-40%
Le deal à ne pas rater :
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 pièces (induction, ...
59.99 € 99.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Retrouvailles perverses et beauté nocturne. [Kurenai]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

avatar
Jeu 17 Fév 2011, 16:50

    Tout vint d'une petite idée, une idée toute simple, celle que je n'avais plus jamais remis un pied en ville depuis mon retour en terres humaines. Tout vint d'un sentiment tout simple, très humain, la mélancolie. J'arpentai les rues résidentielles puis commerçantes en m'arrêtant sur la place publique, admirant des artistes de nuit prêts à tout pour être payés une ou deux pièces, souhait que je réalisai, puis repartais sans réellement décider d'un chemin à suivre, prenant les ruelles au hasard. Faute au hasard, le monde influait de partout, la chaleur omniprésente était en parfaite harmonie avec la fraîcheur nocturne ce qui donnait à cette soirée ce caractère si attirant. En ces périodes sérieuses où le bien prenait la place du mal et où l'enfer se tenait prêt à défendre sa vie face aux attaques envahisseurs du ciel, les gens avaient besoin de sortir, de s'amuser, oublier les complexités du monde, les politiques de cruauté et la loi du plus fort. Nous étions tous un peu téméraires au fonds de nous, l’oppression nous poussait à désirer ressentir une liberté plus forte encore, sans en démêler les causes, nous aimions fermer les yeux sur ces ténèbres que nous ne pouvions contrôler.

    Quant à moi, j'écoutai, j'observai, le monde grouiller avec sa joie et son euphorie habituelle, à travers les siècles, cette candeur humaine qui restait inchangée. Ces gens étaient comme le sol sur lequel ils marchaient bêtement, comme ces rues dans lesquels ils passaient fièrement, en famille ou entres amis, ces gens étaient comme leur monde : statufiés. Voilà je ne savais combien de temps que j'avais disparu, que je n'étais plus revenu, par peur que les souvenirs soient vifs et pourtant, après tout ce temps, rien n'avait changé, l'apparence était resté le même alors que le fonds était tout autre. Que restaient-ils de mes amours fanés ? De ces battements de coeurs éphémères ? Je vivais depuis des temps anciens, j'avais vue des gens naître puis mourir de vieillesse sans, pour ma part, ne prendre la moindre ride. Ces personnes qui avaient marqué ma vie, avaient disparus, raflés par la guerre, le temps et les catastrophes climatiques qui avaient même finis par nous ravager, comme si nous avions besoin que la nature s'en mêle pour mourir plus vite et en masse. J'avais cessé depuis bien longtemps de valser avec la mort, du solo langoureux avec la faucheuse jusqu'aux colères illégitimes, aujourd'hui je n'aspirais plus qu'à une seule chose : mettre de l'ordre dans ma vie, dans tout ce qui n'avait pas de sens mais qui pourtant me narguait.

    Je commençai à me lasser de ma ballade lorsque quelque chose intéressa mon regard de prés. L'église des terres du Yin et du yang. Je passai devant par hasard, le destin ayant guidé mes pas. Je m'arrêtai devant, lui faisant face tel un colosse qui se présenterait devant moi, fier de sa taille face à ma carrure risible. Ses vitraux cassés et sa façade noircit attirèrent ensuite mon attention, ce qui enleva de la beauté à ce colosse aussi vieux que mes souvenirs. Que lui était-il arrivé à lui aussi ? J'entrai sans réfléchir, une seule image me venant à l'esprit, ma dernière rencontre avec Kurenai en ces lieux maudits par les anges. Marchant dans l'allée centrale, son visage se reflétait dans mes yeux, se manifestant dans ma tête si je les fermai, son souvenir était plus présent que jamais. Je pensai souvent à elle, je le constatai visiblement. Effleurant les bancs qui bordaient l’allé, je m’en allais à penser à tout ce que cette femme avait fait pour moi, à tout ce qu’elle m’avait appris de ce monde et ses drames, des hommes et de ses rouages. Elle m’avait sauvé bien des fois, lorsque par faute d’un égoïsme incroyable, une avalanche m’avait recouvert jusqu’à ce que me souffle ne puisse transpercer la neige. Lorsque Némésis, fou à lier, était devenu incontrôlable, que je n’avais plus la force de le contenir et que ma vie était en danger, elle avait été là, une fois encore. Oui ma mémoire qui me faisait défaut n’avait pas perdu de sa vivacité pour ce qui était des souvenirs que j’avais de cette ombre, belle comme la nuit, ses cheveux d’ébènes contrastant à merveille avec son teint pâle comme une neige si pure. La mort avait rendu le contact de sa peau gelé et pourtant, elle n’avait jamais froids, malgré les morsures de l’hiver. Je me souvenais de la douceur de sa voix, plate comme ce sentiment sans vie que lui avait apporté le trépas comme si plus rien en ce monde ne pouvait l’émouvoir mais malgré cela, elle n’avait rien perdu de son humanité qui manquait au reste du monde, qui me manquait depuis si longtemps.

    Oui, son absence avait été difficile, je n’étais pas du genre à me lier à quelqu’un mais pourtant, elle était une grande amie, la seule en qui je pouvais avoir toute confiance sans jamais douter d’une quelconque traitrise, les intérêts du monde ne l’intéressait pas, elle valait mieux que ça et on ne pouvait l’influencer ou la pervertir si facilement, Kurenai n’était pas du genre naïve, loin de là. Je m’étonnai de ne pouvoir me souvenir de pas mal d’épisodes de ma vie mais de tant de détails de sa personne, comme si cela avait une importance sine qua non. Une vanité dans l’immédiat, il n’était jamais bon de vivre dans le passé, que celui-ci refasse surfasse sans prévenir et qu’il nous noie dans le regret. Un discret presque inaudible « N’oublie pas que tu me manques… » S’échappa de ma bouche, la gorge serré. Depuis mon retour, je n’avais plus recroisé une seule tête familière, tout le monde avait été emporté par le temps, certains avaient peut être fuit ces terres de sang coulé, d’autres n’avaient peut être pas tenu à la teneur des épreuves que ce monde nous imposait avec sadisme. Je laissai ensuite une rose sur l’hôtel où l’on allumait les chandelles et bougies de l’espoir, je n’étais pas partisan de l’espoir mais historien de la mémoire, ça je l’étais. Reprenant ma marche vers la sortie, je regardai une dernière fois dernière moi, comme si l’on m’avait soufflé d’attendre le commencement du bal des ombres.

Revenir en haut Aller en bas
 

Retrouvailles perverses et beauté nocturne. [Kurenai]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Retrouvailles (pv Oëna)
» Retrouvailles (pv Enzel)
» Retrouvailles ! [PV Takias]
» Des retrouvailles attendues [Iro PV Edwina]
» Echange nocturne
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Le pouvoir du Yin et du Yang :: Zone RP - Mers :: Mers - Ouest-