Priam était bien heureux d’avoir abandonné Kaahl. Sa mauvaise humeur n’arrangeait pas la sienne. Quant à Freyja, peu lui importait qu’elle fût avec lui. Si cela pouvait le rassurer… Il aurait fallu être idiot pour ne pas comprendre pourquoi il l’avait gardée à ses côtés. Ce type avait un problème. Pas étonnant que, dans une autre vie, il eût pu devenir Ârès. Et elle aussi, elle en avait un. Ça ne lui serait jamais venu à l’idée, lui, de coucher avec la mère d’Aliénor. Encore moins si elle avait été une Impératrice Noire. Il serra les dents et tenta de chasser toutes ces pensées. Leurs histoires ne le regardaient plus. Il avait décidé de tirer un trait sur sa relation avec sa sœur. Il lui était reconnaissant de l’aide qu’elle apportait dans leur quête pour retrouver Aliénor, et de lui avoir permis de rencontrer le Déchu et le Sorcier pour parler de politique, mais il comptait limiter tous ses rapports avec eux au domaine de la diplomatie et, le cas échéant, de l’entraide.
Il lui fallait toutefois reconnaître que la compagnie d’Adam était plus agréable que celle des trois autres. Il plaisantait beaucoup, ce qui n’était pas toujours à propos mais avait le mérite de lui changer les idées. Ezechyel n’était pas encombrant – contrairement au couple marié –, mais il avait l’air désorienté, et savoir ce qu’il deviendrait ne donnait pas envie à l’Ange d’engager la conversation avec lui – malgré la curiosité qui lui brûlait l’estomac. Trop de questions étaient demeurées en suspens. Celle d’Adam comprise ; il n’avait pas souhaité raconter sa rencontre avec Kaahl. Peut-être qu’il savait déjà.
Après avoir retiré l’intégralité de ses vêtements, il quitta l’assise de son fauteuil. Hissé tant bien que mal sur ses pieds, il descendit progressivement dans la rivière. L’eau était froide ; rien d’insupportable quand on avait eu l’habitude de se laver dans les cours de Lumnaar’Yuvon. Le faible débit représentait une aubaine pour celui qui avait bien du mal à tenir sur ses jambes. Il s’enfonça lentement jusqu’au cœur de la rivière, où l’eau lui arrivait à la taille. Un large rocher perçait son cours. Il s’y appuya. La fraîcheur de l’onde sembla éveiller les brûlures de ses cicatrices. Il ferma les yeux le temps de s’y habituer. Progressivement, il laissa glisser tout son corps, jusqu’à y plonger la tête. Lorsqu’il en émergea, il passa ses mains dans ses cheveux pour les ramener vers l’arrière. Ses iris dorés allèrent d’Adam à Ezechyel. Ils avaient tous les deux déjà été impliqués dans une ou plusieurs intrigues relatives aux Portes. « Vous croyez qu’elle nous réserve quoi, cette porte ? » lança-t-il en se frictionnant le bras avec un carré de mousse arrachée au rocher. Les images sculptées sur le bois n’étaient jamais très bavardes. Et sa peur de perdre Aliénor conduisait son imagination à parfaitement délirer.
Message I – 475 mots
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5278 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
La tension sur les épaules d’Ezechyel disparut avec l'éloignement de Kaahl. Il s’en sentit à la fois soulagé et décontenancé. Il aurait aimé rester à ses côtés ; du moins, s’ils avaient pu discuter à cœur ouvert, calmement. Néanmoins, l’aura du Sorcier et les regards qu’il lui lançait parfois assassinaient toute envie de communication d’égal à égal. Le blond soupira, en songeant tout de même que ce moment arriverait forcément tôt ou tard, et plongea son regard dans la rivière. Peut-être pourraient-ils y pêcher quelques poissons pour le repas ? Le Rehla voulut le proposer aux deux autres et tourna la tête pour accrocher son regard à la silhouette de Priam. Pourtant, une seconde plus tard, comme si un feu d’artifice venait d’éclater soudainement au-dessus de son crâne, ses pupilles se levèrent vivement vers le ciel. La nudité des autres le gênait affreusement. « Je vais me changer là-bas… » Il désigna vaguement un sapin isolé et amena les deux serviettes qu’il avait prises avec lui. Derrière l’arbre légèrement dégarni – qui ne couvrait d’ailleurs pas toute sa silhouette puisqu’on voyait clairement ses mollets dépasser du confère – il enleva ses vêtements qu’il accrocha aux branches après avoir vérifié qu’aucune chenille, araignée ou encore fourmis ne s’y trouvait. Puis, soucieux de ne pas se promener nu, il enroula la plus petite serviette autour de sa taille. Il s’enfonça dans l’eau ainsi et ne la retira que lorsqu’il fut sûr que personne ne voyait rien. Son objectif était celui-ci : utiliser la serviette pour se laver et la nouer de nouveau autour de ses hanches dès qu'il aurait fini.
Il regarda Priam, puis le Déchu. C’est vrai qu’ils appartenaient à deux peuples qui… Ezechyel plissa les yeux. « Ah oui, c’est vrai que tu es un Ange. » Il y avait certaines choses que le Rehla avait été obligé d’apprendre, notamment l’avènement des peuples qui n’existaient pas encore dans son temps à lui. C’était primordial pour comprendre l’Histoire du monde et pour éviter de faire des impaires lors de ses missions. S’il commençait à parler des Anges comme étant les enfants des Réprouvés dans une époque où la majorité considérait que les Réprouvés étaient les enfants des Anges et des Démons, les choses pouvaient vite dégénérer. Il était bien placé pour savoir à quel point certains temps étaient bordés par l’obscurantisme. Comme il avait produit un commentaire au lieu de répondre à la question, il s’excusa en baissant la tête. « À part ce que j’ai indiqué, je ne sais pas. Je ne sais pas non plus quelle sera la finalité. » Il l’avait peut-être su mais l’avait oubliée entre temps. Il fixa le rocher, l’eau, et commença à former des figures avec cette dernière : des baleines, des étoiles filantes, des dragons. Puis, il reprit la parole, songeur. « J’espère qu’elle s’en est remise, Freyja. » Il leva la tête de ses créations. « Elle vous a parlé de moi ? » les interrogea-t-il, sans réellement savoir ce qu’il espérait au juste.
Adam Pendragon ~ Déchu ~ Niveau V ~ ◈ Parchemins usagés : 1019 ◈ YinYanisé(e) le : 13/01/2015
Jeu 15 Fév 2024, 19:10
Les liés
Je regardai en direction de l’arbre et me mis à rire.
« Eh beh ! Je ne le connaissais pas aussi pudique ! C’est drôle ! »
Ezechyel avait l’air d’un jeune adulte introverti. Je ne l’avais jamais été et me plaisais toujours à observer ce genre de traits de caractère, tout comme le manque de confiance en soi ou la timidité. La Luxure avait joué un grand rôle dans la formation de ma personnalité. Avoir envie de sexe plus souvent qu’avoir envie de manger ou d’aller aux toilettes plaçait certaines priorités devant d’autres rapidement. Le besoin de contact avait anéanti toutes les réserves que j’aurais pu naturellement avoir.
Je me déshabillai à mon tour, en utilisant la chaise de Priam comme porte vêtements, et m’enfonçai dans l’eau. Elle était fraiche juste ce qu’il fallait.
« Moi non plus mais puisque j’ai vu tes fesses, Priam, je suis plutôt satisfait de ce que m’a réservé cette Porte pour l’instant. »
Je lui fis un clin d’œil avant de redevenir plus sérieux. Si je poussais la plaisanterie trop loin, en connaissant en plus la situation d’Aliénor, il allait finir par se vexer.
Alors que j’allais faire d’autres suppositions tout en regardant les créations artistiques du blond, celui-ci reprit la parole.
« Remise de quoi ? De son séjour chez moi ? »
Ça ne devait pas être ça. Un séjour chez moi n’entrainait aucun traumatisme. Au pire du pire, une extinction de voix ou une légère claudication. Rien de bien méchant.
« Je ne sais pas ce que t’espères entendre mais… »
Je levai les yeux vers lui.
« En fait, quand vous vous êtes vus, elle venait de sortir d’Amestris. Je ne sais pas trop ce que je peux te dire mais disons que quelqu’un l’a envoyée au Cœur-Vert depuis la capitale des Sorciers. C’est là que t’es apparu apparemment. Elle avait l’air troublée quand elle m’en a parlé, déjà parce que tu ressembles à Aimé… »
Je marchais sur des œufs.
« Tu étais dans son corps la dernière fois, à Lagherta, tu te souviens ? Cheveux bleus, yeux bleus… Convaincu d’avoir été marié avec Priam et d’avoir adopté un enfant avec… »
L’information était sortie toute seule.
« Elle ne m’a pas parlé de ce que vous avez traficoté. »
J’avais eu le renseignement par Kaahl uniquement.
« Mais je sais que t’as disparu sans prévenir… Moi aussi je fais ça parfois, t’inquiètes, je ne te juge pas. »
Je souris d'un air entendu.
« Et on va dire que ce que tu ressens est partagé. Je pense pouvoir m’avancer sans me tromper mais ne lui dit pas que je t’en ai parlé. Surtout que je ne pense pas que tu puisses espérer grand-chose entre elle et toi. »
Je m’approchai de lui et posai ma main sur son épaule.
« Par contre, entre nous… »
Je rigolai avant de regarder Priam.
« Je suppose qu’elle ne t’a rien dit ? Vu qu’elle était chez moi aussi à cause de toi… »
485 mots
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Priam et Laëth ~ Ange ~ Niveau III ~ ◈ Parchemins usagés : 3863 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes ◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Le regard de Priam quitta Ezechyel pour se poser sur Adam. Ses yeux roulèrent dans leurs orbites, puis il haussa les épaules et entreprit une observation détaillée des sculptures que le blond faisait émerger de l’eau, en se faisant la réflexion qu’il n’était probablement pas né Sorcier. Si ses œuvres étaient jolies et que la légèreté de la compagnie du Déchu avait quelque chose de salvateur, l’Ange n’était pourtant pas d’humeur à s’extasier ou à rire. Le sort d’Aliénor le préoccupait trop ; il colonisait la moindre de ses pensées et supprimait toute notion de répit. Il inspira, avant de reprendre son nettoyage. Il procédait avec méticulosité, comme si son application pouvait lui permettre de débarrasser même son esprit de la crasse qui l’encombrait. « Remise de quoi ? » demanda-t-il en même temps que le brun, en relevant la tête vers le jeune homme. Il fronça les sourcils. Il ignorait quand ils s’étaient rencontrés. En fait, il ignorait même la majorité des activités de sa sœur durant ces derniers mois. Il savait qu’elle avait été à Sceptelinôst, à Avalon et à Lumnaar’Yuvon, mais il n’avait strictement aucune idée du temps qu’elle y avait passé et de ce qu’elle y avait fait. Tout ce qu’il savait, il le tenait des journaux ou des rumeurs – les deux se mêlant parfois. Il était incapable de dire si elle avait parlé d’Ezechyel. Il n’aurait pas pu raconter la moitié des choses que savait le Pendragon, car il en ignorait tout. Il pinça les lèvres. Il avait choisi de couper les ponts. Pourtant, en l’entendant faire le récit d’une vie dont il avait juré de ne plus jamais s’inquiéter, Priam sentait son cœur se comprimer.
Il croisa les bras et regarda ailleurs, son oreille pourtant prête à capter la moindre syllabe qui émanerait de la bouche de l’Aile Noire. Enterré sous d’épaisses couches de colère et de déni, sa culpabilité grattait pour occuper sa juste place à l’extérieur. D’une certaine manière, et il en avait conscience, il avait brisé ses promesses ; il avait abandonné sa sœur. « Quoi ? » Il releva la tête, les sourcils froncés d’incompréhension. Ses iris allèrent alternativement d’Adam à Ezechyel, plusieurs fois. Il croyait se rappeler vaguement d’un Aimé. Le nom lui disait quelque chose. Peut-être que Freyja lui en avait parlé – avant. Il plissa les yeux, puis serra les dents à la question du Vincide. « Hum. » Le silence flotta durant quelques secondes, après lesquelles il répondit : « Effectivement, elle ne m’a rien dit. » Inutile de s’étaler à ce sujet ou de relever le reste. « Mais je pense que tu pourrais tenter quelque chose. » lança-t-il à l’intention d’Ezechyel, sur une impulsion. « Elle n’a rien à faire avec un type dont le sport favori est de lui briser le cœur le plus souvent possible. » À la seconde où ses mots lui échappèrent, son cœur se divisa entre honte, culpabilité et amertume. Il esquissa un jeté de la main, comme si cela pouvait effacer ses propos. « Laissez tomber. » Il balança le carré de mousse qu’il avait utilisé pour se frictionner, se rinça rapidement, puis marcha jusqu’au rebord de la rivière, sur lequel il dut d’abord se hisser assis, de dos, avant de pouvoir se relever pour se tenir debout sur la berge. Du bout du majeur, il massa la zone entre ses sourcils.
Message II – 563 mots
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Quand je vois une bêtise plus grosse que moi et que je décide de la faire.
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Merci Kaahlinou
Jun Taiji ✞ Æther de la Mort ✞ ◈ Parchemins usagés : 5278 ◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2012
« Oh. » Le son avait été discret, comme une brise éphémère. À peine arrivée, déjà transformée en souvenir. Ezechyel se pinça les lèvres. Ils ne semblaient pas au courant. S’ils l’avaient été, ils y auraient pensé tout de suite. Une fausse couche n’était pas un événement anodin. Il inspira. Freyja avait choisi de la leur cacher. Pourquoi ? Et qu’en était-il de l’enfant ? Des enfants ? Il fronça légèrement les sourcils, comme s’il cherchait à se remémorer un élément enfoui. Il n’y parvint pas et sa pensée fut anéantie par la suite du discours du Déchu. « Oui, je m’en souviens. » Cette épisode avait été fugace, comme à chaque fois qu’il avait changé de corps. Le temps qu’il s’adaptât, le changement opérait de nouveau. Il pouvait toucher des bribes de vie, reconnaître certaines personnes mais jamais approfondir réellement. « Je me doute… » Alors qu’il répondait ça, bien obligé d’admettre que rien ne semblait possible dans l’état actuel des choses, il se prit à penser que les temps pourraient évoluer. Peut-être que Kaahl ne constituerait pas toujours une menace et que viendrait un moment où ce qu’il avait murmuré plus tôt deviendrait réalité. Le devoir l’accaparerait et, fatalement, l’éloignerait de Freyja. Pourtant, il savait aussi que lui-même serait occupé par cette même notion. Il ne pouvait pas voir ce que le futur leur réservait mais il espérait que ce ne serait pas un silence éternel ponctué de rencontres fugitives.
Le cours de ses pensées fut interrompu par la main d’Adam sur lui. Les yeux d’Ezechyel accostèrent le port de tête du Déchu avant de se focaliser sur son sourire. Cet homme était trop joueur et direct pour qu’il ne le troublât pas. Il n’était pas attiré par lui, simplement ébranlé par son imagination un peu trop fertile. Heureusement, le concerné changea de sujet de lui-même et Priam lui répondit. Le Rehla l’observa. Il sentait le trouble en lui ; un trouble différent du sien. L’Ange lui paraissait esquinté. Physiquement, il n’y avait aucun doute. Néanmoins, la blessure la plus profonde n’était peut-être pas celle qui se voyait à l’œil nu. Le blond le suivit, en prenant garde à la position de sa serviette. Il se hissa sur la berge et s’approcha. Il hésita un peu mais finit par lui dire quelques mots. « Tu sais, la réalité est parfois semblable aux contes de Faes. » Personne n’avait le choix. Chacun devait incarner le personnage taillé pour lui, sans pouvoir s’en défaire. Ceux qui n’en avaient pas conscience étaient véritablement bénis. Les autres ne pouvaient que se débattre contre des forces trop puissantes. Seuls les Bannis du Temps défiaient le Destin, en se fondant dans les ténèbres d’Ethelba. Lui-même y avait plusieurs fois songé. Il était formé pour ne pas se laisser tenter mais personne n’était jamais à l’abri de cette tentation. « J’espère qu’on la retrouvera. » Il parlait d’Aliénor. Il ne s’attarda néanmoins pas. Il préféra se sécher et aller chercher ses vêtements.
Priam était bien heureux d’avoir abandonné Kaahl. Sa mauvaise humeur n’arrangeait pas la sienne. Quant à Freyja, peu lui importait qu’elle fût avec lui. Si cela pouvait le rassurer… Il aurait fallu être idiot pour ne pas comprendre pourquoi il l’avait gardée à ses côtés. Ce type avait un problème. Pas étonnant que, dans une autre vie, il eût pu devenir Ârès. Et elle aussi, elle en avait un. Ça ne lui serait jamais venu à l’idée, lui, de coucher avec la mère d’Aliénor. Encore moins si elle avait été une Impératrice Noire. Il serra les dents et tenta de chasser toutes ces pensées. Leurs histoires ne le regardaient plus. Il avait décidé de tirer un trait sur sa relation avec sa sœur. Il lui était reconnaissant de l’aide qu’elle apportait dans leur quête pour retrouver Aliénor, et de lui avoir permis de rencontrer le Déchu et le Sorcier pour parler de politique, mais il comptait limiter tous ses rapports avec eux au domaine de la diplomatie et, le cas échéant, de l’entraide.
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La tension sur les épaules d’Ezechyel disparut avec l'éloignement de Kaahl. Il s’en sentit à la fois soulagé et décontenancé. Il aurait aimé rester à ses côtés ; du moins, s’ils avaient pu discuter à cœur ouvert, calmement. Néanmoins, l’aura du Sorcier et les regards qu’il lui lançait parfois assassinaient toute envie de communication d’égal à égal. Le blond soupira, en songeant tout de même que ce moment arriverait forcément tôt ou tard, et plongea son regard dans la rivière. Peut-être pourraient-ils y pêcher quelques poissons pour le repas ? Le Rehla voulut le proposer aux deux autres et tourna la tête pour accrocher son regard à la silhouette de Priam. Pourtant, une seconde plus tard, comme si un feu d’artifice venait d’éclater soudainement au-dessus de son crâne, ses pupilles se levèrent vivement vers le ciel. La nudité des autres le gênait affreusement. « Je vais me changer là-bas… » Il désigna vaguement un sapin isolé et amena les deux serviettes qu’il avait prises avec lui. Derrière l’arbre légèrement dégarni – qui ne couvrait d’ailleurs pas toute sa silhouette puisqu’on voyait clairement ses mollets dépasser du confère – il enleva ses vêtements qu’il accrocha aux branches après avoir vérifié qu’aucune chenille, araignée ou encore fourmis ne s’y trouvait. Puis, soucieux de ne pas se promener nu, il enroula la plus petite serviette autour de sa taille. Il s’enfonça dans l’eau ainsi et ne la retira que lorsqu’il fut sûr que personne ne voyait rien. Son objectif était celui-ci : utiliser la serviette pour se laver et la nouer de nouveau autour de ses hanches dès qu'il aurait fini. 
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