~¤ Apparente complicité ¤~ (pv Dante)

Dim 08 Mai 2011, 21:23

« Vous apprendrez que le sang d'une vierge est de loin le meilleur...autant ne pas le gâcher. »

Me soumettre à son autorité , lui offrir ce qu'elle voulait ou même gâcher le sang d'une vierge ? Tout cela n'avait aucun intérêt pour moi , je ne désirais que mettre en pratique les théories qui avaient attisé ma curiosité jusque là . Même ce baiser qui n'était que l'illusion d'une promiscuité voulue n'avait rien d'un vrai baiser , sa teinture était certes resplendissante car chacun de nous deux avait été gâté par mère nature mais il faut bien avouer que la consistance laissait à désirer , c'était un baiser tout ce qu'il y avait de plus fade et je suis convaincu que seul j'aurais pu m'embrasser mieux que ça . Mais laissons de côté ce triste évènement , après avoir satisfait mon ambition , je me devais de contenir les faibles pulsions qui semblaient monter peu à peu en moi .

« Vous ne serez pas un vampire entier mais le besoin du sang va se faire sentir tout de même... »

Perspicace cette jeune Lys , c'est exactement ce que j'essayais de contenir , bien que ce soit d'une très faible intensité , je me devais de les réprimer dès maintenant pour tenir le plus longtemps possible . Quant au fait de chasser , je pense que je me débrouillerais assez bien , il n'y avait rien de plus enivrant pour un prédateur que de traquer des proies surtout lorsqu'il le faisait par nécessité . Elle recula , car nous étions assez proche l'un de l'autre de par sa volonté et je pus apprécier sa nouvelle apparence qui était légèrement ... étrange : des yeux émeraudes qui luisaient de façon inquiétante , des cheveux qui rappelaient les braises de l'enfer malgré tout cela je dois admettre que son galbe était nettement plus correct qu'au début de l'entrainement ! Alors qu'un léger sourire apparut sur mes lèvres , je sentis mes battements de cœur s'accélérer : aurais-je envie de la mordre à nouveau ?

« Je vais vous satisfaire mon cher...comme jamais vous n'avez été satisfait. »

A ces mots , je manquais de sursauter . Non pas que son apparence actuelle m'excitait à ce point mais je sentais un malaise s'emparer de moi tandis qu'elle glissait sur le sol : si peu de temps après la première morsure , j'avais déjà envie de me nourrir ? Je devais réprimer tout cela et c'est pour cette raison que je dû me focaliser sur l'exercice que la jeune femme effectuait . En quelques secondes , l'envie de boire du sang se dissipa et je sentis la tension dans mes membres raidis diminuer lentement , me libérant de son emprise maléfique par la même occasion . Pourtant quelque chose d'étrange se créait en moi , comme si ... je ne pouvais décrire quelque chose que je n'avais jamais ressentie auparavant ! Une fois qu'elle eut exécuté sa centaine de pompes , elle se releva quelque peu en sueur avant de me dire , un sourire aux lèvres :

« Et maintenant, que puis-je faire pour vous satisfaire, maître? »

Peut-être que je devrais commencer par me lever , cela faisait au moins dix minutes que je me tenais dans cette position inconfortable , dans un état léthargique et cela ne serait pas de la plus grande crédibilité que de lui donner une consigne dans cette situation . Prenant appuie contre le mur de la lice , je parvins à me redresser sans trop de mal , heureusement car il en allait de mon charisme en tant que professeur . Je fichais mon regard bleuté dans celui de la jeune femme sans le détourner , je ne savais pas pourquoi mais ce que je m’apprêtais à dire , semblait être arraché à ma gorge comme si je ne voulais pas lui confier cette requête mais pourtant il le fallait ... je lui dis alors :

- Il ne s'agit pas de me satisfaire fillette , mais bien de t'entrainer dis je de façon rude pour dissimuler une crainte injustifiée . Je veux que tu sortes du domaine et revienne la nuit tombée avec une corne de cerf et le gibier .

Je sentais une sorte d'amertume en demandant à cette femme de quitter le manoir , mais si ce n'était que pour une journée car je savais pertinemment que vu la vélocité des cerfs qui s'abreuvaient autour de la rivière Éternité . Sans dire un mot de plus , je me mis à fouler le sol de l'arène en direction de l'escalier en lançant un dernier regard à Lys qui signifiait qu'elle ne pouvait rétorquer quoi que ce soit et ne rentrerait surement pas dans mon humble demeure sans ce que je lui avais demandé . C'est dans ce silence glacial que je pris le chemin le plus cours vers le sommet de la plus haute tour en prenant soin de refermer la porte derrière mes pas pour qu'elle ne m'entende pas . Je serrais le poing et les dents en empruntant l'escalier en colimaçon qui menait jusqu'au clocher à travers la tour sur laquelle se trouvait le cadran millénaire .

J'avançais dans cet escalier sinueux , chaque pas était plus lourd que le précédent , et mes yeux bleutés virèrent rapidement à la couleur écarlate qui caractérisait si bien le sang . Une fois arrivé dans la pièce du clocher , je me mis à monter l'escalier avant de soulever la trappe et de me faufiler dans la pièce principale du manoir qui était interdite et permettait de mener aux deux endroits les plus importants du domaine des "de Mallet" . Dans cette pièce se trouvait un canapé et plusieurs livres dans une étagère et sans que je ne comprenne pourquoi , un son strident émergea de ma bouche en provenance directe des enfers et plutôt même de son maître qui aurait enfin affirmé sa domination sur mon âme . Cela donna quelque chose de très similaire à un vulgaire cri de guerre du genre :

- AAAAAAAAAAAAH !

Une telle force dans la voix était surement signe de vigueur bien que là , cela s'apparentait surtout à de la démence ! Je pris avec mes bras colossaux la bibliothèque avant de la renverser contre le sol et de me défouler en la martelant de coup , tant et si bien qu'elle vola en éclat ! Je poursuivis mon défouloir contre le sol fait de planche de bois qui bientôt se fissurèrent , ce n'est qu'une fraction de seconde avant que je ne détruise complètement la pièce que je compris la terrible vérité : en devenant à moitié vampire j'avais laissé libre cours à la folie dans mon corps ! J'en vins à verser des larmes et à me rouler sur le sol comme un moins que rien , je n'arrivais pas à maitriser ce pouvoir pour le moment et mon orgueil bien trop enflé ne me permettra jamais de demander conseil à la jeune Lys que j'hébergeais .

Quelques heures s'écoulèrent et la nuit commençait à se profiler . Je descendis donc par le même chemin qui m'avait conduit jusqu'ici et j'empruntai un nouvel escalier qui allait me mener directement jusqu'au salon . C'est là bas que j'attendrais la jeune femme qui , je l’espérais , allait se dépêcher de revenir avec de quoi préparer un festin . J'avais réussis à calmer mes pulsions par la seule force de ma volonté mais combien de temps cela allait-il durer ... comment allais-je gérer cela tout seul ?

Jeu 12 Mai 2011, 16:17

Mitsuko regarda son maître en silence un instant, écoutant ses volontés mais ressentant en lui comme d'étranges pulsions. Un fin sourire se traça sur ses lèvres alors qu'elle pensait qu'il allait être mille fois plus facile à tenter à présent. Enfin, pour l'heure, elle se devait de répondre à ses attentes, des attentes qui ne lui plaisaient absolument pas et qu'elle allait se faire un plaisir de comprendre comme elle le souhaitait. Alors qu'il lui tournait le dos pour se retirer, la jeune femme murmura, assez fort pour qu'il l'entende s'il était attentif :

« Autant joindre l'utile à l'agréable, n'est ce pas... »

Puis, elle tourna elle même les talons pour se diriger vers la forêt environnante. L'homme qui habitait en ce lieu, ou plutôt, celui qui avait construit cette demeure, avait un goût des plus marqué. Le paysage environnant était tout simplement sublime et la jeune femme en admira la beauté longtemps, le souffle coupé par la cascade cristalline.

Cependant, elle devait trouver le cerf que son maître lui avait demandé. La jeune femme ne voulait pour rien au monde blesser un animal d'une telle majesté, non, elle ne ferait aucun mal au seigneur des bois. Reprenant son apparence habituelle, elle décida que l'animal viendrait à elle de lui même, et même si elle se doutait que Dante voulait qu'elle travaille ses aptitudes physiques, elle était bien trop intelligente pour oser prétendre arriver à capturer une créature de la sorte avec ses mains. Leur délicatesse servira uniquement pour rassurer l'animal, en prendre soin, l'apaiser. Ainsi, la jeune femme à l'apparence angélique s'assit sur l'herbe fraiche, se préparant à faire utilisation de ses dons.

Néanmoins, sa concentration fut défaite par son pouvoir d'empathie, un pouvoir qu'elle avait acquis avec les membres de sa race. Bien entendu, ces derniers pouvaient également s'en servir sur leurs semblables ou même sur elle, bien que sa puissance faisait que, naturellement, l'accès à son esprit était des plus complexes. Et ce fut les sentiments de son demi sujet qu'elle ressentit, des sentiments sauvages, une non maîtrise totale sur ses pulsions. Son sourire restait le même, c'était intéressant d'engendrer de nouveaux vampires et, elle ne doutait point que, comme les autres avant lui, il s'habituerait à cette partie animale en lui.

Mitsuko passa beaucoup de temps à préparer ce qu'elle avait prévu d'utiliser pour attirer le roi des forêts : une magie très puissante qui mêlerait son contrôle sur les émotions avec une étonnante branche de magie noire. C'est alors qu'elle enleva ses vêtements lentement, avant de se transformer en biche laissant libre cours à ses dons. En mêlant ses pouvoirs entre eux, elle avait réussis à obtenir l'équivalent d'un puissant philtre d'attirance, un philtre qui hypnotiserait tout cerf passant dans une zone plutôt étendue. Patiente, la jeune biche admira la nature qui l'entourait, l'appréciant à travers ses yeux nouveaux.

Elle attendit un certain temps avant que, d'un pas léger, d'une prestance dépassant celle de plusieurs chefs de race, la bête, objet de ses convoitises arriva. D'un pas majestueux et lent, il s'approcha d'elle, ne semblant pourtant point sous l'emprise d'une quelconque magie. Il semblait au contraire en pleine possession de ses moyens mais peut-être était-ce tout à fait normal. Alors qu'il passait doucement son visage près de celui de la jeune biche qu'était Mitsuko, celle-ci reprit sa forme originelle, l'animal ayant soudain un mouvement de recul.
Cependant, dans cette nuit tombante, la reine passa ses mains autour du cou de l'animal afin de le retenir, des mains d'une douceur sans égal. Regardant la bête dans les yeux, elle chuchota doucement dans un souffle :

« Chuuuut... »

L'animal ne bougeait plus, semblant rassuré par un étrange phénomène. Pourtant, la jeune femme n'usait plus de magie, elle ne le pouvait plus pour le moment. En effet, elle venait d'utiliser Humanité, un pouvoir qui annihilait toute magie pour un temps donné. Si elle avait réussis à attirer le cerf, elle savait que le seul moyen de le rassurer était de ne plus représenter un quelconque danger pour lui. Ainsi, vierge de tout pouvoirs, elle commença doucement à parler à l'animal, d'une voix apaisante et mélodieuse :

« J'aimerai vraiment que tu me suives sans faire de manières. Je ne veux pas te tuer, tu comprends? Mais si tu me résistes, je serai dans l'obligation de le faire... »

L'animal sembla calmé puis, doucement, il approcha sa bouche de celle de Mitsuko avant d'embrasser la jeune femme et de se transformer en homme au plus grand étonnement de cette dernière qui n'aurait jamais pensé tomber sur un Bélua.

~¤ Apparente complicité ¤~ (pv Dante) - Page 2 Blua

~¤ Apparente complicité ¤~ (pv Dante) - Page 2 Blua

Le jeune homme décolla ses lèvres des siennes avant de prendre la parole, prenant l'avant bras de Mitsuko entre ses mains pour la maintenir près de lui. Il savait que la reine des vampires était à présent sans défense et qu'elle aurait sans doute un mouvement défensif s'il ne la rassurait pas à son tour. C'est ainsi qu'il prit la parole :

« Cela fait un petit moment que je te surveille Mitsuko. Je m'appelle Ren et je suis au service direct de Sa Majesté K, le roi des Béluas. Je t'observais car notre souverain voulait te connaître un peu plus, aller au delà de ce que les grands de ce monde pensent de toi, au delà de ce que l'on pourrait attendre de l'héritière de la reine du mal. »

Si Mitsuko avait pensé un instant à sortir l'un de ses fragments du cristal maître, elle s'était ravisée, préférant écouter l'ambassadeur du Dieu Totem. Cependant, elle ne se sentait plus aussi à l'aise qu'auparavant, sachant à présent que cet homme était l'un des piliers de la race des Béluas et qu'il pouvait décider de la tuer à tout moment. L'homme reprit, souriant comme s'il savait ce à quoi elle pensait :

« Je crois cependant que ma petite expérience a porté ses fruits. Tu ne feras jamais de mal à un animal n'est ce pas? Je dois t'avouer que je trouve cela curieux, mais terriblement mignon venant d'une reine maléfique...es-tu sûre de n'être point faite pour devenir reine bénéfique? Après tout, tu es d'une grande beauté et d'une bonté énorme envers les bêtes... »

Mitsuko sourit à son tour puis déclara :

« Je pourrai très bien changer d'avis si vous continuez sur cette voie. Ne me tutoyez pas. »

« Pourtant, c'est vous qui avez commencé il y a à peine cinq minutes. »

La jeune femme ne rajouta rien, laissant le silence régner quelques temps. Ce fut lui qui reprit :

« Je pense que nos deux races peuvent conclure une alliance. Je vais venir avec vous rendre visite à ce cher Dante que je me dois de tester également. Je lis l'avenir, le savez vous? Et j'aimerai tâter le terrain dès maintenant. Bien entendu, nous attendrons que vos pouvoirs reviennent. L'avez vous au moins reconnu? »

Mitsuko était de plus en plus méfiant vis à vis de cet étrange individu. Il en savait beaucoup sur elle et également sur son maître, qui, d'ailleurs, ne lui avait toujours pas révélé son identité. Pourtant, la question du Bélua laissa la jeune femme pensive...ainsi donc elle le connaissait? Elle sourit :

« Je ne reconnais que les personnes qui en valent réellement la peine... »

« Vous devriez dans ce cas retenir son nom. Cet homme et vous êtes destinés à être liés de différentes manières. Ce que vous avez fait aujourd'hui n'est qu'un début... »

« Deviendra-t-il mon serviteur? »

« Je crains que non. Mais n'est-ce point ce que vous préférez? »

Le silence régna un instant puis Mitsuko répondit :

« Il me semble que vous me connaissez bien plus que vous ne devriez... »

« Il ne tiendrait qu'à moi de vous faire tomber sous mon charme en quelques secondes...je vous connais mieux que vous pensez vous connaître et je sais comment vous contenter ... »

« J'ai hâte de voir cela... »

« Malheureusement, je suis en mission et si j'agissais ainsi, le futur en serait bouleversé. Nous nous reverrons, mais bien plus tard. »

Mitsuko sentit ses pouvoirs revenir petit à petit, un flot de puissante magie parcourant son corps, ses muscles...elle sentait sa force...
Souriante, elle fit signe à Ren de la suivre. C'est ainsi que les deux êtres changèrent d'apparence, elle reprenant celle qui la représentait aux yeux de Dante et lui, reprenant celle d'un cerf majestueux. Retournant au château, Mitsuko n'eut pas à chercher Dante bien longtemps, elle savait exactement où ce dernier était. C'est ainsi qu'elle se présenta à lui avec le cerf à ses côté :

« Hé bien, voilà, vous avez le gibier et hum...ses bois également... »

Et un fin sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme alors qu'elle fixait le maître des lieux. Après tout, il n'avait pas fait des précisions sur la vitalité de la bête. De toute manière, s'il lui demandait de la tuer, elle ne le ferait pas.

Dim 15 Mai 2011, 20:25

J'essayais d'apaiser mes pulsions par une quiétude phénoménale , il fallait avouer que ce n'était pas chose facile pour un homme insaisissable comme le courant de devoir se transformer en un roc immuable pour ne pas dévoiler de failles , au moins le temps de l'apprentissage dont se délectais la jeune Lys . L'intrépide vampire que j'avais pris sous mon aile depuis bientot deux jours venait de passer à la seconde étape de mon enseignement : la chasse . Je ne doutais pas de ses qualités en la matière car les vampires étaient très doués pour ce genre de pratiques et c'est sans étonnement que je pus constater l'arrivée de ma disciple avant que le soleil ne soit entièrement couché . Elle arriva dans le salon avec le majestueux animal en sa compagnie , plus vivant que mort il semblerait . Lys tint cette phrase ci :

« Hé bien, voilà, vous avez le gibier et hum...ses bois également... »

J'avais en effet remarqué que le dit gibier la suivait sans broncher , mais toujours sur ses quatre pattes . Peut-être que était-ce trop demandé à une jeune et délicate vierge effarouchée que de chasser un simple cerf dans la forêt voisine . Je posais un regard attendri sur la pauvre bête , le simple fait d'avoir à l’occire pour me nourrir me fendait le cœur bien que tuer ne fus jamais un problème pour moi mais j'ai toujours eu un problème pour abattre des animaux . Soudain , je fus pris d'un malaise incertain , dans ma poitrine je le sentais battre la chamade avec une force inouïe , mon sang ne fit qu'un tour : je commençais à vouloir me nourrir de façon disgracieuse , si vous voyez ce que je voulais dire . Mes yeux manquèrent de s'imbiber de sang mais je les cachais de la vue de Lys en posant la main sur mon visage , tenant la chaise de l'autre main pour éviter de m'écrouler .

Quelques secondes s'écoulèrent avant que je ne récupère l'essentiel de mes fonctions cognitives et que ma volonté reprenne le dessus sur la bestialité qui m'envahissait . Je posais un regard des plus sévères sur mon apprentie et de ma bouche sortit ce venin là :

- Je vois ses bois , pour sûr . En revanche , je le vois aussi vivant que possible , ce gibier ! Vous autres , vampires , ne savez donc pas apprécier la viande cuite et morte ?

Un sourire aux lèvres , le sarcasme pour seconde langue , je jurais mentalement de ne pas céder à ce genre de pratique barbare que l'on pouvait observer chez la plupart des vampires de faibles rangs qui s'adonnait au charognage et autres pratiques des plus malsaines . Je m'approchais donc de l'animal avant de poser genoux à terre pour lui caresser la nuque , ce qu'il semblait apprécier d'ailleurs mais soudain , son squelette et toute son apparence se modifièrent à tel point que je bondis en arrière de stupeur en prenant une posture défensive , le point en avant et l'autre en retrait , prêt à frapper . Un homme à la chevelure d'ébène qui chutait jusqu'au rein , bien attaché en haut par une ficelle . Vêtu d'une longue tunique traditionnelle , il ne faisait aucun doute de par ses pouvoirs et son odeur qu'il était un bélua . D'ailleurs leur répartie était mythique , je vous laisses en juger :

- Je suis tout autant comestible que vous pourriez l'être même après une cuisson impeccable et un assaisonnement de chef , c'est à dire infect mon cher !

Et bien c'est qu'il avait su me clouer le bec et me sortir une légère boutade aussi ce qui permit de faire redescendre la tension que j'avais accumulé ces derniers jours , mais quelque chose ne tournait pas rond :

- Et bien , que me vaut l'honneur d'une visite aussi ... prestigieuse ?

Il était facile de ressentir à sa seule présence que la différence de niveau entre lui et moi était comme un grand fossé dans lequel je chuterais si je voulais faire ne serait-ce qu'un pas en avant . Il me répondit , tout souriant :

- Je m'appelle Ren et je suis au service direct de Sa Majesté K . Des voyageurs aurait aperçu une femme disparaitre au clair de la lune dans les environs , une vampire qui plus est dit-il en tournant sa tête vers Lys . Suite à des complications diplomatiques , je suis venus m'assurer que tout se passait bien dans les environs ...

Depuis quand les béluas se préoccupait de vampires s'ils n'étaient pas influents , cette histoire était à compter dans les affaires louches , très louches . Je choisis la prudence face à un hypothétique opposant de sa taille en préférant ne pas relever le caractère suspicieux de ce qu'il venait d'évoquer . Après un léger soupir , il me tarda d'ajouter en bon hôte :

- Très bien , alors venez souper avec nous pour vous convaincre que je n'ai pas besoin de séquestrer une femme afin qu'elle choisisse de coucher dans ma demeure . Lys , reste avec notre invité , je m'occupe du repas ...

Je laissais donc mes deux convives bien que l'un ne fut pas prévu et que l'autre aurait dû se contenter du classique bol de riz rempli de nutriment et peu faste donc parfait pour l'entrainement mais autant leur en mettre plein les mirettes . Je traversais le couloir pour me diriger vers la gigantesque cuisine qui représentait la moitié de la superficie du rez de chaussée . Je retirais mon long manteau pourpre puis me saisis du tablier et de ma toque de chef : j'étais prêt à me mettre aux fourneaux !

Presque une heure s'écoula sans que je ne m'en rende compte mais il était dur de cuisiner seul dans une aussi grande pièce et avec autant d'ustensiles que je ne pourrais les dénombrer . J'apportais les plats rapidement et je préparais la table : il y avait tout ce qu'on pouvait quémander lors d'un buffet de premier choix entre des mets raffinés , divers salades et le choix entre un carpaccio de saumon ainsi que du requin finement cuisiné et un rôtie de veau savamment épicé . Les desserts étaient encore en cuisine allant de la glace au fraise pour votre bon seigneur au moelleux au chocolat pour ceux qui l'aime dur à l'extérieur , fondant à l'intérieur . Les réjouissances pouvaient commencer :

- Bon appétit à vous .

Mar 31 Mai 2011, 17:34

Spoiler:

Apparemment, ramener un gibier des plus vivants dans la demeure de son maître avait créé un effet de surprise chez l'homme qui fit sourire intérieurement Mitsuko. Oui, tel un Djinn, elle exhaussait les vœux au sens strict et n'avait nullement l'intention de chercher un sens qui ne l'arrangeait pas. C'était d'ailleurs cela qui faisait sa force, jouant sur les propos comme une sirène avec les courants marins, elle excellait dans la manipulation de l'esprit, capable d'encrer profondément une idée non dite dans l'âme de chaque individu. Cependant, elle était sûre que cet homme semblant apprécier autant qu'elle les sarcasmes s'en rendrait compte assez vite. De ses capacités mais également du fait que le cerf qu'elle avait conduit jusqu'ici n'en était point réellement un. Souriant au commentaire du jeune homme, elle s'abstient de répondre. Elle n'était pas de ces vampires qui se nourrissaient avec n'importe quel animal, et pour révéler la vérité elle ne buvait point le sang des bêtes. Au contraire, elle choisissait toujours ses proies avec une minutie perfectionniste parmi les femmes les plus pures des terres du yin et du yang, des victimes de choix qui lui procurait un plaisir et une force ultimes.

Le Bélua se révéla à son hôte, son physique étant toujours marqué d'une grande prestance alors que ses yeux se fixait dans ceux de Dante avant qu'il ne s'adresse à lui avec une répartie étonnante. Un fin sourire apparut sur les lèvres de Mitsuko et quelques minutes plus tard, l'ange déchu les laissait dans la pièce, partant préparer le souper. C'est alors que la reine se tourna vers Ren et lui demanda d'un air malicieux :

« Pensez vous que cet homme manie l'art de la table? »

« Vous seriez surprise de ce qu'il peut accomplir Mitsuko. » Et le Bélua lui fit un clin d'oeil énigmatique, s'approchant d'elle lentement. Passant sa main devant le visage de la jeune femme, son apparence factice disparut en même temps que les yeux de la reine s'écarquillaient d'étonnement. Le Bélua reprit :

« Vous êtes vraiment séduisante vous savez, et pourtant, vous semblez ne point vouloir utiliser votre charme pour obtenir ce que vous souhaitez. Votre ancêtre, elle, n'aurait point hésité une seule seconde à souiller les draps de ses victimes. »

La jeune femme sourit mystérieusement puis finit par dire d'une manière amusée, si bien qu'on ne pouvait savoir si elle était franche ou non : « Pourquoi chaque individu associe-il sans cesse le mal à la luxure? Mon corps n'est point à sacrifier pour je ne sais quelle cause. Je m'offrirai pour la première fois à l'homme qui le méritera. »

Ren répondit du tac au tac : « Je dirai sans prétention que je vous mérite... ». Et le jeune homme s'approcha des lèvres de la reine avant de bifurquer malicieusement, passant de nouveau sa main près du visage de Mitsuko, mais dans l'autre sens cette fois, son apparence redevenant ainsi factice. L'ex sorcière n'était pas habituée à ce genre de comportement et, pour tout avouer, elle était légèrement choquée de tant d'audace. Quelques secondes après, Dante arriva dans la salle. Il semblait à la jeune femme que seules dix minutes s'étaient écoulées mais Ren avait des pouvoirs insoupçonnable. Le maître des lieux dressa la table, apportant des plats à l'apparence exquise mais il se rendrait bien vite compte que le goût des aliments lui paraîtrait plus fade que d'habitude. La vampire regarda les plats, s'installant à la table à droite de Dante alors que Ren s'installait à gauche. Le Bélua fixa une bouteille de vin qui trônait fièrement sur le support et sans qu'il n'ait à bouger le moins du monde, le récipient prit vie, s'ouvrant seule, le liquide se versant avec une classe folle dans les trois verres à pied. Puis, il se tourna vers son hôte, un sourire aux lèvres :

« Qui aurait pu se douter qu'un homme tel que vous pourrait nous préparer un tel festin. N'est ce pas ma chère Lys? »

Mitsuko sourit, amusée de ce commentaire puis, se servant du veau, elle le goûta avant de faire une grimace et de dire : « Il semblerait que les apparences soient trompeuses... »
En fait, elle plaisantait mais Ren semblait se prendre au jeu puis continua : « Un peu comme dans votre cas, n'est ce pas? ». Et la jeune femme continua : « Oui mais contrairement à cette viande, je ne suis point infecte. »
Et alors, le Bélua sourit amusé : « Je crois au contraire que ce plat et vous êtes semblables ». La viande était exquise.

Ren se tourna vers Dante puis le questionna : « Alors, que pensez vous de votre élève mon jeune ami? »

Mer 08 Juin 2011, 17:07

Nous prîmes donc place tous ensemble sur la table . Je sentais la faim de plus en plus pesante sur mon âme , sur mon esprit qu'elle bafouait sans concession et même sur mon physique car je sentais bien une légère perte de poids en l'espace d'une demie journée . Ma tête était aussi lourde qu'une enclume et chacune de leur parole résonnait dans mon crâne comme le son du marteau qui forge une lame encore ardente . S'ils n'étaient pas mes convives , il y aurait longtemps que je les aurais chassé de mon humble demeure pour retrouver cette quiétude arrachée par une expérience irréfléchie mais qui porterait ses fruits dans un avenir proche , car on ne récoltait que ce que l'on avait semé . Leur légère joute verbale me semblait bien trop éloignée pour que je puisse y prendre part , d'ailleurs je n'étais même pas en état de pester face à cette démonstration de tour de passe-passe par notre cher Ren ou de soulever les sous-entendus aussi gros qu'un pachyderme qui fusèrent dans le salon , j'avais d'autres chats à fouetter .

Ma main se porta sur les couverts qui se dirigèrent habilement vers le rôtie de veau , couverts prévus à cet effet . Le doux fumet de la viande bien cuite , parfaitement épicée arriva jusqu'à mes narines qu'il chatouilla allégrement . Une belle tranche resta sur mon assiette une fois que j'eus découpé le morceau de chair cuisiné . Je remettais ensuite ma préparation dans le plat , mes yeux n'avaient en ligne de mire que la viande qui se trouvait dans le creux de ma vaisselle finement décorée mais ces détails ne m'importaient plus , je ne prêtais même plus attention à l'aspect de la nourriture que je ne voyais plus que comme un amas sanglant de chair qui pourrait subvenir à mes besoins : grossière erreur ! Je découpais une fine partie avec élégance , malgré la goutte de sueur discrète qui perla de ma tempe , puis je portais avec ma fourchette le morceau de viande que je venais de capturer avec le même savoir-vivre qui m'avait été inculqué depuis ma plus tendre enfance .

Quelle fut ma rancœur lorsque je perçus cette odeur si subtile se répandre dans ma bouche : un ramassis de médiocrité , cela ne comblait aucunement mes attentes , mes papilles gustatives manquèrent de s'étrangler face à cet affront . Un aliment avec si peu de saveur ne méritait pas sa place dans mon sanctuaire gastronomique qu'était ma bouche . Je mâchais avec férocité ce morceau de nourriture indigeste , essayant de calmer ma frénésie pour que ce bruit disgracieux ne soit pas perçu par mes invités . Une fois la chair déchiquetée , elle traversa le fond de ma gorge comme un caillou à la texture horrible , au gout horrible . Pourtant j'avais choisis la meilleure viande possible , l'animal lui-même était d'un élevage irréprochable et la préparation du plat était parfaite . Alors où est-ce que j'avais commis une foutue erreur si ce n'est en misant trop d'espoir sur ce bout de nourriture que même un enfant affamé rechignerait à avaler ?!

Mais soudain , cette sensation revint à mon palais , divertissant avec joie mes papilles gustatives et quelques images surgirent dans mon esprit . Je me voyais en train de me délecter de chaque goutte de sang qui avait perlé de la gorge de Lys , cette odeur qui trottait dans ma bouche et m'empêchait d'apprécier ce rôtie de veau à sa juste valeur , c'était celle du liquide vitale de mon disciple . Préoccupé , la remarque de Ren me parut un tantinet trop bien placée :

« Alors, que pensez vous de votre élève mon jeune ami? »

Ce que j'en pensais ? Mes yeux vides d'expressions se posèrent sur Lys , mon visage arborait un faciès sévère qui ne me sied guère souvent si ce n'est dans ce genre de situations où le sérieux prônait son importance . Ensuite , ces mêmes yeux se figèrent dans le regard de Ren que je toisais en raison de mon mécontentement soudain . L'envie de lui rompre le coup et de dévorer sa moelle épinière comme seul festin me démangeait au point que cela puisse se faire sentir dans tout le manoir . Aussi , pour calmer ces ardeurs , je choisis de délester le verre de vin de son contenue . Si il y a bien une chose que je n'appréciais pas , c'était le vin . Bien trop pompeux à mon goût , je ne savais pas s'il méritait d'attendre 15 ans pour être dégusté . Je ne faisais jamais le rapiat lorsqu'il s'agissait d'alcool mais je dois bien admettre qu'être une fine bouche pour quelque chose que l'on apprécie est très important . En tout cas , je ne buvais pas ce verre pour en déguster le contenu mais surtout pour me préserver de toutes tentations .

En effet , si l'alcool avait l'habitude de déchainer les passions , les travers les plus horribles de toute l'humanité et des créatures du Divin , il avait pour moi un effet fort saugrenu . Il jouait le rôle d'inhibiteur , limité ma capacité à réfléchir et encourageait mes vrais motivations à sortir , un peu comme tout le monde me direz vous . Mais c'était peut-être mon côté encore puritain , fier mais vaillant qui ressortait , c'était exactement ce qu'il me fallait pour combattre ces maux qui m'assaillaient depuis quelques heures . Je rétorquais alors , un fin sourire aux lèvres et avec une voix d'ivrogne notoire :

- Ce que j'en penses dis-je avant de regarder d'un air enfantin le plafond et de me resservir du vin . C'est qu'elle ne vaut rien au corps à corps . Chétive , une constitution plus faible que celle d'un nourrisson ... je portais le verre plein à ma bouche avant de le boire en quelques secondes . Ce n'est pas comme ça qu'elle pourra briser un os ou alors ce sera le sien .

Je me mis alors à rire aux éclats en compagnie de Ren , quel tableau viril , masculin et arriéré : deux hommes à la musculature proéminente qui se moquent ouvertement d'une frêle jeune femme qui veut apprendre les arts martiaux . Tout cela fait très cliché et néanmoins , je dû rajouter ceci :

- Mais elle a des ressources indéniables , et je sais pertinemment qu'elle ira loin .

Après tout , je ne valais pas plus qu'elle sur le plan physique lorsque j'ai commencé . Ma carrure digne d'un adolescent , ma peau aussi lisse que celle d'un bébé et mon regard de petit chaton ronronnant ne me prédisposaient pas particulièrement à la pratique du pugilat . A l'époque mon poing était faible , il faisait rire et même maintenant il n'est bon qu'à protéger ma personne . Mais je savais très bien que le jour viendra ou mon poing me protégera et permettra d'offrir à tous un avenir meilleur . A cette époque , j'étais encore parsemé de bons sentiments , mais le mal dévorant m'envahissait de plus en plus . L'alcool semblait avoir mis fin à ce processus , au moins pour le moment . Alors que je me perdais dans mes pensées , la voix du bélua retentit à nouveau :

- Et comment pouvez vous êtres aussi sûr de vous ?

Il porta à son tour son verre à sa bouche , me toisant d'un œil particulièrement agressif qui me fit sourire : nous étions entrain de nous livrer à une joute insidieuse extrêmement jouissive . Je me resservais pendant ce temps , l’alcool coulait à flot en cette belle soirée et tout portait à croire que je ne me rappellerais plus de grand chose le lentement . Une fois le verre plein , je jetais un regard plein de malice à Lys avant de lui faire glisser avec prestance le verre : la bouteille arriva parfaitement à satisfaire ma bouche car le goulot s'y retrouva sans tarder ! Je me levais alors de ma chaise en prenant de grandes gorgées sonores . Me donner en spectacle était surement mon activité favorite , et ceci ne dérogeait pas à la règle . Une fois la bouteille vite , je la posais sur la table en bois de chêne centenaire avant de m'exclamer par un bruyant soufflement alcoolisé . Puis j'ajoutais en posant un pied sur la table , mon bras par-dessus et mon doigt pointant Ren :

- Parce que c'est ma protégée .

Un silence de mort s'installa tandis qu'un sourire amusé apparut sur mon visage et le sien . Puis j'ajoutais d'un air distrait :

- Oh , les desserts !

Lys avait surement attaqué le repas pendant que nous nous procédions à ces quelques joutes masculines et Ren aussi sans même que je ne m'en aperçoive ! C'est pour ça que je fonçais en cuisine pour mettre sur un plateau un panel de dessert assez impressionnant . En revanche le retour me prit bien une dizaine de minute pour traverser toute la cuisine en état d'ébriété avec des verres en cristaux sur un plateau ...

Mer 20 Juil 2011, 20:53

Mitsuko souriait mystérieusement, se disant qu'il ne serait pas bien compliqué de se faire oublier un instant entre ces deux hommes. Ren savait un tas de choses intéressantes, il n'en faisait aucun doute, mais elle savait très bien qu'elle ne pourrait le convaincre de les lui révéler. D'ailleurs, cette connaissance ne faisait qu’attiser son désir de le faire parler bien que sa raison reste maîtresse de la situation, oui, c'était toujours ainsi chez elle et ça ne changerait sans doute pas. Car tout ce que la jeune femme faisait était chronométré avec soin, réfléchis plus ou moins longtemps mais tout de même pensé avec une minutie de fin mathématicien. Oui, cette femme aimait réellement tout contrôler et posséder toutes les cartes maîtresses afin d'être sûre et certaine d'abattre ses adversaires dès qu'elle le souhaitait. Cela dit, Ren était un adversaire qu'elle n'était pas encore en mesure d'affronter sur le plan de la connaissance car elle ne pouvait le manipuler en ne sachant point ce qu'il connaissait ou non d'elle et, à en croire ses dires et son comportement, sa personne n'avait aucun secret pour lui. La jeune femme songeait à ce qu'il savait d'elle...il ne pouvait tout de même pas la voir telle qu'elle était au fond? Elle doutait sans le laisser percevoir mais un coup d'oeil du Bélua lui apprit qu'il était doué d'empathie également. Oui, un adversaire de taille, sans aucun doute.

L'attention de la vampire se retourna vers Dante qui s'apprêtait à goûter sa viande. Elle ne voulait absolument rien manquer de ce spectacle car même si sa transformation n'était que partielle, il était fort possible qu'il ne ressente l'aliment qu'il mangerait que comme une chose fade, sans goût ou complètement dégoûtante. Par chance, la reine avait pu récupérer une fiole de potion dans la tour inconnue qui lui avait permis de recouvrer le goût des aliments, chose sans laquelle il lui était difficile de vivre. Bien entendu, en tant que vampire, elle n'avait nullement besoin de se nourrir de ce type de mets mais elle aimait trop les différentes saveurs, les différentes tonalités pour vivre éternellement en s'en passant. C'est pour cela qu'elle eut le plaisir de déguster la préparation de son hôte et maître, un fin sourire aux lèvres. Quant à lui, il était évident qu'il ne ressentait absolument pas le même plaisir. Bien sûr, il devait trop être attiré par le sang, par le désir que celui ci éveillait en lui pour apprécier la viande cuite. Cela dit, il ne sembla finalement pas avoir perdu tout sens du goût au final.

La question de Ren surprit la jeune femme au plus haut point. A vrai dire, elle ne s'y attendait pas du tout et la réponse de Dante fut des plus déconcertante. Néanmoins, il était évident qu'il disait la vérité, bien que sa puissance magique suffise amplement à combler son manque de force physique. Mais Mitsuko savait que trop bien que si elle souhaitait apprendre à se battre, c'était uniquement pour pouvoir utiliser son don d'humanité sans se mettre trop en danger elle même. Oui, car annihiler la magie de ses adversaires ainsi que la sienne comportait de nombreux risques qu'elle souhaitait limiter. En même temps, quelque chose en elle lui disait qu'il serait bon de laisser une certaine part de risque, oui, aussi infime soit-elle car si la jeune femme devenait trop puissante, elle savait que trop bien qu'elle perdrait le goût à la vie. Car ce qui la motivait vers les hauteurs, c'était avant tout ses adversaires et, si un jour elle n'en avait plus, sa réaction pourrait être malsaine.

Cela dit, Dante continua sa phrase, buvant comme un ivrogne afin, surement, d'oublier les maux qui le dévoraient depuis qu'il avait connu le « baiser » de la jeune femme. Mitsuko apprécia les dires, même si pour le moment elle n'avait fait rien de concret. Au moins, selon lui, elle avait un certain potentiel et elle n'allait pas s'en plaindre. Peut-être arriverait-il à la former correctement, malgré sa réticence à lui amener une bête non vivante. Néanmoins, sur ce coup là, il ne pouvait s'en vouloir qu'à lui même pour ne point avoir été assez précis. C'était d'ailleurs ce qui faisait parfois la différence entre deux adversaires de puissances équivalentes. C'était aussi cela qui distinguait le maître d'un génie de son esclave...les mots avaient une importance capitale parfois, une importance qui pouvait même s'avérer vitale et Mitsuko le savait plus que quiconque.

Le petit jeu verbal semblait continuer entre les deux hommes. D'ailleurs, la seule femme de la soirée n'avait même pas réagis aux rires masculins quant à sa puissance. Quoi qu'ils disent, elle savait très bien que si elle le voulait, elle pourrait les réduire en cendre tous les deux. Peut-être n'en sortirait-elle pas indemne, certes, mais elle le pouvait. D'ailleurs, pourquoi se battre elle même alors qu'une armée de vampires se ferait un plaisir de le faire à sa place. Elle n'avait donc rien dit, semblant ignorer cette discussion ennuyeuse jusqu'au moment où Ren demanda à Dante comment il savait qu'elle réussirait. Ce à quoi l'homme répondit une chose totalement...hum...simplette. Enfin, c'était des hommes, il ne fallait pas trop leur en vouloir. C'est d'ailleurs pour cela que Mitsuko se dit que dès qu'elle le pourrait, elle s'éclipserait dans sa chambre, regardant le verre de vin lancé par l'ange déchu. Elle n'avait pas l'intention de le boire...ou peut-être que...

Oui, finalement, elle décida que se joindre à ces deux hommes alcooliques lui ferait oublier à quel point ils étaient puérils. Prenant une bouteille qui se trouvait sur la table, elle remplit son verre en attendant que ces deux interlocuteurs finissent de parler et que Dante se décide à aller chercher les desserts. Ren la regarda pendant ce temps, ne semblant pas décider à lui adresser un mot. Tant mieux puisqu'elle avait bien l'intention de ne rien dire non plus et de se concentrer sur la meilleure méthode pour vider la bouteille avant que le jeune homme ne revienne. Le Bélua lui jeta un coup d'oeil amusé auquel elle ne répondit pas, commençant avec une concentration presque enfantine son projet de la soirée. C'est ainsi que lorsque Dante revint, elle venait de boire à elle seule une bouteille entière de vin rouge, ne sentant pas encore les effets de cet alcool qu'elle ne buvait jamais. Oh bien sûr, elle était d'humeur plus joyeuse que normalement mais cela s'arrêtait là.

Elle commença donc à manger son dessert dans le plus parfait des silences lorsqu'elle dit :

« Je termine ce que vous avez préparé et je retourne me coucher dans mes appartements. J'espère que l'alcool ne vous montera pas trop à la tête car si demain vous n'êtes pas à l'heure, je viendrai moi même vous réveiller maître... »

Elle ne savais pas exactement ce qui lui avait pris de dire cela mais elle ne tarda pas à se concentrer de nouveau sur son gâteau au chocolat qu'elle semblait déguster avec une passion étrange. Et peu à peu, elle sentait ses joues devenir de plus en plus chaudes, bien que ça ne l'empêche pas d'apprécier le goût de cette chose exquise qu'elle avait sous la main. Cela dit, elle commença à ne plus se sentir si bien que ça, ses membres s'engourdissant peu à peu sous l'effet de la boisson bordeaux et la jeune femme ressentant tout à coup comme une envie irrésistible de dormir.

C'est ainsi qu'après quelques instants de lutte, sa tête vint heurter doucement la table, la cuillère dans une de ces mains, le gâteau au chocolat entre les deux. Et voilà comment finissaient les grandes reines sous le régime de l'alcool...

Ven 29 Juil 2011, 14:15

Je sentais la chaleur monter jusqu'à mes oreilles , ma vue se troublait progressivement mais j'en faisais largement fi : mon adversaire , si je puis dire , tenait l'alcool comme un bœuf et semblait presque insensible à ses vertus . En réalité , j'étais moi même bien trop saoul pour me rendre compte que Ren l'était encore plus , et c'est surement pour cette raison qu'il me paraissait si normal . Les verres s'enchainaient , la boisson coulait à flot et les corps s'affaissaient sur les chaises à tel point que je ne sentais plus la rigidité de la chaise en hêtre qui me semblait être constituée uniquement d'un savant mélange de tissus et de plumes moelleuses . D'un coup , la table me semblait légèrement surélevée . C'est peut-être parce qu'à cet instant , j'étais si ivre que j'avais réussis à chuter de mon support sans m'en rendre compte . De nombreux vides dans ma tête , en effet je me déplaçais dans la pièce mais il n'y avait aucune suite logique entre mes différents mouvements et parfois j'avais l'impression de m'être téléporté .

Un sacré bordel cérébral en somme .

Ce n'est qu'au bout de quelques minutes que je réussis à remarquer Lys , ma jeune disciple , littéralement affalée sur la table , le visage contre le gâteau que je lui avais servi mais dont je ne me rappelais plus la provenance . Bref , c'est à ce moment là que Ren et moi rîmes à gorge déployée . De longues minutes s'écoulèrent , ou peut-être de courtes heures , je n'avais plus la notion du temps . En tout cas , Lys était la seule chose qui n'était pas en mouvement dans mon champs de vision . C'est à ce moment là que Ren s'exclama :

- Oarra desu lalala

Oui , il n'avait pas dit ça , mais moi j'avais entendu ce dialecte étrange . Bon , c'est clair que c'était la cuite de ma vie , presque pire que celle que j'ai pris lorsque j'ai retrouvé Mitsuko dans cette église et que je me suis fait laminer . Soudain , Ren disparut , je ne sais pas s'il s'agissait de magie ou de ma vision défaillante , mais dans le doute je ne fis rien . J'étais encore bien ivre mais je comprenais parfaitement la situation . J'étais seul avec une femme à la pâleur vampirique et sensuelle dont les effluves qui se mêlaient à mon odeur d'alcool attisaient particulièrement mes instincts les plus vils . Je bondis vers elle . Plus précisément , j'essayais vainement de la rejoindre en m'appuyant contre la table avec la vitesse d'un escargot de compétition qui aurait trop bu . Après ce périple dangereux , je m'approchais d'elle en posant mon doigt sur son visage et en m’exclamant :

- Roaoroa bobo .

J'étais sévèrement atteint , à tel point que je ne comprenais plus ce que je racontais moi même . Bref , je me saisis de la jeune femme que je pris à la force de mes bras puis je fis un pas en avant , puis un second , comme si la gravité était insoutenable ou que le poids de la frêle Lys était décuplé . Je vous passe le parcours du combattant constitué d'escaliers interminables et de corridors qui tanguaient dans mon champ de vision . Une fois ce véritable enfer passé , je réussis à trouver une chambre mais pas la clé qui allait avec . Autant dire qu'un bon coup de pied est le moyen universel d'ouvrir n'importe quelles serrures . J'avançais vers ce lit qui m'annonçait les joies d'une nuit torride et endiablée avec ma petite nymphette aux veines remplies d'alcool .

Je la posais délicatement sur le lit . J'admets qu'il m'a fallut cinq bonnes minutes avant de me rendre compte que je l'avais posée sur le sol par inadvertance . Je la soulevais pour la remettre une nouvelle fois sur le sol . J'ai réitéré le même procédé jusqu'à la faire s'allonger sur ce lit qui semblait fuir au devant de mes bras . Maintenant sur le lit , il fallait que je retire mes vêtements pour attaquer mon gibier encore tout chaud . J'allais retirer mon manteau lorsque je me rendis compte qu'il gisait à mes pieds . Étrange mais tant mieux à vrai dire . Ensuite , je retirais ma chemise . Nuance : j'essayais avec toute l'ardeur que j'avais d'enlever cette satanée chemise . Un coup de trop , un accès de colère , la chemise se déchira sans demander son reste . Maintenant je pouvais me jeter sur ma petite vampire .

Ah non , je n'avais pas encore retiré ce qui me servait de pantalon . Cette scène prouve bien qu'en matière de relations sexuelles , le textile est largement plus contraignant que les principes . Vint le moment fatidique , celui de la grande galère où j'ai essayé vainement de retirer mon pantalon par le haut , où je n'ai pas retrouvé les boutons et où j'ai réussis à en déchirer une bonne partie . Enfin prêt , ressemblant à un homme de Cro-magnon avec des lanières animales disséminées sur tout le corps , je bondis sur ma proie .

Je crois définitivement que bondir n'est pas le verbe approprié à ce récit .

J'ai plutôt "jaillis" du sol . En effet , dans ma course effrénée pour rejoindre ma douce sur son lit douillet , j'ai réussis à me prendre les pieds et à me faire tomber moi-même dans un mouvement des plus ridicules avant de me fracasser violemment la mâchoire contre le bord du lit . Qu'à cela ne tienne , après avoir affronté vents et marais , je n'allais pas m'arrêter en face du précieux trophée . A la seule force de mon esprit et de mes bras , je réussis à escalader le mont (symbolisé par le matelas rembourré) pour me frayer un chemin jusqu'au corps de ma dulcinée qui n'attendait que moi . Après toutes ses épreuves , je méritais ma récompense tant espérée .

Oui , tandis que j'enlaçais tendrement ma proie dans mes bras , c'est Morphée qui s'éprit de moi et décida à son tour de resserrer son étreinte . C'est ainsi que je m'endormis tel l'ivrogne que j'étais , sans avoir accompli quoi que ce soit à part le miracle d'avoir apporté Lys sur un lit et de l'avoir rejoins dans mon état .

D'ailleurs , je suis resté accroché à elle toute la nuit jusqu'au petit matin , des lambeaux de vêtements un peu partout sur le corps et toujours en chaussettes . Et je ne sais par quel prodige j'avais réussis à retirer mon caleçon car au-dessus des chevilles jusqu'à la tête , j'étais quasiment nu comme un ver ...

Sam 20 Aoû 2011, 14:11

Spoiler:

Mitsuko ne sut jamais rien à propos du parcours du combattant qu'avait dû vivre Dante afin de la poser sur le lit où il s'affala ensuite sur elle. A vrai dire, si cet élément était entré en sa connaissance, peut-être aurait-elle ris secrètement de l'état du jeune homme lors de la soirée passée. Seulement, elle n'aurait surement point montré cet amusement car, après tout, l'alcool avait eu raison d'elle également, l'obligeant à se plier doucement sur la table afin de trouver un repos profond. En effet, après s'être endormie, la jeune femme avait totalement perdu pieds et les éléments qui avaient suivi sa plongée dans les bras de Morphée lui étaient inconnus. Aussi, elle ne fut pas spectatrice de l'état d'ébriété avancé des deux hommes qui avaient dîné en sa compagnie et peut-être que, si cela avait été le cas, ils auraient tout deux largement baissé dans son estime. Après tout, la vampire ne voyait nullement l'intérêt de se mettre dans de tels états, des états qui ne traduisaient qu'une faiblesse certaine à son sens et qui, en plus de faire passer la personne en question pour plus stupide qu'elle n'était, la mettait en danger. En effet, quoi de plus facile que de tuer une personne gisant par terre? Même le plus fort des combattants ne pouvait résister à l'assaut d'une personne sobre dans cet état là. Bref, tout ce qui se passa avant son réveil ne fut jamais inscrit dans la mémoire de la jeune femme.

~

La nuit fut étrangement très chaude et les rêves de Mitsuko mouvementés. En effet, elle songeait à d'horribles scènes, des scènes courtes, floues mais dans lesquelles elle ne pouvait bouger, comme si une force surhumaine l'empêcher d'user de son propre corps. Et elle avait beau lutter pour que ses membres puissent se mouvoir, rien n'y faisait. Aussi, la jeune femme se réveilla-t-elle une première fois, un réveil qui fut très bref, une sorte de semi-conscience qui fit qu'elle ne se rendit pas compte de ce qui se passait réellement. Aussi, lorsque ce réveil de quelques secondes survint, elle n'ouvra pas les yeux, elle se contenta de sentir, sentir ce parfum si envoûtant qui émanait d'une chose qui se trouvait sur elle. Curieusement, la chaleur ne la dérangeait pas dans cet état et elle trouvait même confortable d'être pressée comme cela entre le matelas et la masse dont elle ignorait pour le moment tout. Aussi, sans même y réfléchir, elle entoura de ses bras cette dernière, glissant sans forcément le vouloir ses lèvres dans le cou du jeune homme. Puis, sans que rien d'autre ne se passe, elle se rendormit profondément se sentant peut-être en sécurité. Les effets de l'alcool étaient surement toujours présents car jamais la femme qui dormait à présent paisiblement aurait ressenti une telle émotion dans son état normal.

~

Rien ne vint troubler le sommeil de Mitsuko pour le reste de la nuit et c'est lorsque les premiers rayons du soleil pointèrent par la fenêtre que la jeune femme se réveilla. Un léger mal de crâne apparut de lui même comme pour lui rappeler durement les évènements de la veille. Cependant, ce fut lorsque, à moitié réveillée, la vampire voulut bouger qu'elle remarqua l'état des choses : son maître nu comme un ver sur elle. A présent totalement éveillée et jouissant pleinement de ses capacités mentales et motrices, la jeune femme examina attentivement la situation que son esprit de logique ne tarda pas à éclaircir. Se rappelant qu'elle s'était endormie sur la table, elle pensa que Dante avait simplement voulu la coucher afin de lui éviter un réveil des plus honteux. Seulement, le fait qu'il soit nu et ait surement beaucoup bu lui aussi la veille lui indiquait qu'il avait aussi voulu profiter de la situation. Ou peut-être qu'à la base, l'idée était simplement de lui faire l'amour et que c'était pour cela qu'il l'avait hissé jusqu'ici. Néanmoins, elle avait encore ses vêtements sur elle, ce qui signifiait qu'il n'était pas arrivé à ses fins. Avait-il eu des scrupules ou était-il trop soul pour continuer sa besogne?

C'est ainsi que devant ce constat, une idée intéressante germa dans l'esprit joueur de Mitsuko. Que se passerait-il s'il croyait qu'ils avaient réellement fait l'amour? Après tout, elle aurait pu se défaire de son emprise en traversant la matière et le réveiller à coup de cris indignés...mais était-ce amusant? Non, absolument pas. Ce qui allait égayer sa journée serait une mise en scène digne d'elle, une mise en scène qui les lierait sans doute un peu plus. Et si elle faisait en sorte, après cette tromperie, de lui faire croire à une paternité future? Un fin sourire apparut sur les lèvres de la reine à qui le sommeil avait fait reprendre forme normale, ses cheveux blonds étalés sur l'oreiller. L'odeur de cet homme avait ceci d'envoûtante qu'elle était typiquement masculine et sans que la jeune femme puisse contrôler quoi que ce soit, cet odeur l'attirait fortement. Cela dit, elle n'était pas femme facile et une simple essence ne pouvait venir à bout de sa raison.

Alors que le sourire qui régnait toujours sur ses lèvres prenait une tournure des plus malicieuse, la jeune femme modifia son apparence afin de prendre celle d'une personne de grande corpulence, ses vêtements ne résistant pas sous l'effet de la pression de la chaire grandissante à vue d'oeil. Seulement, ceci se passa dans la plus grande des douceurs car l'opération ne consistait nullement à réveiller l'homme. Aussi, une fois que les vêtements furent vaincus, la jeune femme reprit l'apparence de la frêle Lys qui se retrouva donc nue sous Dante. Mais, il fallait donner bien plus de réalisme à la scène. C'est ainsi qu'utilisant son don de traverser la matière, Mitsuko fit une manœuvre des plus parfaite afin d'enrouler ses jambes autour du bassin de l'homme endormi. Et, sans plus de manœuvres que celle d'étaler ses deux bras à côté de son visage, la jeune femme utilisa son contrôle des émotions afin de s'apaiser, de donner à sa respiration le rythme lent du sommeil. Elle espérait que la réaction du déchu soit à la hauteur de ses attentes...

Dim 21 Aoû 2011, 22:57

Je sentais la douce chaleur qui émanait d'un corps me réchauffer , me soutenir dans mon sommeil . Le soleil ardent profitait de ma faiblesse pour accabler mon visage de ses rayons assassins qui rapidement vinrent à bout de mon fragile repos . Pourtant , un mal de crâne terrible m'obligea à continuer de rester sur ce lit si doux , surtout que je sentais la peau fraiche d'une femme qui s'étendait sur divers partie de mon enveloppe charnelle . Sans plus attendre , je pris en charge la suite de mon sommeil artificiel , me rapprochant de la source de chaleur pour essayer de me rendormir dans les bras de quelqu'un . Étrangement , la texture des draps semblaient différentes à tel point que cela me gêna dans ma vaine tentative de repos . J'ouvris un oeil , un épais voile blanc se dressait , surement mes cheveux . J'ouvris l'autre et c'est là que je vis quelque chose d'assez pâle , proche de l'ivoire , semblable aux tissus qui ornait mon lit . J'approchais mon index pour me rendre compte qu'en effet la texture de ce dernier était bien trop étrange .

Ma tête recula avec difficulté de cette surface et je me rendis compte dans une illumination soudaine qu'il s'agissait du sein de ma disciple . Dans un élan de stupeur , je me relevais du lit , mon pied fut pris dans une embuscade orchestrée par les vrais draps et c'est ainsi que ma fabuleuse course effrénée de quelques centimètres se termina sur le parquet froid de ma chambre . Cette chute avait au moins eu le mérite de me remettre les idées en place . Enfin je crois . Oubliant littéralement mon élève qui se trémoussait peut-être sur mon lit , je me rendis vers la salle de bain ou je fis couler un peu d'eau chaude pour prendre un bain réparateur , le tout en sifflotant . Soudain , un éclair traversa ma tête et je sortis avec précipitation de la salle de bain en murmurant :

- Mais m*rde alors ...

Et non , ce n'était pas le fruit de mon imagination . Il y avait bel et bien une créature féminine étendue de tout son long sur mes draps . Et si je ne m'abuse , c'était la copie conforme de ma jeune Lys qui était venue pour un entrainement . J'approchais à pas de loup du bord , pour bien voir son visage . Aucun doute , ce teint pâle , ces joues creuses , cette bouche et ce galbe ... je m'égare . Je pris ma tête entre mes mains en feignant de hurler , je venais de commettre l'irréparable , quelque chose qu'on ne pouvait pas se pardonner dans une vie d'excellent séducteur , de maitre tombeur . J'avais couché avec mon élève ivre ...

- Et je ne m'en souviens même pas .

C'était là ma plus grande erreur , celle de toute une vie . J'avais réussis à mettre une vierge effarouchée dans mon lit et je n'avais pourtant aucun souvenir , c'était un crime . Je suais à grosses gouttes , et si c'était fait à son insu , je n'avais plus aucune chance de le refaire avec elle ... Non , il n'y avait pas moyen . Si on avait couché ensemble , alors Lys devait forcément s'en souvenir et ça lui aurait plu . Un mince sourire se dessina alors sur mon visage , un rictus effroyable et comique à la fois , mes yeux scintillaient comme des étoiles tandis que je susurrais :

- Y'a qu'à le faire une seconde fois .

Une fois de plus , une fois de moins c'est pareil . Sauf dans le cas où on l'a fait une seule fois certes . Sans plus attendre , je décidais de monter sur le lit , à califourchon . La jeune femme , totalement soumise de par son inconscience , avait l'air de se donner à moi ou du moins de s'être donnée à moi . J'approchais mes lèvres de son cou , laissant ces dernières parcourir la distance qu'elles souhaitaient à leur guise . Une fois arrivé au niveau de ses joues , je les couvrais de baiser . Mais lorsqu'il s'agit d'arriver à sa bouche , je me sentais mal à l'aise de profiter d'une femme qui n'était pas réveillée . Je poussais alors doucement sa tête en lui disant :

- Youhou , je sais que je t'ai épuisé la nuit dernière mais j'aimerais bien remettre ça !

Je disais cela en souriant , vulgaire à souhait pour plaire . Mais un détail intrigant m'interpella . Malgré la prétendue nuit torride que nous aurions passée ensemble , je ne voyais aucune traces de suçons ou de morsure que ce soit sur elle ou sur moi . Étrange pour une vampire , encore plus pour moi qui en faisait ma signature . Perplexe , je choisis d'attendre le réveil de ma dulcinée d'une nuit .

Lun 22 Aoû 2011, 14:09

Il fallait un effort hors du commun à Mitsuko pour ne pas bouger lorsque l'index de son maître vint au contact de son sein. Déjà, première chose, cette zone était très sensible et le moindre frôlement la chatouillait, ensuite, deuxième chose, il fallait qu'elle s'abstienne de le tuer sur place pour ce geste déplacé. Enfin, la jeune femme prit son mal en patience car c'était bien elle qui avait voulu cette dernière situation. Après tout, elle aurait très bien pu partir avant que ce gros tas de muscles, qui lui coupait d'ailleurs la circulation sanguine, ne se réveille. Mais c'était bien plus amusant ainsi, elle en était convaincue. Réalisant donc cet effort de ne pas bouger, elle fut soulagée lorsque Dante se leva pour se diriger vers un endroit qui devait être la salle de bain rattachée à la chambre. Cependant, comme elle n'y avait jamais mit les pieds avant puisque cette dernière n'était pas sa chambre habituelle, elle ne pouvait que le supposer. L'homme ne tarda pas à maugréer des paroles qu'elle ne comprit pas vraiment. A vrai dire, il devait réfléchir sans réellement se rendre compte qu'une partie de ses pensées se faisait à haute voix.

Néanmoins, curieusement, la jeune femme entendit cette fameuse phrase comme quoi, s'il ne se souvenait pas de la première fois, il n'y avait plus qu'à recommencer. Il n'était tout de même pas sérieux? La vampire comprit que si lorsque Dante s'avança sur le lit. Un petit moment de silence se fit avant que Mitsuko ne sente son odeur masculine si spéciale s'avancer de plus en plus vers elle. S'il continuait, elle allait le tuer, tout simplement. Encore une fois, elle se retint de bouger, laissant cet homme parcourir sa peau si sensible de ses lèvres. Etrangement, il était assez doux, ce qui étonna Mitsuko qui l'avait imaginé bien plus brutal, bestial. Cela dit, parfois, les grands guerriers cachaient une douceur de taille identique. Ses lèvres parcourant ses joues étaient comme la promesse d'une chose bien plus importante, bien plus délicieuse. Cependant, il choisit de la réveiller et, à vrai dire, c'était compréhensible.

Mitsuko remua légèrement puis finit par ouvrir les yeux lentement, pointant son regard dans celui de Dante d'un air quelque peu dans les nuages. Après tout, il fallait toujours un petit temps d'adaptation avant de se réveiller complètement. Puis, un petit sourire apparut sur ses lèvres alors qu'elle semblait bien plus apte à comprendre la situation. Et, ce petit sourire semblant si doux au début changea subitement, laissant place à un sourire d'amusement avant que la jeune Lys ne dise :

« Epuisée? »

Elle marqua un petit silence puis reprit :

« Celui de nous deux qui était le plus épuisé hier, c'était vous maître. Notre ébat n'a duré que quelques minutes, peut-être cinq pour être aimable et après avoir jouis de votre côté, vous vous êtes endormis comme une masse sur moi. »

La jeune femme se redressa puis le toisa légèrement avant de dire :

« Je ne pensais pas que faire l'amour ressemblait à cela. A vrai dire, je ne comprend même pas ce que les êtres éprouvent de plaisant à faire ce genre de chose... »

Comment réduire un homme à néant en une leçon? Et bien, il suffisait juste de suivre exactement le chemin que prenait Lys à présent. Elle finit par dire doucement :

« Enfin, j'ai été heureuse de dormir près de vous. Vous semblez bien plus tendre endormi, même si vos ronflements m'ont réveillé plusieurs fois... »

Puis, le regard de la jeune femme prit une autre expression, celle du départ. Oui, Lys allait maintenant partir, que Dante le lui permette ou non car, après tout, Mitsuko avait pour habitude de faire ce qu'elle désirait.

« Je pense que mon entrainement touche à sa fin. Je vais à présent rentrer chez moi, n'essayez pas de m'en empêcher... »

En fait, cette dernière phrase sonnait comme « vous ne reposerez jamais vos mains sur moi ». D'ailleurs, le calme avec lequel la jeune femme semblait avoir pris la chose était plutôt effrayant. Elle semblait s'adresser à Dante comme si ce qu'ils avaient fait ensemble ne comptait pas réellement, comme si elle oublierait bien vite cette nuit et que, lorsqu'un homme digne de ce nom toucherait son corps de nouveau, elle prendrait cette seconde expérience comme sa vraie première fois.

Cela dit, Mitsuko n'avait pas l'intention de s'arrêter là, elle voulait que sa sortie soit spectaculaire sans pour autant que l'ange déchu ne se rende compte de sa véritable identité. C'est pour cela que, le repoussant, elle se leva du lit et se dirigea vers la porte, puis, passant la tête une dernière fois par l'embrasure elle dit d'un ton plutôt amer :

« L'amour rend aveugle dit-on, mais dans votre cas, l'alcool rend impuissant... »

Et, utilisant son pouvoir d'humanité, Mitsuko annihila totalement les pouvoirs de Dante, ainsi que les siens propres. C'est ainsi que l'ange déchu ne pu voir qu'une dernière mèche...blonde...disparaître derrière la sortie. Puis, la jeune femme courut vers un endroit du manoir où elle pourrait se cacher avant que ses pouvoirs ne reviennent et qu'elle soit apte à invoquer un démon qui la ramènerait chez elle. Aucun serviteur ne la remarqua sur le chemin de la bibliothèque du seigneur De Mallet. En effet, sans pouvoir, son aura magique était inexistante et elle était aussi vulnérable qu'une humaine sans compter les nombreux objets qu'elle avait en sa possession. Peut-être avait-elle été dure avec cet homme qui lui avait appris tant de choses en si peu de temps, pourtant, il fallait savoir qu'on ne pouvait toucher son corps de manière aussi légère. Aussi maléfique qu'elle pouvait paraître, elle ne se donnerait certainement pas à n'importe qui.

Lun 22 Aoû 2011, 15:47

Je guettais d'un air suspicieux le réveil de la nymphette qui gisait sur mon lit depuis un petit bout de temps déjà . Le premier quel prononça fut :

« Epuisée? »

Je haussais un sourcil , la manière qu'elle avait de m'annoncer la chose me laisser présager le pire . Et c'est ainsi que la jeune Lys poursuivit :

« Celui de nous deux qui était le plus épuisé hier, c'était vous maître. Notre ébat n'a duré que quelques minutes, peut-être cinq pour être aimable et après avoir jouis de votre côté, vous vous êtes endormis comme une masse sur moi. »

Je souriais niaisement à sa remarque avant de me laisser rouler sur le côté , laissant donc mon étreinte s'envoler . Il n'y avait que deux explications plausibles à ces cinq minutes d'ébats . Soit elle ne savait pas compter , soit nous n'avions pas fait l'amour ensemble . Il était parfaitement impossible qu'un homme de ma stature et de mon expérience ne puisse donner tout son plaisir à une femme , fusse-t-elle insatiable et fusse-t-il ivre mort . Elle me toisait et moi je me contentais de faire rouler mes yeux comme un enfant qui essaierait de fuir ses responsabilités en se disant que la vieille mégère qui maugréait ne le sermonne pas pour les bonnes raisons :

« Je ne pensais pas que faire l'amour ressemblait à cela. A vrai dire, je ne comprend même pas ce que les êtres éprouvent de plaisant à faire ce genre de chose... »

J'écarquillais les yeux , alors là c'était impardonnable ! Sacrilège , hérétique , comment osait-elle blasphémer ainsi dans la demeure d'un seigneur grivois . Il y avait encore deux explications plausibles à cette réaction : soit elle n'était pas du même bord que les autres femmes , soit on avait vraiment eu aucun rapports sexuels . Je n'ai jamais entendue une femme sensée se plaindre après avoir passé une nuit avec moi , et même plusieurs . C'est du jamais vu , de l'inédit . Je frémissais d'impatience , peut-être avait-elle des détails croustillants sur notre "aventure" ?

« Enfin, j'ai été heureuse de dormir près de vous. Vous semblez bien plus tendre endormi, même si vos ronflements m'ont réveillé plusieurs fois... »

Mon visage se tourna vers le ciel puis la droite et finit par regarder les draps , pour échapper au regard de la demoiselle au tact aussi fin que du gros sel . Néanmoins , cette argument prouvait qu'on avait bien dormi ensemble toute la nuit , mais d'habitude les femmes qui couchent avec moi sont bien trop exténuées pour entendre ne serait-ce qu'un ronflement . Toujours les deux mêmes explications : soit c'était une sorte de succube insatiable soit ... enfin bref vous avez compris que je remettais sérieusement en cause le fait qu'on ait couché ensemble . Ou alors ce serait un démon lesbien insatiable qui aurait atterri dans mon lit et je me serais pris la honte de ma vie . Si j'avais su , j'aurais pris mes précautions me dis-je en haussait un sourcil de façon sarcastique . C'est là qu'elle fit sonner le glas , celui de son départ :

« Je pense que mon entrainement touche à sa fin. Je vais à présent rentrer chez moi, n'essayez pas de m'en empêcher... »

Je la suivais du regard , un rictus figé sur le visage qui exprimait un amusement devant cette scène théâtrale qui se jouait devant moi . Elle franchit la porte et je ne fis rien pour l'en empêcher , non pas que Lys ne fut pas séduisante mais simplement qu'en tant qu'homme sensé , je ne courrais pas derrière les problèmes . J'en avais déjà assez comme ça . Et soudainement , sa tête émergea d'une petite ouverture de la porte et elle ajouta :

« L'amour rend aveugle dit-on, mais dans votre cas, l'alcool rend impuissant... »

Et elle s'en alla . Je me mis à rire aux éclats , je n'avais jamais rencontré pareil bout de femme . Ce que je peux assurer , c'est que je prendrais soin d'amener un témoin la prochaine fois que je devrais passer une nuit avec elle . J’ébouriffais mes cheveux blancs qui voltigeaient dans tout les sens . Je me permis de m'étendre sur mon lit avant de m'apercevoir que j'étais toujours entièrement nu . J'ouvris alors mon armoire pour me saisir d'un peignoir vert avec mes initiales brodées dessus . La porte se rouvrit et c'est là que je vis à ma grande surprise Ren , avec un pack de bière à la main . Cet ivrogne notoire s'approcha de moi avant de dire :

- On dirait que la nuit a été longue ici .

Et en effet , je regardais autour de moi pour voir dans quel état était ma chambre . Des bouts de tissus un peu partout , la pièce sens dessus dessous . Un sourire radieux aux lèvres , je me saisis d'une canette de bière , une sorte de système ingénieux produit de la métallurgie qui permettait de conserver certaines boisson dans un bout de ferraille . J'ouvris le couvercle et me mis à boire quelques gorgées , c'est ce qu'on appelle soigner le mal , de crâne , par le mal . Je lui dis alors :

- Et toi , tu es parti où hier ?

Il avala quelques gorgées lui aussi avant de me répondre , l'air blasé :

- Sur le canapé , je poussais de petits cris pour t'interpeler mais tu ne m'as pas remarqué ...

- Ah ...

Je repris une lampée de la boisson , légèrement gêné d'avoir laissé mon hôte sans aucun soin . Mais quelque chose m'intrigua , une mèche de cheveux blonds qui se trouvaient sur le parquet de ma chambre . je les pris pour les regarder de plus près . Aucun doute possible sur la provenance de cette mèche que ce soit par la couleur ou l'odeur . L'hésitation m'envahit lorsque mon compagnon me dit :

- Hey Dante .

Je me tournais vers lui pour lui dire , à mon tour , d'un air blasé :

- Quoi Ren ?

Et à lui de sourire de plus belle en ajoutant :

- Tu sais , pour cette fille , le jour viendra mais ... pas toi .

Je manquais de m'étouffer de rire à sa boutade puis nous débutèrent une joute verbale terrible jusqu'au couché du soleil où il s'en alla . Un homme déroutant , une femme particulière . C'était une semaine pleine de rebondissement . Mais soudain le doute s'accumula en moi , l'effet de l'alcool s'était estompé et je commençais à ressentir la douleur de ma transformation vampirique . Je regardais la poignée de cheveux blonds que je tenais en fronçant les sourcils avec haine . Le jour viendra ...

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~¤ Apparente complicité ¤~ (pv Dante)

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