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Le Costume

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— Tu as entendu parler des Alfars ?
— Ah, ces étudiants transférés, n'est-ce pas ?
— Certains d'entre eux dégagent quelque chose de différent que ceux qui étaient là auparavant.

Évidemment. Juvelian se doutait bien qu'elle, ses proches ou mêmes les autres étant venus, volontairement ou contraint, dégageaient plus d'élégance et d'intelligence que ceux qui avaient été abandonné par la race bien plus tôt, puisque des déchets dont on avait encore moins besoin ; au mieux, ils deviendraient des nouveaux Nägs. Qu'ils soient diplômés de Basphel ou non ne changerait plus l'immense contrainte de démontrer leurs talents pour retourner à Drosera ... ils ne devaient en avoir aucun.

— C'est Juzelian là-bas, non ?
— Ouais.

Pourquoi parlaient-ils aussi fort et pourquoi faisaient-ils en sorte qu'elle puisse entendre ? Voulaient-ils provoquer une sorte de réaction de sa part, alors qu'il fracassait son nom ? Ils étaient simplement ennuyant de la sortir de sa lecture une phrase sur cinq. Surtout qu'elle ne pouvait pas être certaine à qui avait-elle à faire et préférait être prudente. Qui devait-elle fréquenter, qui elle ne devait pas ... ses propres choix détermineront son cercle social et par extension, sa capacité à tenir ses relations. Ce n'était pas négligeable. Tout n'était qu'un immense test de la Royauté, jamais elle ne devait l'oublier.

— Tu sais quel club elle a rejoint ?
— Yep, les rumeurs se propagent vite à l'école.

Contrairement aux Plateaux, Basphel était un établissement qui ne regardait pas le statut. Toute personne, qu'elle soit de la Noblesse ou roturière, peut fréquenter cet endroit, à condition de réussir certains critères. Elle est réputée pour produire des personnes talentueuses dans divers domaines et comme ils sont là pour cultiver leur talent, les activités en dehors des cours revêtait une grande importance, c'est pour quoi ils se devaient d'adhérer un club. Et il y en avait des tas. Ça passait du club de respiration au club de tortures des moustiques, auquel elle avait failli poser une réclamation. Quels petits merdeux s'attaquaient ainsi à la Nature ?! Celui sur la dégustation des monstres lui avait paru être un canular de mauvais goût et celui sur des reproductions de Conte ne lui inspiraient pas confiance. Elle avait été au plus simple, en espérant ne pas tomber sur des personnes qui la tireraient vers le bas.

— Je me demande ce qu'elle fait avec tous ces anciens articles ...

Elle aussi, elle aimerait le savoir ... ! Pour connaître les Anges et impressionner Helsinki par ses connaissances lors de leur prochaine rencontre, elle voulait se renseigner sur le seul personnage de leur race reconnu chez eux. Mais pourquoi tous les articles sur Neah Katzuta comportaient obligatoirement sa femme ?! Pourquoi était-elle aussi connue que ça ? C'était l'immense mystère. Visiblement, cette Mancinia Leenhardt semblait être la seule Humaine existante en ce monde et ne l'était uniquement que par son titre de Marquise. Il y avait eu quelques articles sur un certain Maximilien dont l'histoire n'a retenu aucun nom de famille. Et une certaine Blaise, qui n'avait aucun prénom et n'était connue que parce que sa famille d'origine était Lyrienne ... Il n'y avait quasiment rien sur les récents exploits des autres. Comment ça se faisait ?!

— Juvelian ?

Au moins quelqu'un qui savait prononcer son nom correctement et qui méritait de l'attention. Pour toute réponse, elle relevait ses yeux dans la direction de la jeune fille qui l'avait interpellée.

— Tu as besoin de quelque chose ?
— N ... Non ! Enfin, pas exactement !

Juvelian observait d'un air neutre l'adolescente excitée essayant de lui expliquer ce qu'ils envisageaient de réaliser entre les murs de l'école. Non seulement, on la prenait pour une demeurée, mais elle n'était pas capable de résumer les choses en trois phrases. L'Alfar aurait bien eu envie de refermer brusquement son livre au nez de la noiraude, mais elle ne voulait pas causer de vagues. Pas pour l'instant. Elle avait une dignité à protéger, de par son rang, son sang et sa race. C'était assez élevé pour essayer de gruger au mieux les plus faibles et les utiliser.

— Je suis arrivée récemment ... Je ne connais pas encore tout le monde.
— Je t'aiderai, si tu veux ! César est connu pour être un chien !

Des points d'interrogation apparurent sur les contours de Juvelian, l'incompréhension était visible dans ses yeux. Elle devait être douée, cette femme, pour avoir un chien à ses pieds pour exaucer ses désirs.

— C'est un Eversha.
— Ah ... Je me disais bien que c'était curieux.

C'était presque dommage.

— Je vais réfléchir à une idée.

L'adolescente paraissait heureuse qu'elle fasse l'effort de s'intégrer. Tous les Alfars ne se mêlaient pas aux autres et restaient entre eux. Bien évidemment, sa noble intention avait également une méchanceté dissimulée ... Les chiens ne détestaient rien de plus que se gratter.

800 mots

Le Costume - il s'agit d'un veston noir rehaussant une chemise blanche avec noeud papillon. C'est tenu par des lanières. La boucle à l'arrière n'est pas seulement une décoration, elle est également pratique pour la laisse du chien. De plus, lorsque César le porte et uniquement lui, ce dernier peut réapparaître sous forme humaine avec des vêtements de soirée adaptés à sa taille.

P.S. ; Juvelian l'a un peu fait exprès, mais la première fois que César le portera, il aura une petite crise allergique. Un coup de nettoyage du vêtement et ce sera vite oublié !
P.S.S. ; Bonne année