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Jeu 20 Oct 2011, 15:05

    L’ambiance se détériorait à l’intérieur et au centre de toutes les préoccupations, le nom de cette femme revenait simultanément, pincé entre les lèvres de chaque convive. Je n’en revenais pas, sa popularité lui aurait fait défaut, comment pouvait-elle marquer autant d’esprits alors qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus détestable chez l’homme ? Tout le monde n’avait fait que la chercher depuis le début de la soirée, je pariais même que la moitié des invités ne s’étaient rendus en ces lieux que dans le seul but de pouvoir la rencontrer ou la revoir, c’est-à-dire qu’elle était de celles que l’on disait insaisissable. J’épiais avec les baies vitrées ce petit spectacle de marionnettes tout en buvant, à chaque gorgée de vin, un peu plus d’intérêt pour la soirée. Certains disaient que le ciel annonçait l’avenir et que les astrologues de fortune pouvaient nous prédire les beaux temps comme les mauvaises pluies. A dire s’il était question du temps climatique ou fatidique, je donnais difficilement du crédit à ces prouesses divinatoires mais j’aimais parfois y croire ; après tout, le ciel pourrait très bien nous glisser un ou deux indices sur la suite de nos aventures et si l’un d’entre nous est assez dérangé pour savoir lire ces indices, qu’importe.

    Puis un vampire bien connu des populations fit une entrée remarquable. J’hésitai presque à rire, dévisageant ce déchet d’humanité qui dévalait les escaliers comme un vieux lion en fin de vie. Il n’y avait pourtant pas marqué sur le carton d’invitation qu’il y aurait un petit théâtre grandeur nature dont nous serions acteurs pris ou en tout cas, des figurants bien habillés dans leur costume d’horreur. Me soufflant qu’il y avait bien plus d’animations à l’intérieur, je me dépêchais de rentrer en laissant la porte-fenêtre ouverte pour une autre invitée masquée qui m’avait rejoint sans m’adresser la parole. Nous devions donc, nous en aller ? Tous ? La fête était finie. J’arrachai presque une larme.

    « C’est donc ça le fameux seigneur de la nuit ? De Mallet surestime ses adversaires. » Me murmurai-je tel un vieux fou qui marmonne dans sa barbe. Et même si j’en savais bien plus que je ne voulais le montrer sur la déchéance d’un homme perdu, je gardais mon sourire narquois habituel derrière mes habilles de clown, vêtu de blanc et de noir. J’avais gardé un souvenir… Différent de Sparrow. Enfin il se faisait appeler Bathory maintenant, paraissait-il. Pour moi, on ne changeait que la forme mais le fonds restait identique, toujours aussi noir, Sparrow et son cœur de charbon. Puis soudainement, je compris. Les traces de dents sur le cou de Mitsuko dont j’avais constaté les cicatrices l’autre nuit, une ne nuit qui me semblait à présent lointaine. Il s’agissait de ce vampire-là. Hum, la petite avait des goûts de luxe après tout, elle ne choisissait que les mets des hautes sphères sociales. Le vampire jouait-il réellement la comédie ? J’aimais le penser. Je ne savais si c’était l’amour qui l’avait rendu aussi aigri mais je me promettais de mener ma petite enquête à l’occasion.

    Il était étrange comme le coup de sang de Vlad avait refroidit une ambiance déjà guère folle. Tout le monde se taisait face à la colère du vampire et j’en riais. La haine dégoulinait de son corps, son apparence laissait à désirer et inutile qu’il n’avait fait aucun effort sur un costume qu’il portait de toute façon naturellement. Oui, il faisait vraiment peur à voir dans cette apparence critique. Son costume était donc finalement le plus réussi de tous. Je me promettais de découvrir tous ses petits secrets lorsque le mouvement serait venu. Tournant brièvement la tête, j’y vus l’officielle organisatrice du bal. Kazuki ? Un nom qui ne m’était pas inconnu... Ma foi, ce soir je ne voulais pas me battre avec ma mémoire et puis tous étaient plus ennuyeux les uns que les autres alors à quoi bon s’acharner.

    Dans mon rôle de spectateur, j’attendais le moment où se nouerait le problème et où tout le public serait choqué d’un retournement de situation. Je n’attendis donc pas longtemps avant que l’on décrie haut et fort que la maitresse de ces lieux n’était plus de ce monde ! Voilà donc qui expliquait le comportement très étrange de Bathory. Mitsuko ? Mourir ? Cette fois, je m’esclaffai sans retenue. Quel scénario galvaudé. Ça manquait de conviction. La reine du mal trépasse et on nous annonce ça comme ça de but en blanc, sans deuil national ? Seul Bathory semblait affecté et je souris à l’idée que j’avais raison sur un point, Mitsuko était bien seule face à son monde, tout le monde faisait bonne figure face à son titre mais : le roi est mort, vive le roi ! Et puis c’était un vampire, elle était donc techniquement morte depuis longtemps ? Je cherchai des réponses à cette annonce. C’était impossible après tout, De Mallet aurait été courant et m’en aurait informé, je l’aurais moi-même ressenti… Mitsuko m’était particulière, je ne serai pas passé à côté de ce sentiment. Pourtant Bathory n’était pas de ceux qui croyaient aux ragots. Il aurait recherché la vérité. Il était peut-être le seul ici à connaitre aussi bien Mitsuko. Il me mit le doute au vu de son apparence que je comprenais à présent. Je ne savais comment réagir alors je gardais mon sourire et mon assurance. Ressortant aussi vite que j’étais rentré, m’accoudant de nouveau au balcon. Je soupirais en admirant à nouveau le ciel, cette fois d’un air plus triste. Devais-je croire à ceci ? Je me le refusai. Si cette femme avait raison, alors Mitsuko avait trouvé le moyen idéal de détruire toute ma stratégie conçue pour De Mallet. Pourquoi cela résonnait aussi faussement ? Je devais trouver le moyen de m’entretenir avec Bathory, il était le seul détenteur de la vérité. Mais pas maintenant, je devais un peu prendre mes marques dans cette soirée avant cela.

    Je regardais passivement les ombres danser dans les jardins et sans vraiment faire attention, je m’étais perdu dans mes pensées. Je cherchai un raisonnement logique à une femme qui n’en avait eu aucun. Peut-être s’ennuyait-elle assez pour vouloir changer du tout au tout, le cours de son destin. Non, il s’agissait forcément d’autre chose. Je devais comprendre et trouver la réponse. Je me retournais violemment, décidé à rencontrer Bathory lorsque je fis volteface à un mirage bien plus déconcertant encore : mon propre reflet. J’en restai bouche-bée, c’était un ange aux ailes d’ébènes qui discutait avec je ne savais trop qui. Je reculai d’un pas, le dévisageant avec plus de détails, je me questionnai sérieusement sur ce tour de passepasse qui ne me faisait pas franchement rire. S’agissait d’une nouvelle mode de se déguiser en Naram-Sin (ce qui aurait été plutôt flatteur je devais l’avouer) ou s’agissait-il de ce maudit Jun dont elle m’avait tant parlé ? Tant vanté la beauté qui s’était malheureusement figé sur mes propres traits ; confirmant le doute qui avait été de ne pas venir à ce bal, je me maudits à mon tour de ne pas m’être écouté, pris par la curiosité de voir ce petite spectacle. Jun ne devait pas me voir, je devais le fuir le plus longtemps possible pour le moment. Il devait rester ignorant, c’était essentiel pour mes plans. Coincé sur le balcon, je ne pouvais aller voir Bathory tout de suite et j’abandonnais l’idée, tant que Jun resterait dans mon champ de vision. Priant pour qu’il n’ait l’idée de prendre un peu l’air sur le balcon, je détestais l’idée de me retrouver coincé ici. Il était certain qu’avec mon déguisement, lui ne ferait pas le lien mais je ne pouvais prendre ce risque. Un peu surpris de voir un double un peu plus loin, je respirais profondément, je devais garder mon sang froids.

    « Et vous ? Pourquoi ne rejoignez-vous pas la réception ? » Dis-je à la femme à côté de moi avec son masque de paillettes. C’était une ombre en plus d’être une femme qui se disait fatale, cela se voyait à l’apparence avec sa jupe violette et déchirée qui laissait place aux idées les plus discutables lorsqu’elle se noyait dans le regard perverti de tous ces hommes.
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Jeu 20 Oct 2011, 16:07

    Je n'avais avancé que de quelques pas lorsque qu'une femme bien présomptueuse s'adressa à moi d'une manière familière que je n'appréciais guerre. Noctis m'avait-elle appelé. Je fus soulagé de comprendre que cette femme n'était pas une ancienne connaissance. Seuls ceux qui ne me connaissaient pas me nommaient Noctis. Quoi qu'il en soit, ma réputation avait déjà fait le tour des terres du Yin et du Yang. Sacré bouche à oreille. Maintenant que j'étais devenu le seigneur des vampires, il m'était difficile de garder mon anonymat. C'est d'ailleurs l'une des qualités de ce changement de nom. Grâce à ça, je pouvais garder une part de discrétion tout en étant sous les feux des projecteurs. Mais voila... cette femme se tourna vers l'assemblée en se proclamant maitresse des lieux. Il n'en fallu pas plus pour me faire me retourner. Je regardais la jeune femme cracher ses mensonges sur le monde. Mais je n'avais pas encore intérêt à répliquer. Je voulais la laisser finir. Voir et comprendre son objectif en venant ce soir. Kazuki, après s'être attardée à relancer cette soirée minable, s'adressa à moi dans la discrétion la plus totale, m'avouant sa présence à la mort de Mitsuko.

    Je pris la décision de m'approcher d'elle, toujours d'un pas faible et lent. Je ne cessais de la fixer jusqu'à ce qu'elle daigne enfin me regarder.

    « Regardez moi dans les yeux »

    J'attrapais doucement le bas de son visage pour le lever dans ma direction.

    « Bien. Maintenant que je sais à quoi ressemble votre visage lorsque vous mentez, je vais pouvoir m'exprimer à mon tour. »

    Me préparant à une toute nouvelle déclaration, je m'approchais des escaliers que je descendais tout en dévisageant chaque invité. Ne leur avais-je pas dit de partir d'ailleurs ? Ils n'écoutent jamais rien. J'arrivais en bas des marches et me déplaçais jusqu'au centre du hall tout en m'adressant à eux.

    « Les choses semblent se compliquer petit à petit. Tout d'abord, il est nécessaire de remettre les choses à leur place. Kazuki dites-vous vous appeler ? C'est un nom particulier n'est-ce pas ? Pour ma part il m'évoque de nombreux souvenirs. Ho oui, je connais l'histoire de cette famille après tout le temps que j'ai passé à me documenter. Ce manoir ne vous appartient pas. Malgré les liens de parenté que vous unissent, les reines du Yin Yang ne partageaient pas vraiment les même passions. Et je doute que Mitsuko vous ai donné les reines de son manoir. Vous n'êtes rien pour elle. Cet endroit ne vous appartient sous aucun prétexte. Mitsuko parlons-en. Morte vous dites ? Laissez-moi rire. Elle est morte le jour où je l'ai transformée en vampire. »

    Je me retournais pour fixer les invités.

    « Ho pardon, vous l'ignoriez peut-être ? Je suis le géniteur de Mitsuko. Cette femme porte d'ailleurs ma propre marque. Et cette dernière me permet de ressentir ceux qui la portent. Je peux vous affirmer que Mitsuko est toujours de ce monde, quelque part, quelque soit sa forme. Ce qui, par ailleurs dame Kazuki, remet encore une fois en cause votre soi-disant propriété quant à ce manoir. »

    Je n'aimais pas être entouré de tant de personnes à la fois. Pourquoi étais-je descendu parmi eux ? De misérables insectes, rien de plus. Pas un seul vampire de présent. Ce lieu était devenu bien trop populaire pour y créer un domaine. J'allais devoir me trouver un nouvel endroit où vivre et diriger mon royaume. Mais avant ça, je devais reprendre le dessus sur mes pouvoirs. L'apparence qu'ils me donnaient ne me plaisait que moyennement. Lentement je me rapprochais des escaliers dans un silence omniprésent. Marches après marches je me rapprochais à nouveau de cette Kazuki.

    « Vos mensonges ne valent rien. Sortez d'ici où je devrais vous prouver que mes pouvoirs sont toujours ce qu'ils sont. »

    Lui dis-je à voix basse alors que je passais devant elle pour rejoindre le long couloir que j'avais emprunté plus tôt. Et bien avant que ma voix ne puisse plus porter, j'ajoutais fortement :

    « Je ne le répèterai pas, vous n'êtes pas les bienvenu ici. »
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Jeu 20 Oct 2011, 19:43


    Une voix m’interpellait soudainement dans mon dos. Cette voix, je l’avais déjà entendue auparavant. Il s’agissait de l’ange Akito. Un proche de Mitsuko. Un homme que je ne devais laisser s’approcher d’elle sous aucun prétexte d’après Seth, le majordome des lieux. Je m’arrêtais alors de marcher, écoutant ce qu’il avait à me dire de si important pour me déranger à son tour. Son ton augmentait avec l’intensité des conneries qu’il déblatérait. Ainsi, sans faire attention à ce qu’il venait de dire, j’emboitais le pas pour continuer mon chemin en direction de mes quartiers. Mais c’est après sa seconde intervention que je m’arrêtais à nouveau en plein milieu du couloir. Cette fois-ci, les ténèbres qui m’entouraient s’agitaient intensément. Les filets d’ombres se tortillaient énergiquement et leur nombre augmentait tout comme leur intensité. L’air se faisait dès à présent très lourd que ça soit pour les invités présent dans le hall, comme pour Akito qui se trouvait à quelques mètres de moi. Ces pouvoirs, je ne les contrôlais pas, ce sont mes émotions qui les contrôlaient pour moi. Et en ce moment même, la magie croissait de manière exponentielle. Les murs du manoir se mirent alors à trembler, certains des tableaux se décrochaient et se fracassèrent sur le sol tandis que les objets sur les tables se renversèrent sur le sol. Le bruit sourd de ce tremblement était à la fois complété par les éclats de verre et de vitraux, cédant sous les légères mais persistantes vibrations. A présent, je me tenais droit comme une statue, les jambes semis-écartées et les bras le long du corps. Je tournais alors légèrement ma tête sur ma gauche et lança un regard pétrifiant du coin de l’œil par-dessus mon épaule. L’éclairage se tamisa dans mes environs. Les ombres s’étaient maintenant propagées dans une zone importante. Mon regard s’injectait d’une brillance argentée inhumaine, tel le regard d’un loup reflétant le clair de lune. De nouveaux filets de ténèbres émanèrent de mon corps. Cependant, ces derniers étaient plus concentrés et plus courts que les premiers. Pourtant, ils s’agitaient encore plus sauvagement créant ainsi de nombreux impacts sur les murs de part et d’autres de mes flancs.

    « J’avais pourtant prévenu. »

    Marmonnais-je tandis que les sceaux sur mes gants s’illuminaient d’une couleur rougeâtre. J’avais demandé à deux reprises que l’on quitte mon manoir, je l’avais fait de deux manières différentes mais jamais je n’ai été prit au sérieux. Jamais. A présent, il était temps de payer l’affront qui m’était fait. J’apportais alors mes mains en face de mon visage afin de me plonger dans cette brillance envoutante. Lorsque soudainement, j’ouvris une nouvelle fois la bouche :

    « Restriction des sceaux de niveau 5 levée jusqu’à la destruction des cibles. »

    Aussitôt, il n’était plus question de la lourdeur de l’air. Mais l’atmosphère elle-même venait de changer. Le manoir continuait de trembler de toute pièce, les meubles continuaient de se renverser, et pourtant… toute l’attention était désormais portée sur ces créatures qui semblaient sortir du sol devant chacun des invités. Ces choses n’étaient pas seulement le fruit de la magie des ombres, mais également une parfaite association avec les ténèbres. Devant chaque individu, venait de naître une bête effrayante aux formes de loups. Difficile de comprendre de quoi elles étaient vraiment faites, mais ce qui était sur, c’est que ma magie leur permettait à volonté de passer d’un état gazeux à celui de solide. La horde que je venais de créer ajoutait au vacarme ambiant, des grognements inquiétants et menaçants. Chaque animal avançait lentement, le poil noir hérissé et les babines retroussées vers leur cible respective. Quant à moi, je n’avais pas bougé un cheveu de plus et pourtant, mon corps semblait avoir subit quelques ajustements. Des yeux comme ceux des créatures étaient apparus dans mon dos, des yeux qui fixaient Akito. Ces pupilles semblaient vouloir dire au jeune homme : un mouvement de trop et je t'arraches la figure.


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Sam 19 Nov 2011, 21:22

    Spoiler:

    « Comme je vous comprends. » même si en réalité il n’en était rien. Car si l’intention originaire de l’ombre avait été de se familiariser aux mondains d’un soir, je n’avais jamais eu cette prétention. J’aurais tous voulu leur cracher au visage, tous autant qu’ils étaient tant d’haïssais leur souffle et leurs rires. Mais comment avouer son mutisme misanthrope à une femme qui ne sait rien de vous ? Autant opter pour un mensonge et feinter la marginalité même si après tout, la vérité n’était pas exactement là où je la disais être.

    « Mais pour être tout à fait honnête avec vous.. » je changeais déjà d’avis à peine après y avoir réfléchi.

    « J’ai bien peur de subir une douloureuse allergie à tant de monde agglutiné en bande, prêts à tous se saouler pour s’excuser du comportement qu’ils auront un peu plus tard. » après tout, elle était une ombre, elle ne pourrait pas me juger sur ça. De toute façon, ce qu’elle pouvait penser n’était pas si important, j'en aurais connu d’autres. « Alors je fais comme vous, je me sens mieux ici. Mais c’est un secret car si les hommes savaient à quel point je les haïs, ils me fuiraient bien plus que je ne les fuis. » Et ce n’était pas une très bonne méthode pour leur faire payer leur bêtise.

    « Enlevez votre masque si ça vous chante, c’est pour vous cacher de ce que vous êtes qu’après tout vous l’avez porté jusqu’à maintenant. Qui croyez-vous dégouter par un œil balafré ? Nous avons tous ici vu assez d’horreurs pour supporter une fenêtre à moitié fermée. » Dis-je en pointant du doigt quelques danseurs qui s’ignoraient et une sirène au goût prononcé pour l’alcool qui, je le savais, ferait son petit spectacle très bientôt. « Inutile de paraitre sans être ! Et puis les costumes doivent faire peur, non ? Là au moins, on ne pourra dire que vous n’y avez pas travaillé ! » Et je souris à l’inconnue qui n’en était plus réellement une.

    « Je suis venu pour… Pour revoir une veille amie qui semble-t-il n’a pas voulu nous honorer de sa présence, par défaut de prestige à son égard j’imagine. » Faisant référence à la nouvelle défunte annoncée il y a quelques minutes. Nous n’étions peut-être pas assez bien pour elle, l’ennui avait fini par l’avoir un peu trop gagné, je lui avais pourtant dit qu’il ne fallait pas jouer avec ces flammes-là.

    Seulement, tout au fil d’une conversation plutôt agréable et dictée par mon humour habituel, je jetais de brefs coups d’œil au Jun que je ne perdais pas de vu pour le moment. Pourtant, il ne suffit que d’un instant où j’observai le visage de l’ombre pour qu’il m’échappe. Mon visage se fit alors plus inquiétant, je le voyais proche de l’escalier qui menait aux appartements de l’étage supérieur et l’idée qu’il avait eu la même que moi en désirant comprendre la situation envers Sparrow me trottinait depuis un long moment. C’est à ce moment qu’une ombre à peine formée émergea d’un coin par-delà l’épaule de Noah. C’était mon fantôme qui ne montrait que ses deux yeux d’un rouge sang. Et bien qu’il ne dit un mot, je compris le message, Jun allait mettre sa vie en péril. Quel idiot, s’il mourrait, je mourrai avec lui. Et vice versa.

    Baisant délicatement la main de l’ombre, je la priais de bien vouloir m’excuser, je ne tarderais pas à revenir dans quelques minutes, je n’avais qu’une petite affaire, de toute urgence mais sans grande importance, à régler. M’aventurant à nouveau à l’intérieur de la salle de bal, je me frayais un chemin à travers les grouillants, tapant de l’épaule qui ne se poussait pas assez vite, le regard certain sur les escaliers puis le couloir. Arrivant au tournant, je reculai sans me faire voir avant de me coller au mur et de tendre l’oreille en prenant en route la discussion entre le vampire et l’ange.

    « (…) Tu n'étais pas fait pour elle, tu ne le seras jamais. Cette femme m'était destinée et par tes actes irréfléchis tu as finis par la tuer définitivement. Parce que tu as été incapable de prendre soin d'elle, de comprendre ce qu'elle souhaitait. Tu n'es pas fait pour aimer...et de toute manière, personne ne peut t'aimer, même pas elle. Ton ambition n'a d'égale que ta fierté, tu n'es rien, tu n'as jamais rien été pour elle! »

    Et un rire s’échappa de mon étonnement. Après tout, je ne connaissais pas l’entourage de Mitsuko, je m’en étais toujours éperdument fichu car je ne m’étais arrêté qu’aux instants de notre rencontre passée. Et je constatais que vu la fine équipe, je comprenais mieux pourquoi elle venait s’isoler en terres lointaines, au rocher du clair de lune. Au moins, il découlait de lui-même que personne ne croyait en cette mort. La pauvre Kazuki semblait donc une bien mauvaise actrice. Et c’est des paroles que découlent l’analyse du comportement. Jun était donc ça… Une espèce de moralisateur que l’injuste répugne ? Et encore, nous ne parlons là que des injustices égoïstes qui effleurent son petit monde parfait où tout le monde s’aime et chante en cœur ? Il me ressemblait plus que je n’avais voulu me l’avouer jusqu’à lors, dans un registre différent certes mais il était évident aujourd’hui plus que jamais que nous partagions un même cœur silencieux. Son discours était assez.. Audacieux, au ton de sa voix, on sentait qu’il ne supporterait pas que l’on remette en cause ses affirmations sur celle qui occupait ses pensées. Seulement, je tiquais au « tu n’es pas fait pour aimer » et au plus profonds de mon être, au-delà du fait que je n’étais pas mieux placé, j’osais à peine penser à la conception de cet être si particulier au fait que, lui non plus, n’était pas destiné à aimer celle qu’il avait comme mission de protéger. Puis, lorsqu’il dit que le vampire n’avait jamais rien été pour elle, on sentait à plein nez la mauvaise foi. Même moi je le savais et pourtant, dieu savait que plus je m’éloignais de ces bestioles assoiffées de sang, mieux je me portais.

    « J’avais pourtant prévenu. » répliqua simplement et sans y mettre les formes, le vampire visiblement agacé par cette comédie. Pourtant, j’étais finalement loin du compte car il ne visait pas que l’ange trop capricieux mais tous les invités à qui il avait sommé de quitter les lieux. Sortant de ma cachette, je courrais vers Jun, le tirant par la manche sans me présenter, je crachais à l'ange « pauvre crétin, as-tu perdu tout bon sens, ce n'est quand même pas possible d’être si déraisonnable. » avant que le vampire ne réplique : « Restriction des sceaux de niveau 5 levée jusqu’à la destruction des cibles. » parole, qui ma laissa d’abord perplexe. J’avais buté sur les termes plutôt exactes de « jusqu’à destruction des cibles » et à vrai dire quand de grosses « choses » que je n’aurais su caractériser, une sorte de loups aux crocs plutôt limés pour l’occasion, il fallait l’avouer. Je lâchai le bras de l’ange. Grimaçant, il fallait avouer que je n’étais pas très amis avec les animaux, surtout les canins.

    « Hum… Charmante, cette soirée. On sait visiblement recevoir par ici. Bon ben, bonne chance ! » Dis-je à l’ange en lui tapotant l’épaule et en lui affichant un large sourire forcé. Je prenais ensuite mes jambes à mon cou, poursuivi de près par un monstre pas très agréable de vu. Folle soirée que celle-ci, je le pressentais. Et alors que le petit chiot allait s’empresser de me câliner avec délicatesse, je tournais la première poignée de porte qui se présentait devant moi puis la refermais tout aussi vite, sentant de plein fouet la bête se prendre la porte dans un saut fracassant.

    « Non Naram, ce n’est qu'un tout petit chiot, tout ce qu'il peut y avoir de plus inoffensif » me répétai-je alors que la bête s'attaquait à la seule barrière qui nous séparait. J’aurais encore préféré une grosse bestiole que l’on n’aurait pu assimiler à aucun autre animal. M’accroupissant devant la porte qui vivait mal sa soirée avec l’acharnement de l’amas de ténèbres sur celle-ci. Il était l’heure de lister les solutions. Je maitrisais les ténèbres mais elles étaient purement hors de mon niveau de contrôle. Donc plan B, appeler un dresseur confirmé pour me débarrasser de ça. Non, bon, allons directement, au plan D : on saute par la fenêtre du balcon. Je remerciais l’architecte des lieux d’avoir pu penser à ce genre de situations et de me permettre de tenter le grand saut de l’inconscience ; Jetant un bref coup d’œil en bas et surtout que la porte avait lâché et que j’avais presque pu sentir l’haleine putride de la bestiole, je me jetais sans demander mon reste. Ce fut avec un grand brillo de ce fait que j’atterrissais sur le dos d’un autre loup, un balcon plus bas, juste en face de Noah.

    « Je vous avais promis que je reviendrais rapidement et j’amène des copains aussi sympas que moi, on va s’amuser ça aussi je vous le promets ! » Je ne savais trop si je la tirais d’une mauvaise situation ou non mais en tout cas, je m’amusais avec mon rodéo de fortune car la bête se débattait, nom d’un chien ! Hu. Je ne souhaitais qu’une chose au final, que Jun ne joue pas la carte de l’inconscience comme je l'avais fait.

    « Allez-y montrez lui votre œil de pirate que ça le fasse flipper ! » criai-je à Noah en riant. Oui, je prenais tout cette situation au second degré, il ne fallait jamais perdre son sang-froid après tout. « Bon ben visiblement, il s’en fiche lui aussi ! Tu vois que tu pouvais enlever ton masque ! » dis-je enfin vu que ça n’avait pas vraiment l’air de le faire réagir plus que ça, faisant toujours tout pour me faire culbuter d’un mouvement brusque de sa cambrure d’ébène.


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Dim 27 Nov 2011, 22:53

    La jeune femme était bien pensive sur sa belle balustre, loin de la foule, loin des mondains, loin de tout... et si proche des siens. Alors que son œil bleu brillait d'une lumière terne et peu vivante à l'égard de la vie qui s'agitait dans la salle de réception, ses sentiments se mêlaient à ses compagnons d'infortunes qui guettaient dans les sombres jardins, eux, privés de fête, prisonniers de ce qui il y avait de plus ténébreux en eux-mêmes. Les paroles du génie coulaient en elle comme pouvait le faire le champagne dans les gorges de tous les exaltés présent, elle l'écoutait nonchalamment mais le goût de ses mots ne paraissaient pas trouver échos dans ses souvenirs.

    " Il est toujours plus simple de haïr que de pardonner... "

    Ces quelques mots s'échappèrent alors des lèvres fines de la jeune femme, à peine audible, tout juste murmurer pour elle-même. Elle ne jugeait certainement pas le jeune homme qui se tenait à ces côtés, et à vrai dire, c'était peut-être plus adressée à elle-même. Elle se demandait si elle n'avait jamais haï, haï tous ces hommes et ses femmes qui avaient fait d'elle une esclave, une marchandise, la privant de toute vie normale pour celle de services.

    Le clown semblait être un individu empli de cynisme, froid en une façon avec un peu de recul, il se jouait du paraître et de l'être tout comme avec les mots. Il semblerait bien que la laideur de son visage ne pourrait froissé une personne de sa nature, toutefois, cela n'en était pas le cas avec elle. Ce n'était pas tant la balafre en tant que tel qui l'eut toujours gêné, mais le souvenir qu'elle trainait avec elle, une blessure offerte en dernière cadeau par son maître, un homme qu'elle avait aimé avec sans doute trop de prétention, elle, une esclave, une femme de rien. Voir avec quelle désinvolture le génie semblait se moquer de pareil détail lui pinça le cœur quelques instants.

    " Je suppose... je devrais remercier l'esclave incompétente que j'étais autrefois ainsi que le maître qui m'a lacéré le visage... Qui aurait cru que je pourrais tirer un jour bénéfice de la punition qui me fut infligée. Tirons du bien du mal comme on dirait. "

    Notre jolie jeune femme aux allures de mort vivante rendit alors un sourire dont on pouvait douter de la sincérité. Après tout, n'était-elle pas une dame d'apparat? Une ombre capable de manipuler les émotions? Il était aisé de se douter qu'elle pouvait en faire de même avec les siennes... et puis, de nos jours, la sensiblerie ne convenait plus aux femmes.
    Ce fut alors que son compagnon lui apprit qu'il était présent ici-même pour rencontrer la véritable hôtesse de cette demeure, mais pour le peu qu'elle comprit et des commérages qui circulaient, il semblerait que cette dernière soient décédée il y avait peu. Noah trouva donc étonnant le discours du génie mais peut-être que de sombres secrets se cachaient derrière la belle mascarade qui se déroulait devant leurs yeux. Toutefois, cela ne semblait pas la concerner et l'homme avec qui elle discutait, lui, paraissait alors préoccupé par autre chose. Gentleman, il se saisit délicatement de sa main pour la baiser avant de prendre congés. Cela faisait bien longtemps que l'on ne l'avait pas aussi bien considéré.

    Ce fut donc ainsi que la jeune courtisane se retrouva encore une fois livrée à elle-même, et préféra tourner le dos à la foule. Son visage borgne ne semblait alors attiré que par la seule lumière des étoiles, peut-être l'unique clarté qui lui seyait à merveille. Parfois, la lune et ses astres étaient les meilleurs atouts d'une femme. Et sans véritablement s'en rendre compte, elle se plongea dans de lointains souvenirs jusqu'à ce que cette apparente plénitude vienne à être chamboulée par des cris de terreurs et des hurlements sourds et bestiaux. Noah eut alors à peine le temps de se retourner qu'un sceau apparut sur le sol, libérant alors une créature aux allures de loup. La confrontation aurait pu être épique dans d'autres circonstances.

    L'ombre se tenait là, sereine et impérieuse, le regard calme en direction de la bête qui lui montrait alors son meilleur sourire. Le moindre geste de la courtisane, et elle pouvait être sure que la créature viendrait à lui sauter dessus, et l'ombre qu'elle était repartirait dans le monde qui n'avait pas voulu d'elle la première fois. C'était une bien fâcheuse situation mais le destin avait choisi de la sortir de cet engrenage de la plus curieuse des manières, en faisant tomber un homme du ciel. Le clown cynique apparut en scène de la plus absurde des façons, chevauchant alors le loup menaçant qui ne semblait guère apprécier que l'on vienne le prendre pour monture.

    " Monsieur le clown, je reconnais que vous avez une superbe manière d'entrer en matière, mais votre humour laisse néanmoins à désirer. "

    A ces paroles, Noah souleva alors les pans de sa jupe jusqu'à la cuisse où elle retira une dague qu'elle dissimulait à cet endroit même. Que pouvait faire une aussi petite chose contre un loup enragé? Vous seriez bien surpris.

    " Vous avez vos tours, je possède les miens. "

    A cet instant même, la lame de l'arme s'étendit encore et encore jusqu'à se figer dans l’œil brillant du chient sauvage. Cet acte eut pour effet de lui arracher un hurlement de douleur, et il se tordit sur lui-même d'autant plus.

    " Je suis peut-être défigurée, mais libre à moi de rendre le monde tel que je le vois en faisant en sorte qu'il me ressemble. Je pense que mon cher ami le loup daignera se montrer plus complaisant en prêtant attention à une dame. "

    Finalement, celle qui semblait n'être qu'une simple et calme courtisane serait peut-être la plus désinvolte de toute...
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Mitsu
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Mitsu
Lun 28 Nov 2011, 21:03

Résumer de ce qu'il s'est passé :
Spoiler:

"Kazuki"
¤ Lieux du mois d'octobre - rp pour tous : soirée déguisée ¤ - Page 2 2d1jlew

Je soupirai un instant, regardant le chaos qui régnait maintenant dans le manoir de ma maîtresse. Les êtres vivants étaient tellement stupides parfois. La seule chose qui m'embêtait dans ce décor, c'était la tournure que prenaient les choses au fond du couloir. J'avais vu passer un ange déchu qui respirait la pureté, un ange dissimulé pour l'occasion en somme, et il ne m'avait pas fallu longtemps pour comprendre de qui il s'agissait. L'incarnation de la mort n'avait jamais été très bavarde quant à son histoire, bien que je puisse surement me vanter d'être celle des Ombres qui la connaissait le mieux, mais il y avait certains détails à savoir et notamment ses chasses gardées. Car Mitsuko semblait vouloir s'occuper personnellement de quelques personnes, hommes et femmes confondu pour diverses raisons que je ne comprenais pas et que je ne pouvais pas comprendre sans qu'elle ne m'en informe. Et parmi ces personnes, elle avait bien précisé que Vlad avait une importance pour elle mais qu'il était assez fort pour se débrouiller seul. Par contre, un ange du nom de Jun semblait être son protégé autant que celui qu'elle souhaitait exterminer. J'avais du mal à comprendre leur relation mais peu importait, je me devais d'assurer la sécurité de cet ange stupide qui avait pris l'initiative de se battre avec bien plus fort que lui.

Seulement, j'étais face à un dilemme car ma reine avait bien précisé que si jamais je croisais Akito, je devais impérativement la prévenir. Bien sûr, cela n'aurait pas posé le moindre soucis si celle-ci n'avait pas également demandé qu'on la laisse découvrir le royaume des morts en paix afin de prendre possession de ses nouveaux pouvoirs et de sa fonction de chef. Que devais-je faire? La prévenir pour qu'elle vienne défendre cet ange de malheur elle-même ou, au contraire, m'en charger? Et puis, je ne pouvais pas laisser ces créatures mettre encore plus de chaos qu'il n'y en avait déjà.

Je créais alors moi même d'autres créatures faites d'ombres afin de combattre celles qui se trouvaient déjà dans les pièces du manoir. Je ne savais pas si la puissance équivaudrait mais au moins, cela permettrait aux invités de s'enfuir s'ils le souhaitaient ou de se battre plus facilement. Malgré toute cette pagaille, je ne pouvais m'empêcher de me féliciter pour la réussite de cette horrible soirée qui, correspondait parfaitement à son thème, peut-être même y aurait-il des morts ce soir?

Alors que je regardais mes créatures fondre sur celles qui étaient déjà présentes, je décidais en même temps de prévenir Mitsuko. J'ouvris donc un passage vers le monde des morts sur l'un des murs avant de m'engouffrer dedans, le laissant ouvert. Il n'y avait rien à craindre car quiconque s'engouffrerait dedans connaîtrait une fin encore plus terrible que celle d'embrasser la grande faucheuse, mourant déchiqueté par les âmes perdues, celles qui ne pouvaient plus participer au cycle de la vie par punition.

Il ne me fallut pas longtemps pour trouver Mitsuko, en train de jouer telle une enfant avec l'âme d'un ancien démon. Il semblait que la jeune femme était fascinée par l'alchimie qui se produisait lors du processus de réincarnation et, quelque part, je la comprenais, cela semblait merveilleux. Lorsqu'elle me vit, elle ne dit rien, pas un mot, attendant simplement que je m'explique sur la raison de ma venue. J'hésitais plus que jamais à parler, son regard me glaçant le sang sans que je ne comprenne pourquoi, comme si elle avait compris qu'il se passait quelque chose d'anormal, une chose qui était de ma faute. J'articulais alors doucement une phrase courte et simple :

« J'ai aperçus Jun...avec Vlad...dans le manoir. »

Son expression ne changea pas mais je compris que ma mission s'arrêtait là pour le moment. C'est sans moi qu'elle se téléporta dans le royaume des vivants.

~¤~

Mitsuko
¤ Lieux du mois d'octobre - rp pour tous : soirée déguisée ¤ - Page 2 2n74287

Mitsuko prit soin de changer d'apparence avant d'arriver sur l'un des balcons de son manoir grâce à un portail magique. Elle avait pris l'apparence d'une femme un peu plus âgée mais qui restait tout de même séduisante et dont le regard reflétait l'orgueil. Elle portait une simple robe noire et, comme celle qui se faisait appeler Kazuki ne lui avait pas précisé qu'il s'agissait d'une soirée et qu'en plus, celle-ci était déguisée, elle gardait le visage découvert. Aucune expression n'apparut sur son visage lorsqu'elle se rendit compte du manque d'informations qu'elle avait reçu. Oui, car Mitsuko s'était imaginée devant un manoir vide qui ne comporterait en son sein que quelques personnes, trois ou quatre tout au plus sans compter les serviteurs. A présent, elle devait faire face à une soirée sur le thème de l'horreur où tous les protagonistes étaient déguisés, tous sauf elle, bien évidemment. Mais finalement, cela n'avait pas la moindre importance car elle n'avait pris son apparence originelle et personne ici ne pourrait la reconnaître dans cet accoutrement. Enfin...il y avait bien un détail, un infime détail : le pendentif qu'elle portait toujours autour du coup, celui qui lui avait été donné un jour par un génie maléfique et dont elle n'arrivait pas à se séparer pour une raison qu'elle n'identifiait pas.

C'est justement à ce moment là qu'elle remarqua la présence des créatures qu'avaient créé Vlad, regardant la forme immonde essayer de se jeter sur elle puis se ravisant, partant comme un chien, la queue entre les jambes. Puis, elle tourna son regard vers les deux inconnus qui se trouvaient sur le balcon, leur adressant un bref sourire qui faisait, semblait-il, office de présentation avant de prendre la parole :

« Je cherche le maître des lieux, savez vous où il se trouve? »

Certes, dans la cohue générale, ça semblait quelque peu étrange mais elle avait besoin de renseignements, et vite. Car si Vlad avait décidé de quitter le manoir devant tous les invités, elle devait le savoir car sa demeure était des plus grandes, et perdre son temps à chercher du vent ne l'avancerait à rien. Mitsuko était pressée, oui, tellement qu'elle ignora complètement l'étrange attraction qu'elle ressentait pour le clown en face d'elle. Les sentiments n'avaient pas d'importance...et, en avait-elle vraiment en fait?


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Jeu 08 Déc 2011, 15:10


    « J’avoue, c’était plutôt bien joué » dis-je en reculant d’un pas, en direction de Noah tout en ne tournant jamais le dos aux ennemis.

    « Je n’aimerais pas être de ceux qui ne vous payent pas ce qu’ils vous doivent après un entretien avec vous ! » glissai-je, les dents serrées tout en me risquant à un clin d’œil. Le loup, plus en hargne que jamais ne grogna qu’un instant avant de bondir sur nous.

    « Ne vous apprend-t-on jamais à cueillir les roses de la vie ?! » ironisai-je à présent avant de jeter une rose qui ne semblait faite que d’ombres. Au contact de la bête, celle-ci sembla exploser en divers pétales, libérant quelques lianes épineuses qui maitrisèrent l’animal en quelques instants. A l’impact, je reculai encore d’un pas, pas si certain de la réussite de ma magie. Mais voyant que finalement, je ne risquais plus rien, je me pris même à dire : « Au pied Médor ! Ils ne sont pas si féroces en fait ! » Avant que ce dernier ne grogne et que je reprenne quelque peu mes méfiances en reculant à nouveau. Se resserrant à mesure qu’il tentait de se débattre, ses gémissements ne durèrent longtemps avant qu’il ne rejoigne le monde duquel on venait de l’extirper. Pris d’un rire moqueur, je recommençais : « Ça n’est décidément pas son jour à celui-ci ! Bon si on allait aider les autres ? » Même si en fait, je pensais surtout à Jun ; avec Noah en renfort, les chiots faisaient tout d’un coup moins peurs. C’est-à-dire que j’avais horreur des animaux, le lien ne passait pas dirons-nous. Surtout avec les chiens et toute leur famille. Je repensais à l’écureuil de Mariko entre autre. Les plus petits étaient souvent les plus coriaces. Rien que d’y repenser, j’en frissonnais. Si les hommes, aussi puissants se disaient-ils être, me laissait toujours de glace, que ces derniers n’aient jamais idée de me lancer leur chat domestique à la figure.

    « Ecoutez Noah, je vais être franc pour une fois ! J’ai peur pour la vie d’un des invités. Et le coup du canif élastique était pas mal ! A nous deux, on pourrait mener le bal des ombres avec brillo ! Ah ah ah. » Mais mon rire fut interrompu avec le loup qui, lui était à mes trousses. Oui je l’avais oublié celui-ci mais lui, se souvenait parfaitement de moi visiblement et n’avait pas particulièrement apprécié la porte que je lui avais laissé pour seul os à mâcher. Pris de surprise, je n’eus le temps que d’esquiver son bon depuis l’étage d’au-dessus d’où j’avais moi-même surgit.

    C’est alors qu’une femme, sortant dont on ne savait où dans un flot fumeux de ténèbres, telle une prestidigitatrice qui allait saluer son public, faisant peur au loup qui semblait éprouver tant d’affection à mon égard, vola la vedette à Noah qui visiblement faisait moins peur avec son œil de pirate qu’elle. Cette apparition fantomatique me laissa perplexe, j’en restais d’ailleurs stoïque. Cette dame aux allures plutôt désirables et sans se présenter, nous somma de but en blanc de la conduire chez le maître des lieux. Etait-ce les forces de l’ordre et étions-nous répréhensible de tapage nocturne ou de trouble du voisinage ? L’idée que le maître des lieux se fasse gronder par notre faute, nous qui étions trop bruyants me gêna un instant avant de repenser qu’il avait essayé de tous nous tuer juste avant et donc, que la pitié n’était pas vraiment de rigueur. Et pris d’une euphorie inexplicable, près à sortir une petite boutade ironique, je fus la bouche clouée avant même de l’ouvrir à la vue du bijou que portait la magicienne, sans chapeau et sans lapin. Mon visage se durcit rapidement et je saisis violemment le pendentif de la nouvelle invitée tout en ramenant le visage de la demoiselle près du mien : « Où as-tu trouvé ça ? Soit tu t’amuses à piller, la nuit, les tombes des cadavres de reines, ce qui serait un passe-temps plutôt discutable. » Je me laissais un instant de réflexion pour imaginer cela. « Soit il semblerait que la nuit d’halloween ravive la chair froide. Et dire qu’on vient à peine d’annoncer la mort d’une suceuse de sang qu’on ne saurait regretter, faut déjà qu’on vienne nous gâcher le suspense ! » J’esquissais un sourire puis la relâchai.

    Je ne savais comment réagir. De toutes les rencontres faites, celle au rocher du clair de lune devait être la plus captivante, celle qui méritait qu’on la raconte, que l’on s’arrête un instant pour y repenser, ce souvenir vif bien plus important que toutes les autres banalités infirmes de ma vie. Comment s’y était-elle prise, je ne serais sûrement jamais en mesure d’y répondre. Je ne voulais pas trouver cette réponse. Prenant une voix plus sérieuse, je cessais la plaisanterie, le sourire toujours aux lèvres :

    « Sous quelle robe démoniaque vous êtes-vous encore revêtue cette fois ? J’aurais presque peur que la mort vienne enfin me chercher si vous n’étiez pas obnubilé par le vampire. » Et je détournais le regard, j’en avais assez vu pour ne pas me lasser. Décidément, il n’avait manqué que la reine à ce bal des ombres.

    « Vous souvenez-vous de ma promesse ? Vous le cherchiez. Il est à l’étage avec son meilleur ami Vladounet ou Noctis je ne sais quoi. Au plein milieu du couloir, vous ne pouvez pas les rater. Une bataille de coqs. » Et j’en riais, fermant les yeux un instant. J’étais si loin de tout ça.

    « Allez donc sauver mon reflet, il n’a hérité de vous que votre effronterie. Mais ça ne suffit pas à se sortir des griffes d’un maître des ombres. Il risque d’avoir quelques courbatures je crois. » J’avais hésité. Je ne savais. Devais-je l’accompagner ? Je n’étais pas un chien de garde. C’étaient ses histoires et je n’en avais rien à faire au fond. Nous n’étions pas amis. Loin de là. Qu’elle aille jouer avec les diables de l’enfer si cela lui chante. Mais je ne lui ferai pas ce plaisir malsain. Celui de croire qu’elle puisse mériter la moindre attention de ma part. Elle n’était qu’une expérience, un cobaye et plus j’en savais, moins je le voulais. Je me contredisais à chaque pensée et ô que je la haïssais rien que pour ça. Si je devais résumer sa vie, je crois que tout semble tourner autour d’un triangle amoureux plutôt ordinaire. Mais, je n’étais pas de ceux qui sont contés dans les histoires. Je restai là, les bras croisés, la tête baissée, une ou deux mèches cachant mon regard fuyant.

    Tous ces hommes étaient des étoiles, des astres gravitant autour d’elle et je n’étais qu’un homme qui observe la lune sur son rocher, démuni de ces audaces de possession.


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Dim 08 Jan 2012, 16:55

    La fête battait vraiment son plein! Et dire qu'à l'origine, la plupart des jeunes gens présents n'avaient eu pour seul désir d'oublier leur désespoir dans les paillettes et le champagne. Cela était visiblement beaucoup trop demandé. Une fois, le tour de passe-passe de notre courtisane - qui visiblement ne manquait pas de ressource - fut terminé, le génie la félicitait mais la flagornerie ne paraissait pas faire son effet aujourd'hui. Non pas que l'ombre n'aimait les compliments, mais disons que la situation ne s'y prêtait pas pour qu'elle y soit réceptive, bien qu'il n'y avait derrière ces paroles qu'une ironie quelque peu cynique.

    " Je mène assez bien mon travail pour que mes clients deviennent réguliers, donc ils me payent toujours. Mais il est vrai que si un jour l'un d'eux se montrait si peu avisé... je ne peux promettre qu'elle serait ma réaction. "

    Mais la conversation ne pouvait durer plus longtemps, la bête semblait bien en colère, ce à quoi répondit rapidement le clown par sa magie qui avait son je-ne-sais-quoi de théâtral. Une rose sombre se brisa pour faire éclore de solides lianes qui immobilisèrent alors le féroce animal. Voilà qui était bien impressionnant et Noah, resta là, sans trouver mot à redire si ce n'était qu'un profond soulagement qui se traduisit par un soupir qui était lourd de sens. Toutefois, elle ne savait que trop qu'elle ne pouvait s'endormir sur ses lauriers, chose que lui rappela alors son nouveau camarade d'un soir. Aider les autres? Il était vrai que cela pouvait être tout naturel, elle ne pouvait pas s'y dérober. Mais allez savoir pourquoi cela l'avait surpris que cet homme étrange qui semblait terriblement s'amuser de la situation lui rappelait un tel fait.

    " Soit. Je suppose que nous serons bien plus utile à l'intérieur. Évitons de perdre trop de temps sur ce balcon. "

    Mais dans l'élan du dialogue de son camarade, celui-ci préféra soudainement faire preuve de franchise. Curieusement, il lui paraissait plus naturel qu'il agisse ainsi qu'en preux altruiste. Il y avait parfois des impressions curieuses, fausses ou bonnes d'ailleurs, qui vous permettaient de juger d'un homme en apparence. Noah ne saurait dire si elle devait ce petit sixième sens à son expérience - car après tout, des hommes elle en avait rencontré de toute sorte - ou peut-être à sa nature. Mais qu'importait, surprise tout de même, l’œil écarquillé par la proposition, la réponse qu'elle s'apprêtait à faire fut immédiatement interrompu par un loup qui surgissait de nul part. Décidément, ils étaient d'une race tenace et obstinée.

    Toutefois, les choses n'étaient décidément pas prêtes à se passer comme elles le devraient. Si l'animal surgissait d'en haut, une autre venue vint tout aussi surprenante d'une autre direction. C'était une ombre, à ne pas s'y tromper. A ne pas s'y tromper car Noah la ressentait à travers elle, pesante, écrasante même, cette présence-là. Elle se dépeignait alors comme étant une jeune femme d'une beauté surréaliste, un port altier et quelque part légèrement hautain. Notre courtisane qui s'était écartée à un moment donné pour éviter la chute du loup qui courba l'échine, lui aussi, face à cette arrivée, sentit son esprit perdu. Pour une raison qu'elle ignorait, cette personne qu'elle savait ne pas connaître lui inspirait une familiarité étrange, un respect profond. Alors elle resta là, muette, son œil couleur du ciel ne pouvait la quitter. Le maître des lieux? Noah ne put répondre, mais allez savoir ce qui prit alors au génie qui dans un premier temps était tout aussi interloqué. Le clown cynique devint le clown violent, saisissant alors l'inconnu par un bijou qui était sans doute l'objet de toute cette méprise.

    L'ombre, s'était surprise à vouloir se placer entre les deux, mais elle en fit rien. Elle resta près de sa balustrade sans bouger, elle contemplait simplement, elle écoutait attentive. Elle n'était plus qu'une simple spectatrice, en dehors du temps, en dehors de leur cercle. Absente, invisible, insignifiante, fantomatique. Mais ne l'était-elle pas? C'était le meilleur rôle de sa vie, ombre avait de l'être en substance. Née dans la servitude, elle était celle qui était toujours derrière vous, travaillant dans le silence ou la douleur, apportant vos plats, nettoyant ce que vous abandonniez, se pliant à vos exigences... Invisible. Aujourd'hui, elle le demeurait encore. Elle était de ces femmes que l'on ne regardait pas, de ces femmes qui tentaient de gagner sa vie dans les rues. On pouvait les plaindre un instant, mais n'y prêtait aucune attention, on continuait simplement sa vie, égoïstement en s'offrant l'illusion d'être une belle âme par une belle action de temps à autre. D'autres étaient plus honnête avec eux-même en ne faisant aucun effort.

    Noah se demandait si elle serait toujours dans la contemplation de l'autre, dans l'admiration, comme elle pouvait l'être aujourd'hui face à cette inconnue qui attirait tout les regards. Gagnerait-elle un jour autant en charisme pour devenir aussi magnétique? Mais paradoxalement, cela l'effrayait car l'on finissait forcément par ce perdre si on s'engageait à avoir une telle personnalité, on en oubliait l'essentiel. Dans ses hésitations, Noah se condamnait à ne pas changer sa situation, peut-être, qu'elle n'était pas encore prête, peut-être, n'avait-elle pas encore fait la rencontre qui changerait tout... mais un jour, les choses seraient différentes mais jusqu'à quel point?
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¤ Lieux du mois d'octobre - rp pour tous : soirée déguisée ¤

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