I'm the Santa Claoz | AronChupa, Little Sis Nora

L'avantage d'avoir une truie dans sa chambre, c'est qu'il était facile de trouver une excuse pour fouiller dans les affaires des autres : la nécessité de la propreté. C'était seulement une fois que l'on avait côtoyé quelqu'un comme Muscarine que l'on prenait réellement conscience du bonheur d'avoir un linge propre, un drap neuf, un air pur et une hygiène au top. Elle était de ces personnes que l'on prenait pour exemple des choses à ne surtout pas faire. Ça avait été un moment particulièrement répugnant à subir. Melissandre s'en était même trouvée nauséeuse lorsqu'elle s'était appliquée à défaire les draps de la crasseuse, mais ça en avait valu la peine. De cette façon, elle avait pu se faire un aperçu plus précis d'où et de quelle façon elle pourrait glisser les petites notes lascives et romantiques "d'Adriæn". Un petit avantage dans le désavantage de ne pas partir à Boraür. « Je suis sûre elle a un crush sur lui. » - « Ce faux Réprouvé ? » - « Un faux Ange plutôt. » - « Un faux Réprange ! ». L'adolescente haussa des épaules. Elle n'avait pas l'impression qu'il soit si peu Ange qu'elles le faisaient sous-entendre. « À qui tu offres ton cadeau toi ? ». Melissandre désigna du pouce l'un des lits à ses côtés. « À Aubépine. » - « Aubépine ? C'est une Magicienne c'est ça ? Elle a pas participé au Bal d'Encens d'ailleurs ? ». L'originale hocha la tête en confirmation à ces deux questions.« La seule à peu près saine de cette chambre » - « Depuis quand une Magicienne qui rêve de devenir Sorcière est considérée saine ? » - « La réunion des fous et des dégénérés, haha ! » - « Je savais pas que tu t'étais liée d'amitié avec elle. » - « Oh, non. Simplement, si ça peut être drôle de côtoyer une personne qui a l'équilibre d'un ivrogne plus imbibé qu'un baba, ça peut vite devenir chiant aussi. ». Maya esquissa un sourire désolée pour sa jumelle. Le temps passait et elle prenait de plus en plus conscience qu'un écart les séparait aujourd'hui dans leurs idéaux. Melissandre semblait avoir une notion de la tolérance et de la patience bien moindre qu'elle. D'une certaine façon, elle était rassurée de ces divergences d'idées : cela prouvait que sa conscience était indépendante de son modèle. Elle en était néanmoins tout autant triste.

Une fois que chacune eu trouvé l'idée de leur cadeau, les jumelles se séparèrent dans les rues de la ville, Melissandre prenant la route pour rejoindre le cordonnier. « Bonjour mademoiselle ! » salua le propriétaire des murs, un petit homme rondouillard à la gueule amène et aux airs trop aimable que ça en paraissait presque peu crédible. « En quoi puis-je vous aider ? ». L'adolescente posa un regard circulaire sur la boutique. « Je cherche des semelles enchantées pour une... Camarade. ». Elle avait hésité sur le terme à utiliser, car même celui-ci lui paraissait trop fort. Ce ne devait être qu'un sentiment personnel, avait-elle conclu. « Enchantées ? Pour faire des blagues à vos amies il faut plutôt regarder dans les magasins de farces et attrapes. Nous on fait en sorte que les gens soient bien dans leur bottes, pas à les faire marcher à côtés de leurs pompes. ». Un rire franc ponctua sa phrase.« Et il se croit drôle papi. » - « Bouffon. ». Constatant que l'albinos ne le suivait pas dans son hilarité, le cordonnier se reprit d'un raclement de la gorge. « Il y a autre chose que je puisse faire pour vous ? » - « Me laisser parler jusqu'au bout ? ». Elle n'avait pas vraiment réfléchi en sortant ces mots. Ils étaient venus naturellement et s'étaient exprimé avant que son cerveau ne les analyse. Rapidement elle rectifia le tir avec un air confus. « Pardon. En fait je cherche des semelles enchantées pour avoir un meilleur équilibre justement. Elle a besoin de l'aide de personne pour s'entraver les pieds. » - « Hum. Je vois. Vous avez la pointure de– ». Il n'eut pas le temps de conclure sa phrase, Melissandre sortant de son sac une chausse qu'elle avait empruntée à la Magicienne. « C'est parfait. ». En même temps il fouilla dans un tiroir pour en sortir un mètre ruban avant de rapprocher un papier et un crayon sur lequel il nota les mesures qu'il prît de la chaussure. « J'ai tout ce qu'il me faut. Je vous prépare ça. Elles seront prêtes que demain par contre. » - « D'accord, merci. ».

Le lendemain, dans l'après-midi, Melissandre passa récupérer le paquet pour rapidement l'emballer une fois de retour à l'école. Un simple mot accompagnait le joli petit ruban rouge ornant le papier blanc uni. Joyeux Ësse'Ællun. Elle avait d'abord songé à le lui offrir sans ce message. Puis elle s'était dit que ce serait un bon exercice pour apprendre à trafiquer son écriture. Elle l'avait ainsi réécrit des dizaines de fois, jusqu'à être certaine que son écriture soit la plus méconnaissable possible. Ce fut ainsi qu'elle le glissa sur l'oreiller d'Aubépine.

Ho ho ho: