Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 (Passage lvl IV) Une vie.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mer 05 Sep 2012, 13:56

Contexte : Les évènements se passent après l’Event des zombiiiies ^^ Du coup Cocoon a fini par adopter la petite Hasnna qu'il a découvert au RP "une fête d'adoption".
(code adapté à (moyennement à) Safari & (plutôt bien à) Firefox)


Depuis quelques mois maintenant, Cocoon avait à la maison la petite Hasnna. Quatre ans, pas encore toutes ses dents et pourtant, déjà bien grande pour son âge. Il trouva qu’il vivait en parfaite harmonie avec elle, bien que parfois elle fût prise de petits caprices. L’orisha savait qu’il la traitait bien trop comme une reine. Non par le fait qu’il la gâta trop, mais par ses gestes trop affectifs. Enfin c’était ce qu’il pensait. Car dès qu’il détournait le regard d’elle, elle était boudeuse. Mais il ne pouvait pas tout le temps s’occuper d’elle non plus…
Un jour comme un autre, il l’emmena avec lui au marché. La petite fille étant aveugle, bien qu’elle ait un bon sens de l’orientation, il préféra la tenir près de lui. Quand la foule affluait et qu’il risquait de lâcher sa main, il la porta, l’engloutissant sous ses bras bruns et épais. Comme elle avait la tête sur son épaule, elle lui disait de petites paroles en chuchotant, au creux de son oreille. Et la plupart du temps, pendant tout le marché, ou lorsqu’il devait la prendre dans ses bras, ils étaient tous les deux dans leur bulle. Elle a dire des gentillesses, ou à raconter de petites histoires, lui à écouter, doucement. Personne, à part eux, ne pouvait entendre, et c’était leur petit monde isolé parmi ce bain de foule. Cocoon affichait un visage neutre, sans émotions, au milieu de la rue mais au fond il fondait. Chacun de ses mots filant dans son oreille, se logeant dans un coin de son cœur. Et dans ces moments là, l’orisha voulait qu’elle reste petite à jamais. Sa petite fille pour toujours. Il éprouvait énormément d’amour pour ce petit être. Non le même amour qu’il ressentait pour sa douce femme, mais un amour familial, intense, protecteur, un amour qui voulait le présenter comme un héros aux yeux de sa fille. Sa si petite fille.
Alors ce jour là, elle lui dit des choses comme : « dans tes bras c’est mieux. » ou « mon papa c’est le plus fort ! », ou encore « je veux que tu sois mon papa pour la vie. ». Cocoon avait été surpris de voir à quelle vitesse elle avait oublié ses propres parents. Au début, il ne pensa pas une seule seconde à ce mot ‘oublie’ mais au fur et à mesure de ses visites, le docteur lui apprit qu’effectivement, elle se rappelait de moins en moins qui ils étaient. Pour elle son seul père, c’était l’orisha aux yeux vairons et à la taille atteignant les deux mètres. Absolument tout, contrasté avec elle, à part peut être leurs cheveux. Il était bronzé, elle était ivoire, il était grand et elle aspirait à être petite, elle avait de beaux yeux unis, lui les avait dépareillés, il avait le corps constamment bouillant, et elle une température des plus normale. Tout portait à croire et à voir qu’elle était adoptée, mais lorsqu’on lui parlait de ses parents, elle vanta Cocoon en affirmant qu’il n’y avait que lui, et que ça a toujours été son papa. Évidemment derrière la petite, ça jasait. Alors au fur et à mesure qu’ils vivaient ensemble, le « père » avait de plus en plus peur de la sur protéger. Analysant chacun de ses actes, se disant que c’était trop, qu’il fallait qu’il se mesure, mais il n’y arrivait pas. En même temps, il ne se voyait pas du tout la laisser se faire piétiner, sur les pavés de la place du marché, juste pour forger l’expérience. Il haussa les épaules, s’en fichant totalement, ne voulant que la chérir.
Un mois après son emménagement chez le maître des lieux, elle fut inscrite dans une école au milieu du quartier résidentiel, assez réputée. Elle y apprit alors à lire, dans une forme différente de celle des voyants, avec des symboles similaires à des glyphes, qui, misent côte à côte, formaient des lettres ainsi que des mots. Ainsi, du bout de ses petits doigts, elle pouvait effleurer chaque signe, et repérer si c’était une lettre, et quelle lettre, un mot, et quel mot. Bien que l’apprentissage fût lourd, elle finit par y arriver. Cocoon l’admirait énormément pour cela. Elle était pleine de volonté et voulait à tout prix réussir. Malheureusement, pendant le premier mois de cours, il ne pu l’emmener et venir la chercher, et ce fut une nourrisse qui fut chargé de s’en occuper. Un jour, Hasnna rentra de l’école avec sa nourrisse, et, à peine avait-elle franchi le seuil de la maison qu’elle s’écria un « PAPA ! » dans toute la demeure. L’orisha descendit prestement les escaliers, et comme une folle, elle courut dans ses bras en riant. Cela faisait quatre semaines qu’il l’avait méchamment abandonné. Assise sur son bras, il régla la nourrisse, lui promettant de la recontacter par la suite, car ses services avaient été très bons. La petite poupée le cribla de bisous, et toucha son visage, comme à son habitude. La nuit, le jour, quand ils se baladaient dans les rues, et qu’il la portait dans ses bras, elle lui murmurait souvent qu’elle reconnaitrait son odeur à des kilomètres, que son visage était le plus beau qu’elle n’avait jamais touché. Malgré tout l’orisha, sans trop s’alarmer, alla un jour chez le docteur. La conversation fut très informative, mais presque effrayante.

-Je me suis rendu compte de quelque chose. Hasnna a été victime d’un sort raté. Bénéfique certes, mais légèrement raté et cela a altéré sa mémoire. D’accord, nous le savions, ou nous nous en doutions, mais en fait, sa mère avait tout prévu. Lorsqu’elle voulut la protéger, et qu’elle savait pertinemment que ses deux parents allaient mourir, elle lui lança un sort de perte de mémoire. Malheureusement il échoua, et effectivement, elle perd bien la mémoire, mais l’amour qu’elle portait à sa mère s’est transféré sur vous... fois quatre ou cinq. C’est l’effet secondaire du truc…

Cocoon était bien. Bien, bien même. Non seulement elle ne se rappellerait jamais de rien avant ses quatre ans, mais en plus son amour pour son « père » était décuplé. Mais il y aura bien un moment ou l’orisha mourra de vieillesse, et elle… Elle vivra. Mais comment ? Il savait qu’un tel attachement pouvait avoir de lourdes conséquences malheureusement, il se devait d’entretenir le mythe, car lui même était faible face à cette petite. Il se demanda seulement s’il lui donnait autant d’affection qu’elle lui en apportait. Son papa commençait à devenir tout ce qu’elle avait mais lorsqu’elle verrait Oëna, et comprendrait leur relation… Ne la détesterait-elle pas ?



Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 05 Sep 2012, 14:11



Bien qu’il appréhendait ce moment, il ne s’en soucia pas pour l’instant, se dirigeant vers l’école. Le physique du jeune homme dénotait parmi les mères qui attendaient leur progéniture. Mat de peau, très grand –pour ne pas dire géant-, les yeux vairons, les cheveux argentés, il était musclé de manière assez charmante, et ses vêtements noirs lui saillaient à merveille. Lorsque la sortie fut prononcée, les enseignantes sortaient les premières, suivit des bambins, de tout âge, tous agités. Hasnna était habituée à la nourrisse, et ne se dépêchait jamais de rentrer, mais là, c’était différent. C’était « papa » qui venait la chercher. Elle courut, suivant le flot des autres élèves, et atterrit directement à l’intérieur de ses grands bras. La soulevant sans difficultés, elle posa, comme de coutume, sa tête sur son épaule.

-Bonjour ma reine…

Elle le câlina à outrance, et les parents alentour regardaient ce couple avec beaucoup de surprise et de curiosité. Une enseignante arriva vers lui et il fit descendre sa fille, la reposant à terre.

-Pourquoi tu…

-Bonjour, je suis la maitresse d’Hasnna enchantée !

En entendant cette voix, Hasnna comprit immédiatement pourquoi il l'avait posé à terre. La dame qui l'accueillit était jeune et très aimable. Au fur et à mesure que les parents s’éloignaient de l'école, la jeune femme parlait d’Hasnna et de ses progrès :

-Nous pensions la mettre dans une classe un peu plus élevée, car son niveau est assez bon pour son âge. Si vous venez à la convocation des parents, ma collègue vous expliquera plus amplement.

Il acquiesça, fier de sa fille, puis l’institutrice finit par lâcher :

-Elle m’a beaucoup parlé de vous vous savez… Et à vrai dire je ne vous imaginai pas du tout comme ça !

L’orisha ne daigna pas sourire, même par politesse. C’était étrange, mais il n’arrivait jamais à sourire aux inconnus. Aussi aimables soient-ils. Il prit seulement une mine faussement surprit, qui du d’ailleurs se voir, et elle enchaîna :

-Vous habitez ici depuis longtemps ? Je ne vous avais jamais croisé avant.

Cocoon remonta Hasnna dans ses bras et il dit assez froidement :

-C’était tout ce que vous aviez à me dire sur elle ? Je dois partir.

Il ne laissa pas vraiment le temps de répondre, et il tourna les talons. Étrangement, à ce moment là, la jeune femme, qui regardait la petite gamine sur l’épaule de son père, aurait juré qu’elle lui lançait un regard espiègle et calculateur. L’orisha ne comprit pas vraiment le changement d’attitude de cette femme. C’était seulement la maitresse d’Hasnna, et cela allait le rester. Sur le chemin du retour, cette dernière s’endormit sur son épaule et il la coucha de suite en rentrant. S’asseyant près d’elle il se rendit compte qu’il avait mal joué. Sa moitié allait surement revenir dans peu de temps, et lorsqu’elle serait là, il faudra qu’elle se fasse accepter. Or pour cela il n’aurait jamais du dire à sa fille de dormir avec lui, dans son grand lit. C’était sa reine, sous tous les angles. Dès demain, il lui dirait que le paternel se révolte.

Descendant dans le salon, il alluma un feu. Le divan pourpre, en velours, placé devant la cheminée, lui permettait de se reposer. De là, sa conscience arriva pour débattre de la situation en cours. Sa conscience parla. Depuis tout petit, c’était l’ami qu’il n’avait jamais eu. Inconsciemment, il s’était créé une espèce d’ange gardien dans la tête, qui était en fait tout l’opposé de lui. Beaucoup d’humour, de la cruauté, du cynisme en puissance… Oui, tout l’opposé de lui. S’il fouillait bien dans sa mémoire, il ne se rappela pas quand elle apparut exactement, cette deuxième personnalité enfouie. Malgré tout, il était rassuré quand elle était là. La voix qui résonnait dans sa tête était la voix d’un type, qui aurait pu être son meilleur ami, comme son pire ennemi. Souriante, malsaine et à toujours lancer la réflexion dont personne n’avait besoin.
Quand il chercha, il se souvenait seulement qu’elle était là de temps en temps, puis ensuite constamment. Depuis qu’il avait rencontré Oëna, elle s’était calmée. Tout avait été un peu plus calme dans sa tête. Or quand il réfléchissait avec lui même sur une quelconque décision, son visage affichait un air tourmenté à souhait. Et Hasnna ne rata pas une occasion de le lui faire remarquer. Le problème était qu’il avait des troubles au niveau du cerveau. Il savait que certain souvenir était totalement inaccessibles, sa mémoire lui interdisait d’aller les chercher. Ils étaient bloqués. Comme dans le sanctuaire où il du duper son propre organe, pour pouvoir voir une fraction de seconde, un événement. Et puis après, plus la peine d’essayer de recommencer, il fut pris de nausée et tout le toutim. Parfois, il était totalement découragé, prêt à abandonner cette lutte. Mais rien ne lui disait que l’Autre, allait abandonné. Depuis des années il essaya de chercher des réponses à ses souvenirs dérobés. De chercher des gens qui auraient pu l’aider, ou des lieux qui auraient pu lui rappeler quoi que ce soit. En vain. Soupirant il appuya ses coudes sur ses genoux, regardant le feu consumer le bois. Il commençait a en avoir sacrément marre de chercher des réponses qu’il ne trouverait certainement jamais. « Aller mon grand, on va y accéder à tes souvenirs… » Mais même ça ne lui remonta pas le moral pour autant sur ce coup là. Au milieu de la nuit, il entendit les escaliers grincer. Il ne douta à aucun moment que l’orage avait réveillé la petite. Posant son livre, il se leva de son divan et alla la rejoindre au pied des marches.

-J’ai fais un cauchemar, papa…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 05 Sep 2012, 20:24




Alors que sa petite était descendue, lui disant qu’elle avait fait un cauchemar, il la prit contre lui, ne la soulevant pas et puis se redressant il dit.

-Je viens me coucher, tu y retournes d’accord ?


Elle acquiesça de ses yeux blancs endormis et remonta mollement. Ayant travailler son épée dans la soirée, il la mit en hauteur pour ne pas que la gamine puisse l’atteindre, puis monta la rejoindre. Il se maudissait d’avoir autant foiré son coup et il ne savait pas du tout comment il allait aborder le sujet du lit. Lorsqu’il arriva dans la chambre, sa conscience le darda de conseils en tout genres mais il n’en prit pas cas, voulant juste se coucher finalement. La petite était déjà allongée, dans sa robe de chambre trois fois trop grande, et commençait à s’endormir à nouveau. Une fois en caleçon, l’orisha se glissa sous les draps, et, comme chaque soir, il colla sa fille contre lui, l’entourant d’un bras. Cette dernière se sentait plus en sécurité. Son petit bras menu, vint toucher le torse du bronzé, effleurant sa cicatrice. Ce n’était pas la première fois, mais à nouveau, elle soupira en retirant sa petite main. Cocoon n’avait pas vraiment tenue à ce qu’elle sache pourquoi il l’avait, et elle s’en voulait de ne pouvoir savoir. Et puis il embrassa son visage de poupée, en lui murmurant un « bonne nuit ma reine. »
C’était leur monde à eux.

Les jours défilèrent à grande vitesse, et Hasnna continuait d’apprendre sans relâche. Cocoon obtenu des conseils sur ses pouvoirs, et comment les développer. Un jour par semaine, il devait l’emmener chez un spécialiste, qui lui enseignerait à canaliser ses flux, son énergie, et ainsi ses pouvoirs. Pour le moment rien n’était apparu. On savait qu’elle maitrisait la foudre, mais sans plus. La gamine rechignait un peu à faire la magie mais fondamentalement, elle ne disait rien. Lorsqu’elle rentra elle monta sur le divan, où était déjà l’orisha. Elle sentait qu’il n’était pas comme d’habitude et, sans plus de politesses, il lui dit :

-Ecoute Hasnna, tu es une grande fille maintenant, et il ne faut plus… que tu dormes avec papa.

Comme il s’y attendait, elle se mit à pleurer. C’était si cruel. Chacune de ses larmes étaient telles un poignard, lui perçant le cœur, encore et encore. Il mit une main sur ses yeux, s’insultant mentalement de tous les noms. « Bon, y avait pas le tact, mais tu l’as dis. Maintenant faut pas lâché… » Il finit quand même par la prendre dans ses bras, en l’asseyant sur ses cuisses. Il embrassa ses joues baignées de larmes et il dit, en caressant ses cheveux d’or :

-Je ne t’abandonne pas, mais il faut que tu dormes dans ton lit. Je serai toujours là pour toi, mais ta chambre t’attend déjà depuis un moment, et maintenant que tu es grande, il faut que tu y ailles.

« Que c’est mignon… Beurk ! » …la ferme. L’orisha essayait de faire passer la pilule à sa petite fille, mais c’était assez dur. Pour lui. Il lui proposa alors d’attendre qu’elle s’endorme pour aller se coucher à son tour, et qu’il ferait ça tous les soirs. Sans vraiment avoir le choix elle accepta, car elle savait que c’était le meilleur compromis qu’elle pouvait avoir de toute façon. Alors il s’exécuta, et une fois le moment venu, il vint avec elle. Cocoon avait aménagé une pièce rien que pour elle, la décorant de couleur chaude, la représentant un peu au final. Des dessins qu’elle avait faits étaient affichés sur certains murs, et ses affaires étaient là. En fait, tout était déjà installé depuis le début, il ne manquait qu’elle. Comme promis il resta près d’elle jusqu’à ce qu’elle sombra dans le sommeil. Et cela ne dura pas vraiment longtemps. Ce petit rituel se prolongea pendant quelques mois et sa fille s’en accoutuma plutôt bien. Elle voulait seulement son papa.

Un jour, la petite lui dit :

-Papa, pourquoi tu es toujours triste ?

-Triste ?

Il ne se rappelait pas avoir été triste ses derniers temps. Alors elle décrivit son visage, et il comprit. Il n’était pas triste, il était angoissé. Les nuits étaient mauvaises, et les journées non mieux. Des fois il s’endormait sur le divan, et d’autre fois à même le sol. Il avait juste du mal à se gérer… Mais quelque chose de plus fort le tourmentait : il avait eu accès à un souvenir.
Pas entier, non, bien sur que non. Mais une nuit, il revit ce souvenir, où il tombait de la falaise, et où il arrivait en bas intact, cette masse sombre qui se ruait sur lui, et ce ciel maussade et haineux. Il comprit tout. Et il vit même son visage. Lorsque cela arriva, c’était en plein dans un rêve. Il ne rêva même que de cela. Le lendemain matin, l’Autre lui apprit qu’il avait réussi à triturer les méninges pour duper sa mémoire, et le laisser voir ce souvenir à travers un rêve. Lorsque tout son être était endormi, sauf son Autre, qui veillait. C’était toujours lui qui restait alerte, avec le pouvoir d’empathie enclenché, près à réveiller son homme si un danger approchait. C’était toujours lui qui se démenait en arrière plan, pour régir ses blessures et aider à la cicatrisation. C’était toujours lui qui s’occupait de son hôte, le maintenant un maximum en forme, et l’aidant malgré tout comme il pouvait. Il était dévoué. Alors cette fois ci, il prouva sa dévotion par cette ruse, en lui dévoilant ce souvenir inaccessible parmi tan d’autre. Le contexte était donc le même. A l’âge de cinq ans, Cocoon jouait près de la falaise. L’herbe était verte, le ciel bleu, les nuages blancs et beaux… Et il était seul. Atrocement seul. Il jouait, lorsqu’il ripa sur une motte de terre fraîche et bascula dans le grand ravin sans fond. D’habitude, il ne se rappelait pas ce qu’il se passait entre le début de la chute, et son atterrissage, mais là, cette fois ci, il vit tout. Le ciel vira au noir, les nuages se contractèrent, prêt à relâcher un grondement sourd et déchirant, l’herbe fana immédiatement, et l’enfer commença. Mais alors qu’il tombait, il vit une ombre se déplacer rapidement vers lui. Les bras en avant, cette boule l’attrapa et ralentit sa chute, pour enfin le déposer au sol. Il vit tout. Ses habits, son visage, ses yeux… Ses yeux. Ils étaient pourpre, tirant vers le rouge, et reflétait tout ce qu’il aspirait à être. Le petit garçon resta silencieux, et puis ferma les yeux sur ce visage. Il était long et fin, laissant deviner, des cheveux bordeaux, sous sa capuche. Ses vêtements étaient rouges sangs, ornés de motifs noir, et il avait une épée dans le dos. Ses mains grandes et fines, avaient des ongles longs et tranchants, mais lorsque ceux ci caressèrent la joue du petit enfant, tout cela se fit doux. Sans qu’il ne dise rien, regardant l’homme, il posa lui aussi sa main sur la sienne. Premier contact. Puis il ferma les yeux. A ce moment là, le bronzé dans son lit, se réveilla en sueur. « C’était qui ce mec mon grand ? Pourquoi il était si… Affectueux ? » …sais pas. Se levant il alla se rafraîchir, et remettre les idées claires. La nuit allait être longue.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 05 Sep 2012, 21:35




Tout cela expliqua pourquoi la petite trouvait son air si tourmenté, et pas vraiment naturel. Mais le problème était qu’il ne pourrait jamais retrouver cet homme, même s’il retournait dans ce ravin. Et peut être même était-il mort ? Sa langue claqua dans sa bouche, et le bruit éloigna ses pensées pour se concentrer sur sa fille, qui avait besoin de lui. Après avoir passer la soirée sur des exercices peu communs, elle dit timidement :

-Papa… On peut aller marcher… ?

Il esquissa un sourire moqueur disant :

-Est ce que JE peux aller marcher hein…

Elle sourit, toute timide, mais elle en avait besoin. Elle avait besoin de son papa. Alors la bulle s’activa. Depuis quelques semaines, il était rare qu’ils sortent, tous les deux, mais les nuits se faisaient bien plus douces, alors ils en profitèrent. Quand c’était comme ça, il ne prenait pas d’armes, seulement une décoction du tonnerre, qu’il avait fabriqué exprès. Un mélange d’herbes et d’épices, séchées pendant plusieurs jours, puis pilées et mélangées, qui, lorsqu’on jetait le tube de verre contre une surface dure et qu’il se brisait, cela créait un flash qui piquait les yeux des ennemis. Ainsi Cocoon et sa fille auraient tout le temps de fuir. L’orisha était devenue insensible à cela, car pendant ses expériences, il en fit exploser un paquet dans son laboratoire, par mégarde, ou pas. Quand à Hasnna, ses yeux pour elle n’étaient que du passé. Sortant sous ce clair de lune, ils profitèrent tous les deux de l’extérieur. La douce brise qui les entourait, emmenait des odeurs de nature, qui se trouvait au delà de la ville. La petite fille lui parlait des cours de magie et de sa journée à l’école, de ses amis et de tout ce qui l’entourait. Ils faisaient constamment le même trajet, le même pâté de maison, et Cocoon était plutôt habitué à la partie qui constituait la fin de son monologue. A ce moment, sa petite voix doucereuse, se fit câline, proche, aimante. Ses bras se resserrèrent autour de son cou. En fonction de comment elle était, des fois ses lèvres étaient assez près de la peau de l’orisha pour lui déposer un bisou d’enfant. Sentant le vent, plus fort et plus frais qu’au début, il passa juste une main sous le petit vêtement de sa fille, pour lui tenir chaud. Il savait que une seule main, recouvrait tout son dos, et lui servait de bouillotte par les temps hivernaux. Elle murmura alors :

-…tu es l’alpha je suis l’omega, le premier et le dernier, le commencement et la fin. Mon papa, si grand et si protecteur, à l’école mes amies sont toutes jalouses de moi, et moi je suis jalouse de ne pas pouvoir te voir. Je sais que tu es beau, mais à chaque fois que j’ouvre mes yeux, je te vois pas, papa. Je te sens. Je sais qui t’es, mais je te vois pas mon papa. Je suis tellement jalouse d’elles. J’aimerai un jour voir ton visage, même si c’est pour pas longtemps. J’ai de la chance de t’avoir, de la chance que c’est moi… ne me laisse pas, papa.

Il ne savait pas où elle allait chercher tout cela, où cette petite tête d’enfant allait traîner, mais il buvait chacune de ses paroles. Il ne parla pas, car il ne le devait pas. Ca ne faisait pas partit du truc. C’était elle qui monologuait, et lui qui écoutait. Ca lui allait, c’était dans sa nature. Elle finit par s’endormir sur son épaule, au chaud. Mais lorsqu’il la coucha dans le lit, il vit des larmes couler de ses paupières closes. Ne pouvant s’en détacher, il la prit dans ses bras, et alla sur le divan, devant le feu. La serrant contre son torse nu et chaud, elle pu rapidement se réchauffer. Petit à petit elle se calma, et ses pleurs cessèrent. Son père la choya un moment, la portant contre son corps de géant. Elle qui était si petite. Il l’admira, caressa ses cheveux soyeux et si bien entretenus, frôla ses joues pouponnes et rosie, enroula ses doigts autour de son index. Pourquoi était-il si frénétique à son encontre ? Comment se faisait-il qu’il avait autant changé ?

-Si seulement tu pouvais ne jamais grandir, ma reine…

Si seulement…

Pendant des jours entiers, il chercha à savoir qui était ce type dans son souvenir. Chaque personne qu’il croisait, chaque rue qu’il empruntait, partout, il le chercha sans cesse. Pourquoi serait-il dans le quartier résidentiel en même temps ? Il n’avait aucune raison de l’avoir suivit pendant toutes ces années. Cocoon n’abandonna pas mais il eu beaucoup de mal à se le sortir de la tête. Un jour, comme un signe du ciel, quelque chose arriva enfin en sa faveur. Alors qu’il allait chercher Hasnna à l’école, légèrement en retard, il se dépêcha sur le trajet. Au croisement, devant l’école, il vit une troupe de gens, bourdonnant autour d’un endroit fixe, à côté de deux chevaux qui n’arrêtaient pas de piaffer. Des gens criaient et s’interrogeaient. Cocoon pressa le pas, accablé soudainement d’un mauvais pressentiment, et il découvrit, près des sabots des deux étalons, Hasnna, inconsciente, dans les bras d’un homme. Il avait les cheveux bordeaux et ses vêtements étaient de la couleur rouge sang. C’était…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mer 05 Sep 2012, 21:45

Cocoon avait en face de lui, l’homme qui hantait ses souvenir, sans pouvoir savoir ce que c’était vraiment, ni qui il était finalement.
Mais lorsque leur regard se croisa, l’homme lâcha la petite et s’en alla à toutes jambes. Lui passant à côté, l’orisha, qui n’eut aucun réflexe, l’appela lui disant de s’arrêter, mais en vain. Cette créature sauta sur un toit assez bas, mais son bond fut spectaculaire, et fit crier les dames des alentours. Son seul geste fut sa main, portée à sa bouche, qu’il embrassa et envoya le baiser en un souffle à Cocoon. Puis il fit demi tour, et continua de toit en toit à une vitesse effarante. Se remettant les esprits en place, il entendit le « papa » de sa petite fille, et poussa le monde pour la prendre dans ses bras. La même maitresse que l’autre fois s’avança en courant vers lui en disant :

-Heureusement que le monsieur était là, c’est lui qui s’est prit les sabots des chevaux ! La petite s’est égarée sur la route… Oh mon dieu !

Elle défaillit. Le bronzé ne s’en occupa pas, trouvant qu’elle en faisait même un peu trop, et alla trouver un médecin pour faire examiner sa fille. Il a été piétiné ? Mais il n’avait absolument aucunes blessures !
Le bilan était concluant, rien de cassé, juste petit choc psychologique, elle risquait d’en parler longtemps, mais rien de grave à première vue. Cocoon la coucha dans son lit de paternel, et resta prêt d’elle, faisant attention à ce qu’elle n’attrape ni fièvre, ni hypothermie. Il l’avait vu. Enfin ! « Mais pourquoi après tan de temps ? Et pourquoi est il là ? Nous qui pensions qu’il était mort… » …tout était si confus. Les pensées n’arrivaient pas à être claires, et intactes. Comme il pensa, il entendit Hasnna grelotter. Il la prit contre lui, l’entourant de ses bras, confortablement installée aux creux de son torse. « Et puis pourquoi n’a-t-il pas vieilli ? Tu as vu ? Il n’a pas prit une seule ride. Qui c’est ce type ? Te fais pas d’idée, c’est le même dans tout tes souvenirs. ». Et il avait raison. C’était le même partout, sans cesse, là au bon moment pour le sauver. La nature se changea en enfer, jusqu’à ce que, le petit Cocoon, à tout âge, ne meure finalement pas. A chaque fois, ce type l’endormait et lorsqu’il se réveillait, il n’avait plus la mémoire étanche. « Au final, peut être qu'il vieilli en même temps que toi non ? Quoi qu'on aurait vu le changement... » Maintenant que ceci fut résolu, sa mémoire lâcha du lest, et débloqua certains souvenirs. Pas tous. Fallait pas pousser. Contre lui, sa petite fille parla. Il ne prêta pas attention à ce qu’elle disait jusqu’à :

-Co… Cocoon… retrouver… démon… hum… demain…


Le reste fut incompréhensible. C’était un démon et il avait osé parler à Hasnna ? Serrant un peu plus contre lui l’enfant, il se laissa tomber à genoux, comme si un poids lui était tombé sur les épaules à toute vitesse. Tout cela traduisait sa lassitude de cette vie de lutte, pour savoir qui il était réellement et comment avait-il fait pour être un miraculé. Toute cette vie, toutes ces années, à la recherche de réponses éventuelles, sur de quelconques questions, son lourd et dur apprentissage près du vieux sorcier… Tout cela lui tomba dessus. Le bruit sourd que produisirent ses rotules sur le sol, réveilla la gamine. Elle frotta ses yeux.

-Papa…

Elle toucha des ses mains le visage de l’homme. Ses petits doigts touchèrent ses joues et elle s’alarma :

-Papa ? Papa pleure pas !

Il était las.
Ne laissant couler qu’une seule larme, dans cette cuisine, sans rien dire, il ravala les autres. Cela faisait bien longtemps que de l’eau n’était pas sortit de ses yeux. Hasnna essaya tan bien que mal de grimper sur lui, pour s’accrocher à son cou, et le prendre dans ses petits bras de reine. Rejetant la tête en arrière, la larme s’évapora, et il se leva, préférant aller dormir que de continuer à penser à cela. Cocoon était encore jeune et pourtant si tourmenté par la vie. Ce poids commençait à devenir un peu trop accablant, et chaque jour un peu plus.

La nuit, il rêva de ce démon, et rêva ainsi de certain souvenir auxquels il n’avait pas accès en temps normal. Quelque chose s’était déclenchée dans sa tête, dans son esprit, dans son corps, et plus il voyait ce visage, plus il lui paraissait familier. De plus en plus proche, comme si c’était… l’Autre. Aucune pensée n’était tournée vers la méfiance, ou vers le mépris, bien au contraire. Ses sentiments n’étaient que positifs pour cette personne. Il se sentait à l'aise, et il se vit même parfois lui sourire, alors que ce n'était qu'un gosse à l'époque, ne se rendant pas compte de la chance qu'il avait eu à maintes reprises.
Mais tout cela fut vite rompu, car le matin venu, ce fut Hasnna, remise sur pieds après une bonne nuit de sommeil, qui le réveilla :

-Papa, papa ! J’ai fais un rêve cette nuit !

Alors qu'il était encore endormi, elle monta sur sa cage thoracique, et essaya de s’y mettre debout dessus. Cocoon étouffa un rire, et elle perdit équilibre. Mais les bras de l’orisha, postés de chaque côté en garde-fou, permirent à la petite de ne pas tomber. Il la fit s’asseoir sur ses cuisses, alors qu’il se redressait pour s’étirer.

-Alors… Raconte moi ton rêve ma chérie…

Le réveil était encore un peu dur, et c’était légèrement distrait qu’il commença à écouter la gamine. Bien que sa description fût totalement floue, il s’aperçut qu’elle avait à nouveau vécu l’accident, au cours de la nuit. Il fut en revanche bien plus attentif lorsqu’elle lui parla de son sauveur.
Et ce qu’elle dit eu plus pour effet de surprendre Cocoon qu’autre chose…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 10 Sep 2012, 19:08

Spoiler:

Depuis toutes ces années, il suivait chacun de ses pas dans l’ombre, usant de stratagèmes pour ne pas se faire remarquer par son pouvoir d’empathie, ou bien par ses pairs, se disant seulement qu’il ne pouvait pas l’atteindre. Malgré tout il ne pouvait s’empêcher de le quitter des yeux, de le quitter tout court. La séparation à l’époque, fut aussi dure pour lui que pour l’enfant, mais lorsqu’il le retrouva, il ne le lâcha plus d’une semelle. Depuis l’âge de treize ans, il l’observait dans l’obscurité, évoluant dans son ombre, sans que l’orisha ne se rende compte de quoi que ce soit. Il s’en voulait chaque jour de l’avoir laissé, mais il n’avait pas le choix. Si le petit voulait vivre, il le fallait. Alors pendant ces sept ans, ils évoluèrent ensemble, sans jamais que l’un soit au courant de l’existence de l’autre. Son monde à lui, avait basculé dans le néant dès qu’il abandonna son maitre. Son maitre adoré.
Mais il préférait le voir vivant et amnésique, que mort et deux fois plus tourmenté. Ne le connaissant que trop bien, il savait qu’il lui avait infligé un sentiment de désespoir profond, pendant tout ce temps. Ce fut la déchirure totale au niveau de leurs âmes. Ils étaient liés, ils l’étaient toujours, mais Cocoon avait la face voilée, et sa mémoire le dupait en permanence. Il était en mode survis. Dæmon avait fait en sorte d’attendre le bon moment pour réapparaître, captant le jour où son maitre serait assez grand et mâture pour le pardonner, et lui expliquer. Dans le cœur frigide du démon, son amour pour cet enfant qui avait grandit, n’avait nullement changé, et il voulait simplement reprendre son statut. Alors il le suivait constamment, épiant tous ses faits et gestes, il connaissait toutes ses mimiques, ses attitudes, ses tons de voix. Il l’avait vu grandir. Lorsque l’orisha s’énerva, la première fois depuis bien longtemps, contre son alliée, il eu cru qu’il allait la tuer. Comme avant. Mais non, il n’en fut que plus accablé, et s’en voulu. Dæmon l’avait sentit, détecté, deviné.
Il avait aussi sentit l’amour qu’il portait à cet ange, de la race des bienfaiteurs, tout ce qui répugnait l’homme aux cheveux sang, mais il n’avait aucun pouvoir sur lui. Bien qu’il voulu l’influencer, il ne pu se manifester, et dans l’ombre, il était là aussi, dans la demeure d’Oëna, sur cette plage, avec leurs corps chauds trempés par la pluie. Il vit, il ressentit tout ce que le maitre éprouvait, et il voulu que tout cela, il l’éprouve pour lui. Mais ce ne pouvait être comme ça. Le maitre aimait la bienfaitrice. Personne d’autre. Alors le démon sentit une légère nausée l’envahir. Mais il n’en fit rien.

Plus tard, il vit comment Cocoon avait pu s’attacher à cette petite élémental de quatre ans, pas plus haute que sa jambe. Aux premiers abords il trouva cet être petit et infiniment ridicule. Il ne comprit pas pourquoi son maitre s’était épris de cette créature et s’évertuait chaque jour à s’occuper d’elle, et ainsi, à la protéger, l’éduquer… Il ne pouvait plus partir dans des contrées sauvages et inconnues à cause d’elle et un moment, le démon voulut la tuer. Mais il s’imagina la peine de Cocoon, alors encore une fois, comme pour l’ange, il n’influença pas l’histoire. Ce n’était pas la sienne. Il avait décidé de partir, ce n’était pas pour jouer les maitres de jeux derrière, et tirer les ficelles de sa vie.
Il fut donc juste content et fier de l’avoir emmené, à l’aube de l’adolescence, voir ce mage qui le forma correctement, et lui apprit donc à exploiter ses capacités.
Lorsqu’Hasnna fut renversée par les chevaux, au début, il ne voulut pas intervenir, comme d’habitude. Mais les choses changèrent. Il voyait, de son perchoir, Cocoon se dépêcher d’arriver, et les chevaux déboulaient à toute allure vers la gamine que personne ne surveillait. Alors il plongea. Capuchon rabattu sur la tête, son épée dans le dos, il sauta avec une légèreté naturelle et tomba sur la gamine. Comme il l’avait prévu, les animaux eurent peur, et dévièrent leur route. Les sabots touchèrent à peine son dos, mais le carrosse se renversa. Les gens aux alentours se précipitèrent pour voir la scène, mais n’osèrent s’approcher à la vue de cet être quelque peu commun. Dæmon savait que le temps était compté avant que son maitre n’arrive alors il murmura quelques mots à la fillette. Un lieu de rendez vous le soir même. Levant les yeux, il vit son double, devant lui, grand comme le diable, et le démon eu un sourire maléfique. Bien que ses pensées ne fussent pas diaboliques, il fut tenté de se jeter sur lui, pour l’emmener avec lui. Mais il ne fit rien, posant simplement la petite chose à terre et couru vers l’orisha, pour le croiser et sauter sur un toit plus loin. Avec tout son amour, il lui envoya un baiser.

Il l’avait retrouvé.

Bien sur il se cacha mais fut persuadé que Cocoon n’allait pas le poursuivre, bien plus attaché à Hasnna qu’à un homme dont il ne se rappelait même pas l’existence. Cette pensée blessa légèrement le démon, mais il ne laissa rien voir, se planquant dans un arbre feuillu, pour observer l’orisha rentrer chez lui et s’affairer. Il le savait. Il savait tout. Il ressentait tout. Il partageait son esprit, son corps, il partageait tout. Et Dæmon fut bien plus affecté par les tourments qu’il causa à son maitre, plutôt que la santé de l’enfant. Bien qu’il s’en voulu sur le moment tout cela disparut. Alors bien sur, les réactions du bronzé furent prévisibles, quand il essaya de savoir ce que la petite avait entendu ou ce que le sauveur étranger lui avait dit.
Bien qu’il savait que le lieu de rendez vous était à l’église, il suivit de près, en hauteur, l’orisha, prêt à le suivre n’importe où s’il l’avait fallut. Lorsque le tonnerre claqua, il pénétra dans la bâtisse, et se percha sur les poutres les plus en hauteur. Il savait pertinemment que la nef était tout juste assez éclairée pour voir où on marchait. Et puis il ne se présenta pas à son maitre. Son maitre adoré. Il savait qu’il voulait le voir, lui poser des questions, mais non, il ne se montra pas. Pas ici, pas maintenant. Ce n’était pas encore le moment. Il fallait attendre. Attendre encore. Dans sa tête, ses mots furent clairs :
« Je ne t’abandonne pas. Pas encore. Mais patience… »
Le démon ne se fit pas énormément de soucis, car il savait que Cocoon allait reprendre sa vie et s’occuper de la gamine, mais il savait aussi qu’il ne fallait pas qu’il joue comme cela avec lui. Mais ce n’était pas son but. Il voulait se faire aimer autant qu’il aimait la protectrice du bien. Il voulait qu’il lui fasse ressentir autant d’amour qu’il en avait ressentit dans ce lit.
Quelle naïveté.

Lorsque son maitre partit, il le laissa s’en aller, s’arrangeant pour aller sur le toit de l’église, juché sur une gargouille, et regardant la petite fourmi qu’il était, rentrer chez lui bredouille, sous une pluie torrentielle. Les yeux de Dæmon brillaient dans la nuit, et ses cheveux trempes avaient plus que jamais la couleur du sang frais. Et quand l’orage craqua dans le ciel, déchirant les cieux, on aurait pu entendre :


-Mon maitre adoré…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 11 Sep 2012, 22:07

Cocoon eu tout le loisir de repenser au rendez vous qui n’avait pas eu lieux, dans cette grande église sombre et lugubre. Il était déçu car il s’attendait réellement à quelque chose mais rien, ni personne ne se présenta devant lui. Le soir lorsqu’il se couchait, il revoyait son visages, ses yeux, sa bouche, son corps, ses mains… Et il correspondait parfaitement aux souvenirs. Tout était en accord, comme si il n’y avait que lui qui avait vieilli, mais que son ange gardien jamais.
Hasnna dormait profondément. Le rythme à l’école devenait de plus en plus dur et elle avait du mal à tenir debout le soir lorsqu’il la ramenait. Le plus souvent, elle s’endormait sur son épaule. Pendant cinq jours, cinq longs jours, il n’eu absolument aucune nouvelle. Il n’y eu aucun retour. Mais quand il récupéra la petite, un soir comme un autre, elle lui dit une fois rentrer à la maison :

-Merci d’être passé me voir papa !

-Passer te voir ?

-Oui ce midi, comment tu savais que j’étais à l’infirmerie ?

A l'infirmerie ? Hasnna lui expliqua juste qu'elle avait eu un léger malaise mais qu'elle a été prise en charge très vite. Les symptômes ne sont pas réapparut.
Mais l’orisha tiqua. Il était revenu. Bordel. Et le pire c’était qu’il pouvait s’en prendre à Hasnna, sans que personne ne puisse rien faire. Mais Cocoon la laissa parler. Elle lui dit que l’homme qui était venu, croyant que c’était son père, n’avait pas prononcé un seul mot, il avait seulement caressé son visage et il était repartit aussi vite. L’orisha savait qu’ils n’avaient pas la même voix et il pria Hasnna de faire parler l’homme s’il y avait une prochaine fois. S’il s’échinait à ne pas dire un mot, alors ce n’était pas son père. Aussi simple que ça !
En revanche, il allait en avertir le corps enseignant, juste par soucis de sécurité.
Mais lorsque la petite défit ses affaires, pour se pencher sur les quelques exercices d’apprentissage qu’on lui faisait faire, le père vit un papier peu commun tomber du sac secoué. Le ramassant il découvrit tout d’abord que c’était écrit en langue ancienne. Sachant pertinemment que la fillette ne connaissait pas un traitre mot de sa langue, il en déduisit automatique que c’était un appel du pied du démon. Mais en lisant le mot, c’était clairement un autre rendez vous. Même mieux… Une piste.
Cocoon savait que l’aventure le rappelait à elle, et il se devait de partir dans les plus brefs délais. Avisant la petite fille, elle haussa les épaules et bouda le reste de la soirée. Mais il n’avait absolument pas le choix…
Alors il fit ses préparatifs et contacta la même nourrisse qui se fit une joie de garder la fillette. Il lui donna toutes les indications et embrassa sa fille. Mais celle ci ne se décrocha pas de lui…
Les adieux se firent déchirant, mais l’orisha fut seulement affecté de la tristesse que sa fille éprouvait. Il savait qu’en partant, il éloignerait le démon –et donc le danger- d’elle. Pour lui c’était la meilleure solution possible. Alors avec ce petit papier dans la poche, il se vêtit de ses gants dès qu’il sortit de la ville, prêt à découvrir tout ce qu’il pouvait se passer autour de lui de remarquable.

Il devait revenir dans sa contrée d’origine. Au commencement. C’était d’ailleurs ce qu’indiquait le papier. Une traduction littérale aurait dit : l’Origine mère. Ça mettait donc bien l’accent sur le début. Entre autre, le début de sa vie. Comme il le pensait et le savait, rien n’avait été reconstruit sur les ruines de son village. La contrée était plutôt devenue aride, sèche, et en vingt ans, le temps n’avait pas emporté les morceaux de bois brûlés, ou la suie que la terre ne pouvait absorber. Ses souvenirs revinrent en masse. Il était petit. Trop petit mais des bribes, tels des flashs, apparurent dans sa tête. Un lieu, une texture, un sentiment… Il reconnut en un éclair sa maison, comme si il y avait toujours vécu. Mais seulement un an s’était écoulait avant qu’il ne soit emmené dans le village à côté, et ici, il n’y avait plus rien. Plus rien qui pouvait le concerner. Relisant le petit mot, il continua ses fouilles. Rien. Alors il se dirigea vers une rivière où sa mère le plongeait de temps en temps. Bien sur ça, il ne s’en souvint pas, en revanche, lorsqu’il vit son reflet dans l’eau, il revit le visage du démon. Créature indigeste. Mais il serait armé lorsqu’il le verrait même si son esprit le traitait comme un allié de toujours.
Sans se démonter, il traça vers le village prochain, à cinq kilomètres. Il se dit qu’il y dormirait, simplement. Mais lorsqu’il arriva, son village était devenu une cité. Les bâtisses primitives s’étaient transformées en de luxueuses résidences, les auberges étaient de petits hôtels coquets, les routes de terres étaient de belles avenues pavées, mais ce qui le choqua le plus c’était qu’il n’y rencontra aucun orisha. Lorsqu’à quinze ans il était revenu dans ce lieu, son peuple avait repris son statut d’esclave, et les colons avaient semé le désordre.
Personnellement, il voulu savoir ce qu’il s’était passé en cinq ans, un si modeste lieu n’avait pas pu changer de la sorte. C’était impossible. Alors il se rendit à la bibliothèque, dans la section où étaient conservée les archives. Mais il n’eut pas à chercher des heures, une dame le renseigna assez vite :

-Cette ville a subit un essor florissant. Il y a eu beaucoup de gens qui se sont installés, avec leurs familles, pour trouver du travail. Et grâce au système économique déjà implanté, la ville a pu s’agrandir et devenir ce qu’elle est aujourd’hui.

-Mais… Avant l’immigration, il y avait bien des gens ici non ?


-Oh bha vous savez, c’était de la racaille. Alors on les a expulsé. Ils n’avaient rien à faire et n’étaient pas productifs, donc ce n’était pas de lourdes pertes.

C’était bien ce qu’il pensait. Tous les mêmes. Quels qu’ils soient, ils étaient tous des dominateurs, prêt à marcher sur le voisin pour réussir et s’en sortir… La loi du plus fort. Pathétique. L’orisha était sortit de ce mode de fonctionnement, et il n’en n’était que plus heureux.
Alors qu’il allait partir, exédé par ce genre de comportement, la dame lui dit :

-C’est marrant vos yeux… Ils me font vraiment penser…

-…à de la racaille ?

Cocoon sortit ça d’un ton tranchant, net, cherchant simplement à rabaisser la personne. Honte sur elle.
Il se mit en route, lui passant à côté sans un regard, et sortit de cette ville.
Il préférait finalement dormir à la belle étoile…
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 13 Sep 2012, 12:39

Ne trouvant rien dans cette ville remplie de gens pédants, il décida, le lendemain, d’aller explorer les environs. Cocoon se dit que peut être, l’origine, la source même de tout cela, c’était son premier souvenir. Alors pendant des heures entières il chercha la fameuse falaise. Une fois arrivé, il secoua la tête et se dit qu’il fallait qu’il trouve un moyen pour descendre. Cette fois ci, personne ne serait là pour le sauver s’il tombait, alors autant qu’il soit vigilant. Ainsi il arriva en fin d’après midi, au fond du gouffre, à l’endroit même où il avait ouvert les yeux quinze ans plus tôt, après cette mauvaise chute. Se vidant la tête, il ferma les yeux et vit très bien son souvenir. Son doux souvenir. Cette fois ci, sa mémoire ne lui fit pas défaut, et elle lui laissa voir la scène en entière, encore et encore, sans lui enlever un seul morceau. Regardant le ciel, il le vit bleu, mais ne vit personne chuter. En même temps, il lui aurait difficile de se revoir. Son cerveau n’était pas aussi fort…
Un léger vent souleva sa veste, ainsi que ses cheveux et il reçu un murmure de la brise environnante.

« La source… L’eau de la vie… Elle vient du sol… »

Ca c’était de l’indice de compétition. Ne se démoralisant pas, et gardant un pragmatisme à tout épreuve, il souleva les pierres à demi enterrées dans le sol. Au bout de quelques unes, il vit sous une grosse en particulier, un mince filet d’eau, sortir d’un trou pour entrer dans un autre, le tout bien cacher dans la terre meuble que garder le cailloux au frais. En regardant sous la roche, il vit un autre bout de papier, cette fois ci bien plus complexe. Même incompréhensible. Alors il le prit, reposa la pierre, et s’assit dessus.

« Le soleil a toujours été ton ami… et mon ennemi. »

Agitant nonchalamment le papier devant ses yeux, il regarda en l’air. Le soleil. C’était quoi cette chasse au trésor là ? L’orisha ne perdait pas patience, il se demandait juste où tout cela pouvait bien l’emmener. Ca ne faisait que quelques jours qu’il était partit et pourtant… Hasnna lui manquait terriblement. C’était quelque chose de fabuleux que le lien qui s’était créé entre eux, bien que ce ne soit nullement sa fille et lui son père. Il en était enchanté, et ainsi, pour l’une des premières fois, elle lui manqua. Reprenant ses esprit il vit que le soir tombait et s’il ne voulait pas finir frigorifié dans ce ravin, il valait mieux qu’il en sorte. Mettant le papier dans sa poche, il pressa le pas pour sortir. Une fois la nuit tombée, il dormit encore dehors, à la belle étoile, mais cette fois ci, la nuit fut affreuse. Lorsqu’il se réveilla à la levée du jour, il se mit en marche vers le sud. Ne sachant pas vraiment pourquoi il allait là d’ailleurs. Une fois arrivé près d’une rivière, il se rendit compte qu’il avait tourné en rond, et qu’il était revenu au village brûlé. Manière de s’en assurer, il chercha à nouveau des indices, mais rien pour le moment ne lui indiquait que la solution était ici. Une fois le court d’eau traversé, il rencontra un nomade. L’homme lui expliqua alors qu’il arpentait les routes de long en large, toute l’année. Cocoon trouvait l’idée alléchante de faire du monde sa maison, mais il était malheureusement occupé et avait des responsabilités, alors il ne pourrait pas réellement partir, mais juste se prendre à en rêver. Alors l’étranger lui demanda ce qu’il faisait dans le coin. Avec méfiance, mais sans le montrer, il lui dit :

-Je dois retrouver un ami en suivant tout un tas d’énigmes, mais j’ai du mal à m’en sortir avec celle là.

Alors le vieil homme demanda à voir. L’orisha lui montra et il dit :

-Mon p’tit, l’seul endroit que j’connaisse où y a du soleil c’est l’plage.

Et il partit dans un rire franc. Une fois finit il se reprit :

-Écoute, continue ta rout’, et t’verras un camp. Demande z’y là.

L’orisha le remercia et partit. Un camp ? Pourvu seulement que ce ne soit pas un guet-apens. Lorsqu’il arriva, les gens l’accueillirent :

-Bonjour, nous sommes des nomades et nous sillonnons les routes, veux tu te joindre à nous ?

Ils avaient tous l’air anormalement détendu, un peu comme quand Cocoon se lâchait sur son contrôle des sentiments et calmait bien trop les personnes. On avait l’impression qu’ils allaient s’évanouir à chaque pas, à chaque parole. Mais ils étaient jeunes, se tenaient droit, et des fois ils couraient, donc pas de soucis de forme, juste une allure physique particulière. Leurs cheveux et leur barbe étaient longs, leur vêtements larges et usés, bref très atypique pour notre bronzé. Le remerciant il demanda là aussi conseil sur ce que voulait dire l’énigme. Certain émirent des hypothèses, mais la plupart étaient totalement inutiles. Enfin l’orisha les trouvait inutiles. Se remettant en route, il décida de faire une pause et s’allongea dans l’herbe. Il était à nouveau revenu au point de départ. Fourrant sa main dans sa poche, il sortit le morceau de papier qu’il brandit au dessus de ses yeux, de manière à le lire encore une fois. En plus, cela lui permettait de cacher le soleil qui allait droit dans ses yeux. Quand il posa les yeux sur les mots, tout lui paru nettement plus clair…
Une carte était dessinée en filigrane, seulement visible par transparence.

-Mais bien sur ! Le soleil !

Il fut très heureux d’avoir trouvé la solution, et la carte l’emmenait dans un point pas vraiment précis, dans la région de la tour inconnue. Pourquoi directement dans cette région ? N’y avait-il pas d’autres endroits bien mieux à voir avant ? Qui aurait pu l’aider à en savoir un peu plus ? N’en faisant qu’à sa tête sur ce coup là, il partit du côté de son enfance, en cherchant les anciens lieux bien plus familiers pour lui que la contrée qu’on lui demandait de parcourir. Bien sur, il ne trouva rien qui puisse l’aider. La clé était de continuer, et d’écouter, pas de faire la tête de turc. Alors il se reposa pendant une nuit, puis partit le lendemain.
Pendant des jours il marcha, et changea de continent. Rien n’était à côté et il devait simplement faire le tour du monde. Alors il prit son mal en patience et alla à l’endroit indiquait par la carte.

Lorsqu’il arriva dans la région, au bout d’une semaine, ses souvenirs affluèrent, sur son adolescence passée ici. Dans cette tour. Diabolique. Regardant à nouveau le papier qui commençait à dépérir, il constata bel et bien que l’endroit indiqué était la tour du mage. Alors il s’avança vers elle. Pourvu qu’il n’ait pas à y rentrer mais en même temps, peut être qu’il pourrait l’aider. Cette fois ci, il passa le champ de protection sans mal. Il ne le blessa pas, et ne le repoussa pas. La tour ressemblait plus à un donjon en ruine, auquel il manquait des pierres, et dont le toit était passablement détruit. Bien sur à l’intérieur il y faisait bon, on ne ressentait pas la pluie, ni les intempéries. Lorsque l’orisha entra en toute impunité dans cet édifice, il sentit une énergie maléfique l’envelopper et s’emparer de son cœur, le rendant noir d’un coup. Son regard changea, et bien que ses objectifs furent les mêmes, il oublia même l’existence d’Hasnna, et d’Oëna, ainsi que tous ses amis.
Il était comme avant. Un être vil et malsain. Alors dans ces ténèbres là, une partie de lui se rendit compte que le mage avait effectivement pas mal influencé son mode de vie, et sa façon de penser, et d’agir. Cocoon ne pouvait donc retrouver ses esprits pour le moment, ne se rendant même pas compte de ce qu’il se passait vraiment en son fort intérieur.
Son passé revenait à grand pas.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Jeu 13 Sep 2012, 13:07

Cocoon savait au fond de lui même que quelque chose avait changé, mais il ne sut pas dire quoi. Lorsqu’il referma la lourde porte en chêne brun, il se retrouva face à un escalier en pierre en colimaçon, menant droit aux combles. Cette tour était carrée avec des trous béants dans la structure, comme si des boulets de canons avaient été projetés contre les murs de pierres.
Malgré cela, il n’y avait aucun débris, ni de décombres dans les escaliers. L’orisha monta les marches et souffla un peu en arrivant en haut. Ca faisait bien trop longtemps qu’il ne les avait pas arpentés et l’habitude s’était nettement perdue. Une fois devant la porte du grenier, il l’ouvrit et se baissa immédiatement. En revanche, il n’avait pas perdu ses bons réflexes, se souvenant du piège. Ainsi, accroché au plafond, une boule en verre, comme rempli de foudre, envoya un éclair vers la porte, carbonisant le mur derrière Cocoon. Le mage désactiva d’un claquement de doigts ce système de sécurité et accueillit « chaleureusement » son ancien élève. Ansi, sans se retourner il dit :

-Alors, le chiot rentre au bercail ? Il était temps… Tu es partit trop de temps, tu as du pain sur la planche

Sa voix était comme à l’époque, rude, ferme, sans sympathie et avec peut être un peu d’amertume… Un peu.
Il ferma la porte et sortit un bocal de sa besace qu’il posa sur un coin de table

-Tu as le formol sur l’étagère, verses-en dedans.

Le jeune homme s'exécuta. Sachant qu’il se rendait chez le mage, il devait, pour sa propre sécurité et non pour paraître gentils, lui récupérer des ingrédients quelque peu spéciaux. C’était des yeux d’animaux, de la forêt juxtaposant la contré aride dans laquelle il était. Ainsi il avait fait son job, pouvant demander à son maitre certaine chose. Mais ce dernier ne le laissa pas si bien dire. Posant son gros livre sur une étagère poussiéreuse, il dit en se tournant vers Cocoon :

-Tu es revenu pour t’entraîner alors ? Tu dois être si... Incompétent.

L’orisha prit place dans un fauteuil dans lequel il avait l’habitude de s’asseoir et il dit :

-Raconte moi comment je suis arrivé ici grand-père.


C’était seulement une appellation. Le mage avait une apparence de grabataire, et l’orisha n’avait pas l’habitude de mâcher ses mots avec lui, lui renvoyant chaque pique que ce dernier lui envoyait. Ainsi le vieil homme dit :

-Montre moi comment tu es devenue si faible et insignifiant, et peut être que je voudrais bien te répondre.

Cocoon ricana ironique en disant :

-Non, non, c’est fini tout ça, on m’a emmené ici, et j’ai des questions à te poser. Je t’ai emmené ce dont tu as besoin, alors réponds moi.


Le jeune homme n’avait jamais agis comme ça avec ses amis, ni éprouver cette sensation. Etrangement il se sentait bien. Son cœur était dur, froid, ne ressentant rien, mais il trouvait cela agréable, et se sentit soulagé de ses problèmes et de ses doutes, comparé à lorsqu’il était encore en dehors de cet édifice. Ainsi il n’avait plus de pitié, ni d’amour, ni rien de tous ces sentiments qu’il trouvait comme « faible ». Le sorcier lui avait toujours appris que c’était en éprouvant ce genre de sentiment, que l’on allait directement à la mort. Ca nous tuait d’être gentils. Alors il avait appris à Cocoon d’être le mal absolu. Mais lorsqu’il quitta la tour, ce dernier se rendit compte petit à petit que ce n’était pas la voix à laquelle il aspirait bien au contraire. Il découvrit l’amour, l’amitié, la joie, la peine, la culpabilité, la douleur morale… Tout cela servit à le construire. A le reconstruire. En homme meilleurs. Et c’était cet homme que ses amis et sa femme aimaient.

Cependant, ici et maintenant, il ne pensa pas à tout cela, se limitant simplement à avoir des informations et éviter le duel. Mais le sorcier y tint alors ils sortirent.

-Alors shalöss, tu n’as toujours pas voulu te mettre à la magie ? En même temps, quand on a pas de talent…


Mais l’orisha continua de ricaner, disant en sortant son épée :

-J’ai bien mieux que de la magie grand-père…


Sa claymore n’impressionna en rien le sorcier, qui se prépara à se battre. Le sorcier était maléfique au possible et ne faisait aucun cadeau à son élève. Ce n'était pas le but. D'après lui, la douleur était constructive alors Cocoon se devait d'en tirer des leçons. A l'époque il l'entraînait. Il eu de graves blessures, mais jamais il ne l'aurait tué. Aujourd'hui, c'était différent. Alors sachant cela, l’orisha savait qu’il n’avait aucune chance et dit :

-Impose une règle au moins.

-Essaye de ne pas mourir.

Ok, ça allait être compliqué.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Ven 14 Sep 2012, 14:47

Le combat débuta sur les chapeaux de roues. Les compagnons du mage, qui étaient des ombres, observaient le combat depuis le haut de la tour, se délectant de la défaite d’un des deux parties, ou des deux, pour happer leurs âmes, par la suite. Mais aucun des deux n’allaient mourir. En tout les cas, aucun des deux n’avaient prévu de mourir.
Cocoon para certain sort qu’il connaissait bien de la part du mage, mais il du en éviter la plupart. Lorsqu’il se rapprocha de l’homme, celui ci l’envoya boulet plus loin, à plusieurs reprises, le faisant mordre la poussière. Mais l’orisha était tenace et se relevait bien vite, pour recommencer à se battre. Mettant toutes ses capacités de son côté, il mit toute sa magie dans la vitesse, de manière à duper le sorcier et lui brouiller la vision avec ses mouvements fluides et rapides. Mais on n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace… Le sorcier ricana, puis murmura des paroles pour finir lui aussi par se déplacer aussi vite que l’orisha. Mais il fit bien pire. Chaque fois qu’il se stoppait, pour repartir rapidement dans l’autre sens, une silhouette restait. Il se clonait. D’un coup, plusieurs copies du sorcier se formèrent dans le champ de force qui les entourait, délimitant le champ de bataille. Le jeune homme fut vite encerclé de plusieurs têtes se ressemblant toutes. Reculant quelque peu, il commença à trancher de son épée quelque clone, de manière à savoir qui était le vrai et qui ne l’était pas. Les copies étaient fades, faibles, et lentes. Finalement ce ne fut pas très long de s’en débarrasser. Malheureusement, pendant cette diversion, le maitre eu tout le temps de mettre son plan en application et un trou noir happa l’orisha, l’emportant totalement dans un autre décor. Il respirait normalement, mais était au milieu de nulle part. Les alentours étaient noirs, seules des étoiles étaient visibles. Mais il ne pu vraiment réfléchir longtemps. Une sombre énergie s’empara de lui, encore une fois, et son âme entière se figea. Il n’avait pas peur de la mort. Il n’en n’avait plus peur. Cette fois ci, rien n’empêcherait Cocoon de tuer son maitre, totalement aveuglé par la noirceur des ténèbres qui l’enveloppait, et le sorcier, toujours inchangé, pourrait lui aussi s’en donner à cœur joie de dépecer son ancien élève.

Le combat dura une éternité. Le lieu était totalement inapproprié, et le temps n’avait plus aucune emprise sur eux. Cocoon se battit bec et ongles, transpirant à grosses gouttes au bout d’un moment, et suffocant quand ils s’éloignèrent. D’accord, le maitre non plus n’en menait pas large, et l’énergie de chacun était en train de faiblir gravement. Malgré tout, le bronzé ne lâcha rien, et ne voulut rien lâcher. Les images qui défilaient dans sa tête l’irritaient, il ne savait même pas pourquoi. Il voyait des corps, allongés au sol, baignant dans le sang. Une femme, belle comme le jour, céleste comme la nuit, donc les cheveux couleur acier trempaient dans l’hémoglobine, avait l’abdomen fendu en deux. Clairement, elle était morte éventrée. Seuls ses bras et sa tête étaient encore intact, tout le reste était sale, blessé, ensanglanté, abimé… Et ça le mettait en furie. Il ne savait pas qui c’était. Et alors il vit des ailes déchirées, allant du blanc vers le rouge grenat. Un ange ? Mais pourquoi la mort d’un ange l’affectait-il autant ? Il détestait les anges. Il avait toujours haït cette race de bienfaiteur, là pour convertir les gens pour des natures qu’ils n’étaient pas. Là à semer le désordre dans le cœur des personnes voulant être libre et mener leur vie comme ils l’entendaient. Mais cette vision mettait son cœur à vif, n’épargnant pas à ses cicatrices de se rouvrir.
Sa conscience voulait le faire réagir. Lui montrer que ce n’était pas lui. Que cette personne en ce moment n’était plus lui. Mais aveugler par le mal et la colère, il ne faisait que continuer de s’acharner sur sa victime qu’était son maitre. Même si celui ci résistait et répliquait il lança à voix haute :

-Vois au delà de tes émotions shalöss…

Mais Cocoon s’élança sur lui, brandissant son épée en criant :

-Arrête de me traiter d’esclave !

La claymore s’abattit, et se planta dans la terre. Enfin, dans un sol potentiel plutôt. Le sorcier finit par le prendre en étau, dans une cage faite de foudre. L’orisha ne pouvait ni la toucher, ni la briser de son épée. En s’acharnant dessus, cette dernière fit un drôle de bruit, et se brisa. Net.
Ce n’était pas possible… Son… Epée… Le sorcier ricana et l’orisha, totalement enragé, voulu l’étrangler, mais son maitre lui dit :

-Tu n’as pas su voir qui tu étais vraiment. Tu es encore faible petit chiot. Tu suis seulement ton cœur et ne tiens pas assez compte de ta raison, tu serais prêt à tuer ta propre fille dans ton état. Espèce d’imbécile…

Il claqua des doigts et le décor apparut à nouveau. La tour, la terre sèche, les ombres avides d’âmes, le champ de force… Et son épée. Lorsque le sorcier avait parlé de sa fille, quelque chose se fit dans sa tête. Il ne su pas quoi, ni pourquoi, mais il se calma. Ses gants étaient défoncés, ainsi que ses habits. Les enlevant de ses mains, il les jeta au sol et regarda ses paumes. Elles étaient brûlées et entaillées à cause de la cage, et du pommeau de son arme. Malgré tout lorsqu’il leva les yeux et qu’il vit le vieil homme, il voulait le tuer. Simplement. Le tuer. Celui ci marcha prestement vers lui et exerça une pression mentale sur son corps, qui se colla contre les barreaux foudroyants. Ca lui brûla les bras, le torse, les jambes. Et puis le maitre répliqua :

-Apprends à maitriser cette colère qui te consume, et tu seras le maitre du monde. N’as tu aucune idée de pourquoi je fais ça ? Regarde dans quel état tu es, tu n’as même pas su te protéger correctement. Tu penses que c’est un apprentissage ? Tu n’as absolument rien compris shalöss, rien tu m’entends ? Tout ce que j’ai fais pour toi ne sers à rien. TU NE SERS A RIEN !
Maintenant pars ! Et que je ne te revois plus !


L’orisha ne répondit pas, excédé par la douleur. Ses cris retentissaient au delà du temps. La douleur était si difficilement supportable, il avait l'impression que son corps étaient entrain de brûler entièrement. Et puis l'adrénaline lui monta à la tête, et il ne ressentit plus rien, entrant dans un état de transe entre le conscient et l'inconscient. Alors, quand le mage claqua la porte de la tour, le bruit résonna dans la tête de Cocoon, comme un coup de marteau sur une cymbale, le faisant reprendre ses esprits. La cage disparut et le champ de force l’éjecta en dehors du périmètre de sécurité. Le bronzé resta à terre un moment, essayant de faire passer la douleur, mais les brûlures étaient là, et des cloques n'allaient pas tarder à apparaitre. Il ne lui manquait plus que ça. Il se releva, époussetant ses vêtements. En donnant de petits coups secs sur les manche de son sous pull, celui-ci finit de se déchirer complètement, et des bouts de tissus tombèrent à terre. Le pantalon n'avait pas attendu pour adopter la même attitude. Il se racla la gorge, furieux, et s'enleva le haut. D'accord, il n'aimait pas du tout se trimballer torse nu, mais c'était partie remise. Puis grommelant après son arme brisée, il ne la vit plus dans le champ magique. Mais à peine avait-il eu le temps d’y penser, qu’il dut se décaler en vitesse car la copie conforme de cette dernière venait de se planter dans la terre, pile à sa place. Il regarda la tour. Tout était clos, fermé, et les ombres étaient parties. Prenant le pommeau, il vit une inscription sur un bout de papier qu'il arracha :

« Elle n’est pas plus forte, elle tue juste plus vite. Reviens me voir quand tu auras tranché autant de têtes que quand tu avais l’autre. »

Hum… C’était une invitation ?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 18 Sep 2012, 19:23

Cocoon se mit en route, allant se perdre dans le bois près de la contrée dans laquelle il était. Ainsi, il ne saura jamais comment il était arrivé ici, mais qu’importe, il ne voulait pas vraiment le savoir. Lorsqu’il passa la lisière de la forêt et pénétra dans cette verdure apaisante, son cœur ne perdait pas pour autant sa noirceur. Alors, voulant se reposer, il trouva une rivière –enfin un petit ruisseau plutôt- et s’y allongea tout près. Repensant à toutes les paroles du sorcier, il soupira et regarda le ciel, s’assombrir petit à petit, car la nuit arrivait. Il sortit à nouveau les bouts de papiers de ses poches de pantalons, que ce soit celui du mage ou celui de la piste au trésor, et les observa. Il se demanda pourquoi le soleil pourrait être l’ennemi du démon ? Les démons ne craignaient pas le soleil pourtant, alors pourquoi avoir marquer ça ? Peut être que lui le craignait, et qu’il préférait en rester éloigné. Mais dans ce cas là, ça allait être dur de le trouver s’il ne sortait que la nuit. Malgré tout il ne réfléchit pas à cela et prit dans ses mains l’autre papier. L’écriture était celle qu’il avait toujours connue, et il se demandait comment son maitre connaissait la langue de ses ancêtres. Après tout, c’était étrange pour un sorcier, de connaître la langue ancestrale d’une autre race, et même de la parler. Les mots ressemblaient plus à des gribouillis qu’autre chose mais par transparence, il vit une écriture différente. Lorsqu’il retourna le vélin, il vit l’écriture qu’arboraient ses énigmes précédentes.

« Lave toi à l’eau pure »

L’orisha arqua un sourcil : cela avait une sacrée connotation religieuse quand même…
Mais son interrogation était : comment avait-il fait pour lui prendre son papier sans qu’il ne s’en rende compte ? Pourtant son empathie était bien là vu qu’il détectait les animaux du bois, mais il n’avait rien sentit le concernant. Usé de chercher, il s’endormit en plein milieu de cette nature calme, bercé par le bruit de l’eau. Quand il se réveilla il se lava, puis partit. Il ne savait pas où se rendre, si ce n’était dans un monument religieux, pour se « laver ». Il en connaissait un, mais pour cela il fallait qu’il retourne en ville, et il n’en n’avait pas vraiment besoin. Alors il marcha un moment, traversa plusieurs régions et s’arrêta dans une cité qui lui fut fermée. De prime abord, il préféra faire demi tour, mais il croisa une créature inconnue. Belle, agile, leste et vraiment différente qui pu entrer dans la ville. La suivant, finalement lui aussi pu pénétrer dans cette forteresse, mais il fut arrêté très vite.

-Les étrangers sont interdits ici. Repartez s’il vous plait.

-Attendez ! Je dois trouver un lac, ou une fontaine, purifiante, savez vous où il y en aurait une ?

Les deux gardes qui s’étaient imposés à l’orisha se regardèrent et puis l’un des deux dit :

-Ici. Mais il vous faut un laisser-passer.

-Un… Laisser-passer ?

-Suivez nous, et pas d’entourloupe.


L’orisha se tut et s’exécuta. La cité était devant lui, belle, florale, resplendissante. Elle baignait dans une atmosphère de calme et de repos et, face à cela, son cœur s’apaisa. Il finit dans une bicoque modeste, où un homme croulait sous des piles de papiers. Le garde présenta l’orisha et, se tournant vers lui, lui demanda de remplir un formulaire. Cocoon s’assit et écrivit tout ce qui pouvait le concerner. Une fois fait, l’homme sourit, valida son laisser-passer, et lui dit :

-Bienvenue dans la cité d’Earudien.

Cocoon n’en cru pas ses oreilles. Pour lui c’était un cité qui était raconté dans les légendes, et jamais il n’avait penser un jour y pénétrer aussi facilement. Ainsi il disposait de trois jours seulement, après il devrait partir. Ça lui suffisait amplement. Dans cet autre monde, le bronzé se sentait à part, malgré tout les habitants ne lui disait rien, plutôt confiant, malgré son physique différent.
Les gens qu’il croisait, étaient grands, mince, gracieux. Leur visage allongé leur donnait un air particulier, et il s’aperçut aussi que les formes d’yeux pouvaient variées d’un extrême à l’autre. Tantôt en amande, tantôt rond comme des billes. L’orisha n’avait jamais connu un peuple aux attributs si variés. De même le type d’oreille était lui aussi très vaste, pointues et plutôt longues comme plutôt courtes, ressortant ainsi de leur masse de cheveux.
Ainsi, arrivé dans un lieu assez fréquenté, il entendit une histoire. Une femme, haut perché sur une scène, contait l’histoire de la cité. Restant plusieurs minutes, voir plusieurs heures à écouter, il se gorgea d’informations. Ravis d’avoir pu constater que cette ville n’était pas une légende, et qu’en plus, elle avait une histoire, il se remit en route, changeant d’étage, passant de la haute ville à la basse ville, et vice versa. Le soir tomba assez vite, et la voûte céleste, surplombant la cité, se voilà et s’assombrit assez rapidement. Ils étaient dans un cocon. Une vraie bulle. Mais les couleurs restaient resplendissantes, et les ponts et sols étaient magnifiques. Earudien était très bucolique.

Mais l’orisha avait le cœur bien noir et bien froid, et même s’il se prenait d’émerveillement, il n’en n’était pas meilleur pour autant. Le sorcier avait annihilé ses sentiments, et temps que son « élève », ne retrouvait pas sa personnalité de lui même, en cessant d’être aveugle, alors son cœur resterait tel quel.
Les lieux pour inviter les gens de passage en ville à dormir et manger, étaient luxueux mais ne coûtaient pas extrêmement cher. Il s’y invita donc à passer la nuit. Lorsqu’il rejoignit sa chambre, on aurait dit que son lit avait était fait avec les branchages d’un arbre, comme s’il avait poussé dans l’hôtel et avait traversé le plancher. Et contrairement à ce qu’il pu penser, le matelas fait de mousse verte et de lichen était moelleux et confortable comme il aimait. Alors il s’y affala dedans.
Le lendemain, il essaya de trouver la fontaine. Parcourant plusieurs rues, et plusieurs places, personne ne lui indiqua précisément où elle se trouvait exactement. Il mit une journée entière à la trouver. Elle n’était pas vraiment cachée, en tout cas ce n’était pas l’intention de ceux qui l’avaient construite, mais les fouilles furent difficile. Le quartier était fait de petites rues et allées sinueuses, et il était compliqué de s’y orienté correctement. Dès que quelqu’un entrait dans ce pâté de maison, il ne voulait qu’une chose : en ressortir. C’était comme si le centre se voulait inaccessible. Mais notre homme était bien plus robuste que ça et de cette manière, il arriva à ses fins.

Il s’extasia alors devant ce chef-d’œuvre.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Sep 2012, 18:03

La fontaine était similaire à une cascade. D’ailleurs, deux personnes y étaient dessous.
Le bassin devait bien faire neuf mètres de diamètre, et en son centre, s’élevait une pointe qui faisait jaillir des torrents d’eau fraîche, mais pure. L’eau était très belle, et certes la baignade était alléchante. Quand il enjamba le bord, il se rendit à l’évidence, mieux valait se déshabiller. Ou au moins se dévêtir légèrement. Une fois fait, il mit sa besace à l’abri et plongea ses deux pieds nus dans l’eau. Le froid et la texture de cette eau lui rappelaient un souvenir. Une jeune femme, sous les rayons de lune, flottait dans un océan infini, et Cocoon la tenait dans ses bras. Il sentait sa fraicheur, et sa nudité contre lui. Secouant sa tête, il enleva cette image avec cette inconnue et continua d’avancer. Mais plus il se rapprochait du centre, plus ce genre de flash lui arrivaient en plein dans la tête. Et alors, une fois sous la cascade, il eu les souvenirs qui affluèrent, à toute vitesse, les uns après les autres, mais il pu tous les percevoir, comme jamais. Et au bout d’un bon quart d’heure, les visages qu’il voyait lui semblèrent familiers, ainsi que les sensations ressentis. Il su donc à nouveau qui était cette femme à qui il avait uni son corps au sien, alors qu’elle avait des ailes aussi blanches que la craie, qui était la jeune femme qu’il avait rencontré par hasard dans une pyramide sombre et dangereuse, et qui l’avait aidé plus que personne à sortir de ce labyrinthe qui le rendait fou, qui était ces animaux, cette petite fille… Qui il était lui.
Et alors une sensation et une part d’ombre le quitta complètement. La chaleur revint en lui, en ses mains, en ses jambes, et en son cœur, permettant ainsi à un certain bien-être, de reprendre sa place. Ce n’était pas trop tôt. Mais a cet instant, il était bien trop concentré à ne plus se laisser corrompre de la sorte. Comment tout cela était-il arrivé ? Ce sorcier l’avait bel et bien manipulé, et la rage qui avait émané de lui était elle aussi bien réelle mais… Il s’en voulait. D’avoir pu succomber comme cela. Après tout, à ce moment, c’était un ennemi potentiel, mais demain, peut être que ce serait envers les femmes qu’il aimait et qui faisaient partie de sa vie ? Qui était-il donc ?
Cette chasse aux énigmes commençait à être longue. Cela faisait maintenant un mois que Cocoon était parti, et qu’il avait traversé la moitié du monde, mais il savait qu’il lui restait bien plus encore à parcourir. En fait, ce n’était même que le début. Quelle poisse. Il voulait rentrer, revoir Hasnna, Oëna et les autres. Revoir ceux qu’il aimait, et ceux qui l’aimaient.

L’eau fripait sa peau sous ses mains et sous ses pieds, et le froid pénétrait en lui. Il décida de sortir de là, se séchant et se rhabillant. Quand se montrerait ce terrible personnage ? Pour lui, c’était un démon vil et sanguinaire, qui ne pouvait avoir d’autre vie que celle d’un malfaiteur. Bien qu’il se bornait à se dire que c’était un ennemi, son esprit le conte disait, essayant de lui implanté l’idée que c’était un ami. Mais Cocoon n’en savait rien, et lorsque son séjour fut terminé dans la cité, il reprit la route.
Il se demanda alors s’il n’était pas mieux qu’il fasse une pause et qu’il rentre chez lui. Depuis trente longs jours, sa fille devait l’attendre comme le messie, et il avait peur qu’elle ait une baisse de régime. Si seulement il pouvait la contacter… Alors il entendrait le son de sa voix, qui lui dirait qu’elle lui manque, et prononcerait les phrases qui sauraient le toucher et alors… Non, ça ne ferait qu’augmenter le désir de la voir, de la toucher, de rentrer. Il envoya au diable le type aux énigmes, et repartit. Dans moins d’une semaine il serait chez lui. Enfin.
Pendant la traversée en bateau d’un continent à l’autre, il n’eut de cesse de se demander ce qui avait bien pu le pousser à partir comme ça, à l’aveuglette, à la poursuite d’un type qui avait l’air d’être sans cesse près de lui. Sa fille était bien plus importante que lui et même s’il pensait qu’il représentait un danger, à l’école ou dans la vie quotidienne, il ne pouvait pas partir comme ça et la laisser « seule ». Car même si elle était avec la bonne, il était certain qu’elle se sentait atrocement seule. Alors il ne tarda pas et se dépêcha le plus qu’il pouvait. Six jours plus tard, il passa le pas de la porte.
D’une voix forte et pleine d’espoir il prononça :

-Hasnna !

Un silence se fit sentir et puis des pas précipités, suivis de d’autres bien plus lents et plus lourds, descendirent les escaliers à toute vitesse.

-Papa !

La petite se rua dans ses bras et lui toucha le visage comme jamais. Sa petite bouche l’embrassa autant qu’elle pouvait, frénétiquement, et ses larmes coulèrent à torrent.
Mettant sa main sur ses cheveux, il la regarda, trouvant qu’en un long mois, elle avait bien changé. Ses cheveux avaient poussés, et elle avait gagné quelques centimètres. Mais pour Cocoon c’était toujours sa petite fille d’amour, même avec un mois en plus. La collant contre lui il ajouta :

-Je suis désolé ma reine, je te promets que je ne partirais plus si longtemps.

-Papa ! Papa ! Tu m’as manqué. Papa…

Sa voix était tremblante et c’était juste une torture pour l’orisha. Essayant de la calmer, contre lui, lui murmurant des mots doux, il fit quelque pas dans la maison pour l’apaiser un maximum. Il savait pertinemment que sa fille ne vivait que pour lui et s’en voulait d’avoir été si… Insensible.
Rémunérant généreusement la nourrisse, il monta à la chambre avec sa fille. La nuit était bien avancée lorsqu’il rentra, mais la petite fille était toujours éveillée. Elle, elle qui l'attendait comme on attend sa rédemption. Il était ses jours et ses nuits, et elle ne pouvait vivre sans lui. D'ailleurs, la nourrisse lui avait dis qu'elle avait été apathique pendant les quatre semaines d’absence, et que rien ne lui faisait plaisir. Même le petit garçon qu'elle avait vu au parc n'arrivait pas à la faire rire ou sourire. Papa était partit bien trop longtemps pour cette petite fille amoureuse...
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Dim 23 Sep 2012, 18:36

Dans la chambre, Cocoon se déshabilla et se mit en caleçon. Arrivant près du lit, il changea sa fille. Elle tendit ses mains, ses petites mains, pour toucher sa peau brûlante. Hasnna était assise sur le matelas et son père était accroupi à ses pieds, finissant de lui enlever ses chaussures. L’atmosphère se chargea d’amour, dans ce silence qui voulait tout dire. Il prenait soin de sa reine, et le visage de cette dernière était rivé vers lui, malgré ses yeux blancs. On aurait pu croire qu’elle le regardait la déchausser, comme si il n’était jamais partit et avait fait ça depuis toujours. C’était un de leur moment, où l’amour familial qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, émanait d’eux, aussi simplement que possible. Le regard que l’orisha posait sur elle était des plus doux et protecteur. Comment avait-il pu la laisser pour chercher un type qui lui posait des énigmes, toutes aussi farfelues les unes que les autres ? Comment avait-il pu abandonner tan de temps cette petite fille si adorable et attachante, pour un démon sans scrupules ? Il s’en voulait terriblement. Comment avait-il pu seulement oser faire ça ? Mais la voix d’Hasnna le ramena sur terre, en lui disant :

-Je veux te voir papa…

Mais cette parole eu plus l’effet d’un coup de poing dans le ventre pour le bronzé, qu’autre chose. Elle ne pouvait pas voir et le fait qu’elle cite cette fatalité rappelait à Cocoon la dureté de la vie. De sa vie. Surtout qu’elle voulait retrouver sa vue seulement pour voir son père. Elle s’en fichait du monde extérieur. Pour une heure, une minute, ou une seconde. La petite exprimait un seul souhait, de toute sa vie ce serait son unique souhait.
Elle voulait voir son papa.

Secouant sa tête pour faire quitter l'émotion de ses yeux et de son cœur, il se releva en la prenant dans ses bras :

-Aller, tu veux qu’on prenne un bain
?

La fillette se mit à sourire.

-Oh oui ! Ça fait longtemps !


-Eh bien un mois.

Cocoon était heureux et essayait de tenir Hasnna tranquille alors qu’il remplissait la baignoire d’eau chaude. Une fois fait, ils se prélassèrent tous les deux dans l’eau bouillante, prenant garde à ce que sa reine garde la tête hors de l’eau. Il prenait toujours soin d’elle car il ne voulait pas qu’elle soit traumatisée par un autre fait grave. Le fait d’être aveugle devait déjà être assez dur dans sa vie quotidienne, alors pas besoin de plus. La tenant, il la regardait jouer avec les bulles de savon. Et puis se retournant, elle grimpa jusqu’à son cou. Il renversa sa tête en arrière et la main réchauffée par l’eau, de la gamine toucha ses épaules pour se hisser, puis son cou pour le toucher, et le visage pour savoir à quoi il pensait. Elle émit un petit rire et, d’une voix plus rauque que d’habitude il dit :

-Pourquoi ris tu ma fille ?

-Parce que tu es heureux.

Et c’était vrai. Il sentait contre lui, contre son torse, le petit corps nu de la blondinette, et ça lui rappelait constamment qu’elle allait bien. Il était partit un mois, et elle allait bien. Il ne pouvait rien demander de plus. Ni de mieux. Le démon l’avait suivit lui et il l’avait laissé tranquille. Le docteur avait visiblement dit que tout s’était bien passé niveau émotionnel, concernant l’accident avec les cheveux. Tout allait pour le mieux, et elle le lui montrait bien. Lorsqu’elle fut reposée, fatiguée, et qu’elle commençait à avoir froid, il sortit du bain, l’emmenant avec elle, et l’enroula dans une serviette épaisse. Cocoon n’était pas pudique à la base et la cécité de la gamine le faisait prendre un peu trop ses aises parfois. Alors il essayait de faire attention mais ce n’était pas simple. Ce n’était pas dans sa nature. Dans la salle de bain, il prit soin de la changer pour la mettre en tenue de nuit, et préféra la coucher. Il s’habillerait après. Quand il la porta au lit, bien emmitouflée dans sa chemise de nuit, elle s’endormit très vite. Et une fois vêtue d’un caleçon, il se mit à côté d’elle, laissant seulement quelques bougies et une lampe à huile allumée. Il passa des heures à la regarder dormir, allongé près d’elle.

Il mit sa grande main sur sa petite joue, caressant sa peau rebondie. Elle bougea, ouvrit un peu les yeux, et en quelques mouvements, se retrouva contre son père. D’un bras, il l’enlaça, la réchauffant par la même occasion. Pour quelques jours, elle dormira avec lui. Elle lui avait tellement manqué…

-Je t’aime ma reine…


Et alors qu’il s’endormait à son tour, dehors, derrière la fenêtre, sous un vent d’enfer, le démon observait le retour chez lui de son maitre. Excédé que Cocoon n’ait pas continué de le chercher, il descendit de son perchoir et se jura de le faire repartir en quête, et pour bien plus longtemps s’il le fallait.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 24 Sep 2012, 12:50

Spoiler:
Le démon avait fait en sorte de faire suivre une piste à son maitre de manière à certes, qu’il le retrouve, mais qu’il se souvienne exactement de tout. Il savait que certains de ses souvenirs ne lui étaient toujours pas accessible. Son apprentissage chez le mage était en partie effacé de sa mémoire, bien qu’il en ait retenue les enseignements. Et la folie dans laquelle il était entré lorsqu’il s’était battu, n’était pas pour arranger les choses du côté du compagnon. Il suivait sa trace, chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde… Et il avait pensé que Cocoon serait capable de surmonter les rancœurs refoulées que le sorcier avait fait ressortir. Mais ce ne fut pas le cas bien au contraire. Les premiers jours avaient pourtant été parfaits. Le bronzé suivait consciencieusement la piste que Dæmon lui imposait, et ainsi, il pu se rappeler de certaines choses. Il était même retourné dans son village en cendre, aux corps brûlés, mais n’y avait rien trouvé, que des bribes que sa mémoire voulait bien lui laisser entre voir. Le démon avait prévu quelque chose, dans cette chasse à l’homme, dans ce village, et cela le désarçonna lorsque Cocoon y alla directement. Même si l’indice était probant, la source dont il parlait voulait signifier l’endroit du premier accident. De leur réelle première rencontre. Pas de sa naissance à lui. Mais il le suivait encore et encore, et passa ce mois là seul avec lui. C’était dur de ne pas se laisser glisser d’un arbre, pour atterrir devant lui, et se révéler ainsi à son maitre. Malgré cela, Dæmon y arriva, préférant le rendez-vous ultime, où ils se confronteraient, et où Cocoon réalisera qu’il ne peut y avoir que lui dans sa vie. Ainsi ils seraient deux, et à jamais.
Mais le compagnon qu’il ferait ne réalisait que l’orisha solitaire qu’il avait connu était un devenu un père et bientôt un mari, et qu’il avait découvert le sentiment d’amour, que ce soit dans le cercle familiaux, ou amoureux. L’intégration dans cette vie de bonheur serait difficile et les rejets de la part du maitre seront fréquents. Mais personne ne le savait encore, attendant juste le moment ultime de se rencontrer.
Lorsque son maitre prit la décision de le laisser, au profit de cette famille, il voulut lui arracher les yeux, le découper, se montrer à lui et lui demander de rester avec lui, de ne jamais partir. Malheureusement, Dæmon se devait de refouler ses sentiments, quels qu’ils soient, il fallait juste qu’il subisse. S’il se montrait sur le chemin du retour, son plan tomberait à l’eau et Cocoon ne se souviendrait pas de tout, il n’aurait pas encore tout découvert de lui, d’eux. C’était important qu’il préserve donc ce mystère, de manière à ce que le bronzé se découvre aussi et ne se voile plus la face, au cours de ce périple. Alors il attendrait. Se dépêchant, il fit volte face et alla chez le sorcier demander son aide. Mais ce dernier fut intransigeant :


-Écoute, tu as bien vu comme il est, et ce qu’il est devenu. Il n’est pas prêt. Je ne peux plus l’aider, il va falloir que tu le fasses seul. Prends ça, ça l’aidera, et toi aussi.

Il remit au démon aux yeux rouges, un collier avec un pendentif, semblable à un orishalque. Le type le passa autour du cou et le cacha sous ses vêtements, ne voulant pas le montrer. Il savait que Cocoon avait le même, soit disant donné par sa mère. Enfin, c’était ce qu’on avait bien voulu lui faire croire. Ces deux pendentifs étaient issu de la même pierre d'orishalque, et un jour, cette pierre fut brisée en deux parties. Comme pour les jumeaux, dont on dit qu’ils sont issus de la même âme, du même astre, cette pierre, scindée en deux, représente l’âme de celui qui la porte, et ainsi peut communier avec son second. Exactement comme les minéraux. Ils font tout pour se souder à nouveau. Cette pierre aussi, et l’âme de ceux qui porte chaque partie aussi. Alors avec cette aide, Cocoon et Dæmon allait enfin pouvoir se réunir et communier pour ne faire qu’un. Il avait hâte… Avec son maître, ça allait forcément être bénéfique pour lui, pour l’autre, pour eux.
Partant de chez le sorcier, il rattrapa bien vite l’orisha et prit le bateau avec lui, se dissimulant du mieux qu’il pouvait, et ce, jusqu’à chez lui. Malgré tout, sa colère était présente. Le fait que le bronzé ait préféré sa famille à lui le mettait en rage. Il savait qu’un jour, sa fille le reniera, son ange partira voir ailleurs, et qui resterait-il ? Dæmon, encore et toujours, il sera là, pour lui, comme il l’a toujours été. Et il lui tardait ce jour là, de telle manière, l’orisha n’aurait d’autre choix que de redevenir celui qu’il était vraiment, et de prendre les routes avec son compagnon, quittant cette vie de futilités. Au pieds de la maison en pierre, dans le jardin, il fit glisser ses ongles pointus, faisant un son aigüe tel un crissement, et un petit ricanement retentit. Mais le vent et la pluie emportaient les sons bien loin et aucun d’eux ne purent arriver aux oreilles du maitre.


-Tu seras à moi…

Le démon sauta sur un toit, puis se balada de cette manière, jusqu’à un abri. Un abri bien connu de cette petite famille… L’école. Maintenant, ce n’était plus qu’une question de temps pour faire reprendre la route à Cocoon.
Pénétrant ainsi à l’intérieur du bâtiment, il ne pu s’empêcher de saccager une salle, et plus particulièrement, tous les outils dont se servait Hasnna pour lire et écrire, et ainsi suivre les cours. La violence était telle, que tout fut très vite brisé, en morceaux, éclaté, fracassé… Sans le moindre oublie.


-Prendras-tu cela comme un avertissement…?

Dæmon s’était blessé à un doigt, il lécha la goutte de sang qui en perlait.
Brisant une fenêtre, il sortit de l’école, et alla se réfugier dans un endroit assez habituel, pour observer la nuit dans la grande maison.

Le lendemain, l’orisha emmena sa fille à l’école et Dæmon n’eut aucun écho. Pensant que cela n’avait pas été prit au sérieux, il se délecta de sa prochaine victime. Pendant une semaine, il observa une femme et s’aperçut clairement que dès qu’elle rencontrait son maitre, elle tentait de le séduire ouvertement. Devant lui. Sa colère montait, sans cesse, et ses nuits n’en n’étaient que plus machiavéliques. Tout devait être parfait.
Le dimanche soir, alors qu’il avait fait un beau temps et des nuits chaudes toute la semaine, la pluie et l’orage étaient revenus en force. L’homme aux yeux rouges filait sur les toits comme un loup, sans perdre équilibre, ni faire de bruit. Un peu éloigné du centre du quartier résidentiel, il s’arrêta sur une chaumière commune. La chance, la personne qui habitait à l’intérieur vivait seule. Il se glissa comme un serpent dans la cheminé, atterrissant dans l’âtre éteint et froid. Aucun bruit ne se fit entendre mis à part une respiration lente et forte, résonnant à l’autre bout de la maison. Se déplaçant doucement, il alla vers ce bruit, et se posta au dessus du lit où dormait la femme. Se cheveux noirs, détachés, lui donnait un air moins sévère que d’habitude, et son visage au repos lui attribuait une attitude moins crispée et chiante. Dæmon sortit sa grande épée sans bruit, et dans un mouvement vif sans bruit, décapita la femme dans son lit. Aucun cri ne retentit, ni même un bruit d’étouffement. Elle était morte sur le coup. Il partit aussi vite qu’il fut venu, et se posta sur le toit de la demeure de son maitre, attendant ainsi une quelconque réaction qui suivrait dans la semaine, un sourire aux lèvres.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Lun 24 Sep 2012, 21:43

Cocoon était rentré depuis deux jours et retrouvait le plaisir d’accompagner sa petite fille en classe. La laissant sur le pas de l’école, où elle s’y précipita, il vit la maitresse de cette dernière lui faire un petit signe assez significatif. Levant les yeux au ciel, l’orisha fit demi tour, en bon père au foyer, et s’occupa toute la journée. Il était rentré, les affaires avaient repris. Il alla rendre visite au docteur, s’inquiétant de l’état d’Hasnna, mais celui ci lui dit :

-Elle va très bien. Je suis même assez surprit de la vitesse à laquelle et retrouve ses esprits et comment rien ne l’atteint. Elle parle de son père, c’est tout. Le reste n’existe pas.

-Je sais, mais je ne sais que faire. Au début, elle dormait avec moi. J’ai quelqu’un dans ma vie, mais elle n’est pas là en ce moment, alors je m’étais dit que c’était une bonne idée de la faire dormir avec moi. Mais en fait j’ai eu tort. Et lorsque je lui ai fait comprendre que c’était terminé, et qu’elle devait retourner dans sa chambre, j’ai cru qu’elle allait plutôt préférer mourir que de ne plus dormir avec moi.

L’orisha mit sa main sur ses yeux, puis sous son menton, s’appuyant au bureau du docteur.

-Nous le savions, elle a oublié l’existence de ses parents, et vous représentez toute sa vie. Je doute que si vous partiez elle le supportera.

Cocoon s’appuya au dossier de la chaise disant :

-Je suis parti pendant un mois. Elle ne mangeais, ne dormais plus, tout juste si elle travaillait à l’école. Je ne peux plus me permettre de m’en aller seul. Mais mes excursions sont périlleuses, si je l’y emmène, j’ai peur qu’elle perde la vie.

Parlant au docteur, le bronzé ne réalisait pas vraiment ce qu’il disait. Bien qu’il eut mal quand il évoqua la perte de sa petite fille, il ne montra rien et le doc’ lui répondit :

-Vous ne devez plus partir. Imaginez c’est vous qui perdez la vie. Elle devient quoi ? Vous êtes devenu son seul centre d’intérêt. Tout ce qu’elle fait elle le fait pour vous. Si vous mourrez, elle vous suivra. Vous le savez.

Et il avait plus que raison. Son Hasnna ne vivait que pour lui. S’il mourrait, elle n’aurait plus de raison de vivre. Aucune. Elle essayera par tous les moyens de se faire tuer. Il ne l’avait pas réalisé, et parler de cela avec le médecin lui fit un déclic dans sa tête. Pour la préserver, il ne fallait pas qu’il la mette en danger. Ni maintenant, ni ailleurs. Ni lui, ni elle. Rien que la cicatrice qu’il avait sur le torse, la faisait soupirer et culpabiliser, alors il se devait d’être prudent, pour ne pas subir plus. Mais son interlocuteur se pencha au dessus du bureau et attrapa son bras.

-Que vous est-il arrivé ?

L’orisha suivit le regard du docteur, et vit les cicatrices de la cage d’éclairs. Il retira son bras en se raclant la gorge :

-Je vais bien… J’ai rendu visite à un vieil ami et on s’est un peu battu, mais j’ai quelque chose à la maison pour ça.

Le médecin resta suspicieux mais le laissa partir pour rentrer. Ainsi Cocoon rentra prestement et se déshabilla. Se regardant dans la coiffeuse d’Oëna, il vit que les éclairs avaient gravement entamés ses chairs, et les cicatrices qui se formaient, allaient être permanentes.
Se dirigeant dans son laboratoire, il passa l’après midi à concocter une potion digne de ce nom, et assez stable, qui ferait ainsi disparaître ces vilaines cicatrices. La maitrise des ingrédients lui permis donc de réaliser cette décoction, mais il sentit qu’il devait s’améliorer, pour repousser les limites de sn savoir en alchimie. D’ailleurs, il se demanda comment Hasnna n’avait rien remarqué, car elle l’avait beaucoup touché. Malgré tout, au final, il savait que ça allait disparaître, mais seulement au bout de quelques jours.
Le soir, il alla chercher Hasnna et l’attendit sur le trottoir. Comme d’habitude, les mères et parents attendant leur enfant chuchotaient et le regardaient étrangement, mais il n’en n’avait que faire. Ainsi, lorsque sa petite fille sortit, elle fut accompagnée de sa maitresse. Ce jour-là, elle ne prononça aucune avance, et fut plutôt bouleversée.

-Bonsoir, nous avons eu un problème, la classe a été saccagée, il n’y a pas cours demain. Les forces de l’ordre et moi même pensons que c’étaient des vandales, particulièrement fort et en colère, car ils n’ont vraiment cassé que la salle de cours de la petite. Surtout… Ses affaires. Les outils mis à disposition pour elle et son apprentissage ont été totalement éclatés, et massacrés.

L’orisha ne se rendit pas compte de l’ampleur des dégâts et trouva juste cela complètement puéril et débile de mettre à mal une école. Sans plus de formalité, par rapport à d’habitude, elle fit demi tour et entra à nouveau dans l’école. Demain ils iraient donc passer la journée tous les deux.

Hasnna s’endormit dans ses bras sur le chemin du retour, et arrivé à la maison, il la coucha dans son lit. Elle ne prit même pas le temps de goûter ni rien, et dormi jusqu’à l’heure de dîner.
Une fois qu’elle fut levée, elle se dirigea vers le divan où elle savait que Cocoon lisait.

-Papa…

Sa petite voix endormie retentit faiblement, et l’orisha sauta de son siège pour l’accueillir dans ses bras où elle y tomba volontiers. La prenant sur lui, il approcha le grand siège du feu de cheminée, de manière à ce qu’elle se réchauffe, et n’ai pas froid, à aucun moment. Le soir il faisait vraiment froid dans la maison en pierre, et rester près d’une source de chaleur était important, surtout pour la petite frileuse. Silencieusement, Cocoon reprit son livre, continuant sa lecture, et puis sa fille parla :

-Ils ont dit que c’était des méchants qui avaient tout cassé. Mais j’ai entendu les grands parler. Ils pensent que c’est la faute à papa. A toi papa.

Passant une main sur son visage, il ne comprit pas pourquoi il était visé. Pourquoi lui ? Et s’il était impliqué dans ce genre de chose, il allait en baver et il le savait. Bordel…
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

(Passage lvl IV) Une vie.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant

 Sujets similaires

-
» Passage en revue des troupes - Passage Niv IV [PV Takias]
» Passage niveau 3
» ¤ le passage des étoiles ¤ [Kumi]
» ¤ passage niveau 3 ¤ (terminé)
» Test de passage niv 4 (pv Dahalia)
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-