterai pour toi... Toute ma vie s'il le fallait...

Son corps demandait celui de Morvan. Son cœur demandait celui de Morvan. Nastaé demandait Morvan. Parcouru de frisson, il savait qu'il ne pouvait pas le toucher, alors il se décala et dit :

-Le premier chant et danse était lors de cérémonie telles que des unions ou des naissances. L'autre c'était les funéraires que l'on fait pour notre peuple comme pour les humains...

Il se retourna et toucha la roche de ses doigts puis tourna légèrement la tête, sur de lui, mais un peu timide :

-...et la dernière c'était pour toi.

Morvan devenait de plus en plus important pour lui, plus qu'il ne l'aurait imaginer. Mais était-ce pareil de son côté ? Il ne savait pas, à part la nuit dernière et part de petits baisers, il n'exprimait pas beaucoup ce qu'il ressentait. Mais pouvait-il lui en vouloir ? Peut être que Nastaé était bien trop passionné ? Il ne savait pas.

Une fois qu'ils furent sortir de ce trou dans la roche, il ne savait pas vraiment quoi lui montrer. Et puis son esprit était très embrouillé.
Une fois qu'ils sortirent de l'eau, ils opta pour se réfugier sous la grotte qui leur était familière. Ainsi Nastaé passa par le petit tunnel illuminé, que lui et Morvan avaient découvert ensemble la veille. Une fois sortit du bassin, l'ondin se sécha et s'habilla. Tora avait eu l'intelligence de porter leurs vêtements en passant par la plage, pour ne pas les mouiller. Nastaé regardait Morvan d'un œil différent que la veille. Il avait l'impression que son cœur ne battait que pour lui. Se mettant en face de lui, il prit doucement ses mains dans les siennes, et commença a dire timidement, fuyant un peu du regard :

-Tu m'as fait découvrir de nouveaux sentiments, et... Tu m'attires énormément. Si je m'écoutais je pourrais parcourir le monde avec toi, mais ça c'est personnel et j'aimerai savoir ce que toi tu penses... Car je ne veux pas aller dans un mur. Je... Je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ?

Il était gêné, timide. Évoquer ses sentiments ne le dérangeait pas du tout, au contraire, ça le libérait, ce qui lui faisait peur c'était de se faire totalement rejeter, et de le faire fuir. Ce qui lui avait dis était fort, sincère, et ça pouvait faire fuir certains. Comme pour appuyer ses dires, il prit une des mains de Morvan, la mit sur sa joue, mettant sa main par dessus, et agita doucement et lentement son visage, de manière à évoquer la caresse et la douceur.

Nastaé en avait trop dit et avait fait du mal à Morvan. En tout cas c'est ce qu'il crut. Car le blond lui expliqua un tiraillement et l'ondin s'en voulut de lui avoir posé tel dileme. Il ne voulait pas lui faire plus de mal. Effectivement il était apparut dans un moment de sa vie, un peu creux, mais en aucun cas c'était pour le déstabiliser. Pourtant, il trouvait qu'entre eux il y avait une vraie harmonie, une vraie entente. Mais quand Morvan quitta la grotte en larme, le cœur de l'ondin se déchira en deux. A son tour, ses yeux s'imbibèrent de larmes salées, qui coulèrent lentement sur ses joues.
A une centaine de mètres, il voyait la petite silhouette de son ami, assit sur un rocher. S'asseyant près du bassin, il s'appuya sur Tora.

-Il faut que tu m'aides. Il faut que t'aille le voir. Je t'en supplie...

Ainsi, la tigresse marcha, sortit de la grotte et commença à courir sur la plage. Lorsqu'elle fut près de là où se trouvait Morvan, Nastaé se mit à chanter. Dans la grotte, chacun son résonna et s'en alla vers la plage, et atteignit surement vers le blond. Les sons étaient doux, mais d'une mélancolie sans faille, avec une pointe de tristesse. Il comptait sur la tigresse. Et cette dernière pu voir la réaction du blond lorsqu'il entendit les notes de chant.
Quand Tora monta sur les rochers, elle poussa de sa tête, en ronronnant, les bras et les mains de l'élémental, finissant par se coucher, mettant sa tête sur ses genoux. Relevant le cou, elle lécha son bras nu en signe d'affection. Elle ne pouvait pas transmettre la tendresse de son maitre, mais essayait.

Lorsqu'elle se leva, elle se dirigea vers la mer. Nastaé ne pouvait rester là, sans rien faire, à le laisser seul. Il se leva et se mit à courir comme un dingue jusqu'à lui et sauta limite sur son dos, passant ses bras autour du cou, le serrant contre lui.

-Je m'en fiche. Pardon de t'avoir blessé, pardon pour tout ce que je t'ai fais, mais je me fiche que tu aimes encore ton défunt amant. Aime le, et aime moi, je m'en fiche, même si moi je ne veux que toi, ne t'en soucis pas... Moi ça me va. Je ne veux pas te perdre, surtout pas toi. Reste avec moi. S'il te plait... Morvan...

Nastaé posa son front sur son épaule, puis blottit sa tête dans son cou. Ses cheveux avaient fini de sécher, du moins sur le dessus, superficiellement. La fraicheur de ceux-ci et de sa peau, pouvaient surement faire frissonner son ami. Mais même s'il avait des sentiments, il estimait trop Morvan pour le perdre. Surtout qu'il n'avait pas subit un rejet à proprement dit. Il était juste une seconde issue, un second choix, un plan B. Mais ça lui allait. Il était dans la fleur de l'âge, aux prémices de sa vie, et les sentiments d'amour et d'amitié sincère étaient nouveaux pour lui. Ainsi il était confus. Mais il savait que maintenant, il voulait Morvan, et s'il ne pouvait l'avoir...

-...pour l'instant, juste pour le moment, laisse moi t'avoir égoïstement, je t'en pris.

Il passa devant lui, et s'assit à cheval sur ses cuisses. Prenant son visage entre ses mains, il caressa ses joues de ses pouces, voyant le visage blême, donc les yeux étaient rougis et boursouflés par les pleurs. Souriant il déposa un petit baiser sur ses lèvres.

-Je ne t'abandonnerai jamais. Je te promet. Même lorsque tu ne voudras plus de moi, et qu'il faudra que je me retire, tu n'auras qu'à m'appeler, je serai là, pour toi. Pour toujours. C'est une promesse.

Prenant sa main, il enlaça ses doigts aux siens, comme pour conclure cette promesse. On aurait pu croire que c'était une lubie du moment, parce que là il aimait Morvan. Mais ce que personne ne savait, c'était qu'il l'aimerait toujours. C'était son ami, son meilleur ami, son frère, son amant... Leur lien était indéchirable maintenant, et Nastaé croyait en eux, plus qu'en personne. Caressant ses cheveux, puis son visage, il finit par l'embrasser à nouveau, collant son torse au sien.
Il voulait le retenir à jamais près de lui.

Le contact entre les deux hommes rassura Nastaé. C'était son élémental, et pour la vie ça le resterait. Lorsque ce dernier l'accueilli dans ses bras, dans son étreinte, l'ondin cru s’étouffer de bonheur. Ils étaient deux, et le resterait, jusqu'à ce que Morvan trouve le fin mot de l'histoire avec son ancien amant. La chaleur du corps de l'homme, revigorait celui du jeune homme, et il baignait dans un bien être intense. Il ne voulais pas partir. Ni maintenant ni jamais. Mais toute bonne chose avait une fin, et après un baiser, scellant leurs "retrouvailles", son ami jugea bon d'aller au phare. En levant la tête, Nastaé pu voir distinctement un homme, appuyé à la rambarde, malgré le vent qu'il devait y faire.

Ils partirent de là pour réitérer leur ascension et arriver devant ce vieux marin, fripé comme un abricot sec, mais qui paraissait tellement gentils et tendre. Ses mains étaient caleuses, ce qui n'étonna pas Nastaé, et sa peau tannée par un soleil passé. D’emblée, cet homme lui paraissait être quelqu'un de sincère et de foncièrement gentils. Morvan entama le dialogue. L'histoire du marin attrista un peu l'ondin, car il se dit qu'il devait se trouver atrocement seul. Personne pour l'aider, c'était une chose, mais que tout le monde le prenne pour un fou... C'était pire.
Alors il fut tout à fait d'accord pour aider cet homme à retrouver son bien, puis à deux hommes comme eux, la pierre n'allait pas résister longtemps. En tout cas, il était confiant.

Le type leur montra le chemin à prendre, jusqu'à la fameuse trappe. Il les laissa entrer à l'intérieur, restant dehors pour la garder ouverte. L'intérieur était sombre, quasiment noir mais Nastaé n'avait aucun mal à se repérer. Prenant la main de Morvan il dit :

-Je vois aussi bien dans le noir qu'en plein jour, je serais tes yeux pour cette fois...

Étrangement, l'ambiance qui régnait dans ce sous sol, aux murs étriqués, à la chaleur qui avait stagné, à la proximité des deux hommes, et ce noir total, du moins pour l'un d'eux... Mettait Nastaé dans un certain état. Heureux que la pénombre le dissimula aux yeux de son ami, il essaya de ne pas haleter, en repensant aux moments de plaisirs que lui avaient fait subir son amant. Il se contenta d'avancer doucement, pour ne pas que l'un d'eux trébuche malencontreusement. Tournant la tête pour voir son ami, il serra instinctivement sa main sur la sienne, puis se maudit l'instant d'après. Ça avait plus l'air d'une caresse qu'autre chose sur le moment, et il espéra que son ami n'en tienne pas compte. Touchant son propre visage, il s'aperçut qu'il commençait à avoir chaud. Le souterrain, bien qu'assez grand, vu qu'il avait l'air d'être relié à un réseau de galeries, baignait dans une chaleur qui commençait à piquer la peau de Nastaé. Sans rien dire, il se demanda seulement ce que son ami éprouvait, et s'il était le seul dans cette situation...

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, Nastaé ne fit pas attention que son bras se tendait, et que Morvan, qui ne voyait rien, fini par trébucher. Il se maudit de ce manque de bienveillance et se baissa près de lui lorsqu'il jura.

-Tu t'es fais un peu trop mal pour moi... Tu es sur que ça va ?

L'ondin n'était pas rassuré, du sang coulait de sa plaie, et il n'était pas bon de rester à l'humidité et la chaleur, elle risquait de s'infecter. Malgré tout son ami voulait continuer, sans relâche. Cette histoire l'intriguait bien trop, et il voulait aller jusqu'au bout.
Les deux hommes marchèrent un bon moment, et l'ondin faisait attention de ne pas marcher trop vite, et de tenir Morvan près de lui. Plus tard, ils distinguèrent une lueur. C'était une lumière, suspendue à un fil de fer, qui éclairait constamment le fond du tunnel. Son ami dit que ce devait être la pierre dont parlait le marin, mais Nastaé sentait que quelque chose n'allait pas.
Prenant ses poignets il dit :

-Tu es sur que ça va ? Tu ne veux pas qu'on remonte ? On reviendra plus tard... Il faut te soigner... Et si tu t'évanouie je vais paniquer.

Il laissa son ami faire comme bon lui semblait, et observa la roche. Il n'était pas très intelligent, mais c'était carrément étonnant que le rocher soit tombé du plafond. On aurait plutôt dis qu'on l'avait mit là. Comme si on voulait à jamais interdire l'accès. Il n'y avait pas de failles exploitables, et il ne pouvait se briser. Soupirant, l'ondin posa ses mains dessus et les firent glisser pour détecter quelque chose qui aurait pu les aider. A part faire levier avec un objet, Nastaé était quelque peu dérouté. D'ailleurs il s'approcha de son ami :

-Ecoute je ne pense pas que l'on puisse faire quoi que ce soit. Ce bloc est entier, et à peine écorché, alors il faudrait aller chercher quelque chose qui puisse le pousser, ou faire levier... Et toi il faut te soigner.

Ok il était chiant, mais il s'inquiétait bien trop, et déjà il s'était fait du mal pour rester un peu plus longtemps, du moins pour observer la scène, de manière à s'ils doivent partir, ne pas revenir les mains vides. Mais avec la lueur de la petite loupiotte, Nastaé pouvait voir les reliefs du sang, maculer de plus en plus la tignasse blonde, sans pour autant lui teindre toute la tête. Enfin, à voir comme ça, c'était inquiétant. Essayant de le convaincre, -se ce n'était de le forcer- et l'aidant à faire demi tour, il fit attention que jusqu'à la trappe, il n'y eu pas d'autre chute malheureusement. Il le tenait près de lui, par la taille, pour un soucis de maintien, comme ça il pouvait prévenir s'il trébuchait à nouveau.

Une fois sortit de là, le marin leur demanda un peu l'histoire. Nastaé répondit en marchant :

-Il y a quelque chose d'étrange, comme si le rocher était tombé du ciel... Enfin je veux dire que ça ne s'est pas effondré, quelqu'un l'a mit là. En le déplaçant par la force, ou en le faisant apparaitre par la magie, peu importe, il n'est pas naturellement là.

L'ondin avait insisté sur ce dernier mot, qu'il trouvait important. Il renchérit :

-Mon ami s'est fait mal, il faudrait le soigner. De plus il faudrait aussi quelque chose pour faire levier, ou trouver quelqu'un qui maitrise la télékinésie.

De là, le jeune homme soupira. Voyant le visage bien plus pâle que d'habitude de Morvan, ils l'emmenèrent dans une petite pièce rudimentaire, où il y avait un lit pour l'allonger, un sceau, et de quoi nettoyer le sol. L'ondin se dépêcha allant cueillir de l'eau à la mer et revenir en toute hâte. Enlevant son t-shirt, il s'en servit comme tissu, et le trempa dans l'eau salée.

-Ca va brûler, mais la plaie va cicatrisée plus vite.

Posant sa main sur la joue de Morvan, il appuya le linge mouillé sur la balafre. Comme prévu, ça du piquer légèrement, car son ami grimaça. Pendant ce temps, Jim était partit fouiller dans les pièces peu nombreuses, des objets capables de faire levier. Déjà, il faisait plus frais, ce qui aiderait le sang à mieux coaguler, et aussi son ami à se sentir mieux. Et puis ce n'était pas si humide. Finissant de rincer la plaie, il passa une main sur son front. Au moins, il n'avait pas de fièvre, c'était déjà ça. Mais son teint blafard ne le rassura pas vraiment. S'asseyant ensuite sur le bord du lit, près de son ami, il entendit le marin revenir.

-Bon, y'avait pas grand' chose !

Et enfin ! Sur le sol tomba des bouts de ferraille tous aussi robustes les uns que les autres, ainsi que du bois minéralisé. Ca c'était des outils qu'ils pouvaient utiliser. Mais par précaution, il retourna en haut du phare, voir s'il n'y avait pas autre chose.
L'ondin regarda son ami tendrement. Bien qu'ils étaient deux, dans cette petite pièce exigüe, sur un lit, Nastaé pensait plus à sa santé qu'autre chose. Malgré tout, il se pencha sur lui, déposant un léger baiser sur ses lèvres. Pourvu que ça aille vite mieux !

Nastaé s'inquiéta de savoir comment allait Morvan. Car son visage blanc ne le rassurait pas, pas du tout même. Jim les laissa tranquille en leur disant que ils pouvaient passer la nuit ici, sans soucis, et lui aussi se retira. Le blond s'était déplacé sur une chaise, mais il était fébrile. L'ondin se leva, mais à peine le marin avait-il passé la porte, que Morvan réclama son ami. Enlevant le reste d'habits qu'il lui restait sur le corps, il accueilli son ami sous la couverture. Se mettant sur lui, il le serra contre son corps, avec une sensualité sans pareille, criblant son visage et son cou de baisers langoureux. S'emmitouflant sous cette couverture il dit :

-Il faudrait que tu sortes des couvertures de ton sac magique.

Il sourit puis se redressa sur Morvan pour attraper la besace qu'il trouvait géniale, et lui passer pour qu'il sorte quelque chose de plus chaud. Une fois sous plus d'épaisseur, et au chaud, le corps de Nastaé se réchauffa et il se colla de plus belle à son ami, emmêlant ses lèvres aux siennes. Ressassant la phrase que le blond lui avait sortit quelques minutes plus tôt, il lui dit, pour lui répondre :

-...et moi donc, je suis tellement heureux de te connaître. Mon blond préféré, si ce n'est le seul...

Prenant son visage entre ses mains, il fit glisser ses lèvres de son front à sa bouche, en passant par l'arrête de son nez, qui fit frissonner l'ondin. De ses mains, il caressa doucement le corps de son binôme, effleurant sa peau. Son regard se fit intense, et il aimait de plus en plus la puissance du bleu de ses yeux, ses yeux à lui, comme si son regard finissait dans son esprit, marqué au fer rouge. Sa peau ne s'habituait jamais au touché de son amant, l'envoyant toujours dans un autre monde, faisant chavirer son cerveau, et sa raison. Son corps entier se laissait transporté par ses émotions et celles de son ami.

Ainsi ils passèrent une nuit encore mieux que la première et Nastaé profita du malade, mais bizarrement ce dernier se laissa abuser, avec plaisir.

Le lendemain, le bruits des vagues s'éclatant sur les rocs réveilla Nastaé qui, en bougeant, réveilla son ami. Il avait encore des étoiles dans les yeux suite aux flux d'émotions ressentit cette nuit, et ne pu s'empêcher de câliner Morvan. Sa rêverie était présente dans son esprit, et son corps avait encore en lui le plaisir du blond. Mais quand il embrasse le visage de son amant, il ne savait pas jusqu'à quand il pourrait en profiter, et chaque seconde, chaque minute était pour lui du temps qu'il faudrait vivre à fond. Mais quand les pas lourds du matin se fit entendre, l'ondin se leva rapidement et s'habilla, donnant à Morvan ses vêtements au passage. Une fois dans la pièce le type lança en souriant :

-Alors les petits loups de mer, près cette fois ?

Le jeune homme lui sourit et dit :

-Je pense qu'on pourra se débrouiller avec tout ça...

Prenant quelques uns, il les examina au cas par cas pour voir lesquels seraient les plus résistants. Choisissant ceux qu'il pensait les meilleurs, il demanda à Morvan si il allait bien, et si ils pouvaient repartir. Visiblement il allait mieux et l'aventure pouvait continuer. En plus leur curiosité grandissait au fur et à mesure, de savoir ce que ce gros rocher cachait.
Lorsqu'ils se glissèrent à nouveau à travers la trappe, l'ondin lança :

-Bon cette fois ci je vais t'attacher à moi.

Riant de bon cœur, il n'en démordit pas pour autant et serra contre lui le blond de manière à anticiper tout ses pas malheureux.
Une fois devant le gros bloc de pierre, la lanterne brillait toujours et le jeune homme posa tous les espèces de pieds de biche à terre. Puis il lança un regard à son ami.

Nastaé fut rassuré de voir que Morvan allait de mieux en mieux. Une fois devant le rocher, plusieurs hypothèses fut émisent. A vrai dire, l'ondin ne se sentait pas vraiment de pousser comme un malade sur le bout de ferraille, avec son petit corps osseux qui ne valait rien. Il trouva donc judicieuse l'idée de son ami lorsqu'il parla de geler le bloc, de manière à le soulever. Après tout, ce serait assez pour au moins le décaler assez pour que l'un d'eux se glisse derrière et attrape le livre poussiéreux. Malgré tout, l'homme n'en fut pas réellement satisfait, vu qu'il se mit à rire comme un possédé devant le gros cailloux. Nastaé fit instinctivement en arrière, et le rire résonna dans tout le corridor. Le marin devait se dire que c'était pas vraiment l'heure pour se marrer, mais Nastaé n'y pensait pas vraiment.

Une fois qu'il eu finit de pleurer de rire, il expliqua la raison de cette crise. Son étourderie avait été pour lui hilarante, mais l'ondin ne captait pas vraiment, alors il fit juste un énorme sourire. Regardant le bracelet qui était apparemment magique. Il le vit, sur une parole de son propriétaire, se changer en serpent. Il glissa jusqu'à Morvan qui lui donna un peu d'affection pour lui demander autre chose. De là il se mit à grossir grossir sans cesse pour atteindre une taille hors norme qui fit automatiquement fuir Tora, et bien flipper Nastaé. Ce dernier, par réflexe, se cramponna à Morvan, dans son dos, comme pour qu'il le protège d'une quelconque attaque. Mais la bête n'eut que faire d'eux et s'occupa du cailloux qu'elle pu déplacer avec brio. C'était spécial ce genre d'invocation, et l'ondin en eu de petits frissons qui lui remontèrent dans la colonne vertébrale. Une fois qu'il le ramena à lui, le serpent se transforma à nouveau en bracelet dont son ami se vêti et qui lui seilla à merveille. Une fois la voix un peu plus dégagée, ils purent entrer librement dans ce qui fut un temps une immense bibliothèque.

Les étagères montèrent jusqu'au plafond, et supportaient des tonnes de livres. Le bois qui les constituait s'était arqué avec le temps, sous le poids des mots, et des craquements se firent entendre de ci de là. L'atmosphère lourde, et sentent le renfermée, avait quelque chose d'agréable et de rassurant. Comme si ici, malgré l'inconfort des meubles et de la pièce, on se sentait chez nous, dans un endroit sécurisé et familier. Ne sachant d'où venait ce petit bien être, l'ondin s'approcha d'une pile d'étagères vers la droite, admirant la reliure des livres, et touchant d'un doigt la pile de poussière qui s'était accumulée. Au final, le grimoire allait être difficile à trouver. Il lança malgré tout :

-Il doit surement avoir moins de poussière que les autres mais comment le voir facilement ?

Nastaé n'était pas très futé une fois en en dehors de l'océan, et il était difficile pour lui de remarquer des éléments plutôt conséquents et visibles. Pour lui, le mieux, était de faire venir Jim ici, pour qu'il le retrouve de lui même. S'enfonçant un peu plus il fut pris d'un léger mal de tête. L'odeur et l'atmosphère devait lui monter à la tête, et son corps ne le supportait pas très bien. Etant de faible constitution ça se comprendrait. Il préféra alors aller vers son ami, et le temps qu'il bouge, il mit sa tête sur son épaule, se collant à lui.

Nastaé commençait à sacrément perdre équilibre, et s'accrochait à Morvan, comme une moule à son rocher. Mais son ami le câlina et psychologiquement, il alla tout de suite mieux. Lorsque ce dernier prit son visage entre ses grandes mains, entrainant des mèches de cheveux flottantes avec, rendant plus douce encore l'expression de Nastaé, l'ondin ressentit une passion s'emparer de sa cage thoracique. Son cœur voulu éclaté, et tout à coup, la poussière ne signifiait plus rien pour ses poumons. Il fut à nouveau transporté dans un monde parallèle lorsque ses lèvres gouteuses se posèrent sur les siennes. Ainsi il passa automatiquement les bras autour de sa taille, l'emmenant un peu plus contre lui, ne voulant plus le lâcher. Chaque touché qu'il avait avec lui était transcendant pour Nastaé, et il en profitait un maximum de manière à se souvenir toute sa vie de cette relation, qui s'éteindra à un moment ou à un autre.

Une fois ce moment de folie finie, Nastaé était sur un nuage, ne pensant à rien d'autre qu'au goût des lèvres de son ami, dont il voulait encore en ressentir les saveurs, de sa langue. Mais toute bonne chose avait toujours une fin, alors ils se décalèrent, et l'ondin rougit de plus belle. Malheureusement, il ne pu réellement céder à l'envie, car ils devaient récupérer ce grimoire creux, et rien ne devait les disperser de cet objectif.
Alors le jeune homme, encore empourpré d'un certain désir, fit demi tour. Malgré tout, dès qu'il sortit de la pièce, il pu à nouveau respirer correctement. Reprenant alors son souffle, en se calmant, et en ralentissant les palpitements de son cœur, il se dirigea vers la sortit. Mais quand il longea le couloir, il sentit l'ambiance sous terre légèrement plus chaude, sans courant d'air, sans renouvellement d'air même. Pressant le pas, il se retrouva devant la trappe totalement fermée et close. Impossible de la soulever, ni même de sortir de là. Il aurait fallu défoncer le truc, mais Nastaé était totalement dénué de force pour ouvrir. Prit d'un coup de panique, à être enfermé sous terre, il couru vers Morvan. Dans la pièce, il fut à nouveau pris par les odeurs mais n'y fit pas cas lui disant affolé :

-On est enfermé. La trappe est close, et impossible de la lever...

Ses joues rouges traduisaient sa panique, mais lui donnait un faux air de poupon que l'on voulait prendre dans ses bras pour le rassurer. Ses halètements légers étaient par contre un peu plus inquiétants.

-Comment on va faire... ?

Il était démunie. Jim les avait bernés ?