Faust traînait des pieds jusqu’au cours d’éducation physique. Il traversait l’allée centrale, qui séparait les bâtiments principaux du gymnase. La tête baissée sur le gravier, c’était à peine s’il regardait devant lui ou même ses pieds. Le Démon n’avait pas envie d’y aller. Toutefois, un peu d’exercice lui permettrait d’éclaircir ses idées.
-Tu es particulièrement songeur.
Et Peniel était parfois particulièrement perspicace. Faust lui jeta à peine un regard en biais. L’Archonte flottait à ses côtés. Il relevait d’une compagnie qui le laissait de plus en plus indifférent. Cette grande perche faisait des apparitions si aléatoires et intempestives dans son quotidien, le tout pour apporter son petit commentaire sur tout et n’importe quoi, que Faust avait appris à l’ignorer plus ou moins, même lorsqu’il essayait de le surprendre. Déjà, il ne sursautait plus, ce qui était un progrès en soi.
-A quoi tu penses ?
La question était purement rhétorique, puisque le Démon ne pouvait rien lui cacher. En d’autres termes, Peniel savait exactement à quoi il pensait ; il prenait juste plaisir à le lui faire admettre. Parce que les faiblesses des uns étaient les forces des autres.
-Persy.
Le silence s’imposa, mais c’était bien parce que l’intru voulût qu’il développât, ce qui se faisait attendre plus que nécessaire à son goût. Faust essaya de rassembler ses doutes pour en faire des idées, puis des phrases complètes. Son regard était toujours perdu dans la monotonie de l’allée qu’il empruntait, quand il aperçut un objet rond. La balle bleue gisait au milieu du chemin. Ce devait être l’un des jouets stupides de ce troupeau de chiens qui avait envahi l’école depuis peu. Il donna un coup de pied dedans et celle-ci fila aussitôt.
-Je comprends pas trop ce qu’elle aimerait.
Il restait évasif parce qu’il n’avait pas envie de parler de tout ça là où trainaient tant d’oreilles attentives. Déjà qu’on devait penser qu’il marmonnait tout seul…
-Tu veux parler de votre première fois ? Articula Peniel à voix très très haute et intelligible.
Son manque de tact irrita l’étudiant. Heureusement, le blond était aussi invisible qu’inaudible pour les autres.
-Hm…
-Hé !
Faust chercha la voix féminine qui l’avait appelé. Une vingtaine de mètres plus loin, droit devant lui, il reconnut la Magicienne de la promo supérieure. Il connaissait Blu parce qu’ils avaient déjà séché les cours ensemble une fois. Elle lui avait fait découvrir l’île-école et en toute franchise, il avait passé un bon après-midi. Encore aujourd’hui, il ne comprenait pas trop pourquoi elle avait été gentille avec lui.
Blu tenait la balle dans sa main, levée au-dessus de sa tête. Elle l’avait interceptée durant sa course et présumait que son camarade voudrait la récupérer.
-Attrape !
Elle tendit son bras, s’arqua, puis d’un mouvement parabole, elle la lança dans la direction du Démon. La balle effectua une trajectoire en cloche. Le Démon n’extraillit pas ses mains de ses poches. Il se contenta de suivre l’objet volant en évaluant s’il allait se le prendre en pleine face. Dans le doute, il se décala, mais cela n’aurait pas été nécessaire en soi. Blu avait lancé carrément trop fort et la balle était passée au-dessus de sa tête. A l’absence d’un bruit caractéristique du retour sur le gravier, et à la plainte qui remplaça celle-ci, la Magicienne comprit avec effroi qu’elle avait manqué d’assommer quelqu’un. Faust en face d’elle, pivota elle l’entendit ricaner de là où elle se trouvait.
-Bien joué. Commenta-t-il.
Il se décala pour que Blu découvrît les dégâts qu’elle venait de causer. Aussitôt, ses yeux s’écarquillèrent et elle serra la lanière de son sac à dos. La victime de son lancer n’était autre que cette emmerdeuse de Susannah. La bouche entrouverte, la Magicienne inspira l’oxygène qui permettrait à son cerveau de trouver rapidement une solution à la problématique qui se profilait.
Susannah ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 433 ◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Ven 16 Fév 2024, 14:54
Le mouvement parabolique est provoqué par l’accélération de la gravité Faust, Blu, Næmo & Susannah
RP précédent : Dans le mauvais bocal Chronologie : Après Juvaniel et après la punition avec Lazare (#Toux et fumier) Note : Næmo n'a pas encore reçu la seconde lettre de Lazare, ce sera après son séjour à Basphel dans sa chrono.
Susannah franchit la porte de l'infirmerie en trombe. Son regard hameçonna la silhouette de l'infirmier assis derrière son bureau. Profondément agacée d'avoir été interrompue alors qu'elle se rendait à la bibliothèque pour clôturer un devoir qu'elle devait rendre aujourd'hui, elle espérait qu'il avait une bonne raison de lui avoir demandé de venir. « Bonjour. C'est pour quoi ? Si c'est encore Alcide qui est allé raconter des imbécilités sur ma santé mentale, je vous ferai savoir que je n'ai ni le temps, ni l'envie de vous parler. Je vais très bien et je suis heureuse et ce garçon est un idiot, ou un menteur. Qu'il soit les deux ne me surprendrait pas. » lança-t-elle d'une traite. L'infirmier resta coi quelques secondes après cette tirade, les paupières agitées par la perplexité quand un vagissement sourd jaillit de la droite de l'Ondine, où les lits étaient alignés. « Susuuuuuuuuuuu ! » Elle se tourna, à temps pour apercevoir un bambin sauter à terre et se ruer dans ses jambes avec une rapidité insoupçonnée pour ces courtes jambes et ce fut au tour de la bleue d'avoir le sifflet coupé par la surprise. Elle reprit ses esprits en même temps qu'elle s'accroupissait pour le prendre par les épaules et mieux le regarder. « Næmo ?! Mais qu'est-ce que tu fabriques ici ? » « J'avais très très mal au ventre mais le Gælyan m'a donné un sirop qui avait le goût de fraise et ça va beaucoup mieux ! T'as coupé tes cheveux ? » « ... Quoi ? » « Des élèves ont prévenu un professeur qu'un enfant était aux toilettes. Ils me l'ont amené immédiatement. Une simple gastro-entérite, rien de méchant. En lui parlant, j'ai compris qu'il s'agissait de votre frère. » intervint l'infirmier. « Oui ! Les deux jumelles blondes m'ont emmené aux toilettes ! Mais ce sont des menteuses ! Argos n'est même pas ressuscité... » Susannah baissa les yeux sur une humide motte de papier grisâtre et esquissa une moue de dégoût. « Les deux jumelles... Ah. Je crois que je vois à qui tu fais référence. » Elle avait oublié leurs noms mais ce ne serait pas difficile à retrouver. Elle se souvenait surtout qu'il s'agissait de Sorcières et Susannah fit rapidement le lien entre cette information et le mal dont son frère avait souffert. Notant d'aller leur toucher deux mots à l'occasion, elle se releva et attrapa la main de l'enfant qui leva des yeux transportés de bonheur sur sa soeur. « Je m'en occupe. » Il y aurait bien quelque part à Basphel ville un portail qui ramènerait l'indésirable là où était sa place. Elle songea à Nahoko qui devait souffrir d'un malaise d'inquiétude à l'heure qu'il est.
Message I | 471 mots
Merci Jil :
Susannah ~ Sirène ~ Niveau I ~ ◈ Parchemins usagés : 433 ◈ YinYanisé(e) le : 04/04/2021
Ven 16 Fév 2024, 14:55
Le mouvement parabolique est provoqué par l’accélération de la gravité Faust, Blu, Næmo & Susannah
« Pourquoi tu répondais pas à mes lettres ? » Ses mots sortaient hachés, alors qu'il trottinait tant bien que mal pour suivre le pas rapide de Susannah tout en essayant d'avaler visuellement tout ce qu'il pouvait de l'environnement qu'il avait passé tant de temps à imaginer. Il avait la tête qui tournait, et un peu faim aussi maintenant qu'il avait rendu tout son petit-déjeuner. « J'ai autre chose à faire qu'à t'écrire. » rétorqua-t-elle. « Je comptais revenir bientôt à Port Dirælla de toute façon. » ajouta-t-elle ensuite, un peu moins durement alors que le menton de Næmo se mettait à trembler. Son visage fut transcendé par la nouvelle. « C'est vrai ?! Quand ? Demain ? » « Mais non. Bientôt. » « Ah oui. C'est vrai que tu es punie parce que tu fais des bêtises. C'est le garçon qui veut te faire des bisous qui me l'a dit. Il dit que t'es une salope. » L'Ondine s'arrêta si vivement que le garçon fit une glissade sur ses talons et ne dut son équilibre qu'à la poigne serrée sur sa main. « Pardon ? Qu'est-ce que tu as dit ? » Effrayé par le ton de sa soeur, Næmo déglutit et se hâta de répondre à toute vitesse pour s'assurer de déplacer l'ire dansant dans les yeux de Susannah sur quelqu'un d'autre que lui. « Nahoko a dit que c'était une insute ! Alors je lui ai dit que c'était les Gælyan les salopes ! » Il exhiba toute sa dentition à trous avec un sourire de paon. « Insulte. » corrigea mécaniquement Susannah, qui réfléchissait à toute vitesse. Il n'était pas difficile de deviner de qui Næmo parlait. Elle allait faire sa fête à Lazare, ce petit avorton de bipède qui osait l'insulter dans son dos. Comment il en était arrivé à parler avec son frère, elle l'ignorait, mais il allait - une vive douleur provoquée par un coup dans l'oeil interrompit brusquement l'élaboration du meurtre de Lazare. « Susu ! » cria Næmo à côté alors qu'elle portait la main à son oeil en laissant s'échapper un vilain juron qui arracha un hoquet de stupeur à l'enfant. « Qui a... » Elle fouilla le paysage à la recherche du suicidaire et tomba sur deux élèves qu'elle reconnu instantanément. L'expression goguenarde du Démon fut la seule chose qu'elle enregistra. Son sang ne fit qu'un tour. Il y avait échappé la première fois, mais cette fois, elle allait lui faire la peau. « Espèce de... Je vais te... » Elle se baissa, attrapa la balle et, remerciant ses entraînements au Puffball, banda ses muscles et lança de toutes ses forces la balle droit sur la trogne de Faust. Eberlué et presque hypnotisé, Næmo suivit la trajectoire de la balle avec des yeux ronds comme des billes, le bec grand ouvert.
Message II | 488 mots
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Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1702 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
La mine décomposée de la Magicienne le fit rire davantage. La pauvre était dans une belle merde maintenant, et il n’avait pas du tout l’intention d’intervenir pour prendre sa défense. Susannah était un problème que l’on se coltinait en solo ou que l’on fuyait, car elle était de loin la pire emmerdeuse de toute l’école. C’était d’ailleurs fou qu’il ne s’agît pas d’une Démone. L’adolescent allait abandonner son emplacement peu stratégique pour laisser une allée d’honneur vers la fautive, mais la réplique de la Sirène fut plus rapide et interrompit le cours de son échappée.
-Aïe !
-Oof. Fit Peniel, pas du tout mécontent d’assister à ce spectacle.
Faust cacha son œil avec sa main et frotta vigoureusement la zone touché. Il avait mal et nul doute que cette pouffiasse lui avait enfoncé le globe oculaire dans son orbite.
-Espèce de grosse malade ! T’es conne ou quoi ? Putain !
-Arme tes poings, Faust.
Peniel était juste derrière lui, mais le garçon ne l’écoutait pas.
-C’est pas moi qui t’ai fait ça, c’est elle.
L’Archonte poussa une plainte exagérée. Parfois, il trouvait que son poulain était nul. Provoquer une baston n’aurait pas pu lui faire de mal, pour une fois. Mais à la place, Faust pointait Blu du doigt sans aucune honte. Cette dernière accourait en leur direction.
-Tss. En voilà une qui porte ses responsabilités comme ses couilles. Prends-en de la graine, gamin.
Le Démon mordit l’intérieur de ses joues. Son foutu Archonte le mettait en rogne plus que nécessaire. Cet idiot ne comprenait pas que s’il s’y mettait, c’était lui qui allait se taper des heures de colles et qui allait se faire défoncer quand il rentrerait à la maison.
-Arrête, Susannah ! Héla Blu quand elle fut presque arrivée. C’est pas lui, c’est moi. J’ai lancé trop fort, j’ai pas fait exprès.
Ce ne fut qu’à ce moment-là que Faust remarqua le minus qui accompagnait la peste. Il ne savait pas qui il était, ni ce qu’il foutait là, mais il lui asséna un regard noir. Il se découvrit l'œil après l’avoir bien frotté, mais une douleur sourde le lançait encore avec les pulsations de son sang. Il allait avoir un cocard, c’était sûr.
-Je suis désolée. Poursuivit Blu en s’adressant d’abord à Susannah. Ça va ? Puis, elle se tourna vers le Démon. Ça va ?
-Sérieusement, Faust, t’es en train de te faire ridiculiser par ces deux filles ? Dont une Magicienne ? Se moqua grassement Peniel.
Le Charbon grogna. Tout le monde lui tapait sur le système. S’ils pouvaient dégager, tous autant qu’ils étaient, ça lui conviendrait bien. Mais s’il pouvait s’en sortir avec ses deux camarades, ça ne serait pas la même paire de manches avec sa divinité de pacotille. Dans un sens, peut-être que subir ses commentaires une fois qu’il se serait sorti indemne de cette incartade serait pire que de plonger tête la première dans une dispute d’écoliers.
-Ça irait mieux si cette grosse débile mentale existait pas. Répondit-il en regardant Susannah de manière appuyée.
-Ouais, c’est ça qu’on veut. Susurra Peniel à son oreille. Allez, arme tes poings !
« Pardon ?! » L'enchaînement d'insultes fit frémir Susannah de tout son être et son regard se durcit. Son audace la fit rougir de colère jusqu'à la racine de ses cheveux. Næmo, la bouche toujours ouverte, semblait ne pas en croire ni ses yeux, ni ses oreilles. Sa soeur, elle, avait complètement oublié son existence et marchait résolument sur Faust avec la ferme intention de lui faire avaler ses dents. Avec un temps de retard, il la suivit et tâcha de la copier en adoptant une moue mécontente.
« Quoi ? » Alors qu'elle arrivait sur le Démon, elle tourna son attention sur la brunette qui arrivait aussi au coeur du conflit. Si son regard avait pu couper, la Magicienne aurait fini en lamelles. Récemment, elle l'avait vue traîner à plusieurs reprises avec Claer, ce qui n'arrangeait pas l'opinion qu'elle s'était forgée sur son compte. Næmo lui, surprit l'animosité du brun querelleur braquée sur lui. Il sursauta de peur et, intimidé, se colla dans les jambes de sa soeur. Blotti dans son ombre, il se permit de froncer les sourcils et alla jusqu'à lui tirer la langue. Sa soeur allait certainement tuer ce Gælyan, c'est tout ce qu'il méritait pour avoir osé lui manquer de respect.
« Non ça ne va pas. Tu peux pas faire attention espèce de gourdasse ? » s'emporta Susannah en pointant un index impérieux sur Blu. « Tu es aussi empotée qu'à la Nocturne, ma parole. Et quoi ? Qu'est-ce que tu as dit ? Répète pour voir ? » « Susu n'est pas une grosse débile mentale espèce de sale Gælyan qui pue ! Salope ! » intervint Næmo, à son tour offusqué par les propos du brun. « Je n'ai rien à recevoir de la part d'un faiblard comme toi que tout le monde appelle Faustine, clochard ! » « Ouais, clochard ! » abonda l'enfant en brandissant son poing. « Silence, toi ! Pousse-toi de là ! » Comme il la gênait, elle le repoussa et il tomba sur les fesses, pour observer, sonné, l'Ondine avancer sur Faust et lui coller une énorme gifle. Excité par les braises du chaos, Næmo se releva d'un bond et se jeta sur l'adolescent avec l'objectif de lui enfoncer sa tête dans le ventre. Il dut rapidement revoir sa stratégie et opta finalement pour une attaque plus appropriée pour sa taille et planta sauvagement ses dents dans la jambe du Démon.
Message III | 409 mots
Merci Jil :
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1702 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Il y avait des fois où l’honnêteté payait. Et puis il y avait des fois où ça revenait à sauter à pieds joints dans le plat. Blu le savait et l’avait toujours su : avec Susannah, la première possibilité n’existait pas. Son unique confrontation précédente avec elle, largement complétée par toutes les rumeurs qui arpentaient quasi-continuellement les couloirs de l’école, aurait permis à n’importe qui d’arriver aisément à cette conclusion. Mais cela n’avait pas empêché la Magicienne de jouer au jeu de la bonne personne jusqu’au bout. Parfois, Blu détestait avoir des principes auxquels se tenir. Elle aurait pu faire une entorse à cette règle mentale pour l’Ondine, mais elle n’avait pas réussi à s’y résoudre. Être Magicienne pouvait s’avérer être un handicap.
-Hé, j’ai dit que j’étais désolée.
Les mains posées sur les hanches, elle restait légèrement en retrait malgré le doigt pointé vers elle. Espèce de gourdasse ? Ça la faisait frémir, il allait sans dire, mais elle ne voulait pas de conflit, du moins le moins possible. Cela lui demandait un effort conséquent. Une réplique acerbe était logée entre ses dents, au bout de sa langue, mais elle s’interdisait de la dire. Malheureusement, ni Susannah, ni le petit entre ses jambes, ni cet idiot de Démon, ne semblaient résolus à marcher sur cette voie.
-Hé !
La Nocturne s’était déroulée une éternité de cela et cette peste remontait quand-même toute la fange qu’elle pouvait. Blu serra la mâchoire.
-Va te faire voir ! Siffla-t-elle.
-J’ai dit que t’étais une grosse et une débile mentale. Répéta Faust plus fort, à la demande de la Sirène. Il pivota immédiatement après vers la demi-portion. C’est toi la salope, petite merde !
Les insultes des deux poissons volaient comme une palanquée de flèches. Peniel se frottait les mains, toutes dents dehors.
-C’est moi que tu traites de faiblard, Susu ?
La réponse à sa question rhétorique fut rapide et efficace : une claque comme il n’en fallait pas deux. Pris d’une rage folle, Faust attrapa l’insolente par le sol et brandit son poing. Une douleur à la jambe le fit crier avant qu’il n’eût abattu celui-ci dans le joli minois de celle dont tout le monde voulait la mort.
-Putain, dégage !
ll donna un coup de pied dans l’enfant. Blu se jeta sur celui-ci pour l’écarter du conflit. Elle le ficha par terre.
-Reste-là, je vais les séparer.
-Résiste à Blu, Faust ! S’écria Peniel, dix mètres plus loin, qui avait placé ses mains en porte-voix. Bats-toi !
Débarrassé sur trublion, le concerné parvînt enfin à coller ses phalanges contre la joue de Susannah.
-Arrêtez !
La Magicienne tira le Vil par l’épaule. Celui-ci n’hésita pas à se défaire de son adversaire pour la repousser. Blu tomba à la renverse et Faust se jeta à nouveau sur Susannah. D’excitation, Peniel tapait dans ses mains. Le Démon n’avait plus tout à fait une apparence normale, comme s’il émanait de lui des ténèbres pures. Accessoirement, des cornes poussaient sur son front.
-Sale pute ! Fit-il en lui assénant un autre coup.
En voyant son frère hoqueter sous le coup de pied et son teint devenir verdâtre, Susannah poussa un rugissement de rage. Le peu de contrôle qu'elle possédait encore fut envoyé au diable. Une bordée de jurons hauts en couleur s'évada d'entre ses lèvres, suivie d'une vicieuse remontée de genou droit sur la virilité de l'adolescent. À terre, Næmo s'était laissé glissé sur le côté et pleurait bruyamment, ajoutant au chaos sonore, les mains serrées sur sa tunique de nuit désormais toute crottée. L'Ondine n'entendait pas ses gémissements. Ses propres poings ramassés sur ses flancs, elle ne prêta pas plus d'attention à la Magicienne qui avait presque rebondi avec l'efficacité d'un papillon sur la trajectoire d'un dragon en voulant s'immiscer dans leur règlement de compte, ne la gratifiant que d'un « Dégage ! » agressif. Elle n'hésiterait pas à lui en coller une à elle aussi si elle avait la bêtise de s'approcher encore. « Nahokoooo... » sanglotait éperdument le garçon au sol, les mains toujours crispées sur son ventre.
La lèvre inférieure de Susannah flamboyait de douleur, tout comme sa joue qui irradiait de souffrance, donnant davantage de grain à moudre à sa rage bouillonnante. Elle envoyait ses propres poings dans les côtes du Démon et partout où elle pouvait l'atteindre, sans suivre de stratégie autre que la satisfaction d'entendre le son mat de ses coups sur le corps du brun. Elle se reçut l'immonde et atroce jet humide sur la joue. Le temps retint son souffle. Ses traits déformés laissaient entrapercevoir des esquisses troubles du faciès monstrueux qui hantaient les légendes courant sur son peuple. Sa magie en elle fusa et la traversa comme un éclair. Quand son poing percuta le sternum de Faust, celui-ci décolla littéralement du sol pour s'effondrer lourdement à quelques mètres, non loin de Næmo qui se mit à ramper faiblement pour s'éloigner. Susannah ne s'en arrêta pas là. Habitée par une ire aussi glacée et impitoyable que les abysses, elle fondit sur le Démon et s'assit sur lui. Sifflant des insultes dans sa langue natale comme dans celle du commun, elle s'en prit à son visage, ses ongles creusant des sillons jusqu'à voir des larmes de sang apparaître dans le sillage. Elle voulait le tuer, lui arracher les yeux et enfoncer ses doigts dans sa gorge pour lui arracher la langue. Juste une seconde, avant de s'attaquer effectivement aux orifices du Démon, la furie s'interrompit pour harponner son frère. « Arrête tout de suite de pleurer ou je t'abandonne parmi les Gælyan. » Comme par miracle, l'enfant cessa de vagir. Il renifla péniblement, puis regarda autour de lui. Il trouva Blu sur le chemin. Sa lèvre inférieure se mit à trembler, comme si voir la seule personne encore en maîtrise de ses émotions le vidait de ses dernières forces. « Je... » Il fut pris d'un haut-le-cœur, puis d'un autre, et se vomit dessus avec la bile encore dans son estomac.
Message IV | 516 mots
Merci Jil :
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1702 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
La Magicienne avait été repoussée avec une facilité déconcertante. En un seul coup, elle avait pu être témoin de la force du brun, qui surpassait largement la sienne. La manière dont Susannah lui tenait tête prouvait qu’elle était à peu près du même acabit, si ce n’était plus. Après tout, l’Ondine n’était pas connue pour sa tendresse d’un point de vue physique non-plus. Elle rivalisait facilement avec les quelques caïds masculins qui régnaient dans les rangs des différentes promotions de l’établissement.
Les deux maléfiques s’envoyaient des pâtés sans qu’elle ne trouvât le moyen d’y remédier en évitant se blesser elle-même. Le gamin était resté à l’écart comme elle le lui avait demandé, mais il tirait une drôle de tête. Soudain, il se pencha sur le côté pour régurgiter.
-Par Suris…
Elle bondit sur ses pieds.
-Hey, ça va aller ?
Elle posa une main compatissante sur son dos, qu’elle frotta. Elle ouvrit son sac de cours, duquel elle extirpa sa bouteille d’eau.
-Tiens, bois. Et ensuite, allonge-toi dans l’herbe. Je vais les séparer et on t’emmènera à l’infirmerie ensuite. D’accord ?
Cette dispute avait tourné au vinaigre depuis bien trop longtemps. Pourquoi n’y avait-il aucun surveillant aux alentours ? La Magicienne ne pouvait décemment pas partir sans s’assurer qu’ils ne s'entre-tueraient pas. Elle pivota sur ses genoux pour évaluer la situation et écarquilla les yeux en découvrant le virage que le combat venait de prendre.
-Qu’est-ce que…
Où était Faust ?
Être une entité démoniaque, c’était impressionnant. Mais quand l’entité démoniaque se prenait un coup dans les parties, celle-ci n’avait plus d’inhumain que son apparence un peu sombre. Rester droit devenait une épreuve à elle-seule. Les yeux vides et révulsés défiaient la Sirène. Il allait la mettre au sol. Avant qu’il pût mettre cette menace à exécution, le poing de l’étudiante le fit décoller du sol. Faust s’écrasa lamentablement sur le gravier et sa tête heurta le sol. Il rouvrit les yeux lorsque Susannah le surplombait. Un poing s’écrasa sur sa pommette.
-Allez, Faust, qu’est-ce que tu fous ??? Rugit Peniel. Reprends-toi !
Sa mâchoire fut touchée, puis son nez. Faust bouillonnait, même s’il crut à un moment donné qu’il allait perdre conscience. Le problème était qu’il ne pouvait pas perdre. Il ne pouvait pas se faire laminer par cette grognasse de Susannah, car ce serait donner raison à tous ses agissements d’hystérique décérébrée. Elle avait besoin d’une bonne humiliation. Faust profita de l’accalmie pour se ressaisir. A l’aide de sa magie, il fit gicler le sang qui coulait de son nez dans les yeux de l’abrutie. Il tira sur ses cheveux, ramena son visage jusqu’au sien. Sa main serra sa prise, où il concentra toute sa force. Le Reflet de l’Autre en action, le Démon quitta toute forme humaine. Le serpent noir glissa entre les jambes de l’insolente, remonta le long de son échine et se condensa en une poigne ferme sur sa nuque. La pression s’accentua sur le pouce et l’annulaire, à la naissance de ses mandibules, tandis que l’index et le majeur empêchaient la tête de se redresser. Brutalement, la main écrasa la tête de la Sirène sur le sol. Il allait lui faire bouffer le sol et marquer définitivement sa face de lotte de sa cuisante défaite contre le gravier, incruster ces petits cailloux dans tous les pores de sa peau de morue. L’Autre effectuait des à-coups violents, afin d’optimiser l’efficacité de l’implantation.
-Stop ! Arrêtez !
Surgissant par le côté, Blu s’empara du poignet de ses deux mains. Lorsque l’Autre pivota vers elle pour s’accrocher à sa gorge, elle poussa un cri et trébucha vers l’arrière. Dès que ses fesses touchèrent le sol, un poids lourd l’écrasa tout entière. Elle dévisagea Faust, horrifiée. Le Démon avait l’air mal en point.
-Dégage ! Vociféra-t-elle.
Usant de ses pieds, elle rampa hors de son contact. Elle tremblait de tous ses membres.
« Asseyez-vous. » Avec toute la dignité dont elle était capable dans la mesure où son apparence n'avait rien à envier à un épouvantail levé du mauvais pied, Susannah s'assit sur une chaise au milieu de la salle de classe vide. Du sang coulait de son nez comme une fontaine et elle tenta d'endiguer le flot tant bien que mal avec sa manche, grimaçant quand le tissu effleura son nez devenu aussi enflé et violacé qu'une aubergine. Un de ses yeux n'arrivait pas à s'ouvrir complètement et du sang maculait son visage et sa lèvre inférieure était ouverte. Elle se l'humectait régulièrement malgré la douleur et un goût ferreux s'était imprimé sur sa langue. La professeure qui avait surpris la scène catastrophique alla s'était adossée à l'une des tables du premier rang. Son air sévère manquait de sincérité, comme une actrice lasse de jouer le même rôle inlassablement.
Næmo leva les yeux sur Blu avec gravité. Un peu plus tôt, il avait séquestré sa main. Il était encore un peu pâle mais avait violemment protesté à la suggestion de se rendre à l'infirmerie, refusant que Susannah quitte son champ de vision. Il hésita, esquissa une grimace en forme de sourire à la brune et lâcha sa main pour aller vers sa soeur, non sans avoir au préalable fait un arc de cercle pour éviter Faust. Sans qu'un mot soit échangé, comme une habitude ancrée par le passé, il tendit les bras au moment où elle l'attrapait sous les aisselles pour le positionner sur ses genoux. « Quelqu'un aurait-il l'obligeance de m'expliquer ce qu'il s'est passé ? » Intimidé, l'Ondin se recroquevilla et commença à enlever, un par un, les graviers incrustés sur le visage et dans les cheveux de Susannah. De temps à autre, il jetait un regard mi - craintif, mi - menaçant en direction du Démon.
Susannah pinça les lèvres à la question, déterminée à se murer dans le silence. Intérieurement, elle pestait. Trop de fois, elle avait été reprise par le corps enseignant de l'école. Sa retenue avec Lazare ne datait même pas de si longtemps que ça, et elle avait déjà été avertie que les limites ne devaient plus être dépassées. C'était peut-être la fois de trop. Elle lança un regard acéré sur Faust et tira un peu de réconfort de le voir aussi ravagé qu'elle. Elle s'amusa à compter le nombre de griffures labourant son faciès, et se permit un sourire sardonique quand il croisa son regard. Dès la première occasion, elle le noierait, dans une mare de boue de préférence. Non, pire que ça, elle le détruirait d'abord socialement. Il faisait déjà du bon travail tout seul, avec l'étiquette de son surnom féminin collé au dos, mais c'était loin d'être assez pour assouvir le désir de vengeance de la Sirène.
« Dantilleul ? Vous ne m'avez pas habituée à vous trouver au milieu d'un tel chahut. » La professeure semblait vouloir se raccrocher à la seule personne qui semblait indemne. « Et pourquoi y a-t-il un enfant ? » Næmo, devinant qu'on parlait de lui, se colla davantage contre Susannah. Le formalisme qui teintait la voix de la professeure bloqua sa langue dans une chappe de plomb et il cacha son visage dans le buste de sa soeur. « C'est mon frère. Sa présence est un accident. Il doit aller prendre un portail en ville pour rentrer chez nous. » daigna enfin répondre la bleue.
Message IV | 594 mots
Merci Jil :
Kitoe ~ Démon ~ Niveau II ~ ◈ Parchemins usagés : 1702 ◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Peniel affubla Faust de quelques tapes sur l’épaule, que lui seul pouvait voir et sentir. Il lui asséna ensuite une petite claque amicale sur la joue, qui fit grogner le Démon. Le contact avait eu l’effet cuisant d’une gicle sur un coup de soleil bien rouge.
-Oups, pardon.
L’Archonte n’était pas vraiment désolé et à ce stade, Faust aurait payé très cher pour le faire disparaître.
-C’est bien champion, tu t’es bien battu.
Officieusement, il avait gagné, mais l’adolescent n’en retirait aucune fierté, sinon le plaisir d’avoir défiguré l’autre truie. Malheureusement, lui-même n’était pas mal dans son genre. Sa tête boursouflée était une enclume coincée dans un scaphandre. Il avait du sang dans la bouche, du sang en caillots dans le nez qui l’empêchait de respirer convenablement, et sa joue, qui avait été griffée à vif, le brûlait ; il avait toujours la sensation d’avoir un œil plus enfoncé que l’autre ; ses phalanges, cachées sur la table, le piquaient. Puisqu’il avait autre chose à penser, le petit discours de la professeure ne l’atteignait pas trop. De toute manière, l’affaire était assez simple : tout était de la faute de Susannah, ce gros thon ambulant.
Blu était assise tout à la gauche du groupe. Comparé aux trois autres, elle avait une attitude exemplaire : pas une égratignure, un teint normal, et les mains jointes sur ses genoux comme un petit élève modèle de la Craie. Son attention s’attardait sur chacun des protagonistes de cette sombre histoire.
-Eh bien… C’est assez bête. Gênée face à la sollicitation de l’adulte, elle étouffa un rire faux. J’ai vu une balle par terre et je pensais qu’elle appartenait à Faust. Alors je la lui ai lancée, mais je me suis loupée et elle a atterri sur Susannah…
Elle riva son attention sur le bureau. Ses joues rosissaient, car après tout, en plus d’être une situation parfaitement débile, c’était à cause d’elle que tout avait commencé.
-Susannah a cru que c’était Faust. J’ai voulu écourter le malentendu et m’excuser mais…
Elle releva des yeux sévères sur ses deux idiots de camarades. Elle ne devait pas oublier que la responsabilité ne revenait pas qu’à elle.
-Ils étaient décidés à se battre. J’ai voulu les séparer, mais j’ai rien pu faire. Je me suis occupée de… Comment s’appelait-il ? du frère de Susannah parce qu’il s’est pris un violent coup dans le ventre.
Ils allaient la détester encore plus et lui reprocher avoir embelli l’histoire de son côté. C’était ce que les élèves faisaient par ici : s’accuser mutuellement pour amoindrir sa punition et alourdir celle des autres. Pour autant, la Magicienne essayait de retranscrire la scène de la manière la plus fidèle possible. Quand ils se seraient tous les deux remis, l’un comme l’autre serait un ennemi redoutable qu’il ne lui fallait pas se mettre à dos plus que ça n’était déjà le cas. La professeure resta parfaitement insensible à sa version des faits. Elle se contenta d’une moue en dévisageant pour la énième fois les deux combattants.
-Est-ce que vous avez une autre version ?
Faust n’en fit rien. Il voulait juste quitter cette pièce, nettoyer son nez, ses plaies et aller dormir.
-Bon. Merci, mademoiselle Dantilleul, pour ces éclaircissements. Il s’agira d’un avertissement pour vous. Slyther et Daeloran, quant à vous, vous serez envoyé en conseil de discipline. Faust se retînt d’un regard en biais. Elle se pencha vers la poiscaille. Au vu des circonstances particulières, vos parents ne seront pas convoqués, mais nous préparerons un courrier. Pour vous, monsieur Slyther, nous vous épargnerons cette chance.
S’il resta inexpressif, c’était uniquement parce que son visage lui faisait mal, et s’il ne lâcha aucun juron, ce fut pour ne pas empirer son cas. En réalité, la venue de sa mère était un peu comme signer un contrat avec l’Apocalypse.
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« Pourquoi tu répondais pas à mes lettres ? » Ses mots sortaient hachés, alors qu'il trottinait tant bien que mal pour suivre le pas rapide de Susannah tout en essayant d'avaler visuellement tout ce qu'il pouvait de l'environnement qu'il avait passé tant de temps à imaginer. Il avait la tête qui tournait, et un peu faim aussi maintenant qu'il avait rendu tout son petit-déjeuner. « J'ai autre chose à faire qu'à t'écrire. » rétorqua-t-elle. « Je comptais revenir bientôt à Port Dirælla de toute façon. » ajouta-t-elle ensuite, un peu moins durement alors que le menton de Næmo se mettait à trembler. Son visage fut transcendé par la nouvelle. « C'est vrai ?! Quand ? Demain ? » « Mais non. Bientôt. » « Ah oui. C'est vrai que tu es punie parce que tu fais des bêtises. C'est le garçon qui veut te faire des bisous qui me l'a dit. Il dit que t'es une salope. » L'Ondine s'arrêta si vivement que le garçon fit une glissade sur ses talons et ne dut son équilibre qu'à la poigne serrée sur sa main. « Pardon ? Qu'est-ce que tu as dit ? » Effrayé par le ton de sa soeur, Næmo déglutit et se hâta de répondre à toute vitesse pour s'assurer de déplacer l'ire dansant dans les yeux de Susannah sur quelqu'un d'autre que lui. « Nahoko a dit que c'était une insute ! Alors je lui ai dit que c'était les Gælyan les salopes ! » Il exhiba toute sa dentition à trous avec un sourire de paon. « Insulte. » corrigea mécaniquement Susannah, qui réfléchissait à toute vitesse. Il n'était pas difficile de deviner de qui Næmo parlait. Elle allait faire sa fête à Lazare, ce petit avorton de bipède qui osait l'insulter dans son dos. Comment il en était arrivé à parler avec son frère, elle l'ignorait, mais il allait - une vive douleur provoquée par un coup dans l'oeil interrompit brusquement l'élaboration du meurtre de Lazare. « Susu ! » cria Næmo à côté alors qu'elle portait la main à son oeil en laissant s'échapper un vilain juron qui arracha un hoquet de stupeur à l'enfant. « Qui a... » Elle fouilla le paysage à la recherche du suicidaire et tomba sur deux élèves qu'elle reconnu instantanément. L'expression goguenarde du Démon fut la seule chose qu'elle enregistra. Son sang ne fit qu'un tour. Il y avait échappé la première fois, mais cette fois, elle allait lui faire la peau. « Espèce de... Je vais te... » Elle se baissa, attrapa la balle et, remerciant ses entraînements au Puffball, banda ses muscles et lança de toutes ses forces la balle droit sur la trogne de Faust. Eberlué et presque hypnotisé, Næmo suivit la trajectoire de la balle avec des yeux ronds comme des billes, le bec grand ouvert. 