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 Test 6 - Une perle parmi les bulles[pv]

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Ven 22 Mar 2013, 22:40

Test 6 - Une perle parmi les bulles[pv] - Page 2 Thumbsjoediamond16
Perle glaciale

La perle glaciale fit apparaître un sabre, découpant le corps de Ninon après lui avoir soufflé à regret « Désolée ». Elle savait qu'elle n'était plus de ce monde, qu'il ne s'agissait que de la magie de Vanille, seulement, elle avait de la peine pour sa dépouille. Si la jeune femme encore vivante dans la pièce pensait qu'elle allait se laisser faire. Enlevant les pics de sang de sa chair en faisant une grimace, elle entreprit de se soigner, reculant légèrement pour être loin de portée de cette folle qui voulait sa peau. Énervée elle finit par souffler : « J'espère que le père de ton enfant ou Lastraé te tueront comme tu mérites de mourir. J'aimerai être là tiens, à te regarder crever comme une chienne. ». La rage se lisait dans son regard et elle créa doucement des boules de givre qu'elle fit lévité à ses côtés, certaines s'allongeant pour créer un bouclier. Elle ne sous-estimait pas Vanille et cela faisait qu'elle avait un certain avantage sur celles qui l'avaient cru gentille et aimante. « Que comptes-tu dire à Lastraé? Que tu as éliminé toutes ses perles? Que nous n'avons pas pu venir? Même dans l'état que tu décris, elle risque de ne pas te croire. Nous sommes sept et il n'est pas normal que seulement deux d'entre nous se présentent devant elle. ». Elle rit, regardant la perle ardente des pieds à la tête d'un air dégoûté. « Je me demande quelle reine tu feras, toi qui a choisi de trahir celles qui représentent le peuple des ondins. Tu es répugnante, tu ne mérites pas ce trône et j'ose espérer que si un dieu voit ton comportement, il te punira pour tes crimes. Ton portrait à la suite des souverains qui ont régné sur notre race la déshonorera et quand le peuple verra que tu n'es qu'une folle, il te chassera sans aucun ménagement. ».

La jeune femme savait que le fait qu'Aria ne puisse pas venir contrecarrait légèrement les plans de Vanille. « Crois-tu qu'Aria n'apprendra jamais ce que tu as fait? Que comptes-tu faire? Aller la chercher pour la tuer? ». Alors qu'elle allait reprendre la parole, un nouveau parchemin apparut devant elle, la perle s'en saisissant, reconnaissant l'écriture de la perle des ténèbres.

« Chère reine, chères amies.

Je vous écris cette lettre qui arrivera plus vite que l'autre sans aucun doute. J'ai finis par retrouver le trident, plus rapidement que je l'espérai. C'était bien des Alfars qui en avaient pris possession mais j'ai su les dissuader de recommencer et ils m'ont remis notre bien royal après quelques échanges. Bien sûr, j'ai usé de mes dons de persuasions et ait insufflé la peur dans leurs esprits, pour aller plus vite. De ce fait, je vais remettre le trident à sa place, refermer le coffre et peut-être que je me joindrai finalement à vous. Cependant, sachez que rien n'est sûr. Vous devez sans doute être déjà en train de discuter et je ne voudrais pas troubler votre réunion par ma présence tardive, vous obligeant ainsi à me résumer les faits. Quoi qu'il en soit, je voulais simplement vous annoncer cette nouvelle. A bientôt peut-être.

Aria, la perle des ténèbres. »


La perle glaciale avait lu la lettre rapidement, en diagonal, ne quittant pas celle qui osait vouloir se proclamer reine des yeux. « Qu'elle vienne ou pas ne changera rien, je vais t'affaiblir Vanille, je vais donner tout ce que j'ai. Peu importe si je meurs aujourd'hui, je t'assure que mon fantôme viendra te hanter et que je ferai tout ce qui est dans mon pouvoir, une fois le royaume des abîmes passé, pour te mettre des bâtons dans les roues. Et je vais commencer maintenant figure toi! ». Sans un mot de plus, la perle envoya les pics de givre sur la sirène rousse. Elle n'avait pas l'intention de lui faciliter la tâche, jamais. Cette femme avait trahi son peuple, avait trahi sa reine et trahi ses semblables, elle ne méritait que la mort. Peu importe qui voulait la sienne, la perle glaciale se battrait jusqu'au bout.
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Sam 23 Mar 2013, 14:17

    La plume ne fait pas l'oiseau, et l'allure adorable qu'abordait Vanille avait tendance à faire froid dans le dos lorsqu’on savait quel genre de monstre se dissimulait sous la candeur de ses traits angéliques. Dans un sourire, elle prononça simplement trois mots à l'attention de la Perle Glaciale qui venait de lui envoyer des pics de givre sans qu'un seul ne parvienne à effleurer sa peau de porcelaine, puisqu'elle les avait envoyer valser grâce à l'air qu'elle contrôlait, bien qu'elle se doute que s'épuiser magiquement serait sûrement moins enviable dans son cas que quelques égratignures, puisque la douleur n'avait jamais été un problème pour cette sirène qui avait longtemps aimé s'en infliger elle-même. « Navrant, consternant, déplorable.» Ils résonnèrent dans le silence lourd de la pièce. Mains croisées derrière le dos, Vanille continua à faire quelques pas sur le côté, en quelques bonds légers et sautillants. Après que quelques longues secondes se furent écoulées, la jeune femme enchaîna avec la même distance dans la voix qui laissait à penser que jamais l'ombre d'un regret ne pointerait dans son âme. « Quelle petitesse d'esprit, quelle vision si restreinte des choses. Cesses donc de te borner au bout de ton nez. Vois en grand.» Elle aurait tout aussi bien pu parler de son dernier repas qu'elle aurait utiliser autant d'émotions. « Mais je ne peux pas t'en vouloir d'être absolument comme tout le monde.» Elle lui sourit avec une certaine compassion, ayant presque l'air sympathique, si ce n'est que ses yeux verts avaient un éclat de mépris et de cynisme qu'elle ne cherchait même pas à voiler.

    Mais le sourire qu'affichait Vanille, si doux et délicat, s'étira peu à peu dans une forme nouvelle. Carnassier et cruel. « Crois-tu vraiment que je souhaite le trône ?» A cette idée, elle finit par rire. « Je n'ai pas besoin d'avoir une couronne sur la tête pour contrôler ce monde. Je ne compte pas rester à la tête des sirènes bien longtemps. Mes horizons sont bien plus vastes. » Mais au fond, elle était satisfaire d'entendre ce que croyait la Perle. Elle se fourvoyait, certes. Mais étant légèrement plus intelligente que la moyenne, si Vanille parvenait à la berner elle, elle n'aura aucun mal avec les autres. « Je suis une femme de l'ombre, qui tire les ficelles en secret. Je retournerais bientôt dans l'ombre et l'Ombre même je serais. Fais moi confiance, quand j'aurais réussis, je viendrais te rendre une petite visite et rire devant toi.» C'était le genre de promesse qu'elle aimait tenir. « Hante moi donc, je n'en rirais que plus fort. Quant à Lastraé … » C'était si simple. « Et bien elle m'a demandé d'organiser une réunion pour quinze heures. Or, il n'est que quatorze heures trente. Je dois bientôt allé la rejoindre pour discuter un peu avec elle avant qu'officiellement, nous allons vous rejoindre. As-tu déjà oublié que je suis sa plus proche, en ces lieux ? Elle m'a tellement facilité la tâche en me demandant de faire vider le palais.» Elle rit.

    « Maintenant.» Un simple mot ferme et assuré qui sortit de la bouche de Vanille avec un certain délice. On sentait à son ton qu'il n'y aurait pas de suite, ces quatre syllabes suffisaient à elles-même. La sirène souriait. La tête penchée sur le côté, elle restait immobile, observait le corps ensanglanté de la Perle Glaciale qui s'effondrait au sol, lentement. Avant qu'elle ne rende son dernier soupire, Vanille dit : « Tu ne m'as pas sous-estimée, voilà une bonne chose. Seulement, tu as sous-estimé mon emprise, mes … partisans, et la fourberie dont je suis capable. Tout comme la sienne.» Et elle releva doucement les yeux pour gratifier Aria d'un sourire qu'elle lui rendit avec plaisir. La Perle des Ténèbres avait une main, nue, enfoncée dans le corps de l'autre Perle, elle semblait tenir entre ses longs doigts son cœur, qu'elle finit par arracher d'un geste brusque. « Si pratique que de pouvoir changer son bras en métal.» Et ensemble, elles rirent.

    Les deux jeunes femmes marchèrent côté à côté dans les couloirs d'un silence morbide, tâchant de retourner près de Gabriella. En chemin, elles discutèrent. « Je t'avais bien dis que le timing serait parfait.» - « Nous avons été parfaites.» - « Je trouve aussi.» - « Et je n'ai presque pas mentis, après tout.» - « Tout de même.» Aria rit. « Oui bon, je n'ai pas arrêté, certes. J'ai juste omis de préciser que ce n'était pas au jour de la réunion que j'étais chez les Alfars, mais la veille.» - « D'ailleurs, rassures-moi, tu as bien le trident en ta possession.» - « Je n'aurais pas osé me présenter devant toi dans le cas contraire.» Vanille sourit. « Es-tu réellement prête ?» Aria hocha la tête. « J'ai consentit librement à ce lourd sacrifice.» - « Bien. Rappelle toi que Gabriella doit croire que c'est moi. Peux-tu la soigner un peu, en passant ? Non pas que sa présence me manque, mais je risque d'avoir encore besoin d'elle.» - « Sans problème.» Vanille poussa la porte.

    « Et bien, tu n'y es pas allée de main morte.» murmura Aria en contemplant Gabriella, inconsciente, affalée le long d'un mur. Vanille rit doucement tandis que la Perle se penchait sur la blonde pour la rabibocher un peu. « Ça devrait suffire.» finit par lâcher Vanille qui ne souhaitait pas non plus que la demoiselle soit trop soignée. « Alors je crois que c'est l'heure.» - « Ce n'est qu'un au revoir.» - « Vas-tu découper mon corps pour faire plus réaliste ?» - « Juste un peu.» Et sans plus de cérémonie, Vanille tendit à Aria une petite fiole au liquide bleuté de sa confection. Et sans la moindre hésitation, la Perle des Ténèbres avala le contenu, pour s'effondrer au sol en quelques secondes. C'était ce qu'on appelait un charmant suicide. « On se reverra plus tard.» murmura Vanille avant de donner quelques coups au cadavre. Puis elle s'en alla après quelques paroles échangées avec une Gabriella à moitié consciente.

    Vanille frappa doucement à la porte des appartements de Lastraé, avant d'entrer sans même attendre un signe de sa part. Elles faisaient toujours ainsi. D'un pas léger, la sirène à la chevelure flamboyante qui s'était refait une beauté en quelques instants afin d'être présentable et sans une goutte de sang alla près de la silhouette de la Reine qu'elle apercevait. « Lastraé ? J'espère que tu n'as pas refait de bêtises. Le médecin t'a prescrit des doses précises, les dépasser n'arrangeront rien.» Il y avait une sorte de sensibilité dans la voix de Vanille. Au fond, elle aimait bien cette sirène bleue.


HRP : J'aimerais bien que Lastraé ne se doute de rien, qu'elles discutent un peu. ^.^
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Jeu 28 Mar 2013, 21:59

Test 6 - Une perle parmi les bulles[pv] - Page 2 518328Lastravava

Lastraé s'était réveillée bien plus tôt que d'habitude. Oui car elle était sujette à des insomnies et, souvent, lorsqu'elle trouvait le sommeil, elle dormait jusqu'à une heure avancée. Elle se détestait pour cette faiblesse et plus elle voyait son monde lui échapper, plus elle déprimait, plus elle se détestait, plus le monde lui échappait. Prise dans un cercle vicieux, elle se souvenait des souvenirs heureux de son existence, de Dayne qui l'avait demandé en mariage il y avait tellement longtemps maintenant. Elle était jeune, inconsciente, tellement bien. Alors que maintenant, elle se voyait dépérir petit à petit dans sa glace, ses traits creusés, ses yeux ternes, dans lesquels ne pétillait plus rien. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même et Dante avait même réussi à voler ce qu'elle était sensée protéger à tout prix, même au péril de sa vie. Le peuple était mécontent, elle en avait conscience mais comment ne pourrait-il pas l'être avec une reine aussi pitoyable qu'elle? Voilà, ce fut sur ces pensées qu'elle s'éveilla ce matin là, glissant comme une morte sur le plancher de sa chambre pour arriver vers son bain. C'était risible de prendre un bain alors qu'ils étaient au beau milieu de l'océan. Elle soupira, son corps frêle, maigre se glissant dans l'eau chaude. Cela lui fit du bien physiquement mais ne la soigna pas mentalement. C'était horrible ce poids qu'elle sentait sur ses épaules, comme si la nation entière avait compté sur elle, comptait encore sur elle, mais qu'elle n'était pas à la hauteur, qu'elle ne pourrait jamais l'être. L'avait-elle seulement un jour été? Pourtant, elle avait eu de nombreux soutiens par le passé, on l'avait adulé malgré son jeune âge. Odéon lui avait donné le trône parce qu'il l'avait jugé apte. Alors pourquoi en était-elle arrivée là?

Après quelques minutes passées dans son bain, elle n'en put plus d'avoir tant de pensées affreuses dans la tête, se levant, attrapant une serviette pour sécher son corps. Elle avait envi de pleurer mais elle ne pouvait se laisser aller, non, elle ne le pouvait. Elle devait préparer la séance d'aujourd'hui, même si elle ne s'en sentait pas capable, trop fragile, trop fatiguée. Ce n'était que dans sa tête tout ça. Elle respira profondément, se disant à elle même comme pour se motiver : « Allez Lastraé, tu vas y arriver! Y a pas de raison! ». On lui avait conseillé de faire cela car ça permettait de garder une attitude positive. Seulement voilà, cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas été positive, elle ne se rappelait même plus de la dernière fois que cela s'était produit. Elle soupira encore, s'habillant avant de prendre ses médicaments. C'est vrai, elle avait tendance à en prendre plus que nécessaire mais elle avait l'impression qu'ils ne lui faisaient rien. Elle avait juste envi de rester dans son lit, de se couper du monde, de tourner le dos à chaque être. Non, elle ne voulait pas faire face pour que son autorité soit encore bafoué, pour qu'on la regarde comme une malade, une incapable. C'était tellement horrible, tellement... elle ne savait pas quoi penser, croyant parfois que chacun était contre elle, qu'ils attendaient juste qu'elle meurt pour prendre sa place! Pourtant, elle voulait le bien de son peuple, elle le voulait de tout son cœur.

Elle s'assit, essayant de rassembler ses idées, essayant de trouver des solutions, la meilleure façon de s'exprimer devant les perles. Le temps passa, son esprit toujours vide. Elle espérait que Vanille revienne vite, elle au moins saurait quoi faire. Se massant les tempes, elle finit par placer sa tête entre ses bras, se maudissant elle-même de ses faiblesses. Ce ne fut que lorsqu'elle entendit du bruit qu'elle releva le visage, celui-ci s'éclairant quelque peu en voyant la perle ardente. « Non, j'ai pris la dose exacte, je t'assure. Mais j'ai tellement peur... ». Ses mains tremblaient légèrement sous l'effet du stress. « Je ne savais pas si je vais être capable de trouver une solution. Je sens bien que le peuple attend après moi mais je doute d'être celle qu'il faut pour régner. Vanille, tu ferais une très grande reine tu sais... ». Elle sourit, semblant vaincue, persuadée que cette idée était la bonne. « Pourquoi continues tu à me soutenir? Je vois bien que la confiance que les perles ont mis en moi s'effrite peu à peu. Le parlement me semble hostile. J'ai tellement peur pour le peuple. Je ne sais pas comment gérer cette situation et ça m'effraye. ». Elle semblait quelque peu paniquée puis reprit contenance, légèrement, plus abattue que jamais. « Que vont-elles penser en me voyant? Je suis si maigre, mon teint est maladif. Elles vont me détester, je vais perdre définitivement leur confiance. Il y a que toi qui continue de me soutenir. Si tu savais comme je te suis reconnaissante. Tu es ce qui me maintient à flot, qui fait que j'ai encore envi de me battre. Merci Vanille. »
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Sam 20 Avr 2013, 22:56

Soudainement pensive et rêveuse, Vanille fit quelques pas lents sur le côté pour aller se mettre en face de Lastraé, les bras croisés sous sa poitrine, silencieuse, elle se contentait d'écouter ce que la sirène bleue avait à dire. Rien n'était encore décidé, bien que la vive et pétillante demoiselle à la chevelure de feu ait une petite idée de l'issue de cette rencontre, elle était prompt à changer ses plans à tout moment. Un petit sourire désolée et compatissant sur les lèvres, elle hocha doucement la tête. Puis, écartant d'un geste élégant une boucle rebelle, elle répondit tout simplement : « Ne te pose pas trop de questions.Te mettre la pression ne fera qu’aggraver les choses. On t'a conseillé de te détendre, alors respire un bon coup. Il se passera ce que les Grands Astres ont décidé pour nous !» Elle rit brièvement, petites clochettes délicates et innocentes. « Je crois que j'ai trop passé de temps dans cette taverne à Rehlas.» Les secondes suivantes s'écoulèrent dans le silence. L'expression joyeuse qui illuminait le visage angélique de l'ondine se fana lentement, et elle lâcha un petit soupire avant de s'asseoir à côté de la Dame des Abysses, sur son lit.

«Aller va, arrêtes donc de faire cette tête. Je suis à tes côtés depuis le début. Et contrairement aux autres ondins et perles qui ont la mémoire courte, moi je me souviens encore du passé et du prestige d'autrefois. Oui, il y a des problèmes, mais non tu n'es pas bonne à jeter.» Mensonge ou réalité ? Il était dur de savoir où placé ces quelques paroles qui semblaient si sincères et étonnamment douces. « Et cesses donc ces petites paroles larmoyantes tu sais que je déteste ça.» Même avec la Reine, Vanille ne s'était jamais montré sentimentale ou fleur bleue. « J'ai l'impression de recueillir les paroles d'une mourante. Ce n'est pas la fin après tout ! Et cette réunion est une bonne chose, je sens qu'on va pouvoir avancer. Quant aux perles ...» Elle secoua la tête, une petite moue dégoûtée sur les lèvres. « Ne t'en préoccupe pas. Qui sont-elles après tout ? Qui suis-je moi même ? Seulement des ondines un peu mieux placées que les autres qui prétendent à un petit bout de diplomatie et qui s'en vantent.» Une fois n'est pas coutume, elle rit. « Toi, tu es la Reine. Tu vaux mieux qu'elle, tu es plus importante, et c'est toi qui décide. Pas elles, pas moi, et certainement pas ces crétins du Parlement.»

Le Parlement, aussi loin qu'elle s'en souvienne et les Dieux étaient bien placés pour savoir qu'elle vivait depuis un petit bout de temps, n'avait jamais été apprécié de la royauté. Il ne servait à rien, si ce n'est à comploter. « Et puis moi ...» Elle haussa les épaules, comme indécise. « Je continue juste à te suivre. Je te rappelle que je ne voulais même pas être une des Gardiennes, à la base. C'est toi qui m'a forcé à passer ces fichus tests et tout le monde a signé à ma place pour que j'ai un poste que je ne demandais même pas. Et puis je me suis faites à cette situation. Je suis bien. Et je sais qui tu es. Alors les ragots, les rumeurs et les on-dit me passent au dessus.» Elle sourit. « Maintenant … tant pis, tant mieux, voilà où nous en sommes toutes les deux. Tu crois que je ferais une bonne reine ? Je ne le crois pas. Et je n'en ai pas envie.» Quelques derniers mots qui auraient fait s'étouffer les Perles, si elles avaient survécu à la tornade qu'était Vanille. Et pourtant, cette petite phrase toute simple et si bête était la pure vérité. L'esprit de la jeune femme était bien complexe, et sa vie, pire qu'un jeu d'échec. Tout les coups sont permis, pour arriver à l'échec et mat. Même les plus surprenants. « Déjà, tu es Reine ma vieille. La place est prise.» Elle rit, avant de se ressaisir et d'ajouter plus gravement : « Nous ne sommes juste pas épargnées. Le chaos est à nos portes, des ombres tirent les ficelles dans les ténèbres pour profiler à l'horizon des jours bien sombres.» Elle devait à tout prix cesser de parler aux Rehlas. « Et les soucis de la terre sont arrivées jusqu'à nos flots. Un petit ouragan est tout est terminé.» Dans un petit bond, Vanille se remit sur pied, un immense sourire aux lèvres.

« Je crois qu'il ne faut pas désespérer. Tu trouveras bien une solution ! Et les perles, tes conseillères ...» Elle insista bien sur ce dernier mot pour renfoncer ces dires précédents « … sont là pour t'épauler. Que vont-elles penser ? Quelle importance ! Que vont-elles dire ? C'est déjà plus intéressants ! Mais qu'elles se gardent bien d'émettre des critiques sans fondement. Les arguments constructifs, d'accord, mais je n'ai encore jamais vu quelqu'un démettre une souveraine sous prétexte qu'elle avait maigri.»
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Jun Taiji
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Jun Taiji
Dim 28 Avr 2013, 12:55

Test 6 - Une perle parmi les bulles[pv] - Page 2 518328Lastravava

Lastraé écoutait Vanille parler. Cependant, malgré le réconfort qu'elle lui apportait, elle se sentait tout de même mal. « Qui suis-je moi-même? ». C'était la question. Fixant un bibelot, elle continua. « Je n'étais rien au début et puis, les circonstances ont fait que je devienne reine. Je ne demandais rien. Dayne a fait croire à tous que j'allais l'épouser dans un grand bal et l'attention a commencé à se braquer sur moi. Étais-je spéciale? Non, je n'étais qu'une ondine naïve qui avait encore tout à découvrir du monde. J'en ai fait des rencontres mais, sans cet homme, il est certain que je ne serai pas là aujourd'hui. Je ne l'ai jamais aimé d'amour... pourtant... ». Elle fit une pause, baissant les yeux. « Oh si tu savais la peine que j'ai ressenti lorsque j'ai appris qu'il s'était fait tuer par Delix. J'aurais dû le retenir, l'empêcher de partir, faire quelque chose... ». Elle s'en voulait et n'y pouvait rien, c'était ainsi. Le précédent souverain des orishas avait été si bon avec elle, si bienveillant, il l'avait guidé et était mort en héros. Seulement, elle aurait préféré que jamais il ne trouve le trépas. « Lui avait l'étoffe d'un souverain, Odéon aussi. Ils avaient tous les deux du charisme, de l'expérience, une connaissance du monde immense. Je fais pâle figure à côté et lorsque Dante a volé ce que je devais protéger, j'ai su que je n'étais pas faite pour cela. ». Un silence se fit puis elle finit par continuer. « Tu sais Vanille, les souverains sont comme les autres individus. Certains ont eu de la chance, certains ont travaillé dur pour en arriver là, mais les êtres ont tous leurs failles, leurs interrogations. Être un roi ou une reine signifie simplement mentir, jouer la comédie sur son état, faire croire aux autres peuples que le sien est le plus puissant, faire croire à son peuple que l'on peut apporter des solutions à leurs problèmes alors qu'il y a bien des difficultés qui ne peuvent et ne pourront jamais être surmontées. ». Son regard semblait plongé dans la contemplation d'une chose quelconque mais, en réalité, elle réfléchissait. « Pour mentir, pour rassurer, il faut être fort et je crains de ne pas l'être. Je n'en peux plus de faire semblant, je culpabilise de ne pas être à la hauteur mais peut-être n'ai-je jamais été faite pour devenir reine. Pourtant, Odéon avait tellement confiance en moi. Je me rappelle encore de son regard, de ses espoirs lorsqu'il me céda sa place. Et, pareil, Dante l'a tué peu de temps après. Oh bien sûr, il allait mourir, il était vieux, mais pourquoi est-ce que tous les individus croyant en moi sont obligés de mourir? ». Elle tourna les yeux vers Vanille. « Tu devrais arrêter de me soutenir. Je pense que quelque chose se passera mal aujourd'hui. Je ne sais pas quoi mais la situation est si... tendue. ».

Elle se leva, se dirigeant vers un tableau, faisant mine de le contempler. « Une reine n'est rien sans le soutien de ses sujets. ». C'était vrai. Comment pourrait-elle lutter le jour où son peuple se retournerait contre elle? Elle avait beau être puissante, il fallait se rendre à l'évidence. « Et je doute encore d'être reine à la fin de cette journée. Mais peut-être est-ce la meilleure chose? ». Elle se promena encore un peu dans la pièce, semblant réfléchir, ses traits avouant qu'elle voulait se confier. « Tu sais, parfois, j'aimerai fuir. Profiter de la noirceur de la nuit pour partir quelque part sur les terres du Yin et du Yang. J'aimerai vivre simplement, dans une petite maison où je n'aurai que moi à m'occuper, peut-être de ma famille également. Je n'ai pas les épaules pour être reine et, si j'ai pu les avoir un jour, lors du prestige d'autrefois comme tu le dis si bien, ce n'est plus le cas. Peut-être est-il temps pour moi de rendre mon tablier? ». Elle continua sa marche, se mouvant lentement, faible. « Je sais ce que tu dois te dire, que je ne suis pas digne d'être reine puisque je pense à abandonner mon peuple. Mais peut-être que si je m'en vais, les choses rentreront dans l'ordre. ». Cela lui faisait du mal de dire ça, d'admettre à quel point elle était incompétente mais peut-être était-ce aussi ses responsabilités qui l'affaiblissaient. Oui, elle était dans une sorte de cercle vicieux. « Mais tu as raison. Les temps seront bientôt sombres. C'est d'ailleurs pour cette raison que je pense qu'une autre personne devrait prendre ma place. Si je n'arrive pas à gérer maintenant, comment pourrai-je le faire plus tard? ». Elle avait envi de se sentir libérer de ce fardeau qu'elle traînait, presque convaincue que si elle retrouvait sa liberté, que si elle sortait de ce palais maudit, alors elle retrouverait sans doute la santé. Il fallait qu'elle reconstruise son existence, sa vie, qu'elle se prenne en main mais plus elle restait, plus sa santé déclinait. Seulement, elle était trop généreuse pour oser partir, trop altruiste pour s'occuper d'elle-même, pou abandonner son peuple. « Bien... allons quand même à cette réunion si tu veux bien. Si tu savais comme je ne souhaites pas m'y rendre... leur faire face. ». Mais c'était ainsi, elle n'y pouvait rien.
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Lun 29 Avr 2013, 23:20

Dans un soupire, Vanille écarta quelques longues boucles rousses de son visage. « Odéon et Dayne étaient donc pour toi de grands hommes, qui avaient l'étoffe d'un roi. Bien, mais ils ont bien du commencé par le bas, pourtant. Ils n'étaient rien. Et sans vouloir me montrer brusque, ils sont morts, tous les deux vulgairement assassinés et sont redevenus du 'rien'. Toi, tu es encore parmi nous, alors je ne vois guère l'intérêt de ressasser un passé plutôt proche que je ne trouve pas si prestigieux. C'est toi la clef. Quand je parlais de notre prestance d'autrefois, je remontais bien plus loin dans l'histoire de notre race. Mais bon, il paraît que je vois les choses d'une manière peu commune et qui m'est bien propre.» Elle sourit. « Je connais bien les jeux politiques.» continua-t-elle dans un murmure doux et rêveur. C'était peu de le dire, elle était très certainement dans les meilleures comédiennes qui soient sur ces terres. Elle avait un don pour mentir sans se trahir, et un talent inné pour l’entremêler à la vérité, dans le but évident de mieux troubler l'esprit confus de ces interlocuteurs. « Mais quelle vision pessimiste des choses. Vivons-nous donc dans un monde de faux-semblant ? Si c'est le cas, je suis heureuse d'être en présence de l'une des rares à être honnête dans les hautes sphères diplomatiques. Je préfère qu'il en soit ainsi. Tu n'aurais pas été … toi, dans le cas contraire. Et je n'aurais peut-être pas été à tes côtés. Personnellement, je me contre-fiche de ce que les autres pensent de la Dame des Abysses et de sa façon de gouverner. J'aime bien Lastraé et j'ai confiance en elle. Alors je continuerais de te soutenir. Je ne vais pas retourner ma veste maintenant. Surtout que ce serait te laisser à la merci de ses hyènes.» Elle rit, cynique. « Les Perles ne demandent qu'à te dévorer, pour la plupart. Je n'ai pas envie de te jeter en pâture. Alors je serais comme d'habitude, juste derrière toi, à les foudroyer du regard pour les faire taire

La sirène fit quelques petits pas sur le côté, les mains croisés derrière le dos, puis leva doucement ses grands yeux verts sur l'ondine bleue. « Quelque soit l'issue de cette journée, elle doit être de ton fait. Tu prendras une décision. Et la meilleure, j'en suis certaine. Je me rangerai à tes paroles, mais seulement si elle viennent de toi. Je n'écouterais pas les parlementaires, ni les autres Perles.» Elle sourit. « Je comprends qu'on ne veuille pas rester au pouvoir dans cette situation. Bien fou serait celui qui voudrait ta place en ce moment.» Et elle rit, reculant lentement appuyer son dos contre le mur en face de Lastraé. Tout bas, elle ajouta : « Et je ne te trouve pas lâche de vouloir vivre en paix. Tu n'as jamais vraiment eu le temps de faire ta propre existence tranquille. Arrête de t'accabler, tu as l'esprit déjà bien trop tourmenté. Alors maintenant, allons à cette fichue réunion.» Et Vanille commença à se diriger vers la grande porte de sortie, prête à s'en aller. Mais au bout de deux ou trois pas, un petit cri surpris s'échappa de ses lèvres, et les deux mains sur le ventre, elle se courba, comme plier en deux. Les jambes tremblantes, elle se mit à accroupit, paupières closes, concentrée sur sa respiration. « Excuse-moi» souffla-t-elle à Lastraé.

Quelques longues secondes s'écoulèrent avant que Vanille ne se relève, les joues rouges et un maigre sourire sur ses traits désolées. « Je crois avoir oublié de te signifier un petit détail.» Comme gênée, elle replaça une mèche de sa chevelure derrière son oreille. « Je suppose que cela ne se voit pas vraiment … mais bon. Je suis enceinte. Et de quatre mois, malgré tout. Et oui, je sais, je devrais être plus grosse, que j'ai un petit ventre qui n'a rien à voir avec ce qu'il devrait être, mais que veux-tu, je suis faite comme ça.» On lui avait assez répété dans sa vie qu'elle était une femme bien trop fine, et même durant ses grossesses elle ne se remplumait pas, créant l'hystérie des médecins qui s'occupaient d'elle. « Et même petit, il est très … vif, je dirais. Il me fait des sales coups à longueur de journée et il pompe mon énergie, aussi bien physique que magique.» Elle frotta doucement son ventre, une petite moue aux lèvres. « Si tu permets je vais boire un peu d'eau avant d'y aller.» Et la sirène se dirigea vers une petite table de bois claire pour prendre un peu de l'eau limpide de la carafe. Et le silence s'installa de nouveau, tandis que Vanille, pensive, contemplait sans vraiment les voir les décorations du plafond. « Puisqu'on est dans une belle journée de réjouissance et de fête ….» Que serait-elle sans un brin de sarcasme ? « Je dois t'avouer quelque chose. Je ne suis pas certaine que ça te fasse plaisir mais bon ...» Elle respira un bon coup, comme pour se gonfler de courage. « Je suis malade.» Et ses intonations laissaient clairement transparaître qu'il ne s'agissait pas d'un petit rhum, ni même quoi que ce soit dont on se relève.
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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Mar 30 Avr 2013, 15:12

Test 6 - Une perle parmi les bulles[pv] - Page 2 518328Lastravava

Un petit sourire timide apparut sur les traits de Lastraé. Oui, Vanille avait raison au final. Dayne et Odéon avaient commencé au bas de l'échelle, comme tout le monde. Cela dit, quand la perle rappela qu'ils étaient morts, ce petit sourire s'effaça comme neige au soleil. C'est vrai, ils avaient trépassé, assassinés. Peut-être qu'aujourd'hui, ce serait son tour? Elle savait que les perles ne la portaient pas dans leurs bonnes grâces et, pour tout dire, sans le soutien de Vanille, peut-être aurait-elle mis fin à ses jours depuis longtemps. Seulement, si une seule des sept perles la soutenait, il était clair que la réunion d'aujourd'hui serait un vrai calvaire. Pourtant, les compliments de la perle ardent lui allaient droit au cœur, la faisant de nouveau sourire légèrement. Même si cet appui était bien modeste par rapport à celui qu'un souverain devait normalement avoir de ces sujets et conseillers, il était là, bien présent, lui faisant chaud au cœur. « Merci. ». Elle lui avait soufflé cet unique mot, si bas qu'elle ne savait pas si Vanille avait pu l'entendre.

La reine suivit alors son amie, réfléchissant à la décision qu'elle allait prendre. Peut-être n'était-il pas bon de se positionner dès maintenant mais, finalement, essayer d'analyser les différents choix possible lui permettrait sans doute d'éluder les difficultés. Elle savait qu'elle allait devoir subir les tirades des perles qui iraient sans doute à son encontre mais elle était reine et elle devrait les affronter. Ce serait dur mais elle devrait encaisser, ne pas pleurer, ne pas montrer sa faiblesse plus que son état physique laissait paraître. Elle espérait aussi que quelque soit sa décision, les perles l'accepteraient et comprendraient son choix, comme Vanille. Seulement, alors qu'elle était plongée dans ses pensées, essayant de se motiver, elle entendit une sorte de petit cri, levant ses grands yeux bleus vers la perle qui l'avait précédé. « Que...? ». Lastraé était tellement surprise qu'elle resta sur place, incapable de bouger, regardant Vanille avec un mélange d'incompréhension et de panique. N'était-elle donc plus capable d'aider une amie? Elle culpabilisa jusqu'à ce que la jeune femme se relève, soulagée de voir qu'elle allait bien. La dame des abysses lui aurait certainement posé la question qui lui brûlait les lèvres mais Vanille fut plus rapide, expliquant la situation. Au fur et à mesure de ses dires, un sourire pointa sur le visage de Lastraé, réellement heureuse d'apprendre la nouvelle de la grossesse de Vanille. Il était vrai que cela ne se voyait pas vraiment mais peu importait si le bébé était en bonne santé! La jeune reine aurait bien voulu avoir un enfant elle-aussi mais elle était déjà incapable de s'occuper d'elle-même alors elle aurait très certainement été une mère indigne d'après elle. En plus de cela, elle n'avait pas encore trouvé la bonne personne, chose qui semblait très compliqué dans son état de déprime. Un homme devait vouloir d'une femme qui le soutienne, qui sache trouver les mots et qui reste optimiste, comme Vanille, et non d'une femme qui passe de longues heures dans son lit à se morfondre sur elle-même.

Cela dit, à écouter les dires de son amie, Lastraé ne la trouvait pas si enjouée que cela d'avoir bientôt un enfant. Calmant son émotion, elle la regarda se diriger vers la table pour boire de l'eau, celle-ci lui annonçant une terrible nouvelle. Elle n'était pas sérieuse? Non, ce n'était pas vrai, pas possible. Pourquoi donc? C'était comme si le sort s'acharnait sur toutes les personnes qu'elle aimait. La souverain resta un instant immobile puis, dans un élan, s'avança vers Vanille, lui demandant alors en s'approchant davantage : « Il y a un moyen de te guérir au moins? Quelle est cette maladie? Ton enfant va-t-il bien? Est-ce... ». Elle n'arrivait pas réellement à croire qu'elle allait poser cette question, mais elle était due sans doute à l'absence de joie de la future mère. « Est-ce de sa faute? ». Bien sûr, elle aurait voulu savoir si c'était une fille ou un garçon, elle aurait voulu savoir comment elle l'appellerait, toutes ces choses que l'on demande à une future maman. Cependant, en vu de la dernière nouvelle, tout ceci paraissait loin et sans importance. Encore sous le choc, elle se demanda comment elle allait faire sans elle, comment elle allait pouvoir continuer d'aller bien sans cette femme pour la soutenir? Les autres perles ne venaient que très rarement la voir, elle ne voyait d'ailleurs presque personne.. alors comment le futur allait-il être? Non, elle espérait vraiment qu'un remède existe. « Raconte moi Vanille. Je veux t'aider, vraiment. Je ne suis pas au meilleur de ma forme mais je pourrai te soutenir, t'apporter tout ce qui est en mon pouvoir pour te sortir de cette maladie... ». Elle ne savait quoi ajouter. Peut-être que la perle ne voudrait pas de son aide. D'ailleurs, depuis quand était-elle malade? Lui avait-elle caché pour qu'elle ne s'inquiète pas?
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Mar 30 Avr 2013, 20:03

Vanille jeta un coup d’œil à l'horloge, comme si elle s'inquiétait de l'heure et de la réunion qui s'approchait. « Bon, je suppose que nous avons encore quelques minutes.» De toute manière, il valait mieux qu'elle demeure tranquille pour quelques instants, après ce petit malaise. Frottant toujours son ventre pour apaiser la douleur, elle alla s’asseoir sur le rebord du lit de Lastraé, la contemplant avec un étrange sérieux. « Je crains qu'il n'y ait nul moyen de me guérir. Je suis atteinte d'un mal sans nom qu'on ne peut traiter ni par les plantes médicinales ni par la magie. Mon bébé n'a rien à voir là-dedans. Bien entendu, cela n'arrange pas mon cas, car il est plus vif et plus avide en puissance que mes autres enfants, comme les jumelles dont j'étais enceinte quand je suis devenue Perle, si tu te souviens.» Du bout des doigts, elle démêlait ses longues boucles cuivrés, secouées par toutes ses brusqueries. « Le mal qui m'habite … est dur à définir. On ne peut lui donner un nom, car on ne sait pas réellement de quoi il s'agit. Ce n'est pas quelque chose de commun, ni même familiale. Cela n'a frappé que deux personnes. Ma sœur et moi, en l’occurrence.» Elle soupira. « Je ne parle pas souvent des miens. Je ne me sens pas particulièrement proche d'eux. La plupart sont morts, et ceux encore vivants s'ignorent et se déchirent. Nous ne sommes pas vraiment unis. Et les différences ne nous aident pas à mieux nous comprendre pour nous apprécier un tant soit peu. Cela n'a pas épargné ma sœur et moi, qui avons quelques soucis d'entente. Si nous sommes jumelles, nous sommes bien trop éloignées l'une de l'autre pour nous comporter comme telle.» Et le plus compliqué arrivait. « Mais en réalité, ma mère n'aurait jamais dû mettre au monde deux petites filles. C'est une aberration qu'elle a fait là, et elle était voulu. Plusieurs histoires et contes entourent les miens, et surtout, une prophétie.» Un petit sourire sarcastique aux lèvres, elle récita sur un ton cérémonieux : « Une descendante de Luthel mettra au monde un aperçut des Enfers, une créature que seul le Mal habite. La marque de Luthel viendra annoncer sa venue.» Vanille se racla doucement la gorge. « Bon, c'est la version courte, je n'ai pas envie de m'attarder sur les détails pompeux. Quoiqu'il en soit, mes parents savaient que l'enfant porté serait celui de la prophétie, puisqu'une étrange tâche s'était dessinée sur le ventre rond de ma mère. Et il n'était pas dur de reconnaître le symbole de Luthel, qui est un ondin, ancêtre très lointain de ma famille connu pour sa sagesse.» Elle fit une petite pause.

« Mais il était trop dur pour mes parents, pour ma sœur et mon frère aîné, de dire adieu à ce bébé en avalant les plantes toxiques censés le tuer. Ils ont alors tenté un détour magique. Et le vilain bébé s'est séparé en deux. Le sort avait été jeté de sorte à ce que l'une reçoive tout les bons côtés, et l'autre tous les mauvais. Il avait été décidé en silence de nous élever, Blanche et moi, du mieux qu'ils puissent pour que nous demeurons de parfaites petites filles modèles, croyant que l'amour suffirait à briser les dires de Luthel. Mais mon père a perdu l'esprit. Il est devenu violent, et les caractères se sont affirmés chez tous le monde. Ma mère a du faire face à un choix. Elle voulait s'enfuir, et prendre avec elle ses enfants, pour peu qu'ils ne soient pas perdus. Elle n'hésita guère longtemps avant d'abandonner Citrion et Absylin, mes aînés, car il était évident pour elle qu'ils étaient comme leur père. Quant à Blanche et moi, elle avait sa petite idée sur qui était la 'bonne' et la 'mauvaise', alors elle emmena son choix sur terre, là où elle comptait à présent vivre.» Et tout le monde savait que Vanille avait longuement vécu sur terre dans les premières années de son existence, bien plus que sous l'eau, elle ne s'en était jamais caché.

« Je n'ai pas vraiment envie de parler de tout ça. Ce sont des souvenirs peu agréables. Mais le fait est que je n'aurais pas du avoir de sœur jumelle. Je ne suis pas … entière. Et Banche ressent la même chose, d'après ce que j'ai compris dans les quelques discussions que nous avons eu ensemble. Cette séparation forcée nous rend physiquement vulnérable. Nous sommes toutes deux des femmes fragiles, à la santé délicate.» Il n'était pas nécessaire d'ajouter qu'il s'agissait de l'une des raisons qui avaient poussé Vanille à s'infliger des souffrances sans pareille. C'était après tout un moyen comme un autre de s'endurcir. Elle tourna la chose de façon plus poétique. « Au fil du temps, j'ai réussis à surmonter mes faiblesses physiques. Mais pour ma santé, pour la chose qui me dévore de l'intérieur, qui rampe et qui me consume, je ne peux rien faire.» Un maigre sourire aux lèvres, la jeune femme secoua la tête. « Je ne suis pas sûre que tu parviennes à comprendre. Tout ça doit être bien abstrait pour toi. On m'avait dit que je ne vivrais pas longtemps, pas plus d'une vingtaine d'années.» Elle rit. « J'ai pourtant quelques siècles. Surprise. Navrée de ne te l'avoir dit, mais je ne me vante que très rarement d'être plusieurs fois centenaire, et l'âge importe peu au final. Et si tu savais tout ce que j'ai du faire pour freiner le feu qui me brûle de l'intérieur ...» Elle soupira, une main sur le cœur. « Blanche croit avoir trouvé une autre solution. Depuis quelques temps, elle est à ma recherche. C'est un vieil ami à moi qui m'a prévenu, car elle est allée le voir pour suivre ma piste. Disons qu'elle croit que nous devons, elle et moi, être réunis. Si elle s'emparait de moi, nous serions enfin une, unique, complète, presque indestructible, car la créature décrite par Luthel était puissante.» Elle passa une main dans sa chevelure, laissant sa paume sur son front brûlant. « J'ai souvent mal au crâne. Et ce n'est pas de simples migraines qui m'assaillissent. C'est parce que j'ai un morceau d'esprit, d'âme, arraché. Parfois, je crois ressentir des choses qui ne m'appartiennent pas. Blanche et moi sommes liées.»

Vanille laissa quelques secondes s'écouler lentement. « Tu dois me croire folle.» murmura-t-elle. « Et je ne t'en voudrai pas. Moi-même, j'ai eu du mal à me faire à cette histoire. J'ai du me rendre à l'évidence. Surtout avec ce rêve, que je fais chaque nuit aussi loin que je m'en souvienne. Une grande étendue de sable. Je crois qu'elle représente un sablier, car avec le temps, il est de moins en moins vaste. il doit signifier la fin de quelque chose. Et c'est sûrement pour ça que j'ai pris l'habitude de très peu dormir, tu ne peux pas savoir comme il est lassant et pesant pour l'âme de ne voir que ce désert dans ses songes.»
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Lun 22 Juil 2013, 05:47


« Je … » Lastraé se mordit délicatement les lèvres, à la fois pensive, hésitante et troublée. Le monologue de Vanille était pour le moins surprenant, et certaines informations n'étaient pas foncièrement agréables aux oreilles tandis que d'autres lui semblaient étonnantes. Tant de choses se bousculaient dans son esprit déjà embrumé, la pauvre sirène bleue ne savait pas même par où commencer. La première qui lui vint à l'esprit aurait été de demander à Vanille si elle plaisantait, car toute cette histoire lui paraissait bien trop étrange, ou tout du moins, morbide. La bouche entrouverte, elle se tut cependant au dernier moment en voyant le sourire sans joie de sa Perle Ardente. Vanille était, selon son humble avis, tout à fait capable de jouer un mauvais tour malicieux légèrement décalé, mais quelque chose dans son regard l'incitait à la croire. Toute cette histoire n'était pas mensongère. Elle en était persuadée. « Ce n'était pas une bonne idée de te parler de tout ça maintenant. Je suis navrée Lastraé.» - « Non non, ne t'excuse surtout pas, je suis touchée que tu te sois confiée à moi.» Et la mine déconfite de la jolie rousse fit naître en la Reine des instincts presque maternels, et elle ne put s'empêcher de passer son bras autour de ses épaules. « Je ne sais pas quoi te dire.» finit-elle par articuler. Elle se sentait lâche, mais peinait tout simplement à trouver ces mots. « Nous en parlerons plus tard, si tu le veux bien.» - « Plus tard ? Non je … écoute Vanille je suis sincèrement désolée.» - « Moi aussi. Mais tu sais, je vais bien. Ton état est bien plus préoccupant que le mien.» - « Mais ta sœur, cette Blanche, elle est dangereuse ?» - « Entêtée dirons-nous.» - « Et tu as réellement … plusieurs siècles ?» Sa voix se brisa en montant dans les aiguës. Pour toute réponse, un sourire en coin illumina doucement le visage de Vanille. « Mais comment est-ce possible ?» - « Je n'en suis pas réellement sûre. C'est ainsi. Je n'ai pas vieillis depuis bien longtemps. Je ne vais pas me plaindre de la jeunesse.» - « Et cette prophétie ?» Vanille rit. « Pour quelqu'un qui ne sait pas quoi dire, tu as pas mal de questions à me poser.» - « Tout cela est tellement perturbant. Tu n'as aucun moyen de guérir ?» - « Le seul, à ma connaissance, serait qu'une des jumelles … absorbe … l'autre. Et cela ne me tente pas vraiment. Au delà du meurtre, c'est un changement total.»

Le silence s'installa quelques longues secondes, durant lesquelles Lastraé se permit de réfléchir à la question. « Mais comment est-ce possible.» murmura-t-elle. Vanille rit. « Et encore, je t'ai conté la version courte. Il y a tellement d'autres choses. Des horreurs. Ma famille n'est pas la plus douce et aimante qu'il puisse exister. Je suis presque certaine d'avoir des cousins ou des oncles dans les Tribus.» Une légère grimace tinta les traits de Lastraé à la mention des communautés à l'écart. « Et oui. On ne choisit pas sa famille. Et je suis persuadée qu'au fond, on ne choisit pas ses amis.» - « Qu'est-ce qu'il y aurait à ajouter à ton histoire, Vanille?» Cette dernière contempla l'heure. « Nous ferions mieux d'y aller. Nous pouvons continuer à en discuter sur le chemin, en marchant lentement» ajouta-t-elle avec une pointe d'ironie en voyant Lastraé prête à protester. « Je t'ai fais revoir l'ordre de tes priorités, ce n'était pas très intelligent de ma part. Concentre toi sur toi, on va affronter les requins.»

« Ma Dame ?» Un soldat s'inclina respectueusement, dans l'attente d'une réponse de sa Reine. « Oui ? Je vous écoute.» Elle était soudainement inquiète, il était rare qu'on vienne ainsi frapper à sa porte, d'autant plus alors qu'elle était sur le point d'aller à une réunion. « Une lettre vient d'arriver, une Perle sera légèrement en retard à cause de ses impératifs, elle était en mission à l'étranger et demande de vous attendre.» - « Très bien.» - « Nous reviendrons vous chercher lorsqu'elle sera arrivée en ville.» - « Qui est en retard ?» s'enquit Vanille. « La perle des ténèbres.» Elle leva les yeux au ciel, visiblement peu étonnée que ce soit elle. Cela détendit quelque peu Lastraé. « Parfait, alors attendons Aria.» - « Perle Déliana, le peuple se fait turbulent au dehors. Quels sont vos ordres ?» - « Protéger le Palais, personne ne doit entrer, n'hésitez pas à procéder à quelques arrestations si nécessaire. Tâchez de ne pas faire de bêtises qui pourraient rendre fou les gens.» Le soldat se retira après quelques formules de politesse. « Allons nous asseoir pour discuter un peu ?» Elle aurait presque pu avoir un sourire triomphant aux lèvres, mais ces commissures ne frémirent pas. « Lastraé … Tu dois te concentrer, nous ferrions mieux de voir ensemble ce que tu diras aux autres, les questions, les réponses ...» - « Te parler d'autre chose me détend, et j'ai vraiment très envie de te venir en aide.»
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Lun 22 Juil 2013, 05:48

Juste avant de se retirer, le soldat qui était intervenu pour reculer l'heure de la réunion releva très légèrement les yeux. Un geste fugace, bien difficile à observer et d'apparence innocent. Et pourtant, il cachait toute une signification. Vanille sourit. Tout se déroulait tellement bien. Lastraé ignorait à quel point elle était hais. Oh bien sûr, elle se doutait que sa position n'était pas des plus confortables, mais elle était loin de s'imaginer la teneur des vilaines rumeurs qui circulaient à son sujet. Vanille pouvait être une manipulatrice abjecte mais redoutablement efficace quand elle s'en donnait la peine. Et contrairement à Lastraé, elle était entourée de personnes qui la soutenaient en silence dans son entreprise. « Tu as l'air gênée.» constata Lastraé, l'air si sage, assise sur le bord de son lit. Vanille la rejoignit, muette, réfléchissant avec soin aux mots qu'elle allait employer. « Souhaites-tu réellement qu'on en parle?» - « De toi ? Oui. Tu m'es importante, et l'une des rares choses qu'il me reste. Je sais ce qu'il m'attend tout à l'heure, avec les Perles. Ton sort m'est inconnu, j'aimerais comprendre, j'aimerais en savoir plus.» - « Alors … Laisse moi te conter encore deux ou trois choses.» Vanille écarta quelques longues mèches rousses, les lèvres pincées.

« L'histoire de ma famille est horrible, elle est remplie d'aberration. Mais le pire, c'est qu'à chaque fois que l'on ajoute un renseignement macabre et qu'on croit avoir touché le fond, on trouve encore des éléments plus cruels à ajouter. Ma petite prophétie familiale parle d'une descendante de Luthel. Pour mieux comprendre, il le connaître, lui. Luthel Déliana était le fils de Maryline Déliana. Il était aussi sage et posé qu'elle était froide et vicieuse. Elle était une véritable créature des Enfers, de toute évidence, elle aurait du naître démon, cela lui serait tellement mieux allé. Mais la nature l'avait faite sirène, belle qui plus est, d'après ce que l'on sait. Mais elle n'usait pas vraiment de son physique, elle n'en avait pas besoin, car sa puissance était dévastatrice, son orgueil sans mesure. Ce n'était pas une personne fréquentable. Une tueuse qui prenait du plaisir dans la mort. Elle tomba enceinte après avoir couché avec un vampire qui lui avait spécifiquement fait cette requête pour obtenir son allégeance. Et si elle n'usait pas naturellement de ses charmes, elle ne refusait pas les occasions qui se présentaient. Et Luthel est né. Il a vu les agissements de sa mère et en fut effrayé. Elle était un monstre, un vrai, de ceux que l'on imagine pas. Luthel fut le seul de ses enfants qu'elle ne tua pas, le seul auquel elle donna un nom aussi. Le seul garçon qu'elle mit au monde. Elle eut des filles, mais elle tua sans scrupule, comme si elle jetait quelque chose aux ordures. Je … te tairais le reste, je pense que tu as déjà un bon aperçut de sa vie. Luthel tenta de mener un complot. Il était intelligent et espérait que ce serait suffisant pour brider sa mère et la dépasser. Mais Maryline était très loin d'être idiote. On disait qu'elle avait un don pour échapper à la mort, pour anticiper. Certains se demandaient même si elle établissait un plan à l'avance en envisageant la moindre hypothèse, ou si elle savait comment se déroulerait les événements, ou encore si elle improvisait au fur et à mesure. Quoiqu'il en soit, elle parvenait toujours à ses fins. Luthel eut la bonne idée de ne pas la sous-estimer. Il prit d'infinis précautions pour rassembler ses partisans et atteindre une puissance nécessaire pour anéantir sa mère. Quelque part, ce geste le détruisait, mais il ne pouvait laisser de tels maux sur terre. Alors il le fit.» Elle fit une courte pause, laissant Lastraé assimiler ses informations.

« La mort est une journée qui mérite d'être vécue.» chuchota Vanille sur un ton légèrement théâtrale. « Ce sont les derniers mots officiels de mon ancêtre. Mais en réalité, elle aurait ajouter bien plus de choses. Elle se savait condamner, et ne voulait pas se priver d'un petit monologue qui eut le don de troubler l'assistance pourtant venu l'éliminer. Elle dit qu'ils ne se débarrasseraient jamais réellement d'elle. Et en effet, ils firent l'erreur de seulement la tuer. Il aurait fallut la détruire, corps et âme, car elle avait prévu son retour depuis déjà des mots. D'après les recherches de Luthel, son plan était prêt le jour même où il prit la décision de la tuer. Il se mit alors à la divination, l'astrologie, l'art des prophéties. Il tâchait simplement de savoir s'il avait quelque chose à croire, et finit par voir la triste vérité. L'âme de Maryline attendrait sagement le bon moment pour faire sa réapparition dans le corps de l'une de ses descendantes.» Et le silence prit place longtemps. Vraiment longtemps. « Voilà.» conclut-elle pour inciter Lastraé à dire quelque chose.
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Lun 22 Juil 2013, 05:48

Lastraé avala sa salive avec une certaine difficulté qui tenait au stress. Les mains légèrement tremblantes, elle passa rapidement, nerveuse, ses doigts dans ses cheveux. « Je trouve que ce que tu me raconte est …. éprouvant.» A l'instar de Vanille, elle partait en quête des mots les plus justes pour représenter ses pensées. « Me permets-tu encore quelques questions ? Plus personnelles.» - « Bien entendu.» - « Blanche et toi êtes donc des jumelles forcées, puisque ce processus n'avait rien de naturel. Et à l'origine, l'enfant que portait ta mère devait être Maryline. La séparation en deux était destiné à sauver l'une. Tes parents désiraient très certainement garder un enfant et tuer l'autre, non ? Se dire qu'ils tuaient un monstre, cette Maryline, vidée de ses bons côtés pour n'avoir aucun regret, mais gardaient leur fille.» - « Je pense oui. Mais après, tout cela est bien plus compliqué que cela.» - « Oui je m'en doute..» Gênée, Lastraé se tut. Mais Vanille sourit. « Tu dois très certainement ressasser tout mes dires et être préoccupée du fait que je ne sois pas un parfait petit ange.» La rousse rit. « Je ne sais pas quoi te répondre, Lastraé. Qu'as tu envie d'entendre ?» - « Que les caractères changent et évoluent avec l'âge, que la base génétique peut être modifié par l'éducation, et que ceux à quoi ta sœur et toi n'ont pas été ce qu'ils devaient être, que vous avez légèrement déteint l'une sur l'autre pour devenir deux petites filles normales, et que c'est pour ça que personne n'est mort.» - « Respire, Lastraé.» La Reine reprit son souffle. Sans réellement le vouloir, elle s'était mise à parler à toute allure, comme paniquée. Elle eut un petit rire, nerveux. « Et si cela peut te rassurer, tes paroles visent justes. Mais … c'est encore bien plus compliqué que cela. Souviens toi de ce que je t'ai dis. Tout est toujours plus macabre. Et il faut partir d'une constatation simple : le plan de ma famille a échoué. Pire, il a tourné à leur désavantage.» Le sourire qui illumina le visage d'ange de Vanille mit Lastraé mal à l'aise. « Encore une hypothèse à laquelle Maryline avait pensé. Elle se fichait de vivre ou de mort, bien que l'au-delà soit sa plus grande peur. Ce qu'elle souhaitait, c'était que son œuvre perdure. Ce n'est pas vraiment son âme qu'elle a fait survivre, mais ses idées.Alors la séparation d'un enfant en deux jumelles n'y fit rien, car deux nouvelles âmes se trouvaient là. L'une emplie des sombres desseins de notre ancêtre, l'autre vide, avec quelques idées fugaces plus douces, elles étaient rares. Et l'ambiance familiale à fait le reste.»

Cela rassura pourtant Lastraé. « Je vois. Donc, tu as reçu les deux ou trois … idées de Maryline, qui n'étaient pas des horreurs. Mais ton éducation a fait de toi ce que tu es maintenant.» - « Non.» Le mot avait été prononcé avec douceur, d'une voix claire et sucrée. Et pourtant, derrière ces trois lettres et ce ton clame et serein, Lastraé percevait quelque chose de gênant. « Mais … je croyais que ...» - « Qu'as tu envie d'entendre, Lastraé ?» répété Vanille « Une belle vérité ou un mensonge bien plus cru qui risquerait de te déplaire ? Fais bien attention à ta réponse, car je ne mâcherai pas mes mots.» - « Mais je ne comprends pas !» s'étonna Lastraé en sentant ses joues devenir rouges. Son esprit se mit en ébullition, elle cherchait à découvrir seule la vérité dont parlait Vanille. Mais y parviendrait-elle ? Elle n'était pas sûre de vouloir chercher la réponse, de réellement vouloir savoir. Ou plutôt, ne savait-elle pas déjà ? Elle se refusait de voir, car tout cela était bien trop dur. Mais peu à peu, elle voyait se dessiner ce qu'il en était vraiment. « Tu le sais, non ?» dit Vanille calmement, sur le ton d'une conversation mondaine. « Je dois bien t'avouer que tu n'as jamais été un excellent juge de la nature humaine. A moins que tu avais la foi, que tu croyais en moi, ou que tu avais une espèce de prétention de changer la nature des gens par ta modeste présence.»

Les secondes s'écoulèrent, puis les minutes. « Je suppose que nous n'allons pas réellement aller à la réunion ?» Vanille sourit. « Mais ne t'inquiète pas, personne ne remarquera notre absence.» - « Que veux-tu Vanille ?» - « Tu n'as toujours pas répondu à ma question, si je puis me permettre.» - « La vérité.» - « Bien, tu l'auras.» - « Qu'as tu fait aux Perles ?» - « J'espère qu'il s'agit là d'une question purement rhétorique ?» Quelques larmes roulèrent silencieusement le long des joues de Lastraé. La gorge serrée, elle tâcha d'articuler deux ou trois mots, mais rien de compréhensible ne sortir de ses lèvres. Elle prit quelques grandes respirations avant de demander : « Mais pourquoi ? Pourquoi t'es tu embêter à me faire croire que nous étions amis ? Qu'est-ce que cela pouvait bien t'apporter ! Tu aurais été nommé Perle sans moi, tu aurais pu être Reine sans tout ça. Tu aimes jouer ainsi ! Mais pourquoi Vanille, pourquoi.» Encore une fois, elle sourit. « Parce que je suis encore plus ignoble.»
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Lun 22 Juil 2013, 05:49

Vanille était si sereine, la moindre de ses syllabes, si posées. Pas l'ombre d'un regret ne perlait dans sa voix. Mais ce n'était guère étonnant venant d'une créature telle qu'elle, car après tout, elle n'avait pas le moindre sentiment. Animée par ses vils desseins et quelques étranges buts, rien ne pouvait l'arrêter. Les jeux et les défis qu'elle se lançait était la seule chose qui comptait réellement. « Et si je puis me permettre, je suis encore plus ignoble que ce que tu ne pourrais jamais imaginé, ma pauvre petite libellule bleue. Mais tu sais, je t'aime bien. Ou tout du moins, je suis persuadée que si mon âme n'était pas pourrie et que mon cœur battait comme le tien, je t'apprécierai. Mais que veux-tu, ainsi va la vie, je suis toute autre. Tu n'es qu'un petit pion sur mon grand échiquier. Un pion agréable. Mais pas indispensable. Je me suis bien amusée avec toi. Alors je suppose que je dois te dire merci.» - « Tu me dégoûtes.» Vanille sourit. « Oh la la, que de vilaines paroles, la petite Lastraé se fâche. J'ai vécu bien trop longtemps mon enfant pour laisser une gamine comme toi me freiner. Mais je constate que tu ne tente pas particulièrement de t'enfuir.» - « J'ai l'impression que mes tentatives seraient vaines. A quoi bon me fatiguer.» - « Mais c'est tellement moins divertissant ainsi. Voudrais-tu donc mourir Lastraé ? Ou simplement me gâcher mon plaisir dans une espèce de dernière vengeance enfantine ?» Elle rit. « Je ne m'en fais pas trop. Tu vas vouloir survivre. Pas pour la vie même, mais pour le principe. Tu ne supporteras pas le fait que je salisse ainsi ton nom.» - « Pardon ?» Lastraé écarquilla les yeux. « Voyons ma chère. J'ose espérer que tu ne pensais pas sincèrement que je te tuerais sans mise en scène quelconque. Je ne peux pas monter sur le trône avec l'étiquette régicide sur le front. Celle de sauveuse me conviendrait mieux. Ainsi donc ma belle infortunée, sache que tout a été prévu pour que tu sois accusée du meurtre des Perles.» - « Mais comment peux-tu ..»

Lastraé était à court de mots, elle aurait pu s'étouffer tant elle trouvait le comportement de Vanille inhumain. « Et pour ta propre mort» enchaîna Vanille sans ressentir la moindre empathie pour sa Reine. « Il est des plus facile de la faire passer pour de la légitime défense, pour un suicide. Ce sera un soulagement pour les nôtres. Tu ne sers pas à grand chose ici, et tu n'as même pas eu le courage de partir de toi-même. Tu es bien égoïste à ta façon, très attachée à un pouvoir que tu n'utilises même pas.» Lastraé grinça des dents. « Comment peux-tu te permettre de me critiquer ?» - « J'admire le peu de temps qu'il t'a fallu pour me faire tomber en total disgrâce.» - « A quoi t'attendais-tu ? A une accolade et un sourire ?» - « Cela aurait eut le mérite de me faire rire. Tu es si faible, j'aurais pu te tuer en te serrant contre moi. C'est pitoyable.» Lastraé ferma les yeux, mal à l'aise. Vanille avait passé de longues minutes à la rassurer pour à présent mieux la rabaisser. « Pour ton propre bien personnel, tu as intérêt à ne pas me rater Vanille. Car si tu me laisses une chance de m'en sortir, je m'en irais, je me relèverais, je retrouverais ma puissance, je te traquerais, je te trouverais, et je te détruirais.» - « Sois sans crainte ma belle, tu ne survivras pas.» - « Comptes-tu longtemps me faire languir ?» - « C'est toi qui m'incite à parler, tu gagnes du temps. Cela te terrifie, n'est-ce pas ? Tu es comme mon ancêtre, tu as peur de la mort.» - « Et est-ce mal ?» - « Non je constate.» Lastraé n'ajouta rien, constatant qu'en effet, elle ne pouvait s'empêcher de faire durer son supplice en posant d’innombrables questions sans le moindre intérêt.

« Tu n'as pas envie de me tuer.» finit par lâcher Lastraé, brisant un long silence. Ce n'était pas une question, mais une affirmation qui se voulait sûre. Vanille n'hésita pas le moindre instant avant de lui répondre : « C'est plus compliqué que ça.» - « Explique moi avant d'en finir.» - « Tu n'es rien. Ta vie et ta mort ne m'importe pas, sauf quand l'une ou l'autre m'importe. Et ton décès me serait profitable. Point. Tu me considérais comme ton amie. Pas moi.» - « Comment vas tu me tuer ?» - « Lentement. Tu vas souffrir. Beaucoup. J’anticipe tes prochaines interrogations.» Lastraé crispa les poings. « Tiens tiens, la petite se fâche ? Aurais-tu un certain regain d'énergie qui te pousserait à vouloir te défendre ?» - « Peut-être» La jeune Reine se releva, un air de défi sur le visage, de la persévérance au fond de ses prunelles bleues. Vanille demeura assise, se contentant de croiser ses longues jambes blanches. « J'aime les coups de théâtre. Malgré toi, tu ne peux t'empêcher de rendre la partie plus intéressante.» Et cela répugnait Lastraé. Mais elle ne voulait pas faciliter la tâche à cette femme, pour laquelle elle avait ressentit tant de choses, et qu'elle estimait.
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Lun 22 Juil 2013, 05:49

Lastraé se préparait au combat. Et malgré que Vanille semble passive, elle-aussi tâchait de réunir ses forces. Ce n'était guère le moment d'échouer ou de commettre la moindre faute. Pourtant, cela n'inquiétait guère la Perle qui se sentait confiante. Elle n'avait pas grand chose à craindre de Lastraé. Si sa puissance fut un jour notable, sa dépression et son état maladif l'empêchait d'user de trop de magie. Le combat serait rapide. L'une comme l'autre le souhaitait mémorable, quoique pour des raisons différentes et dans une autre optique. Tout se passa très rapidement. Lastraé envoya une décharge d'énergie que Vanille évita de justesse après quelques hésitations. Elle savait pouvoir encaisser l'attaque mais craignait que ce ne soit pas le cas de son enfant et préférait le sauver lui, quitte à perdre quelques précieuses secondes. Les mains tendues et légèrement crispées, comme deux pinces, elle bondit à la manière d'un chat sur la sirène bleue. Les ongles de Vanille, parfaitement manucurées et peints avec soin, changèrent d'une seconde à l'autre. Ils prirent une couleur grise et s'allongèrent de quelques dizaines de centimètres. Ses griffes en métal. Elle les planta dans le ventre de la Reine, qui se figea tout à coup. Un mince filet de sang s'échappa lascivement de ses lèvres, et elle s'effondra au sol, la respiration haletante.

Souriante, Vanille s'agenouilla à côté d'elle. « Je suis navrée Lastraé, mais je n'en ai pas terminé avec toi.» Un livre apparut entre ses mains. « Si seulement tu pouvais te douter de la valeur de cette ouvrage … tout chez lui est maudit. Les pages sont à elles-seules une véritable torture mais elles me semblent délicieuses, très certainement au vue de ce que je compte en faire.» Elle soupira. « C'est tout de même bien dommage, car il recèle de secrets sur la vieille magie. Mais que veux-tu, pour parvenir à mes fins, je suis prête à sacrifier quelques passages. Que j'ai déjà lu, cependant, n’exagérons rien. Non, tais-toi, ne te force pas à parler. Non seulement cela va te fatiguer plus vite, mais en plus je n'ai pas spécialement envie d'entendre ta voix.» La sirène contempla son œuvre durant quelques instants avant de se lever pour servir un verre d'au. Elle y ajouta quelque chose avant de l'apporter à Lastraé. « Bois.» C'était un ordre pour le moins irréfutable. Lastraé obéit, de toute manière, elle ne pouvait pas recracher l'eau qui glissait dans sa gorge. « Qu'as tu ...» Elle ne parvint pas à terminer sa phrase. « Des morceaux du livre t'ai-je dis ! Cette petite chose est une teigne. Son contacte est une horreur. Tu vas souffrir et perdre la raison. Je ne serais pas étonnée que tu te mutiles toi-même, que tu t'achèves à la vue de tous.» Elle sourit. « Je te laisse ma chère. Cet acte n'est pas terminé, achève le tout avec élégance. Tu peux choisir la suite selon tes préférences.»

Lastraé sentit sa conscience glisser. Elle voulait la retenir, elle cherchait à la garder entre ses mains, mais son esprit embrumé l'en empêchait. Elle perdait sa raison. Lastraé commençait à être quelque chose d'autre, l'ombre d'elle-même, puis juste un corps qui avait perdu la véritable étincelle de vie. Elle se releva lentement, tremblante, les yeux exorbités. Elle n'avait qu'une seule chose en tête. Ce n'était pas réellement une pensée. Pas même un mot. Seulement une image, un visage. Celui d'un joli brin de femme à la longue chevelure rousse et aux prunelles vertes. Mais elle ne voyait pas sa beauté, elle ressentait simplement pour elle une étrange colère qu'elle ne parvenait pas à expliquer. Il fallait qu'elle la trouve. Elle se mit en chasse avec la ferme intention de la retrouver et de se venger, de quelque chose dont elle ignorait tout. Cette chose ne pouvait se douter que c'était ce que voulait Vanille, et que cela salirait le nom de ce qu'elle avait été autrefois, il y a quelques temps. Une Reine prestigieuse. S'en était terminé. Rien ne comptait plus, si ce n'est cette douleur sourde qu'elle voulait faire taire par tout moyen. Et quelque chose dans son esprit malade était persuadé que détruire la femme dont elle avait le visage en tête réglerait le problème.

Lastraé erra de très longues minutes dans les couloirs à la recherche de cette femme. Elle se sentait frustrée de ne pas la trouver. Elle pressa le pas. Maladroite, grognante, elle était presque animale. Et enfin, elle la vit. La femme patientait près d'une porte. Elle souriait. Lastraé ne parvenait pas à comprendre cette expression, mais elle lui était insupportable. Il fallait que cela cesse. Elle ferait tout pour que ce stupide sourire s'efface de son visage.
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Lun 22 Juil 2013, 05:49

Vanille ne put empêcher un charmant sourire d'illuminer son visage angélique lorsqu'elle vit Lastraé arriver au loin. Son plan était à tout point parfait. Tout fonctionnait. C'était pour elle une immense satisfaction. Mais elle devait se contenir, se contrôler, pour que tout se termine aussi bien que cela avait commencé. Paupières closes, elle se concentra un bref instant. Pas même une seconde. Il ne lui fallait pas plus de temps pour que ses traits se tordent en une expression à fendre le cœur le plus dur. Détresse et peur, ses yeux étaient rouges comme d'avoir trop pleuré. Et elle se mit à courir avec une idée bien précise derrière la tête. Ce ne serait guère difficile de se faire passer pour la pauvre victime d'une Reine démente. Le royaume la croyait déjà folle et presque meurtrière, il n'y aurait pas grand monde à convaincre. Et qui oserait mettre en doute la parole d'une femme enceinte à l'allure si charmante ? Elle serait la Reine attendue, ancienne victime, parfaite pour ce rôle.

« Garde ! Garde ! Aidez-moi !» Elle savait pertinemment qu'on ne pouvait l'entendre, ou tout du moins, qu'on ne pouvait déchiffrer ses paroles de l'extérieur du Palais, bien que quelques fenêtres aient volontairement été laissées ouvertes. Les soldats et la populace n'entendraient que les cris. Les cris du désespoir. Avant de comprendre.

D'un geste brusque et maladroit, Vanille poussa l'une des grandes portes vitrées qui bordaient les balcons. D'apparence essoufflée, elle s'appuya à la rambarde. Le regard fou, elle chercha des gens pour lui venir en aide. « Perle Déliana ?» s'étonna un soldat, avisant rapidement le sang qui coulait de l'une des tempes de la sirène, les blessures de ses bras et son allure étrangement débrayé. Il devint livide en apercevant la Reine. « Fuyez ! Partez ! Nous arrivons !» Il aboya quelques ordres, tâchant d’amener quelques hommes avec lui sans mettre les autres dans une situation délicate, puisqu'ils devaient être suffisamment nombreux pour contenir la foule en délire. Mais la populace était calme à présent. Bouches bées, tous contemplait l'horrible scène qui se déroulait juste en face d'eux. Mais Vanille s'engouffra bien vite dans le Palais qui prenait des allures de tombeaux, suivis de près par la Reine qui ne se séparait pas de sa mission divine. Elle avait si mal. La solution était face à elle.

« Lastraé … arrête … écoute moi … Nous pouvons régler cette histoire. Tout va bien se passer.» Vanille, recroquevillée dans le coin d'une pièce, tâchait de résonner la sirène d'un ton suppliant, la voix parsemés de trémolos qui paraissaient si sincères. Les Soldats furent des plus dupes. Armes à la main, ils s'approchèrent lentement de Lastraé. « Ma Dame ...» Il était gêné et mal à l'aise. « S'il vous plaît, éloignez vous.» Il n'y eut aucune réponse, si ce n'est que la Dame des Abysses s'en alla en hurlant, la tête entre les mains. Un des gardes s'approcha de la Perle pour lui venir en aide tandis que les autres poursuivirent la Reine, sans réellement savoir quoi faire.

Vanille, un drap sur le dos, buvait en silence une tasse de thé brûlante, quelques dames de la cour et deux ou trois gardes derrière elle. « Ma Dame.» Quelqu'un se racla la gorge. « Nous avons fais tout notre possible pour arrêter la Reine. Mais elle a réussis à blesser très gravement Josh alors que nous tentions de la maîtriser sans la brutaliser, et pendant que nous le relevions, elle prit l'une de nos armes, et ...» Il prit une grande respiration. « Et elle s'est tranchée la gorge.» Vanille, le teint blême, hocha lentement la tête. « Les autres Perles ?» - « Nous les avons toutes retrouvées. Mortes. À l'exception de Gabriella, mais le médecin qui l'a ausculté ne semble pas parier sur sa survie ...» La sirène ne dit plus rien, le regard concentré sur le fond de sa tasse. « Il y a autre chose. Le testament de la Reine a été ouvert par le Parlement. Ils n'ont pas tardé. Ce testament vous nomme Dame des Abysses. Les Parlementaires approuvent ce choix. Le peuple est enthousiaste. Personne ne pleure feu notre Reine. Acceptez-vous de lui succéder, ma Dame ?»
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Lun 22 Juil 2013, 05:50

Gabriella ouvrit péniblement les yeux. Ses paupières étaient lourdes, comme tout le reste de son corps meurtri. « Vanille ? Tu es là ?» s'étonna la sirène en apercevant la silhouette de celle qu'elle considérait comme une amie ou au moins une alliée. L'intéressée sourit. « Tu as fière allure.» C'était une façon détournée de lui faire comprendre qu'elle savait qu'elles avaient réussis. Dans sa belle robe de soie rehaussée de perle, il était vrai que Vanille resplendissait. « Comment les gens ont-ils réagis à la nouvelle ?» - « Lastraé, quant bien même morte, en morceau et enterrée, est très présente sur toutes les lèvres. Mais ce qu'on dit sur elle n'a rien de très glorieux. Cela ne m'étonne guère. Je suis plus surprise de la réaction du peuple à mon encontre. Ils m'acceptent relativement bien. Plus que ce que je pensais. Ils m'appellent la Sauveuse. Celle qui redonnera aux Ondins leur prestige passé.» - « J'en suis heureuse.» - « Ton médecin est passé il y a une heure. Il n'était pas très confiant au début. Tes blessures étaient très sérieuses. Mais tu vas t'en sortir.» Gabriella se redressa en grimaçant. « Je dois avouer qu'on n'est pas allé de main morte avec moi.» Vanille retint un petit rire. « Prête à reprendre du service ?» - « Oui, mais j'espère que tu me laisses un peu de temps pour souffler.» - « Je te donne trois jours, pas un de plus, et je parle à l'heure près. Nous avons encore tant à accomplir. Nos prochaines préoccupations concernant avant tout Nausicaa et Blanche.» Gabriella soupira. « Ta fille est silencieuse et immobile. Elle ne me dérange guère. Ta sœur est tout de même plus récalcitrante.» - « Elle a toujours été comme ça.» - « D'ailleurs, c'est très gentil de m'avoir montré tout ce qui s'est déroulé en privé avec Lastraé pendant mon sommeil.» - « Je me doutais que ça te ferait plaisir.» - « Je peux te poser une question?» - « Oui. Je ne promets cependant pas une réponse.» La petite blonde rit sèchement. « Un détail me chiffonne.» - « Je suppose qu'il concerne ma jeunesse ? Te demanderais-tu si j'ai dis la vérité sur les raisons de mon éducation sur terre ?» - « Oui ...» Elle semblait honteuse. « Oui, c'est exact. Même très jeune, je savais comment manipuler mon entourage. Ma mère n'a découvert ma véritable nature qu'à douze ou quatorze ans.» - « Si jeune ...» - « J'ai ça dans le sang.» - « Comment est Blanche ?» - « Tu verras ça de tes propres yeux, dans très peu de temps.» Vanille se leva. « Prends soin de toi. À bientôt.» Et alors qu'elle tournait les talons, Gabriella, surprise par cette conversation étonnement calme et polie, murmura assez audiblement pour que Vanille entende : « Je rêve ou tu t'entraînes avec moi à être adorable ?» Vanille sourit.

« Reine.» grogna Kesmos de son étrange voix caverneuse. Planté derrière la porte de la chambre de Gabriella, le gros tigre patientait. « Et bien ça alors. Rassure moi, rien de louche ne se cache derrière cette histoire ?» - « Rien qu'il ne te soit indispensable de savoir.» - « Je n'aime pas ça.» - « Sois heureux. Nous allons avoir une demeure fixe, je vais être grandement occupée et je vais aider les miens.» - « Mais je doute que tes intentions soient louables.» - « Tu n'es jamais content.» - « Tu n'es jamais fiable et honnête.» - « Tu devrais avoir l'habitude.» - « Je ne l'aurais jamais.» - « Cette situation risque donc d'être très dur à vivre.»

« Cousine ! J'ai appris la nouvelle !» Clémentine, radieuse, courut à vive allure vers Vanille pour se jeter dans ses bras. Sans broncher, la sirène accepta cette accolade. Elles étaient près d'une fenêtre, et elle sentait peser sur elle le regard de quelques curieux qui seraient à coup sûr émus de cette scène touchante. « Est-ce que ça fait de moi une princesse ?» - « Oui, tu es membre de ma famille et je t'élève comme ma fille.» - « Je suis contente.» Elle se mit sur la pointe des pieds, incitant la nouvelle Dame des Abysses à ses pencher pour déposer délicatement un baiser sur sa joue. Clémentine était totalement hermétique aux mauvais sentiments de Vanille à son égard. Elle aimait cette belle et grande sirène qu'elle prenait en exemple. Peut-être que Vanille ne se rendait pas encore compte du potentiel de cette enfant, du fait qu'elle pourrait la modeler à sa guise et selon ses envies. Pourtant, elle envisageait déjà de s'en servir pour parvenir à ses fins. « Allons nous vivre ici ?» - « Oui, prends Anzu avec toi, je vais te montrer ta chambre. Et aussi la mienne. Que ce soit clair : ne viens jamais me déranger et ce, sous aucun prétexte.»
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Test 6 - Une perle parmi les bulles[pv]

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