Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

Partagez
 

 L'autre [pv: Naram]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Mar 30 Oct 2012, 18:22

    Je n'ai jamais été quelqu'un de bien. Créature vide et sans âme, monstre au visage d'ange, je n'étais qu'une moitié d'homme, un espèce de déchu, une immondice de la nature qui ne devrait pas même exister. Pourquoi m'étonnais-je donc encore de me comporter exactement comme le scélérat que j'étais? Depuis le premier instant, je sus qu'un jour ou l'autre, je regretterais de mettre ainsi lier avec Alice. Peut-être aurais-je du me battre pour conserver cette étrange liberté, l'indépendance sentimentale que je chérissais tant. Certes, je n'avais guère eu d'autres choix que d'accepter l'encombrante présence de la sirène. Notre rencontre fut plus qu'inopinée et jamais je ne l'avais prévu de quelque façon que ce soit. Et si, durant quelques temps, l'avoir à mes côtés était apaisant, aujourd'hui, c'était loin d'être le cas. Le résultat était plus que désastreux. Dos appuyé contre le tronc d'un arbre non loin de la rivière, poings serrés, je contemplais d'un regard dur et désolé la jeune femme, les bras ballants, qui pleurait en silence. Son habituelle bouille d'adorable enfant était figé dans un rictus de colère et de désespoir, tandis qu'elle me poignardait de ses grands yeux noirs. « Alice» murmurais-je, las et épuisé de son attitude « Veux-tu bien cesser cette conduite déplacée ? Je commence à en avoir assez de tes gamineries.» Cela ne me ressemblait guère de parler ainsi, seulement, je n'arrivais plus à supporter cette situation déplaisante. Ma vie auprès de cette sirène devenait lourde. Je n'en pouvais plus de l'entendre soupirer à chaque fois que je recevais une lettre, qu'elle fronce les sourcils dès que je prononce le nom de la belle Orine, qu'elle me fasse une scène dès que je m'absente... Je me sentais surveillé, épié. Quand comprendrait-elle que nous n'étions pas marié? Elle aurait aimé, pour sûr. Autrefois, nous vivions dans l'insouciance la plus totale, sans nous préoccuper du reste du monde. C'était surement pour cela que je n'avais aucun problème la concernant. Si je ne lui appartenais pas, je ne regardais aucune autre femme. La donne avait changé, depuis peu.

    « Pardon?» répondit-elle lentement, presque ahurie, incrédule, les yeux écarquillés. « Tu te rends compte de ce que tu dis?» - « Parfaitement. Nous ne pouvons pas continué ainsi. Ce n'est bon ni pour toi ni pour moi» - « Es-tu en train de me dire que tu ne veux plus de moi?» - « Si tu n'es pas capable de rester avec moi en ne me considérant que comme un ami, il vaut mieux qu'on continue notre chemin séparément.» - « Mais tu ne comprends décidément rien...» - « Si Alice, si. C'est toi qui t'entête à ne pas m'écouter lorsque je te dis que je ne peux te donner ce que tu souhaites.» - « Caleb... Il vaut mieux qu'on parte d'ici.» Ren s'était fait discrète, jusque là. En retrait, elle s'était contenté de nous observer, muette, dans notre dispute quotidienne qui était bien plus violente que les précédentes. Elle devait sentir que les choses allaient changer Je posais doucement mes prunelles ocres sur son doux visage crispée. Je n'eus pas le temps de lui répondre, Alice lui cracha avec violence « Toi, dégage.» - « Je ne te permet pas de lui parler ainsi!» J'avais presque hurlé, et c'était la première fois que je haussais à ce point le ton contre elle. Elle avait reculée, surprise. L'ignorant, je pris avec douceur la main de mon Orine dans la mienne et lui chuchotais à l'oreille : « Laisse-nous, ce n'est pas la peine que tu assistes à tout cela.» Elle hocha la tête tout en laissant glisser ses doigts de ma paume, avant de s'éclipser.

    Le silence s'installa durant de longs instants, que nous passions simplement à nous dévisager. J'aurais du me douter que cette journée serait mauvaise. Si le ciel était étrangement plutôt clair et dégagé, il pleuvait depuis le début de la matinée. Nous étions tous trempé, mais cela ne semblait pas nous déranger plus que cela. Je passais nonchalamment une main dans mes cheveux humide, dans un soupire. « Caleb ...» Presque une supplique. Elle s'approchait lentement de moi, bras tendus, tremblante. Il n'y avait rien de tel pour m'agacer davantage. Irrité, ce fut d'un ton tranchant que je lui dis : « Oh s'il te plait, arrête ta comédie. Je t'adore, tu le sais, et tu en joue. J'en ai assez de me faire manipuler par quelqu'un qui ne se satisfait même pas de ce que je lui offre. Si tu en veux plus, je ne peux rien pour toi.» - « Je n'en demande pourtant pas énormément...» - « Oh non, tu me veux juste pour toi seul, en entier, et si ça ne tenait qu'à toi, je serais certainement déjà ton mari. Ce n'est pas grand chose, après tout, n'est ce pas?» - « Je croyais que tu n'avais pas le droit d'aspirer à l'amour?» Je ris. C'était vraiment la meilleure. Depuis que nous nous connaissions, elle n'avait jamais cessé de tenter de me faire plier, que je m'éloigne des préceptes, des règles, que je m'étais imposée. Et maintenant que je désirais l'amour d'une femme, elle tenait à ce que je reste sur le chemin que je m'étais tracé. « Ne te moque pas de moi, c'est pitoyable.» -« Tu as une drôle de façon de remercier celle qui t'a sauvé la vie.» - « Mais je ne voulais pas être sauvé Alice ! Quand finiras-tu par t'en rendre compte ? Ma chute était loin d'être un accident ! Ce jour là, j'aurai du crever, et je le voulais ! Tu ne m'as pas sauvé, tu m'as condamnné à continuer à vivre, avec des poids en plus!» - « Je pense que j'ai besoin de temps... pour réfléchir un peu.» - « Et bien prends en ! File.» - « Tu vas souffrir, tu sais. Quand elle te rejettera, que tu te rendra compte qu'elle ne t'aime pas.»

    Alice ne se fit pas prier, et ne tarda pas à plonger, sans même m'accorder un seul regard, dans la rivière Éternité. Je soupirais une nouvelle fois. Si j'avais eu une âme, elle serait certainement morte. Les femmes m'attiraient de plus en plus de problèmes et de peines. Je me laissais simplement glisser contre le tronc pour m’asseoir et respirer un peu. La solitude me ferait peut-être du bien. Mieux valait que je m'habitue à être seul. Je risquais de l'être de plus en plus souvent. Du bout de doigts, je maltraitais un innocent brin d'herbe, le regard dans le vague. Ce n'était vraiment pas une belle journée pour moi. Malgré tout, cette discussion avec Alice devait avoir lieu. Si je m'en sentais coupable, cela ne pouvait plus durer. J'essayais du moins de m'en convaincre... Mais manifestement, on essayais de jouer avec mes nerfs, et je sentais une présence non loin de moi. Certainement pas Alice qui devait vouloir ma mort. Peut-être Ren, qui curieuse comme elle était, ne serait pas partie bien loin et me guettait. Mais je me sentais trop mal à l'aise pour penser que je connaissais cette drôle d'aura. Ce qui eut le don de m'énerver encore davantage.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 03 Nov 2012, 02:32

    Dans l'espace confiné d'une rivière se prétendant à l'éternel, le génie en parfait Narcisse réincarné, admirait son propre reflet que le cours de l'eau ne gribouillait pas. Il ne pouvait dire qu'il n'était pas ainsi, rien ne pouvait prêter en la faveur de l'erreur optique, tout était ainsi, immuable à travers l'âge et la raison. Pourtant, Naram était un génie, il changeait son apparence à son bon vouloir et se rappelant de ce don, il s'amusait à faire rajeunir son corps tout doucement, perdant au fil des secondes, à chacune d'elles, une année pour enfin atteindre l'âge de la puberté puis celle de l'enfance. C'est ainsi qu'il constata que vu les siècles encaissés, il paraissait encore plutôt jeune, un vieux rabougri ne séduirait plus femme qui passe et trépasse tel qu'il le faisait plus ou moins avec amusement et manipulation. Ainsi, il fit le même processus mais à l'envers, renversant le sablier, il se mit à vieillir, vieillir à tel point que plus l'aurait rendu cadavérique, ses joues creusant de puissantes rides insurmontables et son teint fanant, se tâchant de toute part, il regretta alors parfois de ne pas avoir vieillit aux côtés d'une femme mais jamais de ne pas avoir vieillit aux côtés de la faucheuse, celle-ci aurait fini par faire son travail sans prévenir si le temps ne l'avait pas protégé de son inéluctable idylle avec l'éphémère, il fallait être honnête, il gardait une certaine fraîcheur ainsi immortalisée dans le marbre de sa mémoire, celle exprimée par son apparence, celle qu'il avait lorsqu'il fut transformé en un être de magie et de rêve.

    Riant à ces ralentissements et accélérations maîtrisées du temps, il reprit enfin son apparence usuelle avant quoi, il releva ses prunelles océaniques pour contempler la pluie qui commençait à tomber, c'est d'ailleurs celle-ci qui brouilla la perfection retranscrite de son reflet et l'obligea à se trouver un autre passe-temps. Tout était trop calme aujourd'hui, rien ni personne à se mettre sous la dent, à croire que tout le monde dormait ou était mort. L'un comme l'autre, c'était embêtant pour le génie qui ne savait qui convertir à ses pêchers originels et multipliés.

    Puis enfin, à force d’attention et de persévérance, il entendit que l’on criait au loin, une dispute à écouter de près. Bien entendu, Naram suivit le bruit, il n’avait rien d’autre à faire et avec un peu de chance cela se terminerait en bagarre et si le génie avait beaucoup de chance, il assisterait peut-être même à un crime passionnel. Un peu d’action bon sang pensait-il à juste titre en admirant un homme et une femme s’enguirlander pour on ne savait trop quoi, une histoire de jalousie semblait-il, le génie n’écoutait pas trop, il n’aimait guère les ragots, juste le sang qui naissait de ceux-ci lorsque la rumeur tournait mal. Mais ici, aucune effusion de sang, chacun partant de son côté. Dieu, l’Homme était moins révolté avec le temps, plus mou. Couché sous un arbre qui le protégeait des rafales de gouttes fines qui l’attaquaient jusqu’à lors, il attendit que l’homme se retrouve seul et qu’il fasse lui-même son chemin jusqu’à à un autre arbre plus éloigné pour songer. Ô mais à quoi pouvait songer un homme pris par une crise existentielle de couple ? Une scène de ménage banale, il n’y avait rien à songer, c’était la vie, nous n’étions pas conçu pour aimer, était-ce si difficile à s’ancrer dans nos esprits ? Nous pouvons désirer une passion éphémère pour une femme ou un homme sur un temps déterminé mais lorsque ce temps était passé, il fallait simplement passer à la suite, ce n’était pas un renoncement, juste une étape de plus, ainsi était déterminé nos vies, il fallait l’accepter, ni plus, ni moins.

    Cela étant, le génie disparut pour réapparaitre, toujours couché dans l’exacte même position mais sous l’arbre voisin de celui où se trouvait Caleb. Le temps était maussade mais le génie était d’humeur plutôt mesquine et joyeuse, chose qu’il décidait de cacher le plus possible en vue de circonstances qui ne prêtaient pas à la satire sociétale, qu’elle fusse sentimentale en l’état ou non, l’homme semblait trop contrarié et si la seule occupation de la journée du génie décidait de s’enfuir, c’était l’ennui assuré alors autant ne pas brusquer la chose.

    « Dieu, que vous semblez contrarié mon cher, illustre mais inconnu, ami. N’y a-t-il que moi pour savourer le plus tenant de la symphonie pluvieuse ? Voyons, la contemplation apaise, faites donc amende honorable de vos frustrations insensées et inutiles. Vous êtes un relha, non ? Ça se sent, vous puez le relha. Je n’en ai que trop peu rencontré à vrai dire. On dit tant de chose sur vous. Je n’en crois aucune si ce n’est peut-être la capacité à prendre du recul sur le présent pour mieux appréhender l’avenir. C’est magnifique, dit ainsi mais ça ne veut pas dire grand-chose. A mes yeux, je pense que des êtres comme vous devraient laisser ces petits riens à la surface du superficiel. Et se concentrer sur l’essentiel de la chose jugée. Comprenez-vous ? Moi je pense qu’il serait mieux ainsi. » lui dit-il en lui tendant un cigare et un verre – oui, en plein milieu de la nature, le génie faisait apparaître toute sorte de choses à qui en aurait eu besoin et bizarrement, pensa-t-il, l’homme à qui il avait affaire semblait en avoir grand besoin, un bon remontant et peu de chichi – alors, il lui tendit avec générosité et sourire bienfaiteur, il était capable d’exprimer les traits les plus contradictoires de son être après tout, même la bonté, n’était pas bon acteur qui voulait après tout.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 11 Déc 2012, 02:01

    J'avais toujours su être un monstre, refoulé aux tréfonds d'une enveloppe qui se voulait irréprochable et un brin angélique pour pallier au plus important. Mais je répugnais toujours autant laisser cette partie de mon être refaire surface et prendre le dessus. Voilà où cela me menait. J'avais beau me répéter que tout ça n'importait guère, je ne pouvais m'empêcher de songer à mon ondine favorite. Mais rapidement, mes pensées voguèrent et chavirèrent, et c'est le doux visage de ma belle que je voyais se peindre dans mon esprit malade. Je ne pouvais guère passer plus de quelques heures sans que je me mette à penser à elle, elle était mon poison et mon obsession, mon bijou et mes rêves. Assis, ou plutôt affalé par terre le dos appuyé contre le vieil arbre dont les épais branchages me protégeaient plus ou moins de la pluie, je réfléchissais à mon problème inexistant et les impossibles solutions à ce sujet épineux. Des gouttes d'eau froide dégoulinaient de mes cheveux pour couler sur mon visage, mais je ne m'en souciais que fort peu, j'étais déjà trempé. Une main au sol, l'autre sur un de mes genoux repliés, je ne bougeais pas, la tête courbée vers le bas, le regard éteint, j'aurais très certainement pu passer pour mort. Je ne m'attendais guère à entendre résonner une voix que je n'avais encore jamais entendu jusqu'à lors, sortie de je ne sais où, j'aperçus à travers mes cils, sans bouger la tête, un étrange homme aux cheveux bleus allongés sous l'arbre tout près, en face de moi.

    Je n'étais sur d'une seule chose, pour l'instant, je ne le connaissais pas. Mais il me parlait, comme si nous nous connaissais un peu, me tendant un verre et un cigare. J'eus un hoquet mesquin de rire et un coin de mes lèvres frémit, comme pour laisser un sourire sarcastique et désolé s'étirer. « Je ne fume pas.» dis-je d'un ton qui frisait l'impolitesse et la désinvolture, tout en tournant légèrement la tête vers le côté. Je tendis tout de même rapidement le bras pour me saisir du verre. Je ne savais même pas ce qu'il contenait. Cela aurait très bien pu être du poison. Mais je m'en fichais. Au moins, je mourrais et finirais ce que j'avais commencer il y a de ça fort longtemps, lorsque je m'envoyais valser par delà une falaise. Je bus d'une traite la boisson forte, sans savoir ce que c'était, sans m'étonner que cet homme fasse venir des limbes des objets plutôt incongrus pour un environnement sauvage. J'esquissais un merci du bout des lèvres, et si aucun son ne sortait de ma bouche, j'étais persuadé qu'il avait compris.

    Je me décidais enfin à relever la tête pour mieux observer ce drôle de personnage à l'allure décalé et pour le moins coloré, à moins qu'elle fusse décoloré, qui sait. Ocre contre bleu, je le dévisageais vaguement. S'il m'intriguait, la curiosité ne se reflétait pas sur mes traits morts. Je me contentais d'ajouter « Et vous, mon cher ami, je ne vous demande pas votre race. Elle se sent. Vous puez le génie.» Et je plissais très légèrement les yeux, me concentrant un instant. « Enchanté de faire votre connaissance, Naram-Sin» Il n'y avait pas à dire, mine de rien, ce pouvoir était bien pratique. Mais je n'étais pas si enchanté que ça. Certaines paroles du génie m'agaçait au plus haut point. Ma race n'avait rien qu'on pouvait qualifier de magnifique, absolument rien, et se rendait-il compte que le fait de savoir l'avenir empêchait les miens d'avoir un présent et un destin? Que j'aurais aimé naitre autre, dans n'importe quel autre espèce. Fusse un temps, je songeais à me faire mordre par un vampire ou à user de technique moins recommandable pour changer. Mais rehla ou non, il me manquerait toujours une âme. « Dites moi, au juste, êtes-vous de ceux qui ne se soucient guère de toutes les frustrations que vous me conseillez d'oublier? L'êtes vous réellement ? Si ce n'est qu'une apparence, cela ne me servira pas, car si vous connaissez le secret pour ne pas s'embarrasser de tout ces tracas, je serais on ne peut plus ravi de les apprendre.» Mais cet homme aurait beau me jurer sur l'honneur qu'il savait, je ne le croirais pas, et j'irais fouiller dans son passé pour me prouver qu'il mentait.

    Je soupirais « Mais vous avez raison, il serait bien mieux ainsi. Je cherche toujours la solution miracle depuis que j'ai commis l’imbécillité de laisser quelqu'un de trop près m'approcher.» Peut-être aurais-je du rester un solitaire sans attache qui passait sa vie à contempler les astres, à vivre pour les étoiles. Ainsi, je n'aurai rencontré ni Alice, mon soleil qui illuminait pourtant mes journées lorsque l'orage était passé, ni Lily-Lune, mon bel astre du soir que j'aspirais tant à revoir. Je passais négligemment une main dans ma tignasse humide pour dégager quelques mèches sombres de mes yeux. « Et que dit-on sur les rehlas, au juste? Cela m'intéresse de savoir quel genre de ragots l'on colporte sur nous. J'ai envie de rire un peu et oubliez ces dames.» Pourquoi celle qui me désirait ne m'attirait pas et que je convoitais celle qui ne montrait guère ce qu'elle pensait de moi?
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Mar 29 Jan 2013, 12:40

    « Je ne fume pas. » il ne fumait pas, il ne buvait pas non plus imagina sans mal le génie et quant à imaginer la fréquence de ces rapports sexuels, il consentit que sa vie devait être hautement amusante à n’en plus douter. Sur quelle espèce de dépressif à l’humeur mauvaise était-il encore tombé. Ledit Relha lui tournait sans cesse la tête pour ne pas le regarder et sans prévenir il l’épiait de bas en haut comme si le génie n’était qu’une chose que l’on regardait sans attention.

    « Je suis de ceux-là lorsque l’envie me prend et plus lorsque j’ai envie de m’amuser avec ces tracas. Je suis un anxieux par intermittence si je puis le dire ainsi. » Répondis-je au maladif relha que les étoiles ne faisaient vraisemblablement plus sourire.

    « Une solution ? Mais voyons l’ami, je suis un génie. J’ai toujours une solution. Même si dans votre cas la solution n’aurait rien de magique, il suffirait juste de vous dérider un peu. » Lança-t-il un sourire en coin, rien de vexant dans ses propos, il aimait juste prendre au second degré les situations délicates. Disparaissant dans un nuage de fumée, il revint agenouillé juste devant le relha, ses yeux écarquillés le fixant avec malice.

    « Un problème de cœur ? Une bougresse démonstrative de toute la hargne dont est capable une demoiselle en manque d’affection ? Une réciprocité non réciproque ? Un amour qu’un filtre ne saurait résoudre car la question ne réside pas dans l’envie mais dans la capacité à l’éprouver ? Ah dieu, voilà un problème complexe tenant de tous les hommes en mal de vivre. » Songeait-il comme un docteur prêt à prescrire une ordonnance à son patient.

    « Peut-être, êtes-vous un poil trop… formaliste. Il y a les maux que l’on subit et les maux que l’on s’inflige. Et l’ont dit justement des relhas qu’ils sont maîtres pour s’en infliger. Envoyer valser tout ce qui tient à cœur un homme par pure inconditionnement est une sorte de brebis en territoire des loups. Mais dans votre cas, la magie résoudrait sûrement vos tracas, seulement les maléfices ne sont qu’artifices à la nature. Et vous n’avez pas l’air de désirer l’artifice. Mais pourtant, ça vous ferez du bien. Un peu de joie, d’imprévu, enfin je ne sais pas, êtes-vous de ceux qui correspondent typiquement au portrait que l’on en fait au premier coup d’œil ? N’avez-vous jamais envie de surprendre et de vous surprendre, surtout. Quel ennui que la prévision. Je suis certain que l’on pourrait arranger tout ça, faut-il encore souhaiter que cette solution miraculeuse se produise. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

avatar
Sam 30 Mar 2013, 20:05

    Peut-être aurais-je du m'inquiéter un tant soit peu, car n'importe quelle créature douée d'un minimum de raison, d'un sens aigu de l'observation ou ne serait-ce que doter d'un infime instinct de survie se serait enfuie en courant face à cet étrange génie aux allures de dégénéré compulsif. Mais voilà qui était bien simple, en plus de ne pas posséder une âme, je devais tout bonnement être un imbécile, et je me contentais de relever enfin la tête, appuyant mon crâne sur l'écorce rugueuse, les mains sur mes genoux repliés, pour observer d'un regard éteint l'homme aux cheveux bleus parler. Je n'avais plus envie de me cacher sous mes cheveux, et je plantais mes yeux dorés sur mon drôle d’interlocuteur. Bien étrangement, sa façon d'être et de parler me plaisaient, quand bien même je me doutais qu'il se riait de moi. Je n'avais jamais eu besoin d'être apprécié pour estimer quelqu'un. Mais je devais bien avouer qu'il avait un côté déroutant, et que je me sentais mal à l'aise de le voir réapparaître si près de moi, avec des yeux écarquillé au possible lui conférant d'avantage des airs de psychotique en cavale. Tâchant d'oublier cette gêne, je me contentais de lui répondre d'une voix toujours aussi morne :

    « Hum. Si je puis me permettre, tous les Rehlas ne sont pas masochistes.» Mais il aurait très certainement bien du mal à me croire en vue de la tête de dépressif que j'imaginais se peindre sur mes traits. Je n'étais pas vraiment un exemple parfait de ce que j'avançais, mais j'osais simplement espérer que tous les membres de mon espèce ne se torturaient pas le corps et l'esprit comme je le faisais. « Imaginez ne pas avoir de Destin, que votre avenir soit obligatoirement morne et factice. Vous, l'anxieux par intermittence, je suppose que vous vous êtes fixé des grands buts dans le vie que vous aimez à effleurer ? Les Rehlas ne peuvent pas, nous ne faisons pas partie de la grande histoire que nous content les étoiles. Il y a de quoi devenir fou, non ? » Et devais-je ajouter que s'il prenait le risque de me parler de son passé comme exemple victorieux de défaite ou de réussite, j'irais vérifier ses dires dès que faire se peut ? Je n'aimais pas qu'on me mente, et puisque je pouvais trouver moi même des brides d'une vérité passée ou future, autant en profiter et user d'un des rares avantages que l'on possédait dans ma race.

    « Et j'aimerais bien vous y voir, vous, génie. Je vous laisse dans les pattes d'Alice durant vingt-quatre heures, juste vingt-quatre heures et je vous récupère ensuite. On verra bien dans quel état.» Et après, j'osais avancer l'idée que je n'étais pas de ceux qui s'infligeaient des souffrances inutilement. Hum. « Donc oui, l'ami, le problème est bien une .. bougresse démonstrative jalouse d'un amour réciproque. Allez donc la courtiser, qu'elle tombe sous votre charme et qu'elle change de cible. Alice, pas l'autre, s'il vous plaît.» précisais-je. J’enchaînais rapidement : « Une vie d'artifice ? » J'arborais ce concept et l'avais toujours rejeter. Peut-être était-ce le bon moment pour revoir certaines choses de mon existence. « Vous avez raison, peut-être devrais-je y songer. Et je ne sais pas si je suis si prévisible, tout dépend du portrait que vous vous êtes fait de moi, non ?»

    Il me parlait de changements et d'imprévu. Je n'aimais pas vraiment cela, sûrement parce que je faisais partie de ceux qui pouvaient tout savoir. Mais j'avais définitivement besoin de tout cela. « Souhaiter. Je n'ai jamais souhaité.» Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence, et bien étrangement, un fin sourire étira ses lèvres et je me mis à rire. Moi aussi, j'étais un psychotique en cavale. Je mis fis rapidement à mes éclats inattendus. « Trop formaliste.» dis-je simplement en guise d'explication, reprenant les mots du génie. Cela me parut si étrange de m'entendre dire que je ne souhaitais pas. J'avais déjà braver mes propres interdits en aimant, autant continuer sur la bonne voie, je n'avais rien à perdre puisqu'une âme n'avait jamais voulu de mon corps. « Surprendre par l'imprévisible dans un élan de changement. Oui je le souhaiterais bien. Je crois.»

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas
 

L'autre [pv: Naram]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» A vos souhaits! [Naram-Sin]
» Pourquoi pleure-t-on? [pv Naram]
» Le second maître chaman [Pv Naram]
» Retour aux sources [PV Naram-sin]
» Alea jacta... [:Naram-Sin]
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Océan :: Continent Naturel - Ouest :: Côtes de Maübee-